Chapitre VI - Service public de Wallonie
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Chapitre VI - Service public de Wallonie
Chapitre VI Santé et environnement CHAPITRE VI Santé et environnement INTRODUCTION En 1993, l'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) introduit la Les données environnementales sont abordées en détails dans le Tableau définition suivante de la santé environnementale: « Les relations entre de bord de l'environnement en Région wallonne (DGO3, 2008). l’environnement et la santé recouvrent les aspects de la santé humaine, y compris la qualité de la vie, qui sont déterminés par les facteurs physiques, Il est particulièrement difficile d’étudier les liens entre les troubles de santé chimiques, biologiques, sociaux et psychosociaux de l’environnement. et l’exposition aux facteurs environnementaux pour différentes raisons. L’environnement comprend les aspects théoriques et pratiques de • Les causes des problèmes de santé engendrés sont souvent l’évaluation, de la correction, du contrôle et de la prévention des facteurs multiples, le temps de latence entre le moment d'exposition et le environnementaux qui peuvent affecter de manière adverse la santé des développement des pathologies est variable et parfois très long. générations présentes et futures ». • Un même groupe de polluants peut engendrer différents problèmes de santé : les particules en suspension dans l’air, par exemple, Cette définition globale aborde les facteurs environnementaux de manière extrêmement large. Dans le cadre de ce chapitre du Tableau de bord de la peuvent affecter les systèmes respiratoire et cardio-vasculaire. • Un même groupe d’affections comme les allergies peuvent être santé en Wallonie, nous nous intéressons plus particulièrement aux liens provoquées ou exacerbées par une large variété de facteurs et se entre l’environnement physique, chimique et biologique et les effets sur présenter sous des formes multiples. la santé. Les facteurs liés aux comportements et au milieu spécifique du travail ne sont pas abordés en détails. • Pour un même polluant, les voies de contamination peuvent être multiples : par exemple, les hydrocarbures aromatiques polycycliques ou certains métaux peuvent être inhalés ou absorbés via l’alimentation ou l’eau de boisson. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 277 CHAPITRE VI Santé et environnement INITIATIVES MISES EN PLACE EN BELGIQUE NEHAP CEHAPE : un sous-ensemble du NEHAP L’OMS et la Commission européenne ont invité, en 1994, les pays En juin 2004, lors de la conférence ministérielle de Budapest, organisée par membres à développer leur propre Plan d'Action National Environnement- l’OMS – Europe, les Etats membres, dont la Belgique, se sont engagés à Santé (National Environment and Health Action Plan (NEHAP)). Ainsi, en mettre en œuvre à l’échelon national un Plan d’Action pour l’Environnement Belgique, la Conférence interministérielle mixte de l’Environnement élargie et la Santé des Enfants (Children's Environment and Health Action Plan à la Santé (CIMES) a approuvé en 2002 et 2003 les bases du NEHAP (CEHAPE) au niveau belge. belge, document rédigé entre 2000 et 2002 (autorité fédérale, Régions et Communautés). En 2006, la CIMES a demandé à la Cellule Environnement-Santé de développer pour la période 2008-2013, des objectifs et actions Fin 2003, la CIMES a approuvé trois projets du NEHAP belge : environnement-santé ciblés sur la diminution de l’incidence des problèmes • «Indicateurs environnement-santé» : la Cellule Environnement- respiratoires, prioritairement chez les enfants. Un plan est en cours Santé du NEHAP travaille sur la définition d'un set d'indicateurs d’approbation. environnement-santé pertinents, à partir d’indicateurs proposés par différents projets européens tels que ENHIS, ECOHEIS, CEHAPE, EN RÉGION WALLONNE PLUS PARTICULIÈREMENT SCALE, … (European Commission, DG Sanco and the World Health Organization, 2004). PEnSa • «Politique des produits et pollution intérieure». Le 10 avril 2003, le Gouvernement wallon mettait en place la Plate-forme • «Villes et pollution» : en 2006-2007, une étude d'impact sanitaire de la Environnement-Santé (PEnSa), en collaboration avec l’Institut scientifique pollution atmosphérique sur les habitants de trois grandes villes belges de Service public (ISSeP), afin d’élaborer un plan régional santé- (Bruxelles, Anvers et Liège) a été réalisée sur base de la méthodologie environnement basé sur les recommandations du NEHAP belge et sur ses utilisée dans le projet APHEIS (Air Pollution and Health : an European propres priorités et compétences en matière de santé et d’environnement. Information System). La PEnSa a élaboré et développé un processus de consultation très large de tous les acteurs concernés qui a abouti à la remise d’un rapport en juin 2006. 278 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement LARES Elle est chargée de : Le 2 juin 2005, le Gouvernement wallon définissait la « Liste d’Actions • préparer la mise en œuvre d’un plan d’actions régionales en Régionales Environnement-Santé » (LARES) dont les priorités étaient : Environnement-Santé (PARES), et formuler des propositions pour la • l’harmonisation de la récolte et de l’utilisation des données sanitaires ; mise en œuvre d’un système d’information en environnement-santé • le développement d’une procédure d’évaluation des risques sanitaires à partir du croisement de bases de données environnementales et dans le cadre du décret "sols" ; sanitaires ; • • l’évaluation et l’adaptation du réseau de contrôle des Centres • activer l’arbre décisionnel relatif à la procédure d’évaluation et de d’Enfouissement Technique (CET) pour la surveillance environnementale ; communication des risques environnement-santé et de gestion du la définition de procédures en matière de communication et de gestion risque toxicologique et sanitaire et d’assurer le suivi des mesures de l’information. prises ; • préparer un accord de coopération entre la Région wallonne et la Task force Communauté française en vue de l’intégration de cette dernière à la Le 9 février 2006, le Gouvernement wallon définissait les procédures stratégie régionale en matière d’environnement-santé ; d’évaluation, de gestion et de communication des risques (y compris • l’information aux riverains) à développer dans le cadre des sites pollués, gérés par la SPAQuE (Société Publique d’Aide à la Qualité de assurer le suivi des décisions du Gouvernement wallon et du Gouvernement conjoint en matière d’environnement-santé ; • analyser l’opportunité de créer une caution spéciale « santé » à côté des l’Environnement). A cette occasion, les gouvernements de la Région garanties environnementales exigées des exploitants et redevables, et wallonne et de la Communauté française approuvent conjointement, formuler des propositions en ce sens au Gouvernement wallon ; le 27 mars 2006, l’arbre décisionnel destiné à répondre à la mise en • faire un rapport mensuel aux ministres concernés. évidence d’un risque potentiel ou avéré pour la santé humaine lié à l’état de pollution de l’environnement. A ce jour, l’arbre décisionnel a été activé dans différents dossiers, Dans la foulée, une « Task force » Environnement-Santé transversale et notamment dans celui de la problématique de la pollution atmosphérique réactive a pris le relais de la PenSa le 13 juillet 2006. sur la zone de Marchienne-au-Pont qui a débouché sur des études et des Composée de représentants des cabinets et des administrations mesures environnementales et sanitaires développées en coopération respectives, elle sollicite au besoin la compétence d’experts scientifiques. étroite avec, entre autres, les autorités locales, les entreprises, les acteurs de santé et les riverains. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 279 CHAPITRE VI Santé et environnement 1. Les affections respiratoires, cardio-vasculaires et la pollution atmosphérique opérationnelle de l'Agriculture, Ressources naturelles et Environnement (DGARNE, DGO3)). Parmi ces réseaux, le réseau télémétrique fournit en temps réel et en continu des informations sur la météo et sur les 1.1. Introduction concentrations dans l’air de l'ozone, des dioxydes d'azote, du monoxyde de carbone, du dioxyde de soufre et des particules en suspension. 1.1.1. Les mesures de la qualité de l’air Le réseau télémétrique compte 22 stations. Les résultats des mesures sont La qualité de l'air en Wallonie est surveillée de manière continue par dix consultables en ligne (www.air.wallonie.be). Ils sont également transmis à réseaux de stations de mesures gérés pas l'Institut Scientifique de Service la Cellule Interrégionale de l’Environnement (réseau CELINE). Public (ISSeP) pour le compte de la Région wallonne (Direction générale Carte 1 : Réseau télémétrique de surveillance des polluants atmosphériques Source : CELINE, 2008 280 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 1.1.2. Les principaux polluants de l'air mesuré en continu dans les stations télémétriques en Région wallonne Type de polluants Origine des concentrations élevées Effets des concentrations élevées Evolution des concentrations Normes et limites Diminution régulière avec la baisse de la concentration de soufre dans les combustibles et la diminution de l’utilisation de combustibles soufrés Directive européenne 1999/30/CE : 350 µg/ m³.h ou 125 µg/m³.j1 Norme recommandée par l’OMS : 20 µg/m³.j2 Dioxyde de soufre (SO2) : gaz irritant pour les muqueuses. Industrie lourde, utilisation de combustibles riches Toux, aggravation de la respiration en soufre et topographie sifflante lors de l’exercice physique. défavorable à la dispersion (ex. Engis). Dioxyde d’azote (NO2) : gaz peu soluble et irritant. Précurseur de l’ozone troposphérique. Industrie, traffic. Augmenterait la fréquence et la gravité des crises d’asthme. Pollution et rayonnement UV. Variable : interactions complexes avec NO, NO2 et les COVs. Formation dans un premier temps, deIl n’existe probablement pas de