“Saint Enfant de la Crèche, qui apportez la bénédiction et la joie sur

Transcription

“Saint Enfant de la Crèche, qui apportez la bénédiction et la joie sur
“Saint Enfant de la Crèche, qui apportez
la bénédiction et la joie sur la terre !
Venez dans les âmes qui vous attendent, vous appellent.
Faites en elles votre ciel, votre demeure aimée,
votre maison de repos, votre crèche bénie”
Crèche du Togo
Marthe Robin - 25 décembre 1931
Actualité
Toussaint 2006 à Bruxelles
Toussaint 2006 à Bruxelles : “Venez et voyez”
des rencontres d’Eglise. Quelle belle expérience ! Cela m’a rappellé le beau vécu
inter-Foyers, au Congrès de Vienne.
Congrès International pour la Nouvelle Evangélisation
Dans la soirée une quantité d’activités très
diverses étaient prévues à travers Bruxelles.
Parmi d’autres, un témoignage de Maggy
Barankitse, burundaise, qui trouve racine
dans une actualité douloureuse et porte en
elle un message d’espérance et d’amour
tout à fait exceptionnel.
Le dimanche soir 29 octobre la Basilique
de Koekelberg était trop petite pour les milliers de participants. En présence du Roi et
de la Reine, le Congrès s’ouvre avec plusieurs orateurs et continue par la “Cantate
de l’Apocalypse” d’André Gouze, qui se termine par le chant repris plusieurs fois avec
la foule. “Viens Seigneur Jésus ! Kom Heer
Jezus ! Come Lord Jesus !” Des moments
émouvants et pleins d’espérance.
Entrée de la Basilique de Koekelberg
Cinq villes se sont inscrites dans la
dynamique d’un congrès international
pour une nouvelle évangélisation : après
Vienne, Paris, Lisbonne, ce sera au tour
de Budapest en 2007.
“Venez et voyez” (Jn 1, 39) telle était l’invitation. Le logo, une hostie entourée de
4 pôles montre bien la dimension universelle : “J’ai vu une foule immense, peuples
de toutes langues, nations et races”.
Concert rock chrétien - Festival des jeunes
Chaque jour après les Laudes à 9 heures
suit une conférence de grande qualité.
mais être humblement attentifs à toute
trace de vérité que nous décelons chez
ceux qui ne sont pas croyants ou qui le
sont différemment”.
La 1re est donnée par Andrea Riccardi, italien, fondateur de Sant’Egidio : “Il n’y a pas
d’expérience spirituelle sans contact direct,
personnel et amical avec les pauvres”.
La 3e par Nicolas Buttet, prêtre suisse,
fondateur de la fraternité Eucharistein :
“L’Eucharistie, puissance de Transfiguration,
parce qu’elle est cette force qui nous permet d’entrer dans cette ressemblance intérieure à Jésus”.
La 2e par le père Timothy Radcliffe, anglais,
ancien maître des Dominicains : “Nous
devons résolument annoncer le Christ,
La 4e par le Frère Enzo Bianchi, Prieur de
Bose, Italie : “La prière chrétienne est avant
tout une écoute qui conduit à l’accueil
d’une présence, la Présence Trinitaire”.
100 paroisses et 70 mouvements sortent
de l’ombre pour, joyeusement, faire retentir
leur foi et proposer une espérance, à travers
une diversité de langues et de cultures.
PoolBT2006T.d.B
“Celui qui évangélise… s’engage pour
l’humanisation des personnes et de la
société… en vivant l’amour de Dieu et des
hommes”. Cardinal Danneels
Chaque jour, l’Eucharistie célébrée en plusieurs langues, rassemblait tout le monde.
L’après-midi, les repas, les stands dans les
tentes, les ateliers, où des membres de
Bonheiden et de Spa étaient présents…
Que d’occasions providentielles pour vivre
Cette soirée s’est terminée sur le parvis
de la Basilique par la bénédiction des
Cardinaux et Evêques sur tous les habitants de la ville et bien au-delà. Quelle
densité d’intériorité !
La soirée de la réconciliation fut animée par
la communauté de Taizé dans la Cathédrale
débordante. Vraiment le Seigneur est à
l’œuvre. Il y eut aussi un festival du rock
chrétien pour les jeunes et tant d’autres
réalisations…
Le jour de la Toussaint, j’ai personnellement
eu l’occasion de participer à une marche
de 10 km, méditant un extrait des écrits du
bienheureux Ruusbroec, mystique flamand
né en 1293. Ce silence dans la Forêt de
Soignes était merveilleux ! Dans la ville il y
avait l’ambiance d’une grande famille, tous
frères. Grâce aux sacs à dos, aux écharpes, dans les métros et bus, partout des
liens se créaient.
Le dernier jour, le Cardinal a renvoyé
tous les chrétiens de la ville en mission
dans leurs lieux de vie respectifs. Rendons
Gloire au Seigneur, car Il est Bon.
Hilda Christiaens, Foyer de Spa
Tente prière - Festival des jeunes
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Actualité
Toussaint 2006 à Bruxelles
“Et Marie était là…”
PoolBT2006/[email protected]
Un congrès d’évangélisation en Belgique ?
Voilà une occasion qui ne se renouvellera
pas de sitôt… Cela nous concerne-t-il ?
Seuls, nous ne pouvons pas grand-chose
et l’association Fiat de Bruxelles provoque
une réunion… pour toutes les réalités
d’Eglise qui vivent quelque chose de la spiritualité montfortaine. Parmi bien d’autres
mouvements, les Foyers de Charité de
Bonheiden (néerlandophone) et de Spa
(francophone) répondent présents…
Table ronde des cinq archevêques - Basilique de Koekelberg
Témoignage
Je suis allé au Congrès de Bruxelles
pour rejoindre la CNDA(1) dont je suis le
Conseiller spirituel. J’ai été heureux de
participer quelques jours à cet événement,
impressionnant par le nombre des participants, la qualité des grandes conférences
matinales, la beauté des liturgies, la variété
et la richesse des propositions. Mais c’est
surtout l’esquisse d’un renouveau de la
présence et de la parole de l’Eglise dans
nos sociétés qui a attiré mon attention et
habité ma prière.
De ce point de vue, la conférence de
presse des cinq archevêques de cinq capitales européennes a été un sommet. Leur
langage direct, leur liberté d’expression
4
(sur l’Islam, les médias, les questions éthiques, l’Europe...), leur humour aussi, leur
force de conviction en même temps que
leur ouverture d’esprit et de cœur ont été
pour moi et pour d’autres une bouffée
d’espérance. De jeunes chrétiens amis des
Foyers que j’ai rencontrés là-bas m’ont dit
leur bonheur de voir une Eglise décomplexée, porteuse d’un message contesté et
pourtant plus que jamais d’actualité.
Père Alain Bandelier
Communion Notre-Dame de l’Alliance : ce
mouvement permet à des personnes séparées
ou divorcées de trouver un soutien fraternel et
spirituel ; les frères et sœurs s’encouragent à
vivre dans la grâce du sacrement de mariage un
chemin de fidélité, de pardon et d’espérance.
(1)
Ensemble nous nous mettons d’accord…
pour proposer un atelier. Mais comment
allons-nous nous appeler ? Nous prenons
le nom de “Et Marie était là”. Plusieurs
participants nous ont dit que ce nom derrière lequel chacune de nos réalités disparaissait les avait incités à participer à cet
atelier. Les thèmes du congrès sont : le service, l’annonce, la célébration et la prière.
Nous proposons de reprendre le thème de
la conférence du matin en le complétant :
“Servir… avec Marie”, “annoncer… avec
Marie”, etc.
Les réunions préparatoires ont été sources
de richesse… La différence de langue,
les réalités méconnues… l’éloignement
géographique auraient pu nous écarter
l’un de l’autre… Notre lien communautaire
était : “Quelque chose de la spiritualité
du Père de Montfort”. Le souci communautaire : faire connaître le chemin “par
Marie à Jésus”. Nous nous sommes mis
d’accord pour proposer trois stands et un
atelier. Chacun s’est investi en temps, en
compétences, en esprit de service… Nous
avons pu disposer d’une chapelle munie
d’une iconostase magnifique pour le culte
Un membre de Spa et de Bonheiden : accueil au stand
de l’Eglise ukrainienne. Merci Seigneur !
Un diaporama accueillait les congressistes
avec ce premier témoignage d’une mise en
commun de nos particularités pour montrer
ensemble comment la Vierge Marie est
chemin du Christ vers nous et de nous
vers le Christ… Un nombre conséquent de
participants… Béni soit Dieu !
Des personnes touchées… des prières
‘vraies’… Chacun proposait la documentation de tous. Des liens d’amitié se sont
noués entre nous bien sûr. Nous y étions ! Et
Marie était là ! Entendre l’appel de l’Eglise,
accueillir la grâce, prendre le temps de se
rejoindre pour un bout de chemin ensemble, l’Esprit à l’œuvre au milieu de nous !
Heureux sommes-nous d’avoir pu vivre cet
évènement ensemble, heureux sommesnous d’avoir pu parler de notre spiritualité
entre nous et la proposer à d’autres.
“Voyez comme ils s’aiment” et “Ils parlaient
d’une seule langue” : voilà notre témoignage que nous offrons à Jésus par Marie,
pour la plus grande gloire de Dieu.
René Deleu ■
5
Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
es
prêtres,
ces prophètes
Aujourd’hui comme toujours on se pose
des questions sur les prêtres. Mais on ne
peut plus se les poser comme il y a 20 ou
40 ans. Pour les plus anciens, nous nous
souvenons des innombrables livres sur les
prêtres : “Prêtres pourquoi ? Prêtres comment ? Une Eglise sans prêtres ?” Etc.
On ne peut pas davantage aller dans le
sens de ceux qui ne voient les prêtres
que dans ce qu’ils appellent une crise
du ministère, ou une crise de l’Eglise à
cause du manque de prêtres… Les prêtres d’aujourd’hui comme ceux de toujours
vivent leur ministère dans un monde qui,
lui, est en crise, au moins dans nos pays
de vieilles chrétientés. Les prêtres sont
donc aux prises avec les difficultés, les
peurs, les échecs de la société, mais aussi
au milieu des joies et des réussites de
cette même société.
Dans cette société, ils sont prophètes.
C’est une tâche ardue, éprouvante, mais
exaltante. Ils disent quelque chose au
monde par ce qu’ils sont. C’est en ce sens
que j’emploie le mot prophète. Les prêtres
font acte de prophète quand ils sont ce
qu’ils sont au milieu de toutes sortes de
tempêtes ou de non sens. A l’ordination,
l’Esprit s’est posé sur eux pour en faire
des prophètes. Ils le sont en annonçant un
évangile de vie, d’amour et d’espérance.
Mgr Didier-Léon MARCHAND
Evêque émérite du diocèse de Valence
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Cette qualité de “prophète” est présente
dans toute leur Vie. C’est pourquoi je voudrais ici parler des prêtres de toujours, de
leur sacerdoce. Que sont les prêtres ? Des
prophètes pour les hommes de ce temps ?
Des serviteurs qui en Eglise se tiennent là
où l’Evangile rejoint le monde ? Que sont
les prêtres ?
Cathédrale Saint-Apollinaire, à Valence - 27 juin 2004
L
Les prêtres, ces prophètes
Des prophètes qui entendent et répondent à un appel. Ils sont appelés et
envoyés. C’est ce qui se passe avec
les prêtres comme avec les prophètes.
L’initiative du Seigneur sur eux les rejoint
dans leur liberté. C’est Jésus qui appelle.
Il le fait toujours, depuis ces premiers
appels qu’Il adresse à quelques-uns. En
St Jean, nous voyons comment Jésus
fait signe. Jean-Baptiste montre Jésus à
deux disciples qui se mettent à Le suivre.
