Ordinations sacerdotale et diaconales – 28 juin 2009

ORDINATION DIACONALE EN VUE DU SACERDOCE
DE ANTOINE NGUYEN QUANG TRUNG
ET ORDINATIONS SACERDOTALES DE
GAËL BENEAT, JACQUES NOAH-BIKOE,
MARC-OLIVIER DE VAUGIRAUD
LE 28 JUIN 2009
A LA CATHEDRALE SAINT LOUIS DE VERSAILLES.
Antoine, tu viens d’achever tes études en vue du sacerdoce commencées il y a bien longtemps
dans ton pays, le Vietnam. Quand ton évêque m’a demandé de veiller à prendre en charge ta
formation, jusqu’au moment où tu pourrais retourner dans ton pays, il ne savait pas quand cela
pourrait se réaliser. Il est très vraisemblable que tu pourras être ordonné prêtre dans ton pays
pour y exercer le ministère. Nous espérons avec toi que cela puisse avoir lieu l’an prochain.
C’est pourquoi je vais d’abord, avec grande joie et à la demande de ton évêque, t’ordonner
diacre en vue du sacerdoce pour le service de ton diocèse.
Je suis plein de reconnaissance envers Dieu qui t’a donné la persévérance, la patience et le
courage d’être docile à l’appel de Dieu et de le suivre là où il t’a conduit, sans te laisser
rebuter par les différences de langue et de culture. Reconnaissant aussi à ton évêque qui nous
a offert ainsi de poursuivre les liens tissés avec tes aînés prêtres du diocèse originaires du
Vietnam.
Gaël, Jacques et Marc Olivier, je vous ordonnerai bientôt prêtres pour le service de notre
diocèse. L’un d’entre vous, né comme vous en France, est aussi un fils du Cameroun. Je
bénis encore le Seigneur qui nous donne de nouveaux serviteurs de l’Evangile pour le peuple
chrétien dont nous avons pu, encore récemment à Jambville, remarquer la diversité.
Nous venons d’entendre la Parole du Dieu vivant. Elle nous éclaire sur l’évènement de grâce
que nous sommes en train de vivre.
Regardons d’abord Pierre et Jean : ils font un geste et s’expriment comme les apôtres qu’ils
sont, choisis pour servir l’œuvre du Christ. Au fond, l’œuvre de Dieu peut se résumer en ceci :
il s’agit de relever l’homme. La guérison que rapporte les Actes le signifie : cet homme qui
autrefois mendiait marche désormais, bondit et loue Dieu. Et aussi, ne l’oublions pas : il
entre avec les apôtres, avec l’Eglise, dans le Temple dont l’accès lui était jusque là
impossible. Vous avez raison de vous mettre assez spontanément du côté des apôtres, puisque
vous allez devenir les collaborateurs d’un successeur des apôtres. Mais n’oubliez jamais que
vous-même avez été comme cet homme pour pouvoir mieux à votre tour être les serviteurs de
celui qui « guérit et relève », comme le dit le rituel de l’onction des malades.
L’apôtre Paul, dont nous avons pu scruter avec beaucoup de joie la prédication tout au long
de cette année, est devenu pour nous un compagnon plus proche qu’il ne l’était jusqu’ici.
Nous n’avions pas peur de lui comme ce fut le cas de ses contemporains chrétiens au début de
sa prédication, quand ils voyaient en lui un persécuteur. Mais ses épîtres pouvaient paraître
difficiles à comprendre, et sa personnalité si forte ! Nous avions besoin de le découvrir
comme le père et le frère, et comme celui qui ne peut séparer l’amour qu’il a pour le Christ
de l’amour qu’il a pour l’Eglise.
Ce que nous entendons de lui en ce jour de sa fête, c’est qu’il a reçu la mission de servir de
canal à la révélation, à l’ »apocalyse » du mystère de l’amour de Dieu : Celui qui était caché
est offert ; Celui qui était attendu vient ; celui qui est la vérité vient naître d’une vraie
naissance d’homme et vient mourir avec et pour nous vraiment. Il est vraiment ressuscité. Il
est le vivant et encore : l’adorer c’est aimer ses frères…
Quant aux « suis moi » que Jésus dit à Pierre, ces « suis moi » vous sont dits à vous aussi : je
n’ai pas à vous expliquer ou à vous prédire ce que sera votre ministère demain, je n’ai pas à
vous assurer qu’il sera confortable ni compris par le monde, j’ai à vous assurer et à vous
répéter ce que dit Jésus : le seul programme c’est la suite du Seigneur en ses mystères, et donc
aussi en sa passion.
C’est sans doute un des points majeurs que Benoît XVI veut souligner en cette année du
sacerdoce dans la lettre qu’il vient d’adresser aux prêtres en la fête du Sacré Cœur et où il en
résume ainsi l’objectif : « l’année sacerdotale veut contribuer à promouvoir un engagement
de renouveau intérieur de tous les prêtres afin de rendre plus incisif et plus vigoureux leur
témoignage évangélique dans le monde d’aujourd’hui ». Il insiste particulièrement sur la
façon dont le prêtre est appelé à vivre les vertus évangéliques pour y entraîner le peuple
chrétien, sur l’esprit de communion du prêtre et avec les laïcs et avec l’Evêque. Vous
commencerez dès maintenant, c’est heureux, à en faire l’expérience, avec le Synode
diocésain.
Au jour de la solennité du sacré Cœur, tandis que le Pape inaugurait cette année à saint Pierre,
nous commencions l’année par une veillée de prière à la maison saint Jean Baptiste. D’autres
initiatives ponctueront l’année. Le peuple chrétien qui est tout entier peuple de prêtres, de
prophètes et de rois, priera pour que les prêtres soient saints. Qu’est-ce que cela veut dire ?
Cela veut dire demander des prêtres qui ressemblent au Christ et fassent penser à Lui : à la
fois de vrais actifs, et de vrais contemplatifs, profondément humains et profondément unis à
Celui qui les envoie. Le Peuple de Dieu demandera au Seigneur que les appels soient
entendus avec générosité et accompagnés avec sagesse et vrai respect des libertés : il ne s’agit
pas de recruter, mais de servir la grâce de Dieu, de la respecter, et d’être à sa disposition pour
qu’elle porte du fruit.
Je ne puis terminer ces quelques mots sans remercier vos formateurs : vos parents et vos amis
d’abord, ceux qui vous ont conduit à entrer au Séminaire et à l’année spirituelle qui en est le
porche ; mais aussi tous ceux qui au Séminaire ont eu et la joie et aussi le labeur de servir la
grâce de votre vocation.
Et maintenant, prions la Vierge Marie, Pierre et Paul, saint Louis et tous les saints, eux qui se
réjouissent avec nous des dons que le Seigneur fait à Son Eglise pour le monde. ▪
+Eric AUMONIER, Evêque de Versailles pour les Yvelines
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