Coopération militaire : Royaume-Uni et France « ne peuvent plus
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Coopération militaire : Royaume-Uni et France « ne peuvent plus
2011 F B C A N N U A L D E F E N C E C O N F E R E N C E Ambassade de France, Londres, 31 mars 2011 Dr Claire Chick Defence Analyst, F ranco-British Council INTRODUC TION Le Franco-British Council (FBC), avec le VRXWLHQGHO¶Dmbassade de France à Londres, a organisé le 31 mars 2011 sa première conférence annuelle de défense. Suite à la signature des traités entre la France et le Royaume-Uni le 2 novembre 2010, et en vertu de son engagement à promouvoir la relation bilatérale, le FBC a SULVO¶LQLWLDWLYHGHUpXQLUVXUXQHEDVH annuelle, à compter de 2011, les acteurs clés de la défense en France et au Royaume-Uni DILQG¶HQWUHWHQLUOHGpEDWVXUODUHODQFHGHOD coopération en cours. 8QHWUHQWDLQHG¶LQYLWpVLVVXVGXPRQGH politique, militaire, industriel, de la recherche et des médias ont participé aux ateliers proposés. Le seFUpWDLUHG¶(WDW britannique aux forces armées, Nick Harvey, DSURQRQFpOHGLVFRXUVG¶RXYHUWXUH Le programme de la conférence, articulé G¶DSUqVOHVpYROXWLons consignées lors de nos récentes manifestations (cf en 2010), a proposé quatre pistes de réflexion: une SUHPLqUHVXUODILDELOLWpGHO¶LQGXVWULHHQWDQW que partenaire dans le développement des capacités; une deuxième sur la nature de la coopération, dimensionnée entre le cadre ELODWpUDOHWODSHUVSHFWLYHG¶RXYHUWXUHVXU O¶(XURSH XQHWURLVLqPHVXUO¶REMHFWLIGH O¶LQWHURSpUDELOLWpQRWDPPHQWjSDUWLUGHOD Force Expéditionnaire Commune Interarmées; et enfin une dernière sur la disposition des leaders à maintenir haut le seuil de la volonté politique. /¶LQWpUrWGHFHWWHUHQFRQWUHpWDLWGHSRUWHUXQ regard sur le vaste chantier de mise en route du partenariat franco-britannique. En croisant les approches sectorielles et QDWLRQDOHVO¶REMHWDpWpGHGpJager une grille GHOHFWXUHVXUOHVSHUVSHFWLYHVG¶DFTXLVG¶LFL à 2012. C I N Q M O IS A PR ES L A SI G N A T U R E D ES T R A I T ES D E L O N D R ES, L A F R A N C E E T L E R O Y A U M E-U N I SE D O N N E N T L ES M O Y E NS D E R E USSI R 1 /¶,QGXVWULHGHGpIHQVHXQHIRUFHGH proposition Le constat selon OHTXHOO¶KHXUHQ¶HVWSOXV aux débats théoriques mais à la méthode du ³ERWWRPXS´VXUOHGpYHORSSHPHQWGH capacités militaires, confirme la place FHQWUDOHGHO¶LQGXVWULHGHGpIHQVHGDQVOD relance du partenariat franco-britannique. /¶REMHFWLIHVWELHQ G¶optimiser les outils de sécurité de chacun dans un contexte économique en crise qui SULYLOpJLHO¶LQWHURSpUDELOLWp4XHOOHHVWOD réponse des industriels? Dans ce projet SROLWLTXHQRYDWHXULOVV¶HQJDJHQWjrWUH force de proposition. Etre actifs, fiables, afin G¶LPSDFWHUOHSURFHVVXVGHPLVHHQ application de la dépendance mutuelle ou ³OHDGHUVKLSSDUWDJp´/HXUVGLVFRXUV souligne en quoi la maîtrise des technologies industrielles apporte des solutions techniques à la performance des forces DUPpHVFDU³VDQVXne industrie de défense IRUWHRQQ¶DSDVGHIRUFHVDUPpHV SXLVVDQWHV´/HVDYRLU-faire francobritannique hérité de la coopération bilatérale des années 60 dans le domaine aéronautique, ou plus récemment dans la branche missilière est mis en avant comme argument de poids. Pour quel défi? Rationaliser, afin de préserver les capacités de défense, maîtriser les technologies et JDUDQWLUGHVJDLQVGHFRPSpWLWLYLWp,OV¶DJLUD de viser le partage en mobilisant les expertises, en faisant des choix de soustraitance, et en évitant les duplications. Les sujets sont nombreux car le traité couvre un spectre large dans le domaine capacitaire, et ce pour les trois composantes Terre, Air et Marine mais également l'espace. Côté nucléaire, la coopération exigera des compétences industrielles très particulières mais compatibles avec la spécificité française et britannique. Outre le soutien GHVIXWXUHVIORWWHVG¶DYLRQVGHWUDQVSRUW $0OHGpYHORSSHPHQWG¶pTXLSHPHQWV pour la prochaine génération de sous-marins, la rationalisation sera particulièrement mise jO¶pSUHXYHGDQVO¶LQGXVWULHPLVVLOLqUH QRWDPPHQWYLDO¶LQLWLDWLYH³2QH0%'$´La guerre des mines ouvrira la voie à une coopération innovante, et la R&T demeurera un secteur de rapprochement déterminant. La coopération bilatérale en matière de GURQHVDFHSHQGDQWIDLWO¶REMHWGHSOXVORQJV développements. Le MoU (Memorandum of Understanding) signé le 14 mars 2011 entre BAE Systems et Dassault sur « les modalités de coopération exclusive pour la préparation et la soumission d'une proposition commune de drone MALE » aux ministères de la défense français et britannique a été le point de départ de ce