C’est alors que Jésus se retourne et leur
dit : “Que cherchez-vous ?”. Ils lui répondent : “Où demeures-tu ?”. Et Jésus leur dit :
“Venez et voyez”. “Ils vinrent et ils virent où
Il demeurait et ils restèrent auprès de Lui
ce jour-là”. L’attitude de ces deux disciples
montre qu’ils ont envie de Le connaître.
Jésus répond à leur désir : venez et voyez.
Leur première expérience, c’est de venir et
de voir et de demeurer avec Lui. C’est le
prélude de ce que Jésus leur demandera
un peu plus tard : “Demeurez en moi” (Jn 15).
Les disciples sont appelés pour demeurer avec Jésus et rester en Lui. Dans les
synoptiques, se trouvent d’autres pages où
Jésus appelle directement : “Venez à ma
suite et je vous ferai pêcheurs d’hommes”.
Alors, “quittant tout ils le suivirent” (Mc 1-16).
Autrement dit, une “histoire d’amour” se
tisse entre Jésus et les disciples. J’emprunte
cette belle expression à un des prêtres que
j’ai eu la joie d’ordonner et qui me parlait
de cette histoire d’amour entre Jésus et
lui. Les prêtres ont aujourd’hui, encore, à
ancrer leur vocation - appel - dans cette
expérience d’une réponse d’amour donnée
et non reprise. Les prêtres sont donc ceux
qui un jour ont osé se donner au Christ et
qui le refont chaque jour en s’offrant, avec
tout un peuple dans l’Eucharistie.
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Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
Des prophètes qui reçoivent une mission
qu’ils vivent avec d’autres au milieu et
pour un peuple. Dans le Concile Vatican
II, qui est, comme tous les Conciles une
parole de l’Esprit pour l’Eglise, on ne parle
des prêtres qu’au pluriel. Il s’agit toujours
des prêtres. Et non du prêtre. Cela veut dire
quelque chose. Les prêtres ont répondu à
un appel personnel, et en même temps, ils
existent dans une mission reçue et vécue
avec d’autres. Ils sont indispensables dans
la vie du Peuple de Dieu qu’est l’Eglise.
Mais ils ne sont pas les seuls à faire vivre
l’Eglise. Ils sont en liens existentiels avec
leur Evêque et avec d’autres prêtres, des
diacres. Ils le sont aussi avec les membres
du Peuple de Dieu dans lequel ils se trouvent. Ils ne sont pas au-dessus. Ils sont
avec, comme les prophètes au milieu et
pour le peuple. Et comme me le disait un
moine berger d’un troupeau de brebis, à
qui je demandais où était la meilleure place
pour le berger, “Au milieu, comme Jésus”
me répondit-il. Ils ont à promouvoir et faire
grandir les “articulations” ou les jointures
dans les différents services ecclésiaux et
entre tous les baptisés. Ils font réussir le
sacerdoce royal des fidèles.
Dans cette revue de l’Alouette, il me plaît
de rappeler avec quelle intensité Marthe
Robin a vécu le sacerdoce commun des
fidèles. Elle le dit : “Qu’il est beau, n’est-ce
pas, notre sacerdoce à nous, qui s’exerce
dans le silence caché comme Jésus
Hostie”. Marthe anticipait ce que Vatican II
affirmera avec force : “Les baptisés, par la
régénération et l’onction du Saint-Esprit,
sont consacrés pour être demeure spirituelle et un sacerdoce saint…”. Marthe
savait que ce sacerdoce des fidèles est
vécu avec et grâce au sacerdoce des
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Les prêtres, ces prophètes
Rencontre des Foyers au Burkina-Faso
prêtres : “Le sacerdoce commun des fidèles et le sacerdoce ministériel sont ordonnés l’un à l’autre, même s’il y a entre eux
une différence essentielle. L’un et l’autre,
chacun selon son mode propre, participent
à l’unique sacerdoce du Christ”, nous dit le
Concile Vatican II (Lumen Gentium 10). Marthe,
qui vivait ce sacerdoce des fidèles en
toute connaissance de cause, priait pour
les prêtres qui sont chargés du sacerdoce
ministériel. “Seigneur renouvelez votre première Pentecôte. Accordez, Jésus, à tous
vos bien-aimés prêtres, la grâce du discernement des esprits ; comblez-les de vos
dons ; augmentez leur amour ; faites de
tous de vaillants apôtres et de vrais saints
parmi les hommes”. Cependant, les prêtres
ne se réduisent pas, ni à ce qu’ils font “au
nom du Christ”, ni à ce qu’ils sont par l’ordination. C’est dans le rapport des deux que
se trouve la véritable identité des prêtres.
C’est là que se fait l’unité de leur vie et de
leur mission.
Des prophètes capables de s’adapter
aux diverses situations. Quelqu’un écrit
que les prêtres “d’homme-orchestre deviennent des chefs d’orchestre” (Céline Béraud
in le métier de prêtre). Cette expression
a l’avantage d’être imagée. Elle n’est pas
déplaisante même si elle ne recouvre pas
la pleine réalité du ministère presbytéral.
Elle montre un changement radical dans
la vie et le ministère des prêtres. Mais
dans ce changement, il faut toujours nous
souvenir des paroles de Jésus quand Il
envoie ses disciples : “Je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin des temps”
(Mt 28-20). Cela veut dire qu’Il n’abandonne
pas son Eglise, ni ses prêtres. Plutôt que
de nous lamenter sur le manque de prêtres, nous devrions réfléchir à ce que cela
signifie, puisque Jésus est avec nous pour
toujours. Nous en voyons déjà les fruits :
une Eglise où tous les baptisés sont invités
à être de vrais et d’authentiques disciples.
Les responsabilités confiées aux baptisés,
et l’acquisition par eux des compétences
nécessaires, situent les prêtres dans une
responsabilité plus globale, et j’oserai dire,
plus épiscopale, comme collaborateurs des
Evêques. Ainsi, les prêtres ne sont et ne
font pas tout, mais ils sont les garants de la
Parole de Dieu et favorisent la communion
fraternelle. Ils donnent les sacrements et
président l’Eucharistie. Ils sont des envoyés
qui préparent et facilitent la rencontre du
Seigneur. Ils proclament et annoncent le
Royaume de Dieu et sa Parole. Dans le
contexte actuel, par eux, la Parole est toujours neuve et se fait proche, car la Parole
ne souffre pas d’être abstraite et lointaine.
Dans un de ses articles, Timothée Radcliffe
emploie cette belle expression : “Dans cette
naissance de la Parole dans le monde où
Retraite sacerdotale prêchée par le Cardinal Lustiger
Châteauneuf-de-Galaure - Août 2006
nous vivons, les prêtres sont de véritables
sages-femmes de cette Parole”. Parce que
les prêtres demeurent en Dieu, demeurent
dans la Parole, ils accouchent de cette
Parole dans un peuple où elle est enfouie.
C’est une belle manière de comprendre
l’homélie, mais aussi tous les contacts
innombrables qu’ont les prêtres avec des
baptisés comme avec d’autres. Les prophètes portent la Parole en eux et la font
advenir dans le monde de ce temps. Mais
là encore, la collégialité sacerdotale et
ecclésiale est un des lieux de recherche
et d’épaulement. C’est ce que rappelle
Jean Paul II dans Pastores dabo vobis :
“Le ministère ordonné est radicalement de
nature communautaire et ne peut être rempli que comme une œuvre collective” (17).
Des prophètes qui sont les hommes
de l’action de grâce dans l’Eucharistie. Puisqu’ils président la Messe, ils sont
chargés de la rencontre du Seigneur dans
l’action de grâce. Ils le sont pour tous les
baptisés et d’une certaine manière pour
tous les hommes.
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Les prêtres, ces prophètes
Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
Jésus donne son sang “pour la multitude”
Jésus donne son Sang “pour la multitude”,
disons-nous à la Consécration de la Messe.
Les prêtres ne peuvent être cantonnés
dans la “sacristie”. Ils sont là pour donner le
Christ incarné et ressuscité, corps et sang
pour tous. Là encore, ils sont prophètes,
ces prêtres qui ne peuvent être recroquevillés sur quelques personnes, même bien
pensantes. Ils sont envoyés à tous, mais,
encore une fois, pas seuls, avec l’Eglise
qui, par leur ministère, devient Corps du
Christ pour l’humanité entière. Certes un
des problèmes difficiles d’aujourd’hui est
celui de la proximité. Ils ne peuvent se
faire proches de tous. C’est toute la communauté qui doit se faire proche de tous
par ses différents membres présents dans
“les joies et les espoirs, les tristesses et
les angoisses des hommes de ce temps,
des pauvres surtout” (Concile G.S 1). C’est
toute la communauté, avec des prêtres au
milieu d’elle. Les prêtres restent et resteront toujours les artisans et les moteurs de
la communion. Ils engagent les membres
des communautés et les communautés
elles-mêmes à dialoguer avec le monde, à
communiquer avec lui pour donner Dieu au
monde. Ils ouvrent les portes et les fenêtres
de l’Eglise, suivant la belle expression de
Jean XXIII annonçant le Concile. En étant
en prise avec les questions de ce temps, ils
favorisent cette rencontre féconde.
Etre dans l’action de grâce, c’est reconnaître les merveilles de Dieu et faire en sorte
que chacun puisse voir ces merveilles.
Accoucheurs de la Parole, les prêtres
montrent ce qui est déjà présent dans les
hommes d’aujourd’hui et dans la société.
Ils sont attentifs aux “germes de Dieu” qui
sont disséminés et visibles pour qui est
attentif aux signes de Dieu. Ils sont les
10
signes vivants du Ressuscité qui “passe
sur l’autre rive” pour nourrir les hommes,
les rassembler et les ouvrir à la foi. Ils
savent que l’Esprit les précède et c’est
pourquoi ils n’ont pas peur.
Paternité spirituelle des prêtres. Sur ce
point qui est cher aux Foyers de Charité,
le Concile nous explique que “le sacrement de l’Ordre confère aux prêtres de la
Nouvelle Alliance une fonction éminente et
indispensable dans et pour le Peuple de
Dieu, celle de pères et de docteurs” (P.O. 9).
Cependant, ajoute encore le Concile, “avec
tous les chrétiens, ils sont des disciples du
Seigneur… Au milieu de tous les baptisés,
ils sont des frères parmi leurs frères…”.
Cette paternité n’a rien à voir avec du
paternalisme ou de la condescendance, ou
encore de l’autoritarisme. C’est pour être
davantage “frère universel” et témoin du
Seigneur qui aime chacun comme un Père.
C’est enfin pour que tous puissent dire :
“Notre Père” en toute vérité. Le rôle prophétique des prêtres est ici mis en évidence. Il
ne s’agit pas d’un pouvoir, même paternel,
mais d’une fécondité liée au sacerdoce
ministériel. Jésus nous a suffisamment dit
que “Vous n’avez qu’un seul Père”, pour
que nous comprenions cette paternité spirituelle comme une manière de vivre et de
dire l’Amour de ce “Père tellement miséricordieux”, comme l’appelait Marthe.
Tout baptisé est prêtre, prophète et roi. Les
prêtres le sont d’une manière particulière
dans et par leur ministère presbytéral.
C’est ainsi qu’ils sont donc indispensables
à l’Eglise et au monde et qu’ils sont appelés
et envoyés : “Allez dans le monde entier…
faites des disciples… je suis avec vous
tous les jours jusqu’à la fin des temps”. ■
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Témoignages
Témoignages
Père Ernst STRACHWITZ
Autriche
“Béni soit le Dieu et Père de notre Seigneur
Jésus-Christ, qui nous a bénis par toutes sortes de bénédictions spirituelles, aux
cieux, dans le Christ. C’est ainsi qu’Il nous
a élus en Lui, dès avant la fondation du
monde, pour être saints et immaculés en sa
présence, dans l’amour” (Eph 1, 3-4).
