Discours de Jean-Michel Baylet

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Discours de Jean-Michel Baylet
Discours de Jean-Michel Baylet,
Ministre de l’Aménagement du territoire, de la Ruralité et des Collectivités
territoriales
Au Congrès de La Rochelle
Dimanche 4 septembre 2016
« Mes chers, mes très chers amis Radicaux,
Quel bonheur de vous retrouver tous ici, à La Rochelle. En effet, comme le rappelait notre
présidente, à l’ouverture du congrès, les Radicaux sont de retour chez eux. Nous revenons à la
maison.
Ici à La Rochelle, façonnée par Michel Crépeau, qui en avait fait un magnifique laboratoire du vivreensemble et de la cité du futur : solidaire, innovante, et durable.
Son successeur, Jean-François Fountaine nous en a fait hier la démonstration : La Rochelle est une
ville à nulle autre pareille, ouverte sur les autres et sur le monde, humaniste, où il fait bon vivre.
Bref, une ville Radicale.
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Guillaume Lacroix le soulignait, devant le comité directeur, et avec la malice que nous lui
connaissons : Pour la première fois depuis le congrès de Paris, en janvier 1996, il ne m’appartient
plus de prononcer le discours de clôture d’un de ce grand évènement qu’est le congrès de notre
parti.
Ce faisant, avouez-le, je donne tort à ceux qui pensaient qu’à l’instar de mon glorieux prédécesseur,
Edouard Herriot, je demeurerais président à vie !!!
Même si, durant les 20 dernières années, le Radicalisme, le PRG, ses élus, ses militants et ses
permanents. Vous avez été, toutes et tous, non pas une part de ma vie, mais toute ma vie. Je veux
vous le dire ici, ce matin.
Quelques-uns – 2 ou 3 peut-être ici – s’en souviennent car ils étaient aussi de cette aventure, j’ai
participé, alors jeune militant, aux côtés de Robert Fabre, à la création de notre mouvement, lors
de la douloureuse scission de 1973.
Et déjà, il s’agissait non d’une affaire d’hommes, mais de mener le combat pour ancrer le
radicalisme à gauche, alors que la direction de l’époque voulait nous conduire vers d’autres rivages.
Dix ans après, en 1983, j’ai eu l’honneur d’être élu président ce que l’on appelait le MRG, avant
d’entrer, l’année suivante, au gouvernement comme Secrétaire d’Etat aux Relations extérieures.
Encore une dizaine d’année plus tard, alors que l’existence même de notre formation était menacée,
j’ai accepté, avec quelques autres, de relever le défi de reconstruire patiemment son unité – ce qui
n’est jamais chose facile chez les Radicaux – et de lui rendre sa crédibilité.
Et depuis, j’ai essayé – certainement avec plus ou moins de bonheur – de me montrer digne de la
confiance que vous m’avez toujours accordée.
Oh, je sais, d’aucuns pointent du doigt mon caractère parait-il autoritaire, mes éclats de voix, mais
avec le temps, vous aurez sans doute compris que pour diriger les Radicaux, il faut beaucoup les
aimer – et ils le méritent – mais il faut aussi parfois être directif et déterminé.
J’ai évidemment une pensée affectueuse pour celles et ceux qui m’ont épaulé dans cette aventure.
Je pense aux permanents, d’hier et d’aujourd’hui, (et tout particulièrement les trois piliers de notre
organisation administrative : Pascal, Cécile, et Christine).
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Je salue également notre secrétaire général, cher Guillaume, qui en assure la bonne marche, au
quotidien, et notre trésorier, cher Jean-Bernard, qui a la lourde tâche de nos finances.
Au-delà, je veux rendre hommage à toutes celles et ceux qui, dans les instances nationales ou les
fédérations, ont contribué à la vie du PRG. Nous pouvons les applaudir.
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Etre radical, nous le savons, c’est refuser les dogmes. Comme l’écrivait Ferdinand Buisson, « l’esprit
radical a ce trait de ressemblance avec l’esprit scientifique qu’il vit de relatif et non d’absolu ».
