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“Saint Enfant de la Crèche, qui apportez la bénédiction et la joie sur
“Saint Enfant de la Crèche, qui apportez la bénédiction et la joie sur la terre ! Venez dans les âmes qui vous attendent, vous appellent. Faites en elles votre ciel, votre demeure aimée, votre maison de repos, votre crèche bénie” Crèche du Togo Marthe Robin - 25 décembre 1931 Actualité Toussaint 2006 à Bruxelles Toussaint 2006 à Bruxelles : “Venez et voyez” des rencontres d’Eglise. Quelle belle expérience ! Cela m’a rappellé le beau vécu inter-Foyers, au Congrès de Vienne. Congrès International pour la Nouvelle Evangélisation Dans la soirée une quantité d’activités très diverses étaient prévues à travers Bruxelles. Parmi d’autres, un témoignage de Maggy Barankitse, burundaise, qui trouve racine dans une actualité douloureuse et porte en elle un message d’espérance et d’amour tout à fait exceptionnel. Le dimanche soir 29 octobre la Basilique de Koekelberg était trop petite pour les milliers de participants. En présence du Roi et de la Reine, le Congrès s’ouvre avec plusieurs orateurs et continue par la “Cantate de l’Apocalypse” d’André Gouze, qui se termine par le chant repris plusieurs fois avec la foule. “Viens Seigneur Jésus ! Kom Heer Jezus ! Come Lord Jesus !” Des moments émouvants et pleins d’espérance. Entrée de la Basilique de Koekelberg Cinq villes se sont inscrites dans la dynamique d’un congrès international pour une nouvelle évangélisation : après Vienne, Paris, Lisbonne, ce sera au tour de Budapest en 2007. “Venez et voyez” (Jn 1, 39) telle était l’invitation. Le logo, une hostie entourée de 4 pôles montre bien la dimension universelle : “J’ai vu une foule immense, peuples de toutes langues, nations et races”. Concert rock chrétien - Festival des jeunes Chaque jour après les Laudes à 9 heures suit une conférence de grande qualité. mais être humblement attentifs à toute trace de vérité que nous décelons chez ceux qui ne sont pas croyants ou qui le sont différemment”. La 1re est donnée par Andrea Riccardi, italien, fondateur de Sant’Egidio : “Il n’y a pas d’expérience spirituelle sans contact direct, personnel et amical avec les pauvres”. La 3e par Nicolas Buttet, prêtre suisse, fondateur de la fraternité Eucharistein : “L’Eucharistie, puissance de Transfiguration, parce qu’elle est cette force qui nous permet d’entrer dans cette ressemblance intérieure à Jésus”. La 2e par le père Timothy Radcliffe, anglais, ancien maître des Dominicains : “Nous devons résolument annoncer le Christ, La 4e par le Frère Enzo Bianchi, Prieur de Bose, Italie : “La prière chrétienne est avant tout une écoute qui conduit à l’accueil d’une présence, la Présence Trinitaire”. 100 paroisses et 70 mouvements sortent de l’ombre pour, joyeusement, faire retentir leur foi et proposer une espérance, à travers une diversité de langues et de cultures. PoolBT2006T.d.B “Celui qui évangélise… s’engage pour l’humanisation des personnes et de la société… en vivant l’amour de Dieu et des hommes”. Cardinal Danneels Chaque jour, l’Eucharistie célébrée en plusieurs langues, rassemblait tout le monde. L’après-midi, les repas, les stands dans les tentes, les ateliers, où des membres de Bonheiden et de Spa étaient présents… Que d’occasions providentielles pour vivre Cette soirée s’est terminée sur le parvis de la Basilique par la bénédiction des Cardinaux et Evêques sur tous les habitants de la ville et bien au-delà. Quelle densité d’intériorité ! La soirée de la réconciliation fut animée par la communauté de Taizé dans la Cathédrale débordante. Vraiment le Seigneur est à l’œuvre. Il y eut aussi un festival du rock chrétien pour les jeunes et tant d’autres réalisations… Le jour de la Toussaint, j’ai personnellement eu l’occasion de participer à une marche de 10 km, méditant un extrait des écrits du bienheureux Ruusbroec, mystique flamand né en 1293. Ce silence dans la Forêt de Soignes était merveilleux ! Dans la ville il y avait l’ambiance d’une grande famille, tous frères. Grâce aux sacs à dos, aux écharpes, dans les métros et bus, partout des liens se créaient. Le dernier jour, le Cardinal a renvoyé tous les chrétiens de la ville en mission dans leurs lieux de vie respectifs. Rendons Gloire au Seigneur, car Il est Bon. Hilda Christiaens, Foyer de Spa Tente prière - Festival des jeunes 2 3 Actualité Toussaint 2006 à Bruxelles “Et Marie était là…” PoolBT2006/[email protected] Un congrès d’évangélisation en Belgique ? Voilà une occasion qui ne se renouvellera pas de sitôt… Cela nous concerne-t-il ? Seuls, nous ne pouvons pas grand-chose et l’association Fiat de Bruxelles provoque une réunion… pour toutes les réalités d’Eglise qui vivent quelque chose de la spiritualité montfortaine. Parmi bien d’autres mouvements, les Foyers de Charité de Bonheiden (néerlandophone) et de Spa (francophone) répondent présents… Table ronde des cinq archevêques - Basilique de Koekelberg Témoignage Je suis allé au Congrès de Bruxelles pour rejoindre la CNDA(1) dont je suis le Conseiller spirituel. J’ai été heureux de participer quelques jours à cet événement, impressionnant par le nombre des participants, la qualité des grandes conférences matinales, la beauté des liturgies, la variété et la richesse des propositions. Mais c’est surtout l’esquisse d’un renouveau de la présence et de la parole de l’Eglise dans nos sociétés qui a attiré mon attention et habité ma prière. De ce point de vue, la conférence de presse des cinq archevêques de cinq capitales européennes a été un sommet. Leur langage direct, leur liberté d’expression 4 (sur l’Islam, les médias, les questions éthiques, l’Europe...), leur humour aussi, leur force de conviction en même temps que leur ouverture d’esprit et de cœur ont été pour moi et pour d’autres une bouffée d’espérance. De jeunes chrétiens amis des Foyers que j’ai rencontrés là-bas m’ont dit leur bonheur de voir une Eglise décomplexée, porteuse d’un message contesté et pourtant plus que jamais d’actualité. Père Alain Bandelier Communion Notre-Dame de l’Alliance : ce mouvement permet à des personnes séparées ou divorcées de trouver un soutien fraternel et spirituel ; les frères et sœurs s’encouragent à vivre dans la grâce du sacrement de mariage un chemin de fidélité, de pardon et d’espérance. (1) Ensemble nous nous mettons d’accord… pour proposer un atelier. Mais comment allons-nous nous appeler ? Nous prenons le nom de “Et Marie était là”. Plusieurs participants nous ont dit que ce nom derrière lequel chacune de nos réalités disparaissait les avait incités à participer à cet atelier. Les thèmes du congrès sont : le service, l’annonce, la célébration et la prière. Nous proposons de reprendre le thème de la conférence du matin en le complétant : “Servir… avec Marie”, “annoncer… avec Marie”, etc. Les réunions préparatoires ont été sources de richesse… La différence de langue, les réalités méconnues… l’éloignement géographique auraient pu nous écarter l’un de l’autre… Notre lien communautaire était : “Quelque chose de la spiritualité du Père de Montfort”. Le souci communautaire : faire connaître le chemin “par Marie à Jésus”. Nous nous sommes mis d’accord pour proposer trois stands et un atelier. Chacun s’est investi en temps, en compétences, en esprit de service… Nous avons pu disposer d’une chapelle munie d’une iconostase magnifique pour le culte Un membre de Spa et de Bonheiden : accueil au stand de l’Eglise ukrainienne. Merci Seigneur ! Un diaporama accueillait les congressistes avec ce premier témoignage d’une mise en commun de nos particularités pour montrer ensemble comment la Vierge Marie est chemin du Christ vers nous et de nous vers le Christ… Un nombre conséquent de participants… Béni soit Dieu ! Des personnes touchées… des prières ‘vraies’… Chacun proposait la documentation de tous. Des liens d’amitié se sont noués entre nous bien sûr. Nous y étions ! Et Marie était là ! Entendre l’appel de l’Eglise, accueillir la grâce, prendre le temps de se rejoindre pour un bout de chemin ensemble, l’Esprit à l’œuvre au milieu de nous ! Heureux sommes-nous d’avoir pu vivre cet évènement ensemble, heureux sommesnous d’avoir pu parler de notre spiritualité entre nous et la proposer à d’autres. “Voyez comme ils s’aiment” et “Ils parlaient d’une seule langue” : voilà notre témoignage que nous offrons à Jésus par Marie, pour la plus grande gloire de Dieu. René Deleu ■ 5 Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ es prêtres, ces prophètes Aujourd’hui comme toujours on se pose des questions sur les prêtres. Mais on ne peut plus se les poser comme il y a 20 ou 40 ans. Pour les plus anciens, nous nous souvenons des innombrables livres sur les prêtres : “Prêtres pourquoi ? Prêtres comment ? Une Eglise sans prêtres ?” Etc. On ne peut pas davantage aller dans le sens de ceux qui ne voient les prêtres que dans ce qu’ils appellent une crise du ministère, ou une crise de l’Eglise à cause du manque de prêtres… Les prêtres d’aujourd’hui comme ceux de toujours vivent leur ministère dans un monde qui, lui, est en crise, au moins dans nos pays de vieilles chrétientés. Les prêtres sont donc aux prises avec les difficultés, les peurs, les échecs de la société, mais aussi au milieu des joies et des réussites de cette même société. Dans cette société, ils sont prophètes. C’est une tâche ardue, éprouvante, mais exaltante. Ils disent quelque chose au monde par ce qu’ils sont. C’est en ce sens que j’emploie le mot prophète. Les prêtres font acte de prophète quand ils sont ce qu’ils sont au milieu de toutes sortes de tempêtes ou de non sens. A l’ordination, l’Esprit s’est posé sur eux pour en faire des prophètes. Ils le sont en annonçant un évangile de vie, d’amour et d’espérance. Mgr Didier-Léon MARCHAND Evêque émérite du diocèse de Valence 6 Cette qualité de “prophète” est présente dans toute leur Vie. C’est pourquoi je voudrais ici parler des prêtres de toujours, de leur sacerdoce. Que sont les prêtres ? Des prophètes pour les hommes de ce temps ? Des serviteurs qui en Eglise se tiennent là où l’Evangile rejoint le monde ? Que sont les prêtres ? Cathédrale Saint-Apollinaire, à Valence - 27 juin 2004 L Les prêtres, ces prophètes Des prophètes qui entendent et répondent à un appel. Ils sont appelés et envoyés. C’est ce qui se passe avec les prêtres comme avec les prophètes. L’initiative du Seigneur sur eux les rejoint dans leur liberté. C’est Jésus qui appelle. Il le fait toujours, depuis ces premiers appels qu’Il adresse à quelques-uns. En St Jean, nous voyons comment Jésus fait signe. Jean-Baptiste montre Jésus à deux disciples qui se mettent à Le suivre. C’est alors que Jésus se retourne et leur dit : “Que cherchez-vous ?”