focus. /¶LQWHUYHQWLRQ du député français co-UpGDFWHXUG¶XQUDSSRUW G¶LQIRUPDWLRQVXUOHVGURQHVHQHW celles des deux industriels a nourri les échanges. Prévu entre 2015 et 2020, ils expliquent que ce projet permet à chaque SDUWHQDLUHG¶DSSRUWHUVRQH[SHUWLVH%$( fort de l'expérience du démonstrateur « Mantis » sur la cellule, et Dassault sur les systèmes et l'intégration systèmes), le travail en commun étant axé sur le partage des FRWVHWGHGpYHORSSHPHQW&¶HVWVHORQHX[ un exemple concret de la façon dont les Français et les Britanniques répondent au défi stratégique de leurs gouvernements, en conjuguant les excellences industrielles dans le domaine aéronautique: ³1RXVQRXV inscrivons fortement dans le cadre du traité puisque une ligne identifie très clairement OHVEHVRLQVHQWHUPHVGHGURQHV«Nous avons été et nous sommes force de SURSRVLWLRQ´ Une inLWLDWLYHTXLV¶LQVFULWGDQVOHSOXVORQJ terme avec la perspective de lancer en 2012 un programme commun de démonstrateur UCAV pour 2013-2018, et qui tire derrière elle toute une filière industrielle (Rolls, 6DIUDQ6HOH[«3DUDLOOHXUV7KDOHV occupe une part importante du marché avec le drone tactique Watchkeeper qui équipera 2 les forces britanniques et qui constitue un autre axe de partenariat en cohérence avec le cadre de la Force Expéditionnaire Commune Interarmées (CJEF). Mettre en oeuvre une interopérabilité qui a du sens militaire Les contours de la nouvelle CJEF, ont été au FHQWUHGHVGpEDWVVXUO¶LQWHURSpUDELOLWp militaire. /HSULQFLSHPrPHGHFHWWHIRUFHHVWTX¶HOOH QHV¶LQVFULWSDVGDQVOHFDGUHGHODGpIHQVH collective sous responsabilité de O¶27$1,O QHV¶DJLWGRQFSDVG¶LQWHUYHQLUVXUOHV frontières françaises ou britanniques, ni G¶DLOOHXUVGHIDLUHGHODVWDELOLVDWLRQYLDGHV PLVVLRQVGHSROLFH/¶REMHWSUHPLHUHVWELHQ de pouvoir se déployer militairement sur des théatres extèrieurs, rapidement, efficacement, dans un environnement de KDXWHLQWHQVLWp&¶HVWDYDQWWRXWXQRXWLO G¶DFWLRQUDSLGHTXLODQFHXQHRSpUDWLRQ YRXpHjrWUHUHOD\pHSDUG¶DXWUHV&HWWH FDSDFLWpG¶HQWUHUHQSUHPLHUHVWDPELWLHXVH exigeante militairement et politiquement, et UpSRQGjGHVEHVRLQVG¶LQWHUYHQWLRQV FRPSOH[HV$XMRXUG¶KXLLOHVWTXHVWLRQGH constituer une brigade entre 2000 et 10 000 militaires maximum. Le recul dans le temps est certes limité, mais le calendrier est en ordre de marche. Concrètement, les travaux bilatéraux V¶DSSXLHQWVXUXQHIHXLOOHGHURXWHGpWDLOOpH guidée par le souci de travailler au sein G¶XQHVWUXFWXUHODSOXVOpJqUHSRVVLEOHOD moins bureaucratique. Les deux chefs G¶(WDW-major ont pris en compte le fonctionnement de la joint LOI qui encapsule les travaux qui étaient faits par les trois armées. Ils se sont rencontrés en février et se verront à nouveau en juin pour faire un point des travaux qui ont été lancés. Côté opérationnel pur, les groupes de travail sont lancés, les agendas se mettent en place, les responsables se rencontrent tous les quinze MRXUV/DYRLHTXLV¶RXYUHVHUDORQJXHPDLV ³OHWUDLQHVWVXUOHVUDLOV´ /¶pODERUDWLRQG¶XQFRQFHSWG¶HPSORL adapté aux moyens français et britanniques est le premier volet clé de la mise en place GHO¶LQWHURSpUDELOLWpPLOLWDLUH$XWDQWF{Wp industriel la rationalisation est clairement le défi à relever, autant côté militaire, la standardisation est son pendant naturel. Le cadre particulier de la géométrie variable (agir ensemble de facon complémentaire mais occsaionnelle) exige en amont de préidentifier les critères sur la façon optimale G¶LQWHUYHQLU/D&-()VXSSRVHDLQVLXQ rapprochement étroit des concepts, des équipements, des cultures. Un effort particulier devra être fourni pour O¶DUPpHGH terre, où les militaires doivent développer la capacité de se comprendre au niveau du JURXSHGHEDWDLOOH/¶H[HUFLFH)ODQGUHVj O¶DXWRPQHSUHQGUDHQFRPSWHFHV repérages. &DUHQHIIHWODSODQLILFDWLRQG¶H[HUFLFHV communs est au centre des objectifs 2011 GHVFKHIVG¶(WDW-PDMRU/¶H[HPSOHGHOD brigade franco-DOOHPDQGHGRQWO¶LQWpUrW politique fort a finalement occulté la nécessité du déploiement militaire, sert de leçon pour mettre en pratique sur le terrain les décisions des gouvernements. /¶HQWUDvQHPHQWODVLPXODWLRQVRQWDLQVLDX coeur des priorités et organisés selon un plan VXUFLQTDQV/¶REMHWHVWGHGpYHORSSHUGHV exercices de plus en plus performants, qui WLUHQWQRWDPPHQWOHEpQpILFHG¶XQH H[SqULHQFHG¶HQWUDvQHPHQWFRPPXQGH longue date des armées dans le cadre de O¶27$1(QODPDWLqUHLO\DXUDLWGHV ³ERXOHYDUGVGHFRRSpUDWLRQ´ Trois éléments politiques forts pour un grand pas en avant Côté politique, la détermination des Etats dans le renouvellement du partenariat franco-britannique ressort fortement. La 3 signature