Les actes de Mohammédia
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Les actes de Mohammédia
PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE L’ORGANISATION DES MOUVEMENTS DE MAISONS FAMILIALES RURALES LES MAISONS FAMILIALES RURALES, DES ACTEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ENGAGÉS POUR LEUR TERRITOIRE ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR Mohammédia, les 4 et 5 février 2016 P ROG R A MME VENDREDI 5 FÉVRIER Axe 3 Construire un projet JEUDI 4 FÉVRIER Présentation de chaque Union sous l’angle de sa vision de la vie associative, animée par Valérie Plougastel, responsable du Service International de l’UNMFREO (Union française). (voir tableau P18) Ouverture officielle Zineb Kattab, présidente de l’UNAMFR (Union marocaine). Bouchra Chorf, chargée de l’apprentissage, Direction de l’enseignement, de la formation et de la Recherche (DEFR) au ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime. Le représentant du ministère marocain de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle. Xavier Michelin, président de l’UNMFREO (Union française). Synthèse par Pascale Ract, responsable pédagogique à l’IFOCAP, des forces et faiblesses de la vie associative exprimées par chaque Union. Axe 1 Être administrateur dans une Union ou une Fédération MFR, qu’est ce que cela implique pour chacun ? associatif : pourquoi et comment se projeter ensemble dans le temps, imaginer concrètement nos envies de faire ? Bonaventure Ayeda, directeur de l’UB-MAFAR (Union béninoise). Sylvie Gaulier, pôle développement de l’UNMFREO (Union française). Édouard Rabeniary, directeur l’UNMFRM (Union malgache). Travaux en ateliers Élaboration collective d’une déclaration portant sur la place des familles et des acteurs du territoire dans les MFR. Clôture officielle Annette Hennequin, présidente du Comité Mali-Bretagne (France). François Ambassa Olinga, président de la FEMAFARC (Union camerounaise) et président en exercice du COPIL (Comité de Pilotage) du programme PROMouv MFR. Wagner Rogério Bohn, secrétaire général et président d’ARCAFAR SUL (Fédération du Brésil sud). Laoudion Mianbe, président de l’UFABALT (Union tchadienne). Guy Labadie, président de la Fédération régionale des MFR d’Aquitaine et du Limousin (France). Dirce Maria Slongo, directrice de l’ARCAFAR SUL (Fédération du Brésil Sud). Travaux en 3 ateliers, sous forme de World café. Restitution des travaux des 3 ateliers en plénière et échanges avec les participants. Axe 2 Participer à l’élaboration d’une parole collective : comment dépasser ses intérêts particuliers et ceux de sa MFR pour penser à l’échelle d’une Union ou d’une Fédération ? Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC (Réseau Marocain de Jeunesse et Concertation). Serge Cheval, trésorier de l’AIMFR (Association Internationale des Mouvements Familiaux de Formation Rurale). 2 Animation générale de la rencontre par Miloud El Ktaibi, directeur de l’UNAMFR (Union marocaine) et Dominique Chartier, directeur de la Fédération régionale des MFR d’Auvergne (France). Annexes Présentation de chaque Union sous l’angle de sa vision de la vie associative P18 Liste des participants P19 C ette rencontre internationale a fait suite à celle qui s’était tenue à Montpellier en novembre 2013 sur le thème de l’agriculture familiale. Elle s’est inscrite dans le cadre du programme PROMouv MFR (Programme de renforcement de l’organisation des mouvements de MFR), dont l’objectif est de contribuer au développement des agricultures familiales et des territoires ruraux, par l’insertion socioprofessionnelle des jeunes des zones rurales dans le monde, en favorisant la solidarité internationale entre les mouvements MFR. Cette rencontre a rassemblé 17 Unions nationales et 14 Fédérations françaises qui se sont retrouvées pour échanger sur leurs pratiques et débattre de leurs problématiques communes. Cette année, la problématique était celle de la qualité de la vie associative dans les mouvements MFR. En effet, cette question se pose à tous les échelons dans le monde : au niveau des MFR, des Fédérations et des Unions nationales. Elle est cruciale car elle participe de l’identité très spécifique de chaque mouvement, au même titre que la pédagogie de l’alternance et de la contribution au développement des territoires. L’autonomie associative, la place centrale des familles et des acteurs du territoire dans la formation professionnelle des jeunes et adultes, sont affirmées concrètement par leur participation à la prise de décision dans les associations. Cette gouvernance partagée qui distingue les MFR des autres acteurs de la formation, est la question que le plus grand nombre de participants a souhaité discuter au cours de cette rencontre internationale. Cet enjeu commun, au-delà des particularités de chaque mouvement MFR, a donc été l’objet des échanges, au niveau des Unions et des Fédérations. À l’issue de la rencontre, une déclaration commune a été adoptée. Elle affirme l’importance de la place des familles et des acteurs des territoires ruraux au cœur de la gouvernance des MFR, comme atout pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. Elle pose le principe associatif pluri-acteurs des MFR, comme une force sociétale d’éducation citoyenne, dont le défi est de construire un monde plus solidaire. n LES MAISONS FAMILIALES RURALES : DES ACTEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE ENGAGÉS POUR LEUR TERRITOIRE ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 3 Bouchra Chorf, chargée de l’apprentissage, Direction de l’enseignement, de la formation et de la Recherche au ministère marocain de l’Agriculture et de la Pêche maritime. “ Ouverture officielle EXTRAITS Zineb Kattab, “ présidente de l’UNAMFR (Union marocaine). Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue au Maroc. Je suis heureuse de vous recevoir ici et particulièrement honorée d’ouvrir ces deux jours de rencontre. Je vous remercie de venir de si loin pour travailler ensemble au renforcement et au développement de nos Unions respectives et de nos associations engagées dans le secteur de l’éducation, de la formation des jeunes ruraux et du développement des territoires. (…) Grâce à de telles rencontres internationales, nous avons appris à partager, à nous connaître, à nous reconnaître jusqu’à constituer une grande famille. Je vous souhaite à tous un bon séjour dans mon pays qui se positionne aujourd’hui à l’avant-garde du combat contre la manipulation, l’obscurantisme, l’exclusion et la violence. Notre mouvement MFR a des valeurs humaines qui dépassent les frontières. Dans le contexte actuel, plus que jamais, nous devons cultiver cet esprit de tolérance et d’ouverture à l’autre. (…) Aussi, je vous invite, avant de lancer nos travaux, à vous lever et observer une minute de silence à la mémoire de toutes celles et ceux qui sont tombés victimes de la violence du terrorisme barbare en France, au Mali, en Tunisie et au Burkina Faso. » n J’ai le grand plaisir d’être parmi vous à l’occasion de cette rencontre internationale des Unions des MFR dans le monde. Je profite de cette occasion pour remercier très chaleureusement l’UNAMFR et l’Union nationale des MFR de France pour avoir choisi le Maroc pour organiser cette rencontre. (…) La formation, comme instrument du développement du capital humain, adossée à une véritable politique agricole, trouve pleinement sa place dans l’exemple marocain. Aujourd’hui, le dispositif de la formation professionnelle agricole est appelé à plus d’un titre, à introduire des réformes afin de répondre aux enjeux du contexte actuel. Dans ce cadre, permettez-moi de rappeler le rôle que jouent les MFR marocaines dans le développement de la formation des jeunes qui vivent dans le monde rural. Elles participent au développement et à la modernisation du secteur agricole et des systèmes de production agricole, ces associations réunissent des familles et des professionnels autour d’un seul objectif : concourir à l’éducation, à la formation des adolescents, à leur insertion professionnelle et favoriser par là même un développement durable de leur territoire. Ainsi, l’UNAMFR constitue un partenaire privilégié du ministère de l’Agriculture et de la Pêche maritime, ils œuvrent ensemble pour assurer un avenir meilleur pour les jeunes marocains. Les thématiques centrales de réflexion de cette rencontre (formation et insertion, vie associative, développement territorial, problématiques du développement rural et agricole et participation de la société civile dans l’élaboration et la mise en œuvre des politiques publiques de formation) sont des thèmes qui s’inscrivent parfaitement dans les préoccupations de notre politique de formation agricole. La réflexion sur ces différentes thématiques clés doit