Roubaix en transition - Université Populaire et Citoyenne de Roubaix

Transcription

Roubaix en transition - Université Populaire et Citoyenne de Roubaix
Document de travail
Plateforme pour l’égalité et contre les discriminations
Vivre ensemble l’égalité pour
Roubaix en transition
Sommaire
Introduction
Etat des lieux
La lutte contre les discriminations à Roubaix, premier constat.
Les objectifs
1. Une plateforme pour quelle urgence sociale et écologique.
2. Faire reculer les actes de discriminations.
3. Faire reculer les discours sexiste, homophobe, raciste, antisémite,
islamophobe, romophobe…
4. Faire évoluer les organisations collectives de référence pour faire
évoluer les individus.
5. Le combat pour l’égalité à Roubaix : le racisme source de
discriminations massives.
Les moyens
1. Un collectif.
2. Un réseau de correspondants citoyens.
3. Un observatoire de l’égalité à Roubaix.
4. Un catalogue de formations.
5. Un pool de compétences juridiques et médiatiques.
Introduction
Depuis une dizaine d'années, l'Université populaire et citoyenne a été à
l'origine d'un travail de recherche-action sur un programme intitulé
«culture-mémoire-discriminations». Des rendez-vous réguliers ont été proposés sous forme de conférences-débats sur différents thèmes tels que le creuset français, laïcité, islam et république, les visages du racisme, la mixité sociale, l'esclavage et la colonisation, l'identité nationale, l'hospitalité, l'accueil
des roms, les 30 ans de la marche, l'islamophobie, la politique de la ville avec
des experts, historiens, sociologues, journalistes tels que Gérard Noiriel, Michel Tubiana, Alain Gresh, Mouloud Aounit, Pierre Tévanian, Saïd Bouamama, Sylvie Tissot, Olivier Le Cour Grandmaison, Christiane Taubira, Jean
René Genty, Chantal Pétillon, Agnès Arquez Roth, Nancy Green, Denis Sieffert,
Florence Aubenas, Rokhaya Diallo, Jean Baubérot, Clair Michalon, Anne Gotman, Michel Kokoreff, Didier Lapeyronnie, Eric Fassin, Mogniss Abdallah, Edwy
Plenel, Nacira Guénif, Marwan Mohamed, Mohamed Mechmache, Thomas Kirzbaum suivies d'ateliers citoyens. Un travail de recherche historique sur la patrimonialisation de l'histoire de l'immigration notamment sur le foyer Areli du
Bd Beaurepaire puis sur la création d'une Cité Régionale de l'Histoire des Gens
du Textile, se poursuit en partenariat avec l'Irhis (université Lille 3) et l'UGT
(Union des Gens du Textile).
C'est à l'occasion du programme de rencontres construits pour les 30 ans de la
marche pour l'égalité et contre le racisme, en novembre 2013 qu'est apparu la
nécessité de créer un collectif pour la création d'une plateforme de lutte contre
les discriminations. Fin 2014, un voyage d'étude, avec une vingtaine d'acteurs
et citoyens roubaisiens, à la rencontre de la plateforme RADAR, à Rotterdam,
permettait de consolider une dynamique et de dessiner les contours d'une
plateforme roubaisienne pour l'égalité et contre les discriminations. A l'heure
où la parole raciste et les replis identitaires se renforcent, il semble urgent
d'amplifier la lutte contre les discriminations dans une ville comme Roubaix.
L'ambition de ce projet n'est pas d'ouvrir une permanence sociale ou juridique
de plus sur ce sujet mais au contraire de franchir une étape pour fédérer nos
énergies et renforcer les actions existantes. Mais la mise en œuvre d'un tel projet nécessite des moyens. C'est pourquoi, le collectif présente une proposition
de plateforme pour la mettre en débat et recueillir après amendements le plus
large soutien possible.
Etat des lieux
La lutte contre les discriminations à Roubaix, premier constat.
