BCE : la candidature de Jean-Claude TRICHET approuvée 15/09/03

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BCE : la candidature de Jean-Claude TRICHET approuvée 15/09/03
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BCE : la candidature de Jean-Claude TRICHET approuvée
Le peuple irakien devrait retrouver sa souveraineté dès que
possible
Fonds de solidarité : le Portugal demande 48,5 millions €
Contre la discrimination à l'égard des femmes en dehors du lieu de
travail
Le scrutin présidentiel au Rwanda entaché d'irrégularités
Message de détresse et d'espérance du Président du Bénin
Bruxelles, 11 septembre 2003
BCE : la candidature de Jean-Claude TRICHET approuvée
La commission des Affaires économiques et monétaires du PE a auditionné ce
jeudi M. Jean-Claude TRICHET, désigné à la présidence de la Banque centrale
européenne. Au terme de cette audition, les députés lui ont accordé une large
confiance : 20 voix pour, 2 contre et 4 abstentions. Cet assentiment doit encore
être entériné par la session plénière du PE le 23 septembre prochain.
Les deux voix contre étaient celles de MM. William ABITBOL (EDD, F) et Giorgos
KATIFORIS (PSE, Gr); les 4 abstentions émanaient de M. David MARTIN (PSE,
RU), M. Charles TANNOCK (PPE-DE, RU), M. Peter SKINNER (PSE, RU) et Mme
Theresa VILLIERS (PPE-DE, RU).
Au cours de l'audition, M. Trichet a été longuement interrogé sur la nécessité ou
non de revoir le Pacte de stabilité et de croissance, sur l'attitude à adopter à
l'égard des pays qui dépassent les 3% de déficit, sur l'impact social de la
politique monétaire, sur les différences de situation entre l'UE et les Etats-Unis et
sur la politique de communication de la BCE à qui certains députés reprochent un
manque de transparence.
Plaidoyer pour la rigueur et la confiance
Dans son exposé introductif, M. Trichet a souligné trois succès à mettre à l'actif
de la BCE après cinq ans d'existence: l'unification du marché monétaire en 1999,
le passage réussi aux billets et pièces en euros ainsi "qu'un troisième succès
considérable et un peu sous-estimé", à savoir la confiance et la crédibilité qu'a
pu conquérir l'institution. "La confiance est absolument essentielle. La confiance
de nos concitoyens est ce qui permet à cette monnaie d'être un bon instrument."
Il a qualifié le président sortant, M. Wim Duisenberg, de "grand chef d'équipe"
et, répondant d'avance aux craintes de dirigisme, il a mis en exergue "la sagesse
collégiale" de la BCE. Prévenant également les critiques sur la transparence, il a
souligné que, dès le début, la BCE avait répondu aux attentes du PE en termes
de transparence et d'accountability, et cela d'une manière sans précédent pour
une banque centrale.
Il a défendu aussi la politique monétaire menée et à laquelle il a participé luimême comme membre du Conseil des gouverneurs. Cette politique se traduit
aujourd'hui par un résultat optimal en termes de taux, ce qui allège le coût de la
main d'oeuvre et favorise la productivité. Pour lui, la stabilité des prix reste
l'objectif essentiel de la BCE et une condition préalable nécessaire, même si elle
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n'est pas suffisante, à la croissance et à la création d'emplois, car elle assied le
pouvoir d'achat des citoyens et suscite la confiance des épargnants. Mais cette
politique monétaire doit, selon lui, s'accompagner de réformes structurelles.
A propos de confiance, Mme Christa RANDZIO-PLATH (PSE, D), présidente de la
commission économique et monétaire, a ensuite rappelé à M. Trichet que la
présente audition visait aussi à vérifier la confiance envers la personne appelée à
diriger la BCE.
Faut-il revoir le Pacte de stabilité ?
M. Othmar KARAS (PPE-DE, A) et M. Robert GOEBBELS (PSE, L) ont axé leurs
interventions sur le Pacte de stabilité. "Vous venez d'un pays - ce n'est pas le
seul - qui ne respecte pas le Pacte de stabilité et de croissance. Quel est votre
sentiment ?" a demandé M. Karas. M. Trichet a répondu que tous les pays de la
zone euro s'étaient unanimement engagés à respecter ce Pacte et qu'il était de
leur devoir de le respecter. Selon lui, le non-respect par la France et d'autres
pays de la limite des 3% de déficit peut miner la confiance. Dans toute
économie, a-t-il expliqué, il existe un seuil à partir duquel les effets keynésiens
escomptés d'une hausse des dépenses publiques finissent par se traduire par une
perte de confiance et jouent en fin de compte contre la croissance. Il a rappelé
que la France s'était fixé la règle des 3% dès les années 1980 même si
aujourd'hui elle les dépasse.
M. Goebbels, se référant aux propos de certains commissaires européens, lui a
demandé si le moment n'était pas venu de faire un pacte encore plus intelligent
qui vise aussi à la croissance. M. Trichet a répondu que le Pacte actuel est un
pacte de stabilité et de croissance, réaffirmant plusieurs fois par la suite
l'équation selon laquelle la stabilité entraîne la confiance qui elle-même entraîne
la croissance. Selon M. Trichet, le Pacte est toujours unanimement approuvé par
les Etats membres dont aucun à ce jour n'a demandé d'en changer les règles. Le
respect des critères n'est pas, selon lui, une question d'ultra-orthodoxie mais de
confiance au regard des citoyens européens.
