CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et
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CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et
Communauté Economique et Monétaire de l’Afrique Centrale CEMAC 2025 : Vers une économie régionale intégrée et émergente Programme Economique Régional 2009-2015 Volume 1 : Rapport d’étape Janvier 2009 Programme Economique Régional de la CEMAC Liste des Graphiques, tableaux et encadrés SOMMAIRE Liste des abréviations ........................................................................................... 3 Liste des Graphiques ............................................................................................. 4 Liste des tableaux ................................................................................................ 4 Liste des encadrés ................................................................................................ 4 RESUME ANALYTIQUE ................................................................................................................................... 5 INTRODUCTION ............................................................................................................................................ 11 CHAPITRE 1 : PERFORMANCES A LONG TERME DES ECONOMIES DE LA CEMAC, TENDANCES MAJEURES ET SCENARII D’AVENIR ............................................................................................................ 12 CHAPITRE 2 : IDENTIFICATION DES MOTEURS DE CROISSANCE DE LA CEMAC .................................... 16 CHAPITRE 3 : VISION CEMAC 2025 ET AXES STRATEGIQUES 2009-2015 DU PROGRAMME ECONOMIQUE REGIONAL ............................................................................................................................ 18 3.1 LA VISION CEMAC 2025 ....................................................................................................................... 18 CHAPITRE 4 : CADRAGE MACROECONOMIQUE COMMUNAUTAIRE ........................................................ 26 CHAPITRE 5 : MISE EN ŒUVRE, SUIVI ET EVALUATION DU PER ........................................................... 28 Programme Economique Régional de la CEMAC Liste des Graphiques, tableaux et encadrés Liste des abréviations Abréviations AIR BDEAC BEAC BM CEBVHIRA CEEAC CEMAC COBAC COSUMAF FDIR FMI FODEC GES IDE IDH ITIE MDP NTIC OCEAC OMD PEAC PER PIB RDC REMAP TCI TEC VIH/SIDA Définitions Agence des Infrastructures Régionales Banque de Développement des Etats de l'Afrique Centrale Banque des Etats de l'Afrique Centrale Banque Mondiale Commission Economique du Bétail, de la Viande et des Ressources Halieutiques Communauté Economique des Etats de l'Afrique Centrale Communauté Economique et Monétaire des Etats de l'Afrique centrale Commission Bancaire d'Afrique Centrale Commission de surveillance du Marché financier d'Afrique Centrale Fonds de Développement des Infrastructures Front Monétaire International Fonds de Développement de la Communauté Gaz à Effet de Serre Investissement Direct Etranger Indicateur de développement Humain Initiative sur la Transparence des Industries Extractives Mécanisme de Développement Propre Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication Organisation de coordination pour la lutte contre les endémies en Afrique Centrale Objectifs du Millénaire pour le Développement Pool Energétique de l’Afrique Centrale Programme Economique Régional Produit Intérieur Brut République Démocratique du Congo Renforcement de la Gouvernance dans le Secteur des matières premières en Afrique Taxe Communautaire à l'Importation Tarif Extérieur Commun Virus de l'Immunodéficience humaine/syndrome de l'immunodéficience acquise Programme Economique Régional de la CEMAC Liste des Graphiques, tableaux et encadrés Liste des Graphiques Graphique A : PIB réel, tendance et cycle ; CEMAC (1960 - 2007)............................................................. 12 Graphique B : 4 scénarii pour la CEMAC en 2025 ............................................................................................. 15 Liste des tableaux Tableau 1 : croissance du PIB réel en zone CEMAC et dans quelques autres sous-régions du monde en % ............................................................................................................ 12 Liste des encadrés Encadré a 1: des visions sectorielles à la vision globale ...................................................... 18 Encadré b 2: les composantes du PER, une Vision et quatre axes stratégiques ........................... 20 Encadré c3 : Les composantes de l'axe 1 - Gouvernance et stabilité macroéconomique ................ 21 Encadré e4 : Aperçu de quelques tronçons routiers prioritaires de la CEMAC............................. 22 Encadré f 5 : les composantes de l’axe 3 - renforcement des infrastructures physiques d’intégration ................................................................................................. 23 Encadré g6 : les composantes de l’axe 4 - renforcement des infrastructures et services de soutien.. 25 Encadré h7 : la vision 2025 : une mise en œuvre par étape, avec à chaque étape des acquis concrets ....................................................................................................... 28 Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique RESUME ANALYTIQUE Le Programme Economique Régional constitue la réponse de la CEMAC face à la crise financière et doit lui permettre de sortir du peloton des pays pauvres et aller vers l’émergence économique. Ce document représente le rapport d’étape du Programme Economique Régional, composé de deux volumes : le rapport d’étape (volume 1) et le volume de référence (volume 2). Il présente la Vision d’avenir de la CEMAC, les axes stratégiques pour réaliser cette vision et quelques actions prioritaires. Le rapport final présentera en mars 2009, sur la base des travaux complémentaires en cours, l’ensemble des projets et programmes et déclinera le plan d’action détaillé du PER. L’analyse des performances à long terme des économies de la CEMAC montre que la zone connaît une réelle dynamique de croissance depuis une décennie, mais que celle-ci est inégale, a eu peu d’impact sur la pauvreté et repose sur des bases fragiles. Malgré ses nombreuses richesses, la CEMAC est ainsi restée en queue de peloton de l’indice de Développement Humain des Nations. Par ailleurs, les économies de la CEMAC présentent des faiblesses structurelles qui freinent leur décollage économique : L’intégration est peu avancée et la compétitivité de la zone est faible. Au même moment, La CEMAC doit faire face à des défis critiques, dont la préservation de la paix et de la sécurité dans une région instable, la protection de son environnement et des écosystèmes et depuis peu une importante crise financière internationale. Ainsi, quatre scénarii apparaissent envisageables pour la CEMAC à l’horizon 2025 : la croissance fragile, l’instabilité, la CEMAC à deux vitesses et l’émergence. A travers le PER, la CEMAC a fait le choix d’aller vers l’émergence. La vision est de « faire de la CEMAC en 2025 un espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ». Cette vision ambitieuse répond aux attentes des pays, formulées à travers leurs plans nationaux de développement. Elle apparaît également légitime au regard du large potentiel de la CEMAC. En effet, le diagnostic des sources de croissance a permis d’identifier cinq moteurs de croissance, dans lesquels la CEMAC a vocation à devenir un grand acteur régional ou mondial : l’Energie, l’Agro-industrie, l’Economie forestière, l’Elevage et la pêche et les Mines et la métallurgie. La CEMAC dispose du potentiel pour devenir en 2025 un pôle énergétique dynamique, pourvoyeur en énergie de l’ensemble de la sous région, avec une énergie de qualité, abondante et à bas prix et un partenariat public privé exemplaire. Elle peut devenir le verger de l’Afrique tropicale avec une d’une diversité de produits d’exportation. Sa