des traités témoigne de la volonté IHUPHGHJDJQHUHQWHUPHVG¶HIILFDFLWp opérationnelle et de coûts. La France et le Royaume-Uni sont allés au-delà du communiqué traditionnel, et notamment, VRXVO¶LQIOXHQFHEULWDQQique qui a fait valoir les avantages du traité contracté avec les Etats-Unis en 1958, ont choisi de bâtir cette relation de défense sur des documents écrits contraignants. Le traité sur le nucléaire, qui DIDLWO¶REMHWGHVSUHPLqUHVGLVFXVVLRQVHVW symbolique de la confiance qui est engagée, HWFHPrPHVLO¶HQMHXV¶DUUrWHDXpartage des équipements de simulation (avec division par deux du prix de construction et G¶HQWUHWLHQen laissant intact le savoir-faire de chacun. Ce type de coopération ³GRHV mark a willingness to co-operate in depth in DQDUHDWKDWKDVWUDGLWLRQDOO\EHHQWDERR´ DVRXOLJQp1LFN+DUYH\OHVHFUpWDLUHG¶(WDW britannique aux Forces Armées. Certes, le Premier Ministre Cameron a pu craindre que ces traités soient rejetés par les chambres parlementaires de Westminster avant sa rencontre avec le président français. Mais O¶DFFXHLODHQUpDOLWppWpSRVLWLIPrPHSDUOD droite du parti conservateur, le gouvernement de coalition ayant consigné dans sa Strategic Defence and Security Review la France comme partenaire décisif pour les années à venir. En France, la FRQYHUVLRQjO¶LGpHEULWDQQLTXHG¶XQH coopération pragmatique est jugée inédite, acquise et raisonnable. Elle demandera de la patience et du temps pour progresser point par point, mais ellHSUpVHQWHO¶DYDQWDJHGH tourner le dos aux grandes architectures théoriques éloignées de la réalité stratégique. La création du Senior Level Group, chargé GHGLULJHUODFRRSpUDWLRQV¶LQVFULWGDQVOH VLOODJHGHFHWpWDWG¶HVSULW/HSURILOVLPLODLUH du National Security Council britannique et du Conseil de défense et de sécurité nationale français ont facilité la conception GHFHWWHLQVWDQFH/¶RUJDQLVDWLRQUpJXOLqUHGH réunions entre les secrétariats respectifs prépare ainsi les décisions à soumettre au Premier Ministre et au Président de la République. Enfin troisième élément novateur dans la réactivation de cette coopération de défense: le rôle du groupe de travail parlementaire franco-britannique constitué en décembre 2010. Fondé sur une volonté commune G¶H[DPLQHUODIDoRQGRQWOHVWUDLWpVVRQWPLV en application, ce rassemblement issu de la réunion de quatre commissions de défense parlementaires est lui aussi inédit. La SUHPLqUHUHQFRQWUHj3DULVDpWpO¶RFFDVLRQ de jeter les grandes lignes du travail en commun: améliorer les liens entre les deux pays, se pencher sur le déroulement de la PLVHHQRHXYUH³V¶LQWpUHVVHUGHSUqVjOD SROLWLTXHGHVSHWLWVSDV´YRLUHIDLUHSUHVVLRQ pour une plus grande transparence sur la feuille de route. Les parlementaires on pJDOHPHQWHQYLVDJpG¶H[HUFHUXQHIRUPHGH contrôle associé à un avertissement quand XQPDQTXHG¶HQJDJHPHQWDSSDUDLWVHQVLEOH et que les choses ne vont pas dans le sens voulu. Pour l'année 2011, deux thèmes de travail sont retenus : la transition en Afghanistan et la coopération en matière de drones. L ES R E F L E X I O NS C R O ISE ES I N T E RSE C T O R I E L L ES D E L A C O M M U N A U T E D E D E F E NSE O U V R E N T D E N O U V E A U X D OSSI E RS /DTXHVWLRQGHO¶DOLJQHPHQWO¶LQGXVWULHDX centre G¶XQ³-ZD\VWUHHW´ Forte de cette volonté soutenue de coopérer, O¶HQWUHSULVHIUDQFR-britannique pose FODLUHPHQWODTXHVWLRQGHO¶DOLJQHPHQWHQWUH les différents secteurs/acteurs de la défense. Si le politique conserve sans équivoque le SLORWDJHGHO¶HQWUHSULVHPrPHGH FRRSpUDWLRQFHTXLFKDQJHF¶HVWOa façon GRQWVHPHWHQSODFHO¶LQWHUDFWLRQHQWUH O¶(WDWOHPLOLWDLUHHWO¶LQGXVWULH'DQVFH schéma, le monde industriel prend la place 4 G¶XQDFWHXUFOpjO¶LQWpULHXUG¶XQHUHODWLRQ complexifiée. Au sein du rapport GHO¶LQGXVWULHHWGHV gouvernements, la question de la caution politique, indispensable à la réalisation du projet industriel, est revenue en force. La '*$DVRXOLJQpTX¶HOOHDYDLWGHYDQWHOOHHQ permanence une feuille de route et des jalons clairement identifiés qui demandaient de rendre comptHGHSDUWHWG¶DXWUHGH/D 0DQFKH$O¶pYLGHQFHOHVWUDLWpVRQW favorablement impacté le cadre de confiance établi entre les administrations depuis quelques années, et si les actions ne sont pas toujours visibles, elles sont réelles: échange des plans capacitaires pour trouver de nouveaux sujets, harmonisation des SURFHVVXVG¶DFTXLVLWLRQHWGHFRQGXLWHGH programmes, synergies dans le domaine de O¶H[SHUWLVHWHFKQLTXHHQWUHOD'*$HW '(6'¶LFLOHSURFKDLQVRPPHWELODWpUDO le High Level Working Group devrait pouvoir produire quelques résultats. /DUpSRQVHGHVLQGXVWULHOVjO¶REMHFWLI