Référence 26 La récolte et post-récolte

Transcription

Référence 26 La récolte et post-récolte
Référence 26
La récolte et post-récolte
Référence 26 La récolte et post-récolte
Résumé
La récolte, le battage, et le séchage constituent des opérations décisives pour garantir une bonne
productivité et une bonne qualité du produit. Tous les efforts consentis depuis la préparation du sol
peuvent être compromis lorsque ces opérations sont mal effectuées. Cette référence fait le point
sur les différents facteurs à considérer pour éviter de grandes pertes en quantité et en qualité de
paddy lors de ces opérations.
La date de récolte
La détermination de la date optimale de récolte est le facteur le plus important car il peut occasionner
d’importantes pertes et affecter la qualité du paddy :
• une récolte précoce se traduit par un nombre important de grains immatures dont les conséquences
sont : une perte de rendement en paddy, un taux élevé de brisures et un faible pourcentage de riz
entier ;
• une récolte tardive expose la culture à la verse, aux oiseaux, aux rats et aux insectes. Elle occasionne
une baisse du rendement et de la qualité du paddy, avec des taux de brisures élevés et des rendements
à l’usinage faibles.
Les facteurs suivants indiquent le moment le plus opportun pour procéder à la récolte :
• 80 % de la panicule a la couleur de la paille (jaune) ;
• 20 % au moins de la base de la panicule a atteint le stade pâteux (dur) ;
• si vous enlevez la balle du riz, le grain est clair et dur.
Les méthodes de récolte
La récolte manuelle s’effectue généralement à l’aide de la faucille. La parcelle doit être asséchée au
préalable (drainage 15 jours avant) pour faciliter le déplacement et éviter que les grains ne germent du
fait de leur contact avec l’eau (humidité) ou ne se salissent avec la boue ; toutes choses pouvant
affecter la qualité du paddy. La hauteur de coupe est fonction des objectifs post-récoltes du producteur
(mode de battage, vente de la paille, etc.) et des équipements de récolte utilisés. La récolte manuelle
est fastidieuse et prend beaucoup de temps ; il faut 15 à 20 personnes pour récolter un hectare par jour,
lorsque la faucille est utilisée. La récolte peut également s’effectuer à l’aide du couteau. Dans ce cas
précis, ce sont les panicules qui sont récoltées.
Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008)
Page 121
Référence 26
La récolte et post-récolte
Les moyens mécaniques sont très peu utilisés en riziculture de bas-fonds en Afrique. La faucheuse
ISA, en cours de développement par l’ADRAO et de ses partenaires pourrait potentiellement occuper
une place importante dans le mode de récolte, notamment au niveau des petites exploitations.
Les pertes à la récolte sont relativement élevées (en fonction des variétés et de l’état de la culture)
mais peuvent être significativement réduites en effectuant la récolte à temps. Dans les cas de récolte
tardive les pertes peuvent facilement atteindre 15 à 20 % de la production.
Le séchage
Les gerbes récoltées sont exposées au soleil pendant 24 à 48 heures. Cette opération est utile pour
faciliter le battage et rabaisse le niveau de l’humidité à un taux convenable pour l’usinage ou le
stockage du paddy (14–15 %).
Le séchage est suivi de la mise en meule. Pour faciliter la manipulation lors du battage et empêcher
les dégâts d’oiseaux, la meule doit être disposée en forme de cercle ou de rectangle, et les gerbes
disposées de manière à avoir les panicules orientées vers l’intérieur de la meule.
Un séchage trop poussé diminue la qualité du grain et l’expose aux déprédateurs (oiseaux, rats)
tandis qu’un séchage insuffisant rend plus ardu le battage et favorise le développement des bactéries et
des champignons au moment du stockage.
Le battage
C’est l’opération qui consiste à séparer la graine de la panicule sans l’endommager. Il peut s’effectuer
manuellement, mais aussi mécaniquement.
Le battage manuel se fait en général avec des fléaux ou à la main sur un fût vide, il est surtout utilisé
au niveau des petites exploitations. Le battage manuel est une opération très pénible et nécessite
beaucoup de main-d’œuvre.
Le battage mécanique est effectué avec des batteuses à poste fixe (Borga, Votex, ASI). Il est rapide
et indispensable en riziculture intensive. Cependant, dans le choix des équipements, les facteurs socioéconomiques doivent être pris en compte pour qu’ils s’insèrent mieux dans les systèmes de production
des paysans (impact, service après vente, ergonomie, coût d’acquisition et de prestation etc.).
Les chocs subis par le paddy lors du battage occasionnent le clivage des grains et peuvent avoir des
conséquences sur leur pouvoir germinatif.
