L`OR DU RHIN

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L`OR DU RHIN
2009/Stage paf/ richesses minières d’Alsace
L’OR DU RHIN
La Suisse est un pays riche en mines pauvres !
Dans le Sud, vers 1890 on a pu croire à « une nouvelle Californie au
Tessin ». L'exploitation aurifère industrielle a toutefois cessé en 1897.
Tous les cours d'eau entourant le Lac Léman ont aussi été fouillés.
La région de Disentis, vallée supérieure du Rhin (Canton des
Grisons) est riche en minéraux. Les gisements d'or de Disentis sont
connus depuis 1672.
En 1990, on a redécouvert une région aurifère de 30 km2 dans le
secteur de Disentis.
La plus grande pépite d'or suisse (123 g) y a été trouvée en 1997
mais déjà, une pépite de 48,77g en 1996 et une autre de 20 g avaient
été découvertes.
Les « filons d'or » de Disentis se trouvent à l'état de minerai
microscopique dans l'ardoise.
La teneur en or des sédiments du Rhin est comprise entre 0,7 et 3 g par
tonne.
D'après l'or de H Sulberg, ed Mondo
Carte ci contre : http://www.goldwaschen.ch/goldkart.gif
Doc 1 : veine de quartz, http://www.uqac.ca/redist/recherche/lapoin_i/or_lingo_big.jpg
Doc 2 : galet aurifère, Coll. Musée de Minéralogie - photo Constant Schohn
Doc 3 : paillettes d'or, http://www.orpaillage.fr/frames.html
L'extraction de l'or du Rhin remonte à une époque ancienne car on connait en 776, une charte où le droit de faire le lavage d'or est
accordé à un monastère. Il est probable que le Rhin faisait partie des rivières desquelles les gaulois extrayaient l'or (cité par Diodore de Sicile, au
1°s av JC).
Dans la vallée du Rhin moyen, c'est entre Bâle et Mannheim qu'il est le plus aurifère. L'or s'y rencontre sous forme de paillettes très minces, aux
contours arrondis dont le diamètre n'excède pas 1 mm.
La richesse en or est comprise entre 0,23 et 1 g par tonne de sédiments.
En pays de Bade, 366 kg d'or auraient été recueillis entre 1748 et 1874.
Les livraisons d'or auraient permis de frapper entre 1807 et 1841, 27987 ducats d'un poids moyen de 3,6 g.
En 1831, une des années les plus productives, on a récolté 12,523 kg d'or des deux cotés du Rhin.
L'origine de l'or alluvionnaire peut être rapporté à trois catégories : filons d'or, or engagé dans des roches massives magmatiques et amphibolites,
or disséminé dans des roches de type schistes. La forme en lamelles très minces de l'or du Rhin est un argument en faveur d'une origine en terrains
schisteux et quartzeux, ce qui correspond à la région de Disentis (Rhin antérieur).
On trouve aussi de l'or dans des cailloux de quartzite comme en témoigne le galet de quartzite aurifère découvert en 1849 dans le cours de l'Ill et
exposé au musée de minéralogie de Strasbourg.
L'or du Rhin proviendrait essentiellement du massif cristallin de l'Aar, affluent du Rhin qui s'y jette à Koblentz.
Lors de la formation de molasse par érosion des Alpes (-50Ma, Miocène), l'or y est stocké secondairement dans des conglomérats, grès et bancs
marneux (formation de molasse de Napf) puis emporté par le cours d'eau.
La fragmentation des galets et des graviers libère peu à peu de nouvelles quantités d'or. Le fleuve transporte des particules de taille de plus en plus
réduites dont la sédimentation est favorisée par le ralentissement du courant.
Au cours de la seconde moitié du 19°s, la correction du cours du Rhin entraina la suppression des méandres et l'accélération du courant,
défavorisant les atterrissements aurifères susceptibles d'exploitation.
D'après Daubrée, « Description géologique et minéralogique du Bas Rhin », 1852
D'après JL Hohl, « Le grand livre des minéraux d'Alsace » , ed La Nuée bleue, 2007

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