2 série d`été - Humagne en fête de Leytron

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SÉRIE D’ÉTÉ
Samedi 14 juillet 2007
jpr - yx
L’humagne, couleur rou
CÉPAGE Sans lien de parenté avec son homonyme blanc, ce vin corsé et velouté s’ennoblit en vieillissant. Surtout
PASCAL GUEX
3/8
Cépages
du Valais
Huit cépages
valaisans
sous la loupe
1. Cornalin.
2. Amigne.
3. HUMAGNE
ROUGE
4. Petite arvine.
5. Humagne
blanche.
6. Rèze.
La syrah a apporté à la
cave Defayes & Crettenand quelques-unes de
ses plus belles lettres de
noblesse, de ses distinctions les plus marquantes.
Et pourtant aujourd’hui,
Stéphane Defayes et Jean
Crettenand placent bien
plus d’espoirs en l’humagne rouge. «C’est logique.
De la syrah, vous en trouvez presque partout. Sur ce
créneau, la concurrence
est devenue toujours plus
forte, notamment avec les
Chiliens ou les Africains
du Sud qui peuvent produire des vins à des coûts
nettement inférieurs aux
nôtres. L’humage rouge,
par contre, est unique et
typiquement valaisanne.
Presque impossible à en
produire ailleurs...» Pour
les vignerons de Leytron,
l’avenir de la viticulture
valaisanne passe donc
immanquablement pas la
promotion de ces cépages
autochtones,
comme
l’humagne rouge mais
aussi la petite arvine bien
sûr.
7. Lafnetscha.
8. Chasselas.
EN CHIFFRES
Surfaces
plantées
1991: 42,9 ha
2000: 65,3 ha
2003: 84,7 ha
2006: 114,9 ha
Part de
l’humagne
parmi
les rouges
du Valais
1991: 1,5%
2000: 2%
2003: 3%
2006: 3,6%
Ni fendant ni gamay!
Ce n’est d’ailleurs pas
un hasard si la cave Defayes & Crettenand présente la particularité de
ne produire ni fendant ni
gamay. Un choix plutôt
rare dans la viticulture valaisanne et pourtant pas
nouveau! Stéphane Defayes et Jean Crettenand
perpétuent en effet là une
tradition familiale. «Les
familles d’Edmond Defayes et de Jean Crettenand ont décidé un jour
de 1965 de créer une cave
dans le vrai sens du terme.
Ces précurseurs ont alors
pris un pari audacieux
pour l’époque en se lançant dans la production
unique de spécialités. Et
en renonçant ainsi aux
traditionnels fendant et
gamay qui constituaient
alors l’essentiel du vignoble de ce canton.» Un pari
qui allait se révéler gagnant puisque cette petite entreprise de Leytron
s’est très vite taillé une
belle réputation de qualité, d’ailleurs saluée par
plusieurs médailles et titres décrochés dans les
plus grands concours de
dégustation.
Et si les premiers vins
proposés par cette cave
avaient pour nom humagne blanc, humagne
rouge, riesling ou pinot, la
carte de ces spécialités
s’est depuis sérieusement
étoffée. Aujourd’hui, les
deux associés élèvent sur
les 5 hectares, propriétés
de l’entreprise familiale,
également de la petite arvine, du muscat, du cornalin ou encore du cabernet franc. Mais l’humagne
rouge demeure l’un des
crus préférés du patron.
«J’aime sa couleur intense.
Nous essayons de produire
un vin à la fois corsé et velouté, marqué par cette
note sauvage si typique
qui évoque la violette
noire.» Issu de vieilles vignes, l’humagne rouge estampillée Defayes et Crettenand se distingue par
son caractère fort et une
structure intense.
Jamais en retard d’une
bonne idée, Jean Crettenand et Stéphane Defayes ont aussi décidé de
marier l’humagne rouge à
un autre cépage cultivé
au pied de l’Ardévaz – le
cabernet franc – pour
créer Duos. «De couleur
rubis, cet assemblage présente un parfum dans les
fleurs (tubéreuses) et les
fruits (cerises confites).»
Bien structuré et racé, ce
vin s’appuie sur une finesse de tanins qui lui
confèrent une belle harmonie. De quoi flatter les
papilles d’une clientèle
de fidèles. «C’est vrai que
nous écoulons l’essentiel
de notre production –
10 000 bouteilles bon an,
mal an – auprès d’un public
qui
nous
fait
confiance depuis plusieurs années.» Des privés
comme des restaurateurs
qui en 2006 ont eu droit à
un nouvel habillage pour
l’ensemble de la gamme.
