Echos UFSN n°64.10
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Echos UFSN n°64.10
Echos de l’UFSN numéro 64 octobre 2010 Le bulletin d’information des militants de l’Union fédérale des syndicats du Nucléaire InterAREVA Des revendications transmises à la direction La CFDT AREVA a rencontré la responsable de la politique sociale du groupe AREVA. Cette réunion a été l’occasion de réaffirmer les revendications de la CFDT sur le PERCO, la Prévoyance santé et la participation aux bénéfices. Devant une opposition majoritaire des OS, la direction accepte de retirer le projet d’accord PERCO. La CFDT demande de reprendre la négociation avec un abondement pour les salariés du groupe AREVA. L a Direction générale ne disposant pas du du groupe AREVA a temps nécessaire pour proposé à la signature communiquer le projet des Organisations Syndiavant la date butée cales (OS), le 25 juin un d’opposition, a consiaccord groupe portant déré qu’on lui forçait la sur le Plan d’Epargne Remain. De plus la CFDT traite COllectif a toujours été contre la JP BACHMANN (PERCO). Devant une monétisation du CET. Coordinateur AREVA opposition majoritaire Le coordinateur CFDT des OS, la direction acAREVA a pris rapidecepte de retirer le projet ment contact avec les autres orgaAlors que les négociations du PERnisations du groupe et a rédigé un CO avaient été suspendues en mêprojet de lettre commun demanme temps que la participation aux dant le retrait du texte avant qu’une bénéfices pour tous les salariés d’Aopposition formelle soit déposée. REVA cette séance de signature a La CGT, le SPAEN, la CFTC se surpris toutes les OS. Le projet resont associées au courrier constiprenait un dispositif non abondé par tuant une majorité claire d’opposil’entreprise et la monétisation du tion. Le courrier a été transmis à la Compte Epargne Temps dans le direction générale afin d’éviter une PERCO. action juridique inutile. Le DRH La CGC se positionnant immédiategroupe a finalement accepté de retiment en faveur de l’accord, le posirer le texte incriminé. tionnement de la CFDT devenait La CFDT a depuis décidé en bureau urgent. Le Bureau de l’interAreva Suite en page 2 Dans ce document page 1 : • L’inter AREVA transmet ses revendications à la direction • Après STMI, Polinorsud perd un marché page 2 : • Un accord pour négocier le futur accord d’entreprise page 3 : • Les administrateurs CFDT des comités de groupe AREVA et CEA se rencontrent • Deux cessions de formations et 32 militants formés sur les Risques Psycho-sociaux • De nouveaux coups durs du « chef de file » du nucléaire français envers AREVA Page 4 : • L’UFSN/CFDT pose ses conditions sur l’augmentation du capital d’AREVA page 5 : • La baisse du budget de l’IRSN, alloué par l’état, fait peser de lourdes menaces sur la sureté nucléaire Inquiétudes à la BU Assainissement Après STMI, Polinorsud perd un marché Polinorsud vient de perdre le marché sur la centrale de Cattenom. Spie Nucléaire reprend le marché sans en avoir les moyens humains. 114 salariés sont concernés par cette situation. A noter le soutien de l’URI CFDT de Lorraine et de la CFDT d’EDF. Cette dernière est très active sur le dossier et nous apporte son concours. Se pose le problème d’une éventuelle reprise des personnels de conventions collectives différentes qui entraine une baisse des acquis. Les militants CFDT de Polinorsud et de Spie Nucléaire travaillent de concert. Certes le problème n’est pas nouveau, mais cette nouvelle perte de marché à Polinorsud a de quoi inquiéter fortement. STMI a elle aussi perdu récemment des prestations et c’est l’avenir même de la BU Assainissement qui en jeu. L’assainissement reste t-il un métier AREVA ? Y ROUVIERE Secrétaire UFSN OCTOBRE 2010 NUMERO 64 ECHOS DE L’UFSN Accord d'entreprise AREVA NC Un accord pour négocier le futur accord d’entreprise La direction, depuis mars 2009, a affirmé sa volonté de ne pas renouveler notre accord d'entreprise en l'état. Un accord a été négocié pour définir les moyens syndicaux, le planning et les thèmes de négociation du futur accord d’entreprise. Cela portera à 8, les thèmes à négocier de janvier à juin 2010. D mer sur sa méthoès juin 2009 de. les OrganisaLa CFDT a clairetions Syndicales ment dit qu'elle étaient informés de n'était pas à l'initiace fait. C'est avec tive de cette dénonun an d'anticipaciation et donc tion, et non 3 mois, Michel TOUDRET qu'elle attendait que comme le prévoit DSC AREVA NC