forêt doit jouer un rôle de premier plan dans l’absorption des gaz à effet de serre (GES) et devenir un patrimoine mondial visité et dont l’exploitation durable offrira aux populations une source pérenne d’alimentation, de plantes médicinales et d’emplois. Des filières modernes d'intensification, de transformation et de valorisation de bétail viande, de produits de pêche et d'aquaculture doivent demain permettre à ses citoyens d’accéder à une alimentation équilibrée par des protéines animales de qualité. Enfin, la CEMAC est en mesure de devenir un fournisseur majeur du vaste marché régional du BTP et des matériaux de construction, en s’appuyant en particulier sur une grappe métallurgique de rang politique volontariste et ciblée sur ces moteurs permet ainsi à la CEMAC d’envisager d’ici 2025 diversification économique et l’émergence d’un dynamique. -5- mondial. Une de croissance une véritable secteur privé Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique L’émergence permettrait à la CEMAC de tripler son PIB par habitant et de réduire de moitié la pauvreté d’ici 2025. L’émergence se traduira par une réelle rupture dans la dynamique de croissance qu’a connu jusque là la CEMAC, avec le passage à une croissance plus soutenue, plus régulière et s’appuyant sur des bases plus solides. Ainsi, la croissance passerait de 4,8% par an en moyenne sur la dernière décennie, à 8,5% par an entre 2009 et 2015 et 11% par an de 2016 à 2025. Le PIB par tête de la CEMAC passera de 362 605 F CFA en 2008 à 1 170 431 F CFA en 2025 (multiplication par 3,2). L’émergence marquera ainsi une évolution significative du niveau de vie du citoyen de la CEMAC, avec notamment le développement d’une véritable classe moyenne. De même, la dynamique économique appuyée par une politique sociale volontariste, permettra de passer d’un taux de pauvreté de 53% en 2008 à 25% en 2025 et d’obtenir une amélioration notable de tous les indicateurs sociaux (taux de scolarisation, état nutritionnel des populations…). La vision de la CEMAC est donc de proposer à ses jeunes générations de citoyens un autre avenir et de démarrer dès à présent sa construction à travers le Programme Economique Régional. Le PER vise à mettre en place les fondements qui vont permettre le développement accéléré des piliers de croissance. Il ne s’agira au niveau du PER ni de créer des entreprises, ni de répartir des activités entre les pays de la CEMAC. Il s’agira plutôt de construire un environnement régional compétitif de façon à attirer un flux important d’investissements privés vers les moteurs de croissance. A cet égard, le Programme Economique Régional marque une rupture par rapport aux approches du passé, focalisées sur une bonne gestion des agrégats macroéconomiques, sans un ciblage sectoriel précis, ce qui s’est traduit par des priorités souvent floues, un saupoudrage des ressources et des dynamiques de croissance faibles. Pour faire face à la crise financière mondiale et à l’image des économies émergentes les plus dynamiques, la CEMAC met désormais en place une politique ciblée et volontariste permettant de focaliser ses ressources financières et humaines sur quelques moteurs de croissance (cinq dans un premier temps), capables de favoriser l’émergence de pôles économiques régionaux compétitifs et de générer une croissance forte avec un impact significatif sur la création d’emplois et la lutte contre la pauvreté. Ces cinq piliers ont été choisis car, au regard de leur potentiel, ils garantissent un impact significatif en termes de revenus et d’emplois dans chacun des six Etats membres de la CEMAC. Ainsi, l’analyse montre que le Programme Economique Régional devra s’appuyer sur quatre axes : i) Le renforcement de la gouvernance macro-économique, ii) La mise en place effective du marché commun et de la facilitation des échanges, iii) La construction d’infrastructures physiques d’intégration, iv) La mise en place d’infrastructures et de services de soutien pour la compétitivité des moteurs de croissance. L’encadré suivant montre comment les fondements mis en place par le PER permettront de favoriser le développement des cinq piliers de croissance. -6- Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique Le PER : Bâtir les fondements d’une économie régionale compétitive CEMAC 2025 Economie Forestière AgroIndustrie Energie Elevage et Pêche Mines et Metallurgie Programme Infrastructure de soutien aux piliers de croissance Economique Infrastructures physiques d’intégration Marché commun et facilitation des échanges Gouvernance et stabilité macroéconomique Régional La CEMAC doit intensifier les efforts entamés au niveau de la gouvernance économique et de la création d’un marché commun (axes 1 et 2 du PER) La gouvernance et la stabilité macro-économique constituent des acquis importants de la zone et devront être consolidés, avec notamment le renforcement du dispositif de surveillance multilatérale, la mise en place de la réforme fiscale et l’amélioration de la gouvernance économique. De même, le marché commun et la facilitation des échanges, aujourd’hui entamé, devra se renforcer à travers trois volets : i) le développement du Marché Commun, ii) le renforcement de la facilitation des échanges et iii) le renforcement de la coopération sous-régionale. Dans ce cadre, la feuille de route consensuelle pour la libre circulation devra être immédiatement mise en place et le principe des règles d’origine devenir pleinement effectif. Au niveau des infrastructures physiques d’intégration (axe 3 du PER), un rattrapage accéléré s’impose d’ici 2015. La construction d’infrastructures physiques d’intégration constitue un axe critique, aujourd’hui embryonnaire. La CEMAC ne sera jamais une réalité sans des infrastructures d’intégration. L’émergence de pôles de compétitivité régionaux nécessite une chaîne logistique intégrée, avec le développement d’un transport multimodal intégrant le transport terrestre, maritime, aérien et ferroviaire, et dans ces pôles la disponibilité des infrastructures économique de base, à commencer par l’électricité et des réseaux modernes de télécommunications. A cet égard, l’Afrique centrale demeure la sous-région la moins électrifiée d’Afrique, malgré son énorme potentiel. Par le PER, La CEMAC devra rattraper ce retard et accélérer la mise en œuvre de ses plans de développement d’infrastructures énergétiques. De même, le PER devra permettre d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de la CEMAC dans les télécommunications et les NTIC, en particulier l’exploitation des fibres optiques le long du pipeline pour l’interconnexion des États de l’Afrique Centrale. Enfin, des infrastructures adaptées dans les zones rurales et dans les collectivités locales devront permettre d’accroître l’activité en zone rurale et de lutter contre la pauvreté. Ainsi, un rattrapage accéléré s’impose d’ici 2015 dans ce domaine des infrastructures d’intégration. Dans un premier temps et au niveau des infrastructures routières, huit (8) tronçons prioritaires ont été identifiés à partir du réseau intégrateur de la CEMAC et des priorités données par les Etats membres. -7- Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique L’axe 4, le renforcement des infrastructures et services de soutien aux piliers de croissance, est fondamental pour bâtir des piliers compétitifs Les infrastructures et services de soutien dotent un pays ou une région des facteurs avancés qui permettent de développer des avantages distinctifs par rapport à la concurrence dans un secteur donné. L’axe « Renforcement des infrastructures et services de soutien » du PER comprend quatre (4) composantes: 1) L’élaboration des stratégies de développement des piliers de croissance et la concertation public-privé : Des stratégies sectorielles régionales (pour chaque pilier de croissance) doivent être conçues, puis fusionnées dans une stratégie intégrée globale présentant de façon cohérente l’ensemble des programmes et projets du PER. Ce programme devra faire l’objet d’une large concertation entre tous les acteurs et prendre en charge la promotion et la communication du PER, notamment la promotion de valeurs favorables à l’émergence, telles que le sens de l’effort, l’esprit d’entreprise ou l’éthique. 