Avec ces paroles de St Paul nous pouvons
tous louer le Père, nous qui nous sommes
élus, par la consécration du Baptême, à ce
sacerdoce royal commun de tous les baptisés. Nous, les prêtres, nous pouvons aussi
louer le Père avec ces paroles, puisque
notre vocation au sacerdoce ministériel
a également dès avant la fondation du
monde son origine dans le Cœur de Dieu.
Loué soit-Il pour cet Amour si mystérieux,
merveilleux et tout à fait personnel qu’Il a
pour moi et pour chacun d’entre nous.
Après coup je peux très clairement retrouver dans toute ma vie des signes de
cette vocation. Déjà dans mon enfance,
j’étais attiré par tout ce qui avait trait à la
messe - les ornements, l’encens - et
j’aimais jouer “à célébrer la messe”. Plus
tard, à l’internat chez les Pères Jésuites,
j’étais l’aide-sacristain pendant quelques
12
années et avais à former les futurs servants de messe. Alors je savais faire tout
ce que le prêtre devait faire à l’époque (les
rites, les prières - d’avant Concile), et cela
me procurait une joie toute particulière.
A l’âge de 15 ou 16 ans, lors d’un weekend de retraite que nous avions tous les
ans, j’ai senti pour la première fois l’appel
clair à devenir prêtre. Mais à ce moment-là,
je n’étais pas encore prêt et je n’y consentis pas. Alors le Seigneur ne m’a pas
poursuivi davantage et m’a, pour ainsi dire,
laissé tranquille.
Puis, à l’âge de 39 ans, après une époque
de crise et de conversion, l’appel de Dieu
m’est de nouveau parvenu, à Medjugorje.
L’appel n’était pas nouveau, je l’ai donc
reconnu immédiatement et cette fois-ci
j’étais capable de dire mon Oui aussitôt.
Un an et demi plus tard, j’ai commencé
mes études de théologie et, l’automne
suivant, je suis entré au Grand Séminaire
de Vienne. A mon ordination sacerdotale le
25 juin 1994 (13e anniversaire des évènements de Medjugorje), j’étais à deux mois
de mon 46e anniversaire.
Au cours de ces 15 dernières années
une vocation aux Foyers de Charité, une
vocation de Père de Foyer, est devenue de
plus en plus claire. Comme toute vocation
spirituelle dans l’Eglise, cette vocation, elle
aussi, n’est pas simplement un sentiment
que j’ai, mais une réalité qui est portée et
discernée par et avec les autorités compétentes du diocèse et du Foyer. Pendant
toutes ces années l’accompagnement concret de la Vierge Marie, Mère de Dieu et
Médiatrice de toutes grâces - y compris de
toutes celles dont je parle ici - était bien
évident. Je pourrais probablement témoigner de cette présence de Marie dans
toutes les étapes de ma vie - jusqu’à ce
moment même.
Alors, je ne suis pas devenu prêtre parce
que je voulais faire tout ce qu’un prêtre
aurait à faire. Mais je suis devenu prêtre
à cause de l’appel de Dieu. J’ai compris,
avec certitude, que c’était la volonté de
Dieu de m’appeler à cette vie et à ce ministère. Depuis le premier jour au séminaire,
j’essaie de découvrir - et de réaliser - ce
qui constitue la vie sacerdotale. C’est alors
que le Seigneur me révèle sans cesse
son Amour et ses bienfaits mais aussi, en
même temps, ma faiblesse, mon entêtement et mon insuffisance. A ce propos, je
pense souvent à mon ancien confesseur
qui, pendant de longues années, aimait
à me dire : “C’est Dieu qui t’a pris à son
service, alors c’est bien Lui qui te donnera
tout ce dont tu auras besoin”. - Et c’est bien
vrai : “Le Seigneur est mon berger, rien ne
saurait me manquer” (Ps 23,1).
Il y aurait, bien sûr, beaucoup à dire dans
un tel témoignage de ma vie de prêtre et
je me rends compte que mon expérience
s’enrichit sans cesse de découvertes nouvelles, tous les jours nouvelles. Je me limite
donc à trois aspects : La Consécration
Eucharistique, la Confession et la “suppléance” dans la prière, c’est-à-dire la
prière à la place des autres.
Dès le début c’était pour moi une impression profonde de le savoir : ce qui est posé
devant moi sur l’autel c’est le Christ LuiMême : son Corps, son Sang. Et cela Il le
réalise justement à travers ma voix et mon
consentement et ma présence. Je ne peux
Mariazell - Autriche
Je suis
devenu prêtre
à cause de
l’appel de Dieu
alors faire autrement que de me demander
moi-même : “Est-ce que c’est vraiment
aussi mon corps, mon sang, à moi, donné
et versé pour la rémission des péchés ?
Est-ce que j’y consens, est-ce que j’y suis
prêt ?”. Cette question demeure, et elle
demeure insistante. Et moi, avec ma vie,
je reste largement en arrière. Et, en même
temps, le Seigneur ne cesse de m’envoyer
vivre cette réalité tous les jours à nouveau.
Et la conscience devient toujours plus
claire que tout cela est un surcroît de grâce
et de salut réel pour le monde entier.
Peut-être encore plus grandiose que l’expérience de l’Eucharistie me semble parfois l’expérience de la délivrance et de
l’Amour de Dieu pour moi, prêtre, dans
le Sacrement du Pardon. J’ai l’immense
grâce de pouvoir donner, en Sa Personne,
la miséricorde infinie de Dieu. Personne,
s’il ne l’a expérimenté, ne peut mesurer
ce bonheur qui m’est donné : à travers
moi, Dieu Trinité pardonne à celui qui
s’est vraiment repenti et qui alors peut
continuer à vivre de nouveau. Quelle Joie !
Combien mon pauvre cœur devient-il doux,
13
Témoignages
Je suis devenu prêtre à cause de l’appel de Dieu
bienveillant et heureux face à quelqu’un qui
se repent et se confesse sincèrement et
vraiment. Ceci est une expérience dont un
prêtre ne se lasse jamais. Les prêtres qui
ne confessent pas ne savent pas ce qu’ils
perdent et les croyants qui ne se confessent pas ne savent pas de quoi ils privent
les prêtres et combien ils pourraient aider
chaque prêtre en difficulté en se confessant auprès de lui.
Il n’y a, cependant, pas très longtemps que
je suis devenu plus conscient de la valeur
de la suppléance dans la prière. Pendant
son voyage pastoral en Bavière, le pape
Benoît XVI disait ceci aux prêtres, diacres,
séminaristes et religieux à propos de la
Liturgie des Heures : “Au cours de celle-ci,
nous prions en tant qu’hommes qui avons
besoin du dialogue avec Dieu. Ainsi nous
touchons toutes les autres personnes qui
n’ont ni le temps, ni la possibilité pour
une telle prière”, et : “efforçons-nous de la
réciter comme une véritable prière, …une
prière en communion avec Jésus Christ,
qui est le moi le plus profond, le sujet le
plus profond de ces prières. En la priant
ainsi, nous faisons participer à cette prière
les autres hommes, qui n’en ont pas le
temps, ou l’énergie, ou encore la capacité”.
Depuis que j’essaie de prier consciemment
en suppléance, j’ai l’impression de pouvoir
expérimenter un approfondissement considérable de ma prière.
Je remercie de tout mon cœur tous ceux
qui ont prié pour moi et qui continuent de
prier pour moi ; avant tout je remercie ma
mère et mon père. Je suis bien convaincu
que je dois ma vocation sacerdotale, pour
une grande part à leur prière et à leur
offrande. Merci Seigneur !
■
14
Prière de consécration à Marie
au jour de la première messe
Sainte Marie, Mère de Dieu et notre Mère,
Reine de la Paix.
Il a plu au Dieu Tout-Puissant de nous
envoyer, par votre unique médiation, Son
Fils, Jésus Christ, notre Seigneur et notre
Rédempteur. De tout temps, votre mission
est de donner Jésus aux hommes, de les
conduire vers le Christ.
Grâce à votre intercession et à votre conduite maternelle, j’ai pu connaître l’appel
de Dieu au sacerdoce, l’accepter et ensuite
le suivre, ceci je le sais avec certitude.
Je vous en remercie, ô ma Mère, et je
vous livre et consacre, en ce jour et pour
tous les jours de ma vie, mon être et ma
vie de prêtre tout entière, mon corps et
mon âme, tout ce que je possède, mes
biens extérieurs et intérieurs, et la valeur
même de mes bonnes actions passées,
présentes et futures afin d’être conduit
par vous toujours plus profondément dans
l’union au Dieu-Trinité, pour la gloire de
Dieu et le salut des hommes.
En même temps, je vous prie pour tous
mes confrères prêtres, pour toutes les
communautés et groupes auxquels je
serai envoyé ainsi que pour tous ceux et
celles qui auront recours à mes services
sacerdotaux. Soyez avec nous à chacun
de nos pas et obtenez pour nous tous,
par votre exemple et votre puissante intercession, une union toujours plus profonde
avec Dieu et l’unité entre nous.
Marie, Mère des prêtres, priez pour nous !
Marie, Mère de l’Eglise, priez pour nous !
Marie, Reine de la Paix, priez pour nous !
Ma vocation sacerdotale :
Un chemin d’abandon
Père Patrick SEMPERE
Ordonné prêtre le 24 juin 1995, je perçois
de plus en plus ma vocation sacerdotale
comme un chemin d’abandon. L’ordination,
même si elle donne d’être configuré “immédiatement” au Christ et de pouvoir agir
“immédiatement” en son nom, n’en reste
pas moins un travail permanent de remise
de soi. “Je vis, mais ce n’est plus moi qui
vis, c’est le Christ qui vit en moi” dit St Paul.
Cette belle exclamation entraîne de fait
bien des renoncements à soi-même pour
laisser le Christ vivre en soi. L’ordination
est ainsi chemin d’abandon. Abandon de
l’image du prêtre que je voulais être, abandon de mes idées dans la manière d’exercer le ministère, abandon des conversions
que je voulais opérer, abandon des fruits
que je voulais percevoir, abandon de l’idée
d’une pastorale qui me conviendrait parfaitement… Plus le temps passe, plus je
me rends compte que je suis mené sur un
chemin que je ne pensais pas emprunter.
Chemin de purification qui, par ailleurs,
rend de plus en plus libre et, alors, de plus
en plus heureux.
Par le sacrement de l’Ordre reçu, comme
tout prêtre, j’ai été configuré au Christ-Tête
et Pasteur. Ecrire ces mots à la première
personne n’est pas évident dans la radicalité de ce qu’ils signifient. Le Christ est
le seul prêtre qui ait pu vivre pleinement
et en vérité son sacerdoce. A chaque
instant, Il aime les siens qui sont dans le
monde et Il les aime jusqu’au bout. En ce
qui nous concerne, ce trésor, le sacerdoce,
nous le portons en des vases d’argile. Peu
à peu, on accepte ce constat dans une
plus grande tranquillité car, peu à peu,
est compris et accepté de ne pas mettre
sa force en soi mais en Dieu. “Si Dieu est
pour nous, qui sera contre nous ? Il n’a pas
refusé son propre Fils. Il L’a livré pour nous
tous : comment pourrait-Il avec Lui ne pas
tout nous donner ?” (Rom 8).
Comment décliner alors l’autorité du
Pasteur ? Comme prêtre, ce qui gouverne
ma vie, c’est l’annonce de Jésus-Christ.
