Les actes de Mohammédia

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Les actes de Mohammédia
PROGRAMME DE RENFORCEMENT DE L’ORGANISATION DES MOUVEMENTS DE MAISONS FAMILIALES RURALES
LES MAISONS FAMILIALES RURALES,
DES ACTEURS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
ENGAGÉS POUR LEUR TERRITOIRE
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR
Mohammédia, les 4 et 5 février 2016
P ROG R A MME
VENDREDI 5 FÉVRIER
Axe 3 Construire un projet
JEUDI 4 FÉVRIER
Présentation de chaque Union sous l’angle
de sa vision de la vie associative, animée par
Valérie Plougastel, responsable du Service
International de l’UNMFREO (Union française).
(voir tableau P18)
Ouverture officielle
Zineb Kattab, présidente de l’UNAMFR
(Union marocaine).
Bouchra Chorf, chargée de l’apprentissage,
Direction de l’enseignement, de la formation
et de la Recherche (DEFR) au ministère de
l’Agriculture et de la Pêche maritime.
Le représentant du ministère marocain de
l’Éducation Nationale et de la Formation
Professionnelle.
Xavier Michelin, président de l’UNMFREO
(Union française).
Synthèse par Pascale Ract, responsable
pédagogique à l’IFOCAP, des forces et faiblesses
de la vie associative exprimées par chaque
Union.
Axe 1 Être administrateur
dans une Union ou une Fédération
MFR, qu’est ce que cela implique
pour chacun ?
associatif : pourquoi et comment
se projeter ensemble dans le
temps, imaginer concrètement
nos envies de faire ?
Bonaventure Ayeda, directeur de l’UB-MAFAR
(Union béninoise).
Sylvie Gaulier, pôle développement de
l’UNMFREO (Union française).
Édouard Rabeniary, directeur l’UNMFRM
(Union malgache).
Travaux en ateliers
Élaboration collective d’une déclaration portant sur
la place des familles et des acteurs du territoire
dans les MFR.
Clôture officielle
Annette Hennequin, présidente du Comité
Mali-Bretagne (France).
François Ambassa Olinga, président de la
FEMAFARC (Union camerounaise) et président
en exercice du COPIL (Comité de Pilotage)
du programme PROMouv MFR.
Wagner Rogério Bohn, secrétaire général
et président d’ARCAFAR SUL (Fédération
du Brésil sud).
Laoudion Mianbe, président de l’UFABALT (Union
tchadienne).
Guy Labadie, président de la Fédération régionale
des MFR d’Aquitaine et du Limousin (France).
Dirce Maria Slongo, directrice de l’ARCAFAR
SUL (Fédération du Brésil Sud).
Travaux en 3 ateliers, sous forme de World café.
Restitution des travaux des 3 ateliers en plénière
et échanges avec les participants.
Axe 2 Participer à l’élaboration
d’une parole collective : comment
dépasser ses intérêts particuliers
et ceux de sa MFR pour penser
à l’échelle d’une Union ou d’une
Fédération ?
Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC
(Réseau Marocain de Jeunesse et Concertation).
Serge Cheval, trésorier de l’AIMFR (Association
Internationale des Mouvements Familiaux de
Formation Rurale).
2
Animation générale de la rencontre par Miloud
El Ktaibi, directeur de l’UNAMFR (Union marocaine)
et Dominique Chartier, directeur de la Fédération
régionale des MFR d’Auvergne (France).
Annexes
Présentation de chaque Union sous l’angle
de sa vision de la vie associative
P18
Liste des participants
P19
C
ette rencontre internationale a fait
suite à celle qui s’était tenue à
Montpellier en novembre 2013 sur
le thème de l’agriculture familiale.
Elle s’est inscrite dans le cadre
du programme PROMouv MFR
(Programme de renforcement de l’organisation
des mouvements de MFR), dont l’objectif est de
contribuer au développement des agricultures
familiales et des territoires ruraux, par l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes des zones rurales
dans le monde, en favorisant la solidarité internationale entre les mouvements MFR. Cette rencontre a
rassemblé 17 Unions nationales et 14 Fédérations
françaises qui se sont retrouvées pour échanger
sur leurs pratiques et débattre de leurs problématiques communes.
Cette année, la problématique était celle de la
qualité de la vie associative dans les mouvements
MFR. En effet, cette question se pose à tous les
échelons dans le monde : au niveau des MFR,
des Fédérations et des Unions nationales. Elle est
cruciale car elle participe de l’identité très spécifique de chaque mouvement, au même titre que la
pédagogie de l’alternance et de la contribution au
développement des territoires. L’autonomie associative, la place centrale des familles et des acteurs
du territoire dans la formation professionnelle des
jeunes et adultes, sont affirmées concrètement par
leur participation à la prise de décision dans les
associations.
Cette gouvernance partagée qui distingue les
MFR des autres acteurs de la formation, est la
question que le plus grand nombre de participants
a souhaité discuter au cours de cette rencontre
internationale. Cet enjeu commun, au-delà des
particularités de chaque mouvement MFR, a donc
été l’objet des échanges, au niveau des Unions et
des Fédérations.
À l’issue de la rencontre, une déclaration commune
a été adoptée. Elle affirme l’importance de la place
des familles et des acteurs des territoires ruraux au
cœur de la gouvernance des MFR, comme atout
pour l’insertion socioprofessionnelle des jeunes.
Elle pose le principe associatif pluri-acteurs des
MFR, comme une force sociétale d’éducation
citoyenne, dont le défi est de construire un monde
plus solidaire.
n
LES MAISONS
FAMILIALES RURALES :
DES ACTEURS
DE LA SOCIÉTÉ CIVILE
ENGAGÉS POUR
LEUR TERRITOIRE
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
3
Bouchra Chorf, chargée de l’apprentissage,
Direction de l’enseignement, de la formation
et de la Recherche au ministère marocain
de l’Agriculture et de la Pêche maritime.
“
Ouverture
officielle
EXTRAITS
Zineb Kattab,
“
présidente de l’UNAMFR (Union marocaine).
Permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue
au Maroc. Je suis heureuse de vous recevoir ici
et particulièrement honorée d’ouvrir ces deux
jours de rencontre. Je vous remercie de venir de si loin
pour travailler ensemble au renforcement et au développement de nos Unions respectives et de nos associations
engagées dans le secteur de l’éducation, de la formation
des jeunes ruraux et du développement des territoires. (…)
Grâce à de telles rencontres internationales, nous avons
appris à partager, à nous connaître, à nous reconnaître
jusqu’à constituer une grande famille. Je vous souhaite
à tous un bon séjour dans mon pays qui se positionne
aujourd’hui à l’avant-garde du combat contre la manipulation, l’obscurantisme, l’exclusion et la violence. Notre
mouvement MFR a des valeurs humaines qui dépassent
les frontières. Dans le contexte actuel, plus que jamais,
nous devons cultiver cet esprit de tolérance et d’ouverture
à l’autre. (…)
Aussi, je vous invite, avant de lancer nos travaux, à vous
lever et observer une minute de silence à la mémoire
de toutes celles et ceux qui sont tombés victimes de la
violence du terrorisme barbare en France, au Mali, en
Tunisie et au Burkina Faso. »
n
J’ai le grand plaisir d’être parmi vous à l’occasion
de cette rencontre internationale des Unions des
MFR dans le monde. Je profite de cette occasion
pour remercier très chaleureusement l’UNAMFR et l’Union
nationale des MFR de France pour avoir choisi le Maroc
pour organiser cette rencontre. (…) La formation, comme
instrument du développement du capital humain, adossée
à une véritable politique agricole, trouve pleinement sa
place dans l’exemple marocain. Aujourd’hui, le dispositif
de la formation professionnelle agricole est appelé à plus
d’un titre, à introduire des réformes afin de répondre aux
enjeux du contexte actuel. Dans ce cadre, permettez-moi
de rappeler le rôle que jouent les MFR marocaines dans le
développement de la formation des jeunes qui vivent dans
le monde rural. Elles participent au développement et à
la modernisation du secteur agricole et des systèmes de
production agricole, ces associations réunissent des familles
et des professionnels autour d’un seul objectif  : concourir à
l’éducation, à la formation des adolescents, à leur insertion
professionnelle et favoriser par là même un développement
durable de leur territoire. Ainsi, l’UNAMFR constitue un
partenaire privilégié du ministère de l’Agriculture et de la
Pêche maritime, ils œuvrent ensemble pour assurer un
avenir meilleur pour les jeunes marocains. Les thématiques
centrales de réflexion de cette rencontre (formation et insertion, vie associative, développement territorial, problématiques du développement rural et agricole et participation
de la société civile dans l’élaboration et la mise en œuvre
des politiques publiques de formation) sont des thèmes
qui s’inscrivent parfaitement dans les préoccupations de
notre politique de formation agricole. La réflexion sur ces
différentes thématiques clés doit permettre de formuler des
recommandations pour répondre aux besoins des différentes formes d’agriculture en termes de formation. » n
Garantir la vitalité de nos projets collectifs
Intervention de Pascale Ract, responsable pédagogique à l’IFOCAP, suite à la présentation de la vision de la vie
associative des mouvements de MFR par chaque président d’Union présent (voir annexe 1 page 18) :
F
ace aux enjeux du développement des territoires, quatre
éléments sont déterminants dans
la construction d’une vie associative
durable et performante. À l’image d’un
arbre, l’analyse de ces parties constitue un repère dans la reconnaissance
de la bonne santé des associations.
