Soirée info-débat Et toi qu`est-ce que tu mets dans ton assiette

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Soirée info-débat Et toi qu`est-ce que tu mets dans ton assiette
Soirée info-débat
Et toi qu’est-ce que tu mets dans ton assiette ?
Circuits courts et consommation locale
Quel avenir pour notre alimentation ?
- Définitions
- Pourquoi manger local (les circuits courts)
- S’organiser pour accéder à de bons produits aux meilleurs prix (pour le producteur et
le consommateur !)
1) Définitions :
- Qu’est ce qu’un Circuit court ? :
Est considéré comme circuit court un mode de commercialisation des produits
agricoles qui s’exerce soit par la vente directe du producteur au consommateur, soit
par la vente indirecte, à condition qu’il n’y ait qu’un seul intermédiaire. En France
20% des exploitants agricoles vendent en circuit-court.
Attention il ne faut pas confondre circuit-court et circuit local !!! Le circuit-court
n’est que d’un point de vue économique. Alors que le local induit lui une notion de
distance. (Expliciter ORALEMENT)
- Qu’est ce que l’agriculture BIO ? :
« L'agriculture biologique est un système de production qui maintient la santé des
sols, des écosystèmes et des personnes. Elle s'appuie sur des processus écologiques,
sur la biodiversité et sur des cycles adaptés aux conditions locales, plutôt que sur
l'utilisation d'intrants ayant des effets néfastes. L'agriculture biologique allie la
tradition, l'innovation et la science au bénéfice de l'environnement commun... »
( International Federation of Organic Agriculture Movements)
En France le Bio représente 3,93% des surfaces agricoles, et 5,4% du nombre de
fermes.
- Qu’est ce que l’agriculture raisonnée ? :
L'agriculture raisonnée est une démarche, en France, qui s'applique aux
productions agricoles prenant en compte la protection de l'environnement, la santé
et le bien-être animal. En France, le concept est réglementé par les pouvoirs publics
(ministères de l'Agriculture et de l'Écologie)
Les opposants à l'agriculture raisonnée, s'ils admettent que ce concept peut
permettre une plus grande sensibilisation des agriculteurs à l'environnement, lui
reprochent de ne pas aller assez loin dans les interdictions (les OGM sont autorisés
en agriculture raisonnée) ou dans les limitations (les pratiques exigées en agriculture
raisonnée conduisent à optimiser les quantités de produits utilisés mais il n'est établi
aucune norme maximale nationale).
- Qu’est ce que la permaculture ?
Créée dans les années soixante-dix en Australie par Bill Molisson et David
Holmgren, la permaculture est un système conceptuel inspiré du fonctionnement de
la nature. Depuis des centaines de millions d’années, la nature crée des écosystèmes
harmonieux et durables, qui génèrent eux-mêmes les conditions favorables au
développement de formes de vie plus évoluées. Permaculture signifiait, à l’origine,
agriculture permanente, puis le concept s’est élargi pour devenir culture permanente,
dans le sens de durable. La permaculture cherche à concevoir des installations
humaines harmonieuses, durables, économes en travail comme en énergie, à l’instar
des écosystèmes naturels. La permaculture repose sur 3 principes éthiques :
prendre soin de la Terre, prendre soin des Hommes, partager équitablement les
ressources. La permaculture est bien adaptée à de petites surfaces, mais reposant sur
une observation attentive du milieu et une connaissance poussée du fonctionnement
du vivant. Elle favorise l’émergence d’une société solidaire et décentralisée.
Les 10 bonnes raisons de manger local
L’EMPLOI ET L’AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE :
Manger des aliments qui viennent d’ailleurs contribue activement à la destruction de
l’emploi chez nous (délocalisation).
L’économie d’un pays repose sur trois axes : la production, la transformation, et les
services. Abandonner notre production met notre balance commerciale en déséquilibre
(importations - exportations).
On vit où on travaille : vider les campagnes revient à concentrer la population dans les
grandes villes (exode rural). Les paysans entretiennent nos campagnes et nos paysages ;
sans leur intervention les terres retournent en friches.
