Merck Serono France : Une nouvelle ambition
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Merck Serono France : Une nouvelle ambition
Merck Serono France Une nouvelle ambition Investissements en production, désengagement de la recherche dans le diabète, renforcement du développement clinique dans un certain nombre de domaines thérapeutiques. Pierre-Henry Longeray, dg de Merck Serono en France, fait le point sur la nouvelle entité. Comment se situe la filiale française de Merck Serono dans le nouveau groupe un an après sa constitution ? ● Nous sommes la première iliale de la nouvelle entité Merck Serono, juste derrière les Etats-Unis. Merck KGaA était déjà fortement développé dans l’Hexagone, avec un historique riche. Car les diférentes acquisitions réalisées par le groupe Merck KGaA en France avaient déjà bien structuré nos positions sur le marché domestique. Elles ont donc été complétées avec Serono de manière tout à fait stratégique. Le nouvel ensemble, qui a un rôle important à jouer dans le développement du groupe au plan mondial, nous plaçait in 2007 en 14ème position sur le marché français selon le classement Gers. Vous avez sans doute quelques ambitions de remonter dans le classement ? ● Certainement. Mais l’objectif premier, comme l’a exprimé notre président, n’est pas la croissance à tout prix, même si celle-ci est bien sûr importante. Notre ambition est surtout d’être « best pharma » 70 PHARMACEUTIQUES - JUIN/JUILLET 2008 plutôt que « big pharma » ! Ce que nous avons traduit en France par « l’excellence au service des patients et des professionnels de santé ». Quelle est la configuration du nouveau laboratoire en France et ses domaines d’interventions ? ● Nous sommes actifs dans diférents domaines thérapeutiques. Le premier est la cancérologie, avec un médicament majeur, Erbitux®, qui voit ses indications s’enrichir progressivement. Le deuxième est celui des maladies neurodégénératives, au travers de Rebif®, indiqué dans la sclérose en plaques. Si nous avons un portefeuille de produits issus du développement chimique, nous disposons ainsi d’un portefeuille de biotechnologie dont ces deux médicaments font partie. Le troisième domaine, fertilité et gynécologie, rassemble des produits comme Gonal-F® et d’autres issus de notre iliale héramex, basée à Monaco et acquise il y a quelques années par Merck KGaA. Nous sommes présents en endocrinologie avec Saizen®, qui est une hormone de croissance recombinante. Nous disposons d’un pôle cardio-métabolisme, avec à la fois un portefeuille en propre comprenant des marques dont la notoriété est importante, comme Glucophage®, Cardensiel® ou Levothyrox®, et des partenariats importants, dont celui noué avec Daiichi-Sankyo sur Olmetec® ou encore celui noué avec Novo autour de Novonorm®. Nous exploitons ici au mieux notre image et notre expertise à la fois dans le cardiovasculaire et dans le diabète, en co-promouvant les produits des laboratoires cités sous leur marque. Nous avons aussi d’autres domaines, plus spécialisés, dont celui de l’addiction, dans le sevrage alcoolique, avec Aotal®, ou de la dermatologie, avec Raptiva®, un produit également issu de la biotechnologie Combien de personnes participent à ce développement et sur combien de sites ? ● Un peu plus de 2 000 personnes en France collaborent au développement des activités de Merck Serono, dans Merck Serono Un labo au crible spécialisée dans cette gamme. Nous l’utilisons aussi pour la production de formes lyophilisées en vue de futurs projets en cancérologie. Les lots cliniques sont déjà produits à Semoy. POUR PIERRE-HENRY LONGERAY, LA COMPÉTITIVITÉ EST UN ENJEU PERMANENT. les secteurs de la production, de la recherche et de la commercialisation. Nous disposons aujourd’hui de quatre sites en production : un à Semoy, en région Centre, un autre à Meyzieu, près de Lyon, où se situe également notre plateforme de distribution, et un site de chimie pharmaceutique à Calais. L’activité de production de notre site héramex à Monaco va en revanche être arrêtée mi-2009. Allez-vous conforter