2) Le renforcement des infrastructures et services de soutien à la compétitivité des piliers de croissance : Le développement de pôles de compétitivité sur l’ensemble de l’espace CEMAC nécessite, en plus d’une infrastructure logistique adéquate, la mise en place d’infrastructures et de services de soutien adaptés. Ainsi, la valorisation du vaste potentiel agro-industriel de la CEMAC passe par l’identification de zones dédiées à l’agro-industrie et aménagées en conséquence, avec l’électricité, des centres de stockage, de traitement et de conditionnement, des pistes de production, des infrastructures portuaires aménagées pour l’exportation avec gares de fret et hangars de stockage, des services d’agrofourniture performants, qu’il s’agisse de semences et plants sélectionnés, d’engrais et de produits de traitement et enfin des services de formation et d’encadrement des agriculteurs. Le développement de l’élevage régional nécessitera l’aménagement de parcours du bétail dans les zones sahéliennes de la CEMAC, avec des infrastructures d’abreuvement, des stations d’embouche du bétail, des marchés spécialisés, un ou plusieurs abattoirs à vocation régionale, des programmes d’insémination artificielle pour multiplier la production de lait (passer à 10 à 15 litres de lait par jour au lieu de 1 à 3 litres aujourd’hui) et une couverture régionale de vaccination et de prophylaxie contre les grandes épizooties et les maladies vectorielles. Le développement de notre vaste potentiel dans la pêche passe par la mise en place de véritables ports de pêches, avec des hangars de stockage sous froid, des zones aménagées pour le traitement des produits de pêche et disposant d’infrastructures de production de fluides énergétiques comme l’eau chaude et froide, la glace, la vapeur d’eau et l’air comprimé, ainsi que de places de marché des produits de pêche. Le décollage véritable de l’aquaculture régionale nécessite un technopôle dédié, avec un dispositif de recherche et d’adaptation de nos espèces performantes dans les environnements d’élevage aquacole (comme le tilapia, le claria, la silure noire, la dorade ou encore la carpe grise des eaux lagunaires), des élevages de reproducteurs de ces -8- Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique espèces, une écloserie régionale de grande dimension pour approvisionner en alevins les élevages dans chaque pays et un laboratoire régional de santé, de contrôle et de nutrition aquacole. L’identification précise de l’ensemble de ces infrastructures et services de soutien passe par l’élaboration de la stratégie détaillée de chaque pilier de croissance et d’une stratégie régionale intégrée. 3) L’élaboration des politiques sectorielles communes pour le développement des facteurs de base : Une feuille de route précise des politiques communes dans les domaines de l’électricité, des télécommunications et des transports sera également élaborée. Dans ces domaines, beaucoup de politiques ont été élaborées et peu mises en œuvre. Il s’agira, au regard des besoins des piliers de croissance, de mieux prioriser ces programmes et de clarifier leur agenda de mise en œuvre. 4) Le renforcement des capacités institutionnelles des institutions communautaires : La mise en œuvre effective du PER suppose enfin la poursuite de la réforme de la CEMAC et le renforcement des institutions communautaires. Appelée à jouer un nouveau rôle pour accélérer la croissance de la zone à travers le PER, dans le strict respect de la subsidiarité, la Commission de la CEMAC devra renforcer de façon significative ses capacités et moderniser ses systèmes de gestion. Les autres institutions devront également poursuivre leur processus de réforme et de renforcement des capacités afin de jouer pleinement leur rôle, chacun dans son domaine de compétence. De même, le dispositif des institutions spécialisées devra être entièrement rationalisé et des centres d’excellence compétitifs voir le jour dans les piliers de croissance. Le PER ne peut non plus se mettre en place sans un financement adéquat, à commencer par la disponibilité intégrale de la TCI et la mise en place effective du FODEC. Une mise en œuvre réussie du PER exige de nouvelles approches et de nouveaux instruments. La mise en œuvre du PER se fera par étape : le PER devra d’abord bâtir un espace intégré à l’horizon 2015, puis un espace émergent à l’horizon 2025. Une attention particulière sera donnée à la mise en œuvre, avec un dispositif de pilotage, suivi et évaluation adaptés, s’appuyant sur le modèle de cadrage macroéconomique communautaire qui a été réalisé. Dans ce cadre, bâtir un espace économique intégré dans les sept prochaines années constitue un défi majeur. Ce défi ne sera relevé que si des leçons sont tirées sur les retards constatés dans le passé et si de nouvelles approches mises en place. En particulier, pour réussir le développement accéléré des infrastructures d’intégration, il est proposé notamment : La mise en place d’une Agence des Infrastructures Régionales (AIR) : Structure de taille réduite, disposant de compétences recrutées par appel à la concurrence et travaillant en étroite collaboration avec les structures nationales, l’AIR sera entièrement dédiée à sa -9- Programme Economique Régional de la CEMAC Résumé Analytique mission technique et évaluée sur ses performances. La mise en place d’un Fonds de Développement des Infrastructures Régionales (FDIR) : Le coût estimatif des huit (8) tronçons routiers prioritaires identifiés à ce stade est de 1272 milliards de FCFA. A ce coût s’ajoutera celui des autres infrastructures d’intégration. Le fonds à mettre en place permettra ainsi d’accélérer le montage et le démarrage des projets d’infrastructures en intervenant à des conditions concessionnelles avec différents instruments : garantie, prêts, prêts participatifs, prêts subordonnés, participation au capital etc. Doté d’un montant de 600 milliards de F CFA et financé à 50% par des ressources régionales et à 50% par des partenaires au développement, il comportera trois guichets : i) transport, ii) énergie et télécommunications, iii) Rural et collectivités locales. Les Etats devront s’accorder sur les moyens d’abonder ce fonds. Sa gestion sera si possible confiée à une institution régionale existante. L’élaboration de la stratégie détaillée par pilier au premier trimestre 2009 permettra de finaliser l’élaboration du PER. Le premier trimestre 2009 doit permettre de finaliser certains chantiers clés pour une bonne mise en œuvre du PER, à commencer par l’élaboration de la stratégie détaillée dans les cinq piliers de croissance et leur mise en commun dans une stratégie régionale intégrée. Ces stratégies détaillées permettront notamment d’élaborer la liste concrète et détaillée des projets du PER pour la période 2009-2015, ainsi que leur coût. Il sera également nécessaire d’élaborer les études de faisabilité et de structuration du Fonds de Développement des Infrastructures et de l’Agence des Infrastructures Régionales en vue de leur mise en œuvre. Enfin, la réalisation des autres chantiers de la Réforme dans les délais (sécurisation du financement, rationalisation des Institutions Spécialisées) ou leur poursuite (renforcement des capacités de la Commission) permettront de démarrer la mise en œuvre du PER, avec toutes les conditions de succès requises, dès le deuxième trimestre 2009. - 10 - Programme Economique Régional de la CEMAC Introduction INTRODUCTION L’élaboration d’une vision à long La Conférence des Chefs d’Etat de la CEMAC, en terme, déclinée en un Programme sa session ordinaire du 14 mars 2006 tenue à Economique (PER), Bata, en Guinée Equatoriale, a décidé d’initier constitue un des chantiers majeurs une mutation en profondeur de la CEMAC en de la Réforme