Efficacité génétique : la preuve par l`exemple chez Julien Fau
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Efficacité génétique : la preuve par l`exemple chez Julien Fau
6 L’UNION DU CANTAL - 21-24 DÉCEMBRE 2016 DANS LE CANTAL pEn bref PCAE - Un appel à candidature pour les projets de moins de 30 000 euros Un appel à candidature vient d’être lancé en Auvergne pour les investissements compris entre 10 000 et 30 000 € afin d’accompagner les projets de modernisation des exploitations agricoles dans les filières animales. Les investissements éligibles sont les suivants : - une construction neuve, - une extension d’un bâtiment existant, - l’aménagement d’un bâtiment existant (restructuration d’un atelier ou création de places de logement), - la rénovation d’un bâtiment existant pour améliorer la performance énergétique et/ou les conditions de travail, - l’acquisition d’équipements visant à améliorer la performance énergétique et/ou les conditions de travail. Les projets seront sélectionnés dans le cadre d’un appel à projet retenu selon une grille de sélection. Un projet est éligible s’il totalise au minimum sept points. Les subventions sont accordées pour un minimum de 10 000 € HT et maximum 30 000 € HT. Chaque exploitation peut déposer maximum quatre dossiers sur la période 2015-2020. Le taux d’aide de base est de 20 % qui peut être majoré maximum de 25 % (10 % JA, 10 % Montagne, 5 % ZD hors montagne, 10 % GIEE, 5 % autre structure collective, 10 % bio.) Les dossiers sont à retirer auprès de la DDT. APCMA - Christian Vabret élu premier vice-président Les présidents nouvellement élus aux chambres de métiers et de l’artisanat se sont réunis en assemblée générale constitutive le 13 décembre pour élire le président et les membres du bureau de l’APCMA (Assemblée permanente des chambres de métiers et de l’artisanat). Avec 94 % des suffrages, Bernard Stalter a été élu président de l’APCMA pour un mandat de cinq ans qu’il axera sur le développement économique des entreprises artisanales et la défense de leurs intérêts afin de consolider la place du secteur de l’artisanat dans l’économie et les territoires. Christian Vabret, président de la CMA du Cantal, a lui été élu premier vice-président. CCI - Fermeture des bureaux Les services de la CCI du Cantal et de son centre de formation le Campus, seront fermés au public du 26 décembre au 1er janvier. RACE SALERS L’élevage ytracois de 107 mères, qui mixte à bon escient insémination animale et monte naturelle, a accueilli une journée génétique de la race. Efficacité génétique : la preuve par l’exemple chez Julien Fau “J’ ai des vaches économiques, d’autres belles, ce que je souhaite c’est avoir plus de vaches économiques, après si elles sont belles, tant mieux !” Les ambitions pour son troupeau et le fil rouge génétique de Julien Fau, installé en 1999 à Lescudillier d’Ytrac, sont clairs : privilégier les qualités maternelles et donc la production laitière de ses salers, la facilité de vêlage, lui qui conduit seul un effectif 107 mères, et de la croissance pour les produits. “Je vise du broutard de 420 kg à dix mois et des vaches de 420 kg carcasse”, indique l’agriculteur - par ailleurs président du groupement des Éleveurs du pays vert - qui accueillait jeudi 15 décembre une journée génétique salers coorganisée par Bovins croissance, le herd-book salers, Altitude et UALC. “Pour certains animaux, je suis en bonne voie, l’objectif est atteint, pour d’autres pas encore”, poursuit-il, s’excusant presque de l’état de son troupeau au terme de cette année sèche. Un bon compromis IA-monte naturelle Elsa Pic, directrice de Bovins croissance qui suit l’élevage conduit en pur à 80 % et qui l’a choisi - entre autres - pour montrer les différents produits d’IA, est moins sévère : “Ses performances sont en amélioration depuis trois campagnes : 2015 a été une année exceptionnelle, 2016 est bonne avec une croissance moyenne de 1 150 g des mâles de la naissance à 210 jours et de 1 000 g pour les femelles. On atteint les objectifs avec une complémentation rationalisée et des quantités de concentré consommé dérisoires par rapport au poids des veaux.” Pour la technicienne, l’éleveur récolte les fruits du cumul génétique de la combinaison de la La matinée visait notamment à mettre en avant les différents produits de l’IA sur l’élevage Fau. sélection et d’un tri des animaux au sevrage : “Julien me demande de mettre en avant la croissance avec le PAT (poids âge type), on trie les mères qui nourrissent le mieux leur veau.” Ces taux de croissance s’accompagnent d’une très bonne efficience de la reproduction qui combine insémination animale (IA : 45 % cette année) et monte naturelle. Un bon compromis pour la responsable de Bovins croissance, à condition, comme