permettre de formuler des recommandations pour répondre aux besoins des différentes formes d’agriculture en termes de formation. » n Garantir la vitalité de nos projets collectifs Intervention de Pascale Ract, responsable pédagogique à l’IFOCAP, suite à la présentation de la vision de la vie associative des mouvements de MFR par chaque président d’Union présent (voir annexe 1 page 18) : F ace aux enjeux du développement des territoires, quatre éléments sont déterminants dans la construction d’une vie associative durable et performante. À l’image d’un arbre, l’analyse de ces parties constitue un repère dans la reconnaissance de la bonne santé des associations. Les différents acteurs ce sont les racines dans la construction d’une association solide. Des acteurs internes comme les familles, parents, maîtres de stage, mais aussi des acteurs externes y participent grâce à un engagement conscient dans leur association. Animé par des valeurs clés telles que 4 « audace », « optimisme », « philosophie », « engagement » de l’individu au sein du collectif, le tronc s’apparente à la posture de chacun des acteurs engagés avec une envie d’entreprendre commune. L’épanouissement des branches doit être porté et guidé par les ambitions de chacun d’entre eux : la formation et l’insertion des jeunes, le développement des zones rurales, l’étendue géographique, la reconnaissance des pouvoirs publics, les rencontres internationales et enfin les moyens : financiers, méthodologiques, outils techniques (la bonne gestion), humains. La qualité des fruits traduit la volonté (commune) d’écrire une histoire et de la transmettre ; dans la perspective de la reproduction de cette histoire, les « graines » sont une prolongation du projet associatif solide. Les acteurs, piliers dans la construction de ce projet, doivent enfin s’interroger sur la capacité à fédérer un projet associatif dans la durée. Comment développer l’organisation et maintenir une énergie collective productive et durable ? Quelle méthode d’accompagnement pour ses administrateurs ? Comment mobiliser tous les membres de l’association ? n En préambule aux différentes interventions officielles, Valérie Plougastel (UNMFREO, Union française), propose à chaque Union de se présenter sous l’angle de sa vision de la vie associative. Xavier Michelin, “ président de l’UNMFREO (Union française). Le représentant du ministère marocain de l’Éducation nationale et de la Formation professionnelle. “ Il m’est agréable d’assister avec vous à cette rencontre internationale organisée par l’UNAMFR qui contribue avec nous au développement de programmes de formation par apprentissage, dans les métiers de l’agriculture et récemment dans les métiers de l’hôtellerie et du tourisme, en milieu rural. Le partenariat qui nous lie est concrétisé par la signature de plusieurs conventions portant sur la formation par apprentissage de jeunes au niveau des MFR, avec l’appui des établissements de formation relevant des ministères de l’Agriculture et du Tourisme. (…) La formation par apprentissage, instituée et organisée depuis 2000, s’affirme ainsi en réelle alternative appropriée aux spécificités du monde rural, en raison de sa souplesse en termes d’organisation pédagogique et en termes de conditions d’accès (…) au profit des jeunes ruraux en vue de faciliter leur insertion dans la vie active. L’UNAMFR, son mode d’organisation et d’intervention et les spécificités de sa population cible, souvent livrée à elle-même, est considérée par le ministère de l’Éducation nationale et de la Formation Professionnelle comme un partenaire crédible qui a su développer un réseau important d’activités d’information, de sensibilisation et de formation professionnelle en milieu rural. Son expérience est très riche et concluante par les résultats atteints, à savoir la formation de plus de 1 800 apprentis depuis son lancement en 2006. » n Les liens très forts entre nos deux pays nous permettent de nous rencontrer aujourd’hui, grâce notamment au développement des MFR du Maroc qui participent activement à la politique publique de formation et d’insertion socio-professionnelle des jeunes ruraux. Quel que soit le pays, les mouvements MFR s’organisent pour garantir aux jeunes leur place dans leur territoire : des familles, des techniciens professionnels mettent en place des formations en adéquation avec les réalités des territoires, avec les besoins et les attentes des jeunes en tant que citoyens. (…) Cette rencontre se fait dans le cadre du Programme de Renforcement de l’Organisation des Mouvements des MFR « PROMouv MFR », il est cofinancé par l’AFD, les 10 mouvements de MFR impliqués et la Fondation des MFR dans le monde. Son thème se centre sur des acteurs engagés pour la formation des jeunes dans les territoires ruraux (…) dans une perspective de développement à partir de nos fondements et dans une démarche participative et collaborative. Le renforcement de la gouvernance est vital à travers la formation des administrateurs et fondamental pour le projet sociétal des 10 prochaines années. (…) Nous représentons une force qui partage le même engagement, avec le sentiment vraiment profond qu’une dynamique collective existe, tournée vers une ambition commune. Une gouvernance active (…) pour obtenir une reconnaissance auprès des autorités publiques et des alliances avec vos partenaires et nos partenaires en France. (…) Ces deux jours de rencontre des partenariats internationaux MFR nous permettront d’échanger, d’aller plus loin ensemble, d’avoir des apports extérieurs pour permettre enfin l’élaboration d’une déclaration commune sur la gouvernance des associations. » n Propos introductifs aux 3 axes : Dominique Chartier, directeur de la Fédération “ UNE SEULE MAIN NE PEUT ATTACHER LES FAGOTS DE BOIS ” régionale des MFR d’Auvergne (France) : Présentation des 3 questionnements qui structurent les 3 axes : n L’engagement des administrateurs et la défense d’un intérêt collectif : comment passer d’un engagement individuel à un engagement collectif ? n Comment construit-on une parole collective crédible, respectée ? Les présidents sont les représentants d’une parole collective, ils sont la force de nos mouvements dans la rencontre avec la collectivité. n Construction-formalisation d’un projet associatif commun durable, quelles motivations et quelle méthodologie ? ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 5 JEUDI 4 FÉVRIER AXE 1 Être administrateur dans une Union ou une Fédération MFR, qu’est ce que cela implique pour chacun ? Que signifie le fait de s’investir dans un collectif MFR ? Quelle posture avoir en tant qu’administrateur ? Quelle compréhension des missions ? Quelles questions se posent aux nouveaux ? Comment les accompagner dans le passage d’une posture individuelle à une posture collective ? Ces questionnements ont été illustrés par des témoignages et débattus lors d’un World café. La question de la posture : quelle différence y a-t-il entre mon état d’esprit en tant que menuisier, agriculteur et président d’une Union de MFR ? Laoudion Miambe, “ président de l’UFABALT (Union tchadienne) Être un administrateur dans une Union est un engagement personnel, corps et âme, pour le développement du projet des MFR. Ce rôle signifie pour moi un investissement dont la posture exige d’être transparent, compréhensif et à l’écoute des besoins de ses membres. Être administrateur demande d’avoir des compétences en gestion, de prendre des décisions pour tous. Cela nécessite également des capacités pour tisser des relations avec d’autres organisations et de savoir développer des partenariats avec les autorités locales et les ONG. Il s’agit aussi de transmettre les valeurs fondamentales des MFR aux nouveaux adhérents de l’association. Être administrateur exige une implication forte, dans laquelle mes besoins individuels passent derrière les besoins collectifs. Les difficultés principales que je retrouve dans l’exercice de président correspondent à des besoins essentiels tels que les déplacements dans le territoire, afin de rencontrer les MFR de base. n SYNTHÈSE : Un engagement personnel fort qui nécessite des compétences d’animation, de prise de décision, de gestion et une exigence de transmission aux nouveaux. 