de la CEMAC. adoptant Régional le Programme de Réformes Institutionnelles 2006-2008. Un des chantiers majeurs de cette réforme est l’élaboration d’une vision à long terme. En effet, l’intégration, pour avancer, suppose une vision commune de l’avenir. Dans cette vision de long terme, la solidarité ne s’entend pas comme un acte de charité ou d’assistance des plus grands aux plus petits ou des plus nantis aux plus démunis, mais plutôt comme une stratégie de partenariat gagnant-gagnant, dans laquelle chaque Etat a la conviction profonde que le bénéfice est bien plus grand dans le cadre de l’intégration que dans le cadre d’une approche individuelle. La vision 2025 a été traduite de façon concrète en un Programme Economique Régional 2009-2015. Ce programme constitue une stratégie cohérente, volontariste et ciblée, susceptible d’apporter une réponse adaptée aux défis actuels de la CEMAC. Il s’appuiera sur des éléments concrets, visibles pour les citoyens et permettra de mobilier les acteurs économiques sur une feuille de route claire. Ce chantier de la Vision et du PER sera finalisé en mars Ce document constitue le 2009. Ce document en constitue un rapport d’avancement, rapport d’étape de ce structuré autour de deux volumes : i) Un rapport d’étape chantier. (volume 1), rapport de synthèse d’une vingtaine de pages mettant en exergue les principales analyses et recommandations, ii) Un document de référence (volume 2), rapport détaillé présentant l’ensemble des analyses réalisées dans le cadre de l’élaboration de la Vision et du PER. Ce document représente le volume 1 (rapport d’étape). Il présente les grands axes et les composantes du programme, qui seront déclinés en un ensemble cohérent de projets dans le rapport final en mars 2009. PER - CEMAC 11 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 1 – Performances à long terme des économies de la CEMAC, tendances majeures et scénarii d’avenir Chapitre 1 : Performances à long terme des économies de la CEMAC, tendances majeures et scénarii d’avenir L’analyse des performances à long terme des économies de la CEMAC montre que la zone connaît une réelle dynamique de croissance depuis une décennie, mais que celleci est inégale et repose sur des bases fragiles. Le graphique 1, qui indique l’évolution du PIB réel de la CEMAC depuis 1960, montre trois grandes phases : une phase de progression linéaire entre 1960 et 1983, une phase de stagnation entre 1984 et 1995 et une phase de forte progression depuis 1995. Le tableau 1, qui compare la croissance économique de la CEMAC à d’autres régions du monde, confirme cette dynamique à partir du milieu des années 1990. Cette récente dynamique de croissance s’est accompagnée par un assainissement des finances publiques, notamment grâce à la surveillance multilatérale, des progrès notables en matière d’inflation et une évolution favorable des termes de l’échange. La CEMAC connaît une réelle dynamique de croissance depuis le milieu des années 90 Graphique A : PIB réel, tendance et cycle ; CEMAC (1960 - 2007) 30 20 2 15 1 10 5 0 M illiardsdeUS$ M illiardsdeUS$ 25 -1 -2 60 65 70 75 PIB_CEMAC 80 85 90 Tendance 95 00 05 Cycle Source des données : BEAC Tableau 1 : croissance du PIB réel en zone CEMAC et dans quelques autres sousrégions du monde en % CEMAC ASS Asie du sud Amérique Lat. Asie Est Rev. Intermed. Rev. Bas 1985-1994 0,06* 1,7 5,8 2,8 8,7 3,1 4,4 1995-2004 4,3 4,5 5,8 2,4 7,5 4,4 5,4 2005 5,6 6,2 8,7 4,6 9,1 6,5 8,1 2006 3,4 6,4 8,7 5,5 9,4 7,2 8 2007 6,1 6,8 .. .. .. .. .. Source: BEAC, Administrations nationales, FMI World Development Indicator PER - CEMAC 12 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 1 – Performances à long terme des économies de la CEMAC, tendances majeures et scénarii d’avenir La croissance de la zone CEMAC masque de fortes disparités entre les Etats membres et s’appuie sur des bases fragiles Les performances exceptionnelles de la CEMAC sont essentiellement liées à la découverte et la mise en exploitation de gisements de matières premières, notamment pétroliers dans les pays. Ainsi, le Congo a connu une croissance exceptionnelle sur la décennie 1985-1994 et la Guinée Equatoriale sur la décennie suivante (depuis le démarrage de sa production de pétrole en 1997). Les économies sont faiblement diversifiées : Plusieurs pays de la CEMAC n’exportent quasiment que la production pétrolière. En 2006, celle ci représentait 91% des exportations de la Guinée Equatoriale, 84% de celles du Tchad, 83% du Gabon, 82% du Congo et 48% du Cameroun. Une telle croissance est volatile et entièrement dépendante des variations de prix des matières premières. L’analyse des sources de croissance indique que les performances économiques proviennent quasi exclusivement d’une accumulation des facteurs de production (capital et main d’œuvre) et non d’une augmentation de la productivité. Cette croissance est fragile. La crise financière actuelle au niveau mondial apporte une menace supplémentaire, avec des risques immédiats de ralentissement de un à deux points de la croissance. La CEMAC vit un véritable paradoxe, avec une croissance La croissance de la CEMAC a économique forte qui se traduit peu au niveau social. eu peu d’impact sur la Ainsi, avec un rang de plus en plus favorable en termes de pauvreté et les indicateurs PIB par habitant, Les pays de la CEMAC affichent un sociaux Indicateur de Développement Humain (IDH) très moyen (entre 0,3 et 0,6) et qui a peu progressé durant ces dernières décennies, excepté pour la Guinée Equatoriale. De fait, la plupart des indicateurs de santé sont préoccupants : l’espérance de vie à la naissance est basse (entre 39 et 54 ans), la mortalité infantile de même que la mortalité maternelle sont élevées et des pandémies telles que le VIH/SIDA, le paludisme et la tuberculose pèsent lourdement. La situation alimentaire est préoccupante, avec 45% de la population totale sous-alimentés. Ce faible impact social de la croissance économique de la CEMAC résulte d’abord de son niveau : La croissance reste inférieure au taux de référence de 7 % nécessaire pour réduire la pauvreté de moitié d’ici 2015, surtout avec un taux d’accroissement démographique qui reste assez élevé (situé entre 1,5% et 2,8% par an). Par ailleurs, le secteur pétrolier, poumon des économies de la CEMAC, est peu créateur d’emplois. Enfin, la redistribution à travers les politiques sociales apparaît insuffisante. Les stratégies de lutte contre la pauvreté, d’accès aux systèmes de santé et d’éducation, d’accès aux infrastructures de base (eau, électricité, télécoms) ont souffert de manque de ressources, avec plusieurs Etats handicapés par un remboursement lourd de leurs dettes. Les conflits ont également constitué un handicap majeur, la pauvreté ayant particulièrement augmenté dans les pays qui ont connu des conflits, qui se sont traduit par une véritable déstructuration des équilibres sociaux. Ainsi, malgré les efforts réalisés par les Etats, la dynamique actuelle au niveau social ne permettra pas aux Etats membres de la CEMAC d’atteindre les OMD en 2015. Par ailleurs, les économies de la CEMAC présentent aujourd’hui des faiblesses structurelles PER - CEMAC 13 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 1 – Performances à long terme des économies de la CEMAC, tendances majeures et scénarii d’avenir qui constituent des handicaps pour leur décollage économique. Le commerce intra-communautaire constitue une part infime du commerce total des Etats membres de la CEMAC (moins de 2%). La création d’une union douanière, qui a conduit à une simplification et à un abaissement significatif des droits de douane sur les produits importés au niveau de la sous-région et à la mise en place d’un tarif extérieur commun (TEC) n’a pas à ce stade modifier la totale extraversion des économies. La part relative du commerce intra-communautaire a même diminué entre le milieu des années 1990 et 2005, période de mise en place de l’union douanière1. Par ailleurs, la CEMAC est une des