Les différents acteurs ce sont les
racines dans la construction d’une
association solide. Des acteurs internes
comme les familles, parents, maîtres de
stage, mais aussi des acteurs externes
y participent grâce à un engagement
conscient dans leur association.
Animé par des valeurs clés telles que
4
« audace », « optimisme », « philosophie », « engagement » de l’individu au
sein du collectif, le tronc s’apparente
à la posture de chacun des acteurs
engagés avec une envie d’entreprendre commune.
L’épanouissement des branches doit
être porté et guidé par les ambitions de
chacun d’entre eux : la formation et l’insertion des jeunes, le développement
des zones rurales, l’étendue géographique, la reconnaissance des pouvoirs
publics, les rencontres internationales
et enfin les moyens : financiers, méthodologiques, outils techniques (la bonne
gestion), humains.
La qualité des fruits traduit la volonté
(commune) d’écrire une histoire et de
la transmettre ; dans la perspective de
la reproduction de cette histoire, les
« graines » sont une prolongation du
projet associatif solide.
Les acteurs, piliers dans la construction
de ce projet, doivent enfin s’interroger
sur la capacité à fédérer un projet associatif dans la durée.
Comment développer l’organisation
et maintenir une énergie collective
productive et durable ? Quelle méthode
d’accompagnement pour ses administrateurs ? Comment mobiliser tous les
membres de l’association ? n
En préambule aux différentes interventions
officielles, Valérie Plougastel (UNMFREO,
Union française), propose à chaque Union
de se présenter sous l’angle de sa vision
de la vie associative.
Xavier Michelin,
“
président de l’UNMFREO (Union française).
Le représentant du ministère marocain de l’Éducation
nationale et de la Formation professionnelle.
“
Il m’est agréable d’assister avec vous à
cette rencontre internationale organisée par
l’UNAMFR qui contribue avec nous au
développement de programmes de formation par
apprentissage, dans les métiers de l’agriculture et récemment dans les métiers de l’hôtellerie et du tourisme, en
milieu rural. Le partenariat qui nous lie est concrétisé
par la signature de plusieurs conventions portant sur la
formation par apprentissage de jeunes au niveau des
MFR, avec l’appui des établissements de formation relevant des ministères de l’Agriculture et du Tourisme. (…) La
formation par apprentissage, instituée et organisée depuis
2000, s’affirme ainsi en réelle alternative appropriée aux
spécificités du monde rural, en raison de sa souplesse
en termes d’organisation pédagogique et en termes de
conditions d’accès (…) au profit des jeunes ruraux en vue
de faciliter leur insertion dans la vie active. L’UNAMFR, son
mode d’organisation et d’intervention et les spécificités
de sa population cible, souvent livrée à elle-même, est
considérée par le ministère de l’Éducation nationale et de
la Formation Professionnelle comme un partenaire crédible
qui a su développer un réseau important d’activités d’information, de sensibilisation et de formation professionnelle
en milieu rural. Son expérience est très riche et concluante
par les résultats atteints, à savoir la formation de plus de
1 800 apprentis depuis son lancement en 2006. » n
Les liens très forts entre nos deux pays nous
permettent de nous rencontrer aujourd’hui,
grâce notamment au développement des MFR
du Maroc qui participent activement à la politique publique
de formation et d’insertion socio-professionnelle des
jeunes ruraux. Quel que soit le pays, les mouvements MFR
s’organisent pour garantir aux jeunes leur place dans leur
territoire : des familles, des techniciens professionnels
mettent en place des formations en adéquation avec les
réalités des territoires, avec les besoins et les attentes des
jeunes en tant que citoyens. (…)
Cette rencontre se fait dans le cadre du Programme de
Renforcement de l’Organisation des Mouvements des
MFR « PROMouv MFR », il est cofinancé par l’AFD, les 10
mouvements de MFR impliqués et la Fondation des MFR
dans le monde. Son thème se centre sur des acteurs engagés pour la formation des jeunes dans les territoires ruraux
(…) dans une perspective de développement à partir de
nos fondements et dans une démarche participative et
collaborative. Le renforcement de la gouvernance est vital
à travers la formation des administrateurs et fondamental
pour le projet sociétal des 10 prochaines années. (…)
Nous représentons une force qui partage le même
engagement, avec le sentiment vraiment profond qu’une
dynamique collective existe, tournée vers une ambition
commune. Une gouvernance active (…) pour obtenir
une reconnaissance auprès des autorités publiques et
des alliances avec vos partenaires et nos partenaires en
France. (…)
Ces deux jours de rencontre des partenariats internationaux MFR nous permettront d’échanger, d’aller plus loin
ensemble, d’avoir des apports extérieurs pour permettre
enfin l’élaboration d’une déclaration commune sur la
gouvernance des associations. »
n
Propos introductifs aux 3 axes :
Dominique Chartier, directeur de la Fédération
“
 UNE
SEULE MAIN
NE PEUT
ATTACHER
LES FAGOTS
DE BOIS
”
régionale des MFR d’Auvergne (France) :
Présentation des 3 questionnements qui structurent les 3 axes :
n L’engagement des administrateurs et la défense d’un intérêt
collectif  : comment passer d’un engagement individuel
à un engagement collectif ?
n Comment construit-on une parole collective crédible,
respectée ? Les présidents sont les représentants d’une
parole collective, ils sont la force de nos mouvements dans
la rencontre avec la collectivité.
n Construction-formalisation d’un projet associatif commun
durable, quelles motivations et quelle méthodologie ?
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
5
JEUDI 4 FÉVRIER
AXE 1
Être administrateur dans une Union ou une Fédération
MFR, qu’est ce que cela implique pour chacun ?
Que signifie le fait de s’investir dans un collectif MFR ? Quelle posture avoir en tant qu’administrateur ? Quelle compréhension des missions ? Quelles questions se posent aux nouveaux ?
Comment les accompagner dans le passage d’une posture individuelle à une posture collective ?
Ces questionnements ont été illustrés par des témoignages et débattus lors d’un World café.
La question de la posture : quelle
différence y a-t-il entre mon état d’esprit
en tant que menuisier, agriculteur et
président d’une Union de MFR ?
Laoudion Miambe,
“
président de l’UFABALT (Union tchadienne)
Être un administrateur dans une Union est un
engagement personnel, corps et âme, pour le
développement du projet des MFR. Ce rôle
signifie pour moi un investissement dont la posture exige
d’être transparent, compréhensif et à l’écoute des besoins
de ses membres. Être administrateur demande d’avoir des
compétences en gestion, de prendre des décisions pour
tous. Cela nécessite également des capacités pour tisser
des relations avec d’autres organisations et de savoir développer des partenariats avec les autorités locales et les
ONG. Il s’agit aussi de transmettre les valeurs fondamentales des MFR aux nouveaux adhérents de l’association.
Être administrateur exige une implication forte, dans
laquelle mes besoins individuels passent derrière les
besoins collectifs.
Les difficultés principales que je retrouve dans l’exercice
de président correspondent à des besoins essentiels tels
que les déplacements dans le territoire, afin de rencontrer
les MFR de base.
n
SYNTHÈSE : Un engagement personnel fort
qui nécessite des compétences d’animation,
de prise de décision, de gestion et une
exigence de transmission aux nouveaux.
6
Comment j’aborde mon
rôle et mes missions ?
Guy Labadie, président de la Fédération
“
régionale Aquitaine-Limousin (France)
Depuis 50 ans je connais les MFR : d’élève je suis
devenu président de la maison familiale, 6 ans
après ma sortie. De président dans une MFR j’ai
été élu comme président d’une Fédération départementale,
puis président de la Fédération régionale Aquitaine Limousin et administrateur au sein de l’Union nationale.
L’un des engagements en tant que président de MFR
était celui d’aider au développement du monde agricole,
grâce à la formation des jeunes aux nouvelles techniques
de l’agriculture. La transformation du monde agricole en
France, dans les années 70-75, demandait un rendement
important.
Plus tard, élu en tant que président de la Fédération départementale, dans laquelle a été fondée la première MFR,
j’ai vécu pendant 4 ans un véritable challenge. Le rôle de
président était pour moi une tâche difficile qui me demandait d’assurer la gestion et l’animation des directeurs et des
présidents des MFR. Dans certains moments de solitude,
j’ai pu échanger avec d’autres présidents de Fédérations
départementales limitrophes sur leurs expériences. Cela
réconfortait notre mode de fonctionnement et les idées
mises en place.
L’intégration de ce nouveau rôle a nécessité en effet un
temps d’adaptation considérable, des semaines, des mois.
L’inquiétude principale consistait à être à la hauteur pour
assumer le fait de représenter des familles et des jeunes
en formation.