6 Comment j’aborde mon rôle et mes missions ? Guy Labadie, président de la Fédération “ régionale Aquitaine-Limousin (France) Depuis 50 ans je connais les MFR : d’élève je suis devenu président de la maison familiale, 6 ans après ma sortie. De président dans une MFR j’ai été élu comme président d’une Fédération départementale, puis président de la Fédération régionale Aquitaine Limousin et administrateur au sein de l’Union nationale. L’un des engagements en tant que président de MFR était celui d’aider au développement du monde agricole, grâce à la formation des jeunes aux nouvelles techniques de l’agriculture. La transformation du monde agricole en France, dans les années 70-75, demandait un rendement important. Plus tard, élu en tant que président de la Fédération départementale, dans laquelle a été fondée la première MFR, j’ai vécu pendant 4 ans un véritable challenge. Le rôle de président était pour moi une tâche difficile qui me demandait d’assurer la gestion et l’animation des directeurs et des présidents des MFR. Dans certains moments de solitude, j’ai pu échanger avec d’autres présidents de Fédérations départementales limitrophes sur leurs expériences. Cela réconfortait notre mode de fonctionnement et les idées mises en place. L’intégration de ce nouveau rôle a nécessité en effet un temps d’adaptation considérable, des semaines, des mois. L’inquiétude principale consistait à être à la hauteur pour assumer le fait de représenter des familles et des jeunes en formation. En tant que président Aquitaine, j’ai pu compter sur le directeur et son expérience pour assurer d’autres responsabilités : la gestion d’un CA (conseil d'administration), la posture dans la rencontre des élus, le fonctionnement des AG (assemblée générale), la gestion du temps de parole des administrateurs. La relation de confiance entre le directeur et le président est essentielle et primordiale pour le bon déroulement des activités. Dans cette fonction, la difficulté principale résidait en effet dans le manque d’accompagnement et de formation. En parallèle, j’étais aussi administrateur à l’Union nationale, ce qui m’a apporté énormément, grâce aux échanges Qu’est ce qui caractérise ma posture de président ? SYNTHÈSE DES RÉPONSES Oser our le projet Dévou mour p A ement r u e u g i R bleur Capaci assem R ent té à ra ssemb gagem n E ler r Optimi imateu n A s m Humbl e e enga t gemen névola Respo é t B nsabili ral té nde ru ent p o our le m em Engag Dévelo ppeme nt entre membres du CA. D’autres questionnements sont venus se rajouter à de nouvelles responsabilités qui portaient sur la présentation des dossiers pour l’ouverture de formation, les demandes de financements, mais également les relations avec des organisations professionnelles. J’ai éprouvé des difficultés dans mon rôle d’administrateur car en effet, je me plaçais dans une situation d’infériorité vis-à-vis des élus politiques. Aujourd’hui je me sens en égalité avec eux. Par ce témoignage, je confirme l’importance de l’accompagnement par les directeurs, mais également des membres du CA et des vice-présidents car il faut acquérir leur confiance et gagner en légitimité. La confiance s’acquiert et se mérite, en respectant les décisions du CA et dans la transparence de la gestion, car si nous sommes jugés sur nos réussites, nous le sommes aussi sur nos échecs. Enfin, tout au long de ces responsabilités, la motivation principale a toujours été la formation des jeunes ou adolescents, souvent en échec scolaire, en vue de leur réussite. Pour un président bénévole, l’insertion des jeunes démontre bien leur réussite dans la société. Être administrateur consiste à rester administrateur en contact avec le territoire. Notre réussite est collective : parents, administrateurs, équipes MFR ou Fédération apportent un vécu, une expérience pour réussir autrement. n SYNTHÈSE : Le cheminement personnel et les défis que doivent surpasser les administrateurs. Le rapport de confiance entre président et directeur. Porter une parole collective construite avec les administrateurs et les techniciens et se sentir à l’aise avec les interlocuteurs externes. La réussite est collective quel que soit notre rôle. L’apport de l’expérience pour réussir autrement. Comment les Unions et les salariés peuvent-ils accompagner les administrateurs ? Dirce Maria Slongo, directrice de l’ARCAFAR SUL (Fédération du Brésil Sud) “ Le plan de formation pour les familles de l’ARCAFAR a été créé en 1991 dans l’objectif d’identifier des personnes pouvant prendre des responsabilités au sein des 69 MFR de Santa Catarina, Paraná et de Rio Grande do Sul. Construit par l’équipe pédagogique des trois États, ce programme de formation, pour les familles, est constitué de trois rencontres par an. Depuis 2012, il est composé de 3 axes : n Pédagogique : quels sont les outils pédagogiques de l’alternance ? n Administratif : quelles responsabilités de chaque participant ? n Technique : pour permettre aux familles de choisir un thème agricole qui les attire. L’objectif de ce programme est de préparer les administrateurs de demain à prendre des responsabilités durables. Cette formation continue permet de mesurer la volonté d’engagement des administrateurs. Dans cette démarche, il est nécessaire d’avoir du dynamisme, une volonté de bien prendre ses responsabilités. La difficulté majeure consiste à faire naître cette volonté de s’engager dans le temps et d’accompagner la prise de responsabilités. Le dynamisme est essentiel pour le bon fonctionnement de la vie associative. n SYNTHÈSE : Un programme qui sensibilise les familles à l’engagement associatif et qui prépare les administrateurs dans leur prise de fonction, afin de créer un vivier propice au développement de leurs compétences. Les participants ont ensuite pris part à un WORLD CAFÉ afin d’échanger sur les thématiques des trois axes (page suivante) ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 7 SYNTHÈSE ET RESTITUTION DU WORLD CAFÉ A : TABLEposture, est la Quelle ’esprit l’état d ateur ministr d’un ad ? de MFR Étape 1 : comment s’est passée ma Comm es s prise de fonction r ie r p s’appro sions d’administrateur ? is m s e ts qu’est-ce qui a été rôles e ur ? inistrate m d claire rapidement ’a d sur mon rôle ? plus difficile à comprendre ? Étape 2 : quelles valeurs et principes guident notre rôle d’administrateur ? Étape 3 : comment partager ces valeurs et principes entre administrateurs ? A QUELLE EST LA POSTURE, L’ÉTAT D’ESPRIT D’UN ADMINISTRATEUR DE MFR ? TABLE Restitution des travaux par Laurence Sévère, chargée de mission UNMFREO (Union française) dans l'Océan Indien et au Cameroun. La posture d’un administrateur de MFR et celle d’un professionnel sont différentes à plusieurs égards. Un professionnel sur son exploitation agricole est en général seul à prendre des décisions ; il est en attente d’une rémunération, il remplit toutes les compétences nécessaires pour assurer sa fonction. Un administrateur est bénévole en MFR, il doit prendre des décisions de façon collective et en concertation avec les membres de l’association. Ces décisions laissent difficilement la place à l’erreur, il faut penser et prévoir l’avenir. Dès son arrivée, il découvre des responsabilités pour lesquelles il n’est pas en général préparé. Dans certains cas, les administrateurs sont souvent repérés en fonction de critères répondant aux attentes de l’association. 8 Comm les pagner o acc m ? r trateu s adminis B : TABLEent Étape 1 : être et agir en tant que chef d’exploitation, chef de famille, chef de village… et administrateur d’une Union ou Fédération ? Y a-t-il des différences ? Lesquelles ? Étape 2 : pour m’approprier mon rôle : qu’est-ce qui m’a facilité la tâche ? qu’est-ce qui m’a freiné ? Étape 3 : en synthèse : quels sont les contours du rôle d’un administrateur et les besoins pour l’assumer au mieux ? B TABLE C : TABLEent COMMENT S’APPROPRIER SES RÔLES ET MISSIONS D’ADMINISTRATEURS ? Restitution par Cécilia Cainjo, chargée de mission UNMFREO (Union française) en Afrique de l’ouest. Doté de valeurs humanistes, d’un sens de l’intelligence collective liée au partage, d’un savoir-faire dans la prise de décisions concertées, d’un sens de l’intégrité et d’empathie, l’administrateur est un ambassadeur de l’association. En tant que bénévole, il a besoin d’un certain temps pour prendre conscience de son engagement. L’appropriation de son rôle repose sur la base d’une participation progressive dans les réunions et les échanges avec les membres de l’association. Tout au long de ce processus, un rapport de confiance est indispensable avec son équipe technique et dans sa participation active à la vie associative de la MFR. Les administrateurs doivent pouvoir prendre en compte l’expérience des anciens membres. Ces échanges sont en effet un outil pour la mise en confiance des nouveaux membres. Il faut aussi apprendre à déléguer et à s’entourer, en s’appuyant sur les motivations et les compétences des autres membres du CA. Les administrateurs, présidents et directeurs doivent être dotés de compétences en communication leur permettant de rentrer dans leur rôle de décisionnaire, afin de : ● Garantir la participation et la prise de parole de tous. ● Prendre des décisions consensuelles. ● Être en mesure de rendre des comptes et faciliter les échanges. Étape 