Plus exactement, c’est manifester à tous
et chacun, quelle que soit leur vie, que
le Christ s’est fait l’ami de tous, le proche
de chacun. Il est le Tout-Proche. Aider à
découvrir ou affermir combien Dieu est
Amour, combien cet Amour se manifeste
en la personne de Jésus, voilà mon désir le
plus profond. C’est dans cette perspective
que j’envisage le ministère de la Parole,
le ministère des sacrements et celui de la
conduite du peuple de Dieu. Ministère ! Le
mot pourrait laisser croire à un pouvoir qui
revient en propre à celui qui l’exerce. Et il
est vrai qu’il faut veiller à ne pas conduire à
soi-même, à ne pas garder pour soi-même,
comme ces pasteurs critiqués par Dieu car
ils se paissent eux-mêmes (cf. Ez 34). Le
Christ envoie ses ministres dans tous les
lieux où Lui-même doit aller.
15
Témoignages
De fait, la Parole, les sacrements, le peuple de Dieu n’appartiennent pas au prêtre.
Il n’en est pas le maître. Il reçoit chacun
d’eux et entre dans l’obéissance à chacun
d’eux. Obéissance à la Parole, d’abord, afin
de l’enseigner “non pas comme les scribes,
mais avec autorité” (Mc 1). Mes homélies
aujourd’hui n’ont pas la même tonalité que
celles “d’hier”. Je perçois davantage être
avec l’assemblée. Le prêtre, même lors
de l’homélie, n’est pas seulement face à
l’Eglise comme celui qui sait, il est aussi
dans l’Eglise comme celui qui reçoit. Pour
que la Parole de Dieu devienne pour les
autres une parole de vie, il faut qu’elle soit
d’abord et aussi pour lui une parole de vie.
Il doit se laisser façonner par elle, guider
par elle, et même déranger par elle. Pour
lui aussi elle est un glaive à double tranchant (cf. Heb 4 ) ! En revenant à l’essentiel,
en cherchant d’abord le Royaume, on se
rend compte que tout le reste est donné
de surcroît (cf. Lc 12). Cet apprentissage,
aidé et rappelé par la vie d’oraison, par
le bréviaire, par l’Eucharistie, fait que sa
parole est de plus en plus proche de celle
du Christ. “Ce n’est pas vous qui parlerez,
c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en
vous” (Mt 10). De temps en temps, on perçoit
effectivement cette parole sortant de notre
bouche comme venant de “plus loin”. Elle
est parole vivante n’étant plus récitée par
cœur, mais venant du cœur. Elle fait alors
son nid dans le cœur de celui qui écoute.
Le prêtre n’est pas non plus maître des
sacrements. Même s’il en est le ministre
ordinaire. Comme tout baptisé, j’ai d’abord
reçu les sacrements. Puis est venue l’Ordination. Mais je continue de les recevoir, car je reste toujours un membre de
l’Eglise recevant la vie de Celui qui est la
16
Ma vocation sacerdotale : Un chemin d’abandon
Vie. Comme ministre aussi, je ne décide
pas du déroulement de l’Eucharistie, du
Baptême ou de la Réconciliation même si
une touche personnelle peut être donnée
dans la façon de célébrer. Pour ma part,
cette façon d’accueillir la liturgie n’est pas
d’abord un attachement aux rites ou à
la loi. On parle souvent des règles, des
lois et des commandements dans l’Eglise.
L’homme riche de l’Evangile nous rappelle que ce n’est pas la Loi qui sauve
(cf. Lc 18). Comment commence le Décalogue ? “Ecoute Israël…” (Dt 5). La première
loi pour connaître Dieu est celle de l’écoute.
Les sacrements reçus, dans leur signification et leur forme, manifestent cette attitude
d’écoute et d’accueil pour se mettre à la
suite du Christ. Nous ne sommes pas premiers. Nous ne pouvons décider de tout.
Enfin, vient l’obéissance au peuple.
Comment entendre cela ? Je ne suis pas
prêtre pour moi-même. Je le suis devenu
pour le peuple de Dieu, pour aider chacun
à répondre à sa vocation d’être “une vivante
offrande à la louange de la gloire de Dieu”,
comme le dit la 4e prière eucharistique.
Au début du ministère, on ne comprend
pas toujours cette résistance des uns et
des autres à la Parole de vérité. Ce qui
est dit est tellement libérant ! C’est alors
que l’obéissance intervient. Savoir écouter
(ce qui veut dire obéir), savoir cheminer,
clarifier les incompréhensions, éclairer les
consciences, comprendre et assumer les
refus, ne pas forcer et recommencer autant
de fois qu’il en sera nécessaire. C’est au
Christ et à sa Parole qu’il faut conduire.
Mais Dieu Lui-même entre avec respect
dans chacune de nos histoires, dans ses
lumières et ses zones d’ombre. Il reste un
Dieu patient qui ne brise pas le roseau
froissé. Rien, ni personne ne pourra jamais
apporter à quiconque ce que le Christ peut
lui apporter. Mais Dieu se dit dans l’histoire,
dans le cheminement de chacun.
Pour ma première nomination, comme souvent il arrive, j’ai été nommé dans une
aumônerie de collège et lycée. Je me
souviens encore d’une conversation avec
le responsable de cette aumônerie qui me
disait : “Patrick, ce que tu dis est beau.
Mais tu nous montres la dernière marche
à atteindre sans nous montrer les marches
pour y parvenir”. Cette parole d’un jeune
laïc a été pour moi une lumière. La vérité,
ce n’est pas seulement ce qu’il y a à dire.
C’est aussi la personne et son histoire. Le
père Finet disait aussi : “La vérité sans
la charité durcit. La charité sans la vérité
C’est au Christ et à sa Parole
qu’il faut conduire
pourrit”. Seul le Christ arrive à vivre en plénitude cet équilibre qui tient parfaitement et
à chaque instant vérité et amour. Car il est
la Vérité. Et il est l’Amour. Les rencontres
que je fais comme prêtre, même avec les
plus petits, ceux qui semblent les plus éloignés, sont toujours un rappel à cette attention : toujours mieux donner l’une ET l’autre.
Dans une paroisse, toutes les sensibilités
se retrouvent : sociales, psychologiques,
spirituelles, liturgiques, pastorales… C’est
ce qui fait la richesse de la paroisse.
La tentation serait de croire qu’il n’y a
qu’une façon de célébrer, qu’une façon
de préparer au mariage, qu’une façon
de concevoir le chemin spirituel, qu’une
façon de prier, qu’une façon d’aborder tel
ou tel sujet, qu’une façon d’annoncer la
foi, qu’une façon d’évangéliser, etc. C’est
effectivement rassurant de marcher sur
des chemins connus. Mais Dieu demande
à chacun, comme à Abram, de “quitter
son pays et sa parenté” (cf. Gen 12). La
communion à laquelle tous sont appelés
et dont le prêtre est le ministre dépasse sa
propre conception de la communion. Marie
est celle qui aide à y entrer. Parce qu’elle
est servante du Seigneur et qu’elle n’est
avant tout servante que du Seigneur, tout
le reste est relatif. Non pas qu’elle ne s’en
soucie pas. L’épisode des noces de Cana
le montre : un manque de vin est pour
Marie l’occasion de tourner vers son Fils.
“Tout ce qu’Il vous dira faites-le” (cf. Jn 2).
Tout en Marie trouve sa juste place par le
Seigneur car toute circonstance est pour
elle occasion de se tourner vers Lui. En ce
sens, elle peut vraiment aider chacun de
nous à entrer davantage en communion, à
voir “toutes choses dans l’éternel Amour et
dans l’Unité”.
■
17
1936
2006
“Accordez, Jésus,
à tous vos bien-aimés prêtres,
la grâce du discernement
des esprits ;
comblez-les de vos dons ;
augmentez leur amour ;
faites de tous
de vaillants apôtres
et de vrais saints
parmi les hommes”
Marthe Robin
“C’est l’alliance
du double sacerdoce,
ministériel et spirituel,
qui fait l’originalité
des retraites
des Foyers de Charité”
Père Finet
(8 mars 1982)
1936
2006
“Est-ce qu’il ne faudra pas
un immense torrent de laïcs
qui viendront, eux aussi,
témoigner du Christ ?
Je crois qu’il faut préparer
tous ces témoins”
Père Finet
(1978)
18
19
Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
P
rêtres
et laïcs, selon
la grâce propre
des Foyers :
Quelques points
à cultiver en paroisse
“Pour la gloire de Dieu et le salut du
monde…” Cette phrase, c’est l’assemblée
des fidèles qui la prononce, au cœur de
l’Eucharistie. Nous prions ensemble, nous
offrons le sacrifice de toute l’Eglise “pour
la gloire de Dieu et le salut du monde”.
Mais quelle est cette gloire de Dieu à
laquelle aspirent tout à la fois le prêtre et
les fidèles ?
Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers
Cette lumière chaleureuse, c’est la vie du Christ en nous
La gloire de Dieu, c’est le rayonnement
de son amour. Lumineux comme le soleil
en plein midi. Chaleureux comme le foyer
d’une bonne cheminée… Une lumière
froide nous laisserait transis. Une chaleur aveugle nous laisserait désorientés.
Evangéliser, c’est donner la lumière et la
chaleur. Pas la lumière sans la chaleur…
C’est une nécessité dans un monde aigri
ou blasé ; une urgence pour qui veut aimer
et faire aimer Jésus. Le père Finet ne
disait-il pas : “La vérité sans la charité durcit, la charité sans la vérité pourrit…?”
Car l’Esprit Saint est un feu qui nous brûle
d’amour à l’intérieur. C’est une lumière
qui éclaire le sens de notre vie. Cette
lumière chaleureuse, c’est la vie du Christ
en nous. Elle se modèle sur la joie du
Fils unique qui exulte dans la motion de
l’Esprit Saint. Mais elle prend sa source
dans sa Passion…
Père Luc MEYER
Prêtre du diocèse de Laval, le père Luc Meyer est
actuellement directeur au séminaire interdiocésain de
Nantes. Familier du Foyer de Charité de Tressaint, il y
a prêché une récollection communautaire sur la place
spécifique du laïcat dans le cadre des Foyers et son
articulation avec le sacerdoce ministériel.
20
Jésus s’est offert au Père, dans la plus
grande déréliction, mais sans jamais cesser d’aimer. Son expérience de l’abandon
l’a rendu proche de tout homme qui se
trouve loin de Dieu. Mais il a vécu cela
dans l’amour… Et voilà que le sentiment
d’être abandonné du Père s’est transformé
en expérience de s’abandonner au Père.
“Entre tes mains, je remets mon esprit…”
21
Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
Notre sœur Marthe a vécu cet abandon
du Fils. En elle, la Passion de Jésus nous
devient si proche… Plus dramatique et plus
amoureuse à la fois. Chaque Eucharistie
nous fait entrer dans cet abandon amoureux de Jésus, dont Marthe fut une icône
vivante pendant 53 ans.
Que de souffrances et de désirs sont
rassemblés chaque dimanche, comme
ils l’étaient dans le cœur de Jésus à
Gethsémani, comme ils le furent dans la
chambre de Marthe : deuils, maladies,
incompréhensions, séparations, péchés
de toutes sortes, lassitude pour les choses
de Dieu…
Tout cela est offert dans l’Eucharistie. Tout
cela est pris dans le retour du Fils vers le
Père. Et notre prière paroissiale monte,
humble et discrète. Bien souvent on voit
une transfiguration s’opérer au cours de la
messe. Jésus est là qui rejoint son peuple
et le soutient dans sa marche. Des visages s’éclairent ; une joie intérieure naît ou
renaît discrètement. On sort avec l’envie
d’aller porter la joie de Jésus à ceux qui ne
sont pas venus…
Au cœur de notre aventure chrétienne, il y
a toujours un moment où la face sombre et
ténébreuse du sacrifice révèle cette face
glorieuse ; il y a toujours un moment où nos
évidences s’inversent.