la direction soit l’accord que la diprécise quant à la rection applique les modalités de dénonciation de notre suite des débats. La direction propose de mettre en accord d'entreprise. Comme quoi ce qui s'est passé en place un groupe paritaire de négo2005 avec la procédure juridique de ciation ainsi qu'un groupe de travail la CFDT sur le non respect de la spécifique sur la réforme des retraidénonciation de l’accord, reste mar- tes. qué au plus profond de leur mémoi- La prochaine réunion de négociation re ! ! ! sur les modalités de négociation est Le 7 octobre 2010 la direction a fixée le 20 octobre. La direction a convoqué les organisations syndica- fait parvenir un projet d'accord. Celes pour convenir avec elles un ac- lui-ci propose 40 heures de délégacord qui organisera les moyens syn- tions ainsi que 4 missions syndicales dicaux et le planning liés à la future avec frais mensuelles. Il encadre ausnégociation de l'accord d'entreprise. si les modalités de la création du Pour la CFDT, cette réunion devait groupe de travail. permettre à la direction de s'expri- Suite de la page 1 d’inter AREVA de demander à la Direction la réouverture de la négociation PERCO avec un abondement collectif semblable dans tout le groupe AREVA… la suite bientôt. La CFDT AREVA rencontre la direction des politiques sociales La CFDT AREVA a rencontré Sylvie Peretti, DRH responsable de la politique sociale et des relations sociales du groupe AREVA, le 10 septembre dernier. Une délégation de six représentants de la CFDT a abordé l’organisation de la CFDT dans AREVA, le calendrier des négociations avec les thèmes à aborder. La Direction a interrogé la CFDT sur sa vision d’un possible comité de groupe énergie dans AREVA. La CFDT a rappelé qu’elle souhaitait des relations respectueuses, qu’elle a participé à la création d’un socle social dans AREVA avec entre autre, la formation, l’égalité professionnelle, l’observatoire des métier Elle a des exigences pour le comité de groupe énergie, elle demande que le calendrier social permette un temps de réflexion en interne pour valider les accords en respect de sa démocratie interne. La Direction lui a répondu sur les échéances aux négociations actuelles comme la prévoyance qui sont nombreuses et techniquement compliquées. La CFDT a insisté sur la participa- PAGE 2 L'ambition de la direction est de finir les négociations d'ici fin juin 2011. La CFDT a rappelé que la direction doit appliquer l'article 1-3 de l'accord d'entreprise qui stipule que l'accord peut être prolongé par avenant d'une durée qui permettra la finalisation du nouvel accord. La direction a définit aussi les sujets de négociation soit : Développement professionnel, carrières, formation, rémunération, dialogue social, Instance Représentative du Personnel et syndicats, durée du travail, absences, vie et fin du contrat de travail, le frais de santé, la prévoyance et la protection sociale, la gestion des fins de carrière, l’hygiène et la sécurité La CFDT a fait remarquer qu’il manquait le chapitre relatif aux entreprises extérieures et travailleurs temporaires ainsi que le chapitre du champ d’application, la durée, le renouvèlement, la révision et la commission de suivi de l’accord. Cela fera 8 thèmes de négociation en 6 mois ! La CFDT sera force de proposition lors de cette future négociation car elle a su mettre en place un groupe de travail en interne sur ce sujet pour préparer la future négociation. Michel TOUDRET tion aux bénéfices au niveau du groupe AREVA pour laquelle elle va faire parvenir à la Direction générale une demande de réouverture de négociation. Sur le PERCO elle a expliqué sa position de blocage avec les autres OS. L’échange a été clair et courtois, mais les positions ont été fermement données. Toutes les organisations rencontrent tour à tour les directions, la CFDT ne veut pas faire mystère de son action, parce qu’elle est transparente et loyale avec les salariés. Il faut convaincre l’employeur de la légitimité de ses revendications, cela est aussi une qualité pour une organisation responsable et efficace. Jean-Pierre BACHMANN OCTOBRE 2010 NUMERO 64 ECHOS DE L’UFSN Comités groupes CEA/AREVA Les administrateurs CFDT se rencontrent Les administrateurs salariés et mandatés CFDT dans les divers comités des groupes CEA et AREVA se rencontrent régulièrement pour débattre sur l’actualité économique et industrielle. Régulièrement, les nière de son déveadministrateurs