FR@NCE-BIRM@NIE - La France en Birmanie

Transcription

FR@NCE-BIRM@NIE - La France en Birmanie
FR@NCE-BIRM@NIE
Lettre d’information de l’Ambassade de France en Birmanie
www.ambafrance-mm.org
EDITORIAL
A l’approche du premier anniversaire de
la libération d’Aung San Suu Kyi (13 novembre)
et alors que les printemps arabes continuent à
mobiliser l’attention de l’opinion publique
internationale, la Birmanie, suivant une dynamique qui lui est
propre, semble confirmer son intention d’accompagner le
mouvement de l’histoire en entrant dans une ère nouvelle.
Bien que la prudence soit de rigueur, force est de
constater que les signaux encourageants se multiplient. La
récente libération d’un premier groupe de prisonniers politiques
et l’adoption de la loi sur l’organisation du travail qui reconnaît
aux Birmans le droit de faire grève et de se syndiquer librement
illustrent la volonté des autorités de progresser dans le domaine
des libertés publiques. La poursuite du dialogue entre le
président Thein Sein et Aung San Suu Kyi participe à cet élan, de
même que les perspectives de négociations entre le
gouvernement et les groupes ethniques. L’adoption par le
parlement d’un amendement à la loi sur l’enregistrement des
partis politiques augure de nouveaux développements dans les
prochains jours.
La France a salué l’évolution en cours tout en invitant le
gouvernement birman à poursuivre cette dynamique. La
libération rapide et inconditionnelle de tous les prisonniers de
conscience demeure une priorité car elle serait de nature à
confirmer l’ouverture esquissée depuis quelques semaines. Il
est également souhaitable que les processus de discussion
engagés produisent sans tarder des résultats tangibles non
Numéro 3
Novembre 2011
SOMMAIRE
Le consulat vous informe
…………………….page 3
Rubrique santé
………………....….page 5
Les rendez-vous de l’IFB
………….…………page 7
La page du Service
Economique…....page 8
Aide humanitaire,
développement et société
civile .…………...page 9
Chroniques birmanes
…………………….page 10
Calendrier
…………………….page 12
Vie de la communauté
…………………….page 12
1
seulement dans le cadre des consultations entre le gouvernement et Aung San Suu Kyi
mais également sur le front des questions ethniques où la situation reste
particulièrement tendue dans certaines régions. Seuls le recours à des voies pacifiques et
l’inclusion de toutes les parties au processus de réconciliation nationale que nous
appelons de nos vœux permettront au mouvement actuel de s’inscrire véritablement
dans l’histoire d’une démocratisation auquel le peuple birman aspire plus que jamais, au
même titre que le développement économique qui lui fait cruellement défaut.
Dans ce contexte, la France a exprimé son souhait de voir une réflexion s’engager
au sein de la communauté internationale, et notamment de l’Union européenne, afin
d’envisager, dans un esprit constructif, les réponses que nous pourrions apporter aux
évolutions en cours. Toute en se montrant vigilante la France est particulièrement active
sur le terrain diplomatique, notamment sur place où nous entretenons des contacts
permanents avec l’ensemble des parties prenantes, mais également dans le cadre
européen dont nous assumons la présidence locale. Nous espérons voir les évolutions
positives se confirmer et se poursuivre, afin que la Birmanie puisse enfin retrouver la
place qu’elle mérite au sein de la communauté internationale.
Thierry MATHOU
Ambassadeur de France
2
Le consulat vous informe
Les Français en tête des Européens...
Selon les statistiques du Ministère
birman du tourisme, le nombre de
français entrés en Birmanie entre le 1er
janvier et le 20 octobre 2011 a atteint
le chiffre de 12 818, soit une
augmentation de 39% par rapport à la
même période de 2010. Si la tendance
se maintient, ce qui est fort probable, le
chiffre de 2007 (15 375 entrées)
devrait être dépassé d’ici la fin de
l’année. La France est en tête des pays
européens, comme première origine
des visiteurs occidentaux en Birmanie
(juste après les Etats-Unis dont 14 557
ressortissants ont visité le pays sur la
période
considérée),
devant
l’Allemagne et
l’Italie. Toutes
nationalités
confondues,
les
Thaïlandais
occupent la première
place (48 088 entrées), suivis par les
Chinois (27 819), les Coréens (17 403),
les Malaisiens (17 482) et les Japonais
(15 670).
Nombre de
touristes par pays
européens :
Allemagne
Autriche
Belgique
Espagne
France
G.B.
Italie :
Suisse:
Autres
8 085
1 203
1 793
5 035
12818
7 067
6 857
3 386
5 983
Avant un voyage en Birmanie…
La sécurité des Français à l’étranger est
une priorité du Ministère des Affaires
étrangères et européennes. Créé en 1999,
le site « Conseils aux voyageurs » met à
disposition du grand public et des
professionnels
un
ensemble
d’informations ayant pour objectif de
faciliter la préparation et le bon
déroulement d’un séjour à l’étranger. Il
donne en outre, pour chaque pays, des
recommandations de nature sécuritaire,
sanitaire ou pratique. Sa fréquentation va
croissant, avec aujourd’hui plus de
520000 connexions mensuelles en
moyenne. C’est un des sites publics les
plus consultés.
La régularité et la fiabilité du processus
d’actualisation des « Conseils aux
voyageurs »
sont
des
éléments
déterminants aux yeux du public comme
de celui des opérateurs de voyage.
L’ambassade de France en Birmanie y
accorde une attention particulière.
