Chimie radicalaire - Pages Persos Chez.com
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Chimie radicalaire I_ Généralités A . Dé f i n i t i o n s En apportant une énergie suffisante, il est possible de dissocier deux atomes pour former des radicaux libres, possédant un électron non-apparié. Ce sont des molécules très réactives. L'énergie requise pour briser la liaison a une valeur précise. On peut la transmettre par irradiation, le plus souvent aux UV, où par l'intermédiaire d'un Transfert MonoÉlectronique (TME), c'est-à-dire grâce à un élément donneur d'électron (comme le Sodium métallique). Les molécules formées par réaction radicalaire présentent souvent une configuration inversée par rapport à la réaction en solution. Ex : H2O Br Règle de Markovnikov Sur le carbone le plus substitué + HBr Br Règle de Kharash Sur le carbone le moins substitué H2O2 B . S ta b i l i té La géométrie d'un radical est intermédiaire entre celle d'un carbocation (plane) et d'un carbanion (tétraédrique). Les radicaux libres sont stabilisés de la même manière que les carbocations, par hyperconjugaison. Ainsi les radicaux les plus substitués sont les plus stables. Ils peuvent intervenir dans des formes de résonances, apportant une stabilisation accrue. Les groupements inductifs attracteurs stabilisent les radicaux libres. Ex : O Moins réactif que O Relativement peu réactif Il existe des radicaux qui restent stables en solution. Le corps utilise ce principe avec la vitamine E, qui capture l'électron libre des autres radicaux libres, pour ensuite le stabiliser. On les appelle des antioxydants. Dans les crèmes antirides aussi, pour les filles qui ont de l'argent à gâch… Euh dépenser ! O Stabilisé par résonance ; de plus les formes de résonance sont stabilisées par hyperconjugaison (tertiobutyles) Ex : C. Nucléophile / Électrophilie des radicaux Ses caractéristiques dépendent des groupements environnants du radical. Ce sont toujours des centres mous, d'après la théorie HSAB. De manière générale, des groupements électroattracteurs rendent la molécule électrophile (électron plus attirés), tandis que des groupements donneurs la rendent nucléophiles (électrons peu liés). On remarque souvent que la réaction radicalaire conduit au produit inverse qu'aurait donné la réaction en milieu aqueux avec un nucléophile. II_ Préparation A. Formation du radical Ce sont des espèces hautement réactives, il faut donc fournir beaucoup d'énergie. On peut provoquer une coupure homolytique des dihalogènes par irradiation, mais cette méthode demande beaucoup d'énergie. De plus les halogènes radicalaires présentent des défauts : _ la réaction avec le Fluor est très rapide et exothermique. Comprenez explosive ! Elle est aussi très peu sélective _ la réaction avec le Chlore n'est pas sélective _ la réaction avec le Brome est sélective, mais peu rapide _ la réaction avec l'Iode ne se fait pas La méthode la plus utilisée consiste à provoquer la coupure spontanée d'une liaison faible, en augmentant la température. C'est le cas des péroxydes. Ex : Peroxyde de benzoyle Pas de résonance Molécule très réactive Coupure homolytique O ∆ O O 2 + O O Molécule très stable et gazeuse Tire la réaction O Attention, normalement ce sont des flèches simple branche ! Ex : ∆ NC N N AIBN CN N2 + CO2 2 CN Après avoir formé facilement un premier radical, appelé radical initiateur, on forme souvent un deuxième radical encore plus réactif grâce au premier formé. B. Réactions sur le même radical 1) Couplage pinacolique Na O O O R R' OH OH Na0 Na+ + e- H+/H2O R R' R R' R R' R R' 2) Réaction de Mc Murry Liaisons fortes Ti O O Ti O O O TiCl3 + LiAlH4 Ti0 Ti4+ + 4e- + TiO2 Molécule stable 3) Dismutation H H + H H + C. Ré a c t i o n s e n c h a î n e Les réactions radicalaires s'effectuent souvent en chaînes. On définit alors plusieurs étapes. Ils se produisent un certain nombre de fois après chaque