. Ils lui répondent : “Où demeures-tu ?”. Et Jésus leur dit : “Venez et voyez”. “Ils vinrent et ils virent où Il demeurait et ils restèrent auprès de Lui ce jour-là”. L’attitude de ces deux disciples montre qu’ils ont envie de Le connaître. Jésus répond à leur désir : venez et voyez. Leur première expérience, c’est de venir et de voir et de demeurer avec Lui. C’est le prélude de ce que Jésus leur demandera un peu plus tard : “Demeurez en moi” (Jn 15). Les disciples sont appelés pour demeurer avec Jésus et rester en Lui. Dans les synoptiques, se trouvent d’autres pages où Jésus appelle directement : “Venez à ma suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes”. Alors, “quittant tout ils le suivirent” (Mc 1-16). Autrement dit, une “histoire d’amour” se tisse entre Jésus et les disciples. J’emprunte cette belle expression à un des prêtres que j’ai eu la joie d’ordonner et qui me parlait de cette histoire d’amour entre Jésus et lui. Les prêtres ont aujourd’hui, encore, à ancrer leur vocation - appel - dans cette expérience d’une réponse d’amour donnée et non reprise. Les prêtres sont donc ceux qui un jour ont osé se donner au Christ et qui le refont chaque jour en s’offrant, avec tout un peuple dans l’Eucharistie. 7 Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ Des prophètes qui reçoivent une mission qu’ils vivent avec d’autres au milieu et pour un peuple. Dans le Concile Vatican II, qui est, comme tous les Conciles une parole de l’Esprit pour l’Eglise, on ne parle des prêtres qu’au pluriel. Il s’agit toujours des prêtres. Et non du prêtre. Cela veut dire quelque chose. Les prêtres ont répondu à un appel personnel, et en même temps, ils existent dans une mission reçue et vécue avec d’autres. Ils sont indispensables dans la vie du Peuple de Dieu qu’est l’Eglise. Mais ils ne sont pas les seuls à faire vivre l’Eglise. Ils sont en liens existentiels avec leur Evêque et avec d’autres prêtres, des diacres. Ils le sont aussi avec les membres du Peuple de Dieu dans lequel ils se trouvent. Ils ne sont pas au-dessus. Ils sont avec, comme les prophètes au milieu et pour le peuple. Et comme me le disait un moine berger d’un troupeau de brebis, à qui je demandais où était la meilleure place pour le berger, “Au milieu, comme Jésus” me répondit-il. Ils ont à promouvoir et faire grandir les “articulations” ou les jointures dans les différents services ecclésiaux et entre tous les baptisés. Ils font réussir le sacerdoce royal des fidèles. Dans cette revue de l’Alouette, il me plaît de rappeler avec quelle intensité Marthe Robin a vécu le sacerdoce commun des fidèles. Elle le dit : “Qu’il est beau, n’est-ce pas, notre sacerdoce à nous, qui s’exerce dans le silence caché comme Jésus Hostie”. Marthe anticipait ce que Vatican II affirmera avec force : “Les baptisés, par la régénération et l’onction du Saint-Esprit, sont consacrés pour être demeure spirituelle et un sacerdoce saint…”. Marthe savait que ce sacerdoce des fidèles est vécu avec et grâce au sacerdoce des 8 Les prêtres, ces prophètes Rencontre des Foyers au Burkina-Faso prêtres : “Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel sont ordonnés l’un à l’autre, même s’il y a entre eux une différence essentielle. L’un et l’autre, chacun selon son mode propre, participent à l’unique sacerdoce du Christ”, nous dit le Concile Vatican II (Lumen Gentium 10). Marthe, qui vivait ce sacerdoce des fidèles en toute connaissance de cause, priait pour les prêtres qui sont chargés du sacerdoce ministériel. “Seigneur renouvelez votre première Pentecôte. Accordez, Jésus, à tous vos bien-aimés prêtres, la grâce du discernement des esprits ; comblez-les de vos dons ; augmentez leur amour ; faites de tous de vaillants apôtres et de vrais saints parmi les hommes”. Cependant, les prêtres ne se réduisent pas, ni à ce qu’ils font “au nom du Christ”, ni à ce qu’ils sont par l’ordination. C’est dans le rapport des deux que se trouve la véritable identité des prêtres. C’est là que se fait l’unité de leur vie et de leur mission. Des prophètes capables de s’adapter aux diverses situations. Quelqu’un écrit que les prêtres “d’homme-orchestre deviennent des chefs d’orchestre” (Céline Béraud in le métier de prêtre). Cette expression a l’avantage d’être imagée. Elle n’est pas déplaisante même si elle ne recouvre pas la pleine réalité du ministère presbytéral. Elle montre un changement radical dans la vie et le ministère des prêtres. Mais dans ce changement, il faut toujours nous souvenir des paroles de Jésus quand Il envoie ses disciples : “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps” (Mt 28-20). Cela veut dire qu’Il n’abandonne pas son Eglise, ni ses prêtres. Plutôt que de nous lamenter sur le manque de prêtres, nous devrions réfléchir à ce que cela signifie, puisque Jésus est avec nous pour toujours. Nous en voyons déjà les fruits : une Eglise où tous les baptisés sont invités à être de vrais et d’authentiques disciples. Les responsabilités confiées aux baptisés, et l’acquisition par eux des compétences nécessaires, situent les prêtres dans une responsabilité plus globale, et j’oserai dire, plus épiscopale, comme collaborateurs des Evêques. Ainsi, les prêtres ne sont et ne font pas tout, mais ils sont les garants de la Parole de Dieu et favorisent la communion fraternelle. Ils donnent les sacrements et président l’Eucharistie. Ils sont des envoyés qui préparent et facilitent la rencontre du Seigneur. Ils proclament et annoncent le Royaume de Dieu et sa Parole. Dans le contexte actuel, par eux, la Parole est toujours neuve et se fait proche, car la Parole ne souffre pas d’être abstraite et lointaine. Dans un de ses articles, Timothée Radcliffe emploie cette belle expression : “Dans cette naissance de la Parole dans le monde où Retraite sacerdotale prêchée par le Cardinal Lustiger Châteauneuf-de-Galaure - Août 2006 nous vivons, les prêtres sont de véritables sages-femmes de cette Parole”. Parce que les prêtres demeurent en Dieu, demeurent dans la Parole, ils accouchent de cette Parole dans un peuple où elle est enfouie. C’est une belle manière de comprendre l’homélie, mais aussi tous les contacts innombrables qu’ont les prêtres avec des baptisés comme avec d’autres. Les prophètes portent la Parole en eux et la font advenir dans le monde de ce temps. Mais là encore, la collégialité sacerdotale et ecclésiale est un des lieux de recherche et d’épaulement. C’est ce que rappelle Jean Paul II dans Pastores dabo vobis : “Le ministère ordonné est radicalement de nature communautaire et ne peut être rempli que comme une œuvre collective” (17). Des prophètes qui sont les hommes de l’action de grâce dans l’Eucharistie. Puisqu’ils président la Messe, ils sont chargés de la rencontre du Seigneur dans l’action de grâce. Ils le sont pour tous les baptisés et d’une certaine manière pour tous les hommes. 9 Les prêtres, ces prophètes Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ Jésus donne son sang “pour la multitude” Jésus donne son Sang “pour la multitude”, disons-nous à la Consécration de la Messe. Les prêtres ne peuvent être cantonnés dans la “sacristie”. Ils sont là pour donner le Christ incarné et ressuscité, corps et sang pour tous. Là encore, ils sont prophètes, ces prêtres qui ne peuvent être recroquevillés sur quelques personnes, même bien pensantes. Ils sont envoyés à tous, mais, encore une fois, pas seuls, avec l’Eglise qui, par leur ministère, devient Corps du Christ pour l’humanité entière. Certes un des problèmes difficiles d’aujourd’hui est celui de la proximité. Ils ne peuvent se faire proches de tous. C’est toute la communauté qui doit se faire proche de tous par ses différents membres présents dans “les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout” (Concile G.S 1). C’est toute la communauté, avec des prêtres au milieu d’elle. Les prêtres restent et resteront toujours les artisans et les moteurs de la communion. Ils engagent les membres des communautés et les communautés elles-mêmes à dialoguer avec le monde, à communiquer avec lui pour donner Dieu au monde. Ils ouvrent les portes et les fenêtres de l’Eglise, suivant la belle expression de Jean XXIII annonçant le Concile. En étant en prise avec les questions de ce temps, ils favorisent cette rencontre féconde. Etre dans l’action de grâce, c’est reconnaître les merveilles de Dieu et faire en sorte que chacun puisse voir ces merveilles. Accoucheurs de la Parole, les prêtres montrent ce qui est déjà présent dans les hommes d’aujourd’hui et dans la société. Ils sont attentifs aux “germes de Dieu” qui sont disséminés et visibles pour qui est attentif aux signes de Dieu. Ils sont les 10 signes vivants du Ressuscité qui “passe sur l’autre rive” pour nourrir les hommes, les rassembler et les ouvrir à la foi. Ils savent que l’Esprit les précède et c’est pourquoi ils n’ont pas peur. Paternité spirituelle des prêtres. Sur ce point qui est cher aux Foyers de Charité, le Concile nous explique que “le sacrement de l’Ordre confère aux prêtres de la Nouvelle Alliance une fonction éminente et indispensable dans et pour le Peuple de Dieu, celle de pères et de docteurs” (P.O. 9). Cependant, ajoute encore le Concile, “avec tous les chrétiens, ils sont des disciples du Seigneur… Au milieu de tous les baptisés, ils sont des frères parmi leurs frères…”. Cette paternité n’a rien à voir avec du paternalisme ou de la condescendance, ou encore de l’autoritarisme. C’est pour être davantage “frère universel” et témoin du Seigneur qui aime chacun comme un Père. C’est enfin pour que tous puissent dire : “Notre Père” en toute vérité. Le rôle prophétique des prêtres est ici mis en évidence. Il ne s’agit pas d’un pouvoir, même paternel, mais d’une fécondité liée au sacerdoce ministériel. Jésus nous a suffisamment dit que “Vous n’avez qu’un seul Père”, pour que nous comprenions cette paternité spirituelle comme une manière de vivre et de dire l’Amour de ce “Père tellement miséricordieux”, comme l’appelait Marthe. Tout baptisé