« Communiquer pour aller vers l`insertion sociale et professionnelle »

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Formation "Communiquer pour aller vers l'insertion sociale et professionnelle" Mars 2015
« Communiquer pour aller vers l'insertion sociale et professionnelle »
Les 10 et 23 mars 2015
Formation animée par Christophe Guichet, de l'association Adage
Comédien et intervenant en communication et accès à la parole auprès des apprenants et des formateurs.
Compte-rendu de la formation
BILAN QUALITATIF ET QUANTITATIF
13 participants
12 heures de formation sur 2 jours
9 associations, 4 départements représentés (75, 92, 93, 94)
Evaluation orale et bilan individuel écrit effectuée en fin de formation
9 évaluations recueillies, 100 % de satisfaction (voir détail évaluation en fin de compte rendu)
SYNTHESE DES 2 JOURNEES D’INTERVENTIONS
Public : Bénévoles ou salariés de la formation linguistique aux migrants.
Objectifs
 Grands principes de communication
 Comment aborder les thèmes de société?
 Comment aborder la question des codes sociaux?
 Comment aborder la question de l’emploi?
 Engagement physique du formateur dans un groupe
 Posture, rôle et limites du formateur
Soutien
Cette formation a pu être réalisée grâce au soutien du Conseil Régional d’Ile de France et de la fondation
Areva.
Programme de la formation
Jour 1
 Les principes de la communication
 Petit jeu autour de la prononciation
 Travail sur la prise de parole
 Présentation des codes sociaux
 Sujets de société : comment parler de ce qui
nous entoure? Comment favoriser la parole?
 Spécificités du monde du travail : Quel
vocabulaire ?
 Comment se présenter et être compris dans ses
démarches sociales et professionnelles ?
Jour 2
 Mise en pratique des principes de
communication
 Animation de l’atelier par les participants en
binôme sur les sujets définis le mardi 10 mars
 Présentation aux autres participants
 Gestion de groupe, de la salle, du temps
imparti
 Retour direct et débriefing
 Traitement d’une question d’actualité par le
formateur ou comment apprendre à gérer un
débat
1
JOUR 1
Présentation de Christophe Guichet
Comédien de formation, il intervient dans le champ social : milieu carcéral, associations, établissements
scolaires, mais aussi dans l'accompagnement personnalisé pour l'élocution de personnes devant s'exprimer
en public. Il travaille également auprès de personnes migrantes en apprentissage du français et en recherche
d'emploi dans le cadre de la formation ADAGE (Association d'Accompagnement Global contre l'Exclusion).
Tour de table
Qui êtes-vous et qu'attendez-vous de ces deux jours de formation ?
Comprendre la démarche de la visée professionnelle, trouver des pistes et des outils pour accompagner les
personnes dans cette visée.
Aider les personnes à se repérer et à se sentir à l'aise dans la société, faciliter leur insertion.
Se détacher d'une approche scolaire, apprendre à s'adapter au mieux aux attentes sociales.
Etre à l'aise pour parler des codes sociaux.
Apporter des connaissances sur la société et désamorcer certains fantasmes
Avec les apprenants, commencer par quelques questions :
Combien d'habitants en France ? (66, 03 millions en 2013)
Plus d'homme ou de femme ? (34 191 678 femmes et 32 126 316 hommes)
Quelle est l'espérance de vie ? (82,57 ans)
Combien de musulmans en France ? (environ 6 millions)
Combien de juifs ? (environ 600 000)
Combien de chrétiens ? (environs 42 millions)
Ces questions sont intéressantes pour confronter l'image que les personnes ont de la société dans laquelle
elles vivent avec la réalité.
Apporter des repères
Historiques, géographiques et culturels. Il est important que les personnes puissent avoir des repères qui leur
permettent de comprendre la société dans laquelle elles vivent. Ces repères permettent de regarder la rue,
l'architecture, etc. d'une manière différente.