La batteuse ASI développée par l’ADRAO, présente en plus de ses performances très intéressantes
(rendement horaire), peu de risque de clivage du fait de son système de battage à flux axial. Elle est en
plus dotée d’un système de ventilation qui lui permet de fournir un produit propre, ne nécessitant
aucune opération de vannage.
Page 122
Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008)
Référence 26
La récolte et post-récolte
Le stockage
Un stockage correct du paddy doit obéir à certaines normes pour :
• préserver la viabilité et le pouvoir germinatif lorsqu’il s’agit de semences ;
• préserver la qualité du paddy destiné à l’usinage ;
• éviter les pertes dues aux maladies, insectes et rats ;
• et éviter des cas de moisissure.
Cette opération – souvent négligée par les producteurs – est souvent la cause principale de la dépréciation
de la qualité du paddy récolté.
Le paddy récolté est considéré comme un produit biologique vivant, car la semence est un organisme
vivant dont la croissance est momentanément suspendue. La qualité du paddy peut être détériorée par
les bactéries et champignons dont les conditions favorables de développement sont : le taux d’humidité
élevé du paddy, une humidité relative de l’air et une température élevée dans le magasin.
Afin de prévenir ces risques les mesures suivantes doivent être observées dans le stockage du
paddy :
• sécher convenablement le paddy battu au soleil, jusqu’à obtenir un taux d’humidité avoisinant 14 %.
Ce pourcentage est atteint si le paddy est séché au soleil pendant 24 à 48 heures (avec au moins 8
heures d’ensoleillement par jour) et si la récolte a été faite au bon moment. Un séchage trop poussé
expose le grain à des fluctuations internes de l’humidité, occasionnant de forts pourcentages de
brisure à l’usinage ;
• mettre le paddy dans des sacs en jute, (neufs de préférence), pour permettre une bonne aération du
produit stocké (identifier au besoin, en précisant le nom de la variété et la date de récolte) ;
• nettoyer le magasin de stockage et pulvériser l’intérieur avec une solution de malathion à 2 % ou
tout autre produit approprié pour protéger le paddy contre les attaques d’insectes. Laisser sécher
avant d’y introduire le paddy ;
• disposer des palettes de bois à même le sol, afin de permettre une aération tout autour et en dessous
des sacs stockés. Laisser de l’espace entre le stock et le mur du magasin ;
• arranger les sacs de paddy, l’un sur l’autre en prenant soin d’alterner leur direction ;
• ne jamais stocker des produits chimiques (engrais, herbicide etc.) avec le paddy ;
• inspecter le stock une ou deux fois par semaine, si vous décelez la présence d’insectes ou de rats,
traiter de nouveau, de préférence avec des bio-pesticides, comme le neem ;
• en cas de stockage prolongé, vérifier le taux d’humidité, s’il est trop élevé, sécher de nouveau le
produit au soleil. Pour éviter ce problème, exposer le stock de temps en temps au soleil pendant une
journée.
Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008)
Page 123
Référence 26
La récolte et post-récolte
Le transfert du paddy dans les rizeries
Cet aspect de la filière rizicole est souvent négligé par les producteurs et constitue l’une des principales
sources de contre-performance des riziers. La qualité du paddy, le taux d’humidité du grain plus
particulièrement, est un facteur déterminant pour le rendement à l’usinage et la qualité du riz usiné.
Lorsque le taux d’humidité du grain est top élevé (plus de 14 %), une bonne partie du riz est broyé
(moulue) affectant ainsi le rendement. Lorsque le taux d’humidité du grain est trop bas (moins de 10 %)
le pourcentage de fines brisures devient également élevé, affectant le rendement à la transformation.
Pour garantir un bon rendement et une granulométrie intéressante (produit essentiellement constitué
de riz entier, de riz intermédiaire et de brisé avec peu ou pas de fines brisures), le taux d’humidité du
grain au moment de l’usinage doit se situer entre 12 et 14 %. Ainsi, après avoir respecté toutes les
recommandations relatives au dernier drainage à la date de récolte, aux conditions de séchage et de
battage, le paddy destiné à la transformation doit être acheminé sans délai à la rizerie.
Bibliographie consultée – pour en savoir plus
Donovan C., Miézan K.M., Wopereis M.C.S., Diack B.S., Douthwaite B., 1998. Technology transfer from Asia to Africa
sets the stage for public and private sector collaboration in new technology in Senegal. IRRN 23 (2): 41–42.
Wopereis M.C.S., Miézan K.M., Donovan C., Ndiaye A.M., Douthwaite B., 1998. A new Senegalese Thresher-Cleaner
responds to small-farmer post-harvest needs. IRRN 23 (2): 39–41.
Page 124
Curriculum APRA-GIR : Manuel technique (Wopereis et al., 2008)

Documents pareils