Plusieurs membres du collectif mobilisés par la création d’une plateforme ont
mené une enquête d’avril à septembre 2015) auprès d’une dizaine d’acteurs sous
forme d’entretiens et tenté de réunir des informations sur le diagnostic et ce qui
se faisait en matière de lutte contre les discriminations à Roubaix. Les constats
sont alarmants. Les acteurs sont difficiles à joindre et rencontrer sur ce sujet. Au
niveau des acteurs spécialisés, tels que la Maison de la justice et du Droit, les
chargés de mission lutte contre les discriminations dans les administrations, au
niveau du rectorat, de la ville de Roubaix au CCAS, de l’Acsé, Pôle Emploi, les associations (Mrap, Upc, LdH, Adep, Centres sociaux), Face, le collectif Kifkif, la Licra,
Sos homophobie (Lille), la mutualisation des connaissances et des actions sont
faibles. De mêmes le nombre d’actions d’enquêtes, de sensibilisations, de médiations, de recours juridiques semble très marginal sur une année dans la ville. Les
quelques actions repérées sont des actions d’appui à un public restreint : lycéens
pour accéder à un stage, femmes pour créer une entreprise, lycéens pour accéder à des études supérieures, à Science po. Quelques actions de sensibilisations,
de débats sont menées dans les établissements scolaires et dans la ville autour
de la laïcité, la citoyenneté, du racisme mais ces actions ne sont pas forcément
articulées de manière claire et opérationnelle à la lutte contre les discriminations
à Roubaix. Nous n’avons pas repéré de formations spécifiques sur les discriminations à destination d’agents des services publiques ou de cadres d’entreprises à
Roubaix. La Maison de la Justice et du Droit n’a pas reçu plus de trois plaintes pour
discriminations et ses plaintes ne sont pas traitées localement mais renvoyées
à Paris au Défenseur des Droits. Le travail d’enquête mené par notre collectif
confirme l’invisibilité des situations de discriminations et la difficulté à recueillir
une parole sur ce sujet notamment de la part des institutions. Les représentants
rencontrés ont tendance à considérer que les agents, leur institution ne discrimine pas mais le public (les élèves, les parents, les demandeurs d’emplois,...),
peut-être discriminant, tenir des propos racistes. De cette enquête, il ressort que
le dispositif et les actions de lutte contre les discriminations sont éparses et de
faibles intensités.
Les objectifs
1.Une plateforme pour quelle urgence sociale et écologique?
Nous le savons, nous ne sommes pas dans une crise économique mais dans une
crise de civilisation. Il nous reste une dizaine d’années, au mieux, pour conduire
une transition et éviter une situation d’effondrement, de nos Sociétés. Nous
sommes au bord du gouffre, c’est pourquoi, il nous faut individuellement et collectivement, à l’échelle de chaque territoire produire et accélérer un effort considérable d’imagination, de débats qui nous permettent d’atteindre 4 objectifs:
1. Sortir de la nostalgie des trente glorieuses avec l’illusion d’ une croissance et
d’un progrès technologique sans limites ;
2. Résister à désigner des «boucs émissaire» et à déclarer des guerres
3. Prendre le risque d’expérimenter, une (des) «transitions» vers une sobriété
heureuse, une prospérité sans croissance.
4. Décrocher de notre addiction à une société de consommation, non soutenable.
Dynamiser une nouvelle «citoyenneté urbaine» sur de tels objectifs doit se faire
en consolidant la cohésion sociale de notre ville. Il nous faut de réduire, dès aujourd’hui, le fossé des inégalités et des discriminations qui nous divise et constitue
un obstacle au débat. Créer une plateforme pour l’égalité et contre les discriminations doit être un acte fort de nature à recréer de la confiance, de l’égalité, indispensables à l’expression et au partage des contradictions dans un débat citoyen
pour élever le «bien commun».