Par exemple, le formateur explique que lorsque le groupe d'apprenant(e)s qu'il accompagne est fatigué, il
propose une petite sortie dans la rue, il leur explique l'architecture haussmannienne, la licence 4 des cafés, le
cimetière Montmartre qui facilite la compréhension de l'Histoire et de l'évolution de la société : les artistes d'un
côté, les juifs à partir d'une certaine époque uniquement.
Les codes sociaux
Enjeu : Aider les apprenants à comprendre la société qu'ils habitent.
Les codes sociaux sont des codes de reconnaissance, d'appartenance, d'identification. Ces codes sont
évolutifs. Il y a trois formes de codes sociaux : privé, usuel et exceptionnel.
Le code social privé.
Dans la sphère privée, certains thèmes peuvent être abordés et un certain vocabulaire utilisé. Des sujets liés à
la famille, à la sexualité, à la politique ou encore à la religion sont des sujets d'ordre privé. Ces thèmes sont
abordés dans un contexte privé : famille, amis, etc. Le code privé comprend tous les jugements de valeur, les
opinions et les prises de positions.
Afin d'expliquer aux personnes, en quoi tel ou tel code relève du code usuel ou privé, il est préférable de
s'appuyer sur des explications historiques qui retracent l'histoire du fait et sa perception dans la société.
Exemple le salut : les tcheks, les signes de tête, etc. appartiennent au code social privé. La poignée de main
est le seul salut accepté dans le code usuel du travail (au moins pour l'entretien).
2
Le code social usuel.
Ce code est celui du "vivre ensemble". Il s'applique au travail, à l'école et dans toutes institutions formelles. Ce
code impose également un vocabulaire et une posture adaptés. Les insultes et le langage familier n'y ont pas
leur place.
Le code social usuel reflète l’évolution et l’état d’une société. La connaissance de ces codes est nécessaire
dans un parcours vers l’emploi car ce sont ceux qui sont utilisés dans le monde du travail.
>>Exemples de codes usuels dans le langage : vouvoiement, vocabulaire adéquate (aucune insulte ou
vulgarité, utilisation des formules de politesse, etc.), pas de jugements de valeur, pas de propos
discriminants, etc.
>>Exemples de codes usuels dans la posture : se tenir droit (signe de bonne santé), regarder droit dans
les yeux, serrer la main en se tenant bien face à l'autre, adopter une tenue vestimentaire adaptée au
contexte, etc.
Il n'est pas toujours aisé de distinguer ce qui relève du privé ou du usuel, dans le cas de la politique par
exemple, les opinions politiques appartiennent au code privé, tandis que les lois appartiennent au code social
usuel.
>>A noter : Le code social usuel est souvent plus progressif que le code social privé. En effet, certains
choix de société sont pris au nom d'un bien commun qui n'est pas toujours bien compris ou accepté
dans un cadre individuel ou privé (exemple : droit de vote des femmes).
Le code social exceptionnel.
Ce code s'applique lors de protocoles utilisés lors de rencontres avec des dirigeant(e)s politiques ou religieux,
etc. Il peut être intéressant de proposer une démarche interculturelle pour aborder ces codes : « Comment
cela se passe-t-il dans votre pays d’origine ? »
Un code social évolutif.
Les codes sociaux évoluent dans le temps, au rythme de la société dont ils sont le reflet. Un code social usuel
peut avec le temps évoluer et devenir privé. C'est le cas par exemple de la religion depuis 1905 avec la
séparation de l'Etat et de l'Eglise. En France, ce sont les choix de la laïcité et de l'égalitarisme qui expliquent
que les codes sociaux usuels et privés soient clairement distincts sur ce sujet. Dans d'autres cultures, ils
peuvent être parfaitement imbriqués ou renvoyés à tout autre chose, c'est pourquoi il est important de
l'expliquer et d'apporter des exemples.