LA PRÉSERVATION DES SOLS ET DE LA BIODIVERSITÉ ET DE
L’EAU :
Pour que des aliments qui viennent de loin soient rentables il faut recourir aux
monocultures de masse qui épuisent les sols et tuent la biodiversité. Rompre l’équilibre
de la faune et de la flore c’est mettre des régions entières en danger (risques
phytosanitaires, mortalité inquiétante des abeilles, ...) Abandonner les produits typiques
de nos terroirs, particulièrement adaptés aux conditions locales, c’est dilapider un
patrimoine qu’il sera impossible de reconstituer.
La terre n’est pas qu’un simple substrat pour supporter une production alimentaire,
mais un véritable humus c’est à dire un berceau de vie. L’agro-industrie mécanique et
chimique maltraite la terre (labour profond), appauvrit son équilibre biologique
(monocultures), tue sa biomasse (pesticides et fongicides), ampute sa biodiversité
(clonage des semences), pollue l’air et l’eau (pulvérisations et épandages), ... Quelque
part avec elle nous coupons la branche sur laquelle nous sommes assis !!
L’APPARTENANCE À UN TERROIR : Manger de tout partout, mais à peu près
partout la même chose, renforce le sentiment d’anonymat. L’universalité devient l’uniformité.
Avoir des racines, se sentir relié et ancré, c’est la meilleure garantie d’une véritable ouverture.
L’identité d’un terroir c’est aussi sa gastronomie.
LA SOBRIÉTÉ ÉNERGÉTIQUE :
Pour parvenir jusqu’à notre assiette, un aliment qui vient du bout du monde
consomme jusqu’à 20x plus de pétrole qu’un aliment local (stockage, emballage,
transport, ...). L’énergie disponible sur notre planète est limitée. Elle devient de plus en
plus chère. Un système basé sur le gaspillage énergétique n’est pas supportable. Tout
cela induit à terme des procédés d’extraction très polluants (Gaz de schiste, pétrole…).
LE RESPECT DU TRAVAIL :
Manger un aliment produit par un inconnu qui vit à l’autre bout du monde, conduit à
des comportements d’indifférence, sans conscience du travail et de l’effort fournis.
L’existence d’un label « commerce équitable » permet de conserver un rapport
respectueux vis-à-vis des petits producteurs ( expliciter).
LA QUALITÉ DES ALIMENTS :
Un aliment qui vient de loin doit être cueilli avant maturité et traité pour qu’il se tienne
jusqu’à sa consommation (conservateurs, chambre froide, traitements ionisants, ...). Le
goût et la valeur nutritive des aliments en pâtissent.
L’aliment n’est pas qu’un simple carburant pour faire fonctionner la machine
corporelle. Ce que nous mangeons agit sur notre corps: un aliment dopé (engrais,
hormones, ...) chargé de polluants (pesticides, antibiotiques, ...), cultivé artificiellement
(hors sol, élevage en batteries), cueilli avant maturité ou abattu sans respect, ... ne peut
qu'être néfaste à la santé et susceptible de fragiliser notre système immunitaire.
LA SÉCURITÉ ALIMENTAIRE :
Un aliment qui passe entre les mains de multiples intermédiaires devient un aliment de
plus en plus difficile à contrôler (traçabilité). Les procédures de vérification coûtent
cher et ne sont pas nécessairement fiables (manque d’harmonisation des législations,
fraude, corruption, ...). ex : vache folle, grippe aviaire, huiles frelatées, lasagnes au
cheval... La consommation locale facilite la vérification de la qualité des produits.
L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE : Manger est un besoin primaire. Confier à des
tiers la production de notre nourriture c’est se mettre en situation de dépendance.
Notre pays ne dispose actuellement que de quelques semaines de réserves alimentaires.
En cas de blocage (transports, tensions internationales, ...) nous serions vite affamés.
L’ÉQUILIBRE ENTRE LES PEUPLES :
Manger mondial au prix du local (et même en-dessous !) implique que des populations
défavorisées travaillent et vivent dans des conditions de plus en plus difficiles. Appuyer
notre confort sur l’exploitation des autres (même s’ils vivent loin de nos yeux), crée une
situation insupportable.
L’humanité n’est pas que la somme de diverses catégories : pauvres et riches, démunis
et nantis, gens du nord et gens du sud... Elle est d’abord composée de femmes et
d’hommes qui ont tous le droit de manger à leur faim.
Seule l’agriculture écologique, respectueuse des sols et des semences, économe en
énergie et source de diversité, locale et ancrée dans un terroir, ... est capable d’assurer
dans la durée la nourriture pour l’ensemble de la population mondiale. On sait
aujourd’hui que son rendement dépasse celui de l’agriculture intensive.