est prêtre, prophète et roi. Les prêtres le sont d’une manière particulière dans et par leur ministère presbytéral. C’est ainsi qu’ils sont donc indispensables à l’Eglise et au monde et qu’ils sont appelés et envoyés : “Allez dans le monde entier… faites des disciples… je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps”. ■ 11 Témoignages Témoignages Père Ernst STRACHWITZ Autriche “Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ. C’est ainsi qu’Il nous a élus en Lui, dès avant la fondation du monde, pour être saints et immaculés en sa présence, dans l’amour” (Eph 1, 3-4). Avec ces paroles de St Paul nous pouvons tous louer le Père, nous qui nous sommes élus, par la consécration du Baptême, à ce sacerdoce royal commun de tous les baptisés. Nous, les prêtres, nous pouvons aussi louer le Père avec ces paroles, puisque notre vocation au sacerdoce ministériel a également dès avant la fondation du monde son origine dans le Cœur de Dieu. Loué soit-Il pour cet Amour si mystérieux, merveilleux et tout à fait personnel qu’Il a pour moi et pour chacun d’entre nous. Après coup je peux très clairement retrouver dans toute ma vie des signes de cette vocation. Déjà dans mon enfance, j’étais attiré par tout ce qui avait trait à la messe - les ornements, l’encens - et j’aimais jouer “à célébrer la messe”. Plus tard, à l’internat chez les Pères Jésuites, j’étais l’aide-sacristain pendant quelques 12 années et avais à former les futurs servants de messe. Alors je savais faire tout ce que le prêtre devait faire à l’époque (les rites, les prières - d’avant Concile), et cela me procurait une joie toute particulière. A l’âge de 15 ou 16 ans, lors d’un weekend de retraite que nous avions tous les ans, j’ai senti pour la première fois l’appel clair à devenir prêtre. Mais à ce moment-là, je n’étais pas encore prêt et je n’y consentis pas. Alors le Seigneur ne m’a pas poursuivi davantage et m’a, pour ainsi dire, laissé tranquille. Puis, à l’âge de 39 ans, après une époque de crise et de conversion, l’appel de Dieu m’est de nouveau parvenu, à Medjugorje. L’appel n’était pas nouveau, je l’ai donc reconnu immédiatement et cette fois-ci j’étais capable de dire mon Oui aussitôt. Un an et demi plus tard, j’ai commencé mes études de théologie et, l’automne suivant, je suis entré au Grand Séminaire de Vienne. A mon ordination sacerdotale le 25 juin 1994 (13e anniversaire des évènements de Medjugorje), j’étais à deux mois de mon 46e anniversaire. Au cours de ces 15 dernières années une vocation aux Foyers de Charité, une vocation de Père de Foyer, est devenue de plus en plus claire. Comme toute vocation spirituelle dans l’Eglise, cette vocation, elle aussi, n’est pas simplement un sentiment que j’ai, mais une réalité qui est portée et discernée par et avec les autorités compétentes du diocèse et du Foyer. Pendant toutes ces années l’accompagnement concret de la Vierge Marie, Mère de Dieu et Médiatrice de toutes grâces - y compris de toutes celles dont je parle ici - était bien évident. Je pourrais probablement témoigner de cette présence de Marie dans toutes les étapes de ma vie - jusqu’à ce moment même. Alors, je ne suis pas devenu prêtre parce que je voulais faire tout ce qu’un prêtre aurait à faire. Mais je suis devenu prêtre à cause de l’appel de Dieu. J’ai compris, avec certitude, que c’était la volonté de Dieu de m’appeler à cette vie et à ce ministère. Depuis le premier jour au séminaire, j’essaie de découvrir - et de réaliser - ce qui constitue la vie sacerdotale. C’est alors que le Seigneur me révèle sans cesse son Amour et ses bienfaits mais aussi, en même temps, ma faiblesse, mon entêtement et mon insuffisance. A ce propos, je pense souvent à mon ancien confesseur qui, pendant de longues années, aimait à me dire : “C’est Dieu qui t’a pris à son service, alors c’est bien Lui qui te donnera tout ce dont tu auras besoin”. - Et c’est bien vrai : “Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer” (Ps 23,1). Il y aurait, bien sûr, beaucoup à dire dans un tel témoignage de ma vie de prêtre et je me rends compte que mon expérience s’enrichit sans cesse de découvertes nouvelles, tous les jours nouvelles. Je me limite donc à trois aspects : La Consécration Eucharistique, la Confession et la “suppléance” dans la prière, c’est-à-dire la prière à la place des autres. Dès le début c’était pour moi une impression profonde de le savoir : ce qui est posé devant moi sur l’autel c’est le Christ LuiMême : son Corps, son Sang. Et cela Il le réalise justement à travers ma voix et mon consentement et ma présence. Je ne peux Mariazell - Autriche Je suis devenu prêtre à cause de l’appel de Dieu alors faire autrement que de me demander moi-même : “Est-ce que c’est vraiment aussi mon corps, mon sang, à moi, donné et versé pour la rémission des péchés ? Est-ce que j’y consens, est-ce que j’y suis prêt ?”. Cette question demeure, et elle demeure insistante. Et moi, avec ma vie, je reste largement en arrière. Et, en même temps, le Seigneur ne cesse de m’envoyer vivre cette réalité tous les jours à nouveau. Et la conscience devient toujours plus claire que tout cela est un surcroît de grâce et de salut réel pour le monde entier. Peut-être encore plus grandiose que l’expérience de l’Eucharistie me semble parfois l’expérience de la délivrance et de l’Amour de Dieu pour moi, prêtre, dans le Sacrement du Pardon. J’ai l’immense grâce de pouvoir donner, en Sa Personne, la miséricorde infinie de Dieu. Personne, s’il ne l’a expérimenté, ne peut mesurer ce bonheur qui m’est donné : à travers moi, Dieu Trinité pardonne à celui qui s’est vraiment repenti et qui alors peut continuer à vivre de nouveau. Quelle Joie ! Combien mon pauvre cœur devient-il doux, 13 Témoignages Je suis devenu prêtre à cause de l’appel de Dieu bienveillant et heureux face à quelqu’un qui se repent et se confesse sincèrement et vraiment. Ceci est une expérience dont un prêtre ne se lasse jamais. Les prêtres qui ne confessent pas ne savent pas ce qu’ils perdent et les croyants qui ne se confessent pas ne savent pas de quoi ils privent les prêtres et combien ils pourraient aider chaque prêtre en difficulté en se confessant auprès de lui. Il n’y a, cependant, pas très longtemps que je suis devenu plus conscient de la valeur de la suppléance dans la prière. Pendant son voyage pastoral en Bavière, le pape Benoît XVI disait ceci aux prêtres, diacres, séminaristes et religieux à propos de la Liturgie des Heures : “Au cours de celle-ci, nous prions en tant qu’hommes qui avons besoin du dialogue avec Dieu. Ainsi nous touchons toutes les autres personnes qui n’ont ni le temps, ni la possibilité pour une telle prière”, et : “efforçons-nous de la réciter comme une véritable prière, …une prière en communion avec Jésus Christ, qui est le moi le plus profond, le sujet le plus profond de ces prières. En la priant ainsi, nous faisons participer à cette prière les autres hommes, qui n’en ont pas le temps, ou l’énergie, ou encore la capacité”. Depuis que j’essaie de prier consciemment en suppléance, j’ai l’impression de pouvoir expérimenter un approfondissement considérable de ma prière. Je remercie de tout mon cœur tous ceux qui ont prié pour moi et qui continuent de prier pour moi ; avant tout je remercie ma mère et mon père. Je suis bien convaincu que je dois ma vocation sacerdotale, pour une grande part à leur prière et à leur offrande. Merci Seigneur ! ■ 14 Prière de consécration à Marie au jour de la première messe Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère, Reine de la Paix. Il a plu au Dieu Tout-Puissant de nous envoyer, par votre unique médiation, Son Fils, Jésus Christ, notre Seigneur et notre Rédempteur. De tout temps, votre mission est de donner Jésus aux hommes, de les conduire vers le Christ. Grâce à votre intercession et à votre conduite maternelle, j’ai pu connaître l’appel de Dieu au sacerdoce, l’accepter et ensuite le suivre, ceci je le sais avec certitude. Je vous en remercie, ô ma Mère, et je vous livre et consacre, en ce jour et pour tous les jours de ma vie, mon être et ma vie de prêtre tout entière, mon corps et mon âme, tout ce que je possède, mes biens extérieurs et intérieurs, et la valeur même de mes bonnes actions passées, présentes et futures afin d’être conduit par vous toujours plus profondément dans l’union au Dieu-Trinité, pour la gloire de Dieu et le salut des hommes. En même temps, je vous prie pour tous mes confrères prêtres, pour toutes les communautés et groupes auxquels je serai envoyé ainsi que pour tous ceux et celles qui auront recours à mes services sacerdotaux. Soyez avec nous à chacun de nos pas et obtenez pour nous tous, par votre exemple et votre puissante intercession, une union toujours plus profonde avec Dieu et l’unité entre nous. Marie, Mère des prêtres, priez pour nous ! Marie, Mère de l’Eglise, priez pour nous ! Marie, Reine de la Paix, priez pour nous ! Ma vocation sacerdotale : Un chemin d’abandon Père Patrick SEMPERE Ordonné prêtre le 24 juin 1995, je perçois de plus en plus ma vocation sacerdotale comme un chemin d’abandon. L’ordination, même si elle donne d’être configuré “immédiatement” au Christ et de pouvoir agir “immédiatement” en son nom, n’en reste pas moins un travail permanent de remise de soi. “Je vis, mais ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi” dit St Paul. Cette belle exclamation entraîne de fait bien des renoncements à soi-même pour laisser le Christ vivre en soi. L’ordination est ainsi chemin d’abandon. Abandon de l’image du prêtre que je voulais être, abandon de mes idées dans la manière d’exercer le ministère, abandon des conversions que je voulais opérer, abandon des fruits que je voulais percevoir, abandon de l’idée d’une pastorale qui me conviendrait parfaitement… Plus le temps passe, plus je me rends compte que je suis mené sur un chemin que je ne pensais pas emprunter. Chemin de purification qui, par ailleurs, rend de plus en plus libre et, alors, de plus en plus heureux. Par le sacrement de l’Ordre reçu, comme tout prêtre, j’ai été configuré au Christ-Tête et Pasteur. Ecrire ces mots à la première personne n’est pas évident dans la radicalité de ce qu’ils signifient. Le Christ est le seul prêtre qui ait pu vivre pleinement et en vérité son sacerdoce. A chaque instant, Il aime les siens qui sont dans le monde et Il les aime jusqu’au bout. En ce qui nous concerne, ce trésor, le sacerdoce, nous le portons en des vases d’argile. Peu à peu, on accepte ce constat dans une plus grande tranquillité car, peu à peu, est compris et accepté de ne pas mettre sa force en soi mais en Dieu. “Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas refusé son propre Fils. Il L’a livré pour nous tous : comment pourrait-Il avec Lui ne pas tout nous donner ?” (Rom 8). Comment décliner alors l’autorité du Pasteur ? Comme prêtre, ce qui gouverne ma vie, c’est l’annonce de Jésus-Christ. Plus exactement, c’est manifester à tous et chacun, quelle que soit leur vie, que le Christ s’est fait l’ami de tous, le proche de chacun. Il est le Tout-Proche. Aider à découvrir ou affermir combien Dieu est Amour, combien cet Amour se manifeste en la personne de Jésus, voilà mon désir le plus profond. C’est dans cette perspective que j’envisage le ministère de la Parole, le ministère des sacrements et celui de la conduite du peuple de Dieu. Ministère ! Le mot pourrait laisser croire à un pouvoir qui revient en propre à celui qui l’exerce. Et il est vrai qu’il faut veiller à ne pas conduire à soi-même, à ne pas garder pour soi-même, comme ces pasteurs critiqués par Dieu car ils se paissent eux-mêmes (cf. Ez 34). Le Christ envoie ses ministres dans tous les lieux où Lui-même doit aller. 