le fait Julien Fau, d’allier surveillance et rigueur : “L’éleveur est vigilant sur les chaleurs et en même temps, il se met une date butoir pour les animaux mis à l’IA : tout ce qui tardif, c’est réforme directe. Les mères sont engraissées et le veau vendu à trois semaines, ou les deux sont engraissés en même temps. C’est très carré.” Sachant que l’éleveur fait échographier l’ensemble des femelles mises à la reproduction L’ÉLEVAGE FAU Diversité de produits dhérent du herd-book et du contrôle de performances (VA4), l’éleveur produit du broutard de 420 kg pour l’Italie, des veaux de 3 semaines croisés issus de vaches réformées, des velles d’un an pour la reproduction (entre 10 et 25 par an), des génisses grasses pures (420 kg) pour le label rouge salers et des filières qualité (Carrefour, A Monoprix, Géant) ainsi que pour la première fois cette année, des babynettes. Des animaux élevés sur 95 ha dont 3 de maïs et 3 de blé autoconsommés, 12 ha de prairies temporaires, le reste en naturelles. Julien Fau dispose d’un taureau charolais acheté en copropriété, et, tous les deux ans environ, il achète un taureau de station. L’IA est fléchée vers les génisses et les meilleures vaches, le taureau charolais est mis sur les moins bonnes femelles et les salers sur les retours de chaleur. “Les taureaux de station allient les garanties et l’assurance de performances, fait valoir l’agriculteur. Et puis, c’est aussi une façon de faire fonctionner le système collectif.” au 15 mars. Ce qui permet de concentrer les vêlages à 80 % sur deux mois et demi, d’août à mioctobre, et d’éliminer les animaux improductifs (une vache non productive coûte 1,5 € par jour, soit 500 € sur une année). Et d’afficher un intervalle vêlagevêlage de 388 jours en 2016. Depuis cette campagne, l’agriculteur ytracois s’est aussi lancé dans le vêlage à 2 ans avec un lot de cinq bêtes. “Ça demande certes de conduire un lot à part avec une complémentation un peu supérieure mais ça va permettre d’avoir un veau de plus dans la carrière des femelles”, analyse Elsa Pic. Et pour la campagne 2018, toutes les génisses de 14 mois faisant plus de 400 kg à la saillie sont inséminées en vêlage facile. La technicienne souligne en outre la parfaite maîtrise des charges d’alimentation avec une ration sèche foin, regain + enrubannage. Les vaches en lactation bénéficient à partir de janvier d’un peu d’ensilage de maïs, de céréales (autoconsommées) et correcteur azoté mais pour tous c’est régime 0 sel, 0 minéraux, 0 bolus. Les génisses, vaches et babynettes engraissées ont du foin, du regain et un peu d’aliment concentré (40 % blé, 20 % correcteur azoté et 40 % aliment complet du commerce). Les mâles sont complémentés en rationné, les plus lourds restent en bâtiment (tétée matin et soir + foin + 4 k/j de concentré maxi), les autres sont mis à l’herbe sans complémentation jusqu’au sevrage. Une maîtrise des charges payante Côté sanitaire, c’est une gestion ciblée que Julien Fau opère : les traitements antiparasitaires se font sur coprologie, les veaux sont vermifugés et vaccinés seulement contre la grippe, d’où des frais sanitaires réduits. Le bilan de production fait état de 35 tonnes de viande vive vendue à un prix moyen de 2,14 €/kg vif avec 32 % de viande finie. Comparé à un cas type du réseau de références bovins viande, Julien Fau affiche un peu moins de kilos de viande produite par UGB (319 kg/332 kg), mais deux bêtes accidentées ont pénalisé ses résultats. En revanche, ses performances sont meilleures sur tous les indicateurs de charges : 390 kg de concentrés par UGB contre 429 kg pour le cas type, un coût alimentaire de 0,31 €/kg vif (0,32 € cas type), des frais vétos réduits de moitié... et au final, une marge brute nettement plus élevée : 546 €/UGB contre 477 € pour le cas type. P. OLIVIERI IMPACT ÉCONOMIQUE DE LA GÉNÉTIQUE ■ Au-delà de l’exemple de Julien Fau, une étude conduite entre 2012 et 2015 par les Éleveurs du pays vert a permis de chiffrer les effets économiques de la génétique : le cumul de l’effet père et mère s’élève à + 39 kg/broutard, le poids carcasses des vaches de réforme finies est supérieur de 40 à 50 kg/tête, celui des génisses à cycle long de + 30 kg. Les “charges génétiques” sont évaluées à 25 €/vache (contrôles et inscription), le surcoût d’un taureau de station (1 000 à 2 000 €) est lui à amortir sur trois ans. Pour un élevage de 85 salers conduites en croisement partiel, le coût génétique atteint 4 305 € contre 5 224 € de produit génétique, soit un delta positif de 919 €. “Ça peut paraître peu mais actuellement, c’est pas loin d’un salaire mensuel d’un éleveur...”, glisse Elsa Pic, qui donne rendez-vous pour une prochaine journée génétique salers la première quinzaine de mars, dans le Nord-Cantal.