Stéphane Defayes et son oncle Jean Crettenand: deux générations unies par la même passion d’un vin de grande
qualité, heureux de présenter leur humagne rouge 2006 si riche en belles promesses. HOFFMANN
SES ORIGINES
HISTOIRE (S)
Un oriou
valdôtain!
Un même nom
mais deux familles!
L’un des crus les plus réputés du vignoble
valaisan a des origines valdôtaines! L’humagne rouge n’est autre que le nom
«commercial» de l’oriou. Un cépage que
les Romains auraient apporté dans la région de Donnas et de Chambave, en 22
avant Jésus-Christ, si l’on en croit l’hypothèse émise par le professeur Laurent Argentier. Mais à la fin du IXe siècle, lorsque
les Sarrasins occupent et ravagent la Vallée d’Aoste, les indigènes sont contraints
de se réfugier dans les montagnes
jusqu’en 982, date à laquelle saint Bernard de Menthon parvient à chasser l’envahisseur. Durant près de cent ans, les vignes ainsi délaissées reprennent alors
leur état sauvage. Et c’est donc avec de
vieux cépages que les Valdôtains recréent
leur vignoble.
Les deux cépages portent le même nom de famille, mais
ils ne présentent aucun lien de parenté! Les spécialistes
ne manquent ainsi pas de rappeler qu’il n’existe aucune
relation entre l’humagne blanc – le plus ancien cépage
blanc indigène, connu depuis 1313 sous nos latitudes – et
l’humagne rouge. A l’époque où le premier commence à
se faire une belle place sous le soleil valaisan, le second
n’existe même pas sous son actuelle appellation d’origine
contrôlée!
De ce côté-ci de la frontière, ce sont probablement les Entremontants – riverains
de l’axe alpestre du Saint-Bernard et...
propriétaires de la majorité des terres de
Martigny ou de Fully – qui ont importé ce
plant pour leurs vignes. Alors pauvres en
rouges, les Valaisans trouvent dans l’oriou
– rebaptisé humagne rouge – un cépage
bien prometteur.
L’humagne rouge est en effet une pure dénomination
commerciale donnée à ce vin issu du cépage dit oriou. Ce
qui permet de considérer l’humagne rouge comme un
plant autochtone de la Vallée d’Aoste. Plusieurs types
d’oriou ont été répertoriés de l’autre côté du Grand-SaintBernard et répartis en deux classes: les petits dont le diamètre des baies est inférieur à 15 mm et les gros orious.
De côté-ci de la frontière, l’oriou devenu entre-temps humagne rouge a trouvé ses marques grâce à une souche à
l’écorce brune vigoureuse. Le bourgeonnement est blanchâtre et bronzé, les jeunes feuilles ont une teinte verte
légèrement bronzée. Sur le sarment mûr, l’humagne
rouge laisse se développer des grandes grappes coniques
et compactes, aux baies moyennes et arrondies. Sa
bonne vigueur, sa fertilité régulière ainsi que sa résistance à la coulure en font un bon producteur. De maturité
plutôt tardive, il affectionne les belles expositions. Peu
sensible à la pourriture, il peut attendre l’arrière-automne
avant d’être vendangé bien mûr.
A L’AGENDA
SPECTACLES
LE BOUVERET
Spectacle en plein air
du Croûtion
Jusqu’au 4 août, les mercredis,
jeudis, vendredis et samedis à
20 h 30, et le dimanche 15 juillet
à 15 h, «Camping 5 étoiles...»,
par le Théâtre du Croûtion.
Texte Vincent Kohler, mise en
scène Olivier Duperrex, musique Pascal Rinaldi.
Réservations: www.croution.ch
ou 024 471 05 05.
CHAMOSON
«Silence de la Terre»
Du 20 juillet au 11 août, les jeudis, vendredis, samedis à 20 h 30
et le dimanche 22 juillet à 15 h, à
Saint-Pierre-de-Clages, création théâtrale et musicale.
FINHAUT
Ramuz en plein air
Du 18 juillet au 21 août, les mercredis, jeudis, vendredis et samedis (sauf 1er août, remplacé
par 31 juillet) à 21 h, spectacle
en plein air de la Dino Troupe:
«La séparation des races», de
Louis Poncet d’après C.F. Ramuz.
Réservations: www.dinotroupe.ch
ou 079 547 14 89.
SIERRE
Molière au château
Du 18 juillet au 15 août, mercredi, jeudi et samedi à 20 h,
vendredi et dimanche à 18 h, sur
le court de tennis du château
Mercier, «Les femmes savantes», par la compagnie Opale.