G¶DOLJQHPHQWGHVFDOHQGULHUVG¶pTXLSHPHQWV HVWWULSOH'¶XQHSDUWLOVVRQWIRUWHPHQW demandeurs pour que les deux ministères de la défense réagissent à leurs propositions dans des délais raisonnables qui autorisent une stratégie de lancement des programmes. Dassault est intervenu pour demander si il SRXYDLWFRPSWHUVXUXQ³\HVZHFDQ´FDU VHORQO¶LQGXVWULHO´LOQ\DXUDSDVGH coopération réelle et effective et en particulier dans le domaine sensible des avions de combat, sans avoir une réelle concrétisaiton des développements que nous SRXYRQVIDLUHHQFRPPXQ´)DLUHHQVRUWH que les discussions gouvernementales V¶pFRXUWHQWSRXUTXHOHVFRRSpUDWLRQV industrielles décollent ressort comme une DWWHQWHIRUWH'¶DXWUHSDUW7KDOHVDUDSSHOp que la rationalisation industrielle ne va pas sans un investissement financier minimum de départ de la part des gouvernements, car ³YRXORLUjODIRLVGHVpFRQRPLHVLPPpGLDWHV et des efforts de rationalisation en SURIRQGHXUFHQ¶HVWSDVpYLGHQW´(QILQOHV LQGXVWULHOVRQWUDSSHOpO¶LPSqULHXVHQpFHVVLWp G¶LGHQWLILHUOHXUDFWLYLWpjGHVF\FOHVORQJV La versatilité des gouvernements assujettis aux échéances électorales affecte le principe de la déSHQGDQFHPXWXHOOHO¶LQGXVWULH pouvant difficilement changer de partenaires tous les cinq ans. Dix à quinze ans sont nécessaires pour aboutir sur du concret. La route exige de la permanence et un HQJDJHPHQWVWUDWpJLTXHGXUDEOH&¶HVWFH que souligne également DCNS pour qui vouloir approcher les notions de FRQYHUJHQFHHWG¶LQWHUGpSHQGDQFHH[LJHHQ face une stabilité dans le temps. Dans le domaine aéronautique par exemple, entre les trois pèriodes développement/industrialisation/production un programme peut s¶pWHQGUHVXUXQF\FOHGH YLHDOODQWMXVTX¶jDQV/HVH[SqULHQFHV passées qui ont tourné court parce que la configuration politique avait changé, alors même que les équipes avaient travaillé ensemble pendant plusieurs années, laissent un goût amer. C{WpPLOLWDLUHOHEHVRLQG¶DOLJQHPHQWGHV pôles capacitaires et opérationnels ressort également avec acuité. La synergie recherchée entre les forces armées donne XQHSODFHFRQVLGpUDEOHjO¶LQGXVWULHGDQVOH WUDYDLOVXUO¶LQWHURSpUDELOLWp8QHUHODWLRQTXL H[LJHG¶DOOHUDX-delà de ce qui a déjà été éprouvé sur le terrain politique et militaire, et où la concordance des capacités avec les architectures des programmes communs GHYLHQGUDXQGpILPDMHXU/¶REMHFWLI ambitieux de faire en sorte que la CJEF soit opérationnelle en 2015 exigera un rythme de WUDYDLOWUqVVRXWHQX'¶DXWDQWTXHGDQVOD pratique, des difficultés existent déjà. Pour les véhicules par exemple, la perspective G¶DYRLUXQSURJUDPPHFRPPXQHVWGpOLFDWH car le fossé en matière de doctrines de maintenance est important: si une panne se SURGXLWVXUOHWHUUDLQO¶DWWLWXGHEULWDQQLTXH consistera à déléguer un ingénieur in situ SRXUOHUpSDUHUDORUVTX¶HQ)UDQFHOH véhicule est retiré du combat pour être 5 UpSDUpjGLVWDQFHGHODPHQDFH'¶DXWUHV exemples confirment le constat selon lequel O¶DOLJQHPHQWQHVHUDSDVWRXMRXUVIDFLOH ³&¶HVWFRPPHTXDQGRQYHXW progressivement déblayer une forêt: au fur et jPHVXUHTX¶RQDYDQFHLOIDXWYHLOOHUjFH TX¶LOQ\DLWULHQTXLSRXVVHGHUULqUH´ français dans les Etats-majors britanniques et vice-et-versa ressort comme une option privilégiée, sur le long terme. Même en SpULRGHG¶pFRQRPLHVF¶HVWXQHffort qui doit être fait pour que la France et le RoyaumeUni partent correctement en opération ensemble. La question de la communication: un facteur clé de la coopération 0DLVFRRSpUHUF¶HVWDXVVLHWVXUWRXW communiquer. Le débat a largement pris corps sur cette ligne, faisant de la communication un élément structurant à la UpXVVLWHGXUDSSURFKHPHQW$XMRXUG¶KXLHOOH dRLWIDLUHO¶REMHWGHWRXWHO¶DWWHQWLRQGHV acteurs. Dans tous les domaines. '¶DXWUHSDUWODFRPPXQLFDWLRQF¶HVWDXVVL O¶DIIDLUHGHVSDUOHPHQWDLUHV4XHSURSRVHQWils? Chaque institution en France et au Royaume-Uni a reconnu avoir pris FRQVFLHQFHGHO¶HQMHXGHODFRPPXQLFDWLRQ vis-à-vis de leur public respectif dans le dossier défense. Repenser les paradigmes habituels pour communiquer mieux et GDYDQWDJHHWQRWDPPHQWDXMRXUG¶KXL diffuser un message géopolitique qui irait au-GHOjGHO¶DUJXPHQWpFRQRPLTXH ramassent les grandes idées de cette première réflexion. Le nouveau groupe parlementaire franco-britannique a montré TX¶LODYDLWFRQFUqWHPHQWUpSRQGXDXGpILHQ prenant plusieurs initiatives symboliques: à O¶$VVHPEOpH1DWLRQDOHO¶DXGLWLRQGX 'pOpJXp*pQpUDOSRXUO¶$UPHPHQW/DXUHQW Collet-Billon en séance plénière, puis en IpYULHUOHWpPRLJQDJHGXFKHIG¶pWDW-major des armées britanniques le Général 5LFKDUGVODYLVLWHGHO¶,+('1jOD&KDPEUH GHV&RPPXQHVj/RQGUHV« $XSODQPLOLWDLUHO¶DPpOLRUDWLRQGHV systèmes