Certu Cete - Outil de l`aménagement
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Certu Cete - Outil de l`aménagement
POLITIQUES PRENDRE FONCIÈRES LOCALES EN COMPTE LE FONCIER DANS LE PROJET DE TERRITOIRE Le projet urbain achevé (2002) Perspective sur l’église de la Madeleine direction générale de l’Urbanisme de l’Habitat et de la Construction Certu Cete Normandie-Centre Politiques foncières locales Prendre en compte le foncier dans le projet de territoire L’îlot Nord du « Champ de foire aux boissons » L’îlot Nord Est Programme de requalification urbaine : équipements publics (mairie annexe, crèche et salle municipale), bureaux, logements (PLA, accession, étudiants) et commerces en RdCh Programme de logements libres, conventionnés et étudiants. fiche n° 1 mai 2004 L’îlot Est Programme mixte : Siège de la Communauté d’agglomération rouennaise, 25 logements PLA. L’îlot Sud du « Champ de foire aux boissons » Faculté de droit : 30 000 m2 de surface L’îlot Sud Est Programme mixte : Extension d’un hôtel, logements en accession et location et résidences étudiantes. Bilan financier de l’opération Le CETE NormandieCentre, le CERTU et la DGUHC tiennent à remercier les services de la ville de Rouen et de l’EPBS, d’où provient l’essentiel des informations et des graphiques contenus dans ce document. CETE NormandieCentre 10, chemin de la Poudrière 76121 Le GrandQuevilly Cedex Tel : 02 35 68 82 29 Fax : 02 35 68 82 52 CERTU Centre d’Études sur les réseaux, les transports, l’urbanisme et les constructions publiques 9, rue Juliette Récamier 69456 Lyon Cedex 06 Tel : 04 72 74 58 00 Fax : 04 72 74 59 00 www.certu.fr Le bilan financier de cette opération, qui a été menée pendant près de 20 ans, ne peut être établi de manière exhaustive. On peut cependant faire le bilan de quelques projets : Pour le projet de la faculté de droit, sur l’îlot sud ouest, le portage a été réalisé à la fois par la ville et par l’EPBS. L’EPBS a acquis puis revendu à la ville, après 5 ans de portage, 5 200 m2 de terrain pour 3,6 M€. La ville a parallèlement réalisé des acquisitions (4 800 m2) à hauteur de 1 M€. En 1997, Projet de promotion privée (L’îlot sud-est) celle-ci a cédé gratuitement l’ensemble du foncier acquis (soit 1 ha) à la région. On peut ajouter À l’origine, le terrain de l’îlot sud-est était destiné à la faculté de droit. L’EPBS avait alors acquis les 3 000 m2 entre 1992 et 1994, pour environ 2 M€. Ce prix avait été négocié par la ville à 663 €/m2 et justifié auprès des services des Domaines, compte tenu de son potentiel constructible de départ (COS élevé). Après recentrage de l’implantation de l’université sur l’ouest de l’avenue, la destination du terrain a été modifiée, pour un programme mixte. L’EPBS a revendu les terrains à la ville pour 2,2 M€. Celle-ci les a cédés à des promoteurs privés pour 1,4 M€. Ce programme mixte a été commercialisé à 15 M€ pour 10 000 m2 de SHON dégagée. DGUHC Direction générale de l’Urbanisme, de l’Habitat et de la Construction Arche sud 92055 La Défense Cedex Tel : 01 40 81 21 22 Fax : 01 40 81 91 40 www.logement. equipement.gouv.fr 4 FICHE N° 1— Projet de l’université (L’îlot sud du « Champ de Foire aux Boissons ») MAI Acteurs Années Achat du foncier Revente du foncier EPBS 1992-94 2 M€ (3 000 m2) 2,2 M€ (à la ville) Ville de Rouen 1997 2,2 M€ (3 000 m2) 1,4 M€ (au promoteur) Promoteurs privés 1998 1,4 M€ (3 000 m2) - 2004 qu’afin de réaliser l’ensemble des locaux de la faculté, estimé à 36 M€, la région a bénéficié de 4,3 M€ de subventions État. Acteurs Années Achat du foncier Revente du foncier EPBS 1992-94 3,1 M€ (5 200 m2) 3,6 M€ (à la ville) Ville de Rouen 1992-1997 4,6 M€ (10 000 m2) Cession gratuite (à la Région) Région 1997 Cession gratuite (10 000 m2) - La question foncière s’inscrit aujourd’hui