A l'inverse, des codes sociaux privés peuvent avec le temps devenir usuels, c'est le cas de l'homosexualité
considérée comme une maladie et condamnée jusqu'en 1982. Aujourd'hui l'évolution du mariage et du regard
porté sur l'homosexualité ont permis d'aboutir au mariage pour tous. De même, serrer la main d'une femme ne
se fait en France que depuis les années 50, suite aux mouvements féministes et à l'arrivée massive des
femmes sur le marché du travail, d'où encore aujourd'hui certaines difficultés dans ce geste.
Pourquoi évoquer les codes sociaux avec les apprenant(e)s ?
Les codes sociaux ne sont pas fixés dans le marbre, mais ne pas les connaitre peut être pénalisant. Ainsi, à
l'occasion des ateliers d'enseignement du français, il convient de les expliquer et de les travailler pour faciliter
l'insertion sociale et professionnelle des personnes.
L'étude des codes sociaux se réalise donc dans une visée de recherche d'emploi. Christophe Guichet
explique ainsi qu'au cours de ces ateliers ne sont permis que les codes sociaux usuels. L'objectif, mettre les
apprenants dans une situation d'échanges professionnels.
Les ateliers sont ponctués de nombreuses simulations d'entretiens et de débats. Lorsque des propos relèvent
du code social privé, le formateur lève la main "Attention, code social privé!" puis demande aux autres
"Comment est-ce que l'on formule cette idée dans un code social usuel ?"
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>>Simulations d'entretiens :
Simulation 1
Simulation 2
- "Etes-vous mariée ?"
- "Etes-vous mariée ?"
- "Oui."
- "Oui. J'ai trois enfants, 12 ans, 8 ans et 6 ans. Deux
- "Avez-vous des enfants ?"
garçons et une fille."
- "Oui."
- "Combien ?"
- "3."
La première situation est celle qu'il faut privilégier avec les apprenant(e)s. La simulation 2 n'est plus dans le
code usuel, bien que ce soit les questions qui induisent ce débordement.
Remarque : Les femmes qui viennent à l'association manifestent souvent l'idée qu'elles ne pourront faire que
trois métiers possibles : ménage, garde d'enfants, aide aux personnes âgées, parce qu'elles ne se perçoivent
souvent que dans leur rôle de maman. L'objectif des ateliers est de leur donner les codes usuels
professionnels et de leur ouvrir les champs du possible.
La posture du formateur.
 éviter la forme négative
 conserver le « NON » pour l'inacceptable
 bannir le « OUAIS » et utiliser uniquement le « OUI »
 éviter le « ON », favoriser le « NOUS »
 bannir le « PARCE QUE » qui incite aux justifications et aux phrases longues
 éviter le verbe « AIMER » surtout dans la préparation des entretiens d'embauche, à remplacer par : "ce que
je souhaite faire", "ce dont j'ai envie, je préfère, …" Aimer est un mot valise qui finit par ne plus rien signifier
 favoriser les phrases courtes
 bannir les « Hein » « Heu » « Bref » « En fait » « Du coup » et tous ces petits sons, en privilégiant des
silences
Ce langage épuré permet de servir d'exemple pour l'apprenant et de ne pas le polluer de mauvaises habitudes.
Le choix de l'emploi.
Le futur employé avant sa recherche doit définir son inacceptable, au moins 3 points :
 travail le dimanche
 travail à 2h de distance
 travail avant 8h
A partir de ces inacceptables le formateur prépare une série de questions personnalisées, qui préparent la
personne au dialogue. Avant ces simulations d'entretien, la personne doit s'être renseignée sur l'entreprise :
rechercher des renseignements (internet, visite, etc.) Cette connaissance de l'entreprise doit aider à l'écriture
de la lettre et à préciser sa cible.
Le fonctionnement de l'employeur.
Avant l'entretien
1. Il vérifie s'il a les capacités financières pour embaucher.
2. Il définit le poste.
3. Il identifie son équipe (humeur, ambiance, compétences, etc.) pour rechercher une personne qui puisse s'y
intégrer. Il veille ainsi à la paix sociale.