En tant que président Aquitaine, j’ai pu compter sur le
directeur et son expérience pour assurer d’autres responsabilités : la gestion d’un CA (conseil d'administration), la
posture dans la rencontre des élus, le fonctionnement des
AG (assemblée générale), la gestion du temps de parole
des administrateurs. La relation de confiance entre le
directeur et le président est essentielle et primordiale pour
le bon déroulement des activités. Dans cette fonction, la
difficulté principale résidait en effet dans le manque d’accompagnement et de formation.
En parallèle, j’étais aussi administrateur à l’Union nationale, ce qui m’a apporté énormément, grâce aux échanges
Qu’est ce qui caractérise
ma posture de président ?
SYNTHÈSE DES RÉPONSES
Oser our le projet
Dévou
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A
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Engag
Dévelo
ppeme
nt
entre membres du CA. D’autres questionnements sont
venus se rajouter à de nouvelles responsabilités qui
portaient sur la présentation des dossiers pour l’ouverture
de formation, les demandes de financements, mais également les relations avec des organisations professionnelles.
J’ai éprouvé des difficultés dans mon rôle d’administrateur
car en effet, je me plaçais dans une situation d’infériorité
vis-à-vis des élus politiques. Aujourd’hui je me sens en
égalité avec eux.
Par ce témoignage, je confirme l’importance de l’accompagnement par les directeurs, mais également des membres
du CA et des vice-présidents car il faut acquérir leur
confiance et gagner en légitimité. La confiance s’acquiert
et se mérite, en respectant les décisions du CA et dans la
transparence de la gestion, car si nous sommes jugés sur
nos réussites, nous le sommes aussi sur nos échecs.
Enfin, tout au long de ces responsabilités, la motivation
principale a toujours été la formation des jeunes ou
adolescents, souvent en échec scolaire, en vue de leur
réussite. Pour un président bénévole, l’insertion des jeunes
démontre bien leur réussite dans la société.
Être administrateur consiste à rester administrateur en
contact avec le territoire. Notre réussite est collective :
parents, administrateurs, équipes MFR ou Fédération apportent un vécu, une expérience pour réussir
autrement.
n
SYNTHÈSE : Le cheminement personnel
et les défis que doivent surpasser les administrateurs. Le rapport de confiance entre
président et directeur. Porter une parole
collective construite avec les administrateurs
et les techniciens et se sentir à l’aise avec
les interlocuteurs externes. La réussite est
collective quel que soit notre rôle. L’apport de
l’expérience pour réussir autrement.
Comment les Unions et les
salariés peuvent-ils accompagner
les administrateurs ?
Dirce Maria Slongo, directrice de l’ARCAFAR SUL
(Fédération du Brésil Sud)
“
Le plan de formation pour les familles de
l’ARCAFAR a été créé en 1991 dans l’objectif
d’identifier des personnes pouvant prendre des
responsabilités au sein des 69 MFR de Santa Catarina,
Paraná et de Rio Grande do Sul.
Construit par l’équipe pédagogique des trois États, ce
programme de formation, pour les familles, est constitué
de trois rencontres par an. Depuis 2012, il est composé de
3 axes :
n Pédagogique : quels sont les outils pédagogiques
de l’alternance ?
n Administratif : quelles responsabilités de chaque
participant ?
n Technique : pour permettre aux familles de choisir
un thème agricole qui les attire.
L’objectif de ce programme est de préparer les administrateurs de demain à prendre des responsabilités durables.
Cette formation continue permet de mesurer la volonté
d’engagement des administrateurs. Dans cette démarche,
il est nécessaire d’avoir du dynamisme, une volonté de
bien prendre ses responsabilités. La difficulté majeure
consiste à faire naître cette volonté de s’engager dans le
temps et d’accompagner la prise de responsabilités. Le
dynamisme est essentiel pour le bon fonctionnement de la
vie associative.
n
SYNTHÈSE : Un programme qui sensibilise
les familles à l’engagement associatif et qui
prépare les administrateurs dans leur prise
de fonction, afin de créer un vivier propice au
développement de leurs compétences.
Les participants ont ensuite
pris part à un WORLD
CAFÉ afin d’échanger sur
les thématiques des trois
axes (page suivante)
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
7
SYNTHÈSE ET RESTITUTION DU
WORLD CAFÉ
A :
TABLEposture,
est la
Quelle
’esprit
l’état d
ateur
ministr
d’un ad
?
de MFR
Étape 1 : comment
s’est passée ma
Comm
es
s
prise de fonction
r
ie
r
p
s’appro
sions d’administrateur ?
is
m
s
e
ts
qu’est-ce qui a été
rôles e
ur ?
inistrate
m
d
claire rapidement
’a
d
sur mon rôle ? plus
difficile à comprendre ?
Étape 2 : quelles valeurs et
principes guident notre rôle
d’administrateur ?
Étape 3 : comment partager
ces valeurs et principes entre
administrateurs ?
A
QUELLE EST LA
POSTURE, L’ÉTAT
D’ESPRIT D’UN
ADMINISTRATEUR DE MFR ?
TABLE
Restitution des travaux par
Laurence Sévère, chargée de
mission UNMFREO (Union française)
dans l'Océan Indien et au Cameroun.
La posture d’un administrateur de
MFR et celle d’un professionnel sont
différentes à plusieurs égards. Un
professionnel sur son exploitation agricole est en général seul à prendre des
décisions ; il est en attente d’une rémunération, il remplit toutes les compétences nécessaires pour assurer sa
fonction. Un administrateur est bénévole
en MFR, il doit prendre des décisions
de façon collective et en concertation
avec les membres de l’association. Ces
décisions laissent difficilement la place
à l’erreur, il faut penser et prévoir l’avenir.
Dès son arrivée, il découvre des responsabilités pour lesquelles il n’est pas en
général préparé. Dans certains cas, les
administrateurs sont souvent repérés
en fonction de critères répondant aux
attentes de l’association.
8
Comm
les
pagner
o
acc m
?
r
trateu s
adminis
B :
TABLEent
Étape 1 :
être et agir
en tant que chef
d’exploitation, chef de famille,
chef de village… et administrateur
d’une Union ou Fédération ? Y a-t-il
des différences ? Lesquelles ?
Étape 2 : pour m’approprier
mon rôle : qu’est-ce qui m’a facilité
la tâche ? qu’est-ce qui m’a freiné ?
Étape 3 : en synthèse : quels sont les
contours du rôle d’un administrateur et
les besoins pour l’assumer au mieux ?
B
TABLE
C :
TABLEent
COMMENT S’APPROPRIER
SES RÔLES ET MISSIONS
D’ADMINISTRATEURS ?
Restitution par Cécilia Cainjo,
chargée de mission UNMFREO (Union
française) en Afrique de l’ouest.
Doté de valeurs humanistes, d’un
sens de l’intelligence collective liée au
partage, d’un savoir-faire dans la prise
de décisions concertées, d’un sens de
l’intégrité et d’empathie, l’administrateur
est un ambassadeur de l’association.
En tant que bénévole, il a besoin d’un
certain temps pour prendre conscience
de son engagement. L’appropriation de
son rôle repose sur la base d’une participation progressive dans les réunions
et les échanges avec les membres de
l’association. Tout au long de ce processus, un rapport de confiance est indispensable avec son équipe technique
et dans sa participation active à la vie
associative de la MFR. Les administrateurs doivent pouvoir prendre en compte
l’expérience des anciens membres. Ces
échanges sont en effet un outil pour
la mise en confiance des nouveaux
membres. Il faut aussi apprendre à
déléguer et à s’entourer, en s’appuyant
sur les motivations et les compétences
des autres membres du CA.
Les administrateurs, présidents et
directeurs doivent être dotés de
compétences en communication leur
permettant de rentrer dans leur rôle de
décisionnaire, afin de :
● Garantir la participation et la prise
de parole de tous.
● Prendre des décisions
consensuelles.
● Être en mesure de rendre des
comptes et faciliter les échanges.
Étape 1 :
est-il nécessaire
de formaliser
une démarche
d’accompagnement ?
que se passe-t-il si on
ne le fait pas ?
Étape 2 : quels types d’actions
peut-on faire pour accompagner les
administrateurs ? à quel moment dans
leur parcours d’administrateur ?
Étape 3 : quel plan d’accompagnement
mettre en place : qui accompagne ? de
quelle manière ?
C
TABLE
COMMENT
ACCOMPAGNER LES
ADMINISTRATEURS ?
Restitution des travaux par Caroline
Delsuc, chargée de mission UNMFREO
(Union française) au Sénégal.
Le « comment » dans la transmission
des valeurs entre administrateurs est
une question essentielle dans la vie
associative. Une relecture des valeurs
communes permet de valoriser et de
légitimer la place de chacun au sein
du collectif. Afin d’assumer et de s’approprier leurs rôles, les administrateurs
et les techniciens doivent être accompagnés dans le passage de l’intérêt
personnel vers un intérêt collectif.
Étant le moteur de l’association, un
administrateur doit être accompagné
dans ses fonctions et dans la prise
de conscience des rôles de chacun.
Les salariés participent à cette reconnaissance des rôles et des limites de
chacun.