Soucieux d'apporter toute la garantie d'un
service de qualité aux usagers, le Centre
de crise, qui est le service du Quai
d’Orsay responsable des « Conseils aux
voyageurs », s’est engagé dans une
démarche de « Système de Management
de la Qualité » destinée à sécuriser et
améliorer ses procédures de mise à jour
des « Conseils aux voyageurs ». Le
travail de mise en conformité s’est
déroulé sur un an et a été validé par
l’AFNOR à l’issue d’un audit qui lui a
permis de délivrer la certification ISO
9001 au processus d’actualisation des
« Conseils aux voyageurs ». Cette
certification garantit la délivrance d'une
prestation de haut niveau, répondant à
des normes reconnues au niveau national
et international.
Avant votre prochain voyage, n’oubliez
pas de consulter les deux sites suivants :
Il est vivement conseillé de consulter les
rubriques « Conseils aux Voyageurs »
du site du Ministère des Affaires
Etrangères et Européennes et de
l’ambassade de France à Rangoun.
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseil
s-auxvoyageurs_909/index.html
http://www.ambafrance-mm.org
Ariane : une application Internet
au service des voyageurs
Afin d’améliorer son dispositif de
réponse aux situations d’urgence,
le Centre de crise du Ministère des
Affaires étrangères et européennes a
conçu
un
portail
Internet
permettant aux Français qui le
souhaitent
de
déclarer
gratuitement et facilement leurs
voyages à l’étranger.
Les données enregistrées pourront
être exploitées, en cas de crise
uniquement, par le Centre de crise et
par les ambassades, afin de contacter
les utilisateurs dans l’hypothèse où
des opérations de secours seraient
organisées.
Ariane permet, ainsi, de :
recenser, en situation de crise, les
Français déclarés présents dans la
zone touchée,
informer les ressortissants en les
appelant directement ou par voie de
message court (SMS),
contacter la personne désignée par
l’utilisateur comme référent en
France à prévenir en cas d’urgence,
afin de donner, d’obtenir ou de
recouper les informations relatives au
voyageur.
Cet outil a fait l’objet d’un travail
préparatoire en concertation avec la
CNIL en vue d’offrir aux utilisateurs
toutes les garanties en termes de
sécurité et de confidentialité des
données personnelles.
Etre inscrit sur Ariane, c’est voyager
l’esprit tranquille, notamment en
Birmanie.
- Pour s’inscrire : Portail Ariane
https://pastel.diplomatie.gouv.fr/fildariane/flu
x/protected/frameset/index.html
- Pour en savoir plus : Rubrique
Conseil aux voyageurs sur France
Diplomatie
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseilsaux-voyageurs_909/index.html
3
Le Ministère de l’hôtellerie et du
tourisme birman à l’écoute des
voyageurs étrangers
Pour répondre à toutes les demandes
d’informations, aux réclamations, et
aux recherches d’objets perdus, le
Ministère de l’hôtellerie et du tourisme
birman a mis en place un service
anglophone qui peut être joint aux
coordonnées suivantes :
: 67 406 458 /67 406 061
67 406 105 / 61 65040 (Bagan)
Adresse électronique :
[email protected]
Ouverture d’une école hôtelière à
Rangoun : « Shwe Sa Bwe »
Associer dans un même projet promotion
de la gastronomie française et aide au
développement, création d’une entreprise
et d’un centre de formation aux métiers
de la restauration et de l’hôtellerie, tel est
le projet ambitieux et novateur que l’un
de nos compatriotes, François Stoupan,
secondé
par
un
chef
français nouvellement arrivé en Birmanie
et une équipe birmane, s’apprête à lancer
à Rangoun. Ouvrant prochainement ses
portes dans le quartier de Mayangone, ce
restaurant-école d’un genre particulier –
de 40 couverts et également doté de 2
chambres- s’est donné pour mission de
former des jeunes Birmans qui au bout
d’un an se verront dotés d’un certificat
attestant de leurs compétences comme
apprenti cuisinier, serveur ou femme de
chambre. France-Birmanie salue cette
initiative qui fera date dans un domaine
où les besoins sont considérables et où
l’expertise française peut apporter
beaucoup.
Élections
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/le
s-francais-etranger_1296/elections2012-votez-etranger_20721/
Site internet :
www.myanmartourism.org
4
Rubrique Santé
Quelles précautions pour voyager
en Birmanie
La fin de la mousson marque le début
de la saison touristique en Birmanie.
L’ambassade de France souhaite
rappeler aux visiteurs de passage
q u e l q u e s c o n s e i l s é l ém e n t a i r e s
également valables pour les résidents.
Avant le départ
Consultez
votre
médecin
(éventuellement votre dentiste) et
souscrivez à une compagnie
d’assistance couvrant les frais
médicaux et de rapatriement
sanitaire.
Prévention des maladies
transmises par piqûres d’insectes
Dengue / chikungunya : Présence
endémique en Birmanie : CF
France-Birmanie n°1, septembre
2011.
Paludisme : Il n’y a pas de
paludisme sur les sites touristiques
en Birmanie et la prise d’un
traitement médicamenteux n’est
plus recommandée par l’OMS sauf
si un voyage en zone forestière est
envisagé (zones frontalières dont
l’accès est souvent restreint). Dans
ce dernier cas, il faudra consulter
votre médecin avant le départ pour
un traitement préventif et prendre
avec vous aussi le traitement
curatif, car aucun traitement
préventif n’est efficace à 100%. Les
mesures de protection de base sont
les mêmes que pour la dengue, sauf
que le moustique du paludisme
(anophèle) pique la nuit, tandis que
celui de la dengue (aedes) pique le
jour. Sur place, ou après le retour en
France, la survenue de fièvre doit
inciter à consulter un médecin.
Encéphalite japonaise :
Cette maladie, qui n’existe qu’en
Asie, se transmet par des
moustiques, en zone rurale. Ces cas
peuvent être mortels ou engendrer
des séquelles neurologiques graves.