initiation. Ce sont des molécules très réactives, ces cycles s'effectuent donc très rapidement. Lorsque l'on veut limiter la longueur de la chaîne, on ajoute un antioxydant pour stabiliser les radicaux. Étape d'initiation O Formation du premier radical O 2 R Coupure homolytique R O R Étape(s) de transfert Formation d'un radical du cycle de propagation R O + H Br R—OH Br + Br Étapes de propagation On effectue plusieurs réactions radicalaires, en reformant les molécules intermédiaires Br Radical le plus stable (le plus substitué) + Br Br + H Br + Br Étape de terminaison Br Formation d'un produit non régénéré par le cycle + Br Br + Br Br Br Br2 III_ Réactivité A . Ré a c t i o n d e Hu n s d i e c k e r C'est une réaction qui se déroule très bien, dans des conditions relativement douces. O O AgOH R R R Br2 OH O δ O O + Ag Br Br δ- Ag Br + O Sel stable qui précipite (tire la réaction) Br Molécule réactive (faible liaison O—Br) Mécanisme concerté O ∆ R O Br R + Br R + Br + CO2 Gaz stable (tire la réaction) O Coupure homolytique B. Aryl-diazonium en présence de Cuivre Cette réaction permet de former assez facilement un radical très réactif. N2 + CuI + N2 + CuII R—Br C. Réduction décarboxylante C'est une réaction en chaîne, permettant la réduction des aldéhydes. O O O OH R H + CO R Relativement peu réactif (réaction assez facile) H pas acide, ne fonctionnerait pas avec une base R + Gaz stable (tire la réaction) O O R R H R—H + D. Réaction de Glaser Elle permet de substituer deux alcynes entre eux. R C C H Base forte R C CuII C R C C R R C C C I + Cu C C C R E. Halogénation des hydrocarbures On utilise très peu l'halogénation directe des hydrocarbures, car c'est une réaction qui n'a aucune sélectivité. L'atome d'halogène se fixe un peu n'importe où sur la molécule. Cl Cl Cl2 + hν Cl• + F. Bromation allylique ou benzylique Contrairement à l'halogénation précédente, cette bromation est très sélective. C'est encore une réaction en chaîne. H Br Seul radical formé + H—Br Stabilisé par résonance Br—Br Br + Br Elle présente cependant un inconvénient ; une réaction compétitive peut avoir lieu. Br Br Br Br—Br + Br Br On peut utiliser un donneur de Brome, comme le NBS. Cette molécule ne "relargue" du dibrome qu'en présence d'HBr, c'est-à-dire une fois le radical libre formé. O O H—Br N Br N Liaison faible très énergétique O H + Br2 O G. Réaction d'autoxydation C'est la réaction de formation d'un peroxyde en présence d'oxygène. Cette réaction peut s'effectuer à l'air libre. C'est une réaction en chaîne. Petite histoire : Cette réaction est parfois responsable de l'explosion de stocks d'hydrocarbures. En effet, la présence d'un seul radical permet la formation de beaucoup de peroxydes, par propagation, de manière auto-accélérée. Cette réaction est exothermique, et les produits formés sont instables. Donc forcément ça fait boum ! En plus, les métaux dont le récipient peut être faits sont souvent des catalyseurs de cette réaction. l Initiation O ∆ O + 2 CO2 2 Initiation O l Transfert O Transfert + + l Propagation + O O + O O O O HO O + H. Décomposition de l'ozone dans l'atmosphère Cette réaction décompose l'ozone de l'atmosphère. C'est une réaction en chaîne, auto-accélérée ; c'est pourquoi ces molécules ont beaucoup d'effets sur la couche d'ozone. La molécule initiatrice est un chlorofluorocarbone, une molécule organique possédant à la fois un Chlore et un Fluor. Ces molécules se décomposent facilement dans l'ozonosphère (irradiée par des rayons Solaires énergétique) en libérant du Chlore. l Initiation hν CFC CFC + Cl l Propagation O Cl + 2 Cl O O O O Cl O O O + Cl O Cl O O + 2 Cl I. Substitution radicalaire aromatique SRN1 Cette réaction permet de substituer un halogène sur une molécule aromatique par un nucléophile. Elle ne requiert pas d'initiateur. C'est une réaction en chaîne. l Initiation X Nu + hν X + Nu l Propagation X Nu + + X X Nu Nu Nu + X