Pendant l'entretien
 Le premier entretien d'embauche : en moyenne 20 minutes.
 Premier avis définitif (émotivité, stress, assurance, etc.) : 3 minutes
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 Non verbale (attitude - posture) : 80%
 La voix et les accents : 13%
 La parole : 7%
1. Au premier regard porté sur le candidat, l'employeur s'assure, consciemment ou inconsciemment, de la
bonne santé de la personne : dos droit non appuyé au dossier pour la santé physique et couleur claire pour la
santé morale.
2. Il se focalise sur comment la personne répond (code de « rassurance »), plus que sur ce qu'elle répond.
Préparation de l'entretien d'embauche.
Tenue : la personne doit porter le costume du métier pour lequel elle postule et adopter uniquement deux
couleurs : un pantalon sombre et une chemise claire. Pour les femmes, il est préférable d'attacher les cheveux
et limiter le nombre de bijoux. Attention à bien ôter le manteau avant l'entretien.
Objectif : Ne rien laisser paraitre d'autres que les compétences professionnelles, se présenter de la manière la
plus neutre possible.
La posture : assis sur le bord de la chaise, le dos droit et non appuyé contre le dossier, les jambes parallèles,
les mains à plat sur les genoux s'il n'y a pas de table ou à plat sur la table. Il est important de regarder en
continue le visage de l'employeur.
>>A noter : le dos est le reflet de notre santé, un dos bien droit montre une personne dans une bonne
condition physique. C'est un élément essentiel pour l'employeur.
L'horaire : arriver à l'heure, ni en avance ni en retard. Même être en avance, cela force l'employeur à
s'interroger sur la ponctualité, en effet la personne qui arrive en avance a sans doute peur d'arriver en retard.
Si la personne préfère arriver en avance, il est plus judicieux qu'elle reste dans le quartier et qu'elle se
présente ensuite à l'heure exacte.
Les questions de l'employeur : face à une question personnelle ou qui met la personne mal à l'aise, il convient
de ne pas en faire une affaire personnelle, mais d'interroger l'employeur calmement : « Excusez-moi, pourquoi
me posez-vous cette question ? » Cela donne l'occasion à celui-ci de s'expliquer et de ne pas rester sur un
malentendu. Parfois l'employeur peut poser une question volontairement un peu provocante, il évalue dans ce
cas davantage la manière dont la personne lui répond que la réponse en elle-même.
Les questions de l'employé : la personne qui passe un entretien doit se renseigner sur le poste et la structure,
elle doit également préparer quelques questions à l'avance. C'est une manière de montrer son intérêt et de se
projeter. Idéalement : trois questions sur la structure. Exemple : « Depuis combien de temps développez-vous
ce projet ? Depuis combien de temps êtes-vous dans la structure ? Est-ce avec vous que je travaillerais ? »
Donner confiance : en veillant à la posture, à l'image que la personne renvoie, à parler du travail en équipe
effectué précédemment, à valoriser le « nous ».
Le salaire : pourquoi l'employeur demande-t-il la prétention salariale ? C'est une manière d'évaluer la
personne sur sa connaissance du métier. Toute réponse de la personne doit être précédée de l'expression « à
partir de… » et restée proche de la réalité du marché. Autre formulation possible : « Si je m'engage à travailler
pour vous ... ».
Les qualités et les défauts : cette question s'applique au poste. Exemple de réponse : « parfois, peut-être un
peu... méticuleux » pour évoquer la lenteur.
Un trou dans le parcours : incarcération, accident de la vie, période de chômage, éducation des enfants...
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Laisser le trou dans le cv, ne pas mentionner l'objet de ce trou dans le parcours professionnel, sauf au
moment de l'entretien lorsque l'employeur pose la question. Quelques exemples de réponses :
 « J'ai fait le choix de m'arrêter pour éduquer mes enfants, ils sont grands aujourd'hui. »
 « J'ai eu un accident de la vie, heureusement aujourd'hui résolu. »
 « J'ai fait de mauvais choix à une époque, j'ai mis à profit ce temps pour apprendre à me connaître etc. et
aujourd'hui prendre un nouveau départ. »
La lettre de motivation et le curriculum vitae.