De ce fait, la vaccination contre
l’encéphalite japonaise peut être
nécessaire pour tout voyage
prolongé (plus de 4 semaines) en
zone rurale en Birmanie. Dans le
cadre d’un voyage touristique, il
semble que les mesures physiques
(vêtements longs, répulsifs...) soient
une arme efficace et suffisante. Le
vaccin est actuellement disponible
en Birmanie.
Vaccinations
La mise à jour de la vaccination
diphtérie-tétanos-poliomyélite est
conseillée.
Autres vaccinations
conseillées: fièvre
typhoïde, hépatites
virales A et B.
En cas de séjour en zone rurale, la
vaccination contre l’encéphalite
japonaise peut être nécessaire. Dans
tous les cas demandez conseil à
votre médecin ou à un centre de
vaccinations internationales.
Rage
La rage est présente en Birmanie
avec plus d’une centaine de cas
humain reportés chaque année. Il
est absolument déconseillé de
caresser ou jouer avec les chiens et
les chats en Birmanie. Pour les
séjours prolongés en zone rurale et
pour les enfants, la vaccination
contre la rage pourra vous être
conseillée par votre médecin. En
cas de morsure par un animal en
Birmanie, il faut consulter un
médecin au plus vite à Rangoun ou
Mandalay pour commencer un
traitement
antirabique.
Les
immunoglobulines
humaines
antirabiques ne sont pas disponibles
en Birmanie. Dans tous les cas
demandez conseil à votre médecin
ou à un centre de vaccinations
internationales.
Hygiène alimentaire
Il est conseillé de ne pas boire l’eau
du robinet:
- Préférez les eaux en bouteilles
capsulées. A défaut, consommez de
l’eau filtrée, bouillie et
décontaminée.
- Evitez l’ingestion de glaçons, de
jus de fruits frais, de légumes crus
et de fruits non pelés.
- Evitez la consommation
d’aliments (poisson, viande,
volaille, lait) insuffisamment cuits.
- Veillez à un lavage régulier et
soigneux des mains avant chaque
repas.
5
Diarrhées
Sida
Les diarrhées (bactériennes, virales
et parasitaires) sont fréquentes en
Birmanie et sont la première cause
de maladie chez le voyageur et
l’expatrié.
Toute
diarrhée
accompagnée par du sang dans les
selles avec fièvre doit faire
immédiatement
consulter
un
médecin à Rangoun ou Mandalay.
Les enfants sont très susceptibles de
se déshydrater et il est conseillé
d’emporter
des
médicaments
adaptés à leur âge et poids.
Prévalence
non
négligeable du VIH sida. Toute mesure
de prévention est
indispensable.
En cas d’accident, le traitement
« PEP » Post Exposure Prophylaxis
est disponible à Rangoun.
Grippe Aviaire
Les autorités birmanes ont signalé
fin janvier 2011 l’apparition du
virus H5N1 dans la ville de Sittwe
(état de l’Arakan). En février 2010,
le quartier Mayangon de Rangoun
avait été touché. Dans ce type de
cas, il convient d’observer les
recommandations suivantes:
- Se laver régulièrement les mains à
l’eau et au savon ou avec un produit
désinfectant (par exemple un soluté
hydro-alcoolique qu’il est conseillé
d’emporter dans ses bagages)
- Ne consommer que des aliments
bien cuits
- Eviter tout contact avec les
volailles vivantes ou mortes (éviter
les sites d’élevages, ne pas
manipuler les cadavres ou déchets
d’oiseaux)
- Eviter tout contact avec une
surface apparaissant souillée par des
fientes de volailles ou des
déjections animales. Sur place, ou
après le retour en France, la
survenue de fièvre doit
inciter à consulter un médecin.
voyageurs peuvent s’adresser 24
heures sur 24 à la clinique SOS
International (Inya Lake Resort, 37
Kaba Aye Pagoda Road, tel :
(95.1).667.879;
télécopie
:
(95.1).667.866)
dont
l’équipe
soignante comprend un médecin
français, le Dr Cattin, médecin
référent de l’ambassade.
Quelques règles simples
- Evitez les baignades dans les eaux
s t a gn a nt e s ( r i s q u e d ’ i n f e c t i o n
parasitaire : CF France
Birmanie n°2, octobre 2011)
- Evitez de marcher pieds nus sur le
sable et les sols humides
- Ne caressez pas les animaux que
vous rencontrez
- Veillez à votre sécurité routière
(port de la ceinture de sécurité en
automobile ou du casque
en moto)
- La mer peut être dangereuse en
Birmanie, et les enfants doivent être
surveillés au bord de la
piscine. La plus grande prudence
est recommandée pour la plongée
sous-marine, il n’y a pas
de caisson hyperbare en Birmanie.
- Ne consommez jamais de
médicaments achetés dans la rue.
- Soyez munis des médicaments
dont vous pourriez avoir besoin, en
particulier vos
médicaments habituels de France et
les médicaments pour la diarrhée.
En cas d’urgence médicale
L’infrastructure hospitalière en
dehors de Rangoun et de Mandalay
est pauvre. Le personnel des hôtels/
agence de voyage savent vers quel
centre de soins diriger un touriste
souffrant.
A
Rangoun,
les
En cas de maladie sérieuse, il est
préférable de se rendre en
Thaïlande
ou
à
Singapour.