1 : est-il nécessaire de formaliser une démarche d’accompagnement ? que se passe-t-il si on ne le fait pas ? Étape 2 : quels types d’actions peut-on faire pour accompagner les administrateurs ? à quel moment dans leur parcours d’administrateur ? Étape 3 : quel plan d’accompagnement mettre en place : qui accompagne ? de quelle manière ? C TABLE COMMENT ACCOMPAGNER LES ADMINISTRATEURS ? Restitution des travaux par Caroline Delsuc, chargée de mission UNMFREO (Union française) au Sénégal. Le « comment » dans la transmission des valeurs entre administrateurs est une question essentielle dans la vie associative. Une relecture des valeurs communes permet de valoriser et de légitimer la place de chacun au sein du collectif. Afin d’assumer et de s’approprier leurs rôles, les administrateurs et les techniciens doivent être accompagnés dans le passage de l’intérêt personnel vers un intérêt collectif. Étant le moteur de l’association, un administrateur doit être accompagné dans ses fonctions et dans la prise de conscience des rôles de chacun. Les salariés participent à cette reconnaissance des rôles et des limites de chacun. La prise en compte de l’accueil des administrateurs peut se faire par les anciens administrateurs, par exemple par la mise en place d’un mode de parrainage. Un accompagnement individualisé peut être mis en place en fonction de leur vécu, de la structure dans laquelle ils interviennent, de leur connaissance du milieu associatif. Un accompagnement général peut être suivi par des formations techniques sur les règles de la vie associative, de la prise de parole, de la gestion etc. L’accompagnement doit permettre aux administrateurs d’adopter des principes et de les adapter aux nouvelles réalités, afin d’avoir leur propre vision de la dynamique associative. Le président joue un rôle fondamental dans l’accueil des nouveaux administrateurs. Il doit tenir compte de la nature fragile du bénévolat et de l’importance de l’écoute active des membres de l’association. n JEUDI 4 FÉVRIER AXE 2 Participer à l’élaboration d’une parole collective : comment dépasser ses intérêts particuliers et ceux de sa MFR pour penser à l’échelle d’une Union ou d’une Fédération ? Animation par Benjamin Duriez, chargé de mission International à l’UNMFREO (Union française). Comment bien distinguer l’intérêt particulier et l’objectif commun ? Comment aborder la question de la solidarité, de la conciliation et de l’intérêt personnel bien compris ? Quelle méthode pour la construction d’un intérêt collectif ? Deux réseaux, le REMAJEC (Réseau Marocain de Jeunesse et Concertation) et l’AIMFR (Association Internationale des Mouvements Familiaux de Formation Rurale), témoignent de leur expérience face à ces problématiques. Présentation Serge Cheval, trésorier de l’AIMFR AIMFR toutes les organisations de CEFFA au niveau des pays, des continents et dans le monde. Association Internationale des Mouvements Familiaux de Formation Rurale n Représenter les intérêts des CEFFA auprès des organismes supranationaux et internationaux et établir des relations avec eux. L’AIMFR a été créée à Dakar en 1975 avec pour objectifs initiaux de promouvoir au niveau mondial les actions des MFR, de diffuser leurs principes et de favoriser les échanges entre mouvements de MFR. n Diffuser les principes définis dans les statuts AIMFR devant l’opinion publique et spécialement dans les milieux ruraux, professionnels, familiaux et éducatifs. COMPOSITION Les membres actifs sont nommés des CEFFA (Centres éducatifs familiaux de formation par alternance), ils proviennent de 16 pays : En Afrique : Mozambique, Cameroun. En Amérique : Brésil, Argentine (5 réseaux), Pérou, Uruguay, Paraguay, Guatemala (2 réseaux), Honduras, Nicaragua, Colombie, Canada. En Asie : Philippines. En Europe : Espagne, France, Portugal. et Jordi Gonzalez (Espagne). Son siège légal se trouve dans les locaux de l’UNMFREO. SON FONCTIONNEMENT ASSOCIATIF EST LÉGER : n 1 Bureau par Skype par mois (7 membres de 6 pays) n 1 CA présentiel par an (29 membres de 16 pays) n 1 AG tous les 5 ans (nombre de voix proportionnel aux nombre de MFR par pays) SON PROJET POLITIQUE Membres associés : 3 ONG L’AIMFR est actuellement présidée par Octacilio Echenagusia (Uruguay) et animée par Pedro Puig Il a été revu en 2015, de nouveaux objectifs ont été définis : n Encourager et promouvoir le développement des actions de n Assurer les liaisons et échanges d’expériences et de matériel éducatifs entre les organisations de CEFFA au niveau des pays, des continents et dans le monde. n Créer les services communs nécessaires à la bonne marche de l’association et plus spécialement un service central d’information et de recherche pédagogique. Une réflexion est menée sur le projet associatif pour qu’il soit porté collectivement, le réseau a pris conscience que les membres, dans leur diversité, avaient besoin de redéfinir une ambition commune, qu’il fallait donner du temps au temps pour arriver à un consensus. Site : www.aimfr.org ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 9 Présentation Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC. REMAJEC n Promouvoir la participation des jeunes dans le développement. Réseau Marocain de Jeunesse et Concertation Le REMAJEC a été créé en 2011, il fait suite au Programme Concerté Maroc (PCM) initié en 2002. Il est composé d’une centaine d’organisations de la société civile (64 associations et 46 conseils de jeunes) qui œuvrent pour et avec la jeunesse, afin de contribuer au mouvement d’influence sur les politiques jeunesse au Maroc. PORTÉE NATIONALE ET ANCRAGE TERRITORIAL : 22,5% 9% 57,9% d’organisations nationales d’organisations régionales d’organisations locales Les membres du REMAJEC sont présents dans 9 régions administratives du Maroc. LES VALEURS : démocratie, exemplarité, autonomie, parité, transparence et co-responsabilité. LES PRINCIPAUX CHANTIERS Les conseils de jeunes : Jeunesse citoyenne. Les pôles thématiques : Incubateurs d’expérimentations et d’échanges des bonnes pratiques. Le plaidoyer : Vers des politiques publiques jeunesse. Employabilité : Pour une meilleure insertion économique et sociale des jeunes. Mobilité jeunesse : Jeunesse épanouie et ouverte sur le monde. 10 n Rendre la jeunesse actrice incontournable dans la concertation à l’échelle du territoire. LES CONSEILS DE JEUNES Définition : Un cadre offrant aux jeunes un espace de droit à l’expression sur les questions qui concernent les thématiques jeunesse et le développement local. Mission : Influencer les politiques publiques locales par le biais de consultations et de concertations permanentes, ainsi que par la participation à la concrétisation et l’évaluation des projets de développement d’envergure locale. Objectifs : n Faire du plaidoyer sur les thématiques de la jeunesse. n Rendre opérationnel l’implication de la jeunesse dans l’élaboration et le suivi des politiques publiques. n Favoriser l’épanouissement des jeunes. LES PLAIDOYERS MENÉS n Production d’un mémorandum et participation à la commission consultative sur le Conseil Consultatif de la Jeunesse et de l’Action Associative. n Plaidoyer pour l’institutionnalisation des conseils de jeunes (Labellisation, création d’un conseil national, mémorandum pour leur institutionnalisation). n Statut de l’animateur social : travail sur le référentiel métier, publication d’un guide de bonnes pratiques, organisation d’assises avec les institutions concernées. n Loi des associations : propositions de réformes et participation au dialogue national sur la société civile organisé par le ministère chargé de la relation avec le parlement et de la société civile. QU’EST CE QU’ON GAGNE EN ADHÉRANT À UN RÉSEAU ? De la visibilité… De la mobilité… Le développement de sa notoriété… Plus d’information… Une prise de hauteur et du recul… Le développement des compétences personnelles et professionnelles… ÉCHANGES AVEC LA SALLE Bamagan Maiga, directeur de l’UNMFR “ (Union malienne) : Le mouvement des MFR maliennes porte beaucoup d’intérêt à l’AIMFR, comme beaucoup d’autres mouvements africains qui réfléchissent actuellement à leur adhésion à ce réseau international. En effet, il s’agit d’un idéal collectif partagé, d’un réseau qui a vocation d’essaimer, de peser à différentes échelles et de porter chaque mouvement à l’échelle du monde.» n Comment gérer la diversité des associations au sein de la société civile marocaine ? “ Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC. Les pôles thématiques permettent de regrouper les intérêts de tous les membres, pour garantir la prise en compte de la diversité des réseaux associatifs. Chaque association a une voix et une représentativité dans le territoire, grâce aux élections réalisées au niveau des régions. Afin de gérer la