la société-conseil en programme d`intéressement inc.

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la société-conseil en programme d`intéressement inc.
École des Hautes Études Commerciales de Montréal
LA SOCIÉTÉ-CONSEIL EN PROGRAMME
D'INTÉRESSEMENT INC.1
Barbara Martin, CFA, co-fondatrice de la Société Conseil en Programme d'Intéressement
Inc (SCPI), se prépare pour sa première rencontre avec un nouveau client potentiel, la
Société Générale de Technologie Inc. (SGT). La SCPI est un fournisseur d'une variété de
services aux entreprises qui offrent à leurs employés des régimes de retraite constitués en
tout ou en partie de participations différées aux bénéfices avec contribution définie.2 Le
vice-président de la SGT, Alfred Darwin, a demandé à Barbara de venir faire une
présentation au Comité de Placement de l'entreprise. Il désire savoir dans quelle mesure
la SCPI pourra dissiper la confusion causée par une décision récente de la SGT de ne plus
s'occuper directement de la gestion des actifs du fonds de retraite. Martin a décidé
d'illustrer la valeur ajoutée de ses services en présentant une étude de cas basé sur la
situation d'un employé de la SGT, Gordon Williams.
En se préparant pour sa présentation, Barbara a interviewé Williams afin d'avoir quelques
détails sur sa situation. Après cet interview, elle décide de comparer ses propres
recommandations avec les idées de Williams relatives à la politique de placement et à la
répartition d'actifs. Elle estime que cette façon de procéder lui permettra de mettre en
évidence les différences entre ses recommandations et les idées de l'employé afin
d'illustrer clairement les avantages des services qu'elle propose.
LA SOCIÉTÉ GÉNÉRALE DE TECHNOLOGIE
Fondée il y a exactement dix ans, la Société Générale de Technologie Inc. est une
entreprise rentable qui commence à raffiner les différentes facettes de son organisation.
Dans son effort de mieux répondre aux besoins de pension de son personnel dont
l'effectif ne cesse de croître, la compagnie a récemment décider de séparer les actifs du
fonds de retraite de ceux de la SGT, et d'abandonner l'approche des prestations définies
(versements d'annuités) jusqu'ici utilisée au profit de la création d'un portefeuille de fonds
de retraite et d'un portefeuille distinct pour le régime de participation différée aux
1
Ce cas est une traduction et une adaptation du cas "Profit-sharing advisory, Inc" présenté dans Cases in
Portfolio Management de Peavy J.W. et K. Sherrerd, publié par l'AIMR (Association for Investment
Management and Research), 1991. Il est utilisé à titre pédagogique dans le cadre du cours de Gestion de
portefeuille. La traduction et l'adaptation sont faites par Kodjovi Assoé et Minh Chau To.
2
Le régime à participation différée aux bénéfices est un régime enregistré au titre de la Loi de l'impôt sur le
revenu dans lequel l'employeur verse des contributions au compte de chaque adhérent pour des montants
qui varient en fonction des bénéfices de la société. La prestation à la retraite peut prendre la forme d'un
versement forfaitaire ou d'une pension.
bénéfices. La gestion du portefeuille du fonds de retraite sera confiée à plusieurs
gestionnaires institutionnels (conseillers en placement). Chaque employé participant au
régime de participation différée aux bénéfices devra décider lui-même de la répartition de
ses avoirs dans le régime parmi les cinq fonds communs de placement (fonds mutuels)
suivants:
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Fonds de croissance actions
Fonds d'actions ordinaires
Fonds d'obligations corporatives
Fonds d'actifs hypothécaires
Fonds du marché monétaire
Darwin supervise toutes les activités reliées à la planification, à l'élaboration de politique
et à la définition des objectifs dans la nouvelle structure de gestion du régime de retraite
et du régime de participation différée aux bénéfices. Il est très préoccupé par le fait que,
dans la nouvelle structure, il revient à chaque adhérant au régime de participation différée
aux bénéfices de procéder lui-même à la répartition et aux rebalancements périodiques de
sa part parmi les cinq fonds communs de placement. Il estime qu'il n'a pas assez de temps
pour conseiller efficacement chaque employé au sujet de la politique de placement et des
décisions d'allocation de portefeuille. Il s'inquiète également que certains employés ne
prennent de mauvaises décisions de répartition d'actifs qui pourraient compromettre leur
sécurité financière à la retraite.