N’oubliez pas de souscrire à une
assurance évacuation / rapatriement
et frais médicaux avant votre
départ. En cas d’accident, les
blessés sont obligatoirement dirigés
vers les hôpitaux publics, seuls
habilités à donner les premiers
soins. A Rangoun, ils sont pris en
charge uniquement par le "Yangon
General Hospital". La même
procédure
s’applique
aux cas
criminels. Pour de plus amples
renseignements, consultez les sites
Internet suivants :
- Le site du ministère de la Santé:
www.sante.gouv.fr
- Les informations actualisées de
l’Institut de veille sanitaire:
www.invs.sante.fr
- Le site de l’organisation mondiale
de la santé: www.who.int (anglais
et français)
- Le site de l’Institut Pasteur de
Paris : www.pasteur.fr ou de Lille :
www.pasteur-lille.fr
6
Les rendez-vous de l’Institut français
Rencontre de Marionnettes
Duo de guitare et violoncelle
Dans le cadre de la présidence polonaise de
l’Union Européenne, exercée localement
par la France, l’Institut Français de
Birmanie en partenariat avec l’ambassade
de Pologne en Thaïlande, présente un duo
de guitare et violoncelle par les musiciens
polonais Paul Cesarczyk et Marcin Tomasz
en Birmanie ont accueilli cette initiative
favorablement. Elle va être prochainement
présentée à tous les opérateurs birmans et
étrangers, publics et privés auxquels l’IFB
propose ses nouvelles formations.
Szawelski.
Du 7 au 12 novembre, l'Institut Français de
Birmanie, en collaboration avec l'Institut
Français du Cambodge, le centre culturel
Empty Space de Chiang Mai, la Meta
House de Phnom Penh et le Goethe Institut
de Jakarta, organise une rencontre
interculturelle sur l’art de la marionnette
réunissant cinq compagnies : la Compagnie
Htwe Oo de Rangoun, la compagnie
française Les Rémouleurs, la compagnie
allemande Wilde & Vogel Puppenspieler,
la compagnie de marionnettes du
Département des Arts du Spectacle du
Cambodge et la compagnie thaïlandaise
The Makhampom Theater Group. Les
artistes participeront à des rencontres
professionnelles
avec
les
artistes
marionnettistes birmans et se produiront
sur la scène du jardin de l'Institut Français
de Birmanie les 11 et 12 novembre à
18h30. Ces performances seront l’occasion
pour les spectateurs d'apprécier les
différentes approches de jeu de chacune
des compagnies.
Venez savourer ces
quelques heures de pure poésie !
Spectacles les 11 et 12 novembre à 18h30
Présentation de danse sportive
Le samedi 19 novembre a 17h, le club de
danse HOLA propose une présentation de
danse sportive animée par deux danseurs
professionnels, Ian Julius Alcaraz et Stela
Dana Turla.
Samedi 19 novembre à 17h
Conférence scientifique :
« Les Nat et rituels de possession en
Birmanie » par Bénédicte Brac de La
Perrière (CASE-CNRS)
Les « Nat » sont des esprits, des héros
souvent de sang princier, passés dans la
légende à cause d’une mort violente.
L’ensemble des croyances et des pratiques
concernant ces Nat constitue un culte
particulier au sein des pratiques religieuses
birmanes (voir article page 8).
Jeudi 24 Novembre à 18h00 - salle de
lecture de l’Institut.
Samedi 26 Novembre à 18h30
Retrouvez plus d’informations sur tous les
événements organisés par l’Institut sur le
site
suivant
www.institutfrancaisbirmanie.com ainsi que sur la page
Facebook
« Institut
Français
de
Birmanie ».
Une première en Birmanie : des
cours de français sur le tourisme et
l’hôtellerie
Rencontre exceptionnelle avec
Richard Texier, célèbre artiste
peintre et sculpteur
L’essor du tourisme en Birmanie est un
phénomène de fond (voir page 7) auquel
l’IFB souhaite répondre dans le cadre de
ses missions pédagogiques non seulement
parce que les Français constituent la
première nationalité européenne à visiter
ce pays (voir page 3) –il existe dans ce
cadre une forte demande de professionnels
birmans francophones- mais également
parce que la formation constitue une des
clés du développement d’un tourisme
durable et responsable auquel l’expertise
française est susceptible d’apporter sa
contribution. En attendant d’éventuelles
coopérations franco-birmanes dans le
domaine de l’éducation appliquée au
secteur du tourisme et de l’hôtellerie, l’IFB
s’apprête à ouvrir des cours de français de
spécialité
qui
s’adresseront
aux
professionnels des secteurs concernés quel
que soit leur niveau de français. Le cours
de français du tourisme pour débutants
permettra d’acquérir des connaissances
générales sur le secteur. Un cours plus
avancé permettra aux étudiants ayant déjà
un bon niveau de français de se spécialiser
en vue d’exercer la profession de guide
francophone. Enfin, un cours de français
de l’hôtellerie permettra aux employés des
hôtels accueillant des touristes français
d’acquérir des rudiments dans notre langue
afin de mieux accueillir leur public. Ces
cours se tiendront à l’Institut ou bien in situ
selon les besoins des opérateurs concernés.
Récemment réunis par l’ambassadeur, les
professionnels français du secteur opérant
Richard Texier, un des peintres et
sculpteurs français contemporains les plus
renommés à travers le monde, est de
passage en Birmanie. Cet artiste
particulière prolixe a créé un univers
unique où la fascination du cosmos et la
quête de l’hybridation incarné dans ses
animaux mythiques occupent une place
centrale. Ces thèmes rencontrant un écho
particulier dans la tradition birmane,
souhaitons que ce premier voyage soit pour
Richard Texier l’occasion de faire de la
Birmanie
une
nouvelle
source
d’inspiration, comme cela fut le cas de sa
découverte de la Chine où il a créé, comme
en Thaïlande, un atelier de fonderie et où
il entretient de multiples coopérations
artistiques. Répondant à l’invitation de
l’Ambassadeur, Richard Texier a accepté
de
participer
à
une
rencontre
exceptionnelle à laquelle l’Institut Français
de Birmanie a le plaisir de vous convier le
mardi 1er novembre à 14h00. Venez
nombreux.