de communication a été considérée comme un enjeu décisif des plate-formes qui se mettent en place. La réalité décrite sur le terrain souligne que les structures actuelles sont nationales et fondées sur des cultures de Guerre froide, qui contraignent chaque nouvelle opération à un développement ad KRFGHV\VWpPHG¶LQIRUPDWLRQLe UDSSURFKHPHQWELODWpUDOHVWGRQFO¶RFFDVLRQ de réévaluer la capacité des deux partenaires jpFKDQJHUO¶LQIRUPDWLRQWUDQVPHWWUHOHV données sur le champ de bataille en ayant des architectures de communication FRPSDWLEOHVSUpSDUHUjO¶DYDQFHHQWRXUQDQW OHGRVjO¶LPSURYLVDWLRQUHVVRUWHQWFRPPH des objectifs fondamentaux du travail en commun. Parallèlement aux considérations sur la technologie de la communication, le facteur humain de la défense a également été PLVHQDYDQW&DUO¶LQWHURSpUDELOLWpHQWUHOHV hommes et les femmes engagés, qui jusque là ont travaillé côte à côte mais pas ensemble, est vue comme un maillon essentiel de la chaîne de communication. Echanger, croiser les différentes idées pour G\QDPLVHUO¶HQWUHSULVHFRPPXQHWHOVVRQW les aspects de la connectivité humaine recherchés pour encourager la connaissance PXWXHOOHGHVJHQVHWIDLUHHQVRUWHTX¶LOVVH FRPSUHQQHQW/¶LQWpJUDWLRQG¶RIILFLHUV ReVWHTXHVLOHSULQFLSHGHO¶LQIRUPDWLRQDX public est acquis, le constat demeure: la GpIHQVHQ¶HVWSDVXQVXMHWTXLIDVFLQH Surtout côté français. Le régime présidentiel qui donne un poids relatif au débat parlementaire, ne rend pas la tâche de la communiFDWLRQIDFLOHDXSUqVG¶XQSXEOLFTXL Q¶DSDVYUDLPHQWFRQVFLHQFHGHVGpILV Cependant les députés et les sénateurs sont decidés à dépasser cet héritage en stimulant les échanges pour expliquer, partager, convaincre. Sur le fond, ils reconnaissent que la relation du franco-britannique à une dimension européenne de securité et de défense pose problème, car la France, historiquement, culturellement, reste très DWWDFKpHjODFRQVWUXFWLRQGHO¶(XURSH 6 /¶LGpHHVWpYRTXpHGHWUDYDLOOHUVXUXQ message qui met en éYLGHQFHO¶DVSHFW SUDJPDWLTXHGHO¶DFFRUGDYHFVHVDYDQWDJHV Les questions de coopération stratégique, de concept de souveraineté, ne sont pas des DQJOHVG¶DSSURFKHSULYLOpJLpV Côté britannique, le problème ne se pose pas GDQVOHVPrPHVWHUPHV/¶RSLQLRQ est davantage consciente des enjeux mais plus UpVLVWDQWHDXVVLjO¶LGpHG¶XQUDSSURFKHPHQW avec la France. La relation privilégiée à la JUDQGH$PpULTXHO¶DHQTXHOTXHVVRUWHV figée dans une attitude plutôt passive vis-àvis de ses propres besoins nationaux (pourquoi investir dans autre chose plus risqué, plus cher et moins garanti?) voire VFHSWLTXHV¶LOV¶DJLWG¶XQDXWUHSDUWHQDULDW bilatéral, qui plus est européen. La tâche essentielle des parlementaires sera donc de présenter les traités avec la France pour expliquer ce qui se passe. Et souligner le profil bilatéral de cette initiative pour ne pas prendre le risque de réveiller les commentaires de la presse populaire antieuropéenne, anti-multilatérale et puissant YHFWHXUGXIDoRQQHPHQWGHO¶RSLQLRQ'¶Xne façon générale, il y a un vrai travail G¶LQIRUPDWLRQjIDLUHSRXUFRQMXUHUOHV stéréotypes qui ont fait dériver le débat après 6W0DORH[SOLTXHUDYHFFKLIIUHVjO¶DSSXL que la France aussi est engagée en $IJKDQLVWDQTXHO¶DUPpHEULWDQQLTXHSHXW être commandée par un officier français et inversement, sans perte de souveraineté, que OHSULQFLSHG¶XQHDUPpHHXURSpHQQHQ¶HVW SDVjO¶RUGUHGXMRXU«/HYUDLGDQJHUDX Royaume-8QLHVWVLOHSXEOLFDO¶LPSUHVVLRQ TX¶LO\DXQGpVpTXLOLEUHGHVDYDQWDJHVHQWUH les deux pays. Il faut donc mettre en avant O¶LQWpUrWPXWXHOH[SOLTXHUOHVFRPSURPLV réciproques, parler du leadership partagé, VRXWHQLUTXHOHWUDLWpQ¶HVWSDVXQHVLPSOH DQQHFGRWHPDLVTX¶LOFRQGXLWjGHVFKRVHV pratiques. Surtout il faut accepter de faire IDFHDX[PLFURVGHODSUHVVH/¶LGpHSRXUUDLW être de montrer en quoi consiste un exercice conjoint en invitant les médias. La question des exportations en matière G¶DUPHPHQWXQHpiste en friche Enfin, dernier aspect de ces nouvelles voies de coopération: les perspectives de soutien à O¶H[SRUWDWLRQ/DTXHVWLRQHVWLFLQHWWHPHQW moins développée, et les considérations pYRTXpHVSOXW{WjO¶pWDWG¶pEDXFKH0DLVOHV acteurs ont tenu à souligner que le rapprochement franco-britannique présente O¶DYDQWDJHG¶RXYULUXQPDUFKpLQGXVWULHO plus vaste qui, le cas échéant, doit impacter O¶pTXDWLRQpFRQRPLTXHGXSDUWHQDULDW8QH PHLOOHXUHV\QHUJLHGHVRIIUHVjO¶H[SRUWDWLRQ contribuerait en effet au développement industriel et stimulerait la compétitivité. Thales explique ainsi que quand un degré de rationalisation maximum est atteint ±le même matériel pour chaque armée avec une production répartie sur les deux