Sierre-Zinal ou l`humanisme sportif Entre - Crans

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Sierre-Zinal ou l`humanisme sportif Entre - Crans
Sierre-Zinal ou l’humanisme sportif
Entre participants à Sierre-Zinal, ceux qui se sont entraînés sur son parcours, les
spectateurs, au moins 300'000 personnes ont découvert le val d’Anniviers, ou le
Valais, pour nombre d’entre elles. Elles ont eu à cette occasion le loisir de découvrir
nos paysages, notre population, son dynamisme et son hospitalité. Sierre-Zinal a
bénéficié d’une très large audience dans la presse suisse et internationale. Pour la
40e édition de 2013, la RTS lui a consacré un direct de 3h30, une émission de 30
minutes diffusée deux fois (dans la série « Au cœur du sport »), une présence à
l’émission sportive du dimanche soir et plusieurs passages au Téléjournal. On
comprend ainsi que la Course des Cinq 4’000 soit devenue une composante
essentielle de notre tourisme.
Mais cette course s’est aussi voulue une aventure, une aventure à visage humain,
toute remplie d’impressions, d’émotions, de bonheur, de paysages, d’images
cocasses et souriantes ; une aventure au centre de laquelle se trouve l’Homme. Je
pense aux nombreux hommes et femmes qui ont noué des amitiés profondes à
l’occasion de Sierre-Zinal, à ceux qui ont découvert la course à pied ici dans nos
montagnes. Un humanisme sportif préside ainsi aux destinées de Sierre-Zinal, il ne
faut pas avoir peur des mots. Les qualificatifs qu’on lui adresse le plus souvent
« mythique », « légendaire » appartiennent bien au champ sémantique de
l’humanisme.
Plein de souvenirs personnels aussi puisque j’ai participé 38 fois, y compris à la
première édition. Je pense à la naissance soudaine de l’idée à l’automne de 1973,
alors qu’il n’y avait pas de vraie course à pied en montagne en Europe et que nous
n’avions aucune information sur ce qui existait ailleurs dans le monde. C’était un peu
comme une petite chandelle, difficile à allumer, qui vacillait sous la pression du vent,
toujours prête à s’éteindre et qui allait devenir ce phare qui éblouit tant de monde
aujourd’hui.
Je songe à mon émotion de ce 11 août 1974, juste après le départ, alors qu’il
neigeait jusqu’à Ponchette et que je me demandais comment cela allait se terminer,
avec les 1000 participants que nous avions déjà, je pense à l’apothéose de cette
journée où tout s’était bien déroulé, alors que personne parmi les organisateurs
n’avait la moindre expérience dans la gestion d’une pareille aventure. Je pense aussi
à tous ceux qui ont mis, bénévolement, leur temps au service de cette cause, pour le
plus grand plaisir de dizaines de milliers de personnes.
Les événements sportifs sont souvent éphémères, une grande explosion en un jour
précis, dont les retombées tendent rapidement vers zéro. A Sierre-Zinal, tout le
contraire, nous avons voulu et fait que cette épreuve, qui n’est pas une épreuve,
s’inscrive dans la durée. C’est ainsi que nous lui avons consacré deux livres (1984,
240 pages ; 2013, 280 pages et 500 photos), 3 films longs métrages professionnels
(1979, 2001, 2010), 4 expositions et concours photos, une dizaine de brochures.

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