Un label pour la cuisine populaire française
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Un label pour la cuisine populaire française
14 JUIL 14 Quotidien OJD : 163692 Surface approx. (cm²) : 841 17 RUE DE LA NUEE BLEUE 67000 STRASBOURG - 03 88 21 55 00 Page 1/4 GASTRONOMIE A partir de demain, une étiquette « Fait maison » pour promouvoir la restauration traditionnelle Un label pour la cuisine populaire française Le savoir-faire des restaurateurs français sera valorise par un logo Fait maison qui distinguera des plats entièrement élaborés « surplace » à partir de « produits bruts ». Explications. Le fait maison pourra s'afficher dans les restaurants dès demain. PI IUTU JULIO puisez L e « fait maison » serait-il une déclinaison du made in France? En cuisine seulement. A partir de demam, les restaurateurs pourrent coller sur leur carte ou sur leur devanture le logo « fait mai- « fait maison » ? son». Il n'est pas tricolore et pour rés le fait mai représente une casserole sup- c.est un plat cuisine sur place à portant un toit de maison. dr de duits bmts _ (< Le ]a. £ l signifie " Ici, on cuisine " », f Qufi signifie e résume la secrétaire d'État au Commerce et à la Consommation, Carole Delga, pour qui « le logo permet de reconnaître un savoir-faire par rapport à une cuisine d'assemblage en donnant au consommateur une in- 107825a95fa01207725048644309c5411e290c5c91854ef RESTAURATEUR2 1472380400524/VSG/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur 14 JUIL 14 Quotidien OJD : 163692 Surface approx. (cm²) : 841 17 RUE DE LA NUEE BLEUE 67000 STRASBOURG - 03 88 21 55 00 Page 2/4 formation simple et fiable ». Il s'agit donc de réhabiliter une cuisine artisanale à la française de restaurant familial ou de brasserie du coin. « On n'est pas dans l'exigence des maîtres restaurateurs qui va bien au-delà en terme de service, de cadre, de critères culinaires », précise la secrétaire d'État. « Le consommateur aura la garantie qu'il y a du travail en cuisine et qu'on ne se contente pas de mettre au four des plats réchauffés. En termes d'emplois, et au moment où le gouvernement débloque des crédits pour l'apprentissage, c'est important ». Voilà pour la partie cuisine. i Qu'est ce qu'un produit brut ? Reste à définir le produit brut. Selon le texte, « c'est un produit alimentaire n'ayant subi aucune modification importante, y compris par chauffage, marinage, assemblage, ou une combinaison de ces procédés ». Le décret entre dans le détail (voir ci-dessous). Mais si une chaîne de fastfood se met aux produits frais ? « Les frites surgelées par exemple n'entrent pas dans ce décret. Celles des fast-food (surgelées, ndlr) ne pourront donc pas être considérées comme des frites fait maison, tout comme leurs sauces qui arrivent toutes prêtes ne seront pas considérées comme fait maison. Une sauce tomate toute prête ne pourra pas en- trer dans ce décret ». i Et les restaurateurs Les restaurateurs ont six mois pour se mettre en conformité s'ils le souhaitent. Les services de la direction de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) contrôleront si le label est justifié ou non. « Pas de normes supplémentaires, juste le respect dè la légalité pour ce qui est hygiène », souligne le ministère. Très interrogatifs sur le concept, satisfaits que le fastfood ne puisse rivaliser sur ce terrain, les restaurateurs vont scruter de près le décret. « II est temps de clarifier la situation : le client a besoin de savoir où il met les pieds, ce qu'il a dans son assiette, si son plat a été cuisine sur place par un cuisinier, et tout ça par souci de transparence », dit Hubert Jan, président de la branche restauration au sein de l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration. Reste maintenant au consommateur à s'habituer au logo. Et à faire vibrer la fibre patriote quand il va au restaurant. Car l'objectif est double, selon Carole Delga. « En zone touristique, c'est un atout, car les étrangers apprécient cette cuisine française populaire. Mais les familles françaises aiment aussi aller au restaurant pour manger du bien cuisine ». • REPERES Le fruit de la loi de consommation > Le fait maison est l'une des mesures de la loi du 17 mars 2014 relative à la consommation. L'article 7 de la loi définit le plat fait maison comme « un plat élaboré sur place à partir de produits bruts ». L'économie de la restauration I Selon l'Umih, principale organisation patronale de l'hôtellerie-restauration, la France compte 147 100 établissements pour une activité générant 42,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires. Le secteur emploie 531 DOO salariés. Huit Français sur 10 vont au moins une fois par mois au restaurant. Le snacking se mange bien > Concurrent du restaurant traditionnel, le marché de la restauration à service rapide ou de la vente au comptoir a poursuivi sa croissance en 2013, avec 7,236 milliards de repas pour un chiffre d'affaires dè 45,86 milliards d'euros. Ce segment représente aujourd'hui plus de la moitié des repas consommés hors domicile en France (52,05 %), selon le cabinet Gira conseil. Le nombre de repas pris hors domicile, dans un restaurant commercial, rapide et/ou servant à table, un restaurant collectif ou chez un traiteur, a progressé en 2013 de 0,35 % à 9,643 milliards d'unités, selon l'étude. 