La prise en compte de l’accueil des
administrateurs peut se faire par les
anciens administrateurs, par exemple
par la mise en place d’un mode de
parrainage. Un accompagnement
individualisé peut être mis en place en
fonction de leur vécu, de la structure
dans laquelle ils interviennent, de leur
connaissance du milieu associatif. Un
accompagnement général peut être
suivi par des formations techniques
sur les règles de la vie associative, de
la prise de parole, de la gestion etc.
L’accompagnement doit permettre aux
administrateurs d’adopter des principes
et de les adapter aux nouvelles réalités,
afin d’avoir leur propre vision de la dynamique associative.
Le président joue un rôle fondamental
dans l’accueil des nouveaux administrateurs. Il doit tenir compte de la nature
fragile du bénévolat et de l’importance
de l’écoute active des membres de l’association.
n
JEUDI 4 FÉVRIER
AXE 2
Participer à l’élaboration d’une parole collective :
comment dépasser ses intérêts particuliers et ceux
de sa MFR pour penser à l’échelle d’une Union ou
d’une Fédération ?
Animation par Benjamin Duriez, chargé de mission International à l’UNMFREO (Union française).
Comment bien distinguer l’intérêt particulier et l’objectif commun ? Comment aborder la question
de la solidarité, de la conciliation et de l’intérêt personnel bien compris ? Quelle méthode pour
la construction d’un intérêt collectif ? Deux réseaux, le REMAJEC (Réseau Marocain de Jeunesse
et Concertation) et l’AIMFR (Association Internationale des Mouvements Familiaux de Formation
Rurale), témoignent de leur expérience face à ces problématiques.
Présentation Serge Cheval, trésorier de l’AIMFR
AIMFR
toutes les organisations de CEFFA
au niveau des pays, des continents
et dans le monde.
Association Internationale des
Mouvements Familiaux de Formation Rurale
n Représenter les intérêts des
CEFFA auprès des organismes
supranationaux et internationaux
et établir des relations avec eux.
L’AIMFR a été créée à Dakar en 1975 avec pour objectifs initiaux de promouvoir
au niveau mondial les actions des MFR, de diffuser leurs principes et de favoriser les échanges entre mouvements de MFR.
n Diffuser les principes définis dans
les statuts AIMFR devant l’opinion
publique et spécialement dans
les milieux ruraux, professionnels,
familiaux et éducatifs.
COMPOSITION
Les membres actifs sont nommés
des CEFFA (Centres éducatifs familiaux de formation par alternance),
ils proviennent de 16 pays :
En Afrique : Mozambique,
Cameroun.
En Amérique : Brésil, Argentine
(5 réseaux), Pérou, Uruguay, Paraguay,
Guatemala (2 réseaux), Honduras,
Nicaragua, Colombie, Canada.
En Asie : Philippines.
En Europe : Espagne, France,
Portugal.
et Jordi Gonzalez (Espagne). Son
siège légal se trouve dans les locaux
de l’UNMFREO.
SON FONCTIONNEMENT
ASSOCIATIF EST LÉGER :
n 1 Bureau par Skype par mois
(7 membres de 6 pays)
n 1 CA présentiel par an
(29 membres de 16 pays)
n 1 AG tous les 5 ans (nombre de voix
proportionnel aux nombre de MFR
par pays)
SON PROJET POLITIQUE
Membres associés : 3 ONG
L’AIMFR est actuellement présidée
par Octacilio Echenagusia
(Uruguay) et animée par Pedro Puig
Il a été revu en 2015, de nouveaux
objectifs ont été définis :
n Encourager et promouvoir le
développement des actions de
n Assurer les liaisons et échanges
d’expériences et de matériel
éducatifs entre les organisations
de CEFFA au niveau des pays,
des continents et dans le monde.
n Créer les services communs
nécessaires à la bonne marche de
l’association et plus spécialement
un service central d’information
et de recherche pédagogique.
Une réflexion est menée sur le projet
associatif pour qu’il soit porté collectivement, le réseau a pris conscience
que les membres, dans leur diversité,
avaient besoin de redéfinir une ambition commune, qu’il fallait donner du
temps au temps pour arriver à un
consensus.
Site : www.aimfr.org
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
9
Présentation Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC.
REMAJEC
n Promouvoir la participation des
jeunes dans le développement.
Réseau Marocain de Jeunesse et Concertation
Le REMAJEC a été créé en 2011, il fait suite au Programme Concerté Maroc
(PCM) initié en 2002. Il est composé d’une centaine d’organisations de la
société civile (64 associations et 46 conseils de jeunes) qui œuvrent pour et
avec la jeunesse, afin de contribuer au mouvement d’influence sur les politiques
jeunesse au Maroc.
PORTÉE NATIONALE ET ANCRAGE TERRITORIAL :
22,5%
9%
57,9%
d’organisations
nationales
d’organisations
régionales
d’organisations
locales
Les membres du REMAJEC sont présents dans 9 régions administratives du Maroc.
LES VALEURS :
démocratie, exemplarité, autonomie, parité, transparence et co-responsabilité.
LES PRINCIPAUX
CHANTIERS
Les conseils de jeunes : Jeunesse
citoyenne.
Les pôles thématiques : Incubateurs
d’expérimentations et d’échanges des
bonnes pratiques.
Le plaidoyer : Vers des politiques
publiques jeunesse.
Employabilité : Pour une meilleure
insertion économique et sociale des
jeunes.
Mobilité jeunesse : Jeunesse
épanouie et ouverte sur le monde.
10
n Rendre la jeunesse actrice
incontournable dans la
concertation à l’échelle du territoire.
LES CONSEILS DE JEUNES
Définition : Un cadre offrant
aux jeunes un espace de droit à
l’expression sur les questions qui
concernent les thématiques jeunesse
et le développement local.
Mission : Influencer les politiques
publiques locales par le biais de
consultations et de concertations
permanentes, ainsi que par la
participation à la concrétisation
et l’évaluation des projets de
développement d’envergure locale.
Objectifs :
n Faire du plaidoyer sur les
thématiques de la jeunesse.
n Rendre opérationnel l’implication
de la jeunesse dans l’élaboration
et le suivi des politiques publiques.
n Favoriser l’épanouissement
des jeunes.
LES PLAIDOYERS MENÉS
n Production d’un mémorandum
et participation à la commission
consultative sur le Conseil
Consultatif de la Jeunesse et
de l’Action Associative.
n Plaidoyer pour l’institutionnalisation
des conseils de jeunes
(Labellisation, création d’un conseil
national, mémorandum pour leur
institutionnalisation).
n Statut de l’animateur social : travail
sur le référentiel métier, publication
d’un guide de bonnes pratiques,
organisation d’assises avec les
institutions concernées.
n Loi des associations : propositions
de réformes et participation au
dialogue national sur la société
civile organisé par le ministère
chargé de la relation avec le
parlement et de la société civile.
QU’EST CE QU’ON
GAGNE EN ADHÉRANT
À UN RÉSEAU ?
De la visibilité… De la mobilité…
Le développement de sa
notoriété… Plus d’information…
Une prise de hauteur et du
recul… Le développement
des compétences personnelles
et professionnelles…
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Bamagan Maiga, directeur de l’UNMFR
“
(Union malienne) :
 Le mouvement des MFR maliennes porte
beaucoup d’intérêt à l’AIMFR, comme beaucoup
d’autres mouvements africains qui réfléchissent
actuellement à leur adhésion à ce réseau international. En
effet, il s’agit d’un idéal collectif partagé, d’un réseau qui a
vocation d’essaimer, de peser à différentes échelles et de
porter chaque mouvement à l’échelle du monde.»
n
Comment gérer la diversité
des associations au sein de la
société civile marocaine ?
“
Abdeljalil Bakkar, président du REMAJEC.
 Les pôles thématiques permettent de regrouper les intérêts de tous les membres, pour
garantir la prise en compte de la diversité des
réseaux associatifs. Chaque association a une voix et
une représentativité dans le territoire, grâce aux élections
réalisées au niveau des régions. Afin de gérer la diversité, j’adopte une posture d’écoute de sorte que « tout
le monde se sente en famille ». Notamment grâce à un
plan d’action qui s’applique à tous de manière homogène.
Afin d’assurer mon rôle en tant que président, je suis
conscient du grand sacrifice que cela implique sur mon
temps personnel. Ce rôle nécessite de trouver parfois
rapidement des solutions, de faire une veille qui me
permette de rester en contact avec les membres.
La force de notre projet consiste en l’implication des
pouvoirs publics, des financements de l’AFD et de l’accompagnement de la Fondation de France. »
n
SYNTHÈSE DE DOMINIQUE CHARTIER :
La dimension collective est cimentée par
l’engagement des administrateurs au
moment des difficultés. L’expérience de
chacun des membres est valorisée pour
trouver des solutions communes. Les
associations sont capables de fédérer les
motivations personnelles avec des projets
divergents, « Adopter le sens commun pour
s’adapter ».