concentrastruction dans un deuxième temps. tion sans effet sur la santé. Irritation des Ainsi, la concentration en ozone est muqueuses (yeux, gorge, bronches) ; difficultés souvent plus élevée en zone rurale respiratoires. où les réactions de destruction de l’ozone sont plus faibles qu’en zone urbaine. Ozone troposphérique (8-15 km) : gaz irritant pour les muqueuses (au contraire de l’ozone stratosphérique (15-45 km) qui est lui bénéfique). Particules en suspension (PM10 et PM2,5) : Particules solides ou liquides, Industrie, pollens, plus ou moins chargées en poussières et polluants éléments toxiques (plomb, merdivers ; trafic diesel. cure, pesticides, dioxines, etc.) de diamètre aérodynamique inférieur à 10 µ ou à 2,5 µ. Tableau 1 : Principaux polluants mesurés en continu dans les stations télémétriques en Région wallonne Source : Région wallonne, DGO3, 2008 Propriétés oxydantes et pro-inflammatoires ; aggravation des maladies respiratoires et cardio-vasculaires. Plus les particules sont petites et plus elles pénètrent loin dans l’arbre bronchique. A côté des phénomènes inflammatoires locaux proportionnels en partie à leur taille, la dangerosité des particules est fonction des éléments toxiques qu’elles transportent et de leur diffusion à distance dans l’organisme. Il n’existe probablement pas de concentration sans effet sur la santé. Stable voire en augmentation parallèlement à l’augmentation du trafic. Diminution puis stabilisation : évolution favorable des combustibles domestiques, pose de filtres industriels, technologies moins polluantes mais par contre augmentation du trafic diesel de 88 % entre 1995 et 2006 Directive européenne 1999/30/CE : 200 µg/m³.h ou 40 µg/m³.an Directive 2002/3/CE : 120 µg/m³.j sur 8h et maximum 25 dépassements journaliers en moyenne sur 3 ans à partir de 2010. Plan Fédéral Vagues de chaleur et Pics d'ozone (https://portal.health.fgov.be) : • seuil d’information : 180 µg/m³ sur 1 heure (effets négatifs sur la santé des personnes à risque) • seuil d’alerte : 240 µg/m³ sur 1 heure (effets négatifs sur la santé de toute la population) Directive européenne 1999/30/CE : 40 µg/m³.an et maximum de 35 jours de dépassement de 50 µg/m³.j 3 Plan Pics de Pollution de la Région wallonne : 3 seuils d'alerte : 70 µg/m³, 100 µg/m³ et 200 µg/m³ pendant 2 jours consécutifs. (www.air.wallonie.be) Actuellement moins de 10 dépassements par an en RW en 2005. 159 dépassements à Engis en 2007. 3 Près de 150 jours de dépassements à Marchienne-au-Pont en 2007. 1 2 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 281 CHAPITRE VI Santé et environnement 1.2. L’appréciation subjective de la qualité de l’air 1.3.1. Les hospitalisations pour asthme et bronchiolite Selon l’enquête socio-économique réalisée en 2001 par l’Institut National Il n’existe pas de mesure de la fréquence des crises d’asthme et des de Statistique (INS), 84 % des ménages wallons se disent plutôt satisfaits bronchiolites. Les hospitalisations pour asthme et bronchiolite informent de la qualité de l’air dans leur voisinage immédiat. Ce sont surtout les indirectement sur l’incidence des formes les plus graves de ces affections. provinces wallonnes du Hainaut (78 % de satisfaits) et de Liège (81 %) Un enregistrement des causes de recours aux soins d’urgence permettrait qui font baisser la moyenne de la Région wallonne. Cette appréciation d’avoir une idée plus précise de la fréquence des formes moins graves des subjective est un reflet indirect de la pollution réelle. Elle dépend notamment crises d’asthme. du seuil de perception des polluants et de facteurs subjectifs. Ces chiffres ne permettent pas d’établir un lien avec la pollution Dans l'enquête réalisée par l'Observatoire de la Santé du Hainaut (OSH) atmosphérique. Les allergies, la qualité des logements, les pollutions (Enquête CSSV Asthme-allergies, OSH, 2006-2007) auprès d'enfants de intérieures et notamment la fumée de tabac sont d’autres facteurs deuxième primaire scolarisé en Hainaut et de leurs parents, 20 % des susceptibles d’aggraver ces pathologies et de rendre nécessaire une familles disent avoir été affectées ou gênées par les poussières extérieures hospitalisation. au cours de l'année qui a précédé l'enquête. HOSPITALISATIONS POUR BRONCHIOLITE 1.3. Les maladies respiratoires et les polluants La bronchiolite est une maladie virale qui affecte les bronches et peut Le polluant affectant le plus le système respiratoire est la fumée de tabac s’accompagner de difficultés respiratoires. Elle touche surtout les jeunes (voir Chapitre III "Facteurs de santé"). La qualité de l'air de l'environnement enfants et plus particulièrement les moins d’un an dont les bronches sont intérieur et extérieur de même que l’exposition professionnelle influencent étroites et malléables. L’exposition aux polluants, le tabac d’abord mais aussi la santé respiratoire. aussi les autres polluants de l’air, pourrait aggraver les symptômes de la maladie et ainsi rendre l’hospitalisation nécessaire. L'exposition aux polluants de l’air atmosphérique peut exacerber les symptômes asthmatiques et aggraver les bronchiolites (Wardlaw, 1993; Charpin, 2004). 282 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement Séjours hospitaliers pour bronchiolites Garçons < 1 an Population moyenne 2002-2005 WALLONIE Filles N total (2002-2005) 19 506 Taux brut /1000 enfants < 1 an) 5 298 Population moyenne 2002-2005 N total (2002-2005) Taux brut /1000 enfants < 1 an) 67,90 18597 3783 50,86 NAMUR 2 628 636 60,51 2564 458 44,65 LUXEMBOURG 1 627 426 65,45 1539 339 55,09 LIÈGE 5 736 1 566 68,25 5499 1098 49,92 HAINAUT 7 477 2 185 73,06 7061 1543 54,63 BRABANT WALLON 2 038 485 59,49 1934 345 44,60 Tableau 2 : Séjours hospitaliers pour bronchiolite Source : SPF Santé publique-RCM, 2005 Entre 2002 et 2005, en Région wallonne, on relève en moyenne 67,9 Dans chacune des provinces wallonnes, on compte plus de séjours pour séjours hospitaliers pour bronchiolite pour les garçons de moins d’un an et les garçons que pour les filles. Les taux les plus élevés sont ceux des 50,9 pour filles du même âge. provinces du Hainaut, de Liège et du Luxembourg. Séjours hospitaliers pour asthme Hommes Tous âges WALLONIE Population moyenne 2002-2005 1 641 378 Femmes N total (2002-2005) Taux brut 6 437 0,98 Population moyenne 2002-2005 1 742 067 N total (2002-2005) Taux brut /1000 hab 5 561 0,80 NAMUR 220 530 795 0,90 232 563 674 0,72 LUXEMBOURG 125 605 463 0,92 128 669 360 0,70 LIÈGE 500 487 1938 0,97 530 293 1 583 0,75 HAINAUT 619 418 2806 1,13 665 043 2 532 0,95 BRABANT WALLON 175 339 436 0,62 185 500 373 0,50 Tableau 3 : Séjours hospitaliers pour asthme Source : SPF Santé publique-RCM, 2005 Entre 2002 et 2005, en Région wallonne, on relève en moyenne un séjour les garçons que pour les filles. Les taux les plus élevés sont ceux des hospitalier pour asthme pour mille hommes et 0,8 pour mille femmes. provinces du Hainaut et de Liège. Dans chacune des provinces wallonnes, on compte plus de séjours pour Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 283 CHAPITRE VI Santé et environnement 2a : Hommes 2b : Femmes Carte 2 : Taux moyens annuels d’hospitalisation pour asthme par arrondissement standardisés pour l’âge, des hommes (2a) et des femmes (2b) (moyenne 2002-2005) pour 1 000 habitants Source : Région wallonne, DG05 Les taux standardisés d’hospitalisation pour asthme varient Arlon. Pour les femmes, ils sont observés dans quatre des sept du simple au double entre les arrondissements wallons. Pour arrondissements hainuyers et dans celui de Bastogne. les hommes, les taux les plus élevés sont observés dans les arrondissements de Soignies, Mons, Thuin, Waremme et 284 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 1.3.2. La prévalence de l’asthme et des maladies respiratoires chez les Le stress oxydatif provoque des réactions inflammatoires qui seraient à enfants l’origine des pathologies concernées. Une revue de la littérature (Marano, 2004) montre que de fortes Une enquête de l'Observatoire de la Santé du Hainaut réalisée dans concentrations en particules dans l’air (surtout la fraction ultrafine < 1 µm) le cadre des Centres de santé scolaire vigies (enquête CSSV Asthme- augmenteraient la fréquence des syndromes coronariens aigus (infarctus), allergies, OSH 2006-2007) a montré que, parmi les 698 enfants élèveraient le nombre de pulsations cardiaques, et provoqueraient une de deuxième primaire interrogés, 7 % ont déjà souffert d'asthme et vasoconstriction artérielle. 11,8 % de bronchites à répétition. D'autre part, 6,2 % des enfants ont Les impacts sanitaires des particules en suspension dans l’air ont été traités pour des épisodes de respirations sifflantes dans les 12 mois récemment été estimés pour les agglomérations de Liège et de Charleroi précédant l’enquête. selon la méthodologie APHEIS. Certains résultats sont présentés ci-après. Les enfants présentant des signes d’asthme ont un risque plus élevé d’être Il s'agit d'estimation visant avant tout à donner un ordre de grandeur des hospitalisés s’ils sont confrontés à une pollution atmosphérique importante impacts attendus et non une estimation précise du nombre d’événements et/ou prolongée. sanitaires attribuables aux particules en suspension dans l’air. 1.4. Les pathologies respiratoires et cardio-vasculaires et les a. Résultats de l'étude belge "Villes et pollution" : le cas de Liège. particules En Belgique, le projet " Villes et pollution", mené dans le cadre du NEHAP, Depuis longtemps, l’exposition à la pollution atmosphérique a été associée a permis d’appliquer la méthodologie APHEIS à trois villes belges aux maladies respiratoires : bronchites chroniques, exacerbation des (Bruxelles, Liège et Anvers). L'étude a été réalisée à partir des données crises d’asthme, cancer du poumon. sur la qualité de l'air, la mortalité et les admissions hospitalières en 2004. Plus récemment, des associations ont été montrées entre pollution Les coefficients risque/exposition appliqués sont issus de la littérature atmosphérique et maladies cardio-vasculaires (Pope, 2004 ; Kunsli, internationale. 