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diffuseur d’art contemporain
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Guillaume Paris
Devotion
17/11/04 > 15/01/05
Devotion, titre de l’exposition personnelle de Guillaume Paris à Néon, est un terme univoque, religieux ou amoureux et exprime tout le renoncement de soi pour un autre sujet.
Pourtant, les oeuvres conviées à ce nouveau dispositif ne sont pas de « simples » icônes
religieuses et nous parlent d’un curieux altruisme…
Guillaume Paris est né en 1966. Il vit et travaille à Paris. Ses études l’ont mené de New York
(The Cooper Union) à Paris (Institut des hautes études en arts plastiques), en passant par
Londres (spécialisation en Ethnologie). Il a été artiste en résidence à Houston (Museum of
fine arts), à Amsterdam (Rijksakademie) et à Rome (Villa Médicis).
Le travail de Guillaume Paris s’articule autour de phénomènes complexes et omniprésents
dans nos sociétés, toutes modernes (post-modernes ?) soient-elles: fétichisation, réification
et instrumentalisation de pensées magiques et religieuses.
Aborder le langage formel de Guillaume Paris, suppose d’accepter la notion d’un 3e degré ;
si le premier degré est celui de la parole engagée, le second celui de la distance de l’ironie,
Guillaume Paris en propose un troisième, ambigu, équidistant des deux premiers. Résultant
directement de cette stratégie du sens, les dispositifs qu’il met en œuvre semblent osciller
entre critique et fascination. Agissant sur le spectateur par induction ou par équivalence, ils
sont, dans l’espace de l’exposition, le déploiement de la problématique abordée.
L’ensemble du travail de Guillaume Paris interroge des systèmes de croyances (idéologies)
qui nous entourent ainsi que les processus structurants qui en procèdent.. Son projet prend
la forme d’une vaste investigation critique et discursive de l’idéal de pureté – dangereuse
pureté que l’on retrouve sous-jacente dans les discours les plus divers : du politique au
religieux, en passant par la publicité.
Les nouveaux travaux présentés à Néon (les Devotional Paintings, la vidéo Devoted et la
pièce sonore Jesus Saves, Freedom Fries) puisent leur iconographie dans un imaginaire
états-unien. Il s’agit de l’investigation de convictions radicales et d’inquiétantes certitudes
- allant du religieux au politique - par le biais de leurs expressions populaires. Utilisant une
multitude de slogans issus d’autocollants (« bumper stickers »), de T-shirts, de « mugs », de
« lunchboxes » etc., ces nouveaux travaux mettent en lumière les réseaux de connivences
qui se tissent entre fondamentalisme chrétien, patriotisme, mercantilisme et droite républicaine : du créationisme au mouvement contre l’avortement, de la xénophobie à l’homophobie, de la défense du port d’armes à feu au militarisme messianique, ils semblent tous faire
bon ménage dans cette kermesse de convictions.