Pour en savoir plus sur
http://www.richardtexier.com
l’artiste:
7
La page du service économique
LE TOURISME RESPONSABLE: UNE CARTE A JOUER POUR LES FRANÇAIS EN BIRMANIE
Recelant un potentiel largement inexploré, le tourisme est sans nul doute l’un des secteurs les plus prometteurs en Birmanie. Si
Thaïlandais et Chinois figurent en tête des visiteurs étrangers, la France est de loin le premier pays d’origine des touristes occidentaux.
Installés localement plusieurs opérateurs français ont également acquis une solide expérience du tourisme responsable qu’il convient de
développer dans ce pays.
Les statistiques sur la
fréquentation touristique en Birmanie
présentent de fortes disparités. Selon
les sources, elles oscillent entre
400 000 et 700 000 personnes par an,
ce qui reste très inférieur aux
statistiques enregistrées dans les
grands pays touristiques de la région
où la Birmanie conserve encore
l’image d’un pays ermite qui
contribue largement à la fascination
qu’elle exerce sur un large public. Il
n’en demeure pas moins que ce
secteur a connu une nette envolée
depuis plus de dix ans, (+50% entre
2000 et 2007), même si cette
embellie a été un temps interrompue
par les évènements politiques de
2007, le cyclone Nargis en 2008, et
les incertitudes qui ont entouré
l’année
dernière
la
période
électorale. Le tourisme en Birmanie a
longtemps fait l’objet d’appels au
boycott émanant notamment des
organisations de défense des droits
de l’homme.
Cette période est
aujourd’hui largement révolue, les
observateurs préférant parier sur le
développement
d’un
tourisme
responsable de nature à contribuer à
l’ouverture du pays et à s’inscrire
dans
une
démarche
de
développement durable au plus près
des besoins des populations locales.
En 2010, au moins un tiers
des visiteurs était d’origine asiatique.
A elles seules, la Thaïlande, la Chine
et la Corée représentaient 26% du
total des arrivées, dont plus de la
moitié pour la Thaïlande. Outre la
proximité
géographique,
la
prédominance
des Thaïlandais
s’explique notamment par le nombre
important de liaisons aériennes entre
les deux pays : 2 219 vols par an
entre Rangoun et Bangkok soit 37%
du total des liaisons directes entre
l’étranger et l’ancienne capitale
birmane aujourd’hui relié à 12 villes1
à l’étranger. A contre-courant de la
tendance générale, le nombre de
visiteurs thaïlandais a doublé entre
les années fiscales 2006-2007 et
2010-2011.
Dans ce contexte, la France
fait figure d’exception européenne.
En premier lieu parce qu’elle fournit
depuis plusieurs années le flux de
visiteurs européens le plus important
vers la Birmanie (de 25 à 30% du
flux total annuel des visiteurs
européens) devant l’Allemagne (voir
page 3). En second lieu parce que ce
phénomène connaît en 2011 une
dynamique remarquable. Alors que
les statistiques ne montrent qu’une
très légère augmentation du flux total
de touristes sur les cinq premiers
mois de l’année (+1,2% en
glissement annuel avec 146 500
touristes), le nombre de visiteurs en
provenance de l’Hexagone a
progressé de 45% en glissement
annuel (+9% pour l’Allemagne,
+29% pour la Chine, +17% pour la
Thaïlande). Interrompue en avril
2011, la possibilité d’obtenir un visa
de tourisme à l’arrivée à Rangoun
contribuerait, si elle était rétablie à
accroître encore l’attractivité de la
Birmanie.
pour le secteur des infrastructures
d’accueil, actuellement dominé par
quelques grands groupes nationaux,
est palpable. 800 millions de dollars
américains ont été déjà investis par des
groupes étrangers auxquels s’ajoutent
300 millions de dollars en cours de
réalisation. Au total 36 projets hôteliers
viennent de voir le jour ou le verront
prochainement, augmentant de près de
30% la capacité d’accueil du pays,
portée à un peu plus de 30 000
chambres, niveau qui reste toutefois
encore nettement insuffisant. Les
investisseurs
singapouriens
et
thaïlandais dominent très largement ce
secteur où ils représentent 75% du total
des investissements étrangers réalisés.
Bien qu’ils n’interviennent pas dans la
même catégorie, certains opérateurs
français ont trouvé un marché de niche
qui correspondait avant l’heure au
tourisme responsable qui a aujourd’hui
le vent en poupe. Qu’ils gèrent
localement des agences de voyages,
des hôtels ou des restaurants, les
Français de Birmanie qui ont choisi le
tourisme pour créer leur entreprise,
souvent en partenariat avec leur
conjoint birman, ont acquis une
expérience unique du secteur et du
pays. Largement reconnue au-delà du
cercle francophone, leur expertise
constitue un atout de la présence
française en Birmanie dont il est
souhaitable de développer le potentiel.
Face au fort potentiel que
recèlent les fabuleux paysages et
sites encore largement inexplorés de
ce pays, l’intérêt des investisseurs
1Bangkok, Singapour, Kuala-Lumpur, Canton, Kunming, Taipei, Calcutta et Gaya (Inde), Chiangmai, Hanoi, Ho Chi Minh, Siem Reap.