LA RÉPARTITION DES RESSOURCES NATURELLES :
L’eau potable est un enjeu mondial majeur. Il n’y a pas d’agriculture ni d’élevage sans
eau. Un aliment comporte jusqu’à 90% d’eau. Manger les aliments produits par d’autres
pays, c’est puiser dans leurs ressources en eau là-bas pour satisfaire nos besoins ici. Ce
n’est pas une démarche équitable.
S’organiser entre producteurs et consommateurs
En France, en 60 ans, nous sommes passés de 2.300.000 exploitations agricoles à
moins de 500.000 (- 80%). Chaque année notre pays perd plus de 10.000 agriculteurs.
Tous les 7 ans notre pays voit disparaître une surface agricole équivalente à un
département... Où allons-nous ? Clairement vers un désastre, s’il n’y a pas un sursaut de
conscience.
Il est temps de redonner aux paysans leur juste place dans notre société, et de
réapprendre avec eux à cultiver la terre et non plus à l’exploiter.Il est temps de refaire
alliance entre producteurs locaux et consommateurs, pour rebâtir une économie
durable à l’échelle de notre territoire.
Le producteur doit pouvoir vivre décemment de son travail et le consommateur
accéder à des produits sains et de qualité qui préservent sa santé. Pour cela nous
devons redonner la priorité aux circuits courts qui humanisent nos relations et
suppriment les intermédiaires dévoreurs de marge. La France est belle, ses sols et son
climat offrent la possibilité d’une agriculture généreuse et variée. Il est vraiment trop
bête de laisser disparaître un tel patrimoine !
Utilisons notre pouvoir de consomm’acteur. On sait que 100€ dépensés auprès d’un
acteur local génère en moyenne 300€ d’activité économique régionale puisque luimême redépensera cette somme auprès de ses fournisseurs. Inversement les achats
auprès des grands groupes de distribution éloignent l’argent de nos régions.
Cet engagement certains l’ont déjà mis en œuvre. Nous ne partons pas de rien.
Plusieurs organisations existent depuis des années, d’autres sont apparues plus
récemment, d’autres verrons encore le jour car le besoin est criant. Ne restons pas les
bras croisés ! Participons à ce mouvement.
exempledes initiatives existantes :- le marché local de producteurs - les AMAP- les
jardins solidaires- la vente à la ferme- les boutiques paysannes- les paniers de légumesla Ruche Qui Dit Oui …
En conclusion
Manger ce n’est pas que satisfaire un besoin primaire et donner à notre espèce les
moyens d’assurer sa survie.C’est aussi célébrer le beau et le bon, participer à une
culture, exercer un art (culinaire), se relier à l’identité d’un terroir et vivre l’expérience
du plaisir.
Manger des pommes de Nouvelle-Zélande, des cerises du Pérou, de la viande du
Brésil,... c’est affamer nos paysans, consommer du pétrole, abîmer la planète, mettre
notre santé en danger, piller les ressources des autres.
Manger des produits de saison, de variétés anciennes, cultivés par nos producteurs
locaux, en agriculture écologique, c’est agir pour un monde équitable où chaque
humain trouvera sa place.
Il y a des limites à tout ça, par exemple dans les restaurants scolaires qui souhaitent
s’approvisionner en local voir en bio, la difficulté se trouvant dans le fait que les menus
sont établis à l’avance et les jardins ne fournissent pas toujours au moment où on s’y
attend ce qui impose une capacité d’adaptation élevée… de plus le personnel des
cuisines de nos cantines ne sont plus forcement habitués à cuisiner et préparer des
légumes frais et pas toujours de formes standards… Changeons les habitudes !!! On
reviendra sur la restauration scolaire tout à l'heure.
A nous d’agir !
Bibliographie :Pourquoi manger local René Longet – éd. Jouvence 2006Le sol, la terre et les
champs : pour retrouver une agriculture saine
Claude et Lydia Bourguignon – éd. Le Sang de la Terre 2008Vers la sobriété heureuse
Pierre Rabhi – éd. Actes Sud 2010L’agriculture biologique pour nourrir l’humanité Jacques
Caplat – éd. Actes Sud 2012
http://www.agglo-niort.fr/guide-des-producteurs

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