2005). Les résultats présentés dans les tableaux 4 et 5 concernent la ville La toxicité des polluants atmosphériques sur les affections respiratoires et de Liège, pour un scénario de réduction des concentrations en cardio-vasculaires passe en grande partie par des mécanismes d'action PM10 à 20 μg/m³. En 2004, à Liège, le niveau moyen de PM10 était communs réunis sous le terme de stress oxydatif (Baeza, 2007 ; Miller, de 38 μg/m³ d’air. La population globale prise en compte était de 2006). 428 239 habitants. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 285 CHAPITRE VI Santé et environnement Si la concentration en PM10 avait été réduite à 20 μg/m³, à court terme, 13 décès pour raisons respiratoires et 25 pour raisons cardio-vasculaires auraient pu être évités à Liège en 2004. Cela représente 2,35 % des décès respiratoires et 1,63 % des décès cardio-vasculaires. Sur le court terme cumulé (40 jours), ces valeurs doublent et sur le long terme (> 1 an), on estime que 321 décès anticipés auraient pu être évités, soit 75 décès pour 100 000 habitants. Mortalité toutes causes naturelles (sauf. causes externes) (observée - 2004) Taux de mortalité Nombre total pour 100 000 habitants de décès 1 026 4 392 Mortalité respiratoire (observée - 2004) 130 557 Mortalité cardio-vasculaire (observée - 2004) 360 1 543 11,18 48 Estimation des décès respiratoires évités 3,06 13 Estimation des décès cardio-vasculaires évités 5,88 25 Estimation des décès toutes causes naturelles évités Part des décès naturels totaux attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 1,09% Part des décès respiratoires attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 2,35% Part des décès cardio-vasculaires attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 1,63% Tableau 4 : Impacts estimés de la pollution atmosphérique à court terme sur la mortalité dans l’agglomération de Liège : projet "Villes et pollution", estimations effectuées pour une réduction de la concentration en particules à 20 μg/m³ (moyenne annuelle observée 38 μg/m³), données 2004 Source : Remy, 2007 Si la concentration annuelle moyenne en PM10 avait été réduite de 38 μg/m³ à 20 μg/m³, les estimations montrent que 174 hospitalisations pour cause respiratoire et 82 pour cause cardio-vasculaire auraient pu être évitées. Ceci représente 0,48 % des hospitalisations pour cause respiratoire en 2004 et 1,09 % des hospitalisations pour raison cardio-vasculaire. Taux d’hospitalisation pour 100 000 habitants Hospitalisations pour raison respiratoire (observées - 2004) Nombre total d’hospitalisations 8 419 36 033 Hospitalisations pour raison cardio-vasculaire (observées - 2004) 1 745 7 469 Estimation du nombre d'hospitalisations respiratoires évitées 40,62 174 Estimation du nombre d'hospitalisations cardio-vasculaires évitées 19,04 82 Part des hospitalisations d’origine respiratoire attribuable aux PM10 0,48% Part des hospitalisations d’origine cardio-vasculaire attribuable aux PM10 1,09% Tableau 5 : Impacts estimés de la pollution atmosphérique sur les admissions hospitalières à Liège, estimations pour une réduction de la concentration en particules à 20 μg/m³ (moyenne annuelle observée 38 μg/m³), données 2004 286 Source : Remy, 2007 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement b. Pathologies cardio-vasculaires et respiratoires et pollution atmosphérique dans la ville de Charleroi (données calculées par l'Institut Scientifique de Santé Publique (Versporten, 2007)) Les données utilisées étaient celles de 1997 pour les décès et 1999 pour par rapport à la moyenne que l’on recommande de ne pas dépasser : les admissions hospitalières. 50 µg/m³ d’air. Les hypothèses de travail étant différentes de celles Dans l’étude dont il est question ici, on a calculé l’impact potentiel d’une posées dans le cadre du projet « Villes et pollution », on ne peut comparer augmentation de la concentration moyenne de particules de 10 µg/m³ directement les résultats présentés ici pour Charleroi à ceux présentés au point précédent pour Liège. Taux d’hospitalisation pour 100 000 habitants Mortalité toutes causes naturelles (sauf causes externes) (observée - 1997) Nombre total de décès 1 178,6 2 415 Mortalité respiratoire (observée - 1997) 160,1 328 Mortalité cardio-vasculaire (observée - 1997) 422,2 865 Estimation des décès prématurés (causes naturelles) 7,1 15 Estimation des décès respiratoires prématurés 2,0 4 Estimation des décès cardio-vasculaires prématurés 3,8 8 Part des décès totaux potentiellement attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 0,6% Part des décès respiratoires potentiellement attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 1,28% Part des décès cardio-vasculaires potentiellement attribuable à une exposition aux PM10 à court terme 0,89% Tableau 6 : Impacts estimés de la pollution atmosphérique à court terme sur la mortalité de Charleroi, estimations pour une augmentation des concentrations en PM10 de 10 μg/m³ : de 50 à 60 μg/m³, données 1997 Source : Versporten, ISP, 2007. A court terme (un ou 2 jours), on estime que 4 décès par maladie respiratoire attribuables à cette même augmentation de PM10 à Charleroi, soit pourraient être attribuables à une augmentation de 50 à 60 µg/m³ de PM10 0,89 % de l'ensemble des décès cardio-vasculaires. A moyen terme, cette dans l'air à Charleroi, soit 1,28 % de l'ensemble des décès respiratoires. proportion serait de 1,93 % de l’ensemble des décès cardio-vasculaires. A moyen terme (40 jours), cette proportion serait de 4,01 % de l’ensemble A long terme, on estime que l'augmentation de la concentration de PM10 des décès respiratoires. considérée serait responsable de 4,12 % des décès à Charleroi. De même, 8 décès par maladies cardio-vasculaires pourraient être Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 287 CHAPITRE VI Santé et environnement Le calcul pour les données d’admissions hospitalières indique cardio-vasculaires (sur un total de 4 398 en 1999) seraient attribuables à que 50 hospitalisations pour causes respiratoires (sur un total de court terme à une augmentation de PM10 d’une valeur de 50 à 60 µg/m³ d’air. 3 800 hospitalisations pour causes respiratoires en 1999) et 22 pour causes Taux d’hospitalisation pour 100 000 habitants Tableau 7 : Effets sur les admissions hospitalières à Charleroi, estimations pour une augmentation des concentrations en PM10 de 10 μg/m³ : de 50 μg à 60 μg/m³, données 1999 Source : Versporten, ISP, 2007 Nombre total d’hospitalisations Hospitalisations pour raison respiratoire (observées - 1999) 1 962,9 4 398 Hospitalisations pour raison cardio-vasculaire (observées - 1999) 1 695,9 3 800 Estimation du nombre d'hospitalisations respiratoires attribuable à une augmentation de PM10 de 50 à 60 µg/m³ d’air 22,2 50 Estimation du nombre d'hospitalisations cardio-vasculaires attribuable à une augmentation de PM10 de 50 à 60 µg/m³ d’air 10,0 22 Part des hospitalisations d’origine respiratoire potentiellement attribuable à cette augmentation de PM10 1,13% Part des hospitalisations d’origine cardio-vasculaire potentiellement attribuable à cette augmentation de PM10 0,59% 1.5. Les pathologies respiratoires et la qualité de l'habitat 288 La qualité de l'habitat est, elle aussi, un facteur déterminant dans le Selon les résultats de l'enquête sur la qualité de l'habitat en Région déclenchement ou non d'exacerbations de pathologies respiratoires. wallonne (enquête réalisée par la Région wallonne en 2006-2007 sur Il existe notamment une association entre humidité du logement ou 6 000 logements), il existe des problèmes de santé potentiellement liés présence de moisissures et symptômes respiratoires (toux, sifflements et au logement dans 6,1 % du parc étudié : la moitié d'entre eux sont des parfois asthme) (Bornehag, 2001). problèmes respiratoires. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement BELGIQUE Humidité Champignons/ moisissures 2,8 2,0 Au moins un membre du ménage fume dans l’habitation 31,4 WALLONIE 4,1 2,8 36,0 BRUXELLES 5,1 2,9 31,7 FLANDRE 1,6 1,3 28,8 NAMUR 7,0 4,7 31,4 LUXEMBOURG 8,7 4,5 37,5 LIÈGE 3,5 2,4 35,0 HAINAUT 3,4 2,7 39,3 BRABANT WALLON 2,1 1,3 27,7 1.5.1. Les problèmes d'humidité Tableau 8 : Proportions de ménages affectés par les problèmes d’humidité dans l’habitat, ou de moisissures ou champignons et proportions de ménages comptant au moins un membre qui fume dans l’habitation. Source : HIS 2004, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles Les résultats de l'enquête CSSV sur « Asthme et allergies » réalisée par L'Enquête Nationale de Santé par Interview de 2004 montre que c'est l'Observatoire de la Santé du Hainaut ont montré par ailleurs que 5,6 % essentiellement dans les provinces du Luxembourg (8,7 %) et de Namur des familles interrogées (ayant des enfants en deuxième primaire) ont dit (7,0 %) que les ménages se plaignent le plus souvent de problèmes avoir été affectées ou gênées par des moisissures ou champignons dans d'humidité dans leur habitation : deux fois plus que pour l'ensemble de la leur habitation. Wallonie et près de trois fois plus qu'en Belgique. 1.5.3. La fumée de tabac et les pathologies respiratoires 1.5.2. Les problèmes de moisissures et les champignons A l'intérieur des maisons, la fumée de tabac est le principal polluant qui C'est également dans ces mêmes provinces de Namur (4,7 %) et affecte la santé. Présente dans l'air ambiant, elle affecte la santé des du Luxembourg (4,5 %) que les habitants déclarent le plus souvent habitants même non-fumeurs et, en particulier, celle des enfants dès leur des problèmes de moisissures et de champignons dans leur habitat. plus jeune âge (Tamburlini, 2002). Ce sont, proportionnellement, les personnes ayant des revenus inférieurs ou égaux à 1 000 euros par mois qui le déclarent le plus fréquemment. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 289 CHAPITRE VI Santé et environnement • Au cours des trois premières années de l'existence des enfants, le 1.5.4. Le contrôle de l'air intérieur par les Services d’analyse des milieux tabagisme passif peut augmenter de plus de 50 % le risque de maladies intérieurs respiratoires basses et accroître de 30 à 40 % le risque d'un certain nombre de symptômes respiratoires chez les enfants d'âge scolaire. Depuis quelques années, il existe en Région wallonne, à Bruxelles • L'exposition à la fumée de tabac aggrave l'asthme chez les enfants. et en Flandre, des services de détection de pollutions intérieures. • Le risque de mort subite chez l'enfant qui vit dans une habitation Sur base d'une demande du médecin généraliste et/ou du spécialiste, les enfumée est 2,6 fois plus élevé que chez un enfant qui vit dans une services d’analyse des pollutions dans les milieux intérieurs (ambulances maison exempte de fumée. Ce risque est encore plus élevé pour vertes1) effectuent l’analyse de certains polluants biologiques, chimiques et un enfant ayant été contaminé par les produits du tabac par voie physiques présents dans l'air de l'habitation du patient. Les pathologies à placentaire et ce, d’autant plus qu’il reste soumis à la fumée du tabac la base de ces interventions consistent majoritairement en des problèmes après sa naissance (Hunt, 2006). respiratoires. Pour l’ensemble de la population, on estime que (WHO, 2001) : Les pathologies à la base des demandes d’intervention du SAMI du • la fumée de cigarette est la cause principale des crises chez 83 % des Luxembourg en 2004-2005 étaient par ordre d’importance les affections asthmatiques ; respiratoires et ORL (49 %), les allergies (19 %), l’asthme (12 %) les 10 % des cancers du poumon chez les non-fumeurs seraient dus à affections cutanées (7 %), et 3 % d’affections du système nerveux central et l’exposition passive à la fumée de cigarettes ; 12 % d’autres affections. le risque cardio-vasculaire est accru lors de toute exposition à la fumée Les problèmes identifiés étaient dans 53 % des cas des moisissures, dans de tabac. 13 % les acariens, dans 11 % des composés organiques volatiles, dans • • 10 % le tabac et 13 % d’autres causes. En Wallonie, 36,0 % des ménages (contre 31,4 % en Belgique), interrogés lors de l'Enquête Nationale de Santé par Interview de 2004, comptent au Les résultats de la province de Liège (2007) sont proches. Une plus moins une personne qui fume régulièrement à l'intérieur de la maison : cette grande proportion d’affections respiratoires est mentionnée (mais elles situation est plus fréquente dans les provinces du Hainaut et du Luxembourg. comprennent les allergies) et moins d’affections ORL. Il s’agit probablement de différences dans les demandes ou dans le codage des interventions. 290 1 LPI (Laboratoire d'études et de prévention des Pollutions Intérieures) en province du Hainaut SAMI (Services d'analyses des milieux intérieurs) en provinces de Liège, Namur et Luxembourg Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 2. La santé et le climat 2.1. Introduction De tout temps, les accidents climatiques ont eu d'importantes répercussions - une répartition plus variable des précipitations qui risque, d'une part, sur la santé (vagues de chaleur, inondations, etc.). Depuis le début du de compromettre l’approvisionnement en eau douce et, d'autre part, 20 ème siècle, on observe une augmentation des températures moyennes qui peuvent avoir des conséquences directes et indirectes sur la santé. d'accroître les risques de maladies à transmission hydrique. - des modifications du climat qui risquent d’allonger les saisons de transmission d’importantes maladies à support vectoriel et de modifier Ces conséquences seraient de différents types (Guns, 2005) comme le leur aire de distribution en les étendant à des régions où la population montre la figure 2 : ne dispose d’aucune immunité ni d'une infrastructure de santé publique - une fréquence accrue des vagues de chaleur: les analyses récentes suffisamment solide. montrent que le changement climatique dû à l’homme a sensiblement augmenté la probabilité de canicule telle que celle qui a touché l’Europe lors de l’été 2003. Figure 1 : Evolution de la température annuelle moyenne à Uccle (1833-2007) Source : Calculs Institut National de Statistique (INS) d'après les données de l’Institut Royal de Météorologie (IRM) Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 291 CHAPITRE VI Santé et environnement Figure 2 : Schéma de l’impact du changement climatique sur la santé Source: Organisation Mondiale de la Santé, Changements climatiques et santé humaine, 2008 2.2. Le nombre de décès et les vagues de chaleur Pour l'Institut royal météorologique (IRM), une vague de chaleur correspond Durant la période caniculaire du mois d'août 2003 en Europe, plus de à une température maximale quotidienne de 25 °C ou plus pendant 5 jours 50 000 décès excédentaires ont été enregistrés (Brücker, 2005), et atteignant en outre au moins 30 °C pendant 3 jours au cours de cette essentiellement parmi les personnes de 65 ans et plus. période. Les épisodes de forte chaleur peuvent être associés à un accroissement Il existe un plan fédéral « Vagues de chaleur et pics d’ozone » proposé par de la mortalité. Les décès se produisent surtout chez des personnes le SPF-Santé publique, Sécurité de la Chaine alimentaire et Environnement fragilisées et/ou isolées chez qui l’hyperthermie ou la déshydratation depuis 2006. Ce plan est mis en œuvre avec les régions (SPF, 2006). peuvent provoquer des perturbations graves du métabolisme. 292 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement Vague de chaleur du 31 juillet au 13 août 2003 Personnes âgées de Personnes âgées de 65 à 84 ans 85 ans et plus Surmortalité en % Région wallonne 31 Région bruxelloise Région flamande Vague de chaleur du 10 au 30 juillet 2006 Région wallonne Région bruxelloise Région flamande Nombre de décès excédentaires Surmortalité en % Nombre de décès excédentaires 231 36 133 20 37 33 40 16 179 24 148 Personnes âgées de Personnes âgées de 65 à 84 ans 85 ans et plus Surmortalité en % Nombre de décès excédentaires Surmortalité en % Nombre de décès excédentaires 12 131 22 126 8 20 15 27 12 208 21 208 Tableaux 9 et 10 : Pourcentage et nombre de décès excédentaires constatés lors des vagues de chaleur des années 2003 et 2006 en Belgique selon les régions Source : ISP, 2007 En Région wallonne, en 2003, durant la vague de chaleur du 31 juillet au En 2006, durant la vague de chaleur du 10 au 30 juillet, on a observé un 13 août, on a observé un excès significatif de décès dans les trois régions excès de mortalité de 12 % en Wallonie chez les personnes âgées de du pays (Cox, 2008) essentiellement chez les personnes de 65 ans et 65 à 84 ans et de 22 % chez les personnes de 85 ans et plus, soit un total plus. de 257 décès. La surmortalité a été de 31 % chez les 65-84 ans et de 36 % chez les personnes de 85 ans et plus. Au total, on estime que 364 personnes de Les chercheurs soulignent le fait que les résultats ci-dessus sous-estiment 65 ans et plus sont décédées de manière anticipée dans le décours de probablement la mortalité due à la chaleur, car, pendant ces deux étés, cette vague de chaleur. un excès significatif de mortalité a également été observé pendant les périodes chaudes ne répondant pas à la définition de vague de chaleur de l’IRM (soit du 13 au 23 juillet 2003 et du 30 juin au 6 juillet 2006). Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 293 CHAPITRE VI Santé et environnement 2.3. La santé et l’exposition aux UV : le mélanome égal, l’incidence du mélanome chez les femmes wallonnes est 1,3 fois La majorité des cancers de la peau apparaissent suite à une exposition plus élevée que pour l’ensemble des femmes belges. Les femmes les excessive aux rayons ultraviolets du soleil ou de lampes à ultraviolets plus touchées par ce cancer habitent la province du Luxembourg et les (Fondation contre le Cancer). Les coups de soleil constituent un important hommes, celle de Liège. facteur de risque essentiellement chez les personnes à la peau claire. Le mélanome est la forme la plus grave du cancer de la peau ; il serait 2.3.2. Les décès dus à un mélanome responsable de deux tiers des décès liés aux cancers cutanés. De 1987 à 1997, on relevait annuellement en moyenne 200 décès par Le nombre de patients atteints de mélanome a considérablement augmenté mélanome en Belgique dont une soixantaine en Wallonie; la majorité au cours de ces quinze dernières années (Tucker, 2003). des décès wallons survenant dans les provinces du Hainaut et de Liège (Standardized Procedures for Mortality Analysis (SPMA)-ISP 1987-1997). 