régions les moins intégrées au monde. La permanence d’obstacles formels restreint la mobilité de la main d’œuvre d’un pays à l’autre et explique l’absence d’intégration du marché du travail. Les mouvements de capitaux entre les pays de la CEMAC sont limités, mais devraient se renforcer avec la création de nouveaux instruments financiers, l’harmonisation des réglementations bancaires et l’internationalisation des systèmes bancaires. Enfin, malgré la bonne tenue d’ensemble des principaux indicateurs de base depuis le début de la décennie, il n’y a pas encore une réelle convergence des économies nationales encore moins celle du PIB par tête. En réalité seuls trois (3) pays à savoir le Cameroun, le Gabon et la Guinée Équatoriale respectent la majorité des critères. L’intégration dans la CEMAC est peu avancée La compétitivité de la zone CEMAC est faible Dans une économie mondiale de plus en plus ouverte, la compétitivité représente la seule source de croissance pérenne. Or, les économies de la CEMAC sont peu compétitives. Elles se positionnent en queue de peloton sur les principaux indices mesurant la compétitivité globale (cf. l’indice du World Economic Forum) ou la qualité de l’environnement des affaires (cf. le classement Doing Business de la Banque Mondiale). Par ailleurs, le coût des facteurs y est particulièrement élevé. Ceci se traduit au final par un flux d’investissements directs étrangers très faible et par le risque d’un cercle vicieux du « syndrome hollandais ». La compétitivité se construit. La création d’un marché commun de la CEMAC en constituera un levier majeur en donnant la taille critique requise à plusieurs investissements qui ne peuvent être rentabilisés sur des marchés nationaux trop étroits. Ainsi, la tendance actuelle au niveau mondial vers l’intégration et la création de grands ensembles se justifie, non seulement parce qu’elle est perçue comme un facteur de stabilisation de la paix et de la sécurité, mais également comme un moyen d’éviter la marginalisation dans une économie mondiale globalisée. Au niveau de la sécurité, La CEMAC est secouée depuis plusieurs années par des situations d’instabilité et de conflit, aussi bien en son sein (Tchad, Centrafrique) que dans son environnement régional (Nigeria, Soudan, RDC…). L’ensemble du Golfe de Guinée constitue par ailleurs un enjeu géostratégique croissant du fait de son poids dans la production mondiale de pétrole et dans l’approvisionnement des grandes puissances (20% de l’approvisionnement en hydrocarbures des Etats-Unis l’horizon 2020). De nouvelles formes d’insécurité apparaissent dans les zones pétrolières et sur les côtes. Au niveau de l’environnement, la CEMAC est confrontée à la lutte contre la désertification et à la préservation des écosystèmes. Le modèle de développement 1 Une raison tient sans doute à l’abaissement et à la simplification des droits de douane sur les importations en provenance des pays tiers parallèlement à la mise en place de l’union douanière. PER - CEMAC 14 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 1 – Performances à long terme des économies de la CEMAC, tendances majeures et scénarii d’avenir actuel basé sur l’exploitation des matières premières et l’urbanisation accélérée favorisent la déforestation intensive. Ainsi, près des 2/3 de la superficie du Bassin du Congo pourrait disparaître d'ici 2040 si aucune action n'est entreprise (Nations Unies). Le lac Tchad est également menacé de disparition : sa superficie est passée de 20 000 km2 en 1963 à seulement 2000 km2 en 2001. Couplée à l’avancée de la désertification notamment dans la partie saharienne de la région, la dégradation des zones forestières affecte fortement la biodiversité dans la zone CEMAC, et compromet son formidable potentiel dans l’économie forestière, y compris les importantes opportunités de financements liés aux Mécanismes de Développement Propre (MDP), dont la zone tire très peu profit aujourd’hui. Quatre scénarii décrivent les évolutions possibles de la zone CEMAC à l’horizon 2025. Les scénarii ont été conçus à partir de deux variables dont les évolutions vont particulièrement conditionner l’avenir de la CEMAC : d’un côté le niveau d’avancement de l’intégration régionale et de l’autre le niveau d’avancement de la diversification économique. Le croisement de ces deux variables a permis de définir quatre (4) scénarii pour la CEMAC à l’horizon 2025 : (i) le scénario de la croissance fragile, (ii) le scénario de l’instabilité, (iii) le scénario de la CEMAC à deux vitesses et enfin (iv) le scénario de l’émergence (cf. graphique suivant). FORTE FAIBLE DIVERSIFICATION Graphique b : 4 scénarii pour la CEMAC en 2025 « La croissance fragile » « L’instabilité » « L’émergence » « La CEMAC à deux vitesses » FAIBLE FORTE INTEGRATION PER - CEMAC 15 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 2 – Identification des moteurs de croissance de la CEMAC Chapitre 2 : Identification des moteurs de croissance de la CEMAC Une bonne stratégie doit être ciblée, pour favoriser de façon durable la compétitivité et la croissance L’environnement macroéconomique ne crée pas elle même de richesse; elle favorise les conditions de création de richesse. La richesse provient des acteurs de la microéconomie, des entreprises, à travers leurs productions et leur capacité à capter des parts significatives sur les marchés locaux et internationaux. Cependant, aucun pays ne peut être compétitif dans tous les domaines. Une nation n’est pas compétitive dans l’absolu, elle est compétitive dans un nombre limité de secteurs. Un pays développé est un pays qui réussit à générer des richesses dans un nombre défini de secteurs, dans lesquels ses entreprises ont construit une position forte sur les marchés régionaux et internationaux. Un pays émergent est un pays qui est en train de construire dans des secteurs précis les ingrédients de cette position de force. L’analyse du développement des nations montre ainsi que La compétitivité requiert un faisceau d’initiatives et d’investissements, provenant aussi bien des secteurs publics et privés, spécialement ciblés vers quelques secteurs susceptibles de se transformer en des « grappes » intégrées et compétitives et de devenir ainsi de véritables moteurs de croissance. De ce fait, pour guider les choix des Autorités publiques, il est nécessaire d’analyser des secteurs précis, et de ne pas se limiter à une analyse macroéconomique. A cet égard, le Programme Economique Régional doit marquer une rupture par rapport aux approches du passé, focalisées sur une bonne gestion des agrégats macroéconomiques, sans un ciblage sectoriel précis et le choix d’un nombre limité de moteurs de croissance, ce qui s’est traduit par des priorités floues, un saupoudrage des ressources et des dynamiques de croissance faibles. Ainsi, le Programme Economique Régional marque une approche nouvelle pour faire face à la crise financière en accélérant la croissance de la zone et en renforçant les bases de cette croissance (des piliers sectoriels plus diversifiés et plus compétitifs). En effet, de par ses ressources naturelles Cinq piliers majeurs de croissance ont été diversifiées, la CEMAC possède un identifiés : l’énergie, l’agriculture et l’agropotentiel considérable dans de nombreux industrie, l’économie forestière, l’élevage secteurs. Pourtant, dans aucun de ces et la pêche et les mines et la métallurgie. secteurs, elle ne dispose d’un tissu important d’entreprises ayant développé une position de force sur les marchés internationaux. Un travail considérable reste donc à faire pour valoriser le potentiel de la zone. L’expérience d’autres zones montre que cela ne peut se faire dans tous les domaines, ni même dans trop de domaines à la fois. Parce que les ressources financières et humaines sont limitées, elles ne doivent pas être « saupoudrées » : il est nécessaire de les focaliser dans les secteurs à haut potentiel, susceptibles de doper la croissance économique et d’avoir un effet d’entraînement