L`Europe orientale est une alternative
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L`Europe orientale est une alternative
PROGRAMMES D’OCCUPATION L'Europe orientale est une alternative Echange de bons procédés La précarité du marché de l'emploi dans notre pays et les besoins particuliers des pays de l'Est encouragent les sans-emploi à offrir leur savoir-faire à l'occidentale. Walter Prankl et Willy Wiget Jean-Pierre Bleher: «L'expérience de l'étranger permet d'acquérir une plus grande souplesse et une certaine ouverture» Les chômeurs qualifiés dotés d'une formation spécialisée approfondie et au bénéfice d'une solide expérience professionnelle sont paradoxalement mal lotis lorsqu'il s'agit de trouver en Suisse des emplois temporaires à la hauteur de leurs possibilités et de leurs attentes. Or les pays d'Europe centrale et orientale ayant grandement besoin du savoir-faire venu de l'Ouest, ce déséquilibre a donné lieu à une solution pour le moins originale. Sur mandat de l'Office fédéral du développement économique et de l'emploi (OFDE), la fondation Schweizeriche OstManagement Stiftung (SOMS) a ainsi mis en place avec l'AEV, une organisation partenaire de Suisse romande, une structure de coordination pour maintenant huit offreurs répartis sur la Suisse alémanique et neuf en Suisse romande et au Tessin. 120 places d'occupation ont déjà été créées l'an dernier, et l'OFDE en a d'ores et déjà approuvé 180 pour 1998. La structure de coordination travaille en étroite collaboration avec les services cantonaux de l'emploi (OCIAMT) – 34 – ainsi que les Offices régionaux de placement (ORP). Savoir-faire local Pour reprendre les propos de Jean-Pierre Bleher, responsable de la SOMS, les stagiaires jouent un rôle de conseiller, et ils exercent même une fonction pédagogique au niveau de la société, faisant «passer à l'Est» un savoir-faire spécifiquement occidental. La chose n'a été possible que grâce à la disparition du rideau de fer et, selon JeanPierre Bleher, il n'y a pas en l'espèce concurrence pour les postes existant dans ces pays. L'ouverture étant aujourd'hui une réalité, l'Europe centrale notamment brûle d'acquérir un niveau de connaissances spécifiques pour ne pas être à la traîne, par exemple au regard de l'économie d'entreprise et du secteur technologique. La demande de places d'occupation est d'ailleurs formulée par les autorités, les institutions et les entreprises de ces mêmes pays. «La SOMS ne fait que réagir en fonction des be- MAMT-AGENDA 3/98 Photo: Nandor Nagy En route vers l'Est avec un bagage occidental… soins», déclare Jean-Pierre Bleher. Les missions envisagées sont examinées avec beaucoup de soin, ce qui implique des entretiens approfondis avec les employeurs dans le but de savoir comment les stagiaires pourront être intégrés sur place. On vérifie aussi que ces derniers ne fassent pas concurrence au travail indigène, mais qu'ils puissent introduire au contraire de nouvelles façons de procéder, contribuant ainsi à l'amélioration des structures existantes. jourd'hui plus profitable encore que ce n'était le cas auparavant. «Un stagiaire affiche après une mission de trois à six mois une plus grande souplesse et une certaine ouverture d'esprit, car il a appris à comprendre d'autres mentalités et manières de penser.» Et on ne parle pas de l'effet psychologique, le sansemploi ayant justement la possibilité de tirer profit de ses qualifications professionnelles. Ce qui aura tout lieu de changer son appréciation une fois qu'il sera de retour au pays. Seules des personnes qualifiées sont de la partie Diversité des intérêts La principale raison en faveur d'une mission à l'Est, c'est la forte amélioration des chances de réinsertion sur le marché du travail helvétique, ce qui, aux dires de Jean-Pierre Bleher, correspond à deux facteurs. Tout d'abord, on mentionnera les exigences liées à ces emplois, qui sont souvent supérieures à celles posées à d'autres programmes d'occupation. Deuxièment, du fait de l'internationalisation, une expérience à l'étranger est au- Pour les organisateurs, la mesure propose une aide permettant aux bénéficiaires de s'assumer, et elle assure en même temps un transfert de know-how vers les pays d'Europe centrale et orientale. «On ne peut faire travailler», déclare Otto Götsch, coordinateur du projet, «que des spécialistes suffisamment qualifiés.» Et on choisit en fait trois groupes principaux de personnes intéressées: celles qui ont une expérience professionnelle de plusieurs années et qui affichent des talents d'organisateurs, d'autres qui disposent d'un réseau relationnel et qui pourront même s'installer sur place par la suite, et enfin des gens qui ont décidé de devenir indépendants et qui vont assumer la représentation d'une entreprise suisse de produits ou de prestations. Ceci dit, on émet bien entendu certaines réserves lors du recrutement, les participants au programme devant avoir entre 30 et 60 ans, bénéficier d'une bonne formation et d'un minimum de pratique. Les participants doivent en outre continuer à envoyer