Entreprendre ? Quelle aventure

Entreprendre ? Quelle aventure !
Le 16 novembre, le Groupe Sup de Co La Rochelle rassemblait trois (jeunes) figures de l’entreprenariat
et de l’aventure pour sa conférence-débat : Stéphane Frémond, Directeur du Festival du Film d’Aventure
et Fondateur de l’agence Maori, Evrard Wendenbaum, photographe, réalisateur et organisateur
d’expéditions, et Emmanuel Cotsoyannis, co-fondateur et Président du groupe Antilopes et des ses 3
marques, Les dîners d'Eloïse, Le 8 Valois, et Palais Royal le traiteur by Eloïse.
Quel est donc cet état d’esprit d’aventurier, aujourd’hui si prisé dans l’entreprise ? Etre entrepreneur,
c’est être un aventurier dans l’âme. Et être aventurier, c’est savoir se préparer aux grands challenges.
Les trois invités ont pu, chacun à leur manière, parler de cette flamme qui les anime : au cœur de la prise
de risques, la passion demeure le moteur de l’entreprenariat.
Les trois intervenants, à travers leurs parcours atypiques, sinueux, illustrent la double définition de
l’aventure. Elle représente ce qui se produit d’imprévu, d’inopiné, d’extraordinaire, mais, selon son sens
ancien, elle est également ce qui doit arriver à quelqu’un.
Evrard Wendenbaum, l’explorateur, avait toujours nourri le rêve d’être le premier à découvrir quelque
chose. A 23 ans, géologue de formation, il a le déclic devant une émission de télévision qui présente le
massif du Makay, à Madagascar : un lieu encore inexploré qui pourrait bien receler des espèces encore
inconnues. D’abord avec peu de moyens mais toujours avec la même envie, E. Wendenbaum organisera
trois expéditions successives au cœur de ce qu’il nomme « ce coffre-fort de la biodiversité ». En 2010,
l’aventure devient une véritable entreprise : un producteur lui propose de réaliser le 1er film documentaire
en 3D, acheté par la chaîne Canal +. Entre-temps, E. Wendenbaum crée l’association Naturevolution afin
d’œuvrer pour la préservation de la nature en France et à travers le monde.
Stéphane Frémond est un passionné de voyages et de sport. Après des études de géologie, il fait une
rencontre décisive : en 2004, on lui propose de participer à la création du Festival du Film d’Aventure de
La Rochelle. De cette expérience et des compétences acquises, naîtra l’agence événementielle Maori qu’il
fonde avec le rugbyman Pierre Venayre. Rien ne prédestinait pourtant S. Frémont à une carrière dans la
communication…
Emmanuel Cotsoyannis, fils d’hôteliers-restaurateurs installés à Madagascar (où il a vécu 18 ans)
devient consultant dans le milieu bancaire après de brillantes études. Mais au bout de quatre années de
doutes professionnels (« tous les jours, je me demandais ce que je faisais là »), il se tourne vers sa
passion, la gastronomie et lance la 1ère entreprise structurée de chefs à domicile. Quatre années plus tard,
il est à la tête du groupe Antilopes et de ses trois marques.
Quelles sont les valeurs communes illustrées par ces trois aventuriers entrepreneurs ? Quelles qualités et
compétences ont-ils mis en œuvre afin de concrétiser leur projet?
Tous trois évoquent la prise de risques nécessaire pour entreprendre leur aventure. Plus ou moins
importante, plus ou moins calculée, elle demeure le fondement de leur situation actuelle : pour vivre
l’aventure, il faut savoir se lancer !
Par ailleurs, leur motivation s’enracine dans l’envie forte de réaliser quelque chose dans leurs champs
de prédilection respectifs : E. Wendebaum vit son rêve d’explorateur, S. Frémond déploie ses activités
de communicant vers des univers qui lui sont chers (environnement, art contemporain…) tandis
qu’E. Cotsoyannis a complètement tourné le dos à son parcours universitaire pour revenir à ses premières
amours. Avec un succès croissant… Cependant, il souligne que l’entreprenariat se distingue du fait d’être
« entreprenant », voire aventurier. Certes, les deux termes présupposent de tendre vers un objectif. Mais
au-delà de l’envie, la création d’entreprise implique une vision stratégique, des compétences managériales
et d’organisation. « Mais cela s’apprend » ajoute-t-il avant de comparer son rôle de dirigeant à celui de
son ancien statut de capitaine de rugby : « Je n’étais pas capitaine parce que j’étais le meilleur joueur mais
parce que j’étais celui qui ne baissait jamais les bras. »
Ensuite, les trois invités ont abordé la concrétisation de leur passion en soulevant la question de la
liberté, si intimement liée au mot « aventure ». Selon S. Frémond, l’entreprise créée n’est plus synonyme
d’évasion et de totale indépendance, au contraire. Même E. Wendenbaum a pu mesurer, et regretter, à
quel point la pression des financeurs impactait son projet initial. Comme si le chemin parcouru par nos
trois entrepreneurs comptait davantage que l’objectif atteint. Ce serait donc les étapes qui jalonnent ce
parcours qui en feraient le sel et la qualité ; quitte à parfois subir des revers… « On peut faire un bon
match sans le gagner » résume E. Cotsoyannis à propos d’un récent échec de son groupe.
Néanmoins, dans les domaines de l’aventure et de l’entreprenariat, entretenir la flamme et continuer à
progresser passe indubitablement par la foi en des valeurs. S. Frémond évoque à ce sujet la volonté de
conserver la dimension et la qualité humaines du Festival du Film d’Aventure, malgré une fréquentation
en constante augmentation.
C’est justement sur le terrain des convictions et de l’engagement que les trois invités parlent d’une seule
et même voix. Tous trois adhérents ou soutenus par le Club 1% pour la planète*, projet mondial de
mécénat d’entreprise pour l’environnement, ils insistent sur la place primordiale de l’éthique dans leurs
activités. Développement durable, préservation de l’environnement… : impossible aujourd’hui de faire
vivre un projet sans prendre en compte ces problématiques et se positionner.
Aux étudiants qui leur demandent ensuite avec quels moyens financiers ils ont démarré, quelle utilité
revêtent les réseaux dans leurs activités, les trois invités de la conférence-débat livrent leurs conseils
avant de conclure sur un mot d’ordre : osez vous lancer dans l’aventure !
* http://www.onepercentfortheplanet.org/fr/
À propos du cycle « Des Entreprises et des Hommes,
ensemble pour entreprendre autrement »
"Entreprendre autrement" ce n’est pas uniquement donner du sens à l’initiative économique, c’est aussi explorer une
grande diversité d’expériences de "l’entreprise de soi" tant dans le sport, l’aventure, l’action culturelle que dans le
cadre de l’engagement associatif et citoyen. Pour éclairer cette vision, nous avons lancé avec nos partenaires le cycle de
conférences « Des Entreprises et des Hommes, ensemble pour entreprendre autrement ». Tout au long de l'année, ces
conférences prennent la forme de tables rondes lors desquelles nous faisons témoigner des acteurs engagés d’horizons,
de cultures et de parcours différents.
Programme des conférences à venir :
Entreprenariat et diversité, quelle diversité des modèles ?
» Mardi 6 décembre 2011 / 18h30-20h / au Groupe Sup de Co La Rochelle
Le printemps arabe, 1 an après
» Lundi 20 février 2012 / 18h30-20h / au Groupe Sup de Co La Rochelle
Pour plus d’informations ou pour vous inscrire, merci de contacter Aurélie Gaudin par téléphone au 05 16 19 62 64
ou par email : [email protected]