Le sacrement de l’Ordre est cette grâce
de conversion et d’édification donnée pour
la vie de l’Eglise. Mais comment peut-elle
donner toute sa mesure sans être vécue
en même temps comme une grâce de
l’Eglise ? Il me semble que les Foyers de
lumière, de charité et d’amour dont Marthe
22
Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers
a rêvé pour l’Eglise rappellent deux choses à nos paroisses et leur en offrent une
troisième.
Tout d’abord, on est prêtre pour le Peuple
de Dieu et avec le Peuple de Dieu. Dans
une retraite - l’avez-vous remarqué ? -, il
y a toujours un moment où les retraitants
sont beaux à voir : quand on sent que la
grâce de Dieu les a travaillés, que des choses se sont dénouées, qu’une présence
nouvelle les a habités...
Mais comment ce miracle s’opère-t-il ?...
La Parole prêchée par le prédicateur est
d’abord vécue par la communauté. Et c’est
parce qu’elle est un foyer de charité que la
lumière de la Parole éclaire chaleureusement le cœur du retraitant.
La communauté joue ici son rôle maternel.
Elle peut devenir la matrice où renaît une
âme dévitalisée. Le Foyer est alors bien
une communauté mariale où sont enfantés
ou ré-enfantés des nouveau-nés du Père.
La vie fraternelle des personnes laïques,
qui est comme l’âme du Foyer, ouvre la
voie à une maternité humble et généreuse,
qui permet l’exercice d’une authentique
paternité. D’une certaine façon, les membres du Foyer aident les prêtres à être
prêtres ou plutôt - pour ne pas centrer les
choses sur la personne du prêtre -, on peut
dire : ils “aident” la grâce du sacerdoce à se
vivre et à se donner par lui, à travers eux,
dans le visage concret d’une communauté
qui rayonne de la gloire de Dieu…
Voilà un beau projet pastoral pour une
paroisse : parole prêchée, parole reçue…
mais aussi parole visible, tangible, vécue.
23
Prêtres et laïcs dans l’unique sacerdoce du Christ
Prêtres et laïcs, selon la grâce propre des Foyers
L’expérience spirituelle des membres des
Foyers nous rappelle d’autre part que le
statut de laïc vaut en lui-même et qu’il est
profondément chrétien et pascal. A la suite
de Marthe, qui était laïque, chacun est
invité à suivre Jésus dans son “baptême”.
Et quand Jésus parle de son “baptême”,
il parle de sa mort et de sa résurrection.
Baptisés dans sa mort, c’est pour la Vie
que nous ressuscitons. Et sa Vie suffit à
remplir notre vie.
Dans un Foyer, le travail de charité de la
communauté est un travail d’enfantement.
Ce combat des enfants de la lumière est
vécu en sympathie avec le travail intérieur
vécu par le retraitant.
La sève qui coule
en eux
a une source
La sève qui coule en eux
a une source
24
Rester laïc, c’est choisir de devenir toujours
plus laïc, c’est-à-dire membre du peuple de
Dieu, uni chaque jour davantage à l’œuvre
de Rédemption de Jésus pour le monde.
Qu’y a-t-il de plus grand, de plus beau ?
Pour nous qui sommes en pèlerinage sur la
terre, rester et devenir laïc, c’est un engagement à mains nues, dans la simplicité
évangélique d’une communauté portée par
la grâce sacerdotale. C’est vrai dans un
Foyer de Charité. Cela doit l’être a fortiori
dans une paroisse.
ressourcer, à distance de la paroisse. Et
ce n’est pas anodin. Bien souvent, dans
l’urgence qui est la nôtre en paroisse, nous
colmatons les brèches, nous embauchons
à tour de bras et nous risquons de presser
les personnes comme des citrons, sans
penser que la sève qui coule en eux a une
source, sans penser qu’elles ne sont pas
forcément préparées à vivre les aridités
pastorales qu’elles découvrent.
Au cœur de la vie séculière, l’apostolat
des laïcs, nourri de la grâce baptismale,
doit mener son combat avec les armes
des enfants de la lumière : vérité humble,
charité inventive, prière confiante et vie
fraternelle. Le prêtre est au service de cette
qualité de vie communautaire.
Nous leur rappelons qu’il est bon de s’arrêter pour un temps de retraite, mais quel
accompagnement leur proposons-nous
concrètement ? Tout n’est pas possible ni
souhaitable. Les proches collaborateurs
des prêtres, notamment, doivent chercher
ailleurs ce soutien indispensable. Car en
ce domaine, une saine distance est nécessaire ; une trop grande proximité pourrait
induire une fâcheuse confusion entre le for
interne et le for externe.
La troisième chose enfin, que nous
offrent les Foyers de Charité, c’est un lieu
privilégié où des personnes peuvent se
Ne l’oublions pas : l’Eglise n’est pas notre
Eglise, c’est l’Eglise du Christ, son Corps à
Lui. Prenons-en soin.
■
25
Témoignages
Prêtres et laïcs ensemble
Il y a pour chacun un chemin possible à la
suite du Christ.
Notre vie semble se composer de diverses
étapes. Avant notre mariage, Frédéric et
moi-même suivions chacun notre route.
Après notre mariage, ces chemins se sont
réunis pour ne faire plus qu’un. Puis nos
enfants, Gaspar, Octave, et Albane sont
venus agrandir encore le chemin qui a cru
aussi en “agitation”. Certes nous voulions
suivre le Christ. Mais plutôt en tant que
spectateur, en “consommateur”.
Un jour, au début d’une messe dominicale, le diacre de notre paroisse nous a
demandé si nous ne pourrions pas faire
“quelque chose” sur la paroisse. Après
réflexion, nous avons dit OUI. Pourquoi
pas ? Notre choix s’est porté sur les préparations au mariage.
Nous avons fait ce choix, car nous avions
gardé un très bon souvenir de notre propre
préparation de mariage. Les rencontres
avec des couples venus témoigner avaient
été très fortes. Elles avaient été riches
d’enseignements, de partage, et nous
avaient permis de progresser dans notre
foi en tant que couple. C’était maintenant
à notre tour de nous mettre au service des
autres pour les faire bénéficier de notre
petite expérience.
Ce changement s’est fait en douceur. Nous
avons commencé à aller à la paroisse
d’autres jours que le dimanche, à rencontrer les prêtres en dehors des célébrations,
à rencontrer des paroissiens en dehors
26
Prêtres et laïcs ensemble
des discussions de fin de messe dominicale, sur des sujets un peu plus ardus, à
organiser des dîners à la maison sur des
thématiques religieuses, et enfin à intervenir en tant que couple témoin dans les réunions de préparations au mariage… Ces
nouveaux rendez-vous se sont naturellement inscrits dans notre vie quotidienne
et aujourd’hui nous aurions du mal à nous
en passer.
Nous étions passés du côté de ceux qui
participent.
Dans le cadre de ces préparations au
mariage, nous avons plus particulièrement
travaillé avec un prêtre. Il nous a expliqué
sa façon de voir les choses et nous la nôtre.
Il y eut de nombreux échanges, de nombreuses rencontres, des repas partagés en
famille, et il est devenu le père Patrick.
Le père Patrick occupe aujourd’hui une
place importante dans notre famille. Le
fait de le voir en dehors de la paroisse, à
la maison, lors de sorties, permet à nos
enfants d’entrevoir que la vie chrétienne ne
se résume pas seulement au fait d’aller à
la messe le dimanche mais s’insère dans
notre vie de tous les jours. Cela leur permet
de ne plus voir le prêtre seulement “derrière son autel” mais de le percevoir aussi
comme un ami qui nous accompagne sur
un bout de notre chemin familial.
Nous formons aujourd’hui avec le père
Patrick une équipe assez complémentaire
qui permet aux jeunes couples qui se préparent au mariage d’avoir plusieurs angles
de “vue” sur la vie conjugale chrétienne.
Une vue théologique mais aussi pratique,
concrète, avec des retours d’expériences.
Cette approche de dialogue à plusieurs, de
témoignages concrets, d’enseignements
aussi permet de se rendre compte que
chacun peut vivre sa vie conjugale chrétienne. Il n’existe pas de chemin idéal,
unique. Chacun construit le sien propre en
découvrant le Christ sur sa propre route.
La grande majorité des couples que nous
préparons ont un lien “épisodique” avec
l’Eglise, voire ne vont jamais à l’Eglise.
Certains se connaissent depuis plus longtemps que nous. Certains ont déjà des
enfants. La majorité vivent déjà ensemble. Notre mission, avec le père Patrick,
consiste donc à leur faire entrevoir que
le chemin qui mène au Seigneur leur est
toujours ouvert. A eux de le découvrir et
de l’emprunter à leur rythme. Notre témoignage leur permet de voir que vivre sa foi
au quotidien ne relève pas d’une performance surhumaine. Ce n’est pas non plus
une démarche désuète. C’est une question
de liberté et de choix, comme le mariage.
Nous sommes heureux lorsque des prêtres de la paroisse nous indiquent que des
couples ont discuté ensemble suite à nos
rencontres, ou lorsque nous en revoyons
fréquenter la messe dominicale, voire s’impliquer dans la vie paroissiale. Notre mission n’est pas vaine, nos témoignages, nos
discussions et nos partages font germer
pour certains un chemin vers le Seigneur.
Agnès et Frédéric ■
27
Témoignages
Collaboration ou coresponsabilité des prêtres et des laïcs dans l’Eglise
Collaboration
ou coresponsabilité
des prêtres et des laïcs
dans l’Eglise
Père Bruno DEROUX
Prêtre modérateur de l’unité pastorale
Galaure, Valloire et Hermitage
Prêtre diocésain depuis près de 30 ans,
j’ai été témoin d’évolutions dans la relation
pastorale prêtres-laïcs. Mais la collaboration, le travail ensemble, ne date pas
d’aujourd’hui ! La naissance des mouvements d’Action Catholique autour des
années 30 en est l’illustration.
Depuis le Concile Vatican II, nous parlons
de “coresponsabilité” : ce mot induit quelque chose de nouveau. Si dans les mouvements les fidèles laïcs ont la responsabilité
première, il n’en était pas toujours ainsi en
paroisse où les prêtres restaient souvent
les décideurs et les laïcs les exécutants !
Etre responsables ensemble de la mission
ouvre d’autres horizons !
28
Ce changement s’appuie sur une conception de l’Eglise “Corps du Christ” et “Peuple
de Dieu”, remise en valeur par Vatican II.
Et il se trouve que cette mise en œuvre est
allée de pair en Occident avec une diminution du nombre de prêtres. Au passage,
signalons que cette baisse ne date pas du
Concile : de 1900 à 1950, on est passé en
France de 6000 à 1000 ordinations par an !
Et les deux guerres n’expliquent pas tout !
Puisqu’en toutes choses, il est bon de revenir à la source, aux “commencements” ce que Jésus aimait faire -, un retour aux
premiers temps de l’Eglise nous aidera à
comprendre ce qui se passe aujourd’hui.
Deux figures se côtoyaient en effet dans
l’Eglise naissante : celle de l’apôtre et celle
du presbytre. L’Apôtre, dont Saint Paul est
la figure de proue, allait de ville en ville,
fondant des communautés puis les visitant
et les exhortant. Rapidement apparut la
nécessité de choisir un responsable pour la
dite communauté, un “ancien”. En recevant
des apôtres l’imposition des mains, ces
presbytres participaient par l’Ordination au
ministère des apôtres.