2. Faire reculer les actes de discriminations.
Subir une discrimination est souvent une violence difficile à déceler et à exprimer
parce qu’elle mélange une dénégation de la victime et un inconscient culturel
chez le discriminant. Cependant, une fois dévoilée, la discrimination constitue une
violence forte puisqu’elle nie le droit d’une personne pour ce qu’elle est et non pas
pour ce qu’elle a fait. La répétition et surtout l’institutionnalisation d’une discrimination est un facteur puissant de désagrégation sociale. La plateforme se donne
donc pour objectif d’agir sur toutes les discriminations en les rendant visibles et
en les combattant. Une discrimination est une différence de traitement entre deux
personnes dans l’accès à un service, un logement, un emploi, l’éducation, … sur
la base d’un préjugé. La loi française répertorie 20 critères discriminants : origine,
sexe, situation de famille, grossesse, apparence physique, patronyme, lieu de résidence, état de santé, handicap, caractéristiques génétiques, mœurs, orientation
ou identité sexuelle, âge, opinions politiques, activités syndicales, leur appartenance ou de leur non-appartenance, vraie ou supposée, à une ethnie, une nation,
une race ou une religion déterminée. (source : article 225-1 du code pénal).
3. Faire reculer les discours sexiste, homophobe, raciste, antisémite,
islamophobe, homophobe...
Ces discours existent dans toutes les Sociétés, comme dans tous les quartiers.
Nous savons qu’ils n’ont pas de vérité biologique mais qu’ils sont l’objet d’une
construction culturelle sédimentée au fil des siècles souvent véhiculée par différentes autorités morales, scientifiques et politiques. Cette sédimentation culturelle aboutit à ce que l’on finit par se convaincre que les différences seraient des
déviances à un «ordre naturel». Que nous le voulions ou non, nous sommes tous
porteurs de préjugés qui peuvent transparaître dans nos moindre faits et gestes,
de manière plus ou moins consciente. De la même manière nous discriminons
dans l’interprétation que nous allons donner spontanément aux attitudes, attributs, réels ou supposés de quelqu’un d’autre. Le fait de se dire anti-raciste,
altruiste, fraternel ou autres, ne nous exonèrent pas d’être porteur de préjugés
culturels.
Depuis l’origine, nous existons en faisant société par un désir mimétique avec
l’autre. Désir, qui peut dégénérer en une concurrence violente qui se régule par la
désignation d’un bouc émissaire. C’est ce fondement anthropologique qui conduit
les Sociétés, les groupes à construire une figure de l’étranger, d’un ennemi, pour
mieux se rassembler et apaiser ainsi, en les détournant, les concurrences internes. Mais aujourd’hui, nous disposons aussi des connaissances culturelles, religieuses, scientifiques et politiques suffisantes de ces mécanismes pour dévoiler
leurs limites, leur injustice et leur violence. C’est donc à l’activation et au partage
de ces connaissances anthropologiques et historiques que cherchera à travailler
la plateforme pour l’égalité et contre les discriminations.
4. Faire évoluer les organisations collectives de référence pour faire
évoluer les individus.
Comme nous le savons les discours sexiste, homophobe, raciste, antisémite, islamophobe, romphobe... circulent dans toute la Société d’autant plus facilement
en situation de crise, quand on subit soi-même des frustrations, des difficultés,
vécues comme des injustices auxquelles on cherche un coupable. La logique de
compétition amène chacun à user de son pouvoir pour se protéger et à rechercher par mimétisme les modes de vie dominants. Les logiques de ghettoïsation
et de communautarismes ne sont pas plus le fait des milieux populaires qui n’en
n’ont pas le pouvoir que des milieux plus aisées qui peuvent choisir leur activité,
leur résidence, l’éducation de leurs enfants... Dans ce contexte, il est important
que les organisations collectives de référence (les entreprises, les écoles, les services publics, les associations, les syndicats, les partis politiques, les médias) ne
produisent pas elles-mêmes des discours ou des actes discriminants mais nous
en protègent et maintiennent ou rétablissent des conditions d’égalité qui autorisent la rencontre et le dialogue. La plateforme pour l’égalité et contre les discriminations s’attachera à observer, à questionner, faire évoluer les organisations et
leurs agents, sur leurs pratiques, la prise de conscience des préjugés, afin de les
rendre accessibles à tous.
5. Le combat pour l’égalité à Roubaix : le racisme, source de discriminations
massives.
Roubaix de par son histoire et sa population est marquée en premier lieu par les
discriminations liées au racisme. Ce racisme s’est manifesté dans une politique
de ségrégation puis de discriminations à l’égard de ceux qui revendiquaient légitimement l’égalité. Aujourd’hui encore, ce sont les discriminations liées au racisme
qui semblent les plus massives à Roubaix et qui peuvent expliquer une partie
des difficultés sociales reconnues à cette ville. Le racisme est sans fondement
biologique mais persiste par une construction culturelle ancienne portée historiquement par une interprétation religieuse puis scientifique. En France, la culture
du racisme s’est aussi ancrée dans l’histoire collective et sur plusieurs siècles
par l’esclavagisme et la traite des noirs puis par la colonisation et la décolonisation avec le traumatisme particulier de la guerre d’Algérie. Tout cela a construit
une histoire de France, plus ou moins partagée, mais pourtant commune à de
nombreuses populations, bien au delà des limites métropolitaines de la France
dans ce que l’on a appelé l’empire au nom d’un projet républicain universaliste et
laïque.
A Roubaix, la citoyenneté française a plus de facilités à se penser multiculturelle
de par son histoire et sa population. Roubaix est d’abord une ville de mono-industrie textile de main d’œuvre, avec une population essentiellement d’origine belgo-portugo-algérienne. Elle est marquée par une immigration algérienne kabyle
rurale qui arrive à Roubaix pour ne plus connaître la pauvreté de l’Algérie française
puis de l’Algérie indépendante. Le travail ouvrier de l’industrie textile va fonctionner comme une machine à laver dans laquelle les cultures d’origine s’estompent
dans le travail mais la précarité et le chômage ne sont jamais loin et maintiennent
chacun à sa place. Le dernier arrivé se satisfaisait de son sort, se considérait et
était considéré comme étranger et n’envisageait donc pas de revendiquer l’égalité. La fermeture des usines va déstabiliser ce processus d’intégration par le travail
d’autant plus que dans le même temps les enfants des travailleurs immigrés vont
à l’école de la République et aspirent à l’égalité puisqu’ils sont nés et ont grandi
en France. C’est dans ce contexte qu’apparaissent la violence des situations de
discriminations (symbolisée par la tentative de milice des « Chevaliers de Roubaix » au début des années 80) et la montée légitime de revendications d’Egalité
(symbolisée par les marches pour l’égalité contre le racisme 1983- 1984). L’accès
à l’emploi, la formation, au logement social, aux libertés et responsabilités associatives, syndicales et politiques ont été et restent souvent discriminant vis à vis
de la deuxième génération. La non reconnaissance de ces discriminations s’est
retournée en accusation de communautarisme, de difficultés d’intégration et aujourd’hui d’incompatibilité religieuse musulmane avec la laïcité. La lutte contre les
discriminations liées au discours raciste s’attachera à construire et rééquilibrer un
récit historique commun de la France et de Roubaix, à requestionner les questions de communautés et d’universalisme au regard du combat pour l’Egalité.
Les moyens
1. Un collectif.
Le premier objectif de la plateforme sera d’animer un collectif mettant en lien
les différents acteurs associatifs et institutionnels de la lutte contre les discriminations. Le collectif sera conçu comme un espace de rencontre et de partage
entre les différents acteurs et veillera à ne pas être un espace de représentation
de manière à respecter les identités et cadres d’intervention de chacun. Il sera un
espace de négociation et du mutualisation d’actions proposées et portées par
chacun de ses membres. Le collectif n’aura pas de parole publique en tant que tel
mais favorisera l’expression de ses membres. L’Université populaire et citoyenne
assumerait le rôle d’animation, de secrétariat et de portage financier du collectif sur la base d’un poste permanent. A ce jour les structures suivantes ont déjà
participé ou pourraient s’inscrire dans ce collectif: le MRAP, la LDH, l’ARD, la FAL, la
Maison des Potes, la LICRA, le Collectif KIFKIF, le CCAS, le CGET, le Conseil Départemental, le Conseil Régional, le CERAPS (Lille 2), la Condition Publique, Parkour
59, AVERS, SOS Homophobie, Face, l’Adice, l’Afev, CCIF, Stop contrôle au faciès,...
D’autres structures mobilisées par ce thème pourraient rejoindre le collectif. Il se
réunirait à un rythme mensuel.
2. Un réseau de correspondants citoyens.
A côté des services et associations spécialisés, la plateforme constitue un réseau
de correspondants citoyens qui seront formés pour mener des enquêtes, des testings, observer et remonter des faits de discriminations, d’absence de diversité...
orienter et accompagner des personnes discriminées vers le bon acteur, la bonne
permanence en fonction de type de discriminations. Ils pourront aussi relayer des
campagnes d’actions dans la ville. Ce réseau de correspondants pourrait être en
partie recruter avec des jeunes en services civiques associés à des militants associatifs bénévoles ou travailleurs sociaux. Le correspondant citoyen n’est pas un
spécialiste de la lutte contre la discrimination mais il disposerait de suffisamment
de connaissances pour être sensible et réactif à cette question.
3. Un observatoire de l’égalité à Roubaix.
La plateforme doit être en capacité de se doter d’un outil de mesure des discriminations à Roubaix. Dans un cadre scientifique, elle doit être en capacité d’organiser chaque année un travail d’enquête par la collecte de données statistiques,
le suivi des plaintes et recours, des entretiens qualitatifs, mais aussi par des opérations testings (pour l’accès aux services, emplois, logements, établissements
d’enseignement...). Ce travail d’enquête et de préconisations pourrait faire l’objet
d’un rapport annuel sur l’égalité et les discriminations à Roubaix, pour nourrir le
débat et la décision publique. Un partenariat avec le Ceraps, Université-Lille 2,
serait consolidé pour piloter ce travail d’étude.
4. Un catalogue de formation.
La plateforme construira un catalogue de formations spécifiques à destination
d’une part des agents des «organisations de référence» (entreprises, services publics, associations, syndicats, partis politiques, médias) qui croisera différentes
approches sur la question des discriminations notamment la prise de conscience
et la déconstruction de nos préjugés, la connaissance de l’histoire de France et de
Roubaix au regard du combat pour l’Egalité, la connaissance des réalités actuelles
des discriminations et les différentes outils et manières de lutter contre les discriminations. Ce catalogue présentera des interventions ou animations types avec
des intervenants partenaires, par exemple, les intervenants déjà mobilisés par
l’Upc dans ses travaux depuis 10 ans. A partir de ce catalogue d’interventions et
leur coût, des modules de formation pourront être construits selon la demande.
Des partenariats sont à bâtir pour être en phase avec l’offre de formation existante sur la thématique des discriminations.
5. Un pool de compétences juridiques et médiatiques.
Composé de juristes et de communicants, ce pool de compétences serait au service des associations. Réuni régulièrement, il pourra examiner les situations de
discrimination remontées et voir de quelle manière y donner suite. La plateforme
privilégiera l’appui à des démarches de médiation (y compris par une pression
médiatique) avant d’envisager (ou parallèlement) à l’action judiciaire souvent
longue et éprouvante pour la victime et au résultat aléatoire.
Roubaix, le 8 janvier 2016.