8
Aide humanitaire, développement
et société civile
Aide médicale
Internationale
Depuis le 1er Avril 2011, AMI et
Première Urgence ont uni leurs forces
pour devenir une même entité, PUAMI. En Birmanie, PU-AMI a
toutefois conservé le nom d’AMI pour
des facilités administratives et ce
jusqu’au 1er Janvier 2012.
prévention sur le VIH. La mission a
également étendu ses activités à
d’autres territoires où vivent des
populations
particulièrement
vulnérables : l’État Shan (Région
Spéciale Wa) et le Nord de Arakan.
Suite au cyclone Nargis, les équipes
d’AMI se sont positionnées dans les
cantons de Dala, de Twantay, de
Seikki,
de Kawmhu et de
Kungyangon
particulièrement
touchées par le désastre.
Localisation
Région de Rangoun :
« Townships » (cantons) de Dala,
Seikki Khanaungdho et Twantay
État Shan : Région Spéciale n°2
WA
Bénéficiaires
Région de Rangoun : 265 000
personnes
Région Wa : 140 000 personnes
Équipe AMI
6 expatriés
205 personnels locaux (techniques
principalement médicaux,
administratifs et chargés de logistique)
Financeurs
EuropeAid, Three diseases Fund,
Fonds Mondial, Programme
Alimentaire Mondial, Fonds des
Nations Unies pour la Population
Civic Society Iniative
Historique et implantation de
la mission
La première mission d’AMI en
Birmanie date de 1983, lorsqu’une
équipe
composée
de
deux
médecins et d’une infirmière se
rendit auprès des populations
Karen et créa un dispensaire où des
infirmiers furent formés. AMI a
ensuite étendu son action en
soutenant des hôpitaux et des
dispensaires dans les Etats Môn et
Karen avant de quitter le pays au
milieu des années 90 pour
poursuivre son soutien aux
populations Karens réfugiés en
Thaïlande. L’ONG est revenue en
Birmanie en 2001 avec l’ouverture
d’un
nouveau
projet
d’approvisionnement en eau et
d’assainissement dans le canton de
Dala.
Parallèlement,
des
éducateurs
santé
issus
des
communautés assurent des séances
d’information sur l’hygiène ou de
Activités et perspectives
Outre des interventions d’AMI dans
la région de Rangoun et l’État Shan,
un projet intégré (santé reproductive,
eau et assainissement, relance
d’activités économiques) a été mis en
place à partir de 2011 dans les
cantons de Dala et de Seikki
Khanaungdho dans le cadre d’un
consortium avec l’ONG « Triangle
Génération
Humanitaire ».
Par
ailleurs, les équipes travaillent
actuellement sur l’ouverture d’une
nouvelle zone d’intervention au
Thanintharyi, qui sera effective avec
un projet de santé communautaire à
partir du 1er Janvier 2012.
Pour en savoir plus sur PU-AMI :
www.pu-ami.org
Créée en 2007 à l’initiative de
quelques volontaires bénévoles,
Civic Society Initiative (CSI) est
une ONG birmane composée de
trois
équipes
en
charge
respectivement de la santé, de
l’éducation et de projets sociaux.
Les médecins du groupe se rendent
mensuellement dans des maisons
de retraite et orphelinats de trois
villes périphériques de Rangoun
pour soigner les malades et
sensibiliser les populations à la
santé et à la nutrition. En quelques
années, le groupe est passé de 50 à
200 volontaires. L’Ambassade de
France lui a accordé une
subvention (crédits de soutien à la
société civile) pour la mise en
place d’une clinique mobile.
9
Chroniques birmanes
Anthropologue, affiliée au Centre Asie du Sud-Est-CASE/EHESS, spécialiste des cultes de possession, Bénédicte
Brac de la Perrière a consacré trente années de terrain ethnographique à la Birmanie. Elle revient aujourd’hui
sur le culte des 37 naq au travers de son vécu de chercheuse.
Le terrain auprès des médiums du culte
des naq (nat)
Le culte de possession dit des « Trente-sept
Seigneurs » ou culte des naq (nat)
constitue, en Birmanie, un aspect du champ
du religieux subordonné au bouddhisme
du Theravada. A l’époque (ndlr : milieu
des années 1980), le domaine était à peu
près vierge à l’exception, de taille, de
l’ouvrage de Melford Spiro intitulé
Burmese Supernaturalism. Fait important,
ce culte était accessible à l’observation
dans les grandes villes où les chercheurs
étaient et sont encore largement cantonnés.
Je commençai par assister aux séances de
possession dédiées aux Trente-sept
Seigneurs,
des
événements
festifs
organisés sur une base de trois jours par les
médiums qui en sont les spécialistes, à la
demande des dévots, leurs clients.
L’immersion dans ce monde était facile,
les médiums accueillant volontiers les
visiteurs, gage éclatant du succès du
divertissement et de la réussite du rituel.
L’étrangère était perçue comme une
éventuelle cliente, ou au minimum une
curieuse, plus que comme une enquêtrice.
Aucun responsable local ne songeait à s’en
offusquer tellement cela allait dans le sens
de la nécessaire rencontre entre les esprits
et le monde social qui les portait. Je pris
ainsi des notes sur des dizaines de ces
séances de possession qui n’avaient encore
jamais été décrites et dont l’organisation
complexe ne devait bien sûr rien au hasard
et tout à une culture rituelle qui restait
entièrement à découvrir. L’étape suivante
consista à interviewer, entre deux
cérémonies, les médiums que je rencontrais
pour comprendre comment ils en étaient
arrivés à embrasser cette condition. Audelà de trajets individuels faits de
souffrances et de crises de vie diverses
dont la résolution passait par la découverte
de la possession par un esprit, je
découvrais une véritable monde que ne
résume pas l’image haute en couleur des
travestis à laquelle il est souvent réduit.