15 Témoignages De fait, la Parole, les sacrements, le peuple de Dieu n’appartiennent pas au prêtre. Il n’en est pas le maître. Il reçoit chacun d’eux et entre dans l’obéissance à chacun d’eux. Obéissance à la Parole, d’abord, afin de l’enseigner “non pas comme les scribes, mais avec autorité” (Mc 1). Mes homélies aujourd’hui n’ont pas la même tonalité que celles “d’hier”. Je perçois davantage être avec l’assemblée. Le prêtre, même lors de l’homélie, n’est pas seulement face à l’Eglise comme celui qui sait, il est aussi dans l’Eglise comme celui qui reçoit. Pour que la Parole de Dieu devienne pour les autres une parole de vie, il faut qu’elle soit d’abord et aussi pour lui une parole de vie. Il doit se laisser façonner par elle, guider par elle, et même déranger par elle. Pour lui aussi elle est un glaive à double tranchant (cf. Heb 4 ) ! En revenant à l’essentiel, en cherchant d’abord le Royaume, on se rend compte que tout le reste est donné de surcroît (cf. Lc 12). Cet apprentissage, aidé et rappelé par la vie d’oraison, par le bréviaire, par l’Eucharistie, fait que sa parole est de plus en plus proche de celle du Christ. “Ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous” (Mt 10). De temps en temps, on perçoit effectivement cette parole sortant de notre bouche comme venant de “plus loin”. Elle est parole vivante n’étant plus récitée par cœur, mais venant du cœur. Elle fait alors son nid dans le cœur de celui qui écoute. Le prêtre n’est pas non plus maître des sacrements. Même s’il en est le ministre ordinaire. Comme tout baptisé, j’ai d’abord reçu les sacrements. Puis est venue l’Ordination. Mais je continue de les recevoir, car je reste toujours un membre de l’Eglise recevant la vie de Celui qui est la 16 Ma vocation sacerdotale : Un chemin d’abandon Vie. Comme ministre aussi, je ne décide pas du déroulement de l’Eucharistie, du Baptême ou de la Réconciliation même si une touche personnelle peut être donnée dans la façon de célébrer. Pour ma part, cette façon d’accueillir la liturgie n’est pas d’abord un attachement aux rites ou à la loi. On parle souvent des règles, des lois et des commandements dans l’Eglise. L’homme riche de l’Evangile nous rappelle que ce n’est pas la Loi qui sauve (cf. Lc 18). Comment commence le Décalogue ? “Ecoute Israël…” (Dt 5). La première loi pour connaître Dieu est celle de l’écoute. Les sacrements reçus, dans leur signification et leur forme, manifestent cette attitude d’écoute et d’accueil pour se mettre à la suite du Christ. Nous ne sommes pas premiers. Nous ne pouvons décider de tout. Enfin, vient l’obéissance au peuple. Comment entendre cela ? Je ne suis pas prêtre pour moi-même. Je le suis devenu pour le peuple de Dieu, pour aider chacun à répondre à sa vocation d’être “une vivante offrande à la louange de la gloire de Dieu”, comme le dit la 4e prière eucharistique. Au début du ministère, on ne comprend pas toujours cette résistance des uns et des autres à la Parole de vérité. Ce qui est dit est tellement libérant ! C’est alors que l’obéissance intervient. Savoir écouter (ce qui veut dire obéir), savoir cheminer, clarifier les incompréhensions, éclairer les consciences, comprendre et assumer les refus, ne pas forcer et recommencer autant de fois qu’il en sera nécessaire. C’est au Christ et à sa Parole qu’il faut conduire. Mais Dieu Lui-même entre avec respect dans chacune de nos histoires, dans ses lumières et ses zones d’ombre. Il reste un Dieu patient qui ne brise pas le roseau froissé. Rien, ni personne ne pourra jamais apporter à quiconque ce que le Christ peut lui apporter. Mais Dieu se dit dans l’histoire, dans le cheminement de chacun. Pour ma première nomination, comme souvent il arrive, j’ai été nommé dans une aumônerie de collège et lycée. Je me souviens encore d’une conversation avec le responsable de cette aumônerie qui me disait : “Patrick, ce que tu dis est beau. Mais tu nous montres la dernière marche à atteindre sans nous montrer les marches pour y parvenir”. Cette parole d’un jeune laïc a été pour moi une lumière. La vérité, ce n’est pas seulement ce qu’il y a à dire. C’est aussi la personne et son histoire. Le père Finet disait aussi : “La vérité sans la charité durcit. La charité sans la vérité C’est au Christ et à sa Parole qu’il faut conduire pourrit”. Seul le Christ arrive à vivre en plénitude cet équilibre qui tient parfaitement et à chaque instant vérité et amour. Car il est la Vérité. Et il est l’Amour. Les rencontres que je fais comme prêtre, même avec les plus petits, ceux qui semblent les plus éloignés, sont toujours un rappel à cette attention : toujours mieux donner l’une ET l’autre. Dans une paroisse, toutes les sensibilités se retrouvent : sociales, psychologiques, spirituelles, liturgiques, pastorales… C’est ce qui fait la richesse de la paroisse. La tentation serait de croire qu’il n’y a qu’une façon de célébrer, qu’une façon de préparer au mariage, qu’une façon de concevoir le chemin spirituel, qu’une façon de prier, qu’une façon d’aborder tel ou tel sujet, qu’une façon d’annoncer la foi, qu’une façon d’évangéliser, etc. C’est effectivement rassurant de marcher sur des chemins connus. Mais Dieu demande à chacun, comme à Abram, de “quitter son pays et sa parenté” (cf. Gen 12). La communion à laquelle tous sont appelés et dont le prêtre est le ministre dépasse sa propre conception de la communion. Marie est celle qui aide à y entrer. Parce qu’elle est servante du Seigneur et qu’elle n’est avant tout servante que du Seigneur, tout le reste est relatif. Non pas qu’elle ne s’en soucie pas. L’épisode des noces de Cana le montre : un manque de vin est pour Marie l’occasion de tourner vers son Fils. “Tout ce qu’Il vous dira faites-le” (cf. Jn 2). Tout en Marie trouve sa juste place par le Seigneur car toute circonstance est pour elle occasion de se tourner vers Lui. En ce sens, elle peut vraiment aider chacun de nous à entrer davantage en communion, à voir “toutes choses dans l’éternel Amour et dans l’Unité”. ■ 17 1936 2006 “Accordez, Jésus, à tous vos bien-aimés prêtres, la grâce du discernement des esprits ; comblez-les de vos dons ; augmentez leur amour ; faites de tous de vaillants apôtres et de vrais saints parmi les hommes” Marthe Robin “C’est l’alliance du double sacerdoce, ministériel et spirituel, qui fait l’originalité des retraites des Foyers de Charité” Père Finet (8 mars 1982) 1936 2006 “Est-ce qu’il ne faudra pas un immense torrent de laïcs qui viendront, eux aussi, témoigner du Christ ? Je crois qu’il faut préparer tous ces témoins” Père Finet (1978) 18 19 Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ P rêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers : Quelques points à cultiver en paroisse “Pour la gloire de Dieu et le salut du monde…” Cette phrase, c’est l’assemblée des fidèles qui la prononce, au cœur de l’Eucharistie. Nous prions ensemble, nous offrons le sacrifice de toute l’Eglise “pour la gloire de Dieu et le salut du monde”. Mais quelle est cette gloire de Dieu à laquelle aspirent tout à la fois le prêtre et les fidèles ? Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers Cette lumière chaleureuse, c’est la vie du Christ en nous La gloire de Dieu, c’est le rayonnement de son amour. Lumineux comme le soleil en plein midi. Chaleureux comme le foyer d’une bonne cheminée… Une lumière froide nous laisserait transis. Une chaleur aveugle nous laisserait désorientés. Evangéliser, c’est donner la lumière et la chaleur. Pas la lumière sans la chaleur… C’est une nécessité dans un monde aigri ou blasé ; une urgence pour qui veut aimer et faire aimer Jésus. Le père Finet ne disait-il pas : “La vérité sans la charité durcit, la charité sans la vérité pourrit…?” Car l’Esprit Saint est un feu qui nous brûle d’amour à l’intérieur. C’est une lumière qui éclaire le sens de notre vie. Cette lumière chaleureuse, c’est la vie du Christ en nous. Elle se modèle sur la joie du Fils unique qui exulte dans la motion de l’Esprit Saint. Mais elle prend sa source dans sa Passion… Père Luc MEYER Prêtre du diocèse de Laval, le père Luc Meyer est actuellement directeur au séminaire interdiocésain de Nantes. Familier du Foyer de Charité de Tressaint, il y a prêché une récollection communautaire sur la place spécifique du laïcat dans le cadre des Foyers et son articulation avec le sacerdoce ministériel. 