pays- la SRVLWLRQFRPSpWLWLYHjO¶H[SRUWDWLRQHVW renforcée avec des séries plus importantes qui permettenWG¶DPRUWLUOHFRWGH développement et où chaque industrie conserve la propriété intellectuelle. Certes ce schéma exige de respecter les UqJOHPHQWDWLRQVG¶H[SRUWDWLRQGHVGHX[ SD\VHWjO¶pYLGHQFHOHULVTXHGH FRQFXUUHQFHjO¶H[SRUWDWLRQGHPHXUH0DLV le seul cas où le fait de produire des objets communs peut être un handicap à O¶H[SRUWDWLRQF¶HVWVLOHPDWpULHOQ¶HVWSDVHQ IDLWYUDLPHQWFRPPXQPDLVSOXW{WO¶DGGLWLRQ GHGHX[FRQFHSWV3RXUOHUHVWH³jFKDTXH IRLVTXHOHPHLOOHXUJDJQH´ L E F R A N C O-B R I T A N N I Q U E P O U R Q UI E T PO UR Q U O I F A IR E ? Du bilatéral au multilatéral, entre les deux mon coeur balance En dernière partie, une interrogation GHPHXUHO¶LQLWLDWLYHjGHX[VHMXVWLILH-t-elle? 2XLSRXUO¶HQVHPEOHGHVSDUWLFLSDQWV&DU SHXG¶(WDWVDXMRXUG¶KXLSHXYHQWSUpWHQGUH IDLUHIDFHVHXOVDX[PHQDFHVHWjO¶LQVWDELOLWp 7 internationales. /H6HFUpWDLUHG¶(WDW1LFN +DUYH\O¶DUDSSHOp³we live in a world in which isolation is neither splendid, nor optional. We have no choice but to look outward, DQGWRORRNWRRXUIULHQGV´Audelà de ce constat qui fonde le partenariat ELODWpUDOO¶LQWpUrWGHODFRRSpUDWLRQjGHX[ se précise: LOQHV¶DJLWSDVGHIDLUHODPrPH chose avec moins, mais au contraire de faire plus avec la même chose, avec, à la clé, un HIIHWPXOWLSOLFDWHXU/¶DFFRUGFRXYUHG¶XQH façon inédite un champ de capacités important pour la dissuasion, la projection en grande profondeur, le ravitaillement, le ODUJDJHKDXWHHWEDVVHDOWLWXGH««$OOHU plus vite et plus fort, honorer la devise selon ODTXHOOH³WRJHWKHUZHDUHVWURQJHU´WHOVVRQW les axes de choix de la nouvelle coopération. La pertinence du contexte bilatéral a FHSHQGDQWIDLWO¶REMHWGHTXHOTXHVFULWLTXHV '¶XQHSDUWSDUFHTXHODGLYHUJHQFHGHYXHV GHVGHX[SDUWHQDLUHVTXL³VHVont liés les SLHGVPDLVSDVOHVPDLQV´FRQWLQXHG¶LVROHU O¶DSSURFKHIUDQoDLVHDWWDFKpHjXQH construction européenne de celle des Britanniques positionnée sur une ligne atlantiste. Mais aussi parce que la détermination franco-britannique peut créer un certDLQWURXEOHGDQVO¶8(HQLQVSLUDQW SOXVGHFUDLQWHTXHG¶DGKpVLRQ/D dimension bilatérale de la coopération -dont LOQ¶HVWSDVIDLWPHQWLRQGDQVOHVWUDLWpVpourrait ainsi être contre-productive en GHYHQDQWVRXUFHGHGLYLVLRQ/¶$OOHPDJQHD déjà manifesté des signes de désapprobation vis-à-YLVG¶XQHLQLWLDWLYHTX¶HOOHQ¶DSSUpFLH pas forcément. Côté industriel, les ingénieurs ne cachent pas leur préférence pour le bilatéral (cela signifie concrètement des délais raisonnables), mais ils ne sont pas opposés à ce que la coopération glisse vers le PXOWLODWpUDODYHFO¶DFFXHLOGHQRXYHDX[ partenaires. Leur crainte est cependant que O¶8(SHUWXUEHOHPDUFKpGHODGpIHQVH/D question des directives européennes a été VRXOHYpHHWFHOOHVXUODIDoRQGRQWO¶8( cherche à acquérir des responsabilités. Les initiatives de la Commission européenne, non compétente en matière de défense (notamment dans les budgets de développement de programmes), qui tente de réguler les échanges commerciaux, ont été considérées comme un facteur G¶LQTXLpWXGH/HVVL[SD\VGHOD/R,UHVWHQW ainsi très vigilants sur la façon dont elle LQWHUSUqWHO¶DUWLFOHGX7UDLWpGH/LVERQQH (ex article 296) pour se protéger de toute ingérence. /¶(XURSHGHODGpIHQVHOHVXMHWVHUSHQWGH PHUTX¶LOIDXGUa encore reprendre 3OXVODUJHPHQWODUHODWLRQjO¶(XURSH FRPPHSURORQJHPHQWGHO¶LQLWLDWLYHIUDQFRbritannique a de nouveau mobilisé le débat. Le Libéral-démocrate Nick Harvey en a fait la description suivante: ³7KLVQHZ partnership with F rance is win-win, winwin. Win for the tax payers of both Britain and F rance. Win for the military capabilities of our respective countries. Win for the capabilities available to NATO. And win for WKHFDSDELOLWLHVDYDLODEOHWRWKH(8´En UpDOLWpF¶HVWXQVXMHWTXLXQH nouvelle fois, a été presque exclusivement relayé par la communauté française. /¶LGpHSKDUHUHVWH TXHO¶LQLWLDWLYHjGHX[GHYLHQWG¶DXWDQWSOXV LQWpUHVVDQWHTXDQGjSDUWLUGHFHTX¶HOOH aura su démontrer, elle pourra exercer un effet levier sur une perspective de participation européenne. Le constat selon OHTXHOXQH³IDWLJXHG¶(XURSH´ODLVVHO¶8(j la remorque de tout esprit décisionnel va de SDLUDYHFFHOXLVXUO¶HIIDFHPHQWGXGpVLUGH construction européenne chez une nouvelle génération de citoyens, pour qui la nécessité G¶DJLUFROOHFWLYHPHQWQHVHGpWDFKHSDV FRPPHXQHSULRULWp$XMRXUG¶KXLDORUVTXH O¶HIIRUWGHUpDUPHPHQWHVWJpQpUDOGDQVOH PRQGHO¶LPDJHG¶XQH(XURSHTXLGpVDUPH est saisissante: sur près de 2 millions de soldats présents dans l'Union européenne, seuls 20 % sont réputés déployables et à peine 3 % - soit environ 60.000 - sont