Toujours plus belle, vue

Transcription

Toujours plus belle, vue
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LUNDI 17 OCTOBRE 2011
Notre opinion
Le dossier
L’AUTOMNE
SERA CHAUD
ET POURRI
A
encore au 16, rue de la Loi. Sa patience risque même d’être mise
à rude épreuve et on lui garantit
déjà quelques moments plus
que délicats, jusqu’à l’excès de
dramatisation.
Oui, cela va prendre encore plusieurs semaines et non, on ne va
pas non plus tenir l’échéance de
la fin octobre pour avoir un gouvernement. N’en déplaise à l’Europe, qui attend notre budget,
aux agences de notation qui
nous menacent des pires maux...
et au CD & V qui a répété, hier,
que cela ne devait plus traîner,
car la crise menace... Venant
d’un parti qui n’en avait cure
avant la scission de BHV, c’est
carrément l’hôpital qui se moque de la charité. Mais bon, ce
n’est pas la première fois que
l’ex-premier parti de Flandre se
perd dans ses déclarations...
Dans une interview à la presse
flamande, Wouter Beke a même
affirmé, samedi, qu’il aurait obtenu plus avec Bart De Wever à
la table des négociations. Si c’est
sa stratégie pour dévaloriser la
N-VA, cela va certainement porter ses fruits. De Wever en ricane
encore. Cela doit le frustrer de se
voir ainsi couper l’herbe sous les
pieds. Un footballeur ne prend
pas beaucoup de plaisir à pousser le ballon dans un but vide.
En attendant, aux clameurs du
stade pourraient se rajouter celles de la rue. Les prévisions météo des syndicats sont très claires: l’automne sera chaud... et
pourri.
l AFP
L’aménagement
du territoire,
ça vous regarde!
WALLONIE ET BRUXELLES 40 ANS D’EVOLUTION
Toujours plus belle,
vue du ciel
Votre journal
vous propose
de voyager
dans le temps
en survolant
votre région
Un patrimoine
exceptionnel... C’est ce
b
qui vient à l’esprit quand on
regarde la collection de
photos d’Alexandre Laurent.
Tout le territoire de la
fédération
Wallonie-Bruxelles
photographié à 40 ans
d’écart, sous les mêmes
angles. Émouvant et
instructif à la fois.
Didier Swysen
JOURNALISTE POLITIQUE
près un été pourri, un automne chaud ressemble
à une belle consolation.
Sauf que l’option semble
chaud... et pourri. En météo sociale et politique, tout est possible et il faut bien avouer que
l’on est gâté depuis quelques
jours, morosité garantie à tous
les étages. Les déboires de Dexia,
les décisions fatales aux travailleurs d’ArcelorMittal, les plans
calamiteux de la SNCB qui risquent de coûter leur train à
6.000 clients, les agences de notation qui survolent la Belgique
avec la (fausse) nonchalance de
vautours.
Bref, le casting parfait (et on en
oublie sans doute) pour entamer
des négociations budgétaires
qui obligent le futur gouvernement à trouver dix milliards dès
2012. La droite est prête, la gauche aussi. On nous reprochera
d’utiliser un vocabulaire guerrier, péché mignon des journalistes, mais même en se faisant violence (ah zut, encore raté...), le
mot d’ordre, de chaque côté de
l’échiquier politique, est quasiment militaire. Il n’est plus guère question que chacun fasse un
effort, comme l’autre fois, mais,
au nom de la défense de ses électeurs, que l’autre ravale sa douleur.
C’est dire aussi que l’on n’a pas
encore de gouvernement. Même
si, dans les coulisses des partis et
au sein des rédactions, on
“s’amuse” à vous concocter des
majorités, Elio Di Rupo n’est pas
SUDPRESSE TO
Tout part d’un déménagement... Lorsqu’il emménage
dans son nouveau studio photo, Alexandre Laurent retrouve
une armoire remplie de négatifs. C’est le travail de son père,
Les Laurent, père et fils, ont photographié une grande partie du territoire à 40 ans d’intervalle.
CES PHOTOS AÉRIENNES
CONSTITUENT UN
PATRIMOINE
EXCEPTIONNEL
photographe aérien avant lui,
qui a survolé tout le territoire
wallonetbruxelloisavecsonappareil photo pour le compte de
journaux ou d’entreprises. Au
total, 6.000 clichés. “ J’ai eu un
flash! ”, sourit-il aujourd’hui.
“ J’ai immédiatement pensé au
potentiel que ça représentait.
L’idée, c’était de photographier
les mêmes endroits, selon les
mêmes angles, et d’en faire un
bouquin. Trois bouquins, même: un pour Bruxelles, un pour
la Flandre et un pour la Wallonie.” Après quatre ans de travail, votre journal est en mesure de vous proposer de larges
extraits de ce travail colossal.
Dès aujourd’hui et dans les
jours qui viennent, vous allez
pouvoir survoler du doigt les
principales villes de votre région.Etcomparerlaversiondes
années 70 aux décors actuels.
Certains coins n’ont pas beaucoup changé. D’autres sont devenus complètement méconnaissables et souvent pour un
mieux.