Conclusion des axes 1 et 2
par Miloud El Ktaibi
Trois niveaux de réflexion ont été évoqués aujourd’hui :
L’un, général, qui concerne l’éducation et la formation proposées par les MFR et qui prend en compte
les différences et les particularités de chacun des pays. Il a été abordé dans les discours d’ouverture
qui mettent l’accent sur la solidarité, l’éducation et l’avenir des jeunes de demain. Cette réflexion a
été soulevée dans le discours sur les politiques liées à la formation par apprentissage au Maroc, ainsi
que dans le discours de l’UNMFREO qui met en avant les principes fondamentaux tels que l’insertion
socioprofessionnelle des jeunes. La question de l’identité associative a également été abordée dans
sa spécificité. Les besoins sont immenses, les projets associatifs demandent un grand engagement
personnel. En tant qu’association, nous assumons un rôle d’acteur du changement social.
Un deuxième temps fort fut celui des témoignages des présidents qui confirment
l’importance de l’accompagnement des administrateurs dans leur rôle. S’il s’avère
nécessaire de définir ce qu’est un administrateur, il est pertinent d’insister sur ce qu’il
ne doit pas être. Il doit dépasser ses intérêts personnels pour accomplir ses fonctions
dans le respect des missions des MFR en tant qu’acteur de la société civile.
Enfin, la question de la gouvernance associative liée aux projets mis en
place par les MFR. La qualité de ces projets dépend de la qualité des
hommes et des femmes qui les construisent.
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
11
VENDREDI 5 FÉVRIER
AXE 3
PROPOS INTRODUCTIF
Dominique Chartier :
ASSOCIATIF
“ LE PROJET
EST UN ÉLÉMENT
Construire un projet associatif :
pourquoi et comment se projeter
ensemble dans le temps, imaginer
concrètement nos envies de faire ?
INDISPENSABLE EN
TANT QUE REPÈRE À
LA HAUTEUR DE NOS
AMBITIONS 
”
Animation par Delphine Arnould, chargée de mission International à l’UNMFREO (Union française).
Un projet associatif comme socle commun qui rassemble, mais aussi un outil pour affirmer son
identité à l’extérieur et poser les bases du plaidoyer. Quelles motivations et quels défis se posent
aux Unions qui s’engagent dans cette démarche ? En quoi le choix de la méthodologie est un
choix politique ? Trois Unions témoignent pour répondre à ces questionnements.
Les motivations et
les défis de la démarche
Bonaventure Ayeda, directeur
de l’UB-MAFAR (Union béninoise).
“
La réflexion sur notre projet
associatif a commencé en
2013 au cours d’une AG. Le
CA a été missionné pour poursuivre
cette démarche. La question principale
a été tout d’abord de définir ce qu’est
un projet associatif. Nous l’avons défini
comme suit :
● Une feuille de route de notre
mouvement MFR.
● Une manière d’évoluer pour aller
vers l’avant.
● Notre projection, notre vision
dans le futur.
Le projet associatif est l’expression des
ambitions des acteurs de notre mouvement. Il reflète le pourquoi nous voulons
agir, le vers quoi et comment y arriver.
Il se construit à partir d’une démarche
participative animée par les techniciens.
Tous les acteurs ont été associés :
familles, techniciens, partenaires, la
Fédération départementale des MFR
de Vendée et l’UNMFREO.
Pourquoi cette démarche ?
Tout d’abord nous avons voulu voir là où
en était notre mouvement, en prenant
en compte le contexte actuel du point
de vue de la démographie, du taux de
chômage, de l’exode rurale, de la déscolarisation des adolescents de moins de
12
familles, des conseils d’administration
et des équipes sur les questions de la
formation agricole rurale en lien avec
les stratégies politiques de notre pays.
n Valoriser davantage l’expérience
en milieu socioprofessionnel en déve15 ans et de la malnutrition. Le projet loppant la contribution des maîtres de
associatif répond à ces problématiques stage.
qui forgent nos motivations : renforcer la n Développer de nouvelles formations
gouvernance associative dédiée à une en lien avec les attentes évolutives des
mission de formation et d’accompagne- territoires.
ment des jeunes pour leur insertion, la
pédagogie de l’alternance, la formation
S’ouvrir vers l’extérieur :
à la citoyenneté pour des jeunes et des n Mettre en valeur les parcours, les
adultes engagés dans le développement réussites et l’engagement de nos
de leur territoire.
anciens stagiaires.
n Communiquer davantage sur nos
actions
et innovations réalisées dans
Trois ambitions structurent
les territoires.
notre projet :
n Intensifier nos liens avec les acteurs
Renforcer la gouvernance assode nos territoires, les pouvoirs publics et
ciative de notre mouvement :
les organisations qu’elles soient nation Donner la possibilité à chaque famille
nales ou internationales.
de trouver progressivement sa place n Participer activement aux dynapour contribuer à la vie associative.
miques d’animation territoriale en
n Permettre à chaque administrateur de
partenariat avec des organisations
remplir pleinement ses missions.
professionnelles alliées.
n Partager avec les familles, les profes- n Intensifier les liens avec les
sionnels et les autorités, « les enjeux
partenaires.
et la nécessité de la formation des
jeunes ».
Quelle finalité pour
n Accroître le travail commun entre des
administrateurs et équipes sur les ques- une telle démarche ?
tions de formation et d’accompagne- Devenir dans 5 ans un mouvement
ment de l’insertion socioprofessionnelle MFR plus rayonnant dans le pays, avec
des jeunes.
des moyens financiers suffisants et
n Renforcer le faire ensemble au sein
pérennes. Nous voudrions être aussi
de notre mouvement MFR.
un mouvement ancré sur son territoire,
Développer la pédagogie de
formant des professionnels qui vivent de
l’alternance :
leur métier et des citoyens développeurs
n Développer l’accompagnement des
de leur milieu de vie.
n
3
1
2
La méthodologie de construction d’un
projet associatif, les « comment fait-on » :
Sylvie Gaulier, pôle développement de l’UNMFREO (Union française).
LE CAS FRANÇAIS DANS LA DÉMARCHE D’ÉLABORATION DU PROJET DU MOUVEMENT MFR 2015-2025
“
En 2012, le président des
MFR françaises a invité les
MFR à se mettre en route
vers le renouvellement du projet du
mouvement, pour répondre aux transformations sociétales, pour préparer
l’avenir des générations futures, pour
affirmer l’identité du mouvement, exprimer ses ambitions et préparer les chantiers de demain. Le CA de l’UNMFREO
s’est alors demandé comment et sur
quelles fondations ?
demandé aussi ce qu’ils avaient à dire
à ces adultes, comment vivaient-ils
leur formation ? En quoi elle les aide ?
Comment voyaient-ils le monde d’aujourd’hui et dans quel monde voulaientils vivre demain en tant qu’adulte ?
Cette parole des jeunes fut le socle des
travaux d’atelier de l’assemblée générale de 2013, parce que nous pensons
que c’est la raison d’être des MFR que
d’être au service de la jeunesse. Un
autre temps très important a été aussi
organisé : les rencontres de la vie associative. Elles ont réuni 1 500 représentants des associations dont des familles
adhérentes.
familles qui font le choix des MFR. Nous
avons posé l’identité des MFR comme
le bien commun du mouvement, ce que
nous partageons tous ensemble, ce qui
nous distingue et ce qui nous est propre.
Le projet devait aussi comprendre
l’expression de nos ambitions et de
nos chantiers à conduire pour préparer
demain.
La question suivante était de savoir
comment faire. Le président a posé
des principes : un projet partagé et
partageable, la simplicité et l’utilité pour
Deux moments importants ont fait
chaque association et pour le mouve« socles » pour initier la démarche : un
ment. Ces principes ont constitué le
thème de discussion lancé dans toutes
cadre de la démarche qui a été mise
les associations : « Ensemble pour
en place. Pour mener un projet partagé
la jeunesse et les territoires », et une Stable sur nos fondations, le président et partageable, il était nécessaire de
assemblée générale du mouvement de l’Union nationale a lancé la réflexion faire des consultations et de recueillir
dédiée à la question de la jeunesse. au CA pour renouveler le projet et réflé- l’expression de tous. Faire exprimer
Avant même de se lancer pour mettre chir à ce qu’il y aurait dedans concrè- les gens c’est une chose, mais faire
en route la démarche, on s’est ainsi tement. Nous sommes revenus alors quelque chose de leur parole s’en est
tourné vers ceux pour qui les MFR à nos motivations. Pour y répondre, le une autre. Le temps de consultation
existent. Vers les jeunes pour recueillir projet aurait une partie qui présente ce s’est présenté sous forme d’enquêtes
leur expression sur comment ils vivent que sont les MFR, ce qu’elles pèsent à destination des jeunes (en quoi la
leur relation avec leur famille, avec leur dans le paysage français et internatio- MFR les aide), des familles (quel est
maître de stage, avec les membres des nal, mais également les valeurs, là où leur projet pour leurs enfants et en quoi
équipes des MFR, mais aussi avec les nous en sommes de notre histoire, au les MFR y participaient), des professionadultes en général. Nous leur avons regard de ce que sont les jeunes et les nels (quels défis les entreprises ont à
TRAVAUX DE GROUPE : Qu’est-ce qui nous pousse
à réfléchir à un projet de mouvement ?