Il faut qu'il y ait une concordance entre la personne, son cv et sa lettre. Notamment en matière de vocabulaire :
la lettre doit contenir des termes que la personne connait et pourra être réutiliser lors de l'entretien.
En premier l'employer regarde le parcours et les compétences, en second la lettre de motivation, qui
déclenchera alors l'entretien.
Le CV : la personne doit faire elle-même son cv, car c'est elle qui défendra son parcours. Les centres
d'intérêts (3 maximum) permettent d'indiquer à l'employeur les sujets d'ordre privé sur lesquels elle accepte de
parler. La photo est importante pour des métiers d'accueil, vente, réception, etc. pour d'autres métiers c'est au
choix de la personne. Pour les personnes migrantes, il est essentielle de noter les expériences
professionnelles ayant eu lieu au pays d'origine.
La lettre de motivation : la personne indique ses qualités et sa motivation pour le poste et la structure.
Attention : pas plus de trois qualités (la ponctualité n'est pas une qualité mais une obligation professionnelle).
La lettre doit être courte, sans aucune forme négative. Elle doit être personnalisée.
La vie privée au travail.
Aucun employeur ne souhaite que des questions personnelles interviennent dans le cadre du travail. Elles
sont sources de conflits.
Activité 1 : simulation d'entretien.
Les participant(e)s à la formation sont invités à
jouer une scène d'entretien, tandis que les
autres observent, puis commentent. C'est une
activité à reproduire avec les apprenant(e)s.
Offre d'emploi :
Piscine 19 arrondissement,
cherche maitre nageur,
diplôme et expérience.
CDI/Temps plein.
Objectif : C'est un exercice qui permet de
dédramatiser les situations d'entretien, dans
une seconde étape, les apprenant(e)s prennent
également la place de l'employeur.
Consigne 1 : 3 personnes du groupe jouent les candidat(e)s pour le poste.
Le formateur les reçoit en entretien, puis l'ensemble du groupe choisit le candidat idéal pour le poste en
fonction du jeu.
Le formateur va loin dans les questions difficiles et délicates pour les préparer aux pires situations possibles,
afin que le véritable entretien semble plus facile.
6
Consigne 2 : Remarquer les points positifs et négatifs, relever les tics de langage, les postures inadaptées.
Chacun donne son avis sur les trois candidats, puis vote. Attention : tout doit impérativement se dérouler dans
la bienveillance !
Durant l'entretien, le formateur travaille spécifiquement les points suivants :
 Répondre à une question gênante (éventuellement par une autre question)
 Aborder la question du salaire,
 Valoriser son expérience dans son pays d’origine,
Remarque : Le formateur pose des questions « sensibles », exemple : « Etes-vous homosexuel ? »
Il est important de rappeler que cette question est interdite par la loi. Ce type de questions non autorisées
légalement sont mises en jeu dans le cadre de la formation de formateurs pour travailler sur la réactivité des
participants. Il est à noter que ces questions sont souvent posées de manière déguisée en entretien de
recrutement et qu’il est important que les candidats soient préparés.
Introduire le français dans le code social privé.
Les participants sont invités à inciter les apprenants à parler français
quotidiennement de 30 minutes à 1 heure. Ça peut être à l'occasion du
repas avec les enfants par exemple : « Je fais un stage pour bien
parler français et travailler en entreprise, tu ne dois pas te moquer mais
me corriger ».
Favoriser l'écoute de la radio ou de la télévision en français.
Jour 2
Comment favoriser l’écoute et l’expression orale en atelier de français ?
