Stora Enso

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Stora Enso
Eco dossier
Stora Enso
Le papier d’ici
■ Une bande transporteuse de 300 m achemine les bobines de
papier depuis le département d’emballage jusqu’à l’entrepôt.
■ La longueur des bobines de papier varie de 60 centimètres à 3,3 mètres.
Vous avez lu le journal ce matin en prenant votre petit
déjeuner ? Il y a dès lors de grandes chances que le papier
sur lequel votre journal a été imprimé ait été fabriqué dans
la papeterie Stora Enso de Gand-Langerbrugge. Cette
année, les lignes de production ont débité plus de
500.000 bobines de papier pour journaux et revues, à
destination de toute l’Europe. Dans son propre entrepôt de
14.000 m2, les gigantesques bobines attendent patiemment
Marijke Vrijsen
d’être transformés en ‘support de lecture’.
Au moment de notre visite, le site de
Langerbrugge Mill (le nom officiel de l’usine à papier Stora Enso implantée dans la
zone portuaire gantoise) bourdonnait
encore d’activité. Quelques jours plus
tard, à la fin du mois de septembre, la
nouvelle ligne de production 4, représentant un investissement de 50 millions
d'euros, a été officiellement inaugurée en
présence du prince Philippe. Cette nouvelle ligne double d’un coup la capacité
de production de ce site : elle passe en
effet de 240.000 à 565.000 tonnes de
papier, réparties en 165.000 tonnes de
papier pour revue et 400.000 tonnes de
papier journal. Les journaux Het Laatste
Nieuws, Het Belang van Limburg, Le Soir
et Het Nieuwsblad sont notamment imprimés sur du papier de Stora Enso. Le
papier destiné aux revues est acheminé
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dans les imprimeries de toute l’Europe.
Cette papeterie tourne 24 heures sur 24,
sept jours par semaine. Le papier de Stora
Enso se compose de 20 à 40 % de vieux
papier recyclé. Le solde se compose de
TMP ou copeaux de bois, un produit dérivé des scieries. Le papier n’est dès lors
pas produit à partir d’arbres abattus.
Stora Enso dispose en réalité de deux entrepôts : d'une part, un entrepôt de 15.000 m2
dans lequel le vieux papier attend sa transformation en nouveau, et, d'autre part, l’entrepôt de 14.000 m2, abritant les bobines de
papier fini. C’est dans ce second entrepôt
que nous nous sommes rendus.
Température
Stora Enso a décidé de prendre ellemême en charge une grande partie du
stockage du papier. “La décision de ne
pas sous-traiter cette activité à des prestataires de services logistiques est délibérée”, affirme Johan De Beule, responsable
logistique et assistant "Finition" de la
ligne News. “Nous avons tendance, traditionnellement, à prendre nous-mêmes en
charge notre logistique. Le papier est un
produit délicat et nous disposons en
interne du savoir-faire et de l’expérience
nécessaires à son traitement.” Stora Enso
n’assure cependant pas la distribution du
papier.
L’entrepôt se compose de deux parties :
une ancienne partie de 8.000 m2
(construite en 1980 et en 1987) et une partie flambant neuve de 6.000 m2 (année de
construction : 2003). Ces deux entrepôts
sont reliés entre eux par le biais de deux
énormes portes. Le nouvel entrepôt dispose de deux quais de chargement spéciaux, grâce auxquels les camions peuvent entièrement pénétrer dans l’entrepôt. Un système d’aspiration permet
d’éviter l’entrée des gaz d’échappement
des camions dans l’entrepôt. Une ligne
ferroviaire traverse en outre la nouvelle
partie de l’entrepôt. L’objectif est de pouvoir, à terme, y accueillir directement des
wagons de chemin de fer.
Plusieurs dizaines de milliers de bobines
de papier sont stockés dans l’entrepôt de
Stora Enso, non pas sur des rayonnages,
mais gerbés les uns sur les autres, jus-
Stora Enso
le stockage en chiffres
Superficie
Hauteur disponible
Nombre de quais
de chargement
Charge du sol
Largeur des couloirs
14.000 m2
10 mètres
13
8 à 10 tonnes/m2
7 mètres
Moyens humains et
techniques
Personnel
de l’entrepôt
Matériel
roulant
9 chariots élévateurs
Linde (dont 5 avec
pinces à papier)
Nouvelle
construction
Logiciel /
WMS (SGE)
FR
■ Des chariots élévateurs spéciaux, équipés de pinces à rouleau, permettent d’éviter toute détérioration des bobines de papier lors de leur manutention.
qu’à une hauteur de sept mètres. La longueur et le poids des bobines varient, en
fonction de la demande du client, de
60 centimètres à 3,3 mètres et de
400 kilos à 5 tonnes. En raison précisément de ce poids, le sol peut supporter
une charge de 8 à 10 tonnes par mètre
carré.