diversité, j’adopte une posture d’écoute de sorte que « tout le monde se sente en famille ». Notamment grâce à un plan d’action qui s’applique à tous de manière homogène. Afin d’assurer mon rôle en tant que président, je suis conscient du grand sacrifice que cela implique sur mon temps personnel. Ce rôle nécessite de trouver parfois rapidement des solutions, de faire une veille qui me permette de rester en contact avec les membres. La force de notre projet consiste en l’implication des pouvoirs publics, des financements de l’AFD et de l’accompagnement de la Fondation de France. » n SYNTHÈSE DE DOMINIQUE CHARTIER : La dimension collective est cimentée par l’engagement des administrateurs au moment des difficultés. L’expérience de chacun des membres est valorisée pour trouver des solutions communes. Les associations sont capables de fédérer les motivations personnelles avec des projets divergents, « Adopter le sens commun pour s’adapter ». Conclusion des axes 1 et 2 par Miloud El Ktaibi Trois niveaux de réflexion ont été évoqués aujourd’hui : L’un, général, qui concerne l’éducation et la formation proposées par les MFR et qui prend en compte les différences et les particularités de chacun des pays. Il a été abordé dans les discours d’ouverture qui mettent l’accent sur la solidarité, l’éducation et l’avenir des jeunes de demain. Cette réflexion a été soulevée dans le discours sur les politiques liées à la formation par apprentissage au Maroc, ainsi que dans le discours de l’UNMFREO qui met en avant les principes fondamentaux tels que l’insertion socioprofessionnelle des jeunes. La question de l’identité associative a également été abordée dans sa spécificité. Les besoins sont immenses, les projets associatifs demandent un grand engagement personnel. En tant qu’association, nous assumons un rôle d’acteur du changement social. Un deuxième temps fort fut celui des témoignages des présidents qui confirment l’importance de l’accompagnement des administrateurs dans leur rôle. S’il s’avère nécessaire de définir ce qu’est un administrateur, il est pertinent d’insister sur ce qu’il ne doit pas être. Il doit dépasser ses intérêts personnels pour accomplir ses fonctions dans le respect des missions des MFR en tant qu’acteur de la société civile. Enfin, la question de la gouvernance associative liée aux projets mis en place par les MFR. La qualité de ces projets dépend de la qualité des hommes et des femmes qui les construisent. ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 11 VENDREDI 5 FÉVRIER AXE 3 PROPOS INTRODUCTIF Dominique Chartier : ASSOCIATIF “ LE PROJET EST UN ÉLÉMENT Construire un projet associatif : pourquoi et comment se projeter ensemble dans le temps, imaginer concrètement nos envies de faire ? INDISPENSABLE EN TANT QUE REPÈRE À LA HAUTEUR DE NOS AMBITIONS ” Animation par Delphine Arnould, chargée de mission International à l’UNMFREO (Union française). Un projet associatif comme socle commun qui rassemble, mais aussi un outil pour affirmer son identité à l’extérieur et poser les bases du plaidoyer. Quelles motivations et quels défis se posent aux Unions qui s’engagent dans cette démarche ? En quoi le choix de la méthodologie est un choix politique ? Trois Unions témoignent pour répondre à ces questionnements. Les motivations et les défis de la démarche Bonaventure Ayeda, directeur de l’UB-MAFAR (Union béninoise). “ La réflexion sur notre projet associatif a commencé en 2013 au cours d’une AG. Le CA a été missionné pour poursuivre cette démarche. La question principale a été tout d’abord de définir ce qu’est un projet associatif. Nous l’avons défini comme suit : ● Une feuille de route de notre mouvement MFR. ● Une manière d’évoluer pour aller vers l’avant. ● Notre projection, notre vision dans le futur. Le projet associatif est l’expression des ambitions des acteurs de notre mouvement. Il reflète le pourquoi nous voulons agir, le vers quoi et comment y arriver. Il se construit à partir d’une démarche participative animée par les techniciens. Tous les acteurs ont été associés : familles, techniciens, partenaires, la Fédération départementale des MFR de Vendée et l’UNMFREO. Pourquoi cette démarche ? Tout d’abord nous avons voulu voir là où en était notre mouvement, en prenant en compte le contexte actuel du point de vue de la démographie, du taux de chômage, de l’exode rurale, de la déscolarisation des adolescents de moins de 12 familles, des conseils d’administration et des équipes sur les questions de la formation agricole rurale en lien avec les stratégies politiques de notre pays. n Valoriser davantage l’expérience en milieu socioprofessionnel en déve15 ans et de la malnutrition. Le projet loppant la contribution des maîtres de associatif répond à ces problématiques stage. qui forgent nos motivations : renforcer la n Développer de nouvelles formations gouvernance associative dédiée à une en lien avec les attentes évolutives des mission de formation et d’accompagne- territoires. ment des jeunes pour leur insertion, la pédagogie de l’alternance, la formation S’ouvrir vers l’extérieur : à la citoyenneté pour des jeunes et des n Mettre en valeur les parcours, les adultes engagés dans le développement réussites et l’engagement de nos de leur territoire. anciens stagiaires. n Communiquer davantage sur nos actions et innovations réalisées dans Trois ambitions structurent les territoires. notre projet : n Intensifier nos liens avec les acteurs Renforcer la gouvernance assode nos territoires, les pouvoirs publics et ciative de notre mouvement : les organisations qu’elles soient nation Donner la possibilité à chaque famille nales ou internationales. de trouver progressivement sa place n Participer activement aux dynapour contribuer à la vie associative. miques d’animation territoriale en n Permettre à chaque administrateur de partenariat avec des organisations remplir pleinement ses missions. professionnelles alliées. n Partager avec les familles, les profes- n Intensifier les liens avec les sionnels et les autorités, « les enjeux partenaires. et la nécessité de la formation des jeunes ». Quelle finalité pour n Accroître le travail commun entre des administrateurs et équipes sur les ques- une telle démarche ? tions de formation et d’accompagne- Devenir dans 5 ans un mouvement ment de l’insertion socioprofessionnelle MFR plus rayonnant dans le pays, avec des jeunes. des moyens financiers suffisants et n Renforcer le faire ensemble au sein pérennes. Nous voudrions être aussi de notre mouvement MFR. un mouvement ancré sur son territoire, Développer la pédagogie de formant des professionnels qui vivent de l’alternance : leur métier et des citoyens développeurs n Développer l’accompagnement des de leur milieu de vie. n 3 1 2 La méthodologie de construction d’un projet associatif, les « comment fait-on » : Sylvie Gaulier, pôle développement de l’UNMFREO (Union française). LE CAS FRANÇAIS DANS LA DÉMARCHE D’ÉLABORATION DU PROJET DU MOUVEMENT MFR 2015-2025 “ En 2012, le président des MFR françaises a invité les MFR à se mettre en route vers le renouvellement du projet du mouvement, pour répondre aux transformations sociétales, pour préparer l’avenir des générations futures, pour affirmer l’identité du mouvement, exprimer ses ambitions et préparer les chantiers de demain. Le CA de l’UNMFREO s’est alors demandé comment et sur quelles fondations ? demandé aussi ce qu’ils avaient à dire à ces adultes, comment vivaient-ils leur formation ? En quoi elle les aide ? Comment voyaient-ils le monde d’aujourd’hui et dans quel monde voulaientils vivre demain en tant qu’adulte ? Cette parole des jeunes fut le socle des travaux d’atelier de l’assemblée générale de 2013, parce que nous pensons que c’est la raison d’être des MFR que d’être au service de la jeunesse. Un autre temps très important a été aussi organisé : les rencontres de la vie associative. Elles ont réuni 1 500 représentants des associations dont des familles adhérentes. familles qui font le choix des MFR. Nous avons posé l’identité des MFR comme le bien commun du mouvement, ce que nous partageons tous ensemble, ce qui nous distingue et ce qui nous est propre. Le projet devait aussi comprendre l’expression de nos ambitions et de nos chantiers à conduire pour préparer demain. La question suivante était de savoir comment faire. Le président a posé des principes : un projet partagé et partageable, la simplicité et l’utilité pour Deux moments importants ont fait chaque association et pour le mouve« socles » pour initier la démarche : un ment. Ces principes ont constitué le thème de discussion lancé dans toutes cadre de la démarche qui a été mise les associations : « Ensemble pour en place. Pour mener un projet partagé la jeunesse et les territoires », et une Stable sur nos