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Plan de cours
PLAN DE COURS
RHÉTORIQUE
Professeur(s) : Mathilde VILLECHEVROLLE, Julie PICOT-TOUCHE, Clément
VIKTOROVITCH
Année universitaire 2014/2015 : Semestre de printemps (INTRO SCPO)
PRÉSENTATION
La rhétorique est née avec la démocratie, et depuis lors elle a été considérée comme son poison. Art d’une
éloquence machiavélique, la rhétorique inquiète autant qu’elle fascine, à tel point que le mot lui-même est
aujourd’hui devenu tabou. La rhétorique fait peur. Sans raisons.
Car contrairement aux idées reçues, la rhétorique n’est pas l’art de la manipulation, mais l’art de
l’argumentation. Etre un bon rhéteur, c’est savoir ordonner et mettre en forme ses idées de façon à
convaincre ses interlocuteurs ; c’est être capable de donner du poids à sa parole afin qu’elle puisse être
entendue. Ainsi définie, la rhétorique est partout : dans l’hémicycle du Parlement autant que dans une
réunion d’entreprise, dans l’enceinte d’un tribunal autant que dans une soirée entre amis. Or, frappée d’un
soupçon généralisé, elle n’est aujourd’hui presque plus enseignée. L’atelier rhétorique cherche ainsi à
remplir une double mission : permettre aux étudiants de travailler leur argumentation et leur éloquence
et, parallèlement, d’apprendre à décoder et critiquer les discours dont ils sont quotidiennement
destinataires.
Fondées sur un fonctionnement entièrement participatif, les séances de cet enseignement (quatre heures
chacune) se composent de deux parties. Dans un premier temps, l’enseignant proposera une présentation
thématique illustrée par des séquences vidéos de débats et de discours, dont l’analyse et la critique seront
faites collectivement. Ces exposés seront l’occasion de présenter les acquis essentiels de la rhétorique
classique, et de réfléchir sur leur pertinence pour la compréhension du discours politique contemporain.
Puis, dans un second temps, les étudiants seront mis à contribution au cours de mises en situations
(discours et débats contradictoires, individuels et en groupe) adaptées au thème de la séance. Ces
exercices seront filmés, afin de permettre aux étudiants de s’auto-évaluer.
Evaluation : La note finale reflétera avant tout l’investissement et la participation des étudiants, en prenant
en compte la marge de progression et le niveau final de chacun.
DÉROULÉ DE L’ENSEIGNEMENT
SÉANCE 1 : PARLER POUR CONVAINCRE
•
Présentation : « Capter l’attention : comment parler pour être écouté ? »
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Evaluation initiale des étudiants : Discours individuels
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SÉANCE 2 : CONVAINCRE PAR LE LOGOS (1)
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Présentation : « La structure argumentative. Les questions préalables à toute argumentation »
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Mises en situation :
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Discours : En tant que candidat à l’élection présidentielle, annoncez une même mesure dans deux
contextes différents
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Interactions : Débats contradictoires spontanés (1)
SÉANCE 3 : CONVAINCRE PAR LE LOGOS (2)
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Présentation : « Les différents types d’arguments »
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Mises en situation :
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Discours : En tant que PDG d’une grande entreprise, justifier lors d’une conférence de presse une
mesure impopulaire et contestée (un plan social, des délocalisations…)
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Interactions : Débats contradictoires spontanés (2)
SÉANCE 4 : CONVAINCRE PAR L’ETHOS ET LE PATHOS
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Présentation : « Comment se présenter ? Comment émouvoir ? »
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Mises en situation :
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Discours : Prononcer l’éloge d’une personnalité controversée
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Interactions : Introduction à l’argumentation délibérative : l’exemple de la négociation
SÉANCE 5 : CONVAINCRE PAR LES FIGURES ET LES FORMULES
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Présentation : « Les figures rythmiques, les analogies »
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Mises en situation :
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Discours : En tant que chef d’entreprise, prononcez une keynote présentant un produit innovant.
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Interactions : Exercice de synthèse : Plaidoiries contradictoires
SÉANCE 6 : CONVAINCRE EN SITUATION DIFFICILE
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Présentation : « La langue de bois : manipulation ou protection de soi ? »
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Évaluation des étudiants : Discours finaux
Bibliographie indicative
RÉFÉRENCES PRINCIPALES :
PERELMAN Chaïm et OLBRECHTS-TYTECA Lucie, Traité de l’argumentation. La nouvelle rhétorique,
Bruxelles, Éditions de l’Université de Bruxelles, 2008 (1958).
REBOUL Olivier, Introduction à la rhétorique, Paris, PUF, 2011.
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SCHOPENHAUER Arthur, L’art d’avoir toujours raison, ou Dialectique éristique, Paris, Circe, 1999 (1831).
RÉFÉRENCES COMPLEMENTAIRES :
AMOSSY Ruth, L’argumentation dans le discours, Paris, Armand Colin, 2006.
ANGENOT Marc, Dialogues de sourds. Traité de rhétorique antilogique, Paris, Mille et une nuits, 2009.
BELLENGER Lionel, L’expression orale, Paris, PUF : « Que sais-je ? », 1979.
BERTRAND Denis, DEZE Alexandre, MISSIKA Jean-Louis, Parler pour gagner. Sémiotique des discours de
la campagne présidentielle de 2007, Paris, Presses de Sciences Po, 2007
BREDIN Jean-Denis et LEVY Thierry, Convaincre. Dialogue sur l’éloquence, Paris, Odile Jacob, 2002.
CHARAUDEAU Patrick, Le discours politique : Les masques du pouvoir, Paris, Vuibert, 2005.
DELPORTE Christian, Une histoire de la langue de bois, Paris, Flammarion, 2009.
FONTANIER Pierre, Les figures du discours, Paris, Champs-Flammarion, 1993 (1827).
JAMET Dominique (éd.), I have a dream. Ces discours qui ont changé le monde, Paris, l’Archipel, 2008.
LE BART Christian, Le discours politique, Paris, PUF : « Que sais-je ? », 1998.
MAINGUENEAU Dominique, L’analyse du discours, Paris, Hachette, 1997.
MAYAFFRE Damon, Mesure et démesure du discours. Nicolas Sarkozy (2007-2012), Paris, Presses de
Sciences Po, 2012.
MEYER Michel, Histoire de la rhétorique des Grecs à nos jours, Paris, Livre de poche, 1999.
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