dans un contexte économique, social, juridique et institutionnel profondément transformé. Reconquête d’un espace urbain délaissé : le quartier Pasteur à Rouen Ce projet de renouvellement urbain, formalisé en 1985 et situé sur d’anciennes friches portuaires, a fortement mobilisé l’action publique. Afin d’aménager le quartier (équipements, logements, espaces publics…), la ville de Rouen a mené une politique d’acquisition foncière, en partenariat avec un établissement public foncier. Cette initiative a donné un nouvel essor au marché privé de l’immobilier dans ce secteur. des principales pénétrantes de la ville. La création d’un ouvrage souterrain, pour gérer le flux de circulation sur cette avenue, a permis d’assurer une continuité visuelle et piétonne entre le quartier À nouveaux enjeux, nouvelles méthodes d’action. Pasteur et la Seine, sur les emprises du triangle Pasteur. Cette fiche s’inscrit dans une série d’analyses d’exemples de stratégies conduites par des collectivités publiques face à des enjeux d’aménagement ou de renouvellement urbain. L’ensemble des fiches d’analyse illustre le guide « Politiques foncières locales Prendre en compte le foncier dans le projet de territoire » de la DGUHC. Fiches téléchargeables sur www.certu.fr Le quartier Pasteur : prolongement du centre ville L’objectif du projet était de constituer un prolongement du centre ville autour de l’avenue Pasteur (ancienne allée, tracée au XVIIe siècle dans l’alignement de l’église de la Madeleine), en favorisant la mixité des usages et des fonctions et en maintenant une densité à l’échelle du centre ville. Le projet a Présentation du site et du projet urbain POS de 1985 La reconquête d’un espace urbain délaissé L’aménagement du quartier Pasteur s’est inscrit dans une volonté de reconquête globale des secteurs ouest de la ville. Ces secteurs, progressivement délaissés par les activités portuaires, ont été longtemps gelés (non couverts par la ZIF), dans l’attente du choix du tracé définitif d’un 6e pont franchissant la Seine. Les principaux éléments de reconquête étaient : ! ! le quartier Pasteur (opération présentée) le triangle Pasteur (création d’un espace public, assurant l’ouverture du quartier Pasteur sur la Seine) la ZAD Ouest (ensemble d’îlots constitués de friches à reconquérir) Conclusion ! L’opération de requalification du quartier Pasteur a été menée en alliant une forte volonté politique, un investissement public lourd et des initiatives privées. Elle montre qu’il est difficile d’effectuer un montage foncier rapide en tissu urbain de renou- Le projet de restructuration des quartiers ouest a également intégré la création d’un axe structurant de transport en commun en site propre (TEOR). vellement dans des quartiers très morcelés. été intégré au POS (zone UBa) en 1985, avec l’inscription d’un plan d’alignement permettant de définir l’implantation du bâti le long de l’axe majeur. Cette liaison est-ouest au sein de l’agglomération rouennaise emprunte l’avenue Mont Riboudet, une L’implantation de la nouvelle préfecture dans les locaux de l’ancien Hôtel Dieu au nord de l’avenue a lancé la restructuration du quartier. À l’ouest de l’avenue, une opération de requalification urbaine a permis d’implanter à la fois un équipement public (faculté de droit), des petits commerces et des logements. La partie est de l’avenue a été dévolue à de l’habitat social et privé. Cet axe majeur, ainsi reconstitué, a permis de mettre en valeur l’église de la Madeleine au nord et un espace paysagé ouvert sur la Seine au sud. FICHE N° 1— MAI 2004 1 POLITIQUES PRENDRE FONCIÈRES LOCALES Présentation du foncier disponible EN COMPTE LE FONCIER DANS LE PROJET DE TERRITOIRE tant, une reconstruction a été engagée. À l’est de cet axe, se dessinait un parcellaire