DONNER UNE IDENTITÉ À LA VIE ASSOCIATIVE
SYNTHÈSE DES RÉPONSES
SAUVEGARDER LA CULTURE RURALE
AVOIR UN FIL CONDUCTEUR POUR SAVOIR D’OÙ L’ON VIENT, POUR SE SUIVRE
AU COURS DU TEMPS ET TRANSMETTRE AUX NOUVEAUX ARRIVANTS
GARANTIR LA CONTINUITÉ DANS LE TEMPS
EN COHÉRENCE AVEC LA STRATÉGIE DU PAYS
FAIRE VIVRE LE RÉSEAU
RÉPONDRE À UN PROBLÈME ENSEMBLE
BESOIN D’UNE VISION COMMUNE ET PARTAGÉE
OUTIL TRÈS IMPORTANT DE PILOTAGE
C’EST COMME LA PROSE DE M. JOURDAIN : TOUT LE MONDE EN FAIT SANS LE SAVOIR
C’EST UN FIL CONDUCTEUR ENTRE LES ACTIVITÉS ACTUELLES ET À VENIR
ÊTRE TOUJOURS EN LIEN AVEC LE TERRITOIRE :
CONNAÎTRE,ANTICIPER ET RÉPONDRE À SES BESOINS
BIEN RÉFLÉCHIR À LA MISE EN ŒUVRE = ALLER AU BOUT DU PROCESSUS
C’EST L’OCCASION DE SE POSER AVEC TOUS LES ACTEURS IMPLIQUÉS DANS LE MOUVEMENT
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
13
relever dans les années à venir et en
quoi les MFR pourraient les aider), des
élus et partenaires. Avec les données
recueillies dans chaque association,
les équipes et membres des CA ont
construit leur contribution au projet du
mouvement. Cette phase a duré de
février à juillet 2014, 200 contributions
sont parvenues à l’Union nationale.
À partir de ces contributions, des
travaux des ateliers des assemblées
générales, des rencontres de la vie
associative, mais aussi de tous les
groupes de travail qui existaient au
“
niveau national, les membres du
CA de l’Union avec l’équipe technique et le CNP, ont écrit collectivement l’avant-projet du mouvement.
Il a été envoyé dans toutes les
associations et mis en discussion
au cours de 9 rassemblements qui
ont réuni environ 1 000 personnes sur
tout le territoire français. Partant de
leurs avis sur l’avant-projet, les administrateurs et techniciens de l’Union et
du CNP ont collectivement pu écrire
le projet du mouvement, officialisé lors
de l’assemblée générale de 2015. n
Édouard Rabeniary, directeur l’UNMFRM (Union malgache)
La caractéristique principale des Unions du sud
est qu’elles sont jeunes et
non outillées pour mettre en place un
vrai projet associatif. Le savoir des
techniciens s’impose donc. Différentes
méthodes sont souvent pratiquées,
comme celle du cadre logique basée
sur des indicateurs quantitatifs. L’Union
malgache a choisi de construire son
projet associatif à partir de sa participation, depuis deux ans, à une expérimentation réalisée avec la F3E nommée
« PRISME », sur « l’approche basée sur
le changement ». Elle propose de partir
de la vision de l’administrateur, car il
parle davantage avec le cœur. Il faut
donc l’associer du début à la fin de cette
démarche structurée en 6 étapes :
1. Définition de la vision par les administrateurs. À partir d’un brainstorming,
on recueille les désidératas, pour défi-
nir ce que veut devenir le mouvement.
La vision qui se dégage permet de
définir ce que l’on veut réaliser à court
et à long terme.
2. Définir les différents chemins pour
arriver à la vision, en soulevant les
contraintes pour y parvenir.
3. Identifier les acteurs qui peuvent
influencer et apporter le changement.
4. Définir les activités à réaliser avec
chaque acteur en fonction des priorités
préalablement définies.
5. Élaboration par l’équipe technique d’un
plan d’action qui sera validé par le CA.
6. Ce dernier a le rôle de vérifier que
la réalisation finale du projet associatif
correspond bien aux attentes initiales.
Comme conclusion cette démarche
est souple, simple et concise, afin de
faire sortir chez les administrateurs « ce
qu’ils ont dans le cœur ».
n
ÉCHANGES AVEC LA SALLE
Édouard Rabeniary précise que le projet associatif a été formellement
rédigé par l’équipe technique, puis proposé au CA pour validation. L’équipe s’est
« détachée » du CA pour essayer d’harmoniser ce qu’il avait défini.
Des intervenants extérieurs et
neutres sont-ils nécessaires ?
Édouard Rabeniary : Le processus
est accompagné par une organisation
extérieure (F3E).
Sylvie Gaulier : Des regards extérieurs,
experts, sont venus approfondir, élargir
la réflexion, mais le collectif reste le
garant de l’objectivité.
Sylvie Gaulier : Les acteurs publics
des territoires ont été consultés dès le
début par chacune des associations,
cela se traduit au niveau du projet par
un certain nombre de défis comme par
exemple :
● Encourager les coopérations entre
MFR pour trouver des organisations
pertinentes pour répondre aux
enjeux des territoires.
Quelle est la place des autorités
● Accompagner en proximité la vie
publiques du territoire dans le plan
active des jeunes et suivre leurs
d’action ?
évolutions professionnelles.
Édouard Rabeniary : Il faut absolu- ● Observer et comprendre l’évolution
ment qu’elles soient associées, princides métiers par les professionnels,
palement sur la définition des activités.
les partenaires et les élus.
n
14
▲ Élaboration collective d’une
déclaration portant sur la place
des familles et des acteurs du
territoire dans les MFR
Animation par Olivier Gineste,
chargé de mission International
à l’UNMFREO (Union française).
Les travaux sur la question de la
spécificité de la vie associative en
MFR se sont poursuivis en ateliers
pour aboutir à la production d’un
texte collectif. Ce texte, au-delà
des intentions qu’il exprime, se veut
opérationnel. Il a permis à chaque
représentant d’Union de repartir
avec une déclaration internationale
prête à être vulgarisée et mise en
pratique dans leur pays respectif.
Conclusion de l’axe 3
par Dominique Chartier
Au cours de ces 2 jours de travaux, « l’intelligence collective » a vraiment
été mise en œuvre. Le partage a été d’une dimension et d’une profondeur
que tous les participants ont pu beaucoup apprécier. L’accueil que nous
avons eu des marocains nous a permis d’être dans un climat de travail
extrêmement constructif. C’est une dimension importante pour les MFR.
Les rapports de confiance que nous évoquions, la qualité des projets
associatifs fondateurs du développement équilibré et juste des MFR, au
service de cette jeunesse à laquelle nous sommes très attachés, sont pour
nous l’avenir de nos pays. Dans un climat international qui ne facilite pas
toujours les échanges, le pari qui a été pris d’organiser, ici au Maroc, un
regroupement de cette envergure, avec 15 nationalités, est à la hauteur
des ambitions de nos mouvements.
SYNTHÈSE DE L'AXE 3
PAR MILOUD EL KTAIBI
Le projet associatif est une
nécessité. C’est un fil conducteur pour le plan d’action qui en
découle. Il précise l’identité de
l’association, définit le pourquoi,
le qui, avec qui et le comment
dans la durée. C’est un cadre
qui permet le partage et la
réflexion entre tous les acteurs,
il se construit pour le collectif
par le collectif. Il doit prendre
en compte les politiques nationales de chaque pays.
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
15
Discours de clôture
EXTRAITS
Annette Hennequin, présidente
du Comité Mali Bretagne (France).
I
l m’a été demandé d’exprimer comment à titre personnel
j’avais vécu cette semaine. Je citerai deux mots : chance
et privilège d’avoir vécu une telle rencontre. Mon engagement au sein des MFR de France et sur le partenariat
international s’est donc véritablement inscrit dans mon
projet de vie. Cette semaine de rencontre internationale
m’a fait revivre ces mêmes émotions et m’a confortée dans
mon engagement.
Pour autant, quand viendra le temps de passer le relais,
tous ces visages, ces rencontres et ces échanges feront
partie de ces belles empreintes dans une existence.
Pendant cette semaine, je me suis vraiment sentie
citoyenne du monde.
Concernant la formation des administrateurs, nous attirons
l’attention sur quelques points de vigilance. Veillons à ce
que cette formation ne devienne pas une grosse machine
à former ou formater les bénévoles qui acceptent de
s’engager. Nous pensons que nous n’éduquons pas un
administrateur. Nous l’accueillons, nous l’intégrons, nous
le conseillons pour l’intérêt de la formation en valorisant
ses potentialités et ses ressources, nous l’accompagnons
vers la prise de responsabilités. Nous lui permettons le
libre choix.
Les ateliers étaient ouverts au débat, dans le libre-échange
et le respect de la liberté de penser et de parole de chacun.
La présence des chargés de mission était essentielle et
précieuse dans les ateliers et les temps de travail entre
Unions et Fédérations partenaires. Merci à toute l’équipe
de l’UNMFREO.
