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 Discours de Madame la Présidente de L’Alliance 7 à l’Assemblée Générale de L’Alliance 7 et de ses syndicats –
2 juin 2016
Mesdames, Messieurs les représentants des administrations,
Mesdames, Messieurs les représentants des fédérations professionnelles,
Mesdames, Messieurs les administrateurs,
Chers adhérentes et adhérents de L’Alliance 7,
A vous voir tous ici ce matin je tiens à vous faire part de mon plaisir et de mon honneur d’avoir été élue
Présidente de notre fédération. Je suis très fière de pouvoir représenter les produits fabriqués par de si belles
entreprises, du grand groupe à la PME, et d’entreprises présentes sur tout le territoire national.
Vous pouvez compter sur moi pour vous représenter avec engagement et conviction.
Dans nos professions, aucune entreprise ne peut réussir si l’image de nos catégories – celles du chocolat, de la
confiserie, du café, des biscuits, des gâteaux – si notre réputation est mise à mal.
Le succès individuel ne peut perdurer sans une image collective favorable, encore moins sans une réglementation
qui évite les contraintes et permette le développement des catégories.
C’est là tout le rôle des syndicats et de la Fédération : la défense des intérêts catégoriels. En 2016, défendre les
intérêts catégoriels constitue une réponse face à l’enjeu de la confiance dans une société de défiance
Nous le voyons bien au quotidien, nous vivons un étrange paradoxe. Par leurs actes d’achat, les consommateurs
nous font part de leur attachement à nos produits, aux traditions comme aux nouveautés.
Et dans le même temps, nous constatons cette défiance sociétale qui progresse, avec chaque semaine son lot
de reportages à charge des média, ou les interpellations des associations de consommateurs ou des ONG.
Et cette défiance qui progresse, c’est à nous d’y répondre individuellement et collectivement.
Pas pour nous en plaindre, mais pour répondre aux attentes du consommateur.
Je crois que c’est là que notre fédération doit jouer un rôle essentiel :

Œuvrer collectivement à préserver la bonne image de nos catégories ;

sensibiliser les écosystèmes aux problématiques auxquelles nous devons faire face ;

assumer de dialoguer et de prendre des engagements vis-à-vis de la société civile.
Parce que nous sommes tous individuellement plus forts quand collectivement nous respectons les règles de bonnes
pratiques, les codes d’usages, les engagements que nous prenons.
Parce que nous sommes tous individuellement plus forts quand nous ouvrons nos sites de productions aux consommateurs.
Parce que nous sommes tous individuellement plus forts quand collectivement nous prenons à bras le corps les
problématiques que la société nous renvoie.

C’est par exemple ce que nous avons fait sur l’huile de palme en étant co-fondateur de l’Alliance
Française pour l’huile de palme durable ;

c’est ce que nous avons également fait sur l’acrylamide en développant des bonnes pratiques ;

c’est ce que nous devons faire demain en travaillant sur les sujets environnementaux ou de santé.
1 9, bd Malesherbes 75008 PARIS • Tél. +33(0) 1 44 77 85 85 • Fax +33(0) 1 42 61 95 34 • E‐mail [email protected] • Site www.alliance7.com
L’Alliance des Syndicats de la Chocolaterie, de la Confiserie, des Miels, des Biscuits et Gâteaux, des Desserts à Préparer ou Prêts à Consommer, des Céréales du Petit Déjeuner, de la Panification Croustillante et Moelleuse, des Apéritifs à Croquer, du Café et de la Nutrition Spécialisée (Alimentation Infantile, Diététique et Nutrition Clinique) Union intersyndicale régie par le Code du Travail ‐ Dépôt Légal N°18.258 Et j’ai une conviction
Nous avons tout à gagner à conduire ensemble le changement plutôt qu’à subir les crises.
Voilà les réflexions qui nous ont poussés à organiser cette table ronde sur « le capital réputation » ce matin. Je
tiens à remercier l’ensemble de nos intervenants : merci à Madame Becker, Messieurs Cimelière et Orenga pour
votre disponibilité et les éclairages que vous allez nous apporter. Permettez-moi également de remercier
Florence Pradier et l’ensemble de ses équipes pour leur professionnalisme, leur dévouement au quotidien et
l’implication qu’ils ont mis à la réussite de cette journée.
Je voudrais aussi vous faire part de l’immense honneur que nous fait Monsieur Cédric Villani par sa présence
aujourd’hui. On me dit que c’est grâce au plaisir que vous apportent les confiseries que nous avons la joie de
pouvoir vous accueillir. C’est le plus beau compliment que vous puissiez nous faire. Nous croyons beaucoup à
L’Alliance 7 à la pertinence d’en appeler aux lumières d’un intellectuel, pour qu’il nous aide à faire ce pas de
côté qui permette de regarder un problème sous un autre angle. Monsieur Villani, merci pour votre présence
parmi nous.
*
En effet, nous avons à prendre particulièrement soin de notre réputation et de l’image de nos marques collectives
car en matière d’alimentation nous vivons dans un pays à nul autre pareil.
Nos entreprises ont tout pour réussir :

Une main-d’œuvre qualifiée, des produits traditionnels.

Une agriculture d’exception qui nous fournit en matière première.

Une culture culinaire où le plaisir et le partage sont les mots d’ordres.
Des temps de consommation de partage comme l’apéritif ou le café qui rappellent à quel point nos produits
accompagnent ces rituels qui rythment nos vies.
Ce sont des expériences humaines autant que gustatives.