2.3.1. L'incidence du mélanome En Belgique, en 2004, la Fondation Registre du Cancer enregistrait 1 487 nouveaux cas de mélanome dont 495 en Région wallonne. A âge Figure 3 : Taux bruts (pour 100 000 habitants) des mélanomes diagnostiqués en 2004 Source : Fondation Registre du Cancer, 2004 294 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 3. Les maladies infectieuses et l’environnement 3.1. La maladie de Lyme: une pathologie transmise par les tiques Une des maladies à vecteur répandues en Europe est la maladie de Lyme (borréliose de Lyme). Elle est provoquée par un spirochète (bactérie) transmis 2006 BELGIQUE 9,7 13,5 WALLONIE 8,5 10,8 9,2 BRUXELLES 1,9 6,5 4,2 11,6 15,8 16,4 39,1 65,9 53,1 FLANDRE Dinant les insectivores, les biches et les oiseaux. La contamination se fait via une Namur Lyme peut entraîner de graves complications pour le système neurologique, 2001-2006 13,0 NAMUR à l’homme par des tiques. Les animaux réservoirs sont les petits rongeurs, morsure de tique contractée dans les bois, les hautes herbes,... La maladie de Moyenne 2001 Philippeville 2,5 4,8 6,6 17,9 60,2 27,2 1,9 0,0 19,1 LUXEMBOURG Arlon le cœur et/ou les articulations. Les tiques peuvent également être infectées Bastogne 27,1 23,4 18,7 par l’oroplasme (autre bactérie) ou, dans d’autres pays que la Belgique, par un Marche-en-Famenne 27,8 3,8 15,3 Neufchâteau 89,9 79,8 74,6 Virton 24,8 17,9 39,5 virus pouvant provoquer une encéphalite. LIÈGE Selon l'OMS (Lindgren, 2006), il est probable que les futurs changements Huy 1,0 3,8 2,6 climatiques faciliteront la propagation de la borréliose de Lyme car, depuis Liège 3,6 2,4 3,0 les années 80, la diminution des périodes de grand gel a pour conséquences Verviers 12,4 14,6 12,0 0,0 2,8 0,7 Ath 3,8 6,2 2,5 une présence accrue des tiques en des latitudes plus diversifiées et une augmentation de tiques adultes infectées ayant survécu à l'hiver. Waremme HAINAUT Charleroi 3,6 1,9 3,0 Mons 2,0 4,4 3,3 Mouscron 0,0 0,0 1,0 Soignies 4,0 11,2 5,9 10,3 26,5 12,5 0,7 5,6 1,8 10,6 8,7 6,9 Thuin Tournal BRABANT WALLON Nivelles Tableau 11 : Taux d'incidence pour 100 000 habitants de la maladie de Lyme, 2001-2006 Source : ISP, 20012006 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 295 CHAPITRE VI Santé et environnement En Belgique, le nombre de cas diagnostiqués chaque année et confirmés La légionellose se présente chez l'homme sous forme d'une pneumonie par les laboratoires de référence est en constante augmentation (ISP, aiguë parfois mortelle. Il existe aussi une forme bénigne, la fièvre de 2007). Cette évolution reflète à la fois une augmentation du nombre de Pontiac, se présentant comme un simple syndrome grippal et passant cas réels et, probablement, une détection plus systématique. souvent inaperçue. Ainsi, en Wallonie, 370 cas étaient diagnostiqués en 2006 contre 283 en 2001. Le risque d'attraper une légionellose après avoir été exposé à de l'eau En 2006, l’incidence observée dépassait 20/100 000 habitants dans cinq contaminée en aérosol est plus grand chez les personnes dont l'immunité arrondissements du sud du pays (Thuin, Dinant, Neufchâteau, Bastogne et/ou la fonction respiratoire sont affaiblies: les plus de 50 ans, les grands et Philippeville). De 2001 à 2006, l'incidence moyenne la plus importante consommateurs de tabac ou d’alcool, les diabétiques, les immunodéprimés et par 100 000 habitants a été observée dans les arrondissements de les personnes présentant une insuffisance pulmonaire ou rénale chronique. Neufchâteau (74,6 cas), Dinant (53,1 cas) et Virton (39,5 cas). En 2006, le réseau des laboratoires vigies de l'ISP rapportait 90 cas en 3.2. La légionellose Contrairement à la plupart des autres agents pathogènes communs transmis par l'eau, les espèces de Legionella sont naturellement présentes dans une grande variété d'environnements aquatiques, y compris les eaux de surface et les eaux souterraines. Elles sont capables de survivre dans des conditions hydriques variées, notamment à des températures allant de 0 à 63 °C mais elles prolifèrent à des températures comprises entre 25 à 40°C voire 50°C. Lorsqu’elle est présente dans les réseaux de plomberie. La Legionella peut coloniser les tours de refroidissement, les réservoirs d'eau chaude, les pommes de douche, les aérateurs, etc. Elle peut contaminer l'eau potable et l'air contenant de la vapeur d’eau contaminée. 296 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 Belgique dont 24 en Wallonie, 23 à Bruxelles et 43 en Flandre. CHAPITRE VI Santé et environnement 4. Le rôle de l'environnement dans les allergies Il existe une prédisposition génétique à l’allergie. Cette prédisposition va s’exprimer en fonction de l’exposition aux allergènes, déterminée 4.1. Introduction elle-même par l'environnement (variété, fréquence d’exposition et concentration des allergènes). L'allergie est une réaction anormale du système immunitaire au contact d'une substance étrangère (allergène). Un allergène ne déclenche pas de La fréquence des allergies a augmenté au cours des 50 dernières années. réaction chez la plupart des sujets. Plusieurs hypothèses sont avancées pour expliquer cette augmentation : • les études épidémiologiques montrent que les polluants de l'air, en Pour que l'allergie survienne, il est nécessaire qu'un premier contact particulier, semblent jouer un rôle important dans l'incidence des ait eu lieu entre l'allergène et l'organisme du sujet (sensibilisation). allergies (Lacroix, 2005); C'est pourquoi c'est souvent le deuxième contact à l'allergène qui est le • plus problématique (Creapharma). potentiellement allergisantes présentes dans notre environnement; • L’allergie peut se manifester cliniquement de différentes façons : l'asthme, la dermatite atopique, l'eczéma, le rhume des foins (rhinite allergique), le développement de la chimie a augmenté le nombre de molécules les changements climatiques modifient la production de pollen en quantité et en durée; • les habitations mal ventilées ou insuffisamment aérées favorisent le la conjonctivite, l'urticaire (éruption allergique), l'anaphylaxie (allergie développement des moisissures et l’accumulation d’allergènes et de généralisée), ... polluants. Une personne allergique va réagir spécifiquement à un ou plusieurs types déterminés d’allergènes. Les allergènes les plus fréquents sont : les pollens, les moisissures, les acariens (présents dans les poussières de maisons), les poils d’animaux, certains aliments ou additifs alimentaires, les médicaments, … Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 297 CHAPITRE VI Santé et environnement 4.2. Les données d'allergies Figure 4 : Proportions de personnes ayant rapporté avoir souffert d’allergie chronique au cours des 12 mois précédant l’enquête (%) Source : HIS 2004, INSTITUT SCIENTIFIQUE DE SANTE PUBLIQUE, Bruxelles L'Enquête Nationale de Santé par Interview de 2004 montre que 13,3 % L'enquête "Asthme et allergies" réalisée en 2006-2007 par l'Observatoire de des Belges ont déclaré souffrir ou avoir souffert d'allergies au cours des la Santé du Hainaut a montré que 26,8 % des enfants de deuxième primaire 12 mois précédant l’enquête: 16,7 % l'ont rapporté à Bruxelles, 13,3 % en (7 ans) avaient déjà présenté, selon les déclarations de leurs parents, un Wallonie et 12,7 % en Flandre. On n’a pas observé d’évolution significative problème d'allergie depuis leur naissance et 16,7 % un eczéma. entre 1997 et 2004, même après ajustement pour l’âge et le sexe. 298 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 4.3. Les médicaments destinés à soulager l'allergie Les antihistaminiques (anti H1) sont destinés à soulager les maladies et ce, essentiellement dans les provinces plus industrialisées de Liège allergiques : en 2006, on enregistrait plus de 20 doses moyennes journalières (21,5 DMJ pour 1 000 habitants par jour) et du Hainaut (22,0 DMJ pour (DMJ) pour 1 000 habitants par jour d'antihistaminiques prescrits en Wallonie 1 000 habitants par jour). C'est 8 % de plus que la consommation belge et 11 % de plus qu'en Flandre. Figure 5 : Consommations standardisées d'antihistaminiques (anti H1) ayant donné lieu à un remboursement INAMI en Doses Moyennes Journalières pour 1 000 habitants, par jour Source : INAMI, Pharmanet, 2006 Le graphique des consommations standardisées confirme qu’à âge égal, plus de doses d’antihistaminiques ont été remboursées pour des patients wallons en 2006 que pour des patients des autres régions. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 299 CHAPITRE VI Santé et environnement 3a : Hommes 3b : Femmes Carte 3 : Nombre standardisé de doses moyennes journalières d'antihistaminiques (anti H1) ayant donné lieu à un remboursement INAMI pour 1 000 hommes (3a) et 1 000 femmes (3b) par jour , par commune Source : INAMI, Pharmanet, 2004-2006 Les cartes des taux standardisés par commune montrent deux zones de forte consommation d’antihistaminiques : le Hainaut et l’Entre-Sambre et Meuse d’une part, et les arrondissements de Huy-Waremme d’autre part, et ce, tant pour les hommes que pour les femmes. De manière générale, à âge égal, les femmes consomment plus d’antihistaminiques que les hommes. 300 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 5. La santé et les nuisances sonores 5.1. Introduction Le bruit a des effets nocifs sur la santé, qu'il s'agisse de la circulation routière, ferroviaire ou aérienne, du bruit lié à l'utilisation de machines (dans le cadre professionnel ou des loisirs) ou encore de l'exposition à des niveaux sonores élevés (cadre professionnel, baladeurs, concerts, discothèques, etc.). Dans son rapport de 2003, l'Agence Européenne de l'Environnement évaluait à quelques 10 millions le nombre d'Européens exposés à des niveaux de bruit ambiant susceptibles de provoquer des troubles de l'audition. Les répercussions de l’exposition au bruit varient selon : les sources, le milieu, le fait qu’on maîtrise le choix d’y être exposé ou non, le moment et les occupations, les caractéristiques personnelles (âge, génétique, présence de stress ou de dépression) (De Marneffe, 2008). Figure 6 : Intensité de quelques bruits en décibels Source : AIST, 2008 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 301 CHAPITRE VI Santé et environnement Une revue de la littérature synthétise les répercussions du bruit de la 5.2. L’évolution de la surdité en Région wallonne manière suivante (De Marneffe, 2008) : le bruit induit des troubles du sommeil et élève le niveau de stress. • Le vieillissement, l’exposition chronique à des niveaux sonores élevés Il perturbe les différentes phases du sommeil : endormissement, ou des accidents acoustiques peuvent engendrer des déficits auditifs réveils précoces ou nocturnes, réduction des phases de sommeil importants, voire une surdité. Lorsque l'exposition se produit sur le profond et de sommeil paradoxal. On note, en outre, qu’il y a peu lieu du travail, elle peut être reconnue officiellement comme maladie d’accoutumance au bruit et que les effets sur le sommeil peuvent professionnelle dans de nombreux pays d'Europe. se produire même en l’absence de perception de gêne lié au bruit • • • ambiant. D’après les résultats de l’Enquête Nationale de Santé par Interview de Il élève le niveau de stress qui entraîne des conséquences cardio- 2004, on estime qu’un peu plus de 50 000 Wallons souffrent de problèmes vasculaires (tachycardie et hausse de la pression artérielle), graves d’audition. 