plus grand, composé d’immeubles privés (assurances, hôtels, établissement d’enseignement privé) et publics (maison de l’enfant). Les terrains, permettant la mise en œuvre du projet communal étaient dévalorisés et appartenaient en grande partie à des propriétaires privés. Afin d’impulser la reconquête de ce quartier, la ville de Rouen a donc dû procéder à des acquisitions sur l’ensemble des terrains où elle souhaitait intervenir. PRENDRE FONCIÈRES LOCALES Les acquisitions foncières réalisées par la ville et l’EPBS (1997) Les parcelles bâties avant le projet (1985) : propriétaires privées De 1993 à 1998, l’EPBS a acquis 14 parcelles pour le compte de la ville, pour un montant de 580 000 €, soit 1 200 m2. Il les a ensuite cédées en 1999 à la ville, pour une somme de 655 000 €. Le coût total du foncier s’élève à 2 286 000 €. Établissement scolaire privé Immeubles de bureaux appartenant à une SCI L’îlot Nord Est L’îlot Est Un bail emphytéotique entre la ville de Rouen, l’EPBS et l’OPAC Habitat de Rouen a été signé en 1992, afin de réaliser des logements en PLA. L’EPBS a alors acquis 1 140 m2 pour 610 000€. Le portage foncier est assuré par l’EPBS pour 15 ans, soit jusqu’en 2007. Le loyer payé par l’OPAC est de 1 € par an. Immeubles de bureaux Norwich Union Petites parcelles d’habitat vétuste (propriétaires privés) EN COMPTE LE FONCIER DANS LE PROJET DE TERRITOIRE Cet îlot a été recomposé grâce à la rénovation de l’établissement scolaire privé et à la libération de parcelles, permettant la promotion privée de logements et de commerces. L’îlot Nord du « Champ de foire aux boissons » Un foncier dévalorisé à conquérir Au lancement de l’opération de renouvellement urbain, les terrains du quartier Pasteur étaient encombrés et peu attrayants pour le marché privé. À l’ouest de cet axe, les îlots étaient morcelés en petites parcelles, traditionnellement occupées par des ateliers et des commerces peu attractifs en rez-de-chaussée et des logements dégradés à l’étage. La stratégie initiale consistait à réhabiliter ces îlots, mais, compte tenu de l’état de vétusté du bâti exis- POLITIQUES L’îlot Sud du « Champ de foire aux boissons » Entre 1992 et 1994, l’EPBS a réalisé des acquisitions à hauteur de 3,1 M€ pour 5 200 m 2 sur 5 ans. Puis il a revendu ce foncier en 1997 à la ville, pour 3,6 M€. La ville a acquis le reste des parcelles, puis les a cédées gratuitement à la région, pour une valeur du terrain de 4,6 M€. L’îlot Sud Est L’EPBS a acquis 3 000 m2 entre 1992 et 1994 pour environ 2 M€. Les terrains ont ensuite été revendus à la ville pour 2,2 M€, puis au final à un promoteur privé pour 1,4 M€. Acquisitions directes par la ville de Rouen Acquisitions par l’EPBS Une impulsion… grâce aux premiers aménagements publics Implantation de la nouvelle préfecture ie ér entraîné une dynamique du marché immobilier du site. Ces initiatives ont permis une valorisation de l’image du quartier et une nouvelle attractivité pour le marché privé. Vu e a Des équipements publics structurants, au voisinage du périmètre de renouvellement urbain, ont marqué le début ite du recyclage foncier du quarus ed n tier Pasteur et ont n Implantation de l’université de droit Création de la ligne de transport TEOR Trois séquences importantes d’aménagement, programmées par la collectivité, ont donc contribué à la reconquête et la valorisation du site : ! ! ! l’implantation de la nouvelle Préfecture dans l’ancien Hôtel Dieu (PC délivré en 1991), l’implantation de l’université de Droit (1997), résultant de la volonté de réintroduire les étudiants en centre ville et de déployer les unités de formation et de recherche en plusieurs pôles sur l’ensemble de l’agglomération rouennaise, et la création d’un axe de transport collectif en site propre (TEOR), traversant les quartiers ouest et mis en service en 2001. 