Interdiction des GSM pour enfants : le gouvernement se

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Interdiction des GSM pour enfants : le gouvernement se
Interdiction des GSM pour enfants : le gouvernement se fourvoie
27 février 2013
Comeos est extrêmement étonnée que la ministre de la Santé publique persiste dans son intention
d’interdire la publicité et la vente de certains GSM. Tous les spécialistes estiment ces mesures
inappropriées.
Vendredi, le Conseil des ministres devrait annoncer, à l’instigation de la ministre de la Santé publique,
des mesures censées « protéger » les enfants contre les effets des communications mobiles. La
publicité va être limitée, il sera interdit de vendre des GSM spéciaux pour les enfants et les
commerçants seront obligés d’afficher la valeur DAS des appareils (la quantité d’énergie que peut
émettre un appareil) dans les magasins.
« Toutes les mesures actuellement sur la table ont déjà été rejetées par le Conseil de la consommation
fin 2011 », souligne Dominique Michel, Administrateur délégué de Comeos. « Toutes les parties
concernées siègent au sein de ce Conseil – des producteurs aux associations de consommateurs en
passant par les commerçants. Dans un rapport clair et bien argumenté, le Conseil avait exprimé à
l’unanimité sa réprobation face au projet d’arrêté royal. Nous ne comprenons dès lors absolument pas
pourquoi la ministre passe outre cet avis. Cela n’a en tout cas rien avoir avec la santé publique ».
Seule la sensibilisation peut s’avérer salutaire
« Je comprends et partage les préoccupations de nos hommes politiques », poursuit D. Michel. « Même
s’il n’existe aucune preuve scientifique concluante indiquant que la téléphonie mobile est nocive pour
les enfants, nous ne pouvons pas nous permettre de mettre la santé de nos enfants en danger. C’est à
juste titre qu’il faut se demander si un enfant de sept ans a besoin d’un GSM. Mais, il ne revient pas aux
autorités d’en juger. Laissons aux parents jouer leur rôle, prendre leurs responsabilités et déterminer
eux-mêmes ce qui est possible et ne l’est pas. Les pouvoirs publics peuvent et doivent sensibiliser,
attirer l’attention des consommateurs sur les risques éventuels. Et surtout, ils ne doivent pas fabriquer
de mauvaises lois, difficilement applicables ».
DAS : une unité plus que douteuse
L’obligation, par exemple, d’afficher clairement la valeur DAS dans les magasins se heurte, à
l’incompréhension des commerçants. Il s’agit du débit d’absorption spécifique, c.-à-d. la quantité
d’ondes radio, exprimée en Watts/kg, émises par un GSM et absorbées par le corps. « Cette valeur DAS
est loin de faire l’unanimité chez les spécialistes », souligne Dominique Michel. « Un GSM bon marché
peut avoir un DAS théorique faible, mais émettre beaucoup plus d’ondes parce que la connexion qu’il
établit avec l’antenne GSM est de moins bonne qualité. De plus, les États-Unis appliquent des normes
différentes de celles en vigueur en Europe. Or tout le monde s’accorde à dire que lorsque vous
fournissez des informations aux consommateurs, celles-ci doivent être claires et incontestables. Ce
n’est pas du tout le cas en l’espèce ».
Pour le commerçant, il n’est en outre pas facile d’obtenir cette information auprès des producteurs ou
de l’afficher dans les magasins. « Il faudrait à tout le moins une approche européenne, de sorte que les
règles du jeu soient identiques pour tous. Une fois de plus, les commerçants belges devront fournir
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plus d’efforts que leurs concurrents étrangers. De surcroît, rien n’oblige les producteurs à transmettre
cette information, mettant le commerçant dans l’impossibilité de contrôler si la valeur DAS qu’il doit
afficher est bien exacte ».
Du bon sens !
« Nous investissons volontiers du temps et des ressources humaines pour conseiller nos responsables
politiques, mais lorsqu’un rapport du Conseil de la consommation est foulé aux pieds d’une telle façon,
nous devons nous poser des questions quant à l’utilité d’un tel investissement. Nous espérons que le
Conseil des ministres retrouvera son bon sens ce vendredi », conclut Dominique Michel. « Ces mesures
ne tiennent pas la route, comme le Conseil de la consommation l’a clairement indiqué ».
Avis du Conseil de la consommation du 15 décembre 2011 :
http://economie.fgov.be/fr/binaries/446_tcm326-159320.pdf
Contact : Hans Cardyn
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