5 % environ de ceux-ci seraient indemnisés par le Fonds neurologiques, hormonales et émotives. des Maladies Professionnelles. La proportion de personnes touchées par Il diminue les performances et, notamment, l’apprentissage chez les des problèmes graves d'audition est passée de 0,9 % en 1997 à 1,5 % enfants. en 2004 dans la population belge totale. Chez les plus de 65 ans, 20 % Il peut contribuer au développement de différentes pathologies telles des personnes sont affectées par les déficits auditifs modérés ou sévères. que les maladies cardio-vasculaires, la polyarthrite rhumatoïde, le Une partie de l’augmentation observée entre 1997 et 2004 est liée au diabète, certains cancers, l’obésité, etc. par activation de facteurs de vieillissement de la population. la réaction inflammatoire. • Il augmente la consommation médicale (nombre moyen de Au cours de la même période, on observe également une augmentation consultations, des problèmes graves d’audition déclarés : en Hainaut (0,7 % à 1 %) et en recours au psychologue ou au psychiatre, consommation d’antiacides, antihypertenseurs, hypnotiques et médicaments de la sphère cardio-vasculaire). Parmi les études les plus illustratives, on note celles qui sont conduites dans les zones aéroportuaires. Elles montrent notamment que le pourcentage de personnes admises dans un service psychiatrique augmente parallèlement à l'exposition au bruit (Tarnopolski, 1980). 302 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 province de Liège (0,9 % à 2,6 %). CHAPITRE VI Santé et environnement 5.3. Le bruit, cause de déficience auditive chez les jeunes 5.4. L’impact du bruit sur le sommeil 12,5 % des enfants et adolescents américains âgés de 6 à 19 ans Dans l'Enquête Nationale de Santé de 2001, parmi les ménages ayant souffriraient d'une déficience auditive connue sous le nom d'abaissement déclaré leur environnement bruyant, près de 57 % d’entre eux, en Wallonie, de seuil d'audibilité liée à l'exposition au bruit. C'est chez les adolescents déclaraient ressentir des effets néfastes sur leur sommeil (43 % en Flandre que cette forme de surdité est la plus fréquente (16 % des 12-19 ans et pour l’ensemble de la Belgique). contre 9 % des 6-12 ans). Ceci signe une exposition à des niveaux de bruit excessifs et dangereux (Niskar, 2001). 5.5. La gêne occasionnée par le bruit Les jeunes, amateurs de musiques fortes et utilisateurs de MP3, sont Au-delà des déficits auditifs observables, le bruit affecte également la soumis à des niveaux sonores très élevés: dans les discothèques et les qualité de vie. concerts, le bruit atteint 110 dB, et 20 % des utilisateurs de baladeurs ont leurs écouteurs rivés aux oreilles pendant plus de cinq heures par 24,9 % des Wallons se disent gênés par le bruit dans leur quartier (Institut jour pour écouter la musique à plus de 100 dB. Une enquête française National de Statistiques - Enquête socio-économique 2001). C'est dans montre que ce sont principalement les jeunes de 15 à 19 ans qui écoutent les provinces de Liège (26,7 %) et du Hainaut (28,3 %) que les gens se de la musique amplifiée (Association JNA, France, 2006). Ce type de disent le plus ennuyés par le bruit tandis que les habitants de la province technologie s’est, depuis lors, largement répandu dans les tranches d’âge du Luxembourg semblent moins affectés par cette nuisance (15,4 %). inférieures. En 2004, selon l’Enquête Nationale de Santé par Interview, 1,2 % de jeunes de 15 à 24 ans en Wallonie déclaraient avoir des problèmes sévères d'audition contre 0,4 % en Région flamande et 0,3 % en Région bruxelloise (0,6 % en Belgique). Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 303 CHAPITRE VI Santé et environnement Figure 7 : Proportions de personnes gênées par le bruit dans leur quartier, par arrondissement (%) En Région wallonne, c’est surtout Source : Service public fédéral Economie, Enquête socio- Pourcentage de personnes gênées par le bruit dans leur quartier économique, 2001 dans les arrondissements fort de 40 Charleroi (34,2 %), Liège (31,6 %) et 35 Mons (30,3 %), que les personnes 25 Au cours de l'enquête bisannuelle sur la sécurité des citoyens, 16,5 % des personnes interrogées en Wallonie considéraient en 15,4 22,3 14,3 16,5 11,2 14,1 11,3 22,9 21,8 18,2 31,6 Namur. Li èg Ve e rv ie rs W ar em m e A M r lo ar B n ch as et o en gn -F am e en N eu ne fc hâ te au Vi rt on D in an t N a Ph m ur ili pp ev ill e 21 21,5 i uy H 20,6 n To u ui Th rn a s 27,6 ie gn So i sc ro n s on M ou provinces du Luxembourg ou de N iv el le s les arrondissements ruraux des th 5 M 0 18,4 est nettement moins évoqué dans ro i 10 rle dans leur quartier. Ce problème 30,3 34,2 20 15 27,7 30 % disent être gênées par le bruit Région wallonne : 24,9 % Belgique : 23 % ha ceux C que 19,5 tels A urbanisés, Belgique-Région wallonne, par arrondissements ESE 2001 !(#%'& 64>29& !!#*)& .2:->,529/& !'#%*& .0-/-& =40642<& !+#("& ,94,46<&34..56& !)#+)& 2006 le trafic routier, ferroviaire ou aérien comme une réelle nuisance sonore dans leur ,92:-..-;& quartier. 7.4689-& Ces proportions reflètent à la fois 34..560-& la nuisance présente et le niveau ,-./012-& d'exigence de la qualité de vie. %'#)"& )#)*& !'#(%& !"#$%& $& (& !$& !(& %$& %(& "$& Figure 8 : Proportions de personnes considérant le trafic comme une nuisance sonore dans le quartier (%) Source : Moniteur de la Sécurité, Police Fédérale, 2006 304 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 6. Quelques contaminants particuliers 6.1. Le monoxyde de carbone 6.1.1. Introduction Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz qui apparaît lors d'une combustion Le CO, incolore et inodore, a des conséquences sur la santé incomplète : en mal d'oxygène, la combustion produira du CO plutôt que proportionnelles à sa concentration (figure 9) : nausées, vertiges, du CO2 (gaz carbonique). fatigue et altérations rapides de la conscience, coma et même décès. Les appareils de chauffage à gaz, charbon ou pétrole, les chauffe-eau (non Le CO inhalé se lie facilement et rapidement à l’hémoglobine (pigment raccordés vers l'extérieur), les groupes électrogènes et tous les appareils des globules rouges, transporteur d’oxygène), préférentiellement à à moteur à essence peuvent dégager du CO. Un mauvais réglage, une l’oxygène, pour former un composé appelé carboxyhémoglobine (HbCO). installation vétuste, l'absence de bonne ventilation sont parmi les facteurs La conséquence directe est une réduction de l’apport d’oxygène dans tout susceptibles de provoquer l'intoxication au CO. l’organisme, conduisant à une asphyxie des organes. En Région wallonne, en 2001, 68 % des logements sont pourvus Ce sont souvent des familles socialement et économiquement fragiles qui d’un chauffage central contre 56 % en 1991. Ce sont plus de sont plus exposées à ces accidents en raison de la vétusté et du manque 430 000 logements wallons qui ne possédaient pas de chauffage central d'entretien de leurs appareils (INVS, 2003). en 2001. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 305 CHAPITRE VI Santé et environnement ! "#$%&'()$'%#!)'*+,!-!"#().)('$/!0,!1,!0/.2)(,3! ! ! ! 45!555!..6!7/(81! ! 4555!..6!!!!9%6)!,#!+#,!:,+3,! ! ;55!..6!!!!!!!<)+1/,1=!>?6'11,6,#$1! ! ! ! "#$%&'()$'%#!(:3%#'@+,!-!<,!.)1!(%#A%#03,!)>,(! '#0'*,1$'%#! ! B55!..6!!!!!!!C)$'*+,=!#)+1/,! ! 455!..6!!!!!!!!D)2!0,!$E$,! ! F5!..6!!!!!!!!!!G,3(,.$'%#!2+6'#,+1,!! ! ! ! ! ! ! Figure 9 : Symptômes et effets sur la santé du CO : intoxication aiguë et chronique Source : adapté de APPA, 2008 6.1.2. Les victimes du CO Nombre total Nombre total d'accidents de victimes BELGIQUE 582 1 186 16 WALLONIE 206 381 8 BRUXELLES FLANDRE NAMUR LUXEMBOURG 306 Tableau 12 : Nombre d'accidents, de victimes et de décès dus au CO LIÈGE Source : Centre Antipoisons, 2007 BRABANT WALLON Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 Nombre de décès HAINAUT 94 195 1 282 610 7 25 54 0 8 11 0 58 119 6 104 170 2 11 27 0 CHAPITRE VI Santé et environnement En 2007, le registre fédéral des intoxications au monoxyde de carbone, Plus de la moitié de ces accidents ont eu pour cadre la salle de bain et géré par le Centre Antipoisons, relevait 16 décès dus au CO en pour cause un problème de chauffe-eau. Belgique et 8 en Région wallonne (206 accidents en Région wallonne). En 2007, 38 % des victimes wallonnes du CO avaient moins de 30 ans. Nombre d'accidents, de victimes et de décès dus au CO, Région wallonne Centre anti-poisons 2003-2007 450 412 400 350 398 381 328 328 208 193 200 208 206 6 13 7 8 8 300 250 200 150 100 50 0 2003 2004 2005 victimes décès 2006 accidents 2007 Figure 10 : Nombre d'accidents, de victimes et de décès dus au CO, Région wallonne Source : Centre Antipoisons, 2003-2007 Le nombre d'accidents et de victimes varient d'une année à l'autre et les conditions climatiques jouent certainement un rôle. Les données recueillies depuis 1995 montrent que la proportion des décès parmi les victimes reste assez stable et se situe autour des 2 à 3 %. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 307 CHAPITRE VI Santé et environnement 6.2. Le radon 6.2.1. Introduction 6.2.2. L’exposition au radon et le cancer du poumon L'exposition au radon serait la deuxième cause de cancer du poumon, loin Gaz d'origine naturelle émanant du sous-sol, le radon est inodore, derrière la consommation active de tabac mais avant l’exposition passive à insipide, incolore et radioactif. Des éléments instables comme l'uranium la fumée de tabac (Institut National du Cancer (France) ; Centre d'Etude de 235, l'uranium 238 et le thorium 232 sont présents dans certaines roches l'Energie Nucléaire de Mol, 2008). Les effets nocifs du tabac et du radon du sous-sol. Avec le temps, ces éléments se désintègrent en donnant se renforcent et augmentent le risque de développer un cancer du poumon naissance à du radium et du gaz radon. (Darby, 2005). Le radon est présent dans le sol, dans l’atmosphère, dans l’eau et dans Plusieurs études, réalisées sur des mineurs de fond, permettent de certains matériaux de construction issus des roches du sous-sol qui en calculer qu’une exposition à une concentration en radon équivalente à contiennent (Centre d'Etude de l'Energie Nucléaire de Mol, 2008). 