Le monde des médiums est d’abord
déterminé par le fait du choix des
esprits, ou naq : sont médiums (naguedo,
littéralement « épouses d’esprit ») ceux qui
ont été élus par un esprit faisant partie du
panthéon des Trente-sept Seigneurs, des
femmes qui ont été « épousées » par un
esprit masculin, ou des hommes, « frères »
d’un de ces esprits ou « fils » ou encore
« époux » d’un esprit féminin du même
panthéon. Les médiums sont organisés en
« lignages » spirituels constituant des
écoles dirigées par des maîtres de
cérémonies. Ces derniers sont tenus entre
eux à des obligations et, dans des fêtes de
naq se tenant en Birmanie centrale, à des
fonctions rituelles, les unes et les autres
héritées de leurs propres maîtres. Les
médiums sont donc organisés en une
communauté hiérarchisée, partageant les
pratiques et les savoir-faire qu’ils disent
tenir de la royauté. Pas plus que les autres
spécialistes birmans, moines ou militaires,
leur fonction n’est cependant déterminée
sociologiquement : les médiums sont
d’origines sociales et ethniques diverses
mais se disent tous bouddhistes birmans ou
devenus tels.
En 1986, je décidai d’accompagner Daw
Yon - une des médiums dont j’étais proche
et qui était la fille de la femme médium la
plus ancienne et la plus titrée de l’époque dans ses périples festivaliers. Il s’agissait
d’observer les médiums dans ce versant de
leur activité qui paraissait déterminer leur
réussite à Yangon. Par la suite je suivis
mon amie médium dans nombre de ses
migrations
saisonnières,
allant
de
Taunbyon à Shweguni, de Alon à
Sameikkon ou à Maundon-Zidaw, de
Yatenagu à Myittu et à Taunthaman. Je
découvris ainsi une pratique massive de
pèlerinage qui repose sur l’existence de
tout un monde de rituels enchevêtrés, les
fêtes de naq, couvrant l’ensemble de la
Birmanie centrale, parmi lesquels la fête de
Taunbyon n’est que la plus importante.
Cette pratique implique l’ensemble de la
communauté des médiums dont les
contours se dessinent concrètement à cette
occasion. Pour la comprendre, il fallait
resituer la pratique des médiums urbains
par rapport à un ensemble cultuel qui
couvre en fait l’ensemble de la Birmanie
« birmane » (Burmaproper comme le
disaient les Britanniques).
Je consacrai un ouvrage et une série
d’articles à l’analyse du monde des
1
médiums et de leurs rituels . Une
caractéristique notable de ces travaux est
qu’ils furent conduits essentiellement à
partir du point de vue des médiums. Lors
des fêtes de naq dédiées à l’une ou l’autre
des figures du panthéon, les médiums se
confrontent aux populations locales, à leurs
représentations et à leurs pratiques. Je
portai une attention particulière à ces
interactions, mais j’analysai surtout les
fêtes de naq dans leur ensemble, en tant
que relevant du niveau supérieur
d’organisation du culte des Trente-sept
Seigneurs. Cela me permit de faire
apparaître un
modèle rituel de ces
fêtes comparable à celui des rituels de la
2
royauté . Ce modèle connaît cependant
des formes particulières traduisant une
histoire d’interactions répétées entre
l’institution centrale du culte et les
institutions locales. Apparut aussi le fait
que la succession temporelle et spatiale de
ces fêtes constitue un cycle rituel annuel
dessinant une circumambulation de la
Birmanie centrale.
10
L’étude du culte des Trente-sept
Seigneurs s’est révélée beaucoup plus
riche en enseignements que je ne
l’avais d’abord prévu. Dans les
sociétés voisines, on trouve aussi, sous
différentes formes, ce type de culte
aux esprits qui constitue une pratique
très générale des bouddhistes tout en
étant perçu par ceux-ci comme non
bouddhique. A l’époque, la plupart des
travaux concernant ces cultes dataient,
étaient disparates, partiaux ou limités
3
au contexte restreint du village .
Malgré l’inadéquation de ces sources,
il
apparaissait
cependant
que,
comparativement,
la
principale
caractéristique du culte des Trente-sept
Seigneurs était qu’il intègre dans un
seul cadre cultuel unifié les pratiques
4
de possession d’esprit .
En Birmanie, en effet, le culte des
esprits locaux, est devenu au cours de
transformations complexes, favorisées
par les évolutions relativement
récentes sinon modernes, le cadre
privilégié de la possession d’esprit.
Cela tient notamment à l’existence
d’un panthéon d’esprits de la
possession,
les
« Trente-sept
Seigneurs », institué par les rois
birmans à partir d’une sélection
d’esprits de la localité (naq).
Historiquement,
l’existence
du
panthéon des Trente-sept Seigneurs ne
peut s’expliquer que par l’intervention
de la royauté birmane. C’est en effet
cette dernière qui, ainsi que le veut la
tradition, a réuni les esprits locaux en
un panthéon pour les besoins rituels de
la cour. Aujourd’hui, ce panthéon
articule aux ritualités locales les
cérémonies
de
possession,
particulièrement
développées
en
milieu urbain, grâce à un système
rituel qui couvre en fait toute la
Birmanie centrale.
Désormais, les passeurs de ce domaine
rituel sont donc les médiums.
Le culte des Trente-sept Seigneurs
constitue donc une catégorie propre à
l’organisation socio-religieuse birmane
qui correspond à la catégorie analytique
de la possession. Les pratiques dont ce
culte est l’objet forment un sous-système
rituel dans lequel elles trouvent un sens
et se reproduisent. Ce sous- système,
certes, doté d’une certaine autonomie,
est toutefois déterminé par son
intégration dans l’organisation socioreligieuse birmane globale. Ainsi, au
cours de l’appropriation du bouddhisme
du Theravada qui est à l’origine de la
constitution en société à Etat de la
Birmanie, mais qui constitue un
processus continu, les pratiques de la
possession se sont aussi cristallisées en
un culte d’Etat. Le culte de possession
s’est
ainsi
institutionnalisé
en
contrepoint de l’ethos bouddhique, s’en
démarquant tout en y participant, comme
un domaine rituel au sein d’un monde
dominé par le discours bouddhique.
