150518 Réussir Lait TRAME

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Réussir LaitUn manque de recul sur la "petite" méthanisation
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Réussir lait 18 mai 2015 à 08h00 | Par Annick Conté
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Équipement
Bovins Lait
Élevage Bovin
Exploitation Laitière
Unité Méthanisation
La rentabilité n'est pas évidente dans le système actuel. Soyez très vigilants par rapport aux business
plan des constructeurs, met en garde l'association de méthaniseurs de France.
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La rentabilité des petites unités de méthanisation n'est
pas évidente dans le système actuel. - © Virginie
Ingebos / Agri Ardennes/archives
Y a -t-il une place pour la méthanisation à petite échelle? Elle
séduit ceux qui veulent rester autonomes et indépendants
avec un fonctionnement quasiment lié uniquement à
l'exploitation et aux effluents d'élevage. "La petite
méthanisation permet de dégager une ressource
supplémentaire à partir de l'existant, tout en restant proche du
métier d'éleveur et en apportant une réponse aux enjeux
environnementaux (ammoniac, GES)," a souligné Denis
Ollivier animateur de l'association méthaniseurs de France lors
d'un colloque au Sima. Autre intérêt pour l'exploitation: la
plus-value amenée au niveau du système de production via les
digestats, la production de chaleur.
Mais la petite méthanisation a aussi ses limites. "Les déjections n'ont pas un potentiel méthanogène important.
Les investissements au kWe restent élevés. Et le rendement électrique des petits moteurs électriques est plus
faible." Autres freins mis en avant: les besoins en chaleur sur l'exploitation sont souvent faibles et le dispositif
de soutien n'a pas beaucoup pris en compte les petites installations (puissance éléctrique inférieure à 150
kWe). Au final,"la rentabilité n'est pas évidente dans le système actuel. " Pour réduire les coûts
d'investissement, les constructeurs réduisent le volume du digesteur que ce soit en voie liquide ou sèche. "Le
temps de séjour est donc plus court, ce qui oblige à utiliser des intrants rapidement méthanisables (menues
paille, déchets locaux) qui vont aider à concentrer la ration en pouvoir méthanogène." Les petites installations
ne comportent pas de postdigesteur. Pour réduire les coûts, les constructeurs proposent des modules
complètement standardisés et préfabriqués. "Un bon moyen de réduire le coût est aussi de valoriser l'existant
(plate-forme...)". Les installations sont encore peu nombreuses et on a peu de recul sur le fonctionnement des
différentes options techniques. Les résultats d'une étude de l'Ademe, évaluant 7 projets de 50 à 78 kWe, sont
très attendus.
" Il faut être très critique sur le business plan des constructeurs, conseille pour sa part Gisèle Deshayes
adhérente de l'association (installation de 150 kWe à sept personnes et projet de 450 kWe en voie sèche à
treize). Notamment par rapport aux durées d'amortissement: une durée de dix ans pour le moteur, avec du
fumier ce n'est pas sérieux, prévoyez sept ans." Le coût de maintenance est très variable en fonction des
techniques," il est toujours élevé avec du fumier." Elle appelle également à la vigilance sur la main-d'œuvre
(transport de la matière, alimentation du digesteur) qui est "très souvent largement sous-estimée." Et
conseille de prévoir une provision pour aléas de 10% de la valeur ajoutée. " Souvent, ajoute-t-elle, le
montant de l'investissement ne tient pas compte de l'équipement pour alimenter le digesteur, ni les
épandeurs à pendillards pour valoriser l'azote ammoniacal alors qu'on vend la valeur de l'azote." Et de
conclure: "triturez les chiffres dans tous les sens! "
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