Mais la figure du prêtre va beaucoup évoluer pendant 2000 ans… le problème c’est
que l’image du curé de village, attaché
au clocher de l’église, apparaît beaucoup
comme la réalité de toujours. D’où la difficulté d’accueillir la figure nouvelle qui se
dessine sous nos yeux sans regretter un
passé encore récent.
Arrivé en septembre 2003 dans le Nord de
la Drôme, j’ai eu la charge d’une paroisse
de douze communes, Notre-Dame de la
Valloire… Septembre 2005, la charge s’est
élargie à la paroisse voisine, Saint-Joseph
de la Galaure (dont fait partie le Foyer
de Charité de Châteauneuf)… Et depuis
la rentrée de septembre 2006, une troisième paroisse nous échoit, Saint-Vincentde-l’Hermitage… Pour desservir ces trois
paroisses - 40 communes, 60 000 habitants -, nous sommes trois curés solidaires, secondés par trois prêtres associés et
quelques prêtres retraités.
Il n’est sans doute pas dans la volonté
de Dieu qu’il y ait si peu de prêtres car
le Seigneur continue d’appeler ! Mais il
est de sa volonté que nous travaillions
tous ensemble, Peuple de Dieu, à la mission de l’Eglise, sans nous lamenter…
Nous disons souvent de nos épreuves
personnelles qu’elles sont chemin de foi ;
pourquoi n’en serait-il pas de même de la
vie de l’Eglise ? C’est dans cette situation
concrète que nous avons à œuvrer, fidèles
du Christ, laïcs et prêtres sans rêver d’une
Eglise autre…
Mon souci de curé de paroisse est double aujourd’hui : d’abord permettre que
chaque paroisse soit suffisamment organisée pour faire face aux besoins pastoraux. Ainsi, depuis longtemps, beaucoup
de fidèles laïcs sont engagés dans les
Conseils Pastoraux, Conseils aux Affaires
Economiques, les équipes de préparation
au baptême ou au mariage, l’accompagnement des familles en deuil, la catéchèse des enfants, l’aumônerie de jeunes,
la visite des malades, etc. : autant de services à honorer pour que la paroisse territoriale remplisse sa mission… Je n’oublie
pas les mouvements dans lesquels enfants,
jeunes ou adultes, puisent la force de vivre
leur foi…
Mais une autre préoccupation se fait jour :
assurer la proximité de l’Eglise dans les
villages. En effet, notre ministère de prêtre
diocésain ressemble de plus en plus à celui
de l’apôtre, passant de communauté en
29
Collaboration ou coresponsabilité des prêtres et des laïcs dans l’Eglise
Laïcs et prêtre,
en Foyer de Charité
communauté, ce qui fait dire à des paroissiens : “On ne vous voit plus !” Et c’est vrai,
il leur manque cette présence qui rendait
visible l’Eglise sur le village ! Peut-être
devrons-nous nommer des hommes ou
des femmes, chargés de la communion, de
l’unité, de la cohésion, comme l’étaient les
“anciens” de l’Eglise primitive ?
Une telle nomination nécessiterait un certain consensus et une durée déterminée
pour éviter à ces personnes d’être des
“vicaires” à vie ! Quant à son travail, il consisterait à coordonner diverses responsabilités prises par d’autres : délégués auprès
des pouvoirs publics, responsable du bâtiment église, référent auprès des futurs
mariés ou des parents de bébés à baptiser,
délégués pour conduire les funérailles…
Les responsabilités ne manquent pas !
mais je veux veiller à ce qu’elles ne soient
pas trop lourdes ; je n’oublie pas, en effet,
que la première mission des laïcs est de
témoigner au cœur de leur vie de famille,
de travail, de leurs engagements associatifs ou politiques, comme le demande le
Concile Vatican II.
Prêtre au service d’une paroisse, mon
ministère de communion est d’autant plus
prioritaire que les fidèles laïcs qui s’engagent sont menacés comme nous par
l’attrait du pouvoir. Que de conflits larvés
à gérer, enracinés souvent dans une longue histoire de village ou de voisinage !
Etre coresponsables, laïcs et prêtres, c’est
entrer dans une aventure, celle de l’Evangile proclamé à tous. Notre Baptême et
notre Confirmation communs nous ont
conféré cette mission exaltante. Le Christ
Jésus est la seule tête, le seul chef de
l’Eglise, ne l’oublions jamais.
■
30
Témoignages
Père LENAIN et la communauté
de Roquefort-les-Pins
Pourriez-vous nous faire partager votre
expérience de complémentarité, laïcs et
prêtre, dans votre vie en Foyer de Charité ?
Etre responsables,
laïcs et prêtres,
c’est entrer
dans une aventure,
celle de l’Evangile
proclamé à tous
C’est peut-être pour nous à Roquefort l’occasion de relire comment depuis plusieurs
années, participation, réflexion et formation
nous ont mis en route, peu à peu, tous
ensemble.
Tout d’abord nous nous sommes penchés
sur l’animation de la liturgie durant les
retraites, et aussi dans notre vie communautaire de tous les jours. Un local a été
organisé et équipé pour rassembler et
enrichir nos moyens. Ce qui a provoqué
une formation communautaire avec le responsable diocésain. Ainsi s’étoffait notre
collaboration au quotidien et, dans l’animation des retraites, en lien avec l’orientation
pastorale de chaque prédicateur. Les retraitants goûtaient comme un témoignage l’expression de foi exprimée par les membres
dans l’animation liturgique. De là, sans
doute est née la conscience du fait que,
pour un retraitant, une rencontre avec un
frère baptisé est parfois plus facile qu’avec
un prêtre pour oser une parole sur soi en
en prenant le temps. Ainsi faisait Marthe
qui accueillait, mettait à l’aise, écoutait et
renvoyait souvent au prêtre. Cela nous fit
voir la nécessité de formation à l’écoute.
Nous en avons trouvé les moyens dans
notre diocèse et au-delà.
Nous avons ajouté “la prière des frères”,
proposée aux retraitants qui avaient besoin,
surtout les premiers jours, de “dire” leur
fardeau pour pouvoir le déposer, comme
auprès de Marthe, en étant simplement
accueillis et écoutés par deux membres de
la communauté, témoins concrets de l’accueil profond et de la prière de tous pour
les retraitants.
En dehors des retraites et prières, où en
êtes-vous ?
Sur le plan de nos activités, nous avons la
responsabilité d’une école qui, peu à peu,
a passé à des collaborateurs non-membres de la communauté. Pour eux, dont la
nouvelle directrice, il nous a fallu mettre
des mots et “du fond” sur le sens d’une
école dans nos murs : écrire le projet éducatif. Nous vivions des interrogations alors
sur le sens et la place de l’école par rapport à notre vocation principale de Foyer.
Nous ressentions le besoin de nous faire
aider, père et membres ensemble, par un
animateur professionnel adapté. La grâce
nous fut donnée de le trouver.
31
De toutes nations
Laïcs et prêtre, en Foyer de Charité
Nous avons pu, anciens et nouveaux, relire
nos racines. Relire donne à voir le sens
et ainsi, tous ensemble, avons-nous pu
exprimer et clarifier notre projet pour et par
l’école.
Quel était le rôle du père et de la responsable dans les temps forts de décisions ?
C’était d’une part d’être “avec tous”, membres de la communauté, pour prier, réfléchir, partager, décider ; c’était aussi d’être
les garants que tout va se vivre dans l’unité
de la communauté, et dans le respect de
chacun ; enfin c’était d’être l’assurance,
pour la communauté, que tout serait vécu
en fidélité à notre vocation de Foyer. Et il en
a été vraiment ainsi.
Ainsi, nous avons vécu d’autres semaines
de travail ensemble pour :
- Revoir notre vie de travail et la réorganiser. Ceci nous fait prendre conscience de
la tâche de tous et de chacun et allège le
travail d’une responsable de communauté.
C’est aussi une application du principe de
subsidiarité (cf. Doctrine sociale de l’Eglise).
- Revoir la diversité de nos engagements
pastoraux et faire le tri, prendre des orientations nouvelles.
- Nous laisser interpeller par le mot “formation”, qui nous concerne tous.
ques interventions et exercices avec la
responsable diocésaine du service de la
catéchèse des adultes.
Le rôle du père et de la responsable était
de confier cette mission aux deux animateurs, et de vérifier la qualité du message
annoncé.
En conclusion ?
Il nous semble vivre un peu plus de transparence et de respect de chacun grâce
aux consultations et au travail de tous. Cela
s’étend aux membres des associations
qui gèrent l’Ecole et le Foyer avec nous.
Nous élargissons notre tente avec des collaborateurs très engagés dans l’esprit du
Foyer, à l’école et au centre de vacances
de Senez. Nous nous sentons en chemin
dans cette complémentarité laïcs et prêtre
pour la nouvelle évangélisation qui doit
caractériser nos Foyers et toute l’Eglise
post-conciliaire.
N’est-ce pas un des lieux concrets de l’articulation entre baptisés et ministres ?
■
Par ailleurs, nous avons travaillé cette
année 2006 en déléguant deux d’entre nous à la fonction d’animateur pour
une “semaine Oasis” : semaine de première évangélisation pour des personnes ne se sentant pas encore capables
de vivre une retraite fondamentale. Nous
étions préparés déjà et motivés par quel-
Aux Mandailles, 50 ans après…
“Si les pierres pouvaient parler…”
elles vous raconteraient toute l’histoire de
ces lieux. Elles en ont vu des personnes et
des événements depuis 50 ans !”
“…des années mémorables et inoubliables !”, nous dit Maryline, ancienne élève
venue à la fête de l’école, ce 1er octobre.
“Petite maison des Mandailles, que seraisje sans toi ?” ajoute Fernande qui a trouvé
ici une “seconde famille”.
“Deux années de reconstruction qui m’ont
permis de repartir de plus belle !” Clarisse.
Nous pourrions encore laisser les anciens
élèves vous parler…
Ils étaient venus nombreux avec leur famille,
ce jour de fête ! 500 personnes heureuses
de se retrouver : la salle à manger débordait…de convives et de joie.
Mais pourquoi cette école a-t-elle vu le
jour ?
Elle est un des fruits de la rencontre de
Marthe et du père Finet et des nombreux
appels du Seigneur. Il existait, dans la région
de La Motte-de-Galaure et Claveyson, un
groupe de filles d’agriculteurs inscrites à
un cours par correspondance. Suite à une
demande du père Poulenard, Monique
Puillet, membre de Foyer, les aidait dans
leurs études, une fois par mois. Nous sommes alors en 1953.
La première année fut positive et lors du
bilan, les parents ont désiré quelque chose
de plus suivi. La deuxième année, un cours
hebdomadaire fut assuré. Un “cours ménager” naissait à Claveyson en 1954. Alors,
un comité de parents d’élèves demanda
“La petite maison”
au père Finet et à Marthe, la création d’une
école ménagère. Elle fut donc ouverte au
presbytère de Saint-Bonnet en 1954.
En 1956, l’école fut transplantée sur le
site des Mandailles. Ce qui nous vaut la
fête de ce jour ! Pendant 12 ans, tout a eu
lieu dans “la petite maison”. Puis, il a fallu
songer à s’agrandir : de 33, nous sommes
passés à 304 élèves de la 4e au BTS.
Que sont devenues les Mandailles
aujourd’hui ?
La formation s’oriente vers la richesse
du “savoir faire” et du “savoir être”, c’est
le “Services aux Personnes” et la découverte et l’émerveillement, par le biais des
expériences scientifiques, c’est la filière
“Laboratoire”.