1/ Travail sur la salutation
- Serrer la main à chaque apprenant(e)
- Avoir une petite phrase d'accueil personnalisée pour chaque personne ("Vous allez bien ? Jolie coupe de
cheveux !")
Objectif : instaurer un rapport individuel et permettre de travailler sur un code usuel.
2/ Travail sur les positions d’écoute/de réceptivité
- Retirer chapeaux, écharpes et manteaux
- Poser les sacs
- S'assoir sur les ischions, le dos droit et les pieds au sol
3/ Exercices pour préparer à l’expression orale, favoriser l’oralité et la fluidité du langage
- Transformer l’espace en retirant les tables (chaises libérées des manteaux et des sacs)
- Etirements des bras et des épaules où s'accumulent les tentions
- Exercices pour « assouplir » la bouche (« fleur », « X-U », etc.)
- Exercices de respiration (position de réceptivité, inspiration/expiration de plus en plus longues)
- Jeu de résonnance « ma me mi mo mu » (en changeant les consonnes)
- Chansons pour s’amuser avec les sons
- Répétition d’alexandrins (travail sur la prononciation, plus plaisir dans la compréhension de quelques mots
de ce texte littéraire).
7
"Parbleu! je ne vois pas, lorsque je m'examine,
Où prendre aucun sujet d'avoir l'âme chagrine.
J'ai du bien, je suis jeune, et sors d'une maison
Qui se peut dire noble avec quelque raison;
Et je crois, par le rang que me donne ma race,
Qu'il est fort peu d'emplois dont je ne sois en passe."
Le Misanthrope, Molière
- Utilisation et répétition de virelangues (voir annexes)
- Chansons. Exemples : Charles Aznavour ou Jeanne Moreau qui ont une très bonne diction. (voir annexes)
>>A noter : Associer le corps aux paroles : pour donner un rythme et que le corps s'intègre au discours.
Débat d'actualité.
Durée : 30 minutes, même si le débat n'est pas clôt.
Support : Lecture d'un journal gratuit, que le formateur apporte.
Questions : Qu'est-ce qui vous a surpris ? De quoi souhaiteriez-vous parler ?
Consignes : Respect de la parole de l'autre, toutes les opinions peuvent s'exprimer, etc. Si les codes usuels
ne sont pas respectés, la personne perd son droit de parole durant l'activité.
Constat : Au fur et à mesure, les personnes viennent et demandent des explications sur les évènements qui
les entourent.
Activité avec les participant(e)s : Mise en place d'un débat d'actualité.
Objectifs :
- Travailler sur la posture du formateur et sur sa capacité à gérer les débats.
- Répondre aux personnes en renvoyant à ce qui appartient aux codes privés ou usuels (expliquer les règles).
Consigne : Un à un les participant(e)s vont animer un débat d'actualité. Les personnes préparent une petite
séance, avec les techniques d'animation vues précédemment sur un sujet d'actualité, perçu comme plus ou
moins tabou.
Débriefing : Après chaque animation, les autres participant(e)s analysent la posture de l'animateur et sa
réactivité face à des situations conflictuelles ou sortant du cadre des codes sociaux usuels.
8
La posture du formateur :
- Ne pas toucher les personnes sauf pour leur serrer la main
- Regarder chaque personne dans les yeux
- Ne pas survoler les visages
- Aller chercher la parole de ceux qui ne parlent pas
- S'appuyer sur le groupe
- Se tenir debout bien droit, en appui sur les deux pieds
- Eviter les apartés
- Reformuler
- Ne pas pointer du doigt les apprenant(e)s (geste infantilisant)
9
Annexes
Lecture conseillée par Christophe Guichet :
Jacques RANCIÈRE, Le maître ignorant, Poche, 2004
Activités conseillées par Christophe Guichet :
Chants sélectionnés pour travailler la diction et le rythme de la langue :
Brousse, brousse j’aime la brousse et la jolie savane,
il y a des tigres, il y a des lions, il y a des léopards (bis)
Sur mon chemin, j’ai rencontré, la fille du coupeur de paille
Sur mon chemin, j’ai rencontré, la fille du coupeur de blé
Oui, oui, j’ai rencontré, la fille du coupeur de paille
Oui, oui, j’ai rencontré, la fille du coupeur de blé
Il y a bien 9 ans que la vigne est mûre
Il est grand temps de la vendanger
Prête-moi ton panier, nous irons à la vendange,
Prête-moi ton panier, nous irons tous vendanger
Virelangues :
Si six scies scient six citrons, six cents six scies scieront six cents six citrons
Ce soir chez ce cher Serge
Ciel ! Si ceci se sait, ses soins sont sans succès!