ou poursuivre vos investissements sur vos implantations françaises ? ● Certainement. Nous construisons une chambre froide à Meyzieu pour permettre le stockage et la distribution de nos produits, y compris de biotechnologie, en France. Le projet sera mis en œuvre début 2009. Nos sites de production sont essentiellement dédiés à la gamme diabète de Merck Serono au niveau mondial, qui est en forte croissance en particulier en Asie et en Amérique Latine. Semoy est notre plateforme mondiale, au plus haut niveau de qualité, Est-ce à dire que la compétitivité de vos sites est bonne, notamment au regard de la concurrence que présentent les pays dits émergents ? ● La compétitivité est un enjeu permanent. Il ne faut pas s’endormir. Il faut réléchir sans arrêt sur l’amélioration de nos process. Cela reste un vrai enjeu pour l’ensemble de nos sites en France. Une raison pour laquelle nous avons mis en place, au niveau du groupe, un vaste programme, dénommé « l’excellence opérationnelle », déployé sur l’ensemble de nos sites de production, y compris en France, et qui vise à nous préparer aux enjeux de demain, notamment au plan international comme vous l’évoquez. déployés sur la France. Notre objectif est de renforcer davantage cette activité de développement en France. C’est plutôt une bonne nouvelle pour la filiale française ? ● Pour le développement clinique en France, tout à fait ! On le voit bien en particulier en cancérologie où la France a une place de choix au niveau international, avec des projets de plus en plus précoces qui impliquent des chercheurs français. Nous sommes ainsi partenaires de quatre cancéropôles : Clara, en région lyonnaise, celui de PACA, celui du Grand Sud-Ouest et celui du Grand Ouest. Merck Serono s’implique dans des instances de gouvernance et dans des projets concrets (tumorothèque, évaluation des pratiques médicales…). Comment analysez-vous de votre côté les conditions cadres de l’attractivité de la France pour la branche Comment se situera votre R&D en pharma ? France à l’avenir ? ● La France reconnaît l’innovation, ● Nous sommes en train de nous dé- comme le rappelle notre président. sengager au niveau global de la R&D Ce qui est un élément important pour dans le diabète. Le groupe va recentrer l’industrie du médicament et qui ne ses activités de recherche sur l’onco- peut que nous inciter à réléchir sur logie, les maladies neurodégénos investissements en Frannératives, la fertilité, et les ce. Mais notre société, maladies auto-immunes qui est mondiale, raiet inlammatoires. Cela sonne sur l’ensemble a un impact sur nos de ses expertises et il La France activités françaises est important que la reconnaît puisque cela va nous France soit un pays conduire à l’arrêt qui compte en terl’innovation progressif de toutes mes de recherche et nos activités de R&D de développement. dans le domaine du diaOn le voit dans la canbète en France. Notre site cérologie où la France a de Chilly-Mazarin, spécialisé une aura internationale. Je dans la recherche sur cette aire théra- suis convaincu que nous pouvons le peutique, en région parisienne, est à faire dans d’autres domaines où nous la recherche d’un repreneur. D’autres avons aussi des chercheurs et des activités de développement dans le équipes cliniques de grande valeur, domaine du diabète seront arrêtées qui n’ont pas toujours la reconnaisou transférées sur nos sites globaux sance qu’ils méritent au plan interque sont essentiellement Darmstadt national. Peut-être qu’une société et Genève au niveau du groupe. Nous comme la nôtre peut accompagner et continuerons bien sûr à faire de la soutenir utilement cette présence inrecherche et développement avec des ternationale de la recherche française. équipes françaises dans la cancérologie, les maladies neurodégénératives, la fertilité, l’endocrinologie ou les malaPropos recueillis dies auto-immunes et inlammatoires, par Jean-Jacques Cristofari domaines pour lesquels nous avons des programmes mondiaux de développement clinique qui seront également 71 JUIN/JUILLET 2008 - PHARMACEUTIQUES