20 Jésus s’est offert au Père, dans la plus grande déréliction, mais sans jamais cesser d’aimer. Son expérience de l’abandon l’a rendu proche de tout homme qui se trouve loin de Dieu. Mais il a vécu cela dans l’amour… Et voilà que le sentiment d’être abandonné du Père s’est transformé en expérience de s’abandonner au Père. “Entre tes mains, je remets mon esprit…” 21 Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ Notre sœur Marthe a vécu cet abandon du Fils. En elle, la Passion de Jésus nous devient si proche… Plus dramatique et plus amoureuse à la fois. Chaque Eucharistie nous fait entrer dans cet abandon amoureux de Jésus, dont Marthe fut une icône vivante pendant 53 ans. Que de souffrances et de désirs sont rassemblés chaque dimanche, comme ils l’étaient dans le cœur de Jésus à Gethsémani, comme ils le furent dans la chambre de Marthe : deuils, maladies, incompréhensions, séparations, péchés de toutes sortes, lassitude pour les choses de Dieu… Tout cela est offert dans l’Eucharistie. Tout cela est pris dans le retour du Fils vers le Père. Et notre prière paroissiale monte, humble et discrète. Bien souvent on voit une transfiguration s’opérer au cours de la messe. Jésus est là qui rejoint son peuple et le soutient dans sa marche. Des visages s’éclairent ; une joie intérieure naît ou renaît discrètement. On sort avec l’envie d’aller porter la joie de Jésus à ceux qui ne sont pas venus… Au cœur de notre aventure chrétienne, il y a toujours un moment où la face sombre et ténébreuse du sacrifice révèle cette face glorieuse ; il y a toujours un moment où nos évidences s’inversent. Le sacrement de l’Ordre est cette grâce de conversion et d’édification donnée pour la vie de l’Eglise. Mais comment peut-elle donner toute sa mesure sans être vécue en même temps comme une grâce de l’Eglise ? Il me semble que les Foyers de lumière, de charité et d’amour dont Marthe 22 Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers a rêvé pour l’Eglise rappellent deux choses à nos paroisses et leur en offrent une troisième. Tout d’abord, on est prêtre pour le Peuple de Dieu et avec le Peuple de Dieu. Dans une retraite - l’avez-vous remarqué ? -, il y a toujours un moment où les retraitants sont beaux à voir : quand on sent que la grâce de Dieu les a travaillés, que des choses se sont dénouées, qu’une présence nouvelle les a habités... Mais comment ce miracle s’opère-t-il ?... La Parole prêchée par le prédicateur est d’abord vécue par la communauté. Et c’est parce qu’elle est un foyer de charité que la lumière de la Parole éclaire chaleureusement le cœur du retraitant. La communauté joue ici son rôle maternel. Elle peut devenir la matrice où renaît une âme dévitalisée. Le Foyer est alors bien une communauté mariale où sont enfantés ou ré-enfantés des nouveau-nés du Père. La vie fraternelle des personnes laïques, qui est comme l’âme du Foyer, ouvre la voie à une maternité humble et généreuse, qui permet l’exercice d’une authentique paternité. D’une certaine façon, les membres du Foyer aident les prêtres à être prêtres ou plutôt - pour ne pas centrer les choses sur la personne du prêtre -, on peut dire : ils “aident” la grâce du sacerdoce à se vivre et à se donner par lui, à travers eux, dans le visage concret d’une communauté qui rayonne de la gloire de Dieu… Voilà un beau projet pastoral pour une paroisse : parole prêchée, parole reçue… mais aussi parole visible, tangible, vécue. 23 Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers L’expérience spirituelle des membres des Foyers nous rappelle d’autre part que le statut de laïc vaut en lui-même et qu’il est profondément chrétien et pascal. A la suite de Marthe, qui était laïque, chacun est invité à suivre Jésus dans son “baptême”. Et quand Jésus parle de son “baptême”, il parle de sa mort et de sa résurrection. Baptisés dans sa mort, c’est pour la Vie que nous ressuscitons. Et sa Vie suffit à remplir notre vie. Dans un Foyer, le travail de charité de la communauté est un travail d’enfantement. Ce combat des enfants de la lumière est vécu en sympathie avec le travail intérieur vécu par le retraitant. La sève qui coule en eux a une source La sève qui coule en eux a une source 24 Rester laïc, c’est choisir de devenir toujours plus laïc, c’est-à-dire membre du peuple de Dieu, uni chaque jour davantage à l’œuvre de Rédemption de Jésus pour le monde. Qu’y a-t-il de plus grand, de plus beau ? Pour nous qui sommes en pèlerinage sur la terre, rester et devenir laïc, c’est un engagement à mains nues, dans la simplicité évangélique d’une communauté portée par la grâce sacerdotale. C’est vrai dans un Foyer de Charité. Cela doit l’être a fortiori dans une paroisse. ressourcer, à distance de la paroisse. Et ce n’est pas anodin. Bien souvent, dans l’urgence qui est la nôtre en paroisse, nous colmatons les brèches, nous embauchons à tour de bras et nous risquons de presser les personnes comme des citrons, sans penser que la sève qui coule en eux a une source, sans penser qu’elles ne sont pas forcément préparées à vivre les aridités pastorales qu’elles découvrent. Au cœur de la vie séculière, l’apostolat des laïcs, nourri de la grâce baptismale, doit mener son combat avec les armes des enfants de la lumière : vérité humble, charité inventive, prière confiante et vie fraternelle. Le prêtre est au service de cette qualité de vie communautaire. Nous leur rappelons qu’il est bon de s’arrêter pour un temps de retraite, mais quel accompagnement leur proposons-nous concrètement ? Tout n’est pas possible ni souhaitable. Les proches collaborateurs des prêtres, notamment, doivent chercher ailleurs ce soutien indispensable. Car en ce domaine, une saine distance est nécessaire ; une trop grande proximité pourrait induire une fâcheuse confusion entre le for interne et le for externe. La troisième chose enfin, que nous offrent les Foyers de Charité, c’est un lieu privilégié où des personnes peuvent se Ne l’oublions pas : l’Eglise n’est pas notre Eglise, c’est l’Eglise du Christ, son Corps à Lui. Prenons-en soin. ■ 25 Témoignages Prêtres et laïcs ensemble Il y a pour chacun un chemin possible à la suite du Christ. Notre vie semble se composer de diverses étapes. Avant notre mariage, Frédéric et moi-même suivions chacun notre route. Après notre mariage, ces chemins se sont réunis pour ne faire plus qu’un. Puis nos enfants, Gaspar, Octave, et Albane sont venus agrandir encore le chemin qui a cru aussi en “agitation”. Certes nous voulions suivre le Christ. Mais plutôt en tant que spectateur, en “consommateur”. Un jour, au début d’une messe dominicale, le diacre de notre paroisse nous a demandé si nous ne pourrions pas faire “quelque chose” sur la paroisse. Après réflexion, nous avons dit OUI. Pourquoi pas ? Notre choix s’est porté sur les préparations au mariage. Nous avons fait ce choix, car nous avions gardé un très bon souvenir de notre propre préparation de mariage. Les rencontres avec des couples venus témoigner avaient été très fortes. Elles avaient été riches d’enseignements, de partage, et nous avaient permis de progresser dans notre foi en tant que couple. C’était maintenant à notre tour de nous mettre au service des autres pour les faire bénéficier de notre petite expérience. Ce changement s’est fait en douceur. Nous avons commencé à aller à la paroisse d’autres jours que le dimanche, à rencontrer les prêtres en dehors des célébrations, à rencontrer des paroissiens en dehors 26 Prêtres et laïcs ensemble des discussions de fin de messe dominicale, sur des sujets un peu plus ardus, à organiser des dîners à la maison sur des thématiques religieuses, et enfin à intervenir en tant que couple témoin dans les réunions de préparations au mariage… Ces nouveaux rendez-vous se sont naturellement inscrits dans notre vie quotidienne et aujourd’hui nous aurions du mal à nous en passer. Nous étions passés du côté de ceux qui participent. Dans le cadre de ces préparations au mariage, nous avons plus particulièrement travaillé avec un prêtre. Il nous a expliqué sa façon de voir les choses et nous la nôtre. Il y eut de nombreux échanges, de nombreuses rencontres, des repas partagés en famille, et il est devenu le père Patrick. Le père Patrick occupe aujourd’hui une place importante dans notre famille. Le fait de le voir en dehors de la paroisse, à la maison, lors de sorties, permet à nos enfants d’entrevoir que la vie chrétienne ne se résume pas seulement au fait d’aller à la messe le dimanche mais s’insère dans notre vie de tous les jours. Cela leur permet de ne plus voir le prêtre seulement “derrière son autel” mais de le percevoir aussi comme un ami qui nous accompagne sur un bout de notre chemin familial. Nous formons aujourd’hui avec le père Patrick une équipe assez complémentaire qui permet aux jeunes couples qui se préparent au mariage d’avoir plusieurs angles de “vue” sur la vie conjugale chrétienne. Une vue théologique mais aussi pratique, concrète, avec des retours d’expériences. Cette approche de dialogue à plusieurs, de témoignages concrets, d’enseignements aussi permet de se rendre compte que chacun peut vivre sa vie conjugale chrétienne. Il n’existe pas de chemin idéal, unique. Chacun construit le sien propre en découvrant le Christ sur sa propre route. La grande majorité des couples que nous préparons ont un lien “épisodique” avec l’Eglise, voire ne vont jamais à l’Eglise. Certains se connaissent depuis plus longtemps que nous. Certains ont déjà des enfants. La majorité vivent déjà ensemble. Notre mission, avec le père Patrick, consiste donc à leur faire entrevoir que le chemin qui mène au Seigneur leur est toujours ouvert. A eux de le découvrir et de l’emprunter à leur rythme. Notre témoignage leur permet de voir que vivre sa foi au quotidien ne relève pas d’une performance surhumaine. Ce n’est pas non plus une démarche désuète. C’est une question de liberté et de choix, comme le mariage. Nous sommes heureux lorsque des prêtres de la paroisse nous indiquent que des couples ont discuté ensemble suite à nos rencontres, ou lorsque nous en revoyons fréquenter la messe dominicale, voire s’impliquer dans la vie paroissiale. Notre mission n’est pas vaine, nos témoignages, nos discussions et nos partages font germer pour certains un chemin vers le Seigneur. Agnès et Frédéric ■ 27 Témoignages Collaboration ou coresponsabilité des prêtres et des laïcs dans l’Eglise Collaboration ou coresponsabilité des prêtres et des laïcs dans l’Eglise Père Bruno DEROUX Prêtre modérateur de l’unité pastorale Galaure, Valloire et Hermitage Prêtre diocésain depuis près de 30 ans, j’ai été témoin d’évolutions dans la relation pastorale prêtres-laïcs. Mais la collaboration, le travail ensemble, ne date pas d’aujourd’hui ! La naissance des mouvements d’Action Catholique autour des années 30 en est l’illustration. Depuis le Concile Vatican II, nous parlons de “coresponsabilité” : ce mot induit quelque chose de nouveau. Si dans les mouvements les fidèles laïcs ont la responsabilité première, il n’en était pas toujours ainsi en paroisse où les prêtres restaient souvent les décideurs et les laïcs les exécutants ! Etre responsables ensemble de la mission ouvre d’autres horizons ! 