Une culture littéraire, picturale, cinématographique, où tant de nos produits ont leur place, de la madeleine de
Proust à la femme chocolat d’Olivia Ruiz.
Et pourtant, malgré tous ces point d’accroches qui font que nous avons tout pour réussir en France, mais aussi
à travers le monde, force est de constater que notre industrie décroche.

En dix ans, le déficit commercial de la France sur les produits de L’Alliance 7 a doublé.

Nos industries subissent de plein fouet cette guerre des prix que mène la grande distribution, et que
favorise la loi.
C’est difficile d’innover quand on ne peut plus investir.
C’est difficile de partir à la conquête de nouveaux marchés à l’export quand on n’a plus de marge.
Quand le contexte est difficile notre rôle, le rôle du chef d’entreprise est de faire des choix audacieux qui
permettront de renouer avec le succès et de consacrer toute son énergie à ce qui fait le sens de notre métier :
innover, investir, croître.
Vous le savez : notre Fédération rend aujourd’hui publique son cahier des solutions que nous souhaitons
adresser à l’ensemble des responsables politiques.
2 9, bd Malesherbes 75008 PARIS • Tél. +33(0) 1 44 77 85 85 • Fax +33(0) 1 42 61 95 34 • E‐mail [email protected] • Site www.alliance7.com
L’Alliance des Syndicats de la Chocolaterie, de la Confiserie, des Miels, des Biscuits et Gâteaux, des Desserts à Préparer ou Prêts à Consommer, des Céréales du Petit Déjeuner, de la Panification Croustillante et Moelleuse, des Apéritifs à Croquer, du Café et de la Nutrition Spécialisée (Alimentation Infantile, Diététique et Nutrition Clinique) Union intersyndicale régie par le Code du Travail ‐ Dépôt Légal N°18.258 Nous voulons leur faire passer un message simple :
si vous souhaitez que les petites entreprises grandissent, que les grands groupes maintiennent et relocalisent
des sites de production en France, nous vous demandons simplement d’arrêter de faire souffler les vents
contraires.

Vouloir imposer un étiquetage nutritionnel dénigrant et simpliste sur nos catégories de produit, c’est un
vent contraire.

Faire disparaître une réglementation européenne sur les laits de croissance qui faisait la réputation de
ces produits à travers le monde, c’est un vent contraire.

Introduire une nouvelle taxe sur l’huile de palme en bafouant l’engagement du « zéro nouvelle taxe »,
et en ignorant les efforts des entreprises c’est un vent contraire.

Imposer des nouvelles mentions sur les emballages au-delà de ce qui est exigé par la réglementation
européenne c’est un vent contraire.

Maintenir une TVA de produits de luxe sur la confiserie ou le chocolat au lait c’est un vent contraire.

Mettre à mal le marché commun avec des règles nationales, imposer un étiquetage de l’origine, retarder
la libéralisation du marché du sucre ce sont des vents contraires.
Les solutions que nous proposons visent à lever les contraintes, à établir un environnement clément pour le
développement de nos entreprises.
Nous en avons besoin.
Je le dis, dans ce temps politique qui s’ouvre à nous, nous devons faire preuve d’audace et d’optimisme.
Audace car personne d’autre que nous-même ne viendra porter la voix de nos entreprises.
J’en appelle donc à chacun d’entre vous. Ouvrez vos fabriques, invitez vos élus. Je suis convaincue que chaque
chef d’entreprise est un leader d’opinion, et qu’il est aussi sur son territoire le porte-voix de nos sujets collectifs.
Saisissez-vous de ce cahier de solutions, faites-le connaître, recevez les candidats et parlez-leur de guerre de
prix et d’affichage nutritionnel ; du besoin d’une administration bienveillante et d’un ministère de
l’agroalimentaire de plein exercice.
Optimisme car malgré les derniers blocages, on sent bien que le regard sur l’entreprise est en train de changer
dans notre pays. Du CICE du Président Hollande au programme des principaux candidats de la Droite, tous
semblent enfin comprendre le besoin d’alléger les charges qui pèsent sur nos entreprises. La loi El Khomri est
beaucoup moins ambitieuse que nous pouvions l’espérer, mais elle est un pas, même modeste, dans la bonne
direction.
Cette loi en faisant prévaloir l’accord d’entreprise sur l’accord de branche va appeler un nécessaire
repositionnement des branches. Nos branches bougent et évoluent. C’est une bonne chose. Mais je veux aussi
vous faire part, notamment comme chef d’entreprise de PME, que nous aurons toujours besoin d’un cadre
collectif, d’une branche solide sur laquelle s’appuyer.
Je tiens ici à saluer le remarquable travail du pôle social de L’Alliance 7, qui offre un service indispensable à
chacune de nos entreprises et qui nous permet d’avoir des relations sociales apaisées dans nos entreprises.
*
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
Se soucier de nos marques collectives dans une société de défiance.

Œuvrer à la mise en place d’un cadre propice aux développements de nos entreprises.

Faire entendre en appui de ce que fait l’Ania que nous subissons la guerre des prix et qu’il est
temps de trouver des solutions.

Prendre notre part dans le nouveau contexte de négociations sociales qui se dessine.
Nous devons être une fédération agile, capable de travailler en synergie les uns avec les autres, en France
comme en Europe, tout en n’hésitant pas, dès que cela s’impose, à prendre le leadership et faire avancer les
sujets.
Si nous faisons tout cela, si nous nous donnons les moyens d’atteindre nos ambitions, alors je ne doute pas :

que nous retrouvions la croissance,

que nous rétablissions la balance commerciale de nos professions

et que les Français soient à nouveau fiers de nos métiers et trouvent plaisir à consommer ce que nous
avons fabriqué.
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