significatif sur le reste de l’économie. Quels sont ces piliers de la croissance future de la CEMAC ? Pour les identifier, un scanning a été réalisé sur une vingtaine de secteurs d’activités, branches ou filières qui participent à l’activité économique de la zone. Ces secteurs ont été évalués sur la base de leur attrait (potentiel important en termes de création de richesses et d’emplois) et de leurs atouts (disponibilité dans plusieurs pays de la CEMAC de matières premières, de savoir faire, ou d’infrastructures de soutien). Sur cette base, cinq piliers ont été identifiés : i) l’énergie, ii) l’agro-industrie, iii) l’économie forestière, iv) l’élevage et la pêche et v) les mines et la métallurgie. Dans chacun de ces PER - CEMAC 16 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 2 – Identification des moteurs de croissance de la CEMAC piliers, les Etats membres de la CEMAC sont capables, en mettant ensemble leur potentiel de devenir un acteur significatif au niveau régional, voire mondial. Par ailleurs, par la répartition du potentiel des pays, ces cinq piliers permettent de définir une stratégie régionale dont l’impact sera ressenti de façon significative par chaque Etat membre. Le potentiel de chaque pilier a été ainsi analysé et une vision du pilier à l’horizon 2025 défini. PER - CEMAC 17 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional Chapitre 3 : Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional 3.1 La Vision CEMAC 2025 La CEMAC s’est fixée une nouvelle ambition : faire face de façon coordonnée à la crise financière actuelle et atteindre l’émergence économique à l’horizon 2025 La diversification économique et l’émergence constituent les attentes majeures des pays de la sous région, formulées à travers leurs plans nationaux de développement. Par ailleurs, l’ensemble des Etats affiche la volonté, malgré la crise financière actuelle, de construire une croissance ayant un impact significatif sur la pauvreté et de donner une priorité accrue au social et à l’atteinte des OMD. Enfin, les grands principes affirmés dans le préambule du Traité Révisé de la Communauté, de même que l’ambition de l’Union Africaine, fournissent les fondements politiques à la vision d’avenir de la CEMAC. Sur ces bases, la CEMAC s’est défini une nouvelle vision : « faire de la CEMAC en 2025 un espace économique intégré émergent, où règnent la sécurité, la solidarité et la bonne gouvernance, au service du développement humain ». Ce choix du scénario de l’émergence constitue un choix volontariste et une rupture par rapport aux tendances du passé. A cet égard, le Programme Economique Régional constitue une réponse adaptée et coordonnée de la zone CEMAC face à la crise financière, avec des perspectives de croissance accélérée pour chaque Etat membre et des bases de cette croissance plus diversifiées et plus solides. Une politique volontariste et ciblée sur les moteurs Le potentiel des cinq moteurs de de croissance permet à la CEMAC d’envisager d’ici croissance choisis confirme la 2025 une véritable diversification économique et légitimité de cette ambition. l’émergence d’un secteur privé dynamique. L’encadré a montre les visions sectorielles issues de l’analyse des moteurs de croissance. Il confirme que la concrétisation de ces visions sectorielles permettra à la CEMAC d’atteindre en 2025 la vision globale d’économie émergente. Encadré a 1: des visions sectorielles à la vision globale • • • • • Pilier de croissance Energie : La CEMAC sera en 2025 un pôle énergétique dynamique, pourvoyeur en énergie de l’ensemble de la sous région, avec une énergie de qualité, abondante et à bas prix et un partenariat public privé exemplaire. Pilier de croissance Agriculture et Agro-Industries : La CEMAC sera en 2025 le verger de l’Afrique tropicale, pourvoyeur de sécurité alimentaire et d’une diversité de produits d’exportation, fruits de l’exploitation durable et maîtrisée des espaces de plantation et de forêt, rendus compétitifs grâce à une maîtrise de la transformation, de la gestion logistique et de la proximité des grands marchés. Pilier de croissance Economie Forestière : La forêt tropicale du bassin du Congo joue un rôle mondial de premier plan dans l’absorption des gaz à effet de serre (GES). Il constitue un patrimoine mondial visité et son exploitation durable offre aux populations, une source pérenne d’alimentation, de plantes médicinales et d’emplois Pilier de croissance Elevage et Pêche : La CEMAC disposera en 2025 de filières modernes d'intensification, de transformation et de valorisation de bétail viande, de produits de pêche et d'aquaculture, permettant à chaque citoyen d’accéder à une alimentation équilibrée par des protéines animales de qualité Pilier de croissance Mines et Métallurgie : La CEMAC sera en 2025 le fournisseur majeur du marché régional du BTP et des matériaux de construction, en s’appuyant en particulier sur une grappe métallurgique de rang mondial. PER - CEMAC 18 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional L’émergence se traduira par une réelle rupture dans la dynamique de croissance qu’a connu jusque là la CEMAC, avec le passage à une croissance plus soutenue, plus régulière et s’appuyant sur des bases plus solides. Sur les deux dernières décennies, la croissance de la CEMAC a été en moyenne de 4,8% par an, croissance cyclique et liée notamment à la découverte de nouveaux gisements et aux fluctuations du cours du pétrole. Avec la valorisation de son potentiel et le développement des moteurs de croissance, la CEMAC peut atteindre une croissance moyenne de 10% par an d’ici 2025, qui se décompose en une croissance de l’ordre de 8,5% durant la première phase de construction d’un espace intégré (2009-2015) qui s’accélère durant la deuxième phase de l’émergence (environ 11% de croissance annuelle moyenne de 2016 à 2025). La trajectoire de l’émergence nécessite de doubler la croissance de la CEMAC, pour atteindre à partir de 2015 une croissance à deux chiffres. Le PIB par tête de la CEMAC passera de 362.605 F CFA en 2008 à En 2025, le PIB par 575.206 F CFA en 2015 et 1.170.431 F CFA en 2025. Ceci habitant de la CEMAC représente une multiplication par 1,6 en 2015 et 3,2 en 2025. représentera plus de 3 L’émergence marquera ainsi une évolution significative du fois le niveau actuel niveau de vie du citoyen de la CEMAC, avec l’émergence d’une classe moyenne qui doit progressivement devenir la catégorie la plus importante. Le PER doit également avoir un réel impact sur la pauvreté. Tenant compte de la volonté des Etats de renforcer les volets sociaux de leurs politiques nationales, un objectif volontariste et ambitieux est proposé : réduire de moitié le niveau de pauvreté qui passerait d’un seuil de 53% de la population aujourd’hui à 25% de la population en 2025. D’ici 2025, le taux de pauvreté dans la CEMAC sera réduit de moitié Cette réduction du taux de pauvreté s’accompagnera d’une amélioration notable de tous les indicateurs sociaux (taux de scolarisation, état nutritionnel des populations…). 