Pas de représentation en cas de
mauvais temps.
Réservations:
www.compagnieopale.ch
ou 027 451 88 66.
CONCERTS
CHAMPÉRY
«Musique à la cour des tsars»
Samedi 14 août à 19 h 30 à
l’église, concert de l’Ensemble
philharmonique russe Wladimir,
en tournée européenne.
CRANS-MONTANA
Ambassadors of music
– Samedi 14 juillet à 20 h 30 à
l’Etang-Long, concert des jeunes musiciens de l’Utah.
– Mardi 17 juillet à 20 h 30 à
l’Etang-Long, concert des jeunes musiciens de la Californie.
SION
Piaf et Dassin
Dimanche 15 juillet à 17h30 au
Forum d’Ycoor, le Duo Pellaton fait
revivre Edith Piaf et Joe Dassin.
Spectacle à la gravière
Jusqu’au 15 juillet à 21 h 15 à la
gravière Luginbühl, «Le Funambule et la femme assise», de
Jean Genet. Bar ouvert dès
20 h 15. Réservations et mauvais temps: 078 775 96 71.
Violon et orgue
Dimanche 15 juillet à 18h au temple de Montana, concert de Jan
Dobzrzelewski (violon) et Mathias Calusen (orgue). Œuvre
de Bach, Fritz, Buxtehude, Vivaldi, Mettraux.
MONTREUX
SAINT-LUC
Montreux Jazz Festival
–Samedi 14 juillet dès 20 h 30.
AUDITORIUM STRAVINSKI
Carnaval de Bahia
Beth Carvalho. Olodum.
Tribahia Com Ninha, Xexéue Patricia. 100 Years of Frevo from
Olinda & Recife. Alceu Valencia.
MILES DAVIS HALL
Presented by Fonds d’Action
Sacem. Les Rita Mitsouko.
Pop Levi. Les Tremplins Lémaniques Winner 2006: Cerlyane.
–Dimanche 15 juillet dès 20h30.
AUDITORIUM STRAVINSKI
Jeff Beck. Feat. Vinnie Colaiuta
and Jason Rebello. Rickie Lee
Jones.
MILES DAVIS HALL
Maria Bethânia. Francis Hime.
–Lundi 16 juillet dès 20 h 30.
AUDITORIUM STRAVINSKI
Surprise Jazz night.
Unveiled on July 6.
MILES DAVIS HALL
Medeski Scofield Martin & Wood.
Larry Carlton with guest Robben Ford. MJF Guitar Competition Winner 2006: Jake Herzog.
Les Heures de l’Académie
de musique Tibor Varga
Mercredi 18 juillet à 20 h à l’Hôtel Bella Tola, concert des participants aux masterclasses
d’alto, violoncelle et chant.
SIERRE
L’Eté sierrois
au château Mercier
Tous les vendredis à 20 h dans
la cour de la ferme du ferme du
château Mercier Restauration
dès 19 h. En cas de temps incertain, 027 455 85 35.
www.châteaumercier.ch
– Vendredi 20 juillet, musique
pop, avec le trio genevois Exphase.
– Vendredi 27 juillet, chanson,
avec Thierry Romanens, guitare,
mandoline, violon alto, piano,
mais surtout beauté des textes
de ses chansons françaises.
SION
Atout piétons
Samedi 14 juillet à 18 h 30 sous
les arcades de la Grenette, soirée Léo Ferré. Invité spécial:
Georgy Mathys, maréchal-ferrant.
Les Heures de l’Académie
de musique Tibor Varga
– Samedi 14 juillet à 11 h, salle
des Archets, concert des participants à la masterclass de
Gyula Stuller, violon.
– Lundi 16 juillet à 18 h, chapelle
du Conservatoire, cours public
de Dominique Merlet, piano.
– Mardi 17 juillet à 18 h à l’église
des Jésuites, concert des participants à la masterclass de Lionel Rogg, orgue.
DIVERS
MAUVOISIN
Les Moments de Mauvoisin
– Samedi 14 juillet à 18 h 30 à
l’Hôtel de Mauvoisin, «Café
mortel», avec Bernard Crettaz,
ethnologue et thanatologue.
Fromage vieux et vin du glacier.
A 20 h, potée anniviarde,
musique.
Le Nouvelliste
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Samedi 14 juillet 2007
ge passion!
élevé par des passionnés tels que Stéphane Defayes et Jean Crettenand.
Après leurs quatre jours de Pass Alpages, les hôtes de Morgins
sauront tout ou presque de la fabrication du fromage, comme ici à
Tovassière. MAILLARD
Morgins
joue à sautealpages
2/7
Les Hits
de nos stations
LES SUGGESTIONS DE...