Etre radical, c’est partager une façon particulière de faire de la politique. Dans la convivialité. Nous
en avons encore apporté la preuve ces derniers jours. Car si les Radicaux sont avides de débats,
d’échanges, ils affectionnent, plus que quiconque, ces moments de fraternité, le bonheur d’être
ensemble, tout simplement.
Et si la joie, la passion, l’amour même, prédominent dans nos rapports traditionnels, je dois vous
avouer – au nom de ma longue expérience – que les Radicaux ne sont pas, pour autant, toujours
facile à comprendre et, moins encore, à présider. Je l’ai d’ailleurs dit à celle que vous avez choisi,
hier, pour me succéder. Elle ne m’a pas caché avoir déjà eu l’opportunité de le vérifier.
Car les adhérents du PRG, qui fondent leur engagement politique sur leur goût de la liberté, ont
parfois une conception singulière de la discipline de parti. J’aime à le répéter, chaque radical est un
parti à lui seul.
Et je veux citer 3 expériences passées, qui ne sont pas dénuées d’intérêt, dans la perspective actuelle
et alors que nous sommes à l’aube de choix stratégiques majeurs.
En 1981, le MRG avait, lors de sa convention de Versailles, décidé de présenter la candidature de
Michel Crépeau, à l’élection présidentielle. Nous n’étions cependant que deux parlementaires, un
Sénateur, François Giacobbi, et un député, moi-même, à le soutenir.
En 2002, la candidate investie, Christiane Taubira, n’avait pas non plus bénéficié de l’appui de
l’ensemble du PRG. Tant s’en faut…
Enfin, plus récemment, j’ai en mémoire les primaires citoyennes, à l’occasion desquelles j’ai eu
l’honneur de porter nos couleurs. J’ai, là encore, pu noter un engagement variable – pour le dire
aimablement – de nos fédérations et de nos grands élus.
Et aujourd’hui, je note déjà que certains, parmi nos parlementaires notamment, soutiennent un
potentiel candidat en marche, sans égard pour les décisions que nous serons amenés à prendre
collectivement.
Et, puisque nous parlons de primaires – et nous avons été les premiers à les proposer – je veux
rappeler qu’en 2011, notre décision de concourir dans cette compétition plutôt que d’affronter
directement le suffrage universel a contribué à rassembler la gauche et à forger la victoire de
François Hollande. Oui, mes amis, ce choix fut le bon.
De plus, en dépit de mon score, cette campagne a mis en lumière notre parti, nos propositions, et
accru notre notoriété et notre lisibilité.
C’est à ce moment que s’est constituée la nouvelle majorité. En son sein, nous avons pu assurer la
présence radicale dans les équipes gouvernementales, depuis 2012.
Je veux citer tous nos ministres et les féliciter pour leur travail et leur engagement : Anne-Marie
Escoffier, Sylvia Pinel, Annick Girardin et Thierry Braillard.
Chacun a pu, dans ses fonctions, promouvoir nos valeurs et faire entendre notre voix. Et même si
nous savons ce que la vie ministérielle comporte d’obligations, de contraintes, et de vicissitudes,
c’est aux Radicaux que chacun de nos ministres doit l’honneur d’appartenir au gouvernement de la
France.
Et tout ceci nous a aussi permis d’honorer un autre engagement fort pris devant vous : la
constitution de groupes autonomes à l’Assemblée nationale et au Sénat. Je vous l’avais promis, nous
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y sommes parvenus et je tiens à remercier Roger-Gérard Schwartzenberg et Jacques Mézard pour
l’immense travail qu’ils accomplissent. Tout comme je veux saluer Virginie Rozière, qui nous
représente avec talent au Parlement européen.
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Malgré mes responsabilités gouvernementales, j’ai tenu à garder mes mandats d’élu local. Vous me
connaissez, j’aime le terrain, j’aime les gens et j’aime être parmi eux. Je ne conçois pas l’action
publique autrement.
Comme vous, j’entends donc les critiques formulées par nos concitoyens. Je perçois les
mécontentements, je comprends l’impatience et je mesure même un certain rejet.
Mais si je porte un regard lucide sur l’action de la majorité, je ne me reconnais pas dans le
réquisitoire que d’aucuns dressent, y compris dans notre formation.
Même si, reconnaissons-le, toutes les réformes n’ont pas été bien présentées. Elles ont parfois été
menées avec beaucoup d’amateurisme et souvent bien mal expliquées à nos concitoyens.