PREMIÈRE PARTIE
LE CAS DE GORDON WILLIAMS
Gordon Williams est vice-président Recherche et Développement chez SGT Inc. Âgé de
39 ans, il est marié et père de trois enfants dont s'occupe actuellement et pour au moins
quelques années encore, à temps plein, son épouse. Les Williams sont propriétaires de
leur maison, épargnent sur une base régulière, sont en très bonne santé et ont une
assurance-vie adéquate. Ils évitent de s'endetter au delà du solde mensuel régulier de la
carte de crédit et de l'hypothèque de 80 000 $. La maison des Williams a actuellement
une valeur marchande de 120 000 $. Le solde actuelle du compte de Williams dans le
régime de retraite à participation différée aux bénéfices est de 130 000$ (la SGT ne
permet pas aux employés d'emprunter ou de retirer de l'argent à même ce compte). La
famille Williams dispose d'une épargne de 40 000$ dont 25 000 en certificat de dépôt
arrivant à échéance le mois prochain, 5 000$ dans un compte d'épargne à la banque et
10000 $ de placement dans des actions de la SGT.
Williams se propose de répartir également son compte de participation différée aux
bénéfices entre le fonds obligataire et le fonds de titres hypothécaires lorsque les
décisions d'allocation initiale seront prises au début du mois prochain. Il dit que sa femme
et lui même sont des gens qu'on peut classer dans la moyenne lorsqu'il s'agit de prendre
2
des risques. Williams a essayé d'identifier ses objectifs, contraintes et préférences. Il a
élaboré un état de sa politique de placement et établit la répartition de son portefeuille.
Ces informations se retrouve au Tableau 1.
Tableau 1
Plan de M. William pour son compte de partage de profit
Énoncé de politique de placement
Objectif de placement
Obtenir le rendement le plus élevé possible sans courir trop de risque.
Se protéger contre l'inflation, et faire un peu mieux si possible.
Contraintes de placement
• Horizon de placement: Je ne pense pas qu'on soit capable de prévoir réellement
pour plus d'un an. Par conséquent, un horizon temporel d'un an nous convient. Nous
investirons une année à la fois.
• Liquidité: Nous avons toujours gardé 5 000 $ dans un compte d'épargne pour faire
face à des situations d'urgence.
• Considérations fiscales: Taux marginal d'imposition de 40%. Ne pense pas que ce
taux pourrait baisser.
• Considérations réglementaires et légales: Ne voit aucun problème à ce niveau
• Situation et préférences spécifiques: Seulement ce que nous vous avons déjà dit sur
notre situation financière personnelle et notre attitude par rapport au risque.
Répartition d'actifs
Partager également les 130 000$ du compte de régime de participation aux bénéfices
entre les obligations domestiques et les titres hypothécaires afin d'avoir une exposition
moyenne au risque.
LA PRÉSENTATION DE BARBARA MARTIN
Barbara pense qu'elle peut proposer une meilleure politique de placement et une
meilleure répartition d'actif que celles élaborées par Williams lui même. Elle compte
utiliser des données historiques de rendement des marchés financiers pour bâtir une
présentation appropriée à la réunion à laquelle elle est conviée chez SGT.
3
DEUXIÈME PARTIE
La présentation de Barbara avait été fort bien appréciée. Darwin était confiant qu'elle est
bien en mesure de fournir des services de conseil de premier ordre dont la compagnie
avait besoin pour ses employés. Darwin avait donc retenu les services de Barbara et avait
encouragé chaque employé à assister aux rencontres d'information qu'elle organisait avec
chacun d'eux. Évidemment, Williams fut l'un des premiers employés à avoir participé à
ses séances.
Avec le passage du temps et plusieurs nouveaux développements, la situation de
Williams a beaucoup changé, et il commence à se demander si la répartition faite de son
avoir entre les fonds communs de placement était encore appropriée à sa situation. Suite à
la mort récente d'un de ses parents, il est devenu le bénéficiaire d'une fiducie qui pourrait
lui procurer 50 000$ de revenu imposable au cours de chacune des 25 prochaines années.
Après ce terme de 25 ans, les actifs en fiducie iront à un organisme de charité et Williams
n'y retirera plus aucun bénéfice. Williams compte continuer à travailler à la SGT et ne
voit aucun changement radical dans les objectifs de base de sa famille ni dans son mode
de vie, excepté bien sûr qu'il pourra plus aisément faire face aux coûts d'éducation de ses
enfants.
Barbara a accepté de rencontrer Williams vendredi prochain. En préparation à cette
rencontre, elle a repris le dossier de Williams. Qu'il est riche, s'exclamait-elle. En effet, ce
changement dans la situation de Williams devrait affecter sa politique de placement et la
répartition de son actif. Elle commence alors à mettre sur papier les changements qu'elle
considère nécessaires.
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