Le but de l’école, c’est d’offrir à chacun la
possibilité de réussir sa vie d’aujourd’hui, ce
Rassemblement pour une première évangélisation à Cannes
32
33
De toutes nations
Aux Mandailles, 50 ans après…
Monique Puillet
qui contribue à construire celle de demain.
Pour cela, ce qui nous paraît essentiel,
c’est que chacun se sente accueilli dans un
climat de confiance, apprenne un métier, et
grandisse, avance, réfléchisse, ait la possibilité de prier, trouve un sens à sa vie.
50 ans des Mandailles
1er octobre 2006
“Si les pierres pouvaient parler…”
Marie-Jo et Alexandre ont su cueillir la
grâce que le Seigneur leur accordait dans
cette école : “Je sais que si j’ai une famille
aujourd’hui, c’est à vous que je le dois, car
vous m’avez appris à m’aimer et par ce fait
à aimer les autres” et “Pendant six ans, j’ai
mûri, j’ai pris confiance en moi, je me suis
ouvert aux autres… En plus du diplôme
que nous obtenons, nous acquérons une
expérience de vie unique”. Ces deux témoignages pris parmi tant d’autres illustrent
bien cette parole du père Michon, donnée
lors de sa conférence du matin : “On se
rend compte que Dieu a mis des personnes
sur notre route qui nous ont fait grandir”.
“Si les pierres pouvaient parler…” Tel était
le thème du spectacle en plein air de
l’après-midi, qui nous retraçait l’histoire de
ces lieux. “Mais ? Quelle est cette petite
pièce, là-bas, en hauteur ? Toute simple,
34
toute humble. Elle ne se fait pas remarquer... Ecoutez… Ecoutez encore… C’est
le cœur de la maison qui bat. Là, silencieusement, sont apportés les soucis des
élèves, leurs fardeaux, leurs supplications,
mais aussi leurs joies”. Il s’en est passé
des choses dans cette chapelle dans le
secret des cœurs. C’est aussi pour cela
que notre Messe de ce jour de fête a été
une immense “Action de Grâce”. Cette fête
a été belle parce que chacun a donné toute
sa mesure : des fleurs à la frise retraçant
l’histoire, prises en charge par des professeurs, du spectacle avec des anciens,
des parents, des membres de l’équipe
éducative, la communauté, au repas complètement organisé, installé par le conseil
d’administration.
A 8 h 30, le lundi matin, tout était prêt pour
accueillir de nouveau les élèves ! Quelle
belle collaboration comme aux premiers
jours ! “Les années passent, les bâtiments
changent mais l’âme demeure”, nous dit un
ancien professeur. Quel beau cadeau pour
cette fête que ce cri du cœur !
La communauté des Mandailles ■
35
De toutes nations
Anniversaires des Foyers de Moresnet, Combs-la-Ville et Tressaint
30 ans du Foyer
de Moresnet, en Belgique
Mgr Reger et Mgr Jousten
La célébration eucharistique présidée par Mgr Fruchaud
“Les Marronniers”
“Poursuivre l’œuvre de Marthe Robin
est une grâce et un cadeau”
(Mgr Jousten)
Irène, le père Pohlen, Doris et Mgr Jousten
Droits Réservés JL Vincent
8 septembre 2006
40 ans du Foyer de Tressaint - 22 octobre 2006
Un anniversaire placé sous le signe d’une “joyeuse Espérance”
10 septembre 2006
“Une grande action de grâce
monte de nos cœurs”
Intervention du père Bernard Peyrous
36
Ce spectacle, écrit et mis en scène par Anne Marbeau,
délivrait un message évangélique
avec beaucoup d’humour et de profondeur
Une grande journée de fête,
d’action de grâce et d’évangélisation
Le langage universel du cirque a contribué
à toucher des personnes plus loin de l’Eglise
Droits Réservés JL Vincent
10 ans du Foyer
de Combs-la-Ville
Spectacle : “La bougie du gâteau”
où chaque membre de Foyer avait un rôle
Le père Alain Bandelier
37
De toutes nations
Au Foyer de Muhito, en République Démocratique du Congo
Au Foyer de Muhito,
en République Démocratique du Congo
L’engagement définitif n’est pas un fait
isolé mais une réalité spirituelle qui montre
que les Foyers sont unis dans un seule et
grande Famille. Nous ne nous sommes pas
sentis seuls mais portés par les prières,
les pensées et dans le cœur de tous ceux
qui étaient tournés vers nous de près ou
de loin. Aujourd’hui, c’est le moment de
dire un merci vibrant au père Michon, au
Foyer, à François Burel, son envoyé, et à
tous ceux qui ont vécu cet événement avec
nous d’une manière ou d’une autre. Par
cet engagement, la famille s’est agrandie,
les anciens engagés ont renouvelé leur
engagement et tous les Chrétiens participant à cette cérémonie ont renouvelé leur
promesse baptismale
Le 26 octobre 2006, a eu lieu la célébration de l’engagement de Françoise D’Idza
Mbusi. Il y avait affluence de monde à
la messe. Nous pouvons estimer à plus
ou moins 500 personnes participant à
cette messe. Notons spécialement la présence de Mgr Dieudonné Uringi, évêque
de Bunia, de 24 prêtres et de 21 religieux.
La pluie aussi était présente au rendezvous comme signe de bénédiction.
Dans son homélie, Monseigneur a bien
souligné le sens de la vocation de Foyer
de Charité, son charisme et sa mission
comme appel à la sainteté et à l’unité dans
le contexte de la nouvelle Evangélisation
pour renouveler la Foi et l’enseignement
de l’Eglise en vue d’un apostolat bien
inculturé dans le monde. Mgr Uringi a tenu
38
à marquer l’importance de l’engagement
définitif en signant lui-même à l’autel l’acte
de l’engagement avant de le faire signer par
le père Josaphat Kpasini, par la responsable Monica Nyangoy et Françoise D’Idza
elle-même. Ce fait montre que Jésus-Christ
est au centre de cet engagement comme
celui qui appelle et favorise l’accomplissement de la vocation et de la mission dans
la fidélité. Notons aussi qu’il en est le premier témoin.
Mgr Uringi,
le père Kpasini
et Françoise
D’Idza Mbusi
La communauté du Foyer de Muhito
Le lien entre l’engagement de Françoise et
le Jubilé d’argent du Foyer de Charité de
Muhito. L’engagement de Françoise s’inscrit dans la joie du début de la célébration
du jubilé d’argent du Foyer de Charité de
Muhito. En effet, le Foyer de Charité de
Muhito est né le 25 Décembre 1981. De
fait, notre Foyer totalise 25 ans d’existence.
Les jubilaires sont le père Jean-Claude
Quennouëlle et Monique Dz’ve. Malgré
l’histoire mouvementée de notre pays
depuis 1999, notre Foyer essaie de vivre sa
vocation et sa mission en comptant particulièrement sur la grâce de la Sainte Trinité
et sur la protection de la Vierge Marie, sur
la présence de Marthe et du père Finet
sans oublier le soutien des autres Foyers
et de toute l’Eglise. Enfin, grâce à Dieu,
l’engagement de Françoise s’est déroulé
dans une atmosphère de prière intense, de
recueillement, de l’écoute attentive de la
parole de Dieu, de joie, de paix, de famille
et d’unité. Merci à Marthe et au père Finet.
Père Josaphat Kpasini
39
De toutes nations
Au Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire
Au Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire
Trois évènements nous ont rassemblés ce
18 novembre 2006 : la célébration des 35
ans du Foyer, les 20 ans de présence en
Côte d’Ivoire de Maria Van Dooren la responsable, et les engagements de Nathalie,
Clotilde, Christophe et Nadia Christèle.
Ce fut une excellente occasion pour nous
de vivre cette joie en Eglise, en compagnie
des Foyers frères de Daloa, du Ghana,
du Togo, du Sénégal, de La Flatière, sans
oublier le Foyer de Châteauneuf avec le
père Godefroy Delaplace, et enfin plusieurs
membres de nos familles.
La cérémonie des engagements
Le père François Niambé N’zi a reçu
les engagements de Nathalie, Christophe,
Clotilde et Nadia Christele au cours de
la célébration eucharistique, présidée par
Monseigneur Jean Jacques Koffi oi Koffi,
notre évêque, assisté de Monseigneur
Joseph Aké, évêque de Yamoussoukro.
Plusieurs prêtres, religieux et religieuses,
amis anciens retraitants, membres de l’Association “les amis du Foyer”, ainsi que
des habitants des villages environnants et
des musulmans, et des membres d’autres
confessions religieuses, sont venus s’unir
à notre joie et notre prière. Monseigneur
Koffi oi Koffi, dans son homélie, a souligné
40
l’importance de la cérémonie qui nous
rassemblait en ce jour. Il dit, en effet, que
c’étaient des noces auxquelles nous étions
tous invités. Ainsi, nous sommes invités à
répondre à l’appel du Seigneur, quel que
soit notre état de vie, comme consacré ou
comme laïc.
Pères Ndione, Dansou, Gregory,
Niambe N’Zi et Mgr Koffi oi Koffi
Les quatre engagés
Clotilde, Christophe, Nathalie et Nadia
Christèle, en s’engageant dans l’Œuvre
des Foyers de Charité, nous donnent un
exemple palpable dans notre diocèse :
“L’engagement des fidèles laïcs pour la
construction de l’Eglise famille de Dieu”.
Après la communion une procession de
35 bougies a commémoré les 35 ans de
vie du Foyer “Vierge Fidèle” de Kotobi. La
bougie représente la lumière du Christ que
le Foyer est appelé à répandre autour de
lui. Suite à cette procession et à la célébration des 20 ans de présence de Marie Van
Dooren, a eu lieu un lâcher de ballons.
La chorale a alors entonné l’hymne de
réjouissance : “Mon cœur bondit de joie en
toi, mon Seigneur, tu fais de moi ton messager, pourtant je suis faible. O mon Dieu,
mon âme te bénit” : cantique qui illustrait
parfaitement la joie et l’allégresse dans
lesquelles nous baignons. La célébration a
donc pris fin sur ces paroles joyeuses.
La communauté du Foyer de Kotobi
Christophe
Clotilde
Maria Van Dooren
Nadia
Nathalie
Pères et membres des Foyers, entourant les engagés,
avec le père Delaplace
41
Retraites février-mars-avril 2007
Foyers de Charité francophones en Europe
Février
19-25
5-11
25-3
●
11-17
11-17
25-4
Père Pierre de Couëssin - 22 Tressaint
26-4
“Le bonheur est dans l’amour vrai”
●
Père Michel Lapeyre - 26 Châteauneuf
26-4
●
●
26-4
Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint
26-4
●
Père Christian Faimonville - 22 Tressaint
26-4
26-4
“Nous vous en supplions, au Nom du Christ :
laissez-vous réconcilier avec Dieu” (Cor 5, 20)
Père Jacques Bernard - 62 Courset
5-11
Père René Wolfram, M.-F. et Cl. Delpech,
Renée Mougin et Françoise Froidevaux
1-7
“Guide nos pas au chemin de la paix”
Père Jacques Ravanel - 26 Châteauneuf
Père Gustave Sodogas - 06 Roquefort-les-Pins
2-8
●
Père Alain Bandelier - 77 Combs-la-Ville
2-8
“La vie en abondance”
“Voici que je fais toutes choses nouvelles”
M Marguerite Léna - 26 Châteauneuf
me
Retraite sacerdotale réservée aux prêtres
du diocèse de Valence
Père Pierre Descouvemont - 74 La Flatière
9-15
Père Jean Chamley - 73 Naves
Evangéliser l’imagination à partir d’un diaporama sur :
“Le Seigneur des anneaux” (Tolkien)
Ski de fond
●
Père Joseph Antin - 26 Châteauneuf
Père Alain Rouel - 77 Combs-la-Ville
18-24
●
Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint
Père Bernard Michon - 26 Châteauneuf
19-23
“Je suis le Chemin, la Vérité, la Vie” (Jn 14, 6)
●
Retraite pour la communauté de l’Arche
Père Gustave Sodogas - 06 Roquefort-les-Pins
9-15
●
Père Alain Bandelier - 77 Combs-la-Ville
15-21
●
Père Clément Ridard - 22 Tressaint
16-22
16-22
16-22
Père Dominique Bostyn - 47 Lacépède
“Il m’a aimé et s’est livré pour moi !”