effectivement engagés en opération dans le cadre de l'UE, de l'OTAN, des Nations 8 Unies, de l'OSCE ou de coalitions ad hoc. Sur les 200 milliards d'Euros que consacre globalement, chaque année, l'Europe à sa défense (la plaçant ainsi au deuxième rang mondial derrière les Etats-Unis), moins de 15 % de cette somme est consacrée à des acquisitions d'armement modernes. Pour les Français, il est donc clair que la volonté réunie des deux pays doit inciter l'Union à coopérer de façon pragmatique, à partir de la mobilisation de ses points forts. /¶LQWHURSpUDELOLWpIUDQFR-britannique pourrait par exemple être leader dans la mise en oeuvre des dispositions de Lisbonne sur la coopération structurée permanente (CSP). Elle est également de nature à contribuer au renforcement de la relation UE-OTAN, en particulier via la réactivation des accords de Berlin + en vertu de la nouvelle doctrine américaine en matière d'intervention militaire (cf le discours du Président Obama à l'université de la Défense de Washington DC, le 28 mars dernier). Des objectifs réalisables mais qui demandent de trouver XQSRLQWG¶pTXLOLEUHDXQLYHDXHXURSpHQ entre, le noyau dur des pays volontaires pour s'acquitter de l'éventail des missions les plus exigeantes, et les autres, prêts à s'engager plus modestement. La future présidence de O¶8(DVVXUpHSDUOD3RORJQHDXMRXUG¶KXL moins atlantiste, peut influer dans le sens attendu. /¶LQLWLDWLYHELODWpUDOHSUHQG donc WRXWVRQVHQVTXDQGHOOHV¶RXYUHVXUGHV perspectives multilatérales. Aucun cadre SDUWLFXOLHUQ¶HVWSUpFLVpPHQWHQYLVDJpHWOH débat se situe davantage dans la prospective. 0DLVQLO¶LQLWLDWLYHdu Triangle de Weimar auquel la France est partie prenante, ni celle du partenariat de défense avec l'Europe du Nord cher aux Britanniques, ne sont considérés comme contrevenant aux efforts GHFRRSpUDWLRQHQWUHSULVGHSDUWHWG¶DXWUHGH La Manche. /¶LQWHUYHQWLRQPLOLWDLUHHQ/LE\HFRPPH scénario générique EnILQOD/LE\HHQV¶LQYLWDQWDXFHQWUHGX débat, a suscité de nombreux commentaires sur la question récurrente: la coopération franco-britannique, pour quoi faire? /DPLVHjO¶pSUHXYHGHO¶LQWHURSpUDELOLWp franco-britannique sur le théatre G¶RSpUDWLRQVOibyen a apporté une réponse claire: côté français comme côté britannique, ODFULVHOLE\HQQHPRQWUHTXHO¶LQLWLDWLYH bilatérale répond à un besoin. Elle illustre la volonté politique de David Cameron et 1LFRODV6DUNR]\G¶rWUHGHVSDUWHQDLUHVGH choix sur la VFqQHPRQGLDOHjO¶KHXUHROD diplomatie américaine ne souhaite plus systématiquement intervenir en première ligne, notamment en Afrique du nord. A cet égard, la façon dont les médias ont relayé cette manifestation de travail en commun a permis une prisHGHFRQVFLHQFHGHO¶RSLQLRQ Nombreux sont ceux qui ont reconnu que O¶LQIRUPDWLRQVXUO¶RSpUDWLRQPLOLWDLUH conjointe aura un impact beaucoup plus important que la signature des traités euxmêmes, qui est apparue souvent comme une anecdote auprès du publiF³6LOHUqJOHPHQW de la crise libyenne est un succès, on saura UHFRQQDvWUHTXHF¶pWDLWJUkFHjOD)UDQFHHW au Royaume-8QL´Au plan militaire, O¶LPSDFWGHFHWWHRSpUDWLRQDVVLPLODEOHj O¶H[HUFLFH0LVWUDOJUDQGHXUQDWXUHVHUDWRXW aussi important. Il faudra tirer des leçons pour la mise en place de la CJEF organisée VXUODEDVHGHO¶HQFKDvQHPHQWG¶H[HUFLFHV (Q/LE\HO¶LQWHURSpUDELOLWpV¶H[HUFHjSOHLQ pour dégrossir un conflit . Elle montre O¶DYDQWDJHG¶DYRLUGHVSURFpGXUHVHWGHV tactiques communes, notamment avec O¶27$1 &HWWHFULVHHVWDXVVLO¶RFFDVLRQGHFRQILUPHU ODQpFHVVLWpGDQVOHFRXUWWHUPHG¶XQH approche plus doctrinale de la défense SDUWDJpH&¶HVWGRQFLQGLUHFWHPHQWOHUHWRXU dans le débat de la dimension stratégique de la coopération: le rapprochement capacitaire (qui jusque là est allé de pair avec une politique concertée de réduction des dépenses) ne suffira pas. Il nécessite une 9 réflexion conceptuelle notamment sur le ³FRPPHQWDJLUTXDQGOHV(WDWV-Unis font le choix de ne pas intervenLU´/¶LGpH G¶DSSURIRQGLUODJpRPpWULHYDULDEOHHVW pYRTXpHjSDUWLUSDUH[HPSOH³G¶XQVHXO ORJLFLHOSRXUSOXVLHXUVDSSOLFDWLRQV´O¶2WDQ restant le fondement de la sécurité de chacun, les Européens pourraient assumer le PRQWDJHG¶RSpUDWLRQVGLYHUVLILpHV selon leurs moyens, leurs équipements, leur FXOWXUH/D)UDQFHDDLQVLIDLWYDORLUTX¶HOOH SULYLOpJLDLWOHGpFOHQFKHPHQWG¶XQH intervention avec le minimum de moyens GpSOR\pVSRXUOHPD[LPXPG¶HIIHWV Un dossier qui amène celui sur le commandement militaire. Faut-il envisager un Quartier Général conjoint francobritannique? La réponse est non. Le manque GHPR\HQVDXMRXUG¶KXLSRXUFUpHUXQH structure aussi ciblée politiquement et