Pinces à bobines
Contrairement au sentiment fréquemment répandu, les bobines de papier ne
sont pas stockées dans des conditions de
température spéciales. “Les trois principaux ennemis du papier sont la lumière,
l’humidité et les petites irrégularités, qui
peuvent causer de petites bosses.
L’emballage spécial des bobines protège
le papier. Des plaques en carton ondulé,
revêtues d’un film plastique, sont placées
sur les deux flancs”, explique De Beule.
“Le carton et le plastique protègent les
bobines contre l’humidité. Nous
déployons encore une protection en trois
couches, soit deux couches de papier
brun, recouvertes d’un film plastique.
L’emballage s’effectue de manière entièrement automatisée. Dès que l’emballage
est ouvert chez le client, certaines exigences de température doivent être respectées.” Depuis un incendie survenu en
1980, l’entrepôt à papier est équipé de
sprinklers.
Après la découpe sur mesure, l’emballage
et l’étiquetage, les bobines arrivent dans
l’entrepôt par le biais d’une bande transporteuse de 300 mètres. Elles sont ensuite triées par longueur et par poids grâce à
un ascenseur et à un système d’attente,
avant que le cariste ne les saisisse pour
les entreposer à leur place. Les chariots
élévateurs utilisés par Stora Enso sont
spécialement équipés pour la manutention du papier. Ils disposent en effet de
pinces spéciales, dans lesquelles le
papier est suspendu. “Ce système permet
de réduire la pression exercée sur les rouleaux”, précise Johan De Beule. “Les rouleaux doivent être parfaitement ronds. Ils
ne peuvent en aucune façon être ovales,
car cette forme est source de problèmes
dans les imprimeries. Les chariots équipés de pinces à rouleaux doubles peuvent
déplacer plusieurs bobines en une seule
opération, ce qui permet d’augmenter le
rendement.”
Depuis cinq ans déjà, le fonctionnement
de l’entrepôt à papier s’effectue sans …
papier. Le cariste reçoit en effet toutes ses
instructions de groupage, par RF, sur son
écran. “Jadis, deux personnes étaient
affectées à une cargaison”, affirme De
Beule. “Mais depuis la dernière restructuration, au cours de laquelle la RF a été
introduite, nous utilisons le principe ‘one
man, one load’.”
■
22 (effectif total de
Stora Enso
Langerbrugge : 450)
Willy Naessens
Optivision (Honeywell)
Optivision (Honeywell)
De la Papeterie de
Belgique à Stora Enso
L’histoire du site de Langerbrugge est
très mouvementée. Dès 1932, la Société
Générale a implanté à Langerbrugge sa
propre usine à papier, la ‘Papeterie de
Belgique’. La Flandre était, à cette
époque, un choix d’implantation assez
singulier pour une usine à papier, étant
donné que la plupart des producteurs de
papier se trouvaient en Scandinavie.
Cette situation s’expliquait par la
présence de bois de pin, qui était à
l’époque la matière première du papier.
La Générale disposait toutefois à
Langerbrugge d’une centrale électrique
et était à la recherche d’un client
important pour son électricité. Etant
donné que l’industrie papetière est une
grosse consommatrice d’énergie, le lien
était tout trouvé.
Les années quatre-vingt et nonante
furent marquées, pour cette entreprise,
par de multiples reprises et
restructurations. Dans les années quatrevingt, la Papeterie de Belgique passa
sous le contrôle de Feldmülle, avant
d’être reprise en 1992 par Stora
Feldmülle, le groupe suédois spécialisé
dans le papier. Stora fusionna en 1997
avec le groupe finlandais Enso,
spécialisé dans le papier. Stora Enso
dispose à l'heure actuelle de 100 usines
à papier dans le monde et occupe
45.000 personnes.
On the Web
www.storaenso.com
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