fondations, le président et partageable, il était nécessaire de assemblée générale du mouvement de l’Union nationale a lancé la réflexion faire des consultations et de recueillir dédiée à la question de la jeunesse. au CA pour renouveler le projet et réflé- l’expression de tous. Faire exprimer Avant même de se lancer pour mettre chir à ce qu’il y aurait dedans concrè- les gens c’est une chose, mais faire en route la démarche, on s’est ainsi tement. Nous sommes revenus alors quelque chose de leur parole s’en est tourné vers ceux pour qui les MFR à nos motivations. Pour y répondre, le une autre. Le temps de consultation existent. Vers les jeunes pour recueillir projet aurait une partie qui présente ce s’est présenté sous forme d’enquêtes leur expression sur comment ils vivent que sont les MFR, ce qu’elles pèsent à destination des jeunes (en quoi la leur relation avec leur famille, avec leur dans le paysage français et internatio- MFR les aide), des familles (quel est maître de stage, avec les membres des nal, mais également les valeurs, là où leur projet pour leurs enfants et en quoi équipes des MFR, mais aussi avec les nous en sommes de notre histoire, au les MFR y participaient), des professionadultes en général. Nous leur avons regard de ce que sont les jeunes et les nels (quels défis les entreprises ont à TRAVAUX DE GROUPE : Qu’est-ce qui nous pousse à réfléchir à un projet de mouvement ? DONNER UNE IDENTITÉ À LA VIE ASSOCIATIVE SYNTHÈSE DES RÉPONSES SAUVEGARDER LA CULTURE RURALE AVOIR UN FIL CONDUCTEUR POUR SAVOIR D’OÙ L’ON VIENT, POUR SE SUIVRE AU COURS DU TEMPS ET TRANSMETTRE AUX NOUVEAUX ARRIVANTS GARANTIR LA CONTINUITÉ DANS LE TEMPS EN COHÉRENCE AVEC LA STRATÉGIE DU PAYS FAIRE VIVRE LE RÉSEAU RÉPONDRE À UN PROBLÈME ENSEMBLE BESOIN D’UNE VISION COMMUNE ET PARTAGÉE OUTIL TRÈS IMPORTANT DE PILOTAGE C’EST COMME LA PROSE DE M. JOURDAIN : TOUT LE MONDE EN FAIT SANS LE SAVOIR C’EST UN FIL CONDUCTEUR ENTRE LES ACTIVITÉS ACTUELLES ET À VENIR ÊTRE TOUJOURS EN LIEN AVEC LE TERRITOIRE : CONNAÎTRE,ANTICIPER ET RÉPONDRE À SES BESOINS BIEN RÉFLÉCHIR À LA MISE EN ŒUVRE = ALLER AU BOUT DU PROCESSUS C’EST L’OCCASION DE SE POSER AVEC TOUS LES ACTEURS IMPLIQUÉS DANS LE MOUVEMENT ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 13 relever dans les années à venir et en quoi les MFR pourraient les aider), des élus et partenaires. Avec les données recueillies dans chaque association, les équipes et membres des CA ont construit leur contribution au projet du mouvement. Cette phase a duré de février à juillet 2014, 200 contributions sont parvenues à l’Union nationale. À partir de ces contributions, des travaux des ateliers des assemblées générales, des rencontres de la vie associative, mais aussi de tous les groupes de travail qui existaient au “ niveau national, les membres du CA de l’Union avec l’équipe technique et le CNP, ont écrit collectivement l’avant-projet du mouvement. Il a été envoyé dans toutes les associations et mis en discussion au cours de 9 rassemblements qui ont réuni environ 1 000 personnes sur tout le territoire français. Partant de leurs avis sur l’avant-projet, les administrateurs et techniciens de l’Union et du CNP ont collectivement pu écrire le projet du mouvement, officialisé lors de l’assemblée générale de 2015. n Édouard Rabeniary, directeur l’UNMFRM (Union malgache) La caractéristique principale des Unions du sud est qu’elles sont jeunes et non outillées pour mettre en place un vrai projet associatif. Le savoir des techniciens s’impose donc. Différentes méthodes sont souvent pratiquées, comme celle du cadre logique basée sur des indicateurs quantitatifs. L’Union malgache a choisi de construire son projet associatif à partir de sa participation, depuis deux ans, à une expérimentation réalisée avec la F3E nommée « PRISME », sur « l’approche basée sur le changement ». Elle propose de partir de la vision de l’administrateur, car il parle davantage avec le cœur. Il faut donc l’associer du début à la fin de cette démarche structurée en 6 étapes : 1. Définition de la vision par les administrateurs. À partir d’un brainstorming, on recueille les désidératas, pour défi- nir ce que veut devenir le mouvement. La vision qui se dégage permet de définir ce que l’on veut réaliser à court et à long terme. 2. Définir les différents chemins pour arriver à la vision, en soulevant les contraintes pour y parvenir. 3. Identifier les acteurs qui peuvent influencer et apporter le changement. 4. Définir les activités à réaliser avec chaque acteur en fonction des priorités préalablement définies. 5. Élaboration par l’équipe technique d’un plan d’action qui sera validé par le CA. 6. Ce dernier a le rôle de vérifier que la réalisation finale du projet associatif correspond bien aux attentes initiales. Comme conclusion cette démarche est souple, simple et concise, afin de faire sortir chez les administrateurs « ce qu’ils ont dans le cœur ». n ÉCHANGES AVEC LA SALLE Édouard Rabeniary précise que le projet associatif a été formellement rédigé par l’équipe technique, puis proposé au CA pour validation. L’équipe s’est « détachée » du CA pour essayer d’harmoniser ce qu’il avait défini. Des intervenants extérieurs et neutres sont-ils nécessaires ? Édouard Rabeniary : Le processus est accompagné par une organisation extérieure (F3E). Sylvie Gaulier : Des regards extérieurs, experts, sont venus approfondir, élargir la réflexion, mais le collectif reste le garant de l’objectivité. Sylvie Gaulier : Les acteurs publics des territoires ont été consultés dès le début par chacune des associations, cela se traduit au niveau du projet par un certain nombre de défis comme par exemple : ● Encourager les coopérations entre MFR pour trouver des organisations pertinentes pour répondre aux enjeux des territoires. Quelle est la place des autorités ● Accompagner en proximité la vie publiques du territoire dans le plan active des jeunes et suivre leurs d’action ? évolutions professionnelles. Édouard Rabeniary : Il faut absolu- ● Observer et comprendre l’évolution ment qu’elles soient associées, princides métiers par les professionnels, palement sur la définition des activités. les partenaires et les élus. n 14 ▲ Élaboration collective d’une déclaration portant sur la place des familles et des acteurs du territoire dans les MFR Animation par Olivier Gineste, chargé de mission International à l’UNMFREO (Union française). Les travaux sur la question de la spécificité de la vie associative en MFR se sont poursuivis en ateliers pour aboutir à la production d’un texte collectif. Ce texte, au-delà des intentions qu’il exprime, se veut opérationnel. Il a permis à chaque représentant d’Union de repartir avec une déclaration internationale prête à être vulgarisée et mise en pratique dans leur pays respectif. Conclusion de l’axe 3 par Dominique Chartier Au cours de ces 2 jours de travaux, « l’intelligence collective » a vraiment été mise en œuvre. Le partage a été d’une dimension et d’une profondeur que tous les participants ont pu beaucoup apprécier. L’accueil que nous avons eu des marocains nous a permis d’être dans un climat de travail extrêmement constructif. C’est une dimension importante pour les MFR. Les rapports de confiance que nous évoquions, la qualité des projets associatifs fondateurs du développement équilibré et juste des MFR, au service de cette jeunesse à laquelle nous sommes très attachés, sont pour nous l’avenir de nos pays. Dans un climat international qui ne facilite pas toujours les échanges, le pari qui a été pris d’organiser, ici au Maroc, un regroupement de cette envergure, avec 15 nationalités, est à la hauteur des ambitions de nos mouvements. SYNTHÈSE DE L'AXE 3 PAR MILOUD EL KTAIBI Le projet associatif est une nécessité. C’est un fil conducteur pour le plan d’action qui en découle. Il précise l’identité de l’association, définit le pourquoi, le qui, avec qui et le comment dans la durée. C’est un cadre qui permet le partage et la réflexion entre tous les acteurs, il se construit pour le collectif par le collectif. Il doit prendre en compte les politiques nationales de chaque pays. ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 15 Discours de clôture EXTRAITS Annette Hennequin, présidente du Comité Mali Bretagne (France). I l m’a été demandé d’exprimer comment à titre personnel j’avais vécu cette semaine. Je citerai deux mots : chance et privilège d’avoir vécu une telle rencontre. Mon engagement au sein des MFR de France et sur le partenariat international s’est donc véritablement inscrit dans mon projet de vie. Cette semaine de rencontre internationale m’a fait revivre ces mêmes émotions et m’a confortée dans mon engagement. Pour autant, quand viendra le temps de passer le relais, tous ces visages, ces rencontres et ces échanges feront partie de ces belles empreintes dans une existence. Pendant cette semaine, je me suis vraiment sentie citoyenne du monde. Concernant la formation des administrateurs, nous attirons l’attention sur quelques points de vigilance. Veillons à ce que cette formation ne devienne pas une grosse machine à former ou formater les bénévoles qui acceptent de s’engager. Nous pensons que nous n’éduquons pas un administrateur. Nous l’accueillons, nous l’intégrons, nous le conseillons pour l’intérêt de la formation en valorisant ses potentialités et ses ressources, nous l’accompagnons vers la prise de responsabilités. Nous lui permettons le libre choix. Les ateliers étaient ouverts au débat, dans le libre-échange et le respect de la liberté de penser et de parole de chacun. La présence des chargés de mission était essentielle et précieuse dans les ateliers et les temps de travail entre Unions et Fédérations partenaires. Merci à toute l’équipe de l’UNMFREO. Nous pouvons donc tous nous saluer et nous remercier pour les initiatives, les échanges, les conseils et les débats d’idées, même si nous avons été parfois strictement recadrés par rapport à la gestion du temps. Mais… c’est que nous avions tant de choses à nous dire !… Pendant cette semaine, nous avons vu des réussites un peu partout même si certains projets sont plus fragiles que d’autres. Le partenariat et la coopération internationale, l’aide, l’appui, l’accompagnement, la croyance dans le projet MFR dans le monde ne devraient pas être vécus comme une contrainte mais comme un véritable bénéfice et une ouverture pour tous les acteurs de nos Maisons Familiales françaises. Jeunes de France, du Maroc et d’ailleurs dans le monde, ils sont tous des adultes en devenir avec les mêmes droits à l’éducation, à la formation et à l’insertion. Nous, Fédérations françaises, nous nous engageons à faire entendre ce message dans notre propre réseau. Simone de Beauvoir disait : « la fatalité triomphe si on lui obéit ». Alors tordons le cou à la fatalité et continuons de travailler ensemble pour ce beau projet. On n’éduque pas un administrateur 16 François Ambassa Olinga, président de la FEMAFARC (Union camerounaise) et président en exercice du COPIL de PROMouv MFR. J e tiens à remercier, du fond du cœur, les organisateurs de ces rencontres, pour l’opportunité qu’ils me donnent d’intervenir sur leurs conclusions. Je me déclare personnellement très satisfait des acquis de ma participation aux travaux de cette semaine. Ce fut, pour moi, l’occasion d’un nouveau ressourcement et d’un enrichissement au contact des autres, venus d’horizons divers. En découvrant les autres dans leurs singularités, je me suis découvert moi-même, confronté à un appel constant à la réflexion sur moi-même, à la remise en cause de certaines certitudes, à des éveils de conscience sur les réalités telles que vécues par les autres, à la confirmation de certaines hypothèses, et à l’ouverture de nouvelles perspectives de pensées et d’action. J’ai le sentiment de m’être pleinement enrichi dans ma perception de mes responsabilités de président d’Union et de mon rôle de porteur principal d’un projet associatif. En tant que président en exercice du comité de pilotage de programme PROMouv, et au regard de la manière dont les travaux se sont déroulés lundi dernier, je vois transpirer, à travers cette nouvelle structure, une volonté manifeste d’associer toutes les parties prenantes du mouvement MFR monde, celles du premier et du second cercle, au processus de suivi de la mise œuvre de PROMouv et à la prise de décision sur toutes les questions transversales, exclusion faite de ce qui relève du partenariat tripartite lui-même. Le mouvement des MFR monde se positionne ainsi comme une grande famille où on peut se parler franchement, agir collectivement, dans un souci partagé de servir nos intérêts communs. En effet, ce que nous partageons est essentiellement notre commune volonté de promouvoir le développement local par l’organisation et la dynamisation de la vie associative, par la formation de tous les acteurs, au centre desquels se positionnent naturellement les jeunes. PROMouv apparaît aussi comme un pari que nous faisons tous sur la force et les vertus de l’intelligence collective. L’apport des partenaires extérieurs sera, pour nous, un atout certain. Les participants se sont retrouvés pour une photo de groupe Wagner Rogério Bohn, secrétaire général et président d’ARCAFAR SUL (Fédération du Brésil Sud). Nous avons des raisons de nous féliciter de disposer, dans PROMouv, d’un programme ambitieux, centré sur les principales problématiques communes qui conditionnent le bon fonctionnement et le développement de nos Unions et de nos MFR : il s’agit de la vie et de la gouvernance associative, ainsi que de la professionnalisation des équipes techniques. Ces deux axes constituent deux fondamentaux, deux leviers porteurs de progrès, car ils mettent l’accent, non pas sur le développement quantitatif des MFR, mais sur le qualitatif. Ils sont les seuls capables de produire un réel impact en termes de développement des territoires, de réponses pertinentes aux problématiques et aux défis liés au devenir des jeunes et à la professionnalisation des acteurs agricoles et ruraux. Nous aurons sans doute effectué un bond en avant si nous parvenons, dans les prochaines années, à lever l’impératif de passer de l’accompagnement à la collaboration. Si nous convenons tous qu’il n’y a pas d’école qui forme à l’accompagnement des administrateurs, nous devons également admettre que sans l’encadrement des administrateurs, nous nous exposons à fonctionner avec des Conseils d’administration de piètre qualité, ce qui, par ricochet, produit des décisions de piètres qualité et finalement des résultats de piètre qualité. Ce serait la mort programmée pour notre mouvement qui pourtant porte en germe des ressorts lui permettant d’impulser une nouvelle dynamique sociétale dans chacun de nos pays. C’est pourquoi nous apprécions à leur juste valeur, les échanges effectués dans le cadre de la rencontre internationale. Cette dernière nous a permis de mettre en commun nos expériences, de dégager quelques constantes et quelques leçons d’expérience utiles pour tous, et à investir dans nos pratiques quotidiennes. Impulser une nouvelle dynamique sociétale A vida é muito curta, pra ser pequena » cette citation de Benjamin Disraeli, premier ministre de la reine Victoria, auteur britannique du xixe siècle signifie : « La vie est très courte pour être petite ». La vie est très courte quand nous n’avons pas d’objectif. Nous sommes ici au service d’autres personnes, qui agissent dans les MFR de leur pays, qui gagnent leur vie en faisant attention à la vie des autres, à leur territoire. Jeunes, familles et tous ici sommes de vrais guerriers qui luttons pour un objectif commun : l’éducation et la formation des jeunes. J’aimerais donner trois mots que j’ai ressentis ici, nous sommes audacieux, dévoués et persistants dans nos objectifs. Pour notre mouvement des ARCAFAR au Brésil, cet événement nous aide à dépasser nos défis, nous devons dialoguer pour unir nos forces et renforcer chaque fois plus notre mouvement, échanger toujours davantage pour que ces défis soient des succès. Le plus grand défi est celui d’animer et fortifier nos réseaux, en particulier à travers la pédagogie de l’alternance des MFR, pour que nous puissions nous adapter à nos réalités et maintenir fortement nos objectifs, en oubliant nos particularités et en pensant toujours au collectif. Mon message final est qu’avec les défis locaux que nous avons tous, rentrons chez nous renforcés car nous ne sommes pas seuls. Nous sommes dans le monde et nous faisons la différence. Je finirai avec cette citation d’un écrivain brésilien, Paolo Fredi qui, s’il était parmi nous, dirait : « L’éducation, ne transforme pas le monde, l’éducation transforme les personnes, les personnes transforment le monde ». ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 Nous sommes dans le monde et nous faisons la différence 17 Présentation de chaque Union sous l’angle de sa vision de la vie associative ANNEXE 1 ANNÉE DE CRÉATION DE LA 1ère MFR NOMBRE D’ADMINISTRATEURS PAYS FORCES de la vie associative de nos mouvements FAIBLESSES de la vie associative dans la gouvernance de chaque mouvement Avoir un grand projet partagé et ambitieux. La responsabilité locale et directe des parents. Manque de reconnaissance du rôle des familles en tant qu’acteurs dans le mouvement par les politiques publiques, ce qui rend les initiatives locales de plus en plus difficiles. Dynamisme du réseau des administrateurs. La reconnaissance officielle de la fédération nationale auprès des autorités. Manque de reconnaissance des MFR de base auprès des autorités publiques. FRANCE 1937 8000 TOGO 1960 36 SÉNÉGAL 1964 267 Ancrage de l’association dans le territoire. L’implication des parents. TCHAD 1964 90 Les réunions de l’Union. La mobilisation des familles responsables. CAMEROUN 1965* 89 Souci partagé des jeunes et du développement local. La force du partenariat à l’échelle nationale et internationale. Faible présence des parents des élèves aux CA. BRÉSIL SUD 1979 841 Alliance entre les MFR de France et l’Union. Les alliances avec les institutions. Manque de reconnaissance des pouvoirs publics. BENIN 1991 52 MAURICE 1993 74 L’implication des mamans et grands-mères, des entreprises et des maîtres de stage. MALI 1994 357 La recherche de financements. L’accompagnement des jeunes. BRÉSIL NORD-EST 1996 240 Réunion des équipes. Engagement des familles dans la gestion des MFR. Alliances entre les ARCAFAR et la France. BRÉSIL PARA 1996 336 MADAGASCAR 2001 312 Etendue géographique. L’implication du réseau dans les politiques nationales. Faible capacité des administrateurs pour la recherche de partenaires. BURKINA DE FASO 2001 221 Bonne relation entre les membres. L’assiduité des membres, prise de décision et responsabilité collective. La non disponibilité des familles à certaines périodes de l’année liée aux travaux agricoles et due à l’éloignement géographique des membres. MAROC 2001 134 L’engagement des bénévoles. Avoir un directeur philosophe. Manque de ressources humaines et de communication entre les membres. COLOMBIE 2007 25 Maintenir les personnes dans les zones rurales. La reconnaissance sociale vis à vis des jeunes ruraux. Reconnaissance des pouvoirs publics. Difficulté d’impulser une dynamique associative, de travailler ensemble. CAMBODGE 2011 19 L’insertion des jeunes dans la vie professionnelle. L’implication des administrateurs de manière active, bénévole et volontaire. La jeunesse de l’association et le manque de reconnaissance par le pouvoir « centralisé » = reconnaissance locale mais pas nationale. COMORES BOSNIE HERZÉ. RDC GUINÉE MAURITANIE 2012 2014 2014 2016 2016 56 9 12 24 60 Dialogue avec les pouvoirs publics. Accompagnement de la formation. Dialogue entre les pouvoirs publics. Absence de subventions de l’Etat. De nouveaux administrateurs, renouvellement à 95 %. Absence de la participation des administrateurs de Rodrigue aux réunions nationales. Renforcement des capacités pour assumer les responsabilités des administrateurs. L’incertitude des financements publics. Difficultés dans la récolte des cotisations des MFR. Faire cotiser les associations à l’ARCAFAR. MOUVEMENTS NON REPRÉSENTÉS LORS DE LA RENCONTRE. *Cameroun : reprise après une période de sommeil en 2005. 18 Insuffisance de techniciens pour animer la vie associative. ANNEXE 2 Liste des participants UNIONS BÉNIN Odoun-Ifa Adeleye Jean Président de l’UB-MAFAR [email protected] Ayeda Ogouyome Bonaventure Directeur de l’UB-MAFAR [email protected] BRÉSIL SUD Slongo Dirce Maria Directrice ARCAFAR Sul [email protected] Bohn Wagner Rogério Sécretaire géneral et Président ARCAFAR Sul [email protected] BRÉSIL PARA Patrocinio De Oliveira Agnaldo Président ARCAFAR Para [email protected] Joselle Xavier Da Silva Simone Coordinatrice pédagogique ARCAFAR Para [email protected] BRÉSIL NORD-EST Santos Silva Antônia das Graças Administratrice régionale ARCAFAR Nord-Est [email protected] BURKINA FASO Guiro Yacouba Président de l’UNMFR [email protected] Ibrango Alimata Animatrice de l’UNMFR [email protected] COLOMBIE Ramirez Correa Luis Hernando Président ARCAFAR [email protected] Montoya Correa Juan Jairo Coordinateur ARCAFAR [email protected] CAMBODGE Lim Ratha Volontaire à l’UNMFR [email protected] Chan Sothea Conseiller du président de l’UNMFR [email protected] MAROC Khattab Zineb Présidente de l’UNAMFR [email protected] El Kataib Miloud Directeur de l’UNAMFR [email protected] FR LES NORMANDIES Lubin Régine Vice-présidente [email protected] Deffontaines Frédérique Directrice frederique.deffontaines @mfr.asso.fr MAURICE Ah-Chuen Philip Président de l’UNMFR [email protected] Jatoo Prakash Directeur de l’UNMFR [email protected] FD AIN-RHÔNE Bac Lionel Comité Brésil Sud [email protected] Molard Jacques Comité Brésil Sud [email protected] SÉNÉGAL Sarry Amadou Cisse Directeur de l’ASNMFR [email protected] Badji Bintou Présidente de l’ASNMFR FD ILE ET VILAINE Hennequin Annette Comité Mali Bretagne [email protected] Pelichet Benoit Chargé de mission [email protected] TCHAD Mianbe Laoudion Président de l’UFABALT Alladengar Betoudji Josué Coordinateur Régional de l'UFABALT [email protected] TOGO Ewoeli Kokou Vice-président de la FMNFFRT Lokokpe Komi Julien Directeur animateur de la FMNFFRT [email protected] FR : Fédération régionale, FÉDÉRATIONS FD : Fédération départementale FRANÇAISES DE MFR FR : Fédération régionale, FD : Fédération départementale FR AQUITAINE Labadie Guy Président [email protected] Gallais-Coudray Séverine Coordinatrice régionale Europe & Int. severine.gallais.mfr.asso.fr FR AUVERGNE Beaudonnat René Comité Cameroun [email protected] Chartier Dominique Directeur [email protected] CAMEROUN Ambassa Olinga François Président FEMAFARC [email protected] Nkama Jean Directeur FEMAFARC [email protected] FR CHAMPAGNE ARDENNE Galeron Thierry Comité Sénégal [email protected] Gillet Daniel Directeur par interim [email protected] MADAGASCAR Razafintsalam Hantaharisoa Ando Président de l’UNMFRM [email protected] Rabeniary Edouard Directeur de l’UNMFRM [email protected] FD CHARENTE Gazeaud Gilles Président [email protected] Vaucelle Michel Directeur [email protected] MALI Senou Amadou Président de l’UNMFR [email protected] Maiga Bamagan Directeur de l’UNMFR [email protected] FD CHARENTE MARITIME Lecointe Brigitte Comité Cambodge [email protected] Chevalier Valérie Directrice [email protected] FD ISÈRE Jean Marie Elisabeth Présidente [email protected] Joannon Jean Pierre Administrateur [email protected] FD LOIRE DRÔME ARDÈCHE Lecaulle Benoit Directeur [email protected] FD MAINE ET LOIRE Charrier Jean-Luc Comité Burkina Faso [email protected] Cluseau Pascal Chargé de mission [email protected] FD SAVOIE Ganteille Isabelle Comité Colombie [email protected] Rivera Pierre-Ange Comité Colombie [email protected] FD VAUCLUSE ALPES DU SUD Bulot Marcel Trésorier [email protected] Renaud Géraldine Comité Comores [email protected] FD VENDÉE Pouponnot Christine Comité Bénin [email protected] Leroy Christian Comité Bénin [email protected] FR : Fédération régionale, FD : Fédération départementale UNMFREO Michelin Xavier Président [email protected] Cousin Didier Président de la Commission Internationale [email protected] Cheval Serge Directeur [email protected] Plougastel Valérie Coordinatrice du service international [email protected] Arnould Delphine Chargée de mission international / Europe [email protected] Duriez Benjamin Chargé de mission international / EMA [email protected] Gaulier Sylvie Chargée de mission pôle développement [email protected] Gineste Olivier Chargé de mission international / Mobilité [email protected] Torres Cortes Adriana Stagiaire / Chargée de mission international [email protected] Chargés de mission sur le terrain : Billard Christelle Chargée de mission A.O. [email protected] Cainjo Cécilia Chargée de mission A.O. [email protected] Delsuc Caroline Chargée de mission Sénégal [email protected] Gues Patrick Chargé de mission Maroc [email protected] Maroslic Mirela Chargée de mission Bosnie Herzégovine [email protected] Severe Laurence Chargée de mission Madagascar et Cameroun [email protected] Villieres Bruno Chargé de mission Tchad [email protected] FR : Fédération régionale, FD : Fédération départementale PARTENAIRES IFOCAP Ract Pascale Responsable pédagogique [email protected] DELTA C Keita Mohamed Cheick Fanta Mady Chef de département Expertise Conseil en Développement [email protected] FONDATION MFR DANS LE MONDE Marchesi Philippe Directeur [email protected] ANFRA Hallereau Maurice Responsable de formation pédagogique [email protected] ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016 19 Ce document a été réalisé avec l’aide financière de l’Agence française de développement, de la Fondation des MFR dans le monde, de l’UNMFREO, des Fédérations de MFR françaises et des Unions nationales de MFR membres du programme PROMouv MFR. Son contenu relève de la seule responsabilité de l’UNMFREO et ne peut en aucun cas être considéré comme reflétant la position de l’Agence française de développement. Réalisation : UNMFREO Maquette : Denis Bernard Photos : Dominique Chartier, Delphine Arnould et Valérie K. Plougastel Impression : Imprimerie des MFR Contact : Union Nationale des Maisons familiales Rurales 58, rue Notre Dame de Lorette 75009 Paris Tél. : 01 44 91 86 86 E-mail : [email protected] Site : www.mfr.fr 20