Au cœur de la Sep - Site APF de la sclérose en plaques
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Au cœur de la Sep - Site APF de la sclérose en plaques
Au cœur de la Sep Mieux-Être Osez bouger Contrairement aux idées répandues, le sport est bénéfique aux personnes atteintes de Sep. Il améliore les performances, empêche la fatigue de s’installer. Mais la pratique doit impérativement être encadrée et certaines règles respectées. “J e voudrais savoir si je peux continuer la pratique du basket-ball avec une sclérose en plaques. » « Je me pose beaucoup de questions car la Sep, c’est nouveau pour moi. Il paraît que lorsqu’il fait chaud, ce n’est pas très bon de faire du sport et j’ai bien peur que nous ayons un été très chaud. Que doiton faire alors ? » « Avec une Sep, y a-t-il des sports à éviter ? » Voici quelques-unes des questions qui fleurissent sur les sites Internet grand public de santé ou ceux dédiés aux personnes atteintes de Sep. Savoir si la pratique du sport est compatible avec la maladie est donc une vraie préoccupation, plus importante encore lorsqu’elle concerne des adultes jeunes. On le sait maintenant, le sport a des vertus. Et beaucoup d’idées fausses circulent à son sujet. Il n’y a pas si longtemps d’ailleurs, les médecins ne préconisaient pas la pratique d’activités physiques aux personnes souffrant de Sep par peur d’aggraver leur fatigue et leurs symptômes. Des patients hésitent encore à poursuivre ou arrêtent brusquement toute activité pour ces mêmes raisons. Or, des études anglo-saxonnes ont démontré l’apport incontestablement bénéfique du sport. Ne serait-ce que pour la prévention d’autres maladies que la Sep telles que les maladies cardiovasculaires, l’obésité… L’endurance plutôt que la performance L’attitude médicale est donc aujourd’hui tout autre. « Chez des sujets avec une Sep modérée, une pratique trois fois par semaine pendant au moins quinze semaines a montré que la force musculaire s’améliore, que paradoxalement la fatigue diminue, qu’une meilleure oxygénation est apportée et que cela n’induit pas de poussées », explique le Dr Benoît Nicolas, > À voir : Sclérose en plaques. Pratique de l’activité physique est un DVD proposé par le laboratoire Biogen Idec. Gratuit. À demander par l’intermédiaire de votre médecin neurologue. > À lire : Les livrets Sclérose en plaques, training quotidien et Sclérose en plaques, gymnastique pour tous les jours de Ursula Künzle publiés par la Société suisse de Sep peuvent être commandés à l’adresse suivante : http://www. multiplesklerose.ch/wFrancais/shop_1/index.php?navtext= Livres&viewMode=Exercices+-+physioth%E9rapie SEP n°5 • SupplÉment AU N°654 • JUIN 2007 médecin de médecine physique et rééducation (MPR) au Centre de médecine physique et réadaptation Notre-Dame de Lourdes (Rennes, Ille-et-Vilaine). Bien sûr, le sport ne stoppe pas la progression de la maladie, mais il contribue au bien-être, comme chez tout le monde, finalement. Toutefois, pour les personnes atteintes de Sep, des précautions sont à prendre. « Il est préférable de pratiquer une activité dans un esprit de loisir, d’éviter la recherche de la performance, complète le Dr Philippe Gallien, lui aussi médecin de MPR au centre Notre-Dame de Lourdes. C’est le plaisir qui doit compter avant tout. De même, il est fondamental d’apprendre à les seuils de fatigue et d’effort qu’il ne lui faudra pas dépasser. Bien-être et auto rééducation Au-delà du bien-être physique dont tous nous avons besoin, le sport agit comme un auto entretien, une auto rééducation. Il permet le travail de la coordination, de la flexibilité, des étirements, de l’équilibre et le renforcement des muscles. « Au début de la maladie, j’ai fait trois à quatre poussées par an avec des troubles moteurs et sensitifs, témoigne Marion 1, mère de deux enfants. J’ai suivi un programme de rééducation kiné avec de la marche, du vélo, de la piscine qui m’a aidée à récupérer. Aujourd’hui, je fais du vélo tous les jours de façon raisonnable. Ça me maintient en forme. Je pratique aussi le yoga une fois par semaine. Cela me permet d’évacuer mon stress et de bien me concentrer sur mon corps. » reconnaître les signes de fatigue tels que la survenue de crampes ou la sensation de mollets durs, parce que celle-ci doit absolument être évitée. Il ne faut jamais être au-dessus du seuil de ses capacités. » Ceci posé, vélo, marche à pied, yoga, arts martiaux, natation, aquagym, équitation… sont quelques-uns des sports préconisés parce qu’ils privilégient l’endurance plutôt que la puissance. D’autres bien sûr peuvent être envisagés. Mais mieux vaut demander l’avis du médecin spécialiste avant de commencer ou de reprendre toute forme d’activité : en fonction des symptômes, il recommandera telle ou telle pratique et le patient apprendra, avec lui, à reconnaître Georges 1, lui, avant sa maladie, était un accroc de l’athlétisme. « C’était une drogue. Maintenant, je fais du stepper 2 et du vélo d’appartement une demi-heure à trois quarts d’heure par jour avec en plus des étirements et de la marche sans aller trop vite. Le sport m’aide vraiment à rester bien dans ma tête. » Andrée 1 de son côté, en plus du vélo qui lui « détend » les muscles « crispés », arpente les « green ». « Mon ami m’a encouragée à faire du golf, sans lui je n’y aurais pas pensé. Je peux y passer la journée entière en prenant mon temps, personne ne me juge. C’est une bouffée d’air et moralement, c’est très bon. » Alors, à vos marques, prêt… Partez ! l Texte Delphine Siegrist Photo Getty Images (1) T émoignages recueillis dans le DVD diffusé par le laboratoire Biogen Idec. (2) Simulateur de marches d’escalier. Les dix règles d’or 1.Avant de pratiquer un sport, discutez-en avec votre médecin. 2.Si, quand est posé un diagnostic de Sep, vous pratiquez déjà un sport, poursuivezle. Si vous n’étiez pas sportif avant, parlez-en à votre médecin. 3.Donnez la préférence aux sports d’endurance (vélo, marche à pied, natation, ski de fond…), lents et progressifs. 4.Tenez compte de votre seuil de fatigue. Il est toujours individuel. 5.Si vous ressentez une sensation de fatigue, c’est que vous avez déjà dépassé votre seuil limite. 6.Évitez les longues phases d’inactivité pour éviter toute baisse de vos capacités physiques. 7.Si une poussée aiguë se déclare, consultez d’abord votre médecin avant de poursuivre l’entraînement. 8.Évitez toute accumulation de chaleur. Habillez-vous légèrement et adaptez l’intensité de vos efforts. La chaleur majore les symptômes. C’est pourquoi la natation en raison de l’eau souvent froide est conseillée. 9.Buvez suffisamment afin de compenser les pertes en liquides. 10.Effectuez régulièrement des exercices d’étirement et de musculation. SEP n°5 • SupplÉment AU N°654 • JUIN 2007