La première de ces erreurs remonte à 2012. Dès le début du quinquennat, nous aurions dû avoir
cette exigence de vérité et dire l’état dans lequel se trouvait notre pays. Ce faisant, les efforts
demandés aux Français auraient été, je le pense, mieux compris ; et donc mieux acceptés.
François Fillon, lorsqu’il était Premier ministre, parlait d’un « Etat en faillite ». Il avait raison et il le
savait d’autant plus qu’il y a largement contribué. Un seul chiffre, la dette est passée de moins de
65% du PIB, en 2007, à plus de 90% à la fin du précédent quinquennat.
Et c’est tout à l’honneur de notre majorité d’avoir conduit ces réformes en tenant le pari du
redressement de nos comptes publics. Cela ne s’est pas fait sans mal, c’est vrai ; mais au final, nous
n’avons pas à rougir de notre bilan.
D’ailleurs, au-delà de nos frontières, les jugements portés sur la politique menée depuis plus de 4
ans sont d’une autre nature. Je le constate à chacun de mes déplacements à l’étranger. Notre pays
y est admiré pour son histoire, ses valeurs, sa puissance économique, sa qualité de vie, sa capacité
militaire et son modèle social.
Et les observateurs internationaux ont du mal à comprendre pourquoi les Français sont aussi durs
avec eux-mêmes, et avec la France.
***
Je veux aussi évoquer certaines avancées permises, ces dernières années, par l’action de la majorité.
Attardons-nous un instant sur ce bilan, en commençant par les réformes sociétales, celles-là même
que nous revendiquions : le mariage pour tous, le droit de mourir dans la dignité (même si nous
aurions souhaité aller plus loin). C’est vrai.
Une autre proposition radicale, chère à Bernard Castagnède, la collecte à la source de l’impôt sur le
revenu est en passe d’aboutir.
Sur le plan économique, la compétitivité de nos entreprises a été améliorée grâce notamment au
CICE et au pacte de responsabilité. Et les chiffres du chômage enregistrés ces dernier mois
confirment l’amorce de l’inversion de la courbe.
Ces orientations tournent le dos à l’économie administrés, encore chère à certains socialistes et que
les Radicaux ont toujours combattue. Ce faisant, nous contribuons à ce qu’émerge une France
moderne, libérée de ses lourdeurs et de ses contraintes et adaptée aux défis de notre temps.
C’est ainsi que nous entendons préserver notre modèle social, car nous n’oublions pas que
l’économie doit toujours être au service de l’homme.
Enfin, s’agissant de la sécurité des Français, les Radicaux, héritiers de Clemenceau, se retrouvent
entièrement dans la politique menée par Bernard Cazeneuve.
Il nous a fait l’amitié d’être présent ce matin – lui, l’ancien membre des jeunes radicaux, comme il
nous l’a rappelé. Nous le soutenons sans équivoque.
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Dans quelques semaines, nous aurons à faire des choix décisifs. Il n’est donc pas inutile de nous
interroger sur ce qu’est être Radical de gauche en 2016. Cela a été abordé, hier matin, en séance
plénière et nous continuerons, dans les prochaines semaines d’en débattre, lors de nos comités
directeurs et de nos conventions thématiques.
Etre radical de gauche, c’est bien-sûr défendre la Laïcité. Plus que jamais indispensable dans une
société française en tension. Il n’y a pas de laïcité ouverte, positive ou intransigeante. Il y a la laïcité
et ses contraires : l’intolérance et le communautarisme.
Elle n’est ni le faux-nez d’un racisme qui s’exprime de plus en plus ouvertement, ni une pensée de
combat antireligieux.
Et la piteuse polémique sur le burkini, tout au long du mois d’août nous le confirme : la question de
l’identité sera au cœur de la campagne présidentielle et sera la source, dans les prochains mois, de
nombreuses controverses, alimentées par la droite et l’extrême droite.
A rebours des réactions hystériques, des provocations calculées, nous devons donc porter un
message de fermeté, d’apaisement et de rassemblement.
Etre Radical c’est aussi défendre la liberté, sous toutes ses formes. Dans l’économie, dans les
combats sociétaux, mais aussi s’agissant des libertés publiques. Les radicaux ont toujours été à
l’avant-garde.