Père Jean-Claude Lenain - 06 Roquefort-les-Pins
“Avec Jésus, passons la mort et recevons la vie”
Semaine Sainte
Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves
“Le mystère pascal : Mourir pour vivre”
Semaine Sainte
●
16-22
Père Christian Faimonville - 74 La Flatière
“Face à la crise : La lumière du Christ”
Père Jacques Ravanel - 73 Naves
“L’Amour de Dieu dans les Actes des Apôtres”
●
06 Roquefort-les-Pins
Père Xavier Géron - 62 Courset
“Ta vie est belle”
16-22
Père Jean Méeus s.j. - 77 Combs-la-Ville
“Dans la lumière de Pâques”
22-28
23-29
Père Etienne Ducornet - 62 Courset
23-29
9-15
●
Père Godefroy Delaplace - 26 Châteauneuf
23-29
9-15
●
Père Jean-François Hüe - 74 La Flatière
27-1
9-15
●
Père Michel Lapeyre - 73 Naves
29-5
“Allélluia ! L’Amour seul est digne de foi”
“Naître et renaître” (Jn 3, 3)
Les fondements de la foi
“N’ayez pas peur : Dieu est Amour”
Père Jean-Louis Giordan
“Et ils le reconnurent à la fraction du pain” (Lc 24, 31)
Père René Wolfram et Françoise Froidevaux
“Un Dieu de Miséricorde”
“Vivre Dieu au quotidien…”
Père Alain Ratti - 26 Châteauneuf
16-22
23-29
“Comme s’il voyait l’invisible” (Hb 11, 27)
Père Robert Witwicki - 47 Lacépède
“Accueillir Marie dans ma vie”
Père Pascal Lecocq - Spa (Belgique)
“Si tu connaissais Celui qui te parles…”
Mgr Didier-Léon Marchand - 67 Ottrott
“Etre disciples authentiques de Jésus” (Jean 15 et 17)
Père Jean-Marie Bonniez - 73 Naves
“Emerveillement et pauvreté
à l’école de Maurice Zundel”
67 Ottrott
9-15
“Si vous cherchez paix et joie”
Père René Wolfram et Françoise Froidevaux
16-22
Père Jean-René Fracheboud - Bex (Suisse)
“Autrement : L’aurore de la vie”
“Dieu est Amour”
Au cœur de l’Evangile avec Benoît XVI
67 Ottrott
Père Jean-René Fracheboud - Bex (Suisse)
“J’ai tellement désiré manger cette pâque avec vous”
“La vie en abondance”
“Parce que tu me vois, tu crois. Heureux ceux
qui n’ont pas vu, et qui ont cru” (Jn 20, 29)
Père Bernard Michon - 26 Châteauneuf
Père Jacques Ravanel - 74 La Flatière
“La beauté de croire”
Michèle Dormal - 62 Courset
●
16-22
Semaine Sainte avec St Jean
2-8
9-14
“Si tu savais le don de Dieu” (Jn 4, 10)
Père Alain Rouel - 78 Poissy
“Passer du temps en compagnie de Dieu :
Notre vie de prière”
Semaine de Pâques
9-15
“Le Seigneur nous attend sur la montagne de Sion”
Semaine Sainte
Semaine Sainte
2-8
Père Jean-Marie Tschann - 06 Roquefort-les-Pins
“Dieu si bon et mystérieux”
5-11
Père Hervé Gosselin - 22 Tressaint
2-8
●
9-15
Père René Wolfram - 67 Ottrott
“Jésus-Christ, unique sauveur”
Semaine Sainte
2-8
2-8
5-11
“La symphonie du Salut”
2-8
“L’Amour de Dieu dans St Jean” (13-22)
“L’Amour de Dieu victorieux de la souffrance
de l’homme”
“Inlassablement, Dieu nous offre son amitié”
Père Jean Meeus - Spa (Belgique)
“Ayant aimé les siens… Il les aima
jusqu’au bout” (Jn 13, 1)
Semaine Sainte
Père Dominique Bostyn - 47 Lacépède
Père Xavier Géron - 62 Courset
5-11
“Dans le mystère pascal : le ‘sacrement’ de l’Eglise
et les sacrements, célébration de notre Salut”
Avril
“Je le veux, sois guéri !”
●
“Tu as les paroles de la vie éternelle (Jn 6)
Père Bernard Peyrous - 74 La Flatière
5-9
Père René Wolfram et Françoise Froidevaux
●
Père Bruno Charnin - 78 Poissy
Père Félicien Mubiligi - Spa (Belgique)
67 Ottrott
19-25
●
Mars
“A la recherche des fondements de notre vie
dans l’Evangile”
Père Philippe Plet - 73 Naves
19-25
25-31
Père Bruno Charnin - 78 Poissy
“La Passion du Seigneur :
La voie cachée de l’illumination intérieure”
Ski de fond
19-25
Père Clément Ridard - 22 Tressaint
Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves
“Le Règne de Dieu est arrivé jusqu’à vous” (Lc 10, 9)
19-25
Père Jean-Claude Cousseau - 73 Naves
“Prier et vivre avec les Psaumes”
Ski de fond
“Revenez à moi de tout votre cœur”
“Le secret de la liberté et de la joie :
Les Béatitudes”
Semaine de prière
18-24
19-25
26-4
Camp école de prière pour enfants de 8 à 14 ans
au Foyer de Châteauneuf-de-Galaure (26)
●
●
“Ce que Dieu veut : que tu vives,
que tu vives pleinement !
“Dieu n’est qu’Amour”
Communauté du Foyer - 22 Tressaint
19-25
“La Révélation du Père par sa miséricorde” (Jn 1-11)
Père Jean-François Hüe - 74 La Flatière
“Voici ce cœur qui a tant aimé le monde”
67 Ottrott
“N’ayez pas peur ! Dieu est Amour”
Père Jacques Ravanel - 74 La Flatière
Père Bruno Charnin - 78 Poissy
“Marthe Robin, Maître spirituel pour aujourd’hui”
“Si tu savais le don de Dieu” (Jn 4)
Ski de fond
●
19-25
“Mais comment prier ?”
Semaine de prière
Père Thierry des Rochettes - 73 Naves
18-24
18-24
25-3
Père Clément Ridard - 22 Tressaint
“Combats le bon combat de la foi”
17-23
18-24
●
“Tout concourt au bien de ceux qui aiment Dieu”
●
12-18
12-18
“Tournés vers le Christ avec Marthe,
si petite, si grande”
Père Pierre-Yves Maillard - Bex (Suisse)
11-17
12-18
Père Jean-Claude Lenain - 06 Roquefort-les-Pins
Père André Lacau - 74 La Flatière
“Dieu de Miséricorde”
●
Père Olivier Peyron - 26 Châteauneuf
“L’Eglise, icône de la Trinité”
Père Marcel Bourland - 74 La Flatière
“Rencontrer Jésus”
Père Clément Ridard
et la communauté du Foyer - 22 Tressaint
Randonnée-prière à Tréguier
Père Philippe Blanc - Bex (Suisse)
“Sa miséricorde s’étend d’âge en âge”
● Retraites fondamentales
42
43
Nouvelles familiales
Mariages
- Stéphanie MOREL et Sylvain PEGUY
- Marie Chloé ASTRUC et Jean-Baptiste ALZIARI
de MALAUSSENE
- Barthélemy LANG et Clémence de LAVENNE
de CHOULOT de CHABAUD LA TOUR
- Olivier PLEUVIER de LA PONTAIS
et Bertille de BESOMBES
- Marc-André VINCENT et Francesca MANIGLIO
- Damien de LA FAGE
et Laurianne SIOC’HAN de KERSABIEC
- Xavier LEYNAUD et Alexandra HOUSSIN
- Vianney TRICOU et Amandine DOAT
- Jean-Lou TOURNAY et Marie KOUTEYNIKOFF
- Emmanuelle VINCENT et Guillaume HIPO
- Sophie JOBBÉ DUVAL et Arnaud ROBARDEY
Naissances
- Victoire, 1er enfant d’Anne-Laure de POMMEROL
- Quitterie, 1er enfant de Julie JOUFFREY
- Ambrose, 1er enfant de Marie-Antoinette DAUDRUY
- Fabiola, 1er enfant de Sibylle
GUYONNET-DUPERAT
- Antoine, 1er enfant d’Emmanuelle VIGIER
- Guillemette, 2e enfant de Marie CHEVALLIER
- Laura, 2e enfant de Virginie BECT
- Louis, 2e enfant de Séverine PICHAT
- Adélaïde, 2e enfant de Cécile SCHERRER
et Vianney LEVACHER
- Lê Thi Tâm Marie, 5e enfant de Sandrine
TABARDEL et Louis DEVILLE
- Guillaume 1er enfant de Michèle OGIER
- Maxence, 1er enfant de Laure de GERCOURT
- Salomé, 2e enfant de Véronique BORDAS
et Stéphane BARNAUD
- Anne-Chloé, 3e enfant de Maie JOUFFREY
et Pierre BERNIER, professeur à St-Bonnet
- Adélaïde, 4e enfant de Jean WILLIAMSON
- Armel, 2e enfant d’Hilaire COUTANSAIS
- Alexandre, 2e enfant de Raphaël GOUY
- Louis, 3e enfant de Nicolas GIRARD
- Louise, 3e enfant de David BOLZE
- Antoine, 1er enfant de Benoît GOUJET
- Quitterie, 1er enfant d’Etienne BEAUDET
- Mathis, 2e enfant de Myriam MALECOT
Décès
- Josette SEGURA,
membre du Foyer de Roquefort-les-Pins
- M. BISENIUS, mari de Berthe LARQUEY,
ancienne élève, beau-frère de Micheline,
membre du Foyer de Châteauneuf
- M. PILI, père de Jean-Claude, membre
du Foyer de Pointe-Noire, au Congo-Brazza
- M. GAILLOT, père de Gisèle,
membre du Foyer d’Ottrott
- Mme de BECDELIEVRE, belle-sœur
de Marie-Hélène et Gabrielle,
membres du Foyer de Châteauneuf
- Mme LAMARCHE, épouse du Dr LAMARCHE,
mère de Brigitte GIRARD, ancienne élève
- M. EANDI, beau-frère de Marie-Thérèse
BOUVIER, membre du Foyer de Châteauneuf
- Henriette GRAILLAT, Mme PONCET,
mère de Raymond, Jean, Bernard
et Marie-Josèphe, anciens élèves
- Mme BROSSE, épouse de Jean-Marie,
mère d’Adeline, anciens élèves
- M. DUCHAMP, mari de Madeleine LAFUMA (†),
ancienne élève
- M. Joseph TOUTA, père du père Apollinaire TOUTA
qui prépare un second Foyer au Congo-Brazza
- Frère Aimé Sylvain RANDRIATIANA, frère de
Clémentine RASOANIRINA, membre du Foyer
d’Antsirabe, à Madagascar
- M. ENANHOULI, père d’Agnès,
membre du Foyer de Kotobi, en Côte d’Ivoire
L’équipe de l’Alouette vous adresse tous ses meilleurs vœux
pour l’année 2007 qu’elle confie dans la prière à Notre-Dame du Foyer
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