PLOLWDLUHPHQWHVWpYLGHQWG¶DXWDQWTX¶HOOH resterait finalement inactivée pendant de ORQJVPRLV/¶H[HPSOHGHVFLQT(WDWVPDMRUVGHO¶8(HVWOjSRXUOHUDSSHOHUEn revanche ±HWOjHQFRUHO¶LQWHUYHQWLRQHQ Libye sert en quelques sortes de laboratoireenvisager une chaîne de commandement flexible à dominante franco-britannique VHUDLWSHUWLQHQWHFDUHOOHQ¶HQJDJHUDLWSDVGH coûts déraisonnables et elle permettrait aux GHX[QDWLRQVGHIDoRQQHUO¶RSpUDWLRQ /¶DYDQWDJHVHUDLWGHSRXYRLUPRQWHU rapidement une structure bilatérale capable G¶RSpUHUUDSLGHPHQWHWGHV¶DGDSWHUDX[ besoins du moment, en pré-identifiant un état-major spécifique et en planifiant O¶XWLOLVDWLRQGHVpWDWV-majors nationaux. C O N C L USI O N de la coopération. Chaque branche identifie les défis à relever: la rationalisation pour O¶LQGXVWULHODVWDQGDUGLVDWLRQSRXUOHV PLOLWDLUHVODPLVHjO¶pSUHXYHGHQRXYHDX[ outils pour les politiques. Tous ont conscience de la nécessité que ce processus V¶LQVFULYHGDQVOHORQJterme, avec une pression particulière en provenance du monde industriel. ³$IULHQGLQ:DVKLQJWRQXQDPLLQ3DULV WRR´ Huit heures de débats auront permis G¶pWDEOLUOHVFRQVWDWVVXLYDQWV La volonté politique, pré-requis fondamental au projet de coopération franco-britannique en matière de défense, est UHVVRUWLHDYHFQHWWHWp/¶D[H6DUNR]\Cameron est confirmé comme le fil rouge G¶XQUDSSURFKHPHQWKLVWRULTXHHW O¶HQVHPEOHGHVDFWHXUVF{WpIUDnçais comme côté britannique, affichent leur détermination à y adhérer. Dans cette pèriode de démarrage les achoppements possibles sont évoqués mais, sur le fond, la QRWLRQG¶REVWDFOHHVWSRXUO¶KHXUHUHPLVpH 3URMHWpHYHUVO¶DYHQLUDYHFOHVRXFL G¶DYDQFHU, la communauté de défense Q¶pYRTXHSDVGHOHoRQVSDUWLFXOLqUHVGX SDVVpTX¶LOV¶DJLVVHGHO¶$IJKDQLVWDQRX G¶HQWUHSULVHVFRPPXQHVPRLQVUpFHQWHV Des précisions sont données sur les orientations prioritaires du spectre très large &HSUHPLHUpFODLUDJHH[SOLTXHO¶pPHUJHQFH G¶XQHVSDFHUHODWLRQQHOFRPSOH[LILpGDQVOD mise en place de la dépendance mutuelle. /¶LPSpUDWLIG¶XQDOLJQHPHQWjODIRLV intersectoriel et franco-britannique impose G¶RSWLPLVHUOHUDSSURFKHPHQWHQFRXUVGH PrPHTXHOHEHVRLQG¶XQHSOXVJUDQGH connectivité humaine place la communication au coeur des agendas. Quant jO¶LQWHUYHQWLRQLQDWWHQGXHHQ/LE\HHOOH aura utilement servi de laboratoire aux commentaires des intervenants, et notamment remis sur le métier la question sensible de la réflexion stratégique et de son corollaire, le commandement militaire. Le débat a-t-il avancé sur la dimension appropriée de cette coopération? Oui, si on 10 conVLGqUHTXHOD)UDQFHHVWDXMRXUG¶KXL DFTXLVHjO¶LGpHGXFDGUHELODWpUDOHWTXHVRQ DWWDFKHPHQWjODUpDFWLYDWLRQGHO¶(XURSHGH la défense en panne est exposé avec modération. Pas vraiment si on estime que O¶DWWLWXGHHQUHWUDLWGHV%ULWDQQLTXHVVXUOH sujet confirme une divergence de fond. /¶RSpUDWLRQ$WDODQWDQ¶DSDVIDLWO¶REMHWGH commentaires particuliers, et globalement les deux pays empruntent le même chemin mais sur une ligne de crête étroite. /¶HQWUpHHQYLJXHXUGHVWUDLWpVOHer juillet prochain, la sortie du Livre Blanc EULWDQQLTXHVXUODSROLWLTXHG¶DFTXLVLWLRQHQ PDWLqUHG¶DUPHPHQWVOHVRPPHWELODWpUDOj O¶DXWRPQHOHFKDQWLHUVXUODUpIRUPH GHO¶27$1FRQVWLWXHQWGHQRXYHOOHV échéances-étapes du vaste canevas de la coopération franco-britannique. Dans O¶LQWHUYDOOHOHVpFKDQJHVHQWUHSROLWLTXHV militaires, industriels et chercheurs se positionnent à une cadence soutenue. /¶pTXDWLRQEULWDQQLTXHVHORQODTXHOOHLOIDXW maintenant compter sur « a friend in Washington, un ami in Paris too » y est pour quelque chose. INDE X PA G E INTRODUC TION 1 C I N Q M O IS A PR ES L A SI G N A T U R E D ES T R A I T ES D E L O N D R ES, L A F R A N C E E T L E R O Y A U M E-U N I SE D O N N E N T L ES M O Y E NS D E R E USSI R 1 /¶,QGXVWULHGHGpIHQVHXQHIRUFHGHSURSRVLWion Mettre en oeuvre une interopérabilité qui a du sens militaire Trois éléments politiques forts pour un grand pas en avant 2 3 3 L ES R E F L E X I O NS C R O ISE ES I N T E R-SE C T O R I E L L ES D E L A C O M M U N A U T E D E D E F E NSE O U V R E N T D E N O U V E A U X D OSSI E RS 4 La TXHVWLRQGHO¶DOLJQHPHQWO¶LQGXVWULHDXFHQWUHG¶XQ³-ZD\VWUHHW´ La question de la communication: un facteur clé de la coopération /DTXHVWLRQGHVH[SRUWDWLRQVHQPDWLqUHG¶DUPHPHQWXQHSLVWHHQfriche 4 5 7 L E F R A N C O-B R I T A N N I Q U E P O U R Q U I E T PO U R Q U O I F A I R E ? 7 Du bilatéral au multilatéral, entre les deux mon coeur balance /¶(XURSHGHODGpIHQVHOHVXMHWVHUSHQWGHPHUTX¶LOIDXGUDHQFRUHUHSUHQGUH /¶LQWHUYHQWLRQPLOLWDLUHHQ/LE\HFRPPHVFpQDULRJpQpULTXH 7 8 9 C O N C L USI O N 10 A friend in Washington, un ami in Paris too 10 11