C’est combien ces six saucissons-ci ? C’est six sous, ces six saucissons-ci.
Ciel! Si ceci se sait, ces soins sont sans succès.
" Ba Va Za Ka Ma Sa Pa Ta PaR Da Ma La Ma CHa Ra Va Na " Objectif : faire l'ensemble sur un seul inspire,
changer les voyelles au fur et à mesure
Partition de Georges Aperghis :
Objectif : concentration et écoute du groupe, diction.
Comme ça
pas / vous appeler / comme ca / va lui demander toi
(Pause de 3 temps) C'en est un / Faut pas vous appeler / comme ça / va lui demander toi / et puis ?
(Pause de 3 temps) Et alors / C'en est un / Faut pas vous appeler / comme ça / va lui demander toi / et puis? / Gramme par gramme
(Pause de 3 temps) Faut
Consigne : Lire les phrases ci-dessous, du début à la fin, puis de la fin au début. Le groupe est ensuite divisé
chaque sous-groupe lit seulement une séquence du texte.
10
Synthèse des évaluations des participants
9 participant(e)s sur 13 ont rempli une grille d’évaluation de la formation
1/ Par quel moyen avez-vous été au courant de cette formation ?
Par mon association (x6)
Par la lettre d’informations (x3)
Par le site internet du Programme AlphaB (x1)
Par facebook (x1)
2/Avez-vous trouvé la formation intéressante ?
Un point que vous avez trouvé particulièrement intéressant
« Les exercices de respiration »
« Les codes sociaux »
« Les conseils sur les particularités d’embauche concernant les personnes en insertion professionnelle»
« La culture et les références historiques du formateur »
100% Oui
3/ Pensez-vous que cette formation vous sera utile à l’avenir ?
Un point que vous pensez pouvoir transférer dans vos pratiques :
« Excellent. Christophe Guichet est un personnage très charismatique et généreux »
« Simulation d’entretien »
« La communication : phonétique, les débats, savoir écouter l’autre »
« Formateur drôle tout en sachant faire preuve de pédagogie »
« Passionnant et très cultivé »
100% Oui
4/ Les apports de l’intervenant vous ont-ils semblé pertinents ?
89% Oui
5/ Pensez-vous partager les connaissances acquises lors de cette formation ?
A d’autres bénévoles ?
A Vos responsables associatifs ?
Comment ?
« Conseiller cette formation »
78% Oui
67% Oui
6/Un point sur lequel vous aimeriez aller plus loin ?
« La posture du formateur ; la gestion des conflits »
« Une autre formation pour approfondir celle-ci trop dense »
« Savoir communiquer avec les élèves »
7/ Souhaitez-vous qu’Espace Bénévolat organise d’autres formations ?
Sur quels thèmes ?
« La gestion des niveaux hétérogènes dans un cours »
« La gestion des émotions, le développement personnel, la confiance en soi, la prise de parole en public »
« Le travail de la femme étrangère ou migrante en France »
« La prononciation, la phonétique »
« Les thèmes concernant les problématiques des ASL »
78% Oui
8/ Etes-vous satisfait des démarches d'inscription aux formations ?
100% Oui
9/ Etes-vous satisfait du format des formations ? (1 session = 2 à 3 jours)
« Trois jours auraient été encore plus bénéfiques »
78% Oui
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