1 000 Bq/m³, pendant une longue période entre 25 et 65 ans, triplerait le risque individuel de mourir d'un cancer du poumon (INVS/AFSSET, On mesure la radioactivité du radon dans l'air en Becquerels par m³ d'air 2008). (Bq/m³). Selon l'Agence fédérale de Contrôle nucléaire, la concentration moyenne En 1987, le Centre International de recherche sur le Cancer de l'OMS a en radon dans les habitations en Belgique est de 53 Bq/m³ ce qui classé le radon parmi les agents cancérigènes (cancers pulmonaires). correspond à la moyenne européenne. En raison de la nature du soussol, les concentrations sont plus élevées en Wallonie (70 Bq/m³), et en Le radon peut adhérer aux particules en suspension dans l’air et être particulier les arrondissements de Neufchâteau, Bastogne et Verviers, inhalé, favorisant ainsi le développement d'un cancer pulmonaire. Plus il y qu’en Flandre (35 Bq/m³). a de radon dans l'air et plus longue est l'exposition, plus grand est le risque de contracter ce type de cancer (WHO, 2005). L'exposition au radon domestique serait actuellement liée à environ 9 % des décès par cancer du poumon et donc à 2 % de tous les décès dus au cancer en Europe. En appliquant ces proportions à la mortalité belge, sur base d’une exposition moyenne à des concentrations de radon (Darby, 2005), on peut estimer en première approximation et sans tenir compte 308 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement des disparités d’exposition sur le territoire régional, qu'en 1997, environ 600 6.3. Les POPs dans le lait maternel décès liés à un cancer du poumon pourraient avoir été liés à l’exposition au radon en Belgique. 6.3.1. Introduction Dans une zone fortement exposée, il faut être particulièrement vigilant La convention de Stockholm (Convention de Stockholm, 2004) regroupe dans l’estimation du risque : si la concentration en radon d'une habitation sous l'appellation POP (Polluants Organiques Persistants), plusieurs est fort élevée, cela ne signifie pas pour autant que dans chaque bâtiment pesticides et herbicides organochlorés, les PCB, les dioxines et les de la même zone la concentration est élevée. A l'inverse, de faibles furannes. A côté de ces substances, il en existe d’autres répondant aux concentrations de radon sur un site peuvent très bien masquer des mêmes caractéristiques mais non reprises dans la liste de la convention. concentrations de radon élevées dans un site voisin. Les dioxines proviennent de combustions incomplètes dans la sphère privée (par exemple les feux de jardins) ou industrielle (par exemple les En cas de détection d’une concentration élevée de radon, les mesures incinérateurs). Ces composés ou leurs métabolites se retrouvent dans consistent généralement à augmenter la ventilation des caves et des tous les écosystèmes. Ils se concentrent dans les graisses animales et vides et/ou isoler les voies d'entrée du gaz (isolation des fondations de la font l’objet d’une bioamplification via la chaîne alimentaire. On les retrouve maison). dans les viandes, volailles, œufs, produits laitiers et poissons gras. L'Union européenne recommande d'agir au-delà de concentrations Les concentrations de POPs dans le lait maternel sont un bon indice de dépassant 400 Bq/m³ pour les maisons existantes et 200 Bq/m³ pour les l'exposition de la population. Le lait maternel est facile à échantillonner et nouvelles constructions. Dans le cas où les valeurs de radon dépassent contient beaucoup de lipides qui concentrent les POPs. 1 000 Bq/m³, l'intervention de professionnels est fortement recommandée. Diverses études réalisées depuis 1970 signalent une réduction des concentrations (Harrison, 1998). La présence de faibles concentrations de POPs dans le lait maternel des femmes belges ne remet pas en cause les bienfaits du lait maternel qui reste le premier aliment recommandé pour l’alimentation des nouveaux nés. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 309 CHAPITRE VI Santé et environnement Les lois et règlements mis en place dans de nombreux pays sur l'usage des 6.3.3. La surveillance des POPs pesticides et herbicides ont induit une réduction sensible de ces composés dans les aliments. En 2003, le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE), dans le cadre du programme mondial de surveillance des POPs, a demandé Le niveau actuel d'exposition aux dioxines et furannes se situe entre 1 et de recueillir des données fiables et comparables à partir du lait maternel. 3 picogrammes/kg de poids corporel alors que la dose journalière tolérable a été fixée par l'OMS à 1-4 picogrammes/kg de poids corporel En 2006, la Belgique a pris part à la quatrième vague de ce recueil de (OMS, 1998). Les mesures prises au niveau des incinérateurs de déchets données par l'OMS (Cellule Environnement Santé, Belgique 2007). ont permis de réduire considérablement les rejets de dioxines. Ceux-ci Le recrutement des mères a été assuré en Flandre par le Provinciaal font l’objet de normes sévères et sont soumis à une surveillance étroite en Instituut voor Hygiëne van Antwerpen et, en Wallonie et à Bruxelles, par Région wallonne. Les résultats de cette surveillance sont consultables en l'Institut Provincial d'Hygiène et de Bactériologie du Hainaut (IPHB). Les ligne (http://environnement.wallonie.be). échantillons de lait maternel furent analysés par l'Institut Scientifique de Santé Publique et par un laboratoire de référence à Fribourg en Allemagne. En 1999, la Belgique a connu une « crise de la dioxine » : un taux Le nombre total de participantes belges était de 197 dont 104 en Flandre, anormalement élevé de dioxine avait été découvert dans des poulets 73 en Wallonie et 20 à Bruxelles. d’élevage. Cette crise a attiré l’attention de la population et des décideurs sur l’importance de surveiller de manière systématique le rejet de ces Les conclusions de cette étude au niveau belge ont montré qu’en 2006 la dioxines dans l’atmosphère. plupart des pesticides organochlorés mesurés qui ont été interdits il y a 25 à 30 ans ne sont à présent plus du tout ou à peine retrouvés dans le lait 6.3.2. Les effets des POPs sur la santé des mères (souvent nées aux alentours de cette période ou plus tard). Des études effectuées sur des populations consommant de grandes Les concentrations observées de POPs chez les mères belges sont faibles. quantités de poissons, ont signalé des effets négatifs sur le développement Elles augmentent toutefois avec l’âge et de manière différente selon la région physique, psychomoteur et cognitif des enfants exposés in utero ainsi de résidence : les valeurs moyennes en PCB (polychlorobiphényle, industrie que des effets sur leurs fonctions immunitaires et hormonales (Darmstra, des transformateurs et condensateurs) et HCB (Hexachlorobenzène, 2002). antifongique pour les plantes) étaient plus élevées en Wallonie qu'en Flandre tandis que le p,p'-DDE (dichlorodiphenyldichloroethylene, appartenant aux 310 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 insecticides de type DDT) était plus élevé en Flandre. CHAPITRE VI Santé et environnement 7. L’amiante, l’asbestose, le mésothéliome et le cancer du poumon 7.1. Introduction L'amiante (asbeste) désigne un ensemble de minéraux fibreux naturels. Selon Elle est utilisée pour sa résistance à la traction, ses propriétés d’isolant personnes meurent thermique et électrique et sa résistance aux attaques chimiques. L'amiante l'amiante (Organisation est friable et libère des éléments fibreux lors de manipulations mécaniques. La génération la plus touchée serait celle des hommes nés entre 1940 et Légers, ceux-ci entrent alors en suspension dans l'air et peuvent être 1950. Jusqu’à 1 % de ces hommes pourraient mourir de mésothéliome inhalés et s'incruster dans le tissu interstitiel des poumons. (Peto, 1995). Les maladies spécifiques de l'amiante sont essentiellement le mésothéliome Une directive de la Communauté européenne (directive 1999/77/CE) (cancer de la plèvre), l'asbestose (fibrose pulmonaire consécutive à une interdit la commercialisation et l'utilisation de tous les types d'amiante longue exposition à de fortes concentrations de poussières d’amiante) et depuis 2005 au sein de l'Union européenne. des estimations mondiales, chaque année Internationale au d'une du moins maladie Travail, 90 000 liée à 2002). le cancer du poumon (Bartsch, 1998). En Belgique, l’utilisation de l’amiante est interdite depuis 1998. Néanmoins, Le lien de cause à effet de l'amiante sur le développement du mésothéliome suite essentiellement aux opérations de défloquage (désamiantage), a été clairement décrit en 2002 par Britton (Britton, 2002). L'amiante, 4,5 milliers de tonnes de déchets d’amiante ont été générés en 2004 sur cancérogène, serait responsable de près de la moitié des décès par cancers le territoire wallon selon l’Office wallon des déchets. Il subsiste par ailleurs dus à une exposition professionnelle à des polluants (OMS, 2006). de l'amiante dans les habitations privées (couvertures de toit, gaines de chauffage, etc.). Les déchets d’amiante-ciment sont collectés de manière Le nombre de victimes de l'amiante devrait continuer à augmenter dans sélective et traités par des entreprises spécialisées. Les opérations de les prochaines années avant de diminuer progressivement (la maladie se forage, sciage et autres manipulations de l'amiante doivent se réaliser développe souvent 20 à 30 ans après l'exposition). selon des règles très strictes. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 311 CHAPITRE VI Santé et environnement Tableau 13 : Nombre de personnes indemnisées pour une incapacité due à l'amiante 7.2. L’asbestose En Wallonie, en 2007, le Fonds des Maladies Professionnelles indemnisait 479 personnes pour incapacité permanente au travail liée à l'asbestose (1 555 pour l'ensemble de la Belgique). En outre, 92 Wallons bénéficient d'une indemnité pour affections bénignes de la plèvre et du péricarde provoquées par l'amiante (110 en Belgique). Indemnisations pour affections bénignes de la plèvre et du péricarde provoquées par l'amiante Indemnisations pour asbestoses associées à un cancer du poumon BELGIQUE 110 1 555 WALLONIE 92 479 NAMUR 9 30 LUXEMBOURG 2 9 LIÈGE 29 218 HAINAUT 47 200 5 22 BRABANT WALLON Source : Fonds des Maladies Professionnelles, 2007 7.3. Le mésothéliome 7.3.1. L’incidence En 2004, la Fondation Registre du Cancer a enregistré 232 nouveaux cas de mésothéliomes en Belgique et 68 en Région wallonne, 7 à Bruxelles et 157 en Flandre. La moitié des mésothéliomes wallons se situaient en province du Hainaut. Selon une étude française basée sur les Registres du réseau Francim (Grosclaude, 2007), le pronostic du mésothéliome est très sombre: la survie relative est de 40 % à un an, de 12 % à 3 ans et de 7 % à 5 ans. 312 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 Figure 11 : Proportions de personnes touchées par un mésothéliome diagnostiqué en 2004 (pour 100 000 habitants) Source : Fondation Registre du Cancer, 2004 CHAPITRE VI Santé et environnement 7.3.2. Les décès par mésothéliome Les données de mortalité indiquent une augmentation assez importante Pour l’ensemble de la Belgique, on passe de 74 décès en 1987 à 146 en du nombre de décès dus à des mésothéliomes en Wallonie : de 1987 à 1997 et 178 en 2004. 1991, on y enregistrait environ 20 cas par an. En 1992, on passe à 36 cas, Les décès par mésothéliome représentaient, en 2004, 0,2 % des décès Evolution du nombre de décès dus à un et à 65 cas en 1996, soit trois fois plus qu'en 1987. totaux en Belgique. mésothéliome source ISSP-SPMA 100 nombre de décès 80 60 40 20 0 1987 1988 1989 1990 1991 1992 1993 1994 1995 1996 1997 Région flamande Région bruxelloise Région wallonne Figure 12 : Evolution du nombre de décès dus à un mésothéliome Source : ISP-SPMA, 1987-1997 7.4. Le cancer broncho-pulmonaire L'exposition à l'amiante constitue à elle seule un facteur de risque de Un fumeur non exposé à l'amiante multiplie son risque de développer cancer broncho-pulmonaire non spécifique à l’amiante, donc même en un cancer du poumon par 10 par rapport à un non-fumeur. Ce rapport l'absence d'asbestose (INRS, 2007). L'accentuation du risque tumoral par passe à plus de 50 en cas d'exposition simultanée au tabac et à l'amiante l'exposition à d'autres agents cancérogènes comme la fumée du tabac est (Hammond, 1979). connue depuis la fin des années 70. Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 313 CHAPITRE VI Santé et environnement 8. L’impact des métaux lourds sur la santé tuyauteries en plomb pour amener l'eau de distribution, peintures anciennes à base de plomb, etc.). Des facteurs comme des sources 8.1. Introduction environnementales liées aux sols, à l'air et à des activités industrielles participent aussi à la genèse du saturnisme infantile. D'autres sources Les métaux dits lourds sont présents dans tous les compartiments de de contamination relèvent de loisirs (par exemple, tir à la carabine), de l'environnement, mais en général en quantités très faibles. Parmi les métaux pratiques socioculturelles (par exemple, maquillage au khôl, théières lourds toxiques pour l'homme, on distingue principalement : le mercure, le soudées au plomb) ou de l'absorption de matières diverses comme des plomb et le cadmium. Les autres métaux sont utiles à l'organisme, voire éclats de peintures anciennes ou de terre (comportement pica). indispensables comme les oligo-éléments (le fer, le cuivre, le nickel, le La multiplicité des sources d'exposition au plomb rend la prévention du chrome, etc.) mais deviennent toxiques au-delà d’une certaine dose. saturnisme infantile particulièrement complexe (Institut Provincial d'Hygiène et de Bactériologie du Hainaut (IPHB), actuellement Hainaut Vigilance Le secteur industriel est de loin le principal émetteur de métaux lourds Sanitaire (HVS), 2002). Le traitement curatif consiste à tenter d'éliminer le avec près de 196 tonnes d’émission, soit 90 % du total. Le transport est le plomb de l'organisme en le chélatant (en le liant) à des produits qui seront deuxième émetteur de métaux lourds. éliminés dans les selles. 8.2. L'effet d'un métal lourd sur la santé : le plomb 8.3. Le saturnisme en Belgique : études ponctuelles Le saturnisme est une pathologie associée à l'ingestion du plomb. Les effets 8.3.1 Le saturnisme chez les enfants : une étude de l'Institut Provincial sont d'autant plus importants que l'exposition a été longue et intense. Ils d'Hygiène et de Bactériologie du Hainaut peuvent être irréversibles, en affectant la croissance et le développement neuropsychologique de l'enfant. L'IPHB a tenté de mettre en évidence des zones d'habitation à risque dans Chez l'adulte, l'intoxication au plomb entraîne de l'hypertension, de quatre régions: l'entité de Mons, le Borinage, la ville d'Ath et la commune l'anémie, des problèmes neurologiques, auditifs, de l'insuffisance rénale, de Courcelles. La mesure systématique de la plombémie chez les enfants des problèmes de fertilité. de ces entités séjournant à l'hôpital ou consultant un service pédiatrique n'a permis de détecter que 2 cas d'intoxication (valeurs supérieures à Le saturnisme est souvent décrit comme une pathologie de l'exclusion et de la précarité associée à un habitat ancien et délabré (présence d'anciennes 314 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 150 µg/L) sur 795 cas analysés (soit une prévalence de 0,25 %). CHAPITRE VI Santé et environnement 8.3.2. Le plomb et les autres métaux lourds : le plomb et le cadmium dans sur la santé des riverains d'une pollution avérée au plomb et au cadmium le sang des adolescents ainsi qu'aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) sur le site de Chimeuse. Une autre étude (Bernard, 2007) réalisée dans le cadre du projet européen Les résultats des études (Charlier, 2008) réalisées sur le site montrent PHIME (Public health impact of long term, low-level mixed element exposure que le taux de transfert sol-légumes du plomb et des HAP y est très limité in susceptible population strata) a permis de mesurer les concentrations en et qu’on ne doit pas craindre de consommer les légumes du potager aux cadmium et en plomb dans le sang d'environ 800 adolescents originaires alentours de ce site. Le cadmium, qui a la propriété de s'accumuler dans de Bastogne, Lessines et Louvain-la-Neuve. Les concentrations obtenues les légumes, est peu retrouvé dans les analyses effectuées. correspondent à des valeurs d'individus sains exposés à de faibles taux L'analyse du sol et des légumes ne représentait qu'une estimation indirecte d'exposition (moyenne du plomb sanguin = 13,4 µg/L chez les filles et de l'exposition humaine. Cette étude a été complétée par des analyses de 17,4 µg/L chez les garçons ; moyenne du cadmium sanguin = 0,18 µg/L sang et d'urine sur 183 personnes riveraines du site. Les résultats n'ont pas pour les deux sexes). débouché sur des valeurs alarmantes : aucun dépassement des valeurs Les facteurs significativement associés aux concentrations mesurées normales du plomb sanguin, un dépassement du cadmium sanguin et de cadmium et de plomb étaient : l'âge, le tabagisme actif et le niveau 8 dépassements du cadmium urinaire (notons, cependant, que les fumeurs d'éducation des parents pour le cadmium ; l'année de construction de peuvent avoir des doses plus importantes de cadmium dans le sang et les l'habitat (avant 1950) pour le plomb. L'intoxication non professionnelle au urines et que l'environnement professionnel peut jouer un rôle). cadmium se fait essentiellement par ingestion et provoque des affections rénales et/ou osseuses. 8.4. L'impact des pollutions du sol par les métaux sur la santé 8.4.2. Etude LEGUMAP à Marchienne-au-Pont Toujours en 2007, suite à une demande du Comité des riverains de Marchienne-au-Pont, des prélèvements de légumes, de sols et d'eaux 8.4.1. Le site de Chimeuse (Tilleur) ont été réalisés dans 81 jardins situés en zone riveraine du complexe sidérurgique de Charleroi (Le Bel, 2008). De nombreux sols portent la trace des activités industrielles passées, qui ont pu être la source de pollutions par des métaux lourds. En 2007, le Centre Hospitalier Universitaire de Liège faisait état d'un impact possible Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 315 CHAPITRE VI Santé et environnement Les résultats montraient : Les résultats indiquent que seule la présence de cadmium, de plomb et de • des teneurs non négligeables en plomb, cadmium et HAP dans benzo(a)pyrène (HAP) dans les sols de jardins est susceptible de générer certains légumes cultivés par les riverains comme la pomme de terre un risque potentiel pour la santé en cas d'ingestion de quantités importantes ou les haricots et carottes ; de légumes du potager ou de particules de terre (jeux d’enfants à l’extérieur) des concentrations élevées en plomb, zinc, cuivre, cadmium et HAP (le calcul de risque a été fait pour des enfants de moins de 6 ans). Au terme dans les sols des potagers ; de l'étude, la SPAQuE propose une série de recommandations concernant aucun dépassement des normes dans les eaux de pluie récoltées pour la préparation et la consommation des légumes des jardins situés dans les l'irrigation. zones échantillonnées (enquête LEGUMAP). • • 316 Tableau de bord de la santé en Wallonie - 2009 CHAPITRE VI Santé et environnement 9. Références Agence européenne pour l'environnement. L'environnement en Europe : troisième évaluation. Copenhague, 2003. Cellule Etat de l'Environnement wallon. Tableau de bord de l'environnement wallon 2004. Namur : MRW-DGRNE, 2004, 160p. Baeza A, Marano F, Pollution atmosphérique et maladies respiratoires : Un rôle central pour le stress oxydant = Air pollution and repiratory diseases : a central role for oxidative stress. Médecine Sciences 2007; 23 (5) : 497-501. Cellule Etat de l'Environnement wallon. Rapport analytique sur l'état de l'environnement wallon 2006-2007. 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