Et Jacques Mézard a, par exemple, su porter, avec force et détermination, notre vision dans le cadre
des débats autour de l’état d’urgence et sur l’équilibre entre libertés et sécurité.
Etre radical c’est également être européen. Notre engagement fédéraliste est connu. La montée
des populismes partout sur le continent témoigne d’un rejet d’une Europe purement
« administrative ».
Nous lui opposons l’approfondissement d’une Europe politique, une Europe de la défense, une
Europe sociale, une Europe de projet. Nous devons donc renouer avec l’audace des pères
fondateurs.
Enfin, être Radical c’est être un authentique républicain. Or, ces dernières années, la république
est fustigée de toutes parts.
Elle l’est à l’extérieur (dans le contexte international actuel, avec l’engagement des forces
françaises…), mais aussi à l’intérieur (menace terroriste, menace des extrêmes et notamment du
FN…).
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J’ai écouté et entendu vos interventions à la tribune de notre congrès. Je connais votre
enthousiasme, votre attachement à notre drapeau, mais notre réflexion doit aussi prendre en
considération la situation politique actuelle de la France.
Une élection, au sens étymologique renvoie à un choix. Celui des citoyens de voter en faveur du
candidat qui les représentera pendant un quinquennat.
Quel sera ce choix, au mois de mai prochain ?
Celui d’une droite qui propose plus de 100 milliards d’euros de coupes budgétaires ? Cela se
traduirait par : moins de sécurité, moins de services publics, moins d’écoles, et plus d’inégalité entre
les territoires et les Hommes.
Une droite qui – en dépit du nom qu’elle s’est choisi – sort chaque jour davantage du champ
républicain. Il n’est qu’à écouter les déclarations de ses dirigeants contre l’Etat de droit, relégué au
rang d’« arguties juridiques » ou qui considèrent les garanties apportées par la Constitution comme
quantité négligeable.
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Nous, Radicaux, pensons au contraire que notre pays est fort, que la France est belle quand elle est
elle-même. Et je partage pleinement les paroles du Premier ministre sur le sein nu de Marianne,
symbole de liberté.
La droite s’est lancée dans une course mortifère et une surenchère démagogique avec l’extrême
droite. N’hésitant pas à attiser le feu de la division et de la suspicion. Nous l’avons vu dans les jours
qui suivirent le terrible attentat perpétré, le 14 juillet, à Nice.
Hélas, le choix de nos concitoyens pourrait se porter sur la candidate de l’extrême-droite, qui n’a
jamais été aussi proche du pouvoir.
Car, les élections municipales, européennes, départementales et régionales ont constitué autant
d’avertissements significatifs : avec des scores chaque fois plus importants, la constitution d’un
réseau d’élus. Ces scrutins nous ont démontré que l’extrême droite est décomplexée et qu’un
nombre croissant de nos concitoyens est pris dans les filets de ce discours populiste et des peurs
distillées.
***
Mes chers amis, je vous le dis avec gravité, je trouve, pour ma part, cette perspective terrifiante, ses
conséquences seraient inimaginables. L’intérêt de la gauche doit donc primer sur les intérêts
partisans des formations qui la composent, et l’intérêt de la France doit primer sur tout le reste.
Or face à ce péril, l’état actuel de notre camp peut inquiéter : Entre une extrême gauche qui a fait
le choix de la contestation systématique, un Jean-Luc Mélenchon chaque jour plus violent, et le parti
des Verts, dont nous Radicaux savons quoi penser…
S’y ajoute un panel d’anciens ministres déçus et un certain nombre de parlementaires socialistes
qui ont choisi, dès 2013, le confort de la contestation permanente de l’action gouvernementale, au
détriment de la loyauté et du sens des responsabilités.
La gauche prend ainsi le risque d’une élimination pure et simple au premier tour de la
présidentielle.
***
Nous ne pouvons détourner les yeux de cette réalité et, moi, je ne me résous pas à devoir choisir
au second tour de l’élection présidentielle, entre Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen. Pas plus que
je ne me résous, du coup, à avoir à appeler à voter pour le premier afin de battre la seconde.