loppement. Ses résulsalariés et les retats sont en forte présentants des régression prévisible comités de groupe depuis la sortie de se rencontrent AREVA T&D qui lui pour aborder les donnait une part Les administrateurs CFDT sujets économiques importante de son lors de leurs rencontres et industriels du cash. CEA et d’AREVA. De nombreux Les provisions pour OL III impactent thèmes ont été abordés, notam- encore les compte pour cette année. ment la situation économique d’A- La question du financement des invesREVA, les relations avec EDF, le tissements dans ces conditions derapport Roussely. Les administra- vient d’autant plus importante que le teurs ont bénéficié de l’analyse du gouvernement n’a pas clairement cabinet Syndex qui a mis à notre affiché sa politique énergétique en disposition deux de ses experts : France ou à l’export dans un rapport Samuel Pasquier et Xavier Salaun. Roussely dont la synthèse élude de Jean Claude Bertrand membre du nombreuses problématiques pourtant conseil de surveillance AREVA ani- posées dans sa lettre de mission. ces mait les débats pour l’UFSN. deux sujets déjà sensibles. Jean-Pierre BACHMANN Le groupe est à un moment charFormation RPS Deux cessions et 32 militants formés Après avoir formés 32 militants dans 2 cessions de formation sur les Risques Psycho-sociaux, l’UFSN/ CFDT organisera une 3éme cession où le psychologue interviendra sur la journée et non sur la demie journée comme lors des précédentes formations L Ange DERNAHABEDIAN Responsable AT/MP (Accidents du Travail / Maladies Professionnelles) (Instances représen’UFSN CFDT a tatives du personorganisé en 2010 nel) sur la réception deux sessions de et l’analyse des deformations consamandes et de facilicrées à la problémaLes militants lors de la formation RPS ter le débat au sein tique des Risques des IRP (CHSCT) psychosociaux. Sur deux cessions c’est 32 militants qui La dernière demi journée animé par un intervenant psychologue du travail ont bénéficié de cette formation. Une journée et demi est animé par est consacrée à l’écoute et l’accoml’Association Régionale pour l’Amé- pagnement des salariés en souffranlioration des Conditions de travail ce. (ARACT) du Languedoc Roussillon Devant le besoin exprimait par les avec l’ambition de faciliter l’expres- syndicats, L’UFSN CFDT organisera sion de la problématique RPS, de en 2011 une troisième cession où le construire des représentations psychologue interviendra sur la jourcommunes, d’entendre, de com- née. prendre, d’analyser et d’Agir, de Ange DERNAHABEDIAN mieux définir le rôle des IRP PAGE 3 De nouveaux coups durs du «chef de file» du nucléaire français envers AREVA EDF a fait savoir qu’elle envisageait l’appel à prestation à des entreprises russes pour la fabrication d’une partie des GV de remplacement pour le renouvellement des tranches 1300MW. Alors qu’AREVA investit dans les forges et la mécanique au Creusot et à Chalons, c’est une nouvelle pierre jetée dans les relations avec AREVA. EDF n’en est pas à son coup d’essais car elle avait déjà favorisé l’implantation d’une entité service de Westinghouse et confié plusieurs triplettes de GV pour les tranches 900MW à Mitsubishi. La CFDT est inquiète de cette proposition qui hypothéquerait les investissements réalisés. Déjà les représentants politiques locaux ont réagit à cette ineptie industrielle. La CFDT dénonce une possible décision qui ne prendrait pas en compte l’emploi en France et fragiliserait la composante forge et mécanique d’AREVA. Mais est-ce sciemment qu’EDF agit de la sorte, ou par simple calcul à cout terme ? Avec la perte du contrat de prestation de Cattenom, pour lequel 120 emplois sont directement menacés, on a du mal à percevoir la coopération souhaitée par l’Elysée entre les deux groupes nucléaires, ou peut être est ce là la notion de « chef de file » qui se précise. L’inter AREVA se mobilise sur ces deux sujets déjà sensibles OCTOBRE 2010 NUMERO 64 ECHOS DE L’UFSN PAGE 4 Augmentation du capital d’AREVA Prévue pour la fin de l’année, la CFDT pose ses conditions Le comité de Groupe CEA a été informé de l’opération envisagée, à savoir une augmentation du capital d’AREVA SA de 15%. Trois investisseurs sont pressentis : Mitsubishi HI et les fonds souverains du Koweït et du Qatar. Le CEA voit donc sa part dans le groupe diluée. L’UFSN/CFDT, lors de son Assemblée Générale du 13 et 14 Octobre, réaffirme qu’elle défendra le principe d’un