Nicolas Dupont-Aignan se tape l`affiche à Quincy-sous

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Nicolas Dupont-Aignan se tape l`affiche à Quincy-sous
Nicolas Dupont-Aignan se tape l’affiche à Quincy-sous-Sénart
Le Parisien |Nicolas Goinard|02 novembre 2016, 16h50|
On ne peut pas le louper. Le portrait de Nicolas Dupont-Aignan est omniprésent sur les panneaux
d’affichage et les murs de nombreuses communes depuis que le député-maire (DLF) d’Yerres s’est déclaré
candidat aux élections présidentielles. Ses militants ont organisé une intense campagne d’affichage, dans
l’ensemble de l’Hexagone et notamment en Essonne, qui n’est pas du goût de tous ses voisins.
« Nous nous trouvons confrontés, en raison d’un affichage sauvage, à une dégradation de notre
environnement local », a ainsi lancé Christian Chotard, conseiller municipal d’opposition (PS) de Quincysous-Sénart lors du dernier conseil municipal. Indiquant que « des affiches à l’effigie de Monsieur Nicolas
Dupont-Aignan » sont apposées « sur un panneau d’affichage non prévu à cet effet » de sa commune. Il
demande en conséquence que de nouveaux espaces d’affichage public soient installés en ville.
Le panneau en question est un espace où était visible le logo du magasin Franprix, rue de Boissy-SaintLéger. L’enseigne ayant été fermée plus d’un an, le panneau a été laissé en friche et des affiches diverses,
d’annonces de concerts notamment, y ont été placardées. Elles ont récemment été recouvertes par la tête
de Nicolas Dupont-Aignan, qui s’y trouve toujours. Le gérant du commerce, rouvert depuis peu, ne s’étant
pas encore penché sur la question.
« Une tempête dans un verre d’eau »
« C’est une tempête dans un verre d’eau, se défend Nicolas Dupont-Aignan. Il n’y a eu que deux affiches
placardées à Quincy. Madame le maire [NDLR : Christine Garnier (LR), qui n’a pas donné suite à nos appels]
m’en a fait part à l’oral. Elle-même trouvait que cela ne valait pas le coup de faire une lettre. Je ne fais
jamais d’affichage sauvage, c’est un procès d’intention. » Pourtant, ses affiches étaient encore récemment
visibles sur le fameux panneau installé dans un domaine privé.
Et d’autres maires se plaignent des virulents collages des militants de Debout la France. « Il y en dans
toute l’Essonne de ces affiches, se plaint Georges Tron, le maire (LR) de Draveil. On les décolle au fur et à
mesure. Dans Paris, il y en a partout. On se demande comment Nicolas Dupont-Aignan fait pour être
présent sur tous les murs. Pourtant, dans sa commune, il interdit tout affichage, les panneaux associatifs
sont sous verre. » Romain Colas, député maire (PS) de Boussy-Saint-Antoine est également vigilant, mais
sans s’inquiéter : « De mémoire, ce n’est arrivé qu’une seule fois d’avoir un problème d’affichage sauvage
avec Nicolas Dupont-Aignan, indique l’élu. Dans notre commune, nous avons ce qu’il faut pour
s’exprimer… »
L’affichage sauvage est puni de 750€ d’amende
Que ce soit pour une campagne politique ou annoncer un concert, la pose d’affiches dans l’espace public
est une pratique bien réglementée. En dehors traditionnels panneaux de campagne électorale, les partis
politiques peuvent s’épancher sur les panneaux d’expression libre prévus par les mairies. Lorsque les
collages sont faits en dehors de ces espaces définis par le code de l’environnement, on les qualifie d’«
affichage sauvage ». Les contrevenants encourent une amende maximale de 750 € et une suppression
immédiate des affiches.
Mais la surface totale minimum allouée à l’expression libre est elle aussi réglementée et varie en fonction
du nombre d’habitants de la commune. Ainsi, il est de 4 m² pour les villes de moins de 2000 habitants. Puis
2 m² sont ajoutés par tranche de 2000 habitants jusqu’à 10 000 habitants. Les maires peuvent aussi
autoriser l’affichage d’opinion et la publicité relative aux activités des associations sur les palissades d’un
chantier.