GÉRALD MICHELLOD
Café Le Soleil à Chamoson
L’humagne rouge a trouvé au pied de l’Ardevaz un terroir
particulièrement propice. C’est notamment à Leytron
que ce cépage typé peut donner sa pleine mesure. LDD
NOTRE SÉLECTION
Cave Defayes-Crettenand
à Leytron.
Daniel Magliocco
à Saint-Pierre-de-Clages.
Cave Ardevaz,
Michel Boven à Chamoson.
Cave des Montzuettes
Charles-André Lamon à Flanthey.
Provins Valais à Sion.
Varone Vins à Sion.
Domaine des Crêtes,
Joseph Vocat et Fils à Noës.
Cave des Bondes,
Jean-François Berclaz à Venthône.
Cave du Rhodan à Salquenen.
Cave Nouveau Salquenen,
Adrian Mathier à Salquenen.
PUBLICITÉ
PORTRAIT-ROBOT
Dans sa robe
rouge violacé, l’humagne rouge
donne un vin corsé
et typé, au bouquet accentué
mais jamais lourd,
au caractère rustique et sauvage
que le vieillissement atténue, affine et ennoblit.
Pour Stéphane Defayes, c’est l’impression de chêne
qui domine au
bouquet. «En bouche, nous trouvons un vin corsé
et velouté avec
une note sauvage
rappelant la violette noire.»
«A l’époque du «Soleil» de Montagnon,
j’avais osé marier l’humagne rouge avec
du poisson, le filet de baudroie apprêté
avec une réduction à base de ce cépage.
Aujourd’hui, je le recommande plutôt avec
du pigeon.»
OLIVIER VALLOTTON
L’Olivier à Martigny
(Hôtel Forum)
«Servez-le avec une bonne côte de bœuf ou
une viande d’Hérens rassise sur os. Ou
alors bien sûr avec de la chasse goûteuse,
de préférence des volailles de caractère,
comme le perdreau ou la grouse.»
JEAN-MAURICE JORIS
Restaurant Les Alpes
à Orsières
«Pour moi, l’humagne rouge est essentiellement un vin d’automne. Je marie volontiers ce
cépage généreux et de caractère avec une
bonne viande rouge ou mieux, avec une spécialité de chasse, comme la selle de chamois.»
JOAKIM FAISS
Du Ferrage à Savolaire, en passant par Tovassière, cet été les hôtes de Morgins sont
invités à papillonner d'un alpage et d'une
spécialité à l'autre à l'enseigne du Pass Alpages.
«L'idée est de permettre aux gens de se balader, qu'ils
aillent à la découverte des alpages de la région», explique la directrice de Morgins Tourisme, Sylviane Dérobert-Claret. «Nos hôtes veulent des choses typiques et
authentiques. Cette nouvelle offre devrait les satisfaire», espère-t-elle.
Le Pass Alpages se décline sur quatre jours, du lundi
au jeudi. «Quatre jours pour faire découvrir quatre repas à quatre moments différents de la journée», détaille
la directrice de Morgins Tourisme. Sur les hauteurs,
l'authentique passe aussi par l'estomac.
Dans l'ordre, le petit-déjeuner se prend le lundi à
l'alpage du Ferrage, qui rouvre d'ailleurs cet été, avec la
possibilité d'assister à la fabrication du fromage. Pour
le brunch à la ferme, il faut attendre le mardi et se rendre chez Damien à l'alpage de Savolaire, après une
montée en télésiège et une balade accompagnée. Le
mercredi, le goûter est pris à Tovassière. Un alpage dédié à la race d'Hérens. Enfin, le souper se prend le jeudi
au chalet le Motteux, à Savolaire. Traite des vaches et
repas à la table familiale laisseront un souvenir du terroir chablaisien aux visiteurs. Ceux qui n'en auraient
pas assez peuvent encore demander à passer la nuit
sur la paille. A Morgins, le pays de Heidi n'est pas loin,
mais on y parle français…
RENSEIGNEMENTS PRATIQUES
Le prix du Pass Alpages est de 68 francs (98 francs
avec la nuit sur la paille) pour les adultes et de
50 francs (68 francs ) pour les enfants. Ce montant
inclut une carte pédestre par famille et la montée en
télésiège de la Foilleuse le mardi. Le Pass est valable
sur deux semaines. Pour chaque activité, inscription à
l’office du tourisme au plus tard la veille à 17 heures
au 024 477 23 61.