Oh, certes, nous connaissons les travers de nos partenaires socialistes.
Dans vos départements, vous êtes confrontés à leur penchant hégémonique naturel. Au national,
nous en avons eu la preuve lorsque le premier secrétaire du PS, a annoncé la primaire de la Belle
Alliance Populaire, sans même nous en prévenir. Face à cette provocation, tu as eu, chère Sylvia, la
réaction adéquate.
Il est donc nécessaire que les Radicaux soient présents dans les débats de la Présidentielle. Alors,
comment ?
D’abord en élaborant un projet radical répondant aux attentes et aux craintes de nos concitoyens
et aux grands enjeux actuels, fondé sur nos valeurs et avec un crédo : le réformisme.
Ensuite, c’est dans le cadre de la primaire de la gauche de gouvernement que nous devons porter
ce programme.
Je crois qu’une candidature autonome, bien que séduisante en apparence, ne ferait qu’ajouter de
la confusion et aggraver la situation et le risque que je viens d’évoquer. En, conséquence je souhaite
que notre parti, puisse s’inscrire dans une dynamique d’union des forces de gauche, condition de
la victoire.
Ici, à La Rochelle, plus qu’ailleurs souvenons-nous de Michel Crépeau, qui disait inlassablement que
« la politique est l’art de faire les additions, pas les divisions ».
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Et si nous faisons ce choix, il va de soi que c’est la présidente du PRG qui doit porter nos couleurs
dans ce combat des primaires. C’est la logique de cette compétition.
Bien sûr, nous devons poser un certain nombre de préalables à notre participation. Le principal est
que son organisation soit transparente et qu’elle nous associe pleinement.
Nous devrons également nouer un accord programmatique et électoral.
***
Mes chers amis, désormais, c’est en simple militant que je reprends place parmi vous, mais je
demeure viscéralement attaché, vous vous en doutez, à notre famille politique. Et dans ce rôle,
nouveau pour moi, je continuerai à travailler à vos côtés, pour le Parti et pour le radicalisme.
Chère Sylvia, c’est à toi qu’il revient, dès aujourd’hui, de conduire le PRG dans la période cruciale
qui s’ouvre.
Je tiens à t’adresser mes vives félicitations pour ta brillante élection.
Je sais la fierté qu’est la tienne de devenir la première femme élue à la présidence du Parti Radical
de Gauche.
Tu as pour toi ta jeunesse, même si tu disposes déjà d’une solide expérience et que tu as démontré
l’étendue de tes qualités dans tes fonctions ministérielles.
Souvenez-vous de l’état du secteur de la construction et du logement à son arrivée à la tête de ce
ministère…
Tu as su prendre les bonnes décisions, pour faire repartir ce secteur-clé, grâce à plusieurs dispositifs
complémentaires et pragmatiques (notamment celui auquel tu as donné ton nom). Tu as également
œuvré pour remettre plus de mixité sociale dans les quartiers et dans les immeubles.
Tu as aussi su, notamment lors de la préparation des élections régionales de décembre 2015, agir
avec courage, détermination et responsabilité. Et je sais que ta combativité dans les rapports
entretenus avec nos partenaires ont permis de débloquer plusieurs situations.
Nous te faisons donc confiance pour défendre l’indépendance de notre famille politique et, partout,
les intérêts des radicaux.
Et je ne doute pas que ta détermination et ton courage politique te permettront de diriger avec
efficacité et brio notre Parti ; d’en assurer la pérennité et le rayonnement.
*
Quant à moi, je ne vous cache pas mon émotion alors que je m’adresse à vous, pour la dernière fois
à la tribune d’un congrès. Car si, comme je vous l’ai dit, je resterai à vos côtés comme simple militant,
je ne compte pas venir à chacune de nos réunions vous asséner mes vérités.
Il faut savoir tourner les pages et, de surcroit, je pense que vous avez suffisamment entendu –
certains diraient supporté – mes propos pendant ces 20 années.
Encore une fois, merci de tout le bonheur que vous m’avez apporté. Radicaux, je vous aime. Oui, je
vous aime ; comme j’aime la République.
Et maintenant, je vous demande de faire un triomphe à notre nouvelle présidente élue : Sylvia
Pinel. »
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