L’étude systématique de ce culte à
partir d’enquêtes répétées s’est révélée
une voie d’accès particulièrement
fructueuse aux réalités birmanes,
permettant de traiter de l’intégration
des localités dans la nation, des
modalités de birmanisation, des
formes de transmission et de
sociabilité, de l’histoire des rituels, de
la constitution d’un champ du
religieux… Il m’a fourni un point de
vue singulier sur ces réalités, à même
d’éclairer de manière pertinente la
question de la localisation particulière,
en Birmanie, du Bouddhisme du
Theravada.
1
Les résultats de mes premières enquêtes ont été publiés en 1989, dans un ouvrage de facture monographique, Les rituels de possession en Birmanie :
du culte d’Etat aux cérémonies privées (ADPF, Paris), dans lequel sont décrits et analysés pour la première fois les séances de possession, le parcours
vocationnel menant à la possession d’esprit et le milieu des médiums. Puis j’ai consacré des articles à l’analyse de certaines des fêtes de naq de
Birmanie centrale.Voir par exemple "La fête de Taunbyon: le grand rituel du culte des naq de Birmanie (Myanmar)", BEFEO, 1993:79.2, pp. 201232 ; «Le ‘roulis de la Dame aux Flancs d’Or’. Une fête de naq atypique en Birmanie centrale» L’Homme, n 146, avril/juin 1998 : 47-85 ; «Le cycle
des fêtes de naq en Birmanie centrale: une circumambulation de l’espace birman», in Etudes birmanes en hommage à Denise Bernot, réunies par
Pierre Pichard et François Robinne, Etudes thématiques 9, EFEO, 1998: 289-331.
2
Voir à ce sujet mon article : « Le traité des apparences du monde. Analyse des rituels de la royauté birmane d’après un traité du dix-huitième
siècle », in Les apparences du monde…, études réunies par M.-L. Reiniche et B. Brac de la Perrière, Etudes thématique 15, EFEO, 2006 :265-294.
3
Cette constatation générale doit évidemment être nuancée. On bénéficiait en effet déjà à l’époque de l’ethnographie riche et sophistiquée portant sur
Ceylan, avec les travaux de GananathObeyesekere, notamment, et des travaux de Charles Archaimbault sur les principautés lao. Enfin, bien que déjà
anciens, on avait les travaux de Maurice Durand sur le cas Vietnamien, comparable au cas birman par bien des aspects.
4
Je traduis ici directement de l’anglais spirit possession plus précis en la matière.
11
Vie de la Communauté
Calendrier
France-Birmanie souhaite la bienvenue aux
treize nouvelles familles arrivées à Rangoun :
GUIMET A L’HEURE BIRMANE
Thierry et Isabelle Dupuget, Richard et Laetitia Serres,
Nicolas et Terminale Olive, Agnès Pain, Camille
Estienne, Abdelaziz Sehili (Total E&P), Guillaume et
Evelyn Foliot (Programme Alimentaire Mondial),
Lionel et Nith Duinat (UNOPS), Renaud de la Lande
de Calan (Croix-Rouge), Louis Bergerot (Café
Malongo), Laurie-Anne Pecqueux (UFL), Anaïs
Waroquier, Patrick Lebee.
ainsi qu’à la nouvelle Volontaire Internationale de
l’ambassade, Isabelle Mignucci.
Le musée Guimet présente pour la première fois un
ensemble exceptionnel de manuscrits et d’objets birmans
conservés dans ses collections. Inaugurée le 19 octobre
dernier en présence du Ministre de la Culture et de la
Communication, l’exposition intitulée « De laque et
d’or : manuscrits de Birmanie », dure jusqu’au 23 janvier
2012. Pour en savoir plus sur l’exposition et consulter
son catalogue en ligne : http://www.guimet.fr/De-laqueet-d-or-manuscrits-de
Carnet rose : Théodore, Min-Wunna-Kyaw Pervillé est
né le 6 octobre 2011 à Rangoun
Petites annonces
Cette rubrique est réservée à tous ceux qui souhaitent
passer une annonce à caractère non publicitaire ou
commercial à l’attention de la communauté française de
Birmanie :
achat/vente/location/offre/recherche
à
caractère privé, qu’il s’agisse de biens, de logements,
d’emplois, de services, ou d’évènements.
Les annonces doivent impérativement mentionner un
contact (numéro de téléphone ou adresse courriel) qui
sera publié, et être adressées à :
[email protected] avant le 20 de
chaque mois.
S’abonner à FRANCE-BIRMANIE
Nous contacter
Cette lettre d’information mensuelle n’est adressée qu’aux seuls abonnés. N’hésitez pas à la faire connaître autour de vous !
Les articles publiés dans cette lettre électronique et les idées qui peuvent s’y exprimer n’engagent que la responsabilité de leurs
auteurs et ne représentent pas la position officielle de l’Ambassade de France en Birmanie.
Rédacteur en chef
Xavier d’Argoeuves
Comité de rédaction
Bénédicte Brac de la Perrière, Marion Bruley, Olivier Cattin, Fabrice Etienne, Marisa Friderich, Pascal Furth, Thierry Mathou,
Isabelle Mignucci, Valentine Xénos
Conception, réalisation
Jacques Dufour, Aurélie Pigeau
12

Documents pareils