La traversée du port de Hong Kong à la nage, une course classique plus que centenaire, a fait son grand retour dimanche
après 33 ans d’interdiction due à la pollution. Cette compétition née en 1906 a été interdite en 1978 suite à une forte détérioration de la qualité de l’eau et à l’essor toujours plus rapide du trafic maritime dans le port Victoria, entre l’île de
Hong Kong et la péninsule de Kowloon. L’événement a de
nouveau été autorisé pour répondre à la demande populaire.
Faut être motivé quand même...
En page 4, vous découvrirez le
premier extrait de cette opération “40 ans vus du ciel”, avec
par exemple la possibilité de
vousabonnerànotrequotidien
et de recevoir un tirage soigné
de la photo de votre choix,
“ avant ” et “ après ”, accompagnée d’un certificat d’authenticitéetsignéeparAlexandreLaurent.Vousaurezaussilapossibi-
# 10
MILLIONS
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ral Zur Hausen. Un jour, rdes vaccins pourraient pe
mettre de réduire les ris
%.
70
ques de
Densité de population
Chemins de fer
(personnes par km2)
(total) (km)
1970
1980
1990
2011
1970
1990
2000
2009
318,296
325,198
329,174
361,698
Population totale
1970
1980
1990
2009
2011*
9.638.000
9.847.000
9.967.400
10.788.760
10.952.221
488,0
16.66,4
17.26,7
17.63,3
3.978
3.479
3.471
3.578
1970
1980
1990
2000
2011*
Routes
(pour 1.000 hab.)
(réseau total km)
Chute de 21% en 39 ans
1970
8,3
1980
9,4
1990
8,0
2009
6,596
1990
2000
2011*
813 en Wal et 11,3 à BXL
866,8 en Wal et 11,3 à BXL
869 en Wal et 11,3 à BXL
Non autoroutier (Routes nationales et provinciales)
1971
1991
2001
2010
11.621
14.239
13.949
14.578
1.343.541
2.441.993
3.912.629
5.036.422
3.841.217
Lits d’hôpitaux
dont
dont
dont
dont
dont
dont
D.F.
ENTRETIEN:
7.680 en Wal et 216 à BXL
7.574 en Wal et 320 à BXL
7.583 en Wal et 320 à BXL
Alexandre Laurent
PHOTOGRAPHE AÉRIEN
Il suit les plans
de vol de son père
David Flament
JOURNALISTE
Lignes téléphoniques
Autoroutes (Longueur du réseau routier belge (en kilomètres)
1971
1991
2001
2010
autant dans cette opération,
c’estbien sûr parceque cesphotos ont une charge affective certaine. Mais parce qu’elles sont
révélatrices de nos habitudes
de vie au quotidien et de leur
évolution. Embarquez avec
nous pour un drôle de voyage
dans le temps... «
SURVOLEZ VOTRE DOMICILE
STATISTIQUES CE QUI A CHANGÉ EN 40 ANS
La baie de Hong Kong ouverte aux nageurs
lité de participer à un concours
pour un baptême de l’air original avec notre photographe. Et
en exclusivité, nous vous permettons également de réserver
le livre “ La Wallonie vue du
ciel”à paraîtrefin de l’année (le
livre sur Bruxelles est déjà paru).
Et si votre journal s’implique
138.876
148.215,703
155.658
Comment faites-vous pour faire
exactement les mêmes photos
que votre père, 40 ans plus tard?
Je travaille avec le même pilote
que lui. C’est déjà un atout. Je
repère beaucoup les lieux avant
de décoller, via Google map par
exemple. Et puis, une fois en vol,
on essaye de positionner l’avion
pour avoir exactement le même
cliché. Des repères peuvent nous
aider, comme le clocher d’une
église qui va s’inscrire dans la
perspective d’un toit ou d’une
fenêtre, par exemple.
À quelle altitude travaillez-vous
le plus souvent?
Entre 700 et 1.500 mètres et à
180 km/h. Les vues sont bien
identifiables et jamais à pic,
pour avoir la meilleure perspective. C’est parfois difficile, parce
queleciel aussia beaucoup changé en 40 ans. Les autorisations de
survol sont plus difficiles à obtenir. Puis il y a la pollution.
Quand on photographie Liège,
on voit très bien le nuage qui
vient du bassin de la Ruhr.
Est-ce que tout ne finit pas par se
ressembler, vu du ciel?
Non! Certainement pas. On voit
les animations sur les places, des
braderies, des géants. Je sais
qu’en bas, toutes les têtes se lèvent pour se demander pourquoi ce petit avion tourne huit,
neuf ou dix fois au-dessus du village.
Ça vous a pris plus de quatre ans.
Avec quel investissement?
C’est énorme. La location de
l’avion me coûtait tellement
cher au début que j’ai fini par
l’acheter. Je travaille avec un appareil Hasselblad de 39 millions
de pixels qui m’a coûté 32.000
euros à l’époque. Mais peu importe, je le fais parce que je gagne ma vie par ailleurs et que je
suis passionné.
Et que rêvez-vous de
photographier à l’avenir?
Les 27 pays européens. J’adorerais... «