A Mme RANDZIO-PLATH, qui l'interrogeait sur son interprétation peut-être trop
restrictive du mandat de la BCE et des critères de Maastricht, M. Trichet a
répondu que tous les Etats y souscrivaient et a affirmé : "Les citoyens européens
aiment la stabilité des prix ! Cela ressort très clairement de toutes les enquêtes
que l'on peut mener." Les récentes précisions apportées par la BCE sur la
définition de l'inflation souhaitable (moins de 2% ou proche de 2%) ont, selon M.
Trichet, contribué à créer le meilleur environnement économique possible.
Préoccupations sociales
Plusieurs députés ont interrogé M. Trichet sur les conséquences sociales de la
politique monétaire actuellement menée et ont déploré, comme Mme Pervenche
BERES (PSE, F), le manque de dialogue entre l'Ecofin et la BCE, Ecofin où, selon
elle, les gouvernements ne coordonnent pas suffisamment leurs politiques
économiques. Mme Armonia BORDES (GUE-NGL, F) a estimé, quant à elle, que la
politique monétaire avait pour effet de tirer les politiques sociales vers le bas
tandis que M. Giorgios KATIFORIS (PSE, Gr) rappelait la période de stagflation
des années 1970 et 1980 et que le prix à payer pour réduire l'inflation avait été
d'environ 10 % de chômage. M. Trichet a rejeté cette dernière affirmation
comme étant une analyse trop simpliste de la politique macro-économique.
A Mme Beres, il a indiqué que le président de l'Ecofin, le commissaire en charge
de la politique économique et monétaire et la BCE étaient en contact tous les
quinze jours. "Les canaux de communication existent. Ce qui manque, c'est une
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mise en oeuvre hardie du programme de Lisbonne par lequel les Etats membres
se sont engagés à des réformes structurelles qui devraient soutenir la
croissance". A Mme Bordes, il a répondu que la politique de stabilité des prix va
dans le sens des intérêts des citoyens et notamment des plus démunis dont elle
préserve le pouvoir d'achat.
Interrogé à plusieurs reprises sur la différence des situations entre les Etats-Unis
et l'Union européenne, où l'on constate que l'endettement et le déficit américain
ne nuisent pas à la croissance, M. Trichet a expliqué le différentiel de croissance
par trois raisons : la démographie plus dynamique aux Etats-Unis, l'avance
américaine en matière de technologie et, par conséquent, en termes de
productivité, et la plus grande souplesse de l'ensemble des marchés, non
seulement des biens et des services mais aussi du travail. D'où, selon lui, la
nécessité de mettre en oeuvre rapidement les engagements de Lisbonne et non
d'imiter la politique budgétaire américaine. Enfin, quant au fonctionnement de
l'Ecofin et de l'Eurogroupe, M. Trichet a estimé que le cadre institutionnel actuel
n'est pas un obstacle réel à une politique économique plus concertée, même s'il
peut être amélioré.
Quelle transparence ?
M. Olle SCHMIDT (ELDR, S) a axé son intervention sur la transparence qui, selon
lui, n'est pas le fort de la BCE, et a déploré que M. Trichet envisageait de
poursuivre la même politique que son prédécesseur : "Nous voulons une autre
voie que celle-ci suivie par M. Duisenberg". M. Herman SCHMID (GUE-NGL, S) a
estimé, quant à lui, que les informations publiées étaient sélectives et a déploré
qu'un membre de la commission des Affaires économique et monétaire n'ait pu
avoir accès au budget de la BCE, M. Duisenberg en ayant fait une question de
principe.
M. Trichet a répondu que la BCE, en matière de transparence, faisait ce
qu'aucune autre banque centrale ne fait dans le monde. Il a estimé inopportune
la publication de tous les comptes rendus de réunions. Il a estimé que tous les
citoyens européens et les acteurs économiques étaient clairement informés de
ce que la BCE entend par stabilité des prix. A ceux qui considèrent que le
consensus sert surtout à masquer les divergences, il a expliqué que chacun des
membres du Conseil des gouverneurs pouvait avoir des arguments, que ceux-ci
s'échangeaient ouvertement et débouchaient généralement sur une "sagesse
collégiale". M. Werner LANGEN (PPE-DE, D) a tenu à faire savoir que d'autres
députés, comme lui-même, étaient favorables à la politique de communication
actuellement menée par la BCE.
Pour plus d’information :
André Riche - 32.2.284.09.92 ; e-mail : [email protected]
Paula Fernandez-Hervas - tél. 32.2.284.25.35; e-mail : [email protected]
Le peuple irakien devrait retrouver sa souveraineté dès
que possible
Le pouvoir politique et économique en Irak devrait être transféré aussi
rapidement que possible au peuple irakien et à ses représentants : tel est l'avis
exprimé mercredi par la commission des Affaires étrangères du PE. Les députés
ont aussi défendu l'idée de confier à l'ONU les revenus du pétrole irakien pour
financer la reconstruction du pays sous un mandat des Nations Unies. De plus,
ils suggèrent la création d'un Office des Nations Unies pour enquêter sur les
violations des droits de l'homme, sur les agissements du précédent régime aussi
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