des lettres de candidature durant leur mission, ce qui suppose le soutien des responsables de projet, voire les informations émanant des membres de leur famille restés en Suisse. Les prestations restent acquises Contrairement à ce qui est le cas dans les programmes d'occupation traditionnels, le salaire s'oriente en fonction des indemnités journalières fournies par la caisse de chômage. Durant la mission, un voyage de reSuite page 37 MAMT-AGENDA 3/98 – 35 – PROGRAMMES D’OCCUPATION Retour au pays avec une confiance retrouvée… Programmes d'occupation en Europe de l'Est: projets et missions Projet Organisation de soutien Direction Contact Adresse/Rue NPA/Localité Téléphone Télécopieur STAGE OST Office de l'emploi de la ville de Berne Forum Ost-West Benno Affolter Eigerstrasse 56 3007 Berne 031-372 31 03 031-372 31 05 Nombre de places d'occupation Roumanie République tchèque Hongrie Pologne Croatie Ukraine, Belarus Russie Lithuanie Projet Direction Contact Adresse/Rue NPA/Localité Téléphone Télécopieur 25 ● ● ● ● ● ● ● PLAY OFF VZAI Vereinigung VPE-POLEN Zürcher Arbeitgeberverbände der Industrie VFBA Planconsult Institute for Communication and Organisation Dana Schenk Peter Stricker Winterthurerstr. 16 Universitätsstr. 69B 8006 Zurich 8033 Zurich 01-364 09 09 01-368 58 90 01-364 09 72 01-368 58 91 15 ● 12 ● Verein Polnischer Experten in der Schweiz Pawel Zgorzelski Technopark 8005 Zurich 01-445 31 64 01-371 60 20 30 ● ● KABA Praxis Transfert Stiftung Institut interfacultés pour Arbeitsgestaltung l'Europe de l'Est et l'Europe centrale, Université de Fribourg Christa Schlegel Helene Daphinoff Hedi Margelisch Ralph-Patrick Baumann Oberer Graben 42 Berchtoldstrasse 3 9000 Saint Gall 8610 Uster 071-223 62 26 01-905 77 00 071-223 62 84 01-905 77 05 30 ● 30 EPER Entraide protestante suisse Leo Meyer Chemin du Musée 8 1700 Fribourg 026-300 73 48 026-300 97 28 La Tuor 7412 Scharans 081-651 17 27 081-651 45 84 30 7 ● ● ● ● Sont recherchés Spécialistes qualifié(e)s âgée(e)s de 30 à 60 ans, pour une durée de 3 à six mois dans les domaines suivants: architecture, urbanisme, banque, bâtiment, économie d'entreprise, enseignement (professeurs de langues), formation professionnelle, promotion des exportations, secteurs sanitaire et social, artisanat, histoire, informatique, cartographie, topographie, alimentation, marketing/RP, industrie des machines, professions ingénieures, services de personnel, édition, emballage, organisation scolaire et de l'enseignement, textile, tourisme, protection de l'environnement, écologie, voire autres qualifications sur demande Coordination pour la Suisse romande et le Tessin Organe officiel de coordination, Bernard Briguet Avenue du Rothorn, 8, 3960 Sierre, téléphone 027-455 58 20, télécopieur 027-455 52 88 Coordination pour la Suisse alémanique SOMS, Schweizerische Ost-Management Stiftung, responsable Jean-Pierre Bleher, Coordination du projet: Otto Götsch Poststrasse 11, 9000 Saint-Gall, téléphone 071-228 20 80, télécopieur 071-228 20 89 MAMT-AGENDA 3/98 tour en Suisse au moyen des transports publics sont payés par la caisse de chômage. Quant aux voyages professionnels sur place, ils sont à la charge de l'entreprise ou de l'institution concernée, et il en va de même pour le logement. La mission est interrompue dès qu'un stagiaire a trouvé un emploi, mais le projet, qui peut d'ailleurs s'étendre sur des années, n'en est pas moins maintenu, le poste désormais vacant étant confié à une nouvelle personne. Cette dernière est dépêchée sur les lieux une à deux semaines avant le départ de son prédécesseur, ce qui permet de passer le témoin au niveau de l'information. Bon taux de placement ● BH Tschechien Business House Nombre de places d'occupation République tchèque Hongrie Ukraine, Belarus Slovaquie Roumanie ICO-UNGARN – 37 – Environ 50 pour cent des stagiaires trouvent un poste après leur retour, tandis que 10 à 15 pour cent des participants peuvent désormais gagner leur vie dans le pays de leur mission. Des réunions d'informations ont lieu chaque mois pour les personnes intéressées et pour les conseillers des ORP. Au moyen de questionnaires adressés aux participants, et au besoin dans des ateliers, on procède aussi depuis peu à une évaluation systématique après les missions, formule qui fournit évidemment des indications précieuses pour le travail quotidien. Un ancien participant à un programme en Croatie considère ainsi son expérience comme essentiellement positive, relevant que le contact avec une culture et des modes de vie étrangers renforcent l'assurance des participants, et qu'il leur est dès lors particulièrement précieux dans la recherche d'emploi. Un tel dépaysement facilite à ses yeux l'empathie et la capacité d'adaptation à des activités futures. Savoir pour tolérance, les programmes d'occupation en Europe de l'Est sont donc un échange de bons procédés. D'autant plus que l'écho auprès des personnes impliquées montre que ces formules particulières sont déjà partie intégrante de tout le train des mesures de marché du travail. ❏