3.2. Le Programme composantes Economique Régional 2009-2015 : axes stratégiques et Il ne s’agira au niveau du PER ni de créer des entreprises, ni de répartir des activités entre les pays de la CEMAC, comme cela a pu être envisagé dans le passé. Il s’agira plutôt de construire un environnement régional compétitif de façon à attirer un flux important d’investissements privés vers les moteurs de croissance. Pour cela, l’analyse montre que le Programme Economique Régional devra s’appuyer sur quatre axes : i) Le renforcement de la gouvernance macro-économique, ii) La mise en place effective du marché commun et de la facilitation des échanges, iii) La construction d’infrastructures physiques d’intégration, iv) La mise en place d’infrastructures et de services de soutien pour la compétitivité des moteurs de croissance. L’encadré b illustre les composantes du PER et montre comment les fondements mis en place par le PER permettront de favoriser le développement des cinq piliers de croissance. Les trois premiers axes du PER constituent des facteurs de base transversaux nécessaires quels que soient les piliers de croissance. Par contre, le quatrième axe constitue les mesures ciblées pour renforcer la compétitivité des piliers. Le PER représente les fondements qui vont permettre aux piliers de croissance et à la maison CEMAC de voir le jour PER - CEMAC 19 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional Encadré b 2: les composantes du PER, une Vision et quatre axes stratégiques b-1) Bâtir les fondements d’une économie régionale compétitive b-2) Les composantes du PER : quatre axes au service d’une vision L’amélioration de la gouvernance et de la stabilité macroéconomique comprend trois (3) composantes : (i) le renforcement de la gouvernance économique, (ii) la mise en place de la réforme fiscale et (iii) l’amélioration de la surveillance multilatérale. Une meilleure gouvernance économique doit se traduire par une gestion plus efficace et plus transparente des recettes publiques, assurer une meilleure protection de l’environnement et la conservation de la biodiversité, contribuer à la recherche de la sécurité alimentaire et consolider et garantir la stabilité sociopolitique de la zone. L’axe 1 du PER, la gouvernance et la stabilité macro-économique, constitue un des acquis de la CEMAC et devra être renforcé. L’amélioration de la gouvernance s’accompagnera du Programme d’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires des finances publiques et d’une réforme fiscale. Enfin, le dispositif de la surveillance multilatérale devra être renforcé et amélioré, avec notamment un réajustement des critères et indicateurs de convergence. PER - CEMAC 20 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional L’encadré c résume les composantes de l’axe 1 du PER. Encadré c3 : Les composantes de l'axe 1 - Gouvernance et stabilité macroéconomique 1. Renforcement du dispositif de surveillance multilatérale 2. Mise en place de la réforme fiscale 3. Renforcement gouvernance économique • Renforcement des capacités humaines et matérielles de la Commission • Renforcement du Programme de surveillance multilatérale et Appui aux cellules nationales • Mise en œuvre d’un programme sous-régional de lutte contre l’inflation • Mise en œuvre du programme statistique régional • Création d’une base de données sur les statistiques du commerce extérieur • Mise en œuvre du Programme d’harmonisation des cadres législatifs et réglementaires des finances publiques et préparation de la réforme fiscale • Mise en œuvre du programme régional de réforme des marchés publics • Mise en œuvre de la Politique régionale de suivi et d’évaluation de l’Initiative de Transparence des Industries Extractives (ITIE) • Renforcement de la gouvernance dans le secteur des Matières Premières en Afrique Centrale (REMAP-CEMAC) Ceci se fera à travers trois volets : i) le De même, l’axe 2 du PER, le marché développement du Marché Commun, ii) le commun et la facilitation des renforcement de la facilitation des échanges et échanges, aujourd’hui entamé, iii) le renforcement de la coopération sous- devra se renforcer régionale. L’approfondissement de l’intégration passe d’abord par la mise en place d’une union douanière avec un tarif extérieur commun réellement appliqué. Pour maximiser l’impact de l’union douanière, il est nécessaire de supprimer tous les obstacles à la libre circulation à l’intérieur de l’espace CEMAC. Dans ce cadre, la feuille de route consensuelle pour la libre circulation devra être immédiatement mise en place ainsi le principe des règles d’origine pleinement appliqué. De même, la mise en œuvre du PER doit aboutir à la facilitation du commerce au sein de la CEMAC, favoriser l’accès aux pays voisins et améliorer l’accès des pays enclavés aux marchés mondiaux. Enfin, le PER doit favoriser l’élargissement de l’espace communautaire, notamment grâce à une coopération régionale renforcée. L’encadré d résume les composantes de l’axe 2 du PER. PER - CEMAC 21 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional Encadré d : les composantes de l’axe 2 - Marché commun et à la facilitation des échanges 1. Développement du Marché Commun • Activation de la libre circulation, conditions et procédures d’agrément aux régimes préférentiels, droit d’établissement • Simplification TEC, élimination distorsions ; interconnexion administrations douanières ; règles d’origine moins restrictives 2. Renforcement de la coopération sous-régionale • Ouverture en direction STP, RDSC et Angola • Renforcement coopération avec Nigéria, Soudan et Niger 3.Renforcement de la facilitation des échanges • • • • • • Interconnexion des Administrations douanières en Afrique Centrale Amélioration du passage des frontières Mise en place d’un régime de transit communautaire Mise en place d’un observatoire des pratiques anormales Mesures d’accompagnement sanitaires et sécuritaires Extension des mesures de facilitation sur les autres corridors Il comprend trois (3) composantes : (i) les infrastructures de transport, (ii) les infrastructures énergétiques et de télécommunications, et (iii) les infrastructures rurales et des collectivités locales. L’émergence de pôles de compétitivité régionaux nécessite une chaîne logistique intégrée, avec le développement d’un transport multimodal intégrant le transport terrestre, maritime, aérien et ferroviaire, et dans ces pôles la disponibilité des infrastructures économique de base, à commencer par l’électricité et des réseaux modernes de télécommunications. Par ailleurs, en 2015, il devra être possible de circuler sur une route bitumée d’une capitale à une autre dans toute la CEMAC. Ceci passe d’abord par la finalisation du bitumage des principaux axes routiers reliant les capitales et les principaux centres économiques de la Sous-région. Cela passe ensuite par l’amélioration du maillage routier dans les régions frontalières à forte densité de population. L’encadré e indique quelques tronçons routiers prioritaires qui seront mis en place dans le cadre du programme à court terme du PER. L’axe 3 du PER vise à doter la CEMAC des infrastructures d’intégration critiques qui manquent aujourd’hui et sans lesquelles aucune intégration ne peut être effective Encadré e4 : Aperçu de quelques tronçons routiers prioritaires de la CEMAC • • • • • • • • PER - CEMAC Maroua (Cameroun) – Ndjamena( Tchad) Sangmélima (Cameroun) –Souanké/Ouésso (Congo) Yaoundé/Bertoua (Cameroun) – Berbérati (RCA) Bata (G.Equatoriale) – Kribi/Douala (Cameroun) Mouila/Ndendé (Gabon) – Dolisie /Brazzaville (Congo) Libreville/Medouneu (Gabon) – Akurenam/Evinayong (G. Equatoriale) Bossembélé/Bossangoa/Békay (RCA) – Mbaïkoro (Tchad) Ouesso/Bomassa (Congo) – Bayanga/Nola/Mbaïki (RCA) 22 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional Par ailleurs, l’Afrique centrale demeure la sous-région la moins électrifiée d’Afrique, malgré son énorme potentiel. Par le PER, La CEMAC devra rattraper ce retard et accélérer la mise en œuvre de ses plans de développement d’infrastructures énergétiques. De même, le PER devra permettre d’accélérer la mise en œuvre de la stratégie de la CEMAC dans les télécommunications et les NTIC, en particulier l’exploitation des fibres optiques le long du pipeline pour l’interconnexion des États de l’Afrique Centrale. Enfin, des infrastructures adaptées dans les zones rurales et dans les collectivités locales devront permettre d’accroître l’activité en zone rurale et de lutter contre la pauvreté. Les autres routes aussi bien que les autres infrastructures physiques d’intégration (autres modes de transport, électricité, télécommunications) seront précisément identifiés en cohérence avec les besoins des piliers de croissance et les pôles économiques régionaux à mettre en place. L’encadré f résume les composantes de l’axe 3 du PER. Encadré f 5 : les composantes de l’axe 3 - renforcement des infrastructures physiques d’intégration 1. Transports (routier, chemins