nucléaire sous contrôle majoritaire de l’état. L’Etat est responsable de la sûreté et de la sécurité de la production d’énergie électrique d’origine nucléaire. A ctuellement, le capital d’AREVA est détenu majoritairement par l’état : 91 % par l’état dont 78,9% par le CEA, 9% sont détenus par des capitaux privés. Il ne faut pas oublier que 15% des 78,9% du capital détenus par le CEA sont réservés au fonds dédié pour le démantèlement et l’assainissement de ses installations. Ces 15% peuvent donc être cédés à tout moment. Depuis 2001, les annonces d’ouverture ou d’augmentation du capital d’AREVA ont donné lieu au fil des ans à des positionnements de l’UFSN/CFDT. Aujourd’hui, nous devons prendre en compte les évolutions économiques et stratégiques du secteur Nucléaire. La relance du nucléaire à l’échelle planétaire, en grande partie due aux problèmes des gaz à effet de serre, la prise en compte des opérations de fin de cycle, notamment la problématique de la sous estimation des coûts d’assainissement et de démantèlement en France et de la possibilité de développement d’AREVA à l’export, Nous devons aussi tenir compte de la vente d’AREVA TD, que l’UFSN considère comme une erreur et de la sortie annoncée de SIEMENS, l’entrée de financeurs privés dans certaines filiales, la mise en place de partenariats industriels au niveau mondial, la compétition à venir sur l’accès à la matière énergétique et la place des démocraties dans le concert stratégique mondial, sur les enjeux de l’énergie et le financement du renouvellement et de jouvence des installations du cycle existantes Maureen KEARNEY et Gilles JEANNE du Comité de Groupe Européen lors du débat avec les syndicats Le rapport Roussely ne réglera pas les problèmes de la filière Nucléaire Française Les difficultés relationnelles entre AREVA et EDF ont conduit l’état Français à mettre en place une commission (commission Roussely), chargée de remettre en perspective, au travers d’un rapport, la cohérence de la filière nucléaire Française. A la lecture de la synthèse de ce rapport, seul document rendu public, l’UFSN juge le constat et les recommandations énoncés, lacunaires et discutables sur certains aspects, en particulier. Le rôle décisionnaire de l’Etat et ses responsabilités ne sont pas suffisamment affirmés, la prééminence du rôle d’EDF (chef de file à l’export) contraindrait AREVA dans son développement industriel et commercial. Le nécessaire lien entre la recherche et les industriels n’apparaît que furtivement et ne clarifie pas les perspectives pour le CEA et la politique étrangère française n’est pas fixée en matière d’export de technologie nucléaire Y ROUVIERE, Y DOLIAS, F PIERRI et M TOUDRET animent le débat Cette Synthèse néglige de nombreuses problématiques économiques industrielles et sociales. Elle ne fixe pas les décisions gouvernementales pour le secteur nucléaire. Les salariés et les entreprises ne peuvent rester dans l’expectative au regard d’objectifs fixés, dans le cadre de leurs plans d’actions respectifs, par l’état. Une augmentation du capital sous certaines conditions Les besoins d’investissements importants pour AREVA ont amené le conseil de surveillance à acter un plan de financement le 30 juin 2009. (Vente de TD, cession de participations minortaires, de titres financiers, augmentation du capital à hauteur de 15%, …) L’UFSN/CFDT ne peut que regretter le désengagement de l’état dans le capital d’AREVA. En tant qu’actionnaire majoritaire, il lui incombe de donner à AREVA les moyens de son développement. L’UFSN/CFDT est favorable à l’augmentation du capital d’AREVA qui doit se faire dans une logique de créations d’emplois durables, de développement à l’International et de programmes de R et D. Pas de fonds souverain mais Pour l’entrée d’un partenaire industriel L’augmentation du capital d’AREVA permettrait de financer les investissements du groupe. Suite à la page 6 OCTOBRE 2010 NUMERO 64 ECHOS DE L’UFSN Baisse des budgets de l’IRSN De lourdes menaces sur la sureté nucléaire Une baisse de presque 40% des moyens alloués à l’IRSN (Institut de Recherche sur la Sureté Nucléaire), cela paraît impossible ! Le gouvernement en a conscience et a une idée : remplacer ces moyens attribués par l'Etat par une redevance qui serait payée directement à l'IRSN par les exploitants nucléaires ! Ces décisions, baisse de subvention et création d'une redevance, sont toutes deux lourdes de menaces sur la sureté