Nous pouvons donc tous nous saluer et nous remercier
pour les initiatives, les échanges, les conseils et les débats
d’idées, même si nous avons été parfois strictement
recadrés par rapport à la gestion du
temps. Mais… c’est que nous avions tant
de choses à nous dire !…
Pendant cette semaine, nous avons vu
des réussites un peu partout même si
certains projets sont plus fragiles que
d’autres. Le partenariat et la coopération
internationale, l’aide, l’appui, l’accompagnement, la croyance dans le projet
MFR dans le monde ne devraient pas
être vécus comme une contrainte mais
comme un véritable bénéfice et une
ouverture pour tous les acteurs de nos Maisons Familiales
françaises.
Jeunes de France, du Maroc et d’ailleurs dans le monde,
ils sont tous des adultes en devenir avec les mêmes droits
à l’éducation, à la formation et à l’insertion. Nous, Fédérations françaises, nous nous engageons à faire entendre ce
message dans notre propre réseau.
Simone de Beauvoir disait : « la fatalité triomphe si on lui
obéit ». Alors tordons le cou à la fatalité et continuons de
travailler ensemble pour ce beau projet.
On n’éduque
pas un
administrateur
16
François Ambassa Olinga, président
de la FEMAFARC (Union camerounaise) et président
en exercice du COPIL de PROMouv MFR.
J
e tiens à remercier, du fond du cœur, les organisateurs de ces rencontres, pour l’opportunité qu’ils me
donnent d’intervenir sur leurs conclusions. Je me
déclare personnellement très satisfait des acquis de
ma participation aux travaux de cette semaine. Ce
fut, pour moi, l’occasion d’un nouveau ressourcement et
d’un enrichissement au contact des autres, venus d’horizons divers.
En découvrant les autres dans leurs singularités, je me
suis découvert moi-même, confronté à un appel constant
à la réflexion sur moi-même, à la remise en cause de
certaines certitudes, à des éveils de conscience sur les
réalités telles que vécues par les autres, à la confirmation
de certaines hypothèses, et à l’ouverture de nouvelles
perspectives de pensées et d’action.
J’ai le sentiment de m’être pleinement enrichi dans ma
perception de mes responsabilités de président d’Union
et de mon rôle de porteur principal d’un projet associatif.
En tant que président en exercice du comité de pilotage
de programme PROMouv, et au regard de la manière dont
les travaux se sont déroulés lundi dernier, je vois transpirer,
à travers cette nouvelle structure, une volonté manifeste
d’associer toutes les parties prenantes du mouvement
MFR monde, celles du premier et du second cercle, au
processus de suivi de la mise œuvre de PROMouv et à
la prise de décision sur toutes les questions transversales,
exclusion faite de ce qui relève du partenariat tripartite
lui-même.
Le mouvement des MFR monde se positionne ainsi
comme une grande famille où on peut se parler franchement, agir collectivement, dans un souci partagé de servir
nos intérêts communs. En effet, ce que nous partageons
est essentiellement notre commune volonté de promouvoir
le développement local par l’organisation et la dynamisation de la vie associative, par la formation de tous les
acteurs, au centre desquels se positionnent naturellement
les jeunes.
PROMouv apparaît aussi comme un pari que nous faisons
tous sur la force et les vertus de l’intelligence collective.
L’apport des partenaires extérieurs sera, pour nous, un
atout certain.
Les participants
se sont retrouvés pour
une photo de
groupe
Wagner Rogério Bohn, secrétaire général et
président d’ARCAFAR SUL (Fédération du Brésil Sud).
Nous avons des raisons de nous féliciter de disposer, dans
PROMouv, d’un programme ambitieux, centré sur les
principales problématiques communes qui conditionnent
le bon fonctionnement et le développement de nos Unions
et de nos MFR : il s’agit de la vie et de la gouvernance
associative, ainsi que de la professionnalisation des
équipes techniques.
Ces deux axes constituent deux fondamentaux, deux
leviers porteurs de progrès, car ils mettent l’accent, non
pas sur le développement quantitatif des MFR, mais sur
le qualitatif. Ils sont les seuls capables de produire un réel
impact en termes de développement des territoires, de
réponses pertinentes aux problématiques et aux défis
liés au devenir des jeunes et à la professionnalisation des
acteurs agricoles et ruraux.
Nous aurons sans doute effectué un
bond en avant si nous parvenons, dans
les prochaines années, à lever l’impératif
de passer de l’accompagnement à la
collaboration.
Si nous convenons tous qu’il n’y a pas
d’école qui forme à l’accompagnement
des administrateurs, nous devons également admettre que sans l’encadrement
des administrateurs, nous nous exposons
à fonctionner avec des Conseils d’administration de piètre qualité, ce qui, par ricochet, produit des
décisions de piètres qualité et finalement des résultats de
piètre qualité. Ce serait la mort programmée pour notre
mouvement qui pourtant porte en germe des ressorts lui
permettant d’impulser une nouvelle dynamique sociétale
dans chacun de nos pays.
C’est pourquoi nous apprécions à leur juste valeur, les
échanges effectués dans le cadre de la rencontre internationale. Cette dernière nous a permis de mettre en commun
nos expériences, de dégager quelques constantes et
quelques leçons d’expérience utiles pour tous, et à investir
dans nos pratiques quotidiennes.
Impulser
une nouvelle
dynamique
sociétale
A
vida é muito curta, pra ser pequena » cette citation
de Benjamin Disraeli, premier ministre de la reine
Victoria, auteur britannique du xixe siècle signifie :
« La vie est très courte pour être petite ».
La vie est très courte quand nous n’avons pas
d’objectif. Nous sommes ici au service d’autres personnes,
qui agissent dans les MFR de leur pays, qui gagnent leur
vie en faisant attention à la vie des autres, à leur territoire.
Jeunes, familles et tous ici sommes de vrais guerriers qui
luttons pour un objectif commun : l’éducation et la formation des jeunes.
J’aimerais donner trois mots que j’ai ressentis ici, nous
sommes audacieux, dévoués et persistants dans nos objectifs.
Pour notre mouvement des ARCAFAR
au Brésil, cet événement nous aide
à dépasser nos défis, nous devons
dialoguer pour unir nos forces et renforcer chaque fois plus notre mouvement,
échanger toujours davantage pour que
ces défis soient des succès. Le plus
grand défi est celui d’animer et fortifier
nos réseaux, en particulier à travers
la pédagogie de l’alternance des MFR, pour que nous
puissions nous adapter à nos réalités et maintenir
fortement nos objectifs, en oubliant nos particularités et
en pensant toujours au collectif. Mon message final est
qu’avec les défis locaux que nous avons tous, rentrons
chez nous renforcés car nous ne sommes pas seuls. Nous
sommes dans le monde et nous faisons la différence.
Je finirai avec cette citation d’un écrivain brésilien, Paolo
Fredi qui, s’il était parmi nous, dirait : « L’éducation, ne
transforme pas le monde, l’éducation transforme les
personnes, les personnes transforment le monde ». ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
Nous sommes
dans le monde
et nous faisons
la différence
17
Présentation de chaque Union sous
l’angle de sa vision de la vie associative
ANNEXE 1
ANNÉE DE CRÉATION
DE LA 1ère MFR
NOMBRE D’ADMINISTRATEURS
PAYS
FORCES de la vie associative
de nos mouvements
FAIBLESSES de la vie associative dans
la gouvernance de chaque mouvement
Avoir un grand projet partagé
et ambitieux.
La responsabilité locale et directe
des parents.
Manque de reconnaissance du rôle des
familles en tant qu’acteurs dans le mouvement par les politiques publiques, ce qui rend
les initiatives locales de plus en plus difficiles.
Dynamisme du réseau des
administrateurs.
La reconnaissance officielle de la fédération nationale auprès des autorités.
Manque de reconnaissance des MFR
de base auprès des autorités publiques.
FRANCE
1937
8000
TOGO
1960
36
SÉNÉGAL
1964
267
Ancrage de l’association dans le territoire.
L’implication des parents.
TCHAD
1964
90
Les réunions de l’Union.
La mobilisation des familles responsables.
CAMEROUN
1965*
89
Souci partagé des jeunes et du
développement local.
La force du partenariat à l’échelle
nationale et internationale.
Faible présence des parents des élèves
aux CA.
BRÉSIL SUD
1979
841
Alliance entre les MFR de France
et l’Union.
Les alliances avec les institutions.
Manque de reconnaissance des pouvoirs
publics.
BENIN
1991
52
MAURICE
1993
74
L’implication des mamans et
grands-mères, des entreprises et des
maîtres de stage.
MALI
1994
357
La recherche de financements.
L’accompagnement des jeunes.
BRÉSIL
NORD-EST
1996
240
Réunion des équipes.
Engagement des familles dans la
gestion des MFR.
Alliances entre les ARCAFAR et la
France.
BRÉSIL PARA
1996
336
MADAGASCAR 2001
312
Etendue géographique.
L’implication du réseau dans les politiques
nationales.
Faible capacité des administrateurs
pour la recherche de partenaires.
BURKINA DE
FASO
2001
221
Bonne relation entre les membres.
L’assiduité des membres, prise de
décision et responsabilité collective.
La non disponibilité des familles à
certaines périodes de l’année liée aux
travaux agricoles et due à l’éloignement
géographique des membres.
MAROC
2001
134
L’engagement des bénévoles.