de fer, maritime) 2. Infrastructures énergétiques et télécommunications 3. Infrastructures rurales et collectivités locales • Relier to utes les capitales de la CEMAC par des ro utes bitumées • Désenclaver to us les pays de l’hinterland • Favo riser l’émergence de pô les de dévelo ppement dynamiques • Bâtir un espace éco no mique plus intégré, dans le cadre d’une po litique d’aménagement du territo ire • Réaliser les tro nço ns ro utiers prio ritaires • Réso rptio n des déficits et accélératio n du dévelo ppement des infrastructures énergétiques • Interco nnexion des réseaux électriques • Barrages –Amélio hydro ration électriques de l’enviro ; Centrales nnement(so des laires affaires …) • Dévelo ppement du réseau de fibre o ptique et Interco nnexio n des réseaux de téléco mmunications • Harmo nisation des cadres législatifs et réglementaires du secteur po stal • Harmo nisation des cadres législatifs et réglementaires des téléco mmunications • Co nstruction et entretien des pistes de pro ductio n • Electrificatio n rurale • Infrastructures rurales po lyvalentes : équipements de travail po st réco lte, infrastructures de petite transfo rmatio n.. • Parco urs de bétail, marchés de bétail… Les infrastructures et services de soutien dotent un pays des L’axe 4, le facteurs avancés qui permettent de développer des avantages renforcement des distinctifs par rapport à la concurrence dans un secteur donné. infrastructures et L’axe « Renforcement des infrastructures et services de soutien services de soutien aux » du PER comprend quatre (4) composantes: (i) Elaboration des piliers de croissance, stratégies de développement des piliers de croissance et est fondamental pour concertation public-privé ; (ii) Elaboration des politiques la compétitivité de ces sectorielles communes pour le développement des facteurs de piliers. base ; (iii) Renforcement des infrastructures et services de soutien à la compétitivité des piliers de croissance ; (iv) Renforcement des capacités institutionnelles des institutions communautaires. Les paragraphes suivants détaillent ces différentes composantes. Il sera nécessaire, pour finaliser l’élaboration du PER, d’élaborer les plans stratégiques de développement de chacun des piliers de croissance. PER - CEMAC Les stratégies par pilier seront ensuite fusionnées dans une stratégie intégrée globale présentant de façon cohérente l’ensemble des programmes et projets du PER. Cette stratégie permettra d’identifier les améliorations requises dans l’environnement des affaires et les incitations aux investisseurs qui donneront à la CEMAC une valeur ajoutée distinctive par rapport aux zones concurrentes. De même, elle permettra de clarifier la répartition des rôles dans le 23 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional cadre de la mise en œuvre : qu’est ce qui doit être fait au niveau régional, au niveau national ? que doit faire le secteur public et que doit faire le secteur privé ? Qui sont les investisseurs à cibler en priorité et comment les attirer ? Ce programme devra de ce fait, pour une mise en œuvre réussie, faire l’objet d’une large concertation entre les acteurs concernés, aussi bien publics que privés. Parce que les programmes de chaque pilier seront spécifiques, la concertation de plus en plus s’organisera par pilier, avec la constitution de groupes d’acteurs clés au niveau régional pour chaque pilier (une quinzaine d’acteurs par pilier). De cette concertation devra d’abord naître une vision partagée de l’avenir du pilier régional. Une vision partagée permet, en regardant dans la même direction, de s’accorder de façon plus aisée sur le partage des rôles et les nécessaires adaptations à apporter à l’environnement des affaires. De même, les discussions avec les partenaires externes, en particulier les tables rondes des bailleurs de fonds, se feront de plus en plus par pilier. Au-delà de la concertation, cette composante du PER devra également prendre en charge la promotion et la communication du PER. En effet, la vision d’avenir de la CEMAC ne doit pas être seulement partagée avec quelques acteurs, mais avec tous les citoyens de la CEMAC. De même, il sera nécessaire de promouvoir des valeurs favorables à l’émergence, telles que le sens de l’effort, l’esprit d’entreprise ou l’éthique. Cette promotion pourra se matérialiser à travers la mise en place de prix CEMAC destinés aux personnalités de la région ayant le plus symbolisé ces valeurs à travers leurs réalisations. Le développement de pôles de compétitivité sur l’ensemble de l’espace CEMAC nécessite, en plus d’une infrastructure logistique adéquate, la mise en place d’infrastructures et de services de soutien adaptés. Ainsi, la valorisation du vaste potentiel agro-industriel de la CEMAC passe par l’identification de zones dédiées à l’agro-industrie et aménagées en conséquence, avec l’électricité, des centres de stockage, de traitement et de conditionnement, des pistes de production, des infrastructures portuaires aménagées pour l’exportation avec gares de fret et hangars de stockage, des services d’agrofourniture performants, qu’il s’agisse de semences et plants sélectionnés, d’engrais et de produits de traitement et enfin des services de formation et d’encadrement des agriculteurs. Le développement de l’élevage régional nécessitera l’aménagement de parcours du bétail dans les zones sahéliennes de la CEMAC, avec des infrastructures d’abreuvement, des stations d’embouche du bétail, des marchés spécialisés, un ou plusieurs abattoirs à vocation régionale, des programmes d’insémination artificielle pour multiplier la production de lait (passer à 10 à 15 litres de lait par jour au lieu de 1 à 3 litres aujourd’hui) et une couverture régionale de vaccination et de prophylaxie contre les grandes épizooties et les maladies vectorielles. Le développement de notre vaste potentiel dans la pêche passe par la mise en place de véritables ports de pêches, avec des hangars de stockage sous froid, des zones aménagées pour le traitement des produits de pêche et disposant d’infrastructures de production de fluides énergétiques comme l’eau chaude et froide, la glace, la vapeur d’eau et l’air comprimé, ainsi que de places de marché des produits de pêche. Le décollage véritable de l’aquaculture régionale nécessite un technopôle dédié, avec un dispositif de recherche et d’adaptation de nos espèces performantes dans les environnements d’élevage aquacole (comme le tilapia, le claria, la silure noire, la dorade ou encore la carpe grise des eaux lagunaires), des élevages de reproducteurs de ces espèces, une écloserie régionale de grande dimension pour approvisionner en alevins les élevages dans chaque pays et un laboratoire régional de santé, de contrôle et de nutrition aquacole. Le développement du pilier de croissance Mines et Métallurgie nécessitera des infrastructures spécifiques (routières et interconnexion ferroviaire) sur la base d’un aménagement minier. Tous les piliers de croissance nécessiteront la mise en place de dispositifs spécifiques et dédiés de formation, afin de mettre à la disposition des investisseurs les masses critiques de qualifications et de compétences requises. L’identification précise de ces infrastructures passe par l’élaboration de la stratégie détaillée de chaque pilier de croissance et d’une stratégie Les stratégies détaillées par pilier permettront d’identifier les infrastructures et services les plus critiques pour le développement de chaque pilier. PER - CEMAC 24 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 3 - Vision CEMAC 2025 et axes stratégiques 2009-2015 du Programme Economique Régional régionale intégrée. Les politiques sectorielles communes prendront en Une feuille de route précise des compte l’harmonisation des cadres réglementaires, politiques communes dans les le renforcement des capacités, la recherche et domaines de l’électricité, des développement ou des programmes ou projets télécommunications et des sectoriels ciblés. Dans ces domaