Annexe F - International Tribunal for the Law of the Sea
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Annexe F - International Tribunal for the Law of the Sea
[Traduction du Greffe] Annexe F Exceptions préliminaires de l’Italie [Traduction du Greffe] Panama, le 15 août 2001 Son Excellence Le Ministre des affaires étrangères aux bons soins du Ministère des affaires étrangères Piazzale Farnesina 00194 ROME OBJET : République du Panama / République italienne Monsieur le Ministre, Je soussigné, Nelson Carreyó Collazos, ai l’honneur de vous informer que j’ai reçu l’autorisation du Ministère des relations extérieures de la République du Panama d’introduire une instance contre la République italienne devant le Tribunal international du droit de la mer, à Hambourg, en vue d’obtenir réparation pour les dommages causés par la saisie du navire Norstar dans le port de Palma de Majorque, aux îles Baléares (Espagne), où il est encore immobilisé à l’heure actuelle. Cette saisie, qui a eu lieu en Espagne, a été ordonnée par les autorités judiciaires de Savone sur le fondement de l’article 297 de la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer, à laquelle l’Italie est partie. Je résume les faits brièvement ci-après. Le Norstar, navire battant pavillon panaméen appartenant à la société Inter Marine & Co. As., représentée par M. Arve Einar Morch, né le 10.02.1952 à Drammen (Norvège), a été saisi sur ordonnance rendue le 11/8/1998 par le substitut du Procureur de la République [Sostituto Procuratore della Repubblica] près le Tribunal de Savone, M. A. Landolfi. Ladite saisie était liée aux poursuites pénales engagées contre Rossi Silvio et autres pour délits (au regard des articles 81 et 110 du code pénal, des articles 40 1) B) et 40 4) du décret législatif n° 504/95, des articles 292-295 1) du décret présidentiel n° 43/73 et de l’article 4 1) F) de la loi n° 516/82) supposément commis à Savone et dans d’autres ports italiens dans le courant de 1997. En substance, le procureur de la République près le tribunal de Savone considère coupables le représentant légal de la société propriétaire du navire Norstar, l’affréteur (Nord Maritime Bunker Limited) et le capitaine, au motif qu’à l’été 1997 le navire susmentionné aurait pratiqué le soutage au large des eaux territoriales italiennes. L’ordonnance de saisie rendue par les autorités italiennes le 11/08/98 au motif des activités auxquelles se livrait le Norstar en 1997 a été exécutée par les autorités espagnoles, après que les autorités italiennes eurent fait pression, et le navire susmentionné a été saisi de force dans le port de Palma de Majorque, où il reste inutilisé, avec toutes les pertes que cela implique dues au manque à gagner et à la dégradation de son état. Voici trois ans que le navire est immobilisé et il ne sera bientôt plus qu’une épave. D’après une estimation approximative, les dommages se montent à au moins 6 millions de dollars. Ils augmentent chaque jour en raison du fait que le navire n’est pas utilisé et qu’il continue de se détériorer. La saisie susvisée est illicite au regard du droit international et de la réglementation italienne. Elle a été ordonnée au motif de l’exercice d’une activité, le commerce de gazole, en tant qu’approvisionnement en produit étranger de navires de plaisance dans des eaux internationales. Le commerce de gazole dans des eaux extra-territoriales ne constitue pas de la contrebande (l’Italie ne possède pas de zone contiguë). En ce qui concerne la consommation de produits étrangers et de produits nationaux exportés, les navires italiens et étrangers naviguant dans les eaux territoriales sont considérés comme se trouvant hors du territoire douanier. Le gazole embarqué sur les navires de plaisance n’était pas destiné à être consommé sur le territoire terrestre (comme c’est le cas de cigarettes de contrebande), mais au contraire à être consommé en totalité pendant la navigation. Le principe de la liberté du commerce hors des eaux territoriales et de la zone contiguë a déjà été affirmé par le Tribunal international du droit de la mer, sis à Hambourg, notamment dans les décisions des 04/12/97 et 01/07/99 rendues dans les affaires concernant le navire Saiga qui opposaient Saint-Vincent-et-lesGrenadines et la Guinée. Je prie par conséquent respectueusement l’Etat italien de décider dans un délai raisonnable s’il veut lever l’immobilisation du navire et rembourser les dommages découlant de la procédure illicite. En cas de refus, l’Etat du Panama saisira le Tribunal de Hambourg de l’affaire. Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, mes salutations très distinguées. (Signé) Nelson Carreyo C. La signature ci-dessus a été certifiée par le certificateur Manuel Cupas Fernández (« Notario Público del Circuito de Panamá ») le 16 août 2001. (cachet « NOTARIO PRIMERO DEL CIRCUITO * PANAMA, R. DE PANAMA) (cachet du Ministère des relations extérieures de la République du Panama - illisible) APOSTILLE (Convention de la Haye du 5 octobre 1961) 1. 2. 3. 4. A Panama, le présent acte public a été signé par MANUEL CUPAS FERNANDEZ, agissant en sa qualité de « NOTARIO », est revêtu du sceau/timbre de NOTARIO PRIMERO DEL CIRCUITO DE PANAMA ATTESTÉ 5. 6. Au Ministère des relations extérieures le 16 août 2001