28 Ce changement s’appuie sur une conception de l’Eglise “Corps du Christ” et “Peuple de Dieu”, remise en valeur par Vatican II. Et il se trouve que cette mise en œuvre est allée de pair en Occident avec une diminution du nombre de prêtres. Au passage, signalons que cette baisse ne date pas du Concile : de 1900 à 1950, on est passé en France de 6000 à 1000 ordinations par an ! Et les deux guerres n’expliquent pas tout ! Puisqu’en toutes choses, il est bon de revenir à la source, aux “commencements” ce que Jésus aimait faire -, un retour aux premiers temps de l’Eglise nous aidera à comprendre ce qui se passe aujourd’hui. Deux figures se côtoyaient en effet dans l’Eglise naissante : celle de l’apôtre et celle du presbytre. L’Apôtre, dont Saint Paul est la figure de proue, allait de ville en ville, fondant des communautés puis les visitant et les exhortant. Rapidement apparut la nécessité de choisir un responsable pour la dite communauté, un “ancien”. En recevant des apôtres l’imposition des mains, ces presbytres participaient par l’Ordination au ministère des apôtres. Mais la figure du prêtre va beaucoup évoluer pendant 2000 ans… le problème c’est que l’image du curé de village, attaché au clocher de l’église, apparaît beaucoup comme la réalité de toujours. D’où la difficulté d’accueillir la figure nouvelle qui se dessine sous nos yeux sans regretter un passé encore récent. Arrivé en septembre 2003 dans le Nord de la Drôme, j’ai eu la charge d’une paroisse de douze communes, Notre-Dame de la Valloire… Septembre 2005, la charge s’est élargie à la paroisse voisine, Saint-Joseph de la Galaure (dont fait partie le Foyer de Charité de Châteauneuf)… Et depuis la rentrée de septembre 2006, une troisième paroisse nous échoit, Saint-Vincentde-l’Hermitage… Pour desservir ces trois paroisses - 40 communes, 60 000 habitants -, nous sommes trois curés solidaires, secondés par trois prêtres associés et quelques prêtres retraités. Il n’est sans doute pas dans la volonté de Dieu qu’il y ait si peu de prêtres car le Seigneur continue d’appeler ! Mais il est de sa volonté que nous travaillions tous ensemble, Peuple de Dieu, à la mission de l’Eglise, sans nous lamenter… Nous disons souvent de nos épreuves personnelles qu’elles sont chemin de foi ; pourquoi n’en serait-il pas de même de la vie de l’Eglise ? C’est dans cette situation concrète que nous avons à œuvrer, fidèles du Christ, laïcs et prêtres sans rêver d’une Eglise autre… Mon souci de curé de paroisse est double aujourd’hui : d’abord permettre que chaque paroisse soit suffisamment organisée pour faire face aux besoins pastoraux. Ainsi, depuis longtemps, beaucoup de fidèles laïcs sont engagés dans les Conseils Pastoraux, Conseils aux Affaires Economiques, les équipes de préparation au baptême ou au mariage, l’accompagnement des familles en deuil, la catéchèse des enfants, l’aumônerie de jeunes, la visite des malades, etc. : autant de services à honorer pour que la paroisse territoriale remplisse sa mission… Je n’oublie pas les mouvements dans lesquels enfants, jeunes ou adultes, puisent la force de vivre leur foi… Mais une autre préoccupation se fait jour : assurer la proximité de l’Eglise dans les villages. En effet, notre ministère de prêtre diocésain ressemble de plus en plus à celui de l’apôtre, passant de communauté en 29 Collaboration ou coresponsabilité des prêtres et des laïcs dans l’Eglise Laïcs et prêtre, en Foyer de Charité communauté, ce qui fait dire à des paroissiens : “On ne vous voit plus !” Et c’est vrai, il leur manque cette présence qui rendait visible l’Eglise sur le village ! Peut-être devrons-nous nommer des hommes ou des femmes, chargés de la communion, de l’unité, de la cohésion, comme l’étaient les “anciens” de l’Eglise primitive ? Une telle nomination nécessiterait un certain consensus et une durée déterminée pour éviter à ces personnes d’être des “vicaires” à vie ! Quant à son travail, il consisterait à coordonner diverses responsabilités prises par d’autres : délégués auprès des pouvoirs publics, responsable du bâtiment église, référent auprès des futurs mariés ou des parents de bébés à baptiser, délégués pour conduire les funérailles… Les responsabilités ne manquent pas ! mais je veux veiller à ce qu’elles ne soient pas trop lourdes ; je n’oublie pas, en effet, que la première mission des laïcs est de témoigner au cœur de leur vie de famille, de travail, de leurs engagements associatifs ou politiques, comme le demande le Concile Vatican II. Prêtre au service d’une paroisse, mon ministère de communion est d’autant plus prioritaire que les fidèles laïcs qui s’engagent sont menacés comme nous par l’attrait du pouvoir. Que de conflits larvés à gérer, enracinés souvent dans une longue histoire de village ou de voisinage ! Etre coresponsables, laïcs et prêtres, c’est entrer dans une aventure, celle de l’Evangile proclamé à tous. Notre Baptême et notre Confirmation communs nous ont conféré cette mission exaltante. Le Christ Jésus est la seule tête, le seul chef de l’Eglise, ne l’oublions jamais. ■ 30 Témoignages Père LENAIN et la communauté de Roquefort-les-Pins Pourriez-vous nous faire partager votre expérience de complémentarité, laïcs et prêtre, dans votre vie en Foyer de Charité ? Etre responsables, laïcs et prêtres, c’est entrer dans une aventure, celle de l’Evangile proclamé à tous C’est peut-être pour nous à Roquefort l’occasion de relire comment depuis plusieurs années, participation, réflexion et formation nous ont mis en route, peu à peu, tous ensemble. Tout d’abord nous nous sommes penchés sur l’animation de la liturgie durant les retraites, et aussi dans notre vie communautaire de tous les jours. Un local a été organisé et équipé pour rassembler et enrichir nos moyens. Ce qui a provoqué une formation communautaire avec le responsable diocésain. Ainsi s’étoffait notre collaboration au quotidien et, dans l’animation des retraites, en lien avec l’orientation pastorale de chaque prédicateur. Les retraitants goûtaient comme un témoignage l’expression de foi exprimée par les membres dans l’animation liturgique. De là, sans doute est née la conscience du fait que, pour un retraitant, une rencontre avec un frère baptisé est parfois plus facile qu’avec un prêtre pour oser une parole sur soi en en prenant le temps. Ainsi faisait Marthe qui accueillait, mettait à l’aise, écoutait et renvoyait souvent au prêtre. Cela nous fit voir la nécessité de formation à l’écoute. Nous en avons trouvé les moyens dans notre diocèse et au-delà. Nous avons ajouté “la prière des frères”, proposée aux retraitants qui avaient besoin, surtout les premiers jours, de “dire” leur fardeau pour pouvoir le déposer, comme auprès de Marthe, en étant simplement accueillis et écoutés par deux membres de la communauté, témoins concrets de l’accueil profond et de la prière de tous pour les retraitants. En dehors des retraites et prières, où en êtes-vous ? Sur le plan de nos activités, nous avons la responsabilité d’une école qui, peu à peu, a passé à des collaborateurs non-membres de la communauté. Pour eux, dont la nouvelle directrice, il nous a fallu mettre des mots et “du fond” sur le sens d’une école dans nos murs : écrire le projet éducatif. Nous vivions des interrogations alors sur le sens et la place de l’école par rapport à notre vocation principale de Foyer. Nous ressentions le besoin de nous faire aider, père et membres ensemble, par un animateur professionnel adapté. La grâce nous fut donnée de le trouver. 31 De toutes nations Laïcs et prêtre, en Foyer de Charité Nous avons pu, anciens et nouveaux, relire nos racines. Relire donne à voir le sens et ainsi, tous ensemble, avons-nous pu exprimer et clarifier notre projet pour et par l’école. Quel était le rôle du père et de la responsable dans les temps forts de décisions ? C’était d’une part d’être “avec tous”, membres de la communauté, pour prier, réfléchir, partager, décider ; c’était aussi d’être les garants que tout va se vivre dans l’unité de la communauté, et dans le respect de chacun ; enfin c’était d’être l’assurance, pour la communauté, que tout serait vécu en fidélité à notre vocation de Foyer. Et il en a été vraiment ainsi. Ainsi, nous avons vécu d’autres semaines de travail ensemble pour : - Revoir notre vie de travail et la réorganiser. Ceci nous fait prendre conscience de la tâche de tous et de chacun et allège le travail d’une responsable de communauté. C’est aussi une application du principe de subsidiarité (cf. Doctrine sociale de l’Eglise). - Revoir la diversité de nos engagements pastoraux et faire le tri, prendre des orientations nouvelles. - Nous laisser interpeller par le mot “formation”, qui nous concerne tous. ques interventions et exercices avec la responsable diocésaine du service de la catéchèse des adultes. Le rôle du père et de la responsable était de confier cette mission aux deux animateurs, et de vérifier la qualité du message annoncé. En conclusion ? Il nous semble vivre un peu plus de transparence et de respect de chacun grâce aux consultations et au travail de tous. Cela s’étend aux membres des associations qui gèrent l’Ecole et le Foyer avec nous. Nous élargissons notre tente avec des collaborateurs très engagés dans l’esprit du Foyer, à l’école et au centre de vacances de Senez. Nous nous sentons en chemin dans cette complémentarité laïcs et prêtre pour la nouvelle évangélisation qui doit caractériser nos Foyers et toute l’Eglise post-conciliaire. N’est-ce pas un des lieux concrets de l’articulation entre baptisés et ministres ? ■ Par ailleurs, nous avons travaillé cette année 2006 en déléguant deux d’entre nous à la fonction d’animateur pour une “semaine Oasis” : semaine de première évangélisation pour des personnes ne se sentant pas encore capables de vivre une retraite fondamentale. Nous étions préparés déjà et motivés par quel- Aux Mandailles, 50 ans après… “Si les pierres pouvaient parler…” elles vous raconteraient toute l’histoire de ces lieux. Elles en ont vu des personnes et des événements depuis 50 ans !” “…des années mémorables et inoubliables !”, nous dit Maryline, ancienne élève venue à la fête de l’école, ce 1er octobre. “Petite maison des Mandailles, que seraisje sans toi ?” ajoute Fernande qui a trouvé ici une “seconde famille”. “Deux années de reconstruction qui m’ont permis de repartir de plus belle !” Clarisse. Nous pourrions encore laisser les anciens élèves vous parler… Ils étaient venus nombreux avec leur famille, ce jour de fête ! 