107825a95fa01207725048644309c5411e290c5c91854ef RESTAURATEUR2 1472380400524/VSG/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur 14 JUIL 14 Quotidien OJD : 163692 Surface approx. (cm²) : 841 17 RUE DE LA NUEE BLEUE 67000 STRASBOURG - 03 88 21 55 00 Page 3/4 CE QUI ENTRE DANS LE FAIT MAISON Peuvent entrer dans la composition d'un plat fait maison trois catégories de produits : - les produits bruts qui ont été réceptionnés par le professionnel épluchés - à l'exception des pommes de terre -, pelés, tranchés, coupés, découpés, hachés, nettoyés, désossés, dépouillés, décortiqués, taillés, moulus ou broyés ; mais aussi fumés, salés, réfrigérés, congelés, surgelés, ou encore conditionnés sous vide ; - les salaisons, saurisseries et charcuteries, à l'exception des terrines et des pâtés. Les fromages, les matières grasses alimentaires, la crème fraîche et le lait, le pain, les farines et les biscuits secs, les légumes et fruits secs et confits, les pâtes et les céréales ; - la choucroute crue et les abats blanchis, la levure, le sucre et la gélatine, les condiments, épices, aromates, concentrés, le chocolat, le café, les tisanes, thés et infusions, les sirops, vins, alcools et liqueurs, la pâte feuilletée crue, et, sous réserve d'en informer par écrit le consommateur, les fonds blancs, bruns et fumets. 80°/c des quelque 148 000 établissements répertoriés dans l'Hexagone travailleraient avec des produits industriels semi-élaborés ou finis, selon l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie, le principal syndicat des métiers de l'hôtellerie, partisan du label Fait maison. Maître restaurateur reste Les cuisiniers n'ont pas attendu qu'on leur serve le décret du fait maison pour concocter des plats de qualité. Depuis plusieurs années, ils peuvent accrocher à leur enseigne le titre de « maître restaurateur », créé en 2007 à l'initiative du ministère des PME, du Commerce et de l'Artisanat dans le cadre du contrat d'avenir pour la restauration. Objectif : attribuer une distinction officielle aux restaurateurs de métier, afin de reconnaître leurs compétences et valoriser leur professionnalisme. Tout un patrimoine cultu- rel culinaire français, une certaine haute idée de notre gastronomie nationale et de son savoir-faire inscrit au patrimoine culturel immatériel par l'Unesco depuis 2010 sont en jeu. Le titre dè « maître restaurateur » est décerné par l'État au travers des préfets, ll est contrôle par un organisme indépendant. Le cahier des charges pour devenir maître restaurateur fixe une trentaine de points, touchant aux produits servis à table, mais aussi aux relations avec les clients, aux aménagements, aux conditions d'hy- giène et à la sécurité de l'établissement. La cuisine faite sur place, les achats des charcuteries et salaisons auprès d'artisans ou de PME indépendantes, le non-recours à des plats préparés, l'usage de produits frais, la diversité des plats et leur renouvellement font partie de son cahier des charges. Le titre de maître restaurateur, démarche volontaire, valide les qualités professionnelles du chef et dè son établissement, ll concerne désormais 2 700 restaurants en France. • N. C. 107825a95fa01207725048644309c5411e290c5c91854ef RESTAURATEUR2 1472380400524/VSG/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur 14 JUIL 14 Quotidien OJD : 163692 Surface approx. (cm²) : 841 17 RUE DE LA NUEE BLEUE 67000 STRASBOURG - 03 88 21 55 00 Page 4/4 « Ce décret a le mérite de vouloir clarifier la situation et de mettre en avant le savoir-faire des cuisiniers. Et il ne faut pas faire d'amalgame : un produit brut surgelé qui n'a subi aucune modification n'est pas la même chose qu'un plat préparé surgelé » FRANCIS ATTRAZIC, PRESIDENT DE L'ASSOCIATION FRANÇAISE DES MAITRES RESTAURATEURS QUESTIONS A « Les cartes vont se resserrer sur des plats de qualité » Didier Chenet, President du Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs L'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie juge ce texte sur le fait maison insuffisant, vous le soutenez. Pourquoi ? Nous pensons que c'est imepremière étape, un premier pas positif qui va donnerplus de transparenceauconsommateuretplus de garantie de qualité Nouspensons que e'est aussi unebonnefaçon démettre en valeur les métiersdecuisineetdesalle Aveclefaitmaison,on saura qu'il u a un cuisinier dansl'établissement, avec un savoir-faire, en lien avec un serveur de salle quine se contente pas de distribuer des men us Les produits congelés pourront figurer dans un plat fait maison. Il n'y a pas tromperie sur la marchandise si les ingrédients ne sont pas que des produits frais ? On confondproduitscongelésetplatscuisinés II s'agira de produitsbrutsquinesontpas transformés, quin'ont don e pas été cuisines Lacongélation,c'estunmodede conservation, etmême les grands chefs l'utilisent,quandpar exemple ils cntf ait une bonnetouchede poissonsàlacriée Dès lors qu'il u a ajout, le produitn'est plus brut Le faitmaisonexclutdonclesfrites congelées, produit déjàtransformé, précuit Le consommateur va -t-il manger mieux ? Oui Lacarteoffriramoinsdechoix,mais l'offre vase resserrersur desplats de meilleure qualité Cela va amener les établissements èchanger leurmanièrede faire Nouspensonsque75%desrestaurantsvontse mettre aufaitmaison RECUEILLIPARNATHALIECHIFFLET 107825a95fa01207725048644309c5411e290c5c91854ef RESTAURATEUR2 1472380400524/VSG/OTO/2 Tous droits réservés à l'éditeur