Avoir un directeur philosophe.
Manque de ressources humaines et
de communication entre les membres.
COLOMBIE
2007
25
Maintenir les personnes dans les
zones rurales.
La reconnaissance sociale vis à vis
des jeunes ruraux.
Reconnaissance des pouvoirs publics.
Difficulté d’impulser une dynamique
associative, de travailler ensemble.
CAMBODGE
2011
19
L’insertion des jeunes dans la vie
professionnelle.
L’implication des administrateurs de
manière active, bénévole et volontaire.
La jeunesse de l’association et
le manque de reconnaissance par le
pouvoir « centralisé » = reconnaissance
locale mais pas nationale.
COMORES
BOSNIE HERZÉ.
RDC
GUINÉE
MAURITANIE
2012
2014
2014
2016
2016
56
9
12
24
60
Dialogue avec les pouvoirs publics.
Accompagnement de la formation.
Dialogue entre les pouvoirs publics.
Absence de subventions de l’Etat.
De nouveaux administrateurs,
renouvellement à 95 %.
Absence de la participation des
administrateurs de Rodrigue aux réunions
nationales.
Renforcement des capacités pour assumer les responsabilités des administrateurs.
L’incertitude des financements publics.
Difficultés dans la récolte des
cotisations des MFR.
Faire cotiser les associations
à l’ARCAFAR.
MOUVEMENTS NON REPRÉSENTÉS LORS DE LA RENCONTRE.
*Cameroun : reprise après une période de sommeil en 2005.
18
Insuffisance de techniciens pour animer
la vie associative.
ANNEXE 2
Liste des participants
UNIONS
BÉNIN
Odoun-Ifa Adeleye Jean
Président de l’UB-MAFAR
[email protected]
Ayeda Ogouyome Bonaventure
Directeur de l’UB-MAFAR
[email protected]
BRÉSIL SUD
Slongo Dirce Maria
Directrice ARCAFAR Sul
[email protected]
Bohn Wagner Rogério
Sécretaire géneral et Président
ARCAFAR Sul
[email protected]
BRÉSIL PARA
Patrocinio De Oliveira Agnaldo
Président ARCAFAR Para
[email protected]
Joselle Xavier Da Silva Simone
Coordinatrice pédagogique
ARCAFAR Para
[email protected]
BRÉSIL NORD-EST
Santos Silva Antônia das Graças
Administratrice régionale
ARCAFAR Nord-Est
[email protected]
BURKINA FASO
Guiro Yacouba
Président de l’UNMFR
[email protected]
Ibrango Alimata
Animatrice de l’UNMFR
[email protected]
COLOMBIE
Ramirez Correa Luis Hernando
Président ARCAFAR
[email protected]
Montoya Correa Juan Jairo
Coordinateur ARCAFAR
[email protected]
CAMBODGE
Lim Ratha
Volontaire à l’UNMFR
[email protected] Chan Sothea
Conseiller du président de l’UNMFR
[email protected]
MAROC
Khattab Zineb
Présidente de l’UNAMFR
[email protected]
El Kataib Miloud
Directeur de l’UNAMFR
[email protected]
FR LES NORMANDIES
Lubin Régine
Vice-présidente
[email protected]
Deffontaines Frédérique
Directrice
frederique.deffontaines @mfr.asso.fr
MAURICE
Ah-Chuen Philip
Président de l’UNMFR
[email protected]
Jatoo Prakash
Directeur de l’UNMFR
[email protected]
FD AIN-RHÔNE
Bac Lionel
Comité Brésil Sud
[email protected]
Molard Jacques
Comité Brésil Sud
[email protected]
SÉNÉGAL
Sarry Amadou Cisse
Directeur de l’ASNMFR
[email protected]
Badji Bintou
Présidente de l’ASNMFR
FD ILE ET VILAINE
Hennequin Annette
Comité Mali Bretagne
[email protected]
Pelichet Benoit
Chargé de mission
[email protected]
TCHAD
Mianbe Laoudion
Président de l’UFABALT Alladengar Betoudji Josué
Coordinateur Régional de
l'UFABALT
[email protected] TOGO
Ewoeli Kokou
Vice-président de la FMNFFRT
Lokokpe Komi Julien
Directeur animateur de la FMNFFRT
[email protected]
FR :
Fédération régionale,
FÉDÉRATIONS
FD :
Fédération départementale
FRANÇAISES
DE MFR
FR : Fédération régionale,
FD : Fédération départementale
FR AQUITAINE
Labadie Guy
Président
[email protected]
Gallais-Coudray Séverine
Coordinatrice régionale Europe & Int.
severine.gallais.mfr.asso.fr
FR AUVERGNE
Beaudonnat René
Comité Cameroun
[email protected]
Chartier Dominique
Directeur
[email protected]
CAMEROUN
Ambassa Olinga François
Président FEMAFARC
[email protected]
Nkama Jean
Directeur FEMAFARC
[email protected] FR CHAMPAGNE ARDENNE
Galeron Thierry
Comité Sénégal
[email protected]
Gillet Daniel
Directeur par interim
[email protected]
MADAGASCAR
Razafintsalam Hantaharisoa Ando
Président de l’UNMFRM
[email protected]
Rabeniary Edouard
Directeur de l’UNMFRM
[email protected]
FD CHARENTE
Gazeaud Gilles
Président
[email protected]
Vaucelle Michel
Directeur
[email protected]
MALI
Senou Amadou
Président de l’UNMFR
[email protected]
Maiga Bamagan
Directeur de l’UNMFR
[email protected]
FD CHARENTE MARITIME
Lecointe Brigitte
Comité Cambodge [email protected]
Chevalier Valérie
Directrice
[email protected]
FD ISÈRE
Jean Marie Elisabeth
Présidente
[email protected]
Joannon Jean Pierre
Administrateur
[email protected]
FD LOIRE DRÔME ARDÈCHE
Lecaulle Benoit
Directeur
[email protected]
FD MAINE ET LOIRE
Charrier Jean-Luc
Comité Burkina Faso
[email protected]
Cluseau Pascal
Chargé de mission
[email protected]
FD SAVOIE
Ganteille Isabelle
Comité Colombie
[email protected]
Rivera Pierre-Ange
Comité Colombie
[email protected]
FD VAUCLUSE ALPES DU SUD
Bulot Marcel
Trésorier
[email protected]
Renaud Géraldine
Comité Comores
[email protected]
FD VENDÉE
Pouponnot Christine
Comité Bénin
[email protected]
Leroy Christian
Comité Bénin
[email protected]
FR : Fédération régionale,
FD :
Fédération départementale
UNMFREO
Michelin Xavier
Président
[email protected]
Cousin Didier
Président de la Commission
Internationale
[email protected]
Cheval Serge
Directeur
[email protected]
Plougastel Valérie
Coordinatrice du service international
[email protected]
Arnould Delphine
Chargée de mission international /
Europe
[email protected]
Duriez Benjamin
Chargé de mission international /
EMA
[email protected]
Gaulier Sylvie
Chargée de mission pôle
développement
[email protected]
Gineste Olivier
Chargé de mission international /
Mobilité
[email protected]
Torres Cortes Adriana
Stagiaire / Chargée de mission
international
[email protected]
Chargés de mission
sur le terrain :
Billard Christelle
Chargée de mission A.O.
[email protected]
Cainjo Cécilia
Chargée de mission A.O.
[email protected]
Delsuc Caroline
Chargée de mission Sénégal
[email protected]
Gues Patrick
Chargé de mission Maroc
[email protected]
Maroslic Mirela
Chargée de mission Bosnie
Herzégovine
[email protected]
Severe Laurence
Chargée de mission Madagascar
et Cameroun
[email protected]
Villieres Bruno
Chargé de mission Tchad
[email protected]
FR : Fédération régionale,
FD :
Fédération départementale
PARTENAIRES
IFOCAP
Ract Pascale
Responsable pédagogique
[email protected]
DELTA C
Keita Mohamed Cheick Fanta Mady
Chef de département Expertise
Conseil en Développement
[email protected]
FONDATION MFR DANS LE MONDE
Marchesi Philippe
Directeur
[email protected]
ANFRA
Hallereau Maurice
Responsable de formation
pédagogique
[email protected]
ACTES DE LA RENCONTRE INTERNATIONALE DES MFR / MOHAMMÉDIA, 4 ET 5 FÉVRIER 2016
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Ce document a été réalisé avec l’aide financière de l’Agence française de
développement, de la Fondation des MFR dans le monde, de l’UNMFREO,
des Fédérations de MFR françaises et des Unions nationales de MFR
membres du programme PROMouv MFR. Son contenu relève de la seule
responsabilité de l’UNMFREO et ne peut en aucun cas être considéré
comme reflétant la position de l’Agence française de développement.
Réalisation : UNMFREO
Maquette : Denis Bernard
Photos : Dominique Chartier,
Delphine Arnould et Valérie
K. Plougastel
Impression : Imprimerie des MFR
Contact : Union Nationale
des Maisons familiales Rurales
58, rue Notre Dame de Lorette
75009 Paris
Tél. : 01 44 91 86 86
E-mail : [email protected]
Site : www.mfr.fr
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