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MERCREDI 18 JUIN 2014 A 14 H 30
Narcisse sous l’œil de
Christophe-Gabriel
Allegrain
Tableaux anciens
Mobilier, objets d’art
Spécialiste
Sculptures des XVIIIe et XIXe
Maylis Gazave
+33 1 53 34 10 10
[email protected]
CONTACT PRESSE
Isabelle de Puysegur
+33 1 45 49 17 97
[email protected]
vente
Mercredi 18 juin 2014 à 14h
Hôtel Drouot, Salle 5
9 rue Drouot
75009 Paris
Communiqué de presse
1
Dans le cadre de l’importante vente de tableaux anciens, mobilier et objets
d’art organisée le mercredi 18 juin 2014 à l’Hôtel Drouot, PIASA présente un
exceptionnel marbre Narcisse se mirant dans l’eau par Christophe-Gabriel
Allegrain. Cette œuvre majeure provient d’une collection particulière, par
descendance.
Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795) fut agréé en 1746 par l’Académie
Royale de Peinture et Sculpture grâce à un Narcisse se mirant dans l’eau qu’il
réalisa d’abord en plâtre, puis en marbre pour être définitivement reçu en 1751.
Le plâtre fut exposé au Salon de 1747 (n°130), tandis que le marbre fut admiré
au Salon de 1753 (n°58).
Né dans une famille d’artistes, Allegrain avait épousé en 1732 la sœur du
sculpteur Jean-Baptiste Pigalle. D’abord son proche collaborateur, Allegrain
s’émancipa peu à peu de la tutelle de Pigalle. Il devint célèbre grâce au
raffinement et à la sensualité de sa Vénus sortant du bain en marbre, qui lui
fut commandée par Louis XV pour orner le château de Choisy (aujourd’hui à
Paris, musée du Louvre). Exposée lors du Salon de 1767, admirée par Diderot,
la déesse fut offerte par le roi à sa favorite Madame du Barry en 1772. Cette
dernière commanda à notre sculpteur une Diane surprise par Actéon qui
remporta le même succès pendant le Salon de 1777 (Paris, musée du Louvre).
2
Artiste apprécié de ses contemporains, Allegrain travailla dès lors pour une
clientèle fortunée attirée par la perfection de son art.
Après la Révolution, le Narcisse rejoignit le Museum du palais du Louvre, puis,
sous le Consulat, il fut mis en dépôt au château de Saint-Cloud par ordre de
Napoléon Bonaparte1. Là, sous l’Empire, le Narcisse orna les appartements de
l’impératrice Joséphine puis, pendant la Restauration, ceux de la reine MarieAmélie. Le château de Saint-Cloud brûla en 1870 et le Narcisse disparut dans
l’incendie.
Toutefois, profitant du succès au concours de l’Académie, Allegrain avait luimême diffusé le modèle de son Narcisse2. Deux plâtres aujourd’hui disparus
sont mentionnés dans des catalogues de ventes datés de 1774 et de 18073.
3
Enfin, Allegrain réalisa une réplique en marbre de son Narcisse pour le fermiergénéral Etienne-Michel Bouret (1710-1777) afin que celui-ci l’expose dans son
luxueux Pavillon du Roi édifié dans la forêt de Sénart4. Bouret mourut ruiné,
si bien que ses filles refusèrent leur héritage5. Son inventaire après-décès ne
mentionne pas le Narcisse6, ce qui signifie que Bouret s’en était déjà dessaisi.
Sans doute l’avait-il offert à sa fille adultérine Adélaïde Filleul qui, à son tour,
dû le céder à son amant Talleyrand, avec lequel elle conçut en 1785 un enfant
adultérin.
En effet, Talleyrand offrit au début du XIXe siècle un même Narcisse de marbre
à sa nouvelle maîtresse et confidente Dorothée de Courlande, duchesse de
Dino et de Sagan7. Dorothée de Courlande épousa le neveu de Talleyrand et
se retira à partir de 1843 au château de Sagan, en Silésie (actuelle Pologne).
Son fils, Napoléon Louis de Talleyrand-Périgord, puis son petit-fils, Boson de
Talleyrand-Périgord, se défirent peu à peu des collections.
Une photographie ancienne du Narcisse prise au château de Sagan8 et un dessin
du sculpteur Joseph Nollekens, réalisé vers 17709, étaient, jusqu’à aujourd’hui,
les rares témoignages de ce chef-d’œuvre inconnu.
Maylis Gazave
Spécialiste
Cf. Béziès, 2000, p. 161.
Cf. Béziès, 2000, p.166-167.
3
Vente Le Carpentier, 14 mars 1774, n° 99 et vente Suvée, 4 novembre 1807, n° 155. Cf. Scherf, 1989, p. 122
et n. 33.
4
Cf. Piganiol de la Force, 1765, p. 189.
5
Cf. Hofereiter, 2001, p. 115.
6
Paris, Archives Nationales, Minutier Central des Notaires, CXVIII/594, 18 avril 1777.
7
Cf. Tarbé, 1859, p. 240-241.
8
Cf. Rocheblave, 1902, p. 369.
9
Conservé à Oxford, Ashmolean Museum. Cf. Scherf, 1989, p. 122-123, fig. 9.
1
2
Bibliographie :
- Livrets du Salon de 1747 et 1753.
- Jean-Aimar Piganiol de la Force, Description historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris,
Chez les libraires associés, 1765, IX, p. 189.
- Prosper Tarbé, La Vie et les œuvres de Jean-Baptiste Pigalle sculpteur, Paris, J. Renouard, 1859, p. 98 et
p. 240-241.
- Samuel Rocheblave, « Jean-Baptiste Pigalle et son art », Revue de l’art ancien et moderne, XII, 1902, p.
369-370.
- Guilhem Scherf, « Un monument méconnu : le mausolée de Charles-Joseph de Pollinchove par
Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795) », Bulletin de la Société de l’histoire de l’art français, 1989, p.
117-130.
- Caroline Béziès, « Nouveaux documents sur Christophe-Gabriel Allegrain (1710-1795) », Bulletin de la
Société de l’histoire de l’art français, 2000, p. 158-179.
- Rita Hofereiter, « ‘’C’est pour le roi’’. Etienne-Michel Bouret : bâtisseur du Pavillon du Roi », dans T.
Gaehtgens (éd.), L’art et les normes sociales au XVIIIe siècle, actes colloque, Paris, Maisons des sciences
de l’homme, 2001, p. 101-124.
4
Christophe-Gabriel Allegrain
(1710-1795)
Narcisse se mirant dans l’eau
Marbre
H 54 cm x L 52 cm
Provenance : collection
particulière par descendance.
80 000 / 100 000 €
Photographie ancienne du Narcisse,
prise au château de Sagan, Silésie.
5
Mercredi 18 juin 2014 à 14h30
Tableaux anciens
Mobilier, objets d’art
Spécialiste
Sculptures des XVIIIe et XIXe
Maylis Gazave
+33 1 53 34 10 10
[email protected]
Contact presse
Isabelle de Puysegur
+33 1 45 49 17 97
[email protected]
Contact PIASA
Pascale Humbert
+33 1 53 34 10 19
[email protected]
Expositions
Mardi 17 juin 2014 de 11h à 18h
Mercredi 18 juin 2014 de 11h à 12h
Hôtel Drouot, Salle 5
9 rue Drouot
75009 Paris
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