nucléaire, soit par manque de moyens soit par perte de son indépendance E paieraient les industriels du nucléaire lorsqu’ils présentent des dossiers que l’IRSN doit analyser pour rendre son avis à l’Autorité de Sûreté Nucléaire. financièrement Elle porterait sur cerCette baisse concerne le finance- tains types d'évaluations avec un bament de l'expertise en sûreté des rème fixant de manière forfaitaire le installations nucléaires, soit un bud- montant à verser par dossier. Cette get annuel d'environ 80 millions redevance serait instaurée par décret dès le 1er janvier 2011, le barème d'euros. faisant lui l'objet d'un arrêté interministériel révisable chaque année. Des besoins croissants, n 2011, 30 millions d'euros en moins pour la subvention du Ministère de l'écologie à l'IRSN, par ordre du cabinet du Premier Pour assurer son rôle d’expert, l’IRSN doit être indépendant Ministre ! des moyens réduits La relance du nucléaire, l'extension de la durée de vie du parc de centrales électronucléaires et les études associées, notamment de vieillissement, les exigences croissantes pour préserver l'homme et son environnement des risques liés aux activités nucléaires ; autant d'éléments qui nécessitent un accroissement des moyens humains et financiers dont devrait disposer l'IRSN pour assumer ses missions. Dans un rapport transmis au MEEDDM en 2009, l'IRSN avait évalué à 15 millions d’euros le besoin de budget supplémentaire pour accomplir ses missions d'expertise en sûreté nucléaire, à comparer avec la diminution de 30 millions d'euros prévue… La trouvaille gouvernementale sans débat démocratique Le gouvernement cherche à faire des économies mais a trouvé une idée : créer une redevance que Il s'agit dans les deux cas d'actes du gouvernement, sans aucun débat démocratique au Parlement. PAGE 5 sans débat démocratique, non seulement l’Etat se défausse de sa responsabilité vis-à-vis du public et de l’environnement, mais il met aussi gravement en péril les missions de l'IRSN et son statut d'établissement indépendant. Indépendance aujourd'hui reconnue mais dont l'image peut très vite se ternir. Le budget pris sur une redevance aux industriels, ne couvrira pas tous les frais Par ailleurs, rien ne garantit que les montants évalués pour les expertises soumises au barème couvrent le coût des travaux qui seront effectivement nécessaires pour les mener de manière satisfaisante. Ce dispositif peut d'ailleurs conduire l'exploitant à modifier son comportement de manière à minimiser sa redevance, ce qui ne serait pas sans conséquence pour la sûreté. Il n'y a donc absolument aucune certitude d'obtenir par ce moyen l'équivalent de la baisse de subvention. Cela signifie que d'autres activités de l'IRSN, dont certainement la recherche, risquent d'en faire les frais. De plus, l'exploitant nucléaire, qui Remise en cause estimera payer pour l'expertise, des missions de l’IRSN sera sans aucun doute également et de son statut tenté de faire pression pour exiger d’établissement public des délais les plus courts possibles de la part de l'IRSN, d'où un risque indépendant L’IRSN a été créé en 2002 à partir de de réaliser des expertises de moins l’IPSN de l’OPRI, notamment pour bonne qualité. Enfin, à plus long terme, le risque d'élargir cette rederendre l’expertise indévance à d'aupendante de tout extres activités ploitant nucléaire, en ciblées, avec sortant l’IPSN du CEA. bien sûr une Créer aujourd’hui une réduction proredevance versée direcgressive de la tement à l’IRSN par les subvention, exploitants nucléaires L’IRSN a un rôle d’expert reconnu n'est pas à revient à aller à l’enécarter. contre d’un des princiCette logique peut d'ailleurs conduipes fondateurs de l’IRSN et touche au sens même de notre métier et de re à minimiser l'importance des tranotre mission d'appui aux pouvoirs vaux et expertises hors barème, publics. Cette décision s’inscrit dans travaux pourtant nécessaires pour le cadre de la réduction des dépenses assurer nos missions et répondre aux demandes de l'ASN. publiques. En l'imposant dans la précipitation et Suite à la page 6 OCTOBRE 2010 NUMERO ECHOS DE L’UFSN du 22 février 2002 et publication d’un Poursuivre dans cette voie, c'est en- arrêté interministériel précisant les trouvrir la porte à la tierce expertise. modalités et barèmes de cette redeC'est pousser l'expertise en sûreté vance pour l'instaurer dès 2011. vers le domaine marchand. Le projet de décret serait