500 personnes heureuses de se retrouver : la salle à manger débordait…de convives et de joie. Mais pourquoi cette école a-t-elle vu le jour ? Elle est un des fruits de la rencontre de Marthe et du père Finet et des nombreux appels du Seigneur. Il existait, dans la région de La Motte-de-Galaure et Claveyson, un groupe de filles d’agriculteurs inscrites à un cours par correspondance. Suite à une demande du père Poulenard, Monique Puillet, membre de Foyer, les aidait dans leurs études, une fois par mois. Nous sommes alors en 1953. La première année fut positive et lors du bilan, les parents ont désiré quelque chose de plus suivi. La deuxième année, un cours hebdomadaire fut assuré. Un “cours ménager” naissait à Claveyson en 1954. Alors, un comité de parents d’élèves demanda “La petite maison” au père Finet et à Marthe, la création d’une école ménagère. Elle fut donc ouverte au presbytère de Saint-Bonnet en 1954. En 1956, l’école fut transplantée sur le site des Mandailles. Ce qui nous vaut la fête de ce jour ! Pendant 12 ans, tout a eu lieu dans “la petite maison”. Puis, il a fallu songer à s’agrandir : de 33, nous sommes passés à 304 élèves de la 4e au BTS. Que sont devenues les Mandailles aujourd’hui ? La formation s’oriente vers la richesse du “savoir faire” et du “savoir être”, c’est le “Services aux Personnes” et la découverte et l’émerveillement, par le biais des expériences scientifiques, c’est la filière “Laboratoire”. Le but de l’école, c’est d’offrir à chacun la possibilité de réussir sa vie d’aujourd’hui, ce Rassemblement pour une première évangélisation à Cannes 32 33 De toutes nations Aux Mandailles, 50 ans après… Monique Puillet qui contribue à construire celle de demain. Pour cela, ce qui nous paraît essentiel, c’est que chacun se sente accueilli dans un climat de confiance, apprenne un métier, et grandisse, avance, réfléchisse, ait la possibilité de prier, trouve un sens à sa vie. 50 ans des Mandailles 1er octobre 2006 “Si les pierres pouvaient parler…” Marie-Jo et Alexandre ont su cueillir la grâce que le Seigneur leur accordait dans cette école : “Je sais que si j’ai une famille aujourd’hui, c’est à vous que je le dois, car vous m’avez appris à m’aimer et par ce fait à aimer les autres” et “Pendant six ans, j’ai mûri, j’ai pris confiance en moi, je me suis ouvert aux autres… En plus du diplôme que nous obtenons, nous acquérons une expérience de vie unique”. Ces deux témoignages pris parmi tant d’autres illustrent bien cette parole du père Michon, donnée lors de sa conférence du matin : “On se rend compte que Dieu a mis des personnes sur notre route qui nous ont fait grandir”. “Si les pierres pouvaient parler…” Tel était le thème du spectacle en plein air de l’après-midi, qui nous retraçait l’histoire de ces lieux. “Mais ? Quelle est cette petite pièce, là-bas, en hauteur ? Toute simple, 34 toute humble. Elle ne se fait pas remarquer... Ecoutez… Ecoutez encore… C’est le cœur de la maison qui bat. Là, silencieusement, sont apportés les soucis des élèves, leurs fardeaux, leurs supplications, mais aussi leurs joies”. Il s’en est passé des choses dans cette chapelle dans le secret des cœurs. C’est aussi pour cela que notre Messe de ce jour de fête a été une immense “Action de Grâce”. Cette fête a été belle parce que chacun a donné toute sa mesure : des fleurs à la frise retraçant l’histoire, prises en charge par des professeurs, du spectacle avec des anciens, des parents, des membres de l’équipe éducative, la communauté, au repas complètement organisé, installé par le conseil d’administration. A 8 h 30, le lundi matin, tout était prêt pour accueillir de nouveau les élèves ! Quelle belle collaboration comme aux premiers jours ! “Les années passent, les bâtiments changent mais l’âme demeure”, nous dit un ancien professeur. Quel beau cadeau pour cette fête que ce cri du cœur ! La communauté des Mandailles ■ 35 De toutes nations Anniversaires des Foyers de Moresnet, Combs-la-Ville et Tressaint 30 ans du Foyer de Moresnet, en Belgique Mgr Reger et Mgr Jousten La célébration eucharistique présidée par Mgr Fruchaud “Les Marronniers” “Poursuivre l’œuvre de Marthe Robin est une grâce et un cadeau” (Mgr Jousten) Irène, le père Pohlen, Doris et Mgr Jousten Droits Réservés JL Vincent 8 septembre 2006 40 ans du Foyer de Tressaint - 22 octobre 2006 Un anniversaire placé sous le signe d’une “joyeuse Espérance” 10 septembre 2006 “Une grande action de grâce monte de nos cœurs” Intervention du père Bernard Peyrous 36 Ce spectacle, écrit et mis en scène par Anne Marbeau, délivrait un message évangélique avec beaucoup d’humour et de profondeur Une grande journée de fête, d’action de grâce et d’évangélisation Le langage universel du cirque a contribué à toucher des personnes plus loin de l’Eglise Droits Réservés JL Vincent 10 ans du Foyer de Combs-la-Ville Spectacle : “La bougie du gâteau” où chaque membre de Foyer avait un rôle Le père Alain Bandelier 37 De toutes nations Au Foyer de Muhito, en République Démocratique du Congo Au Foyer de Muhito, en République Démocratique du Congo L’engagement définitif n’est pas un fait isolé mais une réalité spirituelle qui montre que les Foyers sont unis dans un seule et grande Famille. Nous ne nous sommes pas sentis seuls mais portés par les prières, les pensées et dans le cœur de tous ceux qui étaient tournés vers nous de près ou de loin. Aujourd’hui, c’est le moment de dire un merci vibrant au père Michon, au Foyer, à François Burel, son envoyé, et à tous ceux qui ont vécu cet événement avec nous d’une manière ou d’une autre. Par cet engagement, la famille s’est agrandie, les anciens engagés ont renouvelé leur engagement et tous les Chrétiens participant à cette cérémonie ont renouvelé leur promesse baptismale Le 26 octobre 2006, a eu lieu la célébration de l’engagement de Françoise D’Idza Mbusi. Il y avait affluence de monde à la messe. Nous pouvons estimer à plus ou moins 500 personnes participant à cette messe. Notons spécialement la présence de Mgr Dieudonné Uringi, évêque de Bunia, de 24 prêtres et de 21 religieux. La pluie aussi était présente au rendezvous comme signe de bénédiction. Dans son homélie, Monseigneur a bien souligné le sens de la vocation de Foyer de Charité, son charisme et sa mission comme appel à la sainteté et à l’unité dans le contexte de la nouvelle Evangélisation pour renouveler la Foi et l’enseignement de l’Eglise en vue d’un apostolat bien inculturé dans le monde. Mgr Uringi a tenu 38 à marquer l’importance de l’engagement définitif en signant lui-même à l’autel l’acte de l’engagement avant de le faire signer par le père Josaphat Kpasini, par la responsable Monica Nyangoy et Françoise D’Idza elle-même. Ce fait montre que Jésus-Christ est au centre de cet engagement comme celui qui appelle et favorise l’accomplissement de la vocation et de la mission dans la fidélité. Notons aussi qu’il en est le premier témoin. Mgr Uringi, le père Kpasini et Françoise D’Idza Mbusi La communauté du Foyer de Muhito Le lien entre l’engagement de Françoise et le Jubilé d’argent du Foyer de Charité de Muhito. L’engagement de Françoise s’inscrit dans la joie du début de la célébration du jubilé d’argent du Foyer de Charité de Muhito. En effet, le Foyer de Charité de Muhito est né le 25 Décembre 1981. De fait, notre Foyer totalise 25 ans d’existence. Les jubilaires sont le père Jean-Claude Quennouëlle et Monique Dz’ve. Malgré l’histoire mouvementée de notre pays depuis 1999, notre Foyer essaie de vivre sa vocation et sa mission en comptant particulièrement sur la grâce de la Sainte Trinité et sur la protection de la Vierge Marie, sur la présence de Marthe et du père Finet sans oublier le soutien des autres Foyers et de toute l’Eglise. Enfin, grâce à Dieu, l’engagement de Françoise s’est déroulé dans une atmosphère de prière intense, de recueillement, de l’écoute attentive de la parole de Dieu, de joie, de paix, de famille et d’unité. Merci à Marthe et au père Finet. Père Josaphat Kpasini 39 De toutes nations Au Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire Au Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire Trois évènements nous ont rassemblés ce 18 novembre 2006 : la célébration des 35 ans du Foyer, les 20 ans de présence en Côte d’Ivoire de Maria Van Dooren la responsable, et les engagements de Nathalie, Clotilde, Christophe et Nadia Christèle. Ce fut une excellente occasion pour nous de vivre cette joie en Eglise, en compagnie des Foyers frères de Daloa, du Ghana, du Togo, du Sénégal, de La Flatière, sans oublier le Foyer de Châteauneuf avec le père Godefroy Delaplace, et enfin plusieurs membres de nos familles. La cérémonie des engagements Le père François Niambé N’zi a reçu les engagements de Nathalie, Christophe, Clotilde et Nadia Christele au cours de la célébration eucharistique, présidée par Monseigneur Jean Jacques Koffi oi Koffi, notre évêque, assisté de Monseigneur Joseph Aké, évêque de Yamoussoukro. Plusieurs prêtres, religieux et religieuses, amis anciens retraitants, membres de l’Association “les amis du Foyer”, ainsi que des habitants des villages environnants et des musulmans, et des membres d’autres confessions religieuses, sont venus s’unir à notre joie et notre prière. Monseigneur Koffi oi Koffi, dans son homélie, a souligné 40 l’importance de la cérémonie qui nous rassemblait en ce jour. Il dit, en effet, que c’étaient des noces auxquelles nous étions tous invités. Ainsi, nous sommes invités à répondre à l’appel du Seigneur, quel que soit notre état de vie, comme consacré ou comme laïc. Pères Ndione, Dansou, Gregory, Niambe N’Zi et Mgr Koffi oi Koffi Les quatre engagés Clotilde, Christophe, Nathalie et Nadia Christèle, en s’engageant dans l’Œuvre des Foyers de Charité, nous donnent un exemple palpable dans notre diocèse : “L’engagement des fidèles laïcs pour la construction de l’Eglise famille de Dieu”. Après la communion une procession de 35 bougies a commémoré les 35 ans de vie du Foyer “Vierge Fidèle” de Kotobi. La bougie représente la lumière du Christ que le Foyer est appelé à répandre autour de lui. Suite à cette procession et à la célébration des 20 ans de présence de Marie Van Dooren, a eu lieu un lâcher de ballons. La chorale a alors entonné l’hymne de réjouissance : “Mon cœur bondit de joie en toi, mon Seigneur, tu fais de moi ton messager, pourtant je suis faible. O mon Dieu, mon âme te bénit” : cantique qui illustrait parfaitement la joie et l’allégresse dans lesquelles nous baignons. La célébration a donc pris fin sur ces paroles joyeuses. La communauté du Foyer de Kotobi Christophe Clotilde Maria Van Dooren Nadia Nathalie Pères et membres des Foyers, entourant les engagés, avec le père Delaplace 41 Retraites février-mars-avril 2007 Foyers de Charité francophones en Europe Février 19-25 5-11 25-3 ● 11-17 11-17 25-4 Père Pierre de Couëssin - 22 Tressaint 26-4 “Le bonheur est dans l’amour vrai” ● Père Michel Lapeyre - 26 Châteauneuf 26-4 ● ● 26-4 Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint 26-4 ● Père Christian Faimonville - 22 Tressaint 26-4 26-4 “Nous vous en supplions, au Nom du Christ : laissez-vous réconcilier avec Dieu” (Cor 5, 20) Père Jacques Bernard - 62 Courset 5-11 Père René Wolfram, M.-F. et Cl. Delpech, Renée Mougin et Françoise Froidevaux 1-7 “Guide nos pas au chemin de la paix” Père Jacques Ravanel - 26 Châteauneuf Père Gustave Sodogas - 06 Roquefort-les-Pins 2-8 ● Père Alain Bandelier - 77 Combs-la-Ville 2-8 “La vie en abondance” “Voici que je fais toutes choses nouvelles” M Marguerite Léna - 26 Châteauneuf me Retraite sacerdotale réservée aux prêtres du diocèse de Valence Père Pierre Descouvemont - 74 La Flatière 9-15 Père Jean Chamley - 73 Naves Evangéliser l’imagination à partir d’un diaporama sur : “Le Seigneur des anneaux” (Tolkien) Ski de fond ● Père Joseph Antin - 26 Châteauneuf Père Alain Rouel - 77 Combs-la-Ville 18-24 ● Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint Père Bernard Michon - 26 Châteauneuf 19-23 “Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie” (Jn 14, 6) ● Retraite pour la communauté de l’Arche Père Gustave Sodogas - 06 Roquefort-les-Pins 9-15 ● Père Alain Bandelier - 77 Combs-la-Ville 15-21 ● Père Clément Ridard - 22 Tressaint 16-22 16-22 16-22 Père Dominique Bostyn - 47 Lacépède “Il m’a aimé et s’est livré pour moi !” Père Jean-Claude Lenain - 06 Roquefort-les-Pins “Avec Jésus, passons la mort et recevons la vie” Semaine Sainte Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves “Le mystère pascal : Mourir pour vivre” Semaine Sainte ● 16-22 Père Christian Faimonville - 74 La Flatière “Face à la crise : La lumière du Christ” Père Jacques Ravanel - 73 Naves “L’Amour de Dieu dans les Actes des Apôtres” ● 06 Roquefort-les-Pins Père Xavier Géron - 62 Courset “Ta vie est belle” 16-22 Père Jean Méeus s.j. - 77 Combs-la-Ville “Dans la lumière de Pâques” 22-28 23-29 Père Etienne Ducornet - 62 Courset 23-29 9-15 ● Père Godefroy Delaplace - 26 Châteauneuf 23-29 9-15 ● Père Jean-François Hüe - 74 La Flatière 27-1 9-15 ● Père Michel Lapeyre - 73 Naves 29-5 “Allélluia ! L’Amour seul est digne de foi” “Naître et renaître” (Jn 3, 3) Les fondements de la foi “N’ayez pas peur : Dieu est Amour” Père Jean-Louis Giordan “Et ils le reconnurent à la fraction du pain” (Lc 24, 31) Père René Wolfram et Françoise Froidevaux “Un Dieu de Miséricorde” “Vivre Dieu au quotidien…” Père Alain Ratti - 26 Châteauneuf 16-22 23-29 “Comme s’il voyait l’invisible” (Hb 11, 27) Père Robert Witwicki - 47 Lacépède “Accueillir Marie dans ma vie” Père Pascal Lecocq - Spa (Belgique) “Si tu connaissais Celui qui te parles…” Mgr Didier-Léon Marchand - 67 Ottrott “Etre disciples authentiques de Jésus” (Jean 15 et 17) Père Jean-Marie Bonniez - 73 Naves “Emerveillement et pauvreté à l’école de Maurice Zundel” 67 Ottrott 9-15 “Si vous cherchez paix et joie” Père René Wolfram et Françoise Froidevaux 16-22 Père Jean-René Fracheboud - Bex (Suisse) “Autrement : L’aurore de la vie” “Dieu est Amour” Au cœur de l’Evangile avec Benoît XVI 67 Ottrott Père Jean-René Fracheboud - Bex (Suisse) “J’ai tellement désiré manger cette pâque avec vous” “La vie en abondance” “Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux qui n’ont pas vu, et qui ont cru” (Jn 20, 29) Père Bernard Michon - 26 Châteauneuf Père Jacques Ravanel - 74 La Flatière “La beauté de croire” Michèle Dormal - 62 Courset ● 16-22 Semaine Sainte avec St Jean 2-8 9-14 “Si tu savais le don de Dieu” (Jn 4, 10) Père Alain Rouel - 78 Poissy “Passer du temps en compagnie de Dieu : Notre vie de prière” Semaine de Pâques 9-15 “Le Seigneur nous attend sur la montagne de Sion” Semaine Sainte Semaine Sainte 2-8 Père Jean-Marie Tschann - 06 Roquefort-les-Pins “Dieu si bon et mystérieux” 5-11 Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint 2-8 ● 9-15 Père René Wolfram - 67 Ottrott “Jésus-Christ, unique sauveur” Semaine Sainte 2-8 2-8 5-11 “La symphonie du Salut” 2-8 “L’Amour de Dieu dans St Jean” (13-22) “L’Amour de Dieu victorieux de la souffrance de l’homme” “Inlassablement, Dieu nous offre son amitié” Père Jean Meeus - Spa (Belgique) “Ayant aimé les siens… Il les aima jusqu’au bout” (Jn 13, 1) Semaine Sainte Père Dominique Bostyn - 47 Lacépède Père Xavier Géron - 62 Courset 5-11 “Dans le mystère pascal : le ‘sacrement’ de l’Eglise et les sacrements, célébration de notre Salut” Avril “Je le veux, sois guéri !” ● “Tu as les paroles de la vie éternelle (Jn 6) Père Bernard Peyrous - 74 La Flatière 5-9 Père René Wolfram et Françoise Froidevaux ● Père Bruno Charnin - 78 Poissy Père Félicien Mubiligi - Spa (Belgique) 67 Ottrott 19-25 ● Mars “A la recherche des fondements de notre vie dans l’Evangile” Père Philippe Plet - 73 Naves 19-25 25-31 Père Bruno Charnin - 78 Poissy “La Passion du Seigneur : La voie cachée de l’illumination intérieure” Ski de fond 19-25 Père Clément Ridard - 22 Tressaint Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves “Le Règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous” (Lc 10, 9) 19-25 Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves “Prier et vivre avec les Psaumes” Ski de fond “Revenez à moi de tout votre cœur” “Le secret de la liberté et de la joie : Les Béatitudes” Semaine de prière 18-24 19-25 26-4 Camp école de prière pour enfants de 8 à 14 ans au Foyer de Châteauneuf-de-Galaure (26) ● ● “Ce que Dieu veut : que tu vives, que tu vives pleinement ! “Dieu n’est qu’Amour” Communauté du Foyer - 22 Tressaint 19-25 “La Révélation du Père par sa miséricorde” (Jn 1-11) Père Jean-François Hüe - 74 La Flatière “Voici ce cœur qui a tant aimé le monde” 67 Ottrott “N’ayez pas peur ! Dieu est Amour” Père Jacques Ravanel - 74 La Flatière Père Bruno Charnin - 78 Poissy “Marthe Robin, Maître spirituel pour aujourd’hui” “Si tu savais le don de Dieu” (Jn 4) Ski de fond ● 19-25 “Mais comment prier ?” Semaine de prière Père Thierry des Rochettes - 73 Naves 18-24 18-24 25-3 Père Clément Ridard - 22 Tressaint “Combats le bon combat de la foi” 17-23 18-24 ● “Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu” ● 12-18 12-18 “Tournés vers le Christ avec Marthe, si petite, si grande” Père Pierre-Yves Maillard - Bex (Suisse) 11-17 12-18 Père Jean-Claude Lenain - 06 Roquefort-les-Pins Père André Lacau - 74 La Flatière “Dieu de Miséricorde” ● Père Olivier Peyron - 26 Châteauneuf “L’Eglise, icône de la Trinité” Père Marcel Bourland - 74 La Flatière “Rencontrer Jésus” Père Clément Ridard et la communauté du Foyer - 22 Tressaint Randonnée-prière à Tréguier Père Philippe Blanc - Bex (Suisse) “Sa miséricorde s’étend d’âge en âge” ● Retraites fondamentales 42 43 Nouvelles familiales Mariages - Stéphanie MOREL et Sylvain PEGUY - Marie Chloé ASTRUC et Jean-Baptiste ALZIARI de MALAUSSENE - Barthélemy LANG et Clémence de LAVENNE de CHOULOT de CHABAUD LA TOUR - Olivier PLEUVIER de LA PONTAIS et Bertille de BESOMBES - Marc-André VINCENT et Francesca MANIGLIO - Damien de LA FAGE et Laurianne SIOC’HAN de KERSABIEC - Xavier LEYNAUD et Alexandra HOUSSIN - Vianney TRICOU et Amandine DOAT - Jean-Lou TOURNAY et Marie KOUTEYNIKOFF - Emmanuelle VINCENT et Guillaume HIPO - Sophie JOBBÉ DUVAL et Arnaud ROBARDEY Naissances - Victoire, 1er enfant d’Anne-Laure de POMMEROL - Quitterie, 1er enfant de Julie JOUFFREY - Ambrose, 1er enfant de Marie-Antoinette DAUDRUY - Fabiola, 1er enfant de Sibylle GUYONNET-DUPERAT - Antoine, 1er enfant d’Emmanuelle VIGIER - Guillemette, 2e enfant de Marie CHEVALLIER - Laura, 2e enfant de Virginie BECT - Louis, 2e enfant de Séverine PICHAT - Adélaïde, 2e enfant de Cécile SCHERRER et Vianney LEVACHER - Lê Thi Tâm Marie, 5e enfant de Sandrine TABARDEL et Louis DEVILLE - Guillaume 1er enfant de Michèle OGIER - Maxence, 1er enfant de Laure de GERCOURT - Salomé, 2e enfant de Véronique BORDAS et Stéphane BARNAUD - Anne-Chloé, 3e enfant de Maie JOUFFREY et Pierre BERNIER, professeur à St-Bonnet - Adélaïde, 4e enfant de Jean WILLIAMSON - Armel, 2e enfant d’Hilaire COUTANSAIS - Alexandre, 2e enfant de Raphaël GOUY - Louis, 3e enfant de Nicolas GIRARD - Louise, 3e enfant de David BOLZE - Antoine, 1er enfant de Benoît GOUJET - Quitterie, 1er enfant d’Etienne BEAUDET - Mathis, 2e enfant de Myriam MALECOT Décès - Josette SEGURA, membre du Foyer de Roquefort-les-Pins - M. BISENIUS, mari de Berthe LARQUEY, ancienne élève, beau-frère de Micheline, membre du Foyer de Châteauneuf - M. PILI, père de Jean-Claude, membre du Foyer de Pointe-Noire, au Congo-Brazza - M. GAILLOT, père de Gisèle, membre du Foyer d’Ottrott - Mme de BECDELIEVRE, belle-sœur de Marie-Hélène et Gabrielle, membres du Foyer de Châteauneuf - Mme LAMARCHE, épouse du Dr LAMARCHE, mère de Brigitte GIRARD, ancienne élève - M. EANDI, beau-frère de Marie-Thérèse BOUVIER, membre du Foyer de Châteauneuf - Henriette GRAILLAT, Mme PONCET, mère de Raymond, Jean, Bernard et Marie-Josèphe, anciens élèves - Mme BROSSE, épouse de Jean-Marie, mère d’Adeline, anciens élèves - M. DUCHAMP, mari de Madeleine LAFUMA (†), ancienne élève - M. Joseph TOUTA, père du père Apollinaire TOUTA qui prépare un second Foyer au Congo-Brazza - Frère Aimé Sylvain RANDRIATIANA, frère de Clémentine RASOANIRINA, membre du Foyer d’Antsirabe, à Madagascar - M. ENANHOULI, père d’Agnès, membre du Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire L’équipe de l’Alouette vous adresse tous ses meilleurs vœux pour l’année 2007 qu’elle confie dans la prière à Notre-Dame du Foyer 44