2 FICHE N° 1— MAI 2004 Périmètre de DPU (1987) Recomposition de la trame urbaine et foncière Périmètre élargi de DPU (1992) Stratégie et diagnostic du foncier mobilisé Une politique d’acquisition partagée entre la ville et l’EPBS Initialement, les parcelles appartenaient essentiellement à des propriétaires privés. La volonté de restructuration de ce quartier a conduit la ville de Rouen à vouloir réaliser des acquisitions foncières aux abords de l’avenue Pasteur. Il n’avait pas semblé opportun à la commune de créer une ZAC sur ce site : les tracés des voiries publiques existaient et la ville souhaitait conserver la configuration des îlots existants. Par contre, elle a choisi d’intervenir en partenariat avec l’Établissement Public de Basse Seine (EPBS). Cet établissement public foncier, spécifique à la Haute et Basse Normandie, achète le foncier et en assure le portage pour le compte des collectivités locales qui lui en font la demande. Des outils d’interventions directes Avant 1985, les acquisitions ont été faites par la ville sur la base du droit de préemption dans le cadre de la ZIF. Puis, après classement de la zone en UBa au POS (en 1985), elles ont été réalisées sur celle du droit de préemption urbain. Par une convention passée en 1987, la ville de Rouen a délégué son DPU à l’EPBS, qui dès lors assurait une partie du portage foncier sur les îlots situés à l’ouest de l’avenue, laissant la partie est à l’entière initiative privée (sauf l’îlot sud-est). Dans ce périmètre, l’EPBS a acquis, entre 1987 et 1990, 13 propriétés soit 20 parcelles d’une superficie de 2 483 m2 pour un montant de 518 000 €. Parallèlement, en 1992 et 1993, à la suite d’une extension du projet et sur la base d’une nouvelle convention se rapportant à l’élargissement du périmètre initial, l’EPBS a acquis 34 propriétés, soit 49 parcelles et 7 fonds de commerces pour un montant de 6 930 000 €. Au total, l’EPBS a acquis 11 000 m2 de terrains qui ont été ensuite revendus à la ville après 5 années de portage. De son côté, la commune a acheté directement près de 9 000 m2. Une maîtrise publique importante Comme indiqué sur le plan ci-dessus, l’EPBS a fait l’acquisition d’une grande partie du parcellaire imparti dans le périmètre de DPU. La ville a également réalisé de nombreuses acquisitions et porté les projets sur plusieurs années (1985-2000). Les terrains ainsi disponibles ont permis la réalisation de différents projets, aujourd’hui achevés (cf. plan page 4). À présent, les perspectives d’avenir du quartier passeront par l’aménagement de l’ensemble des quartiers ouest de Rouen. Le périmètre de la ZAD Ouest a pour objectif de contribuer à la mise en valeur de l’ensemble du quartier par le renforcement des activités économiques, par la création de logements neufs et par le développement d’équipements collectifs. L’accessibilité du secteur sera par ailleurs améliorée par la réalisation du sixième pont sur la Seine. Une impulsion reprise par le privé Les acquisitions de l’EPBS se sont poursuivies jusqu’en 2000 par voie de cession amiable sur la base du DPU. Les négociations étaient menées directement par la ville. L’EPBS achetait ensuite au prix négocié, dans le cadre de l’estimation du service des Domaines. Après la revente des parcelles à la ville, le remembrement, conforme au projet, a été réalisé auprès du cadastre. Parallèlement à ces actions foncières publiques, les propriétaires privés, et notamment l’établissement scolaire privé, ont mené des opérations de recomposition foncière. Ce projet urbain a également permis à des promoteurs privés de conduire des opérations de constructions neuves (commerces et logements), motivés par le nouvel essor du marché de l’immobilier sur ce secteur. FICHE N° 1— MAI 2004 3