en cours d’examen par le Conseil d’Etat sans Le conseil d’Administration certitude que ce dernier l’approuve. doit être consulté avant Il a deux mois pour remettre sa décision après avoir été saisi l’application du décret Suite de la page 5 Le gouvernement a engagé la création de cette redevance en procédure accélérée, par modification du décret de création de l’IRSN 2002-254 PAGE 6 Le contrat d'objectifs (COB) entre l'Etat et l'IRSN pour 2010-2013, intégrant le principe de cette redevance, doit être approuvé par le conseil d'administration de l'IRSN. Or, seule une consultation individuelle et rapide (par courriel) était prévue, sans réunion du conseil pour en débattre. Apprenant cela, nos représentants ont demandé à la présidente du CA L'Autorité de sûreté nucléaire a été la tenue d'une réunion extraordinaire consultée sur le projet de décret modu CA, comme le prévoit le règledificatif et a émis un avis négatif sur le ment intérieur projet de redevance. LES ACTIONS ET LES POSITIONS SYNDICALES En réponse à leur demande du 27juillet dernier, les OS de l’IRSN ont été reçues parle Directeur Général le 14 septembre. Une réunion extraordinaire du comité d'entreprise s'est tenue mercredi 15septembre sur le contrat d'objectifs2010-2013.Un compte rendu de ces réunions a été envoyé aux salariés les 17 et 21 septembre lors des réunions du personnel organisées par la CFDT et la CGT, ainsi que sur le site Intranet de la CGC. Un rendez-vous avec le commissaire du gouvernement au MEEDDM a eu lieu le 27septembre, qui n’a apporté aucune information nouvelle mais confirmé que la décision du gouvernement est purement financière. La réunion extraordinaire du CA demandée et obtenue par les administrateurs salariés aura lieu le 30 septembre. Les OS ont écrit aux députés et sénateurs des Hauts-de-Seine (siège de l'IRSN), des Yvelines (site IRSN du Vésinet) et vont poursuivre avec ceux proches de Cadarache. Une question orale devrait être prochainement posée en séance au Sénat et peut-être à l’Assemblée Nationale. Un courrier a également été envoyé aux 36 membres de l'Office parlementaire des choix scientifiques et technologiques (OPECST) dont le président, Claude Birraux, est membre du CA de l'IRSN. Suite de la page 4 Les limites d’un endettement responsable ont été atteintes et de nouvelles cessions d’entreprises du groupe affaibliraient le modèle intégré. L’UFSN/CFDT est contre l’entrée de Fonds souverains dans le capital d’AREVA. Les objectifs de tels fonds, déconnectés des préoccupations sociales, industrielles et environnementales n’ont d’autre but que la performance financière. Pour l’UFSN, l’entrée d’un partenaire industriel au capital d’AREVA n’est acceptable que si sa contribution conforte un vrai projet industriel favorable à l’emploi. L’UFSN/CFDT considère que la France a la responsabilité sociale, sociétale et géostratégique en matière de vente de produits ou de technologies nucléaires à l’export. Elle doit réserver les liens commer- ciaux aux états dont le fonctionnement démocratique est consolidé. Des capitaux industriels privés sous contrôle majoritaire de l’état L’UFSN est favorable à une politique de coopération permanente entre groupes industriels et établissements de recherche dans le cadre du progrès continu, de l’amélioration de la performance énergétique et de la pérennisation des installations actuelles et de leurs développements futurs. Les établissements de recherche doivent bénéficier de ressources suffisantes issues de l’état et des groupes industriels afin de mener à bien les objectifs qui leur sont fixés dans le domaine des énergies nucléaire et renouvelables. Elle demande que le niveau de ressource financière, issu des 15 %, réservé aux Fonds Dédiés pour me- ner à bien les opérations d’assainissement et de démantèlement soit garanti. L’UFSN réaffirme qu’elle défendra le principe d’un nucléaire sous contrôle majoritaire de l’état. L’Etat est responsable de la sûreté et de la sécurité de la production d’énergie électrique d’origine nucléaire. La cohérence de la filière doit être assurée, indépendamment de toute notion de profit. Le développement économique du secteur nucléaire doit s’accompagner de mises en place de politiques sociales progressistes et adaptées tant pour les entreprises donneuses d’ordre que pour les entreprises prestataires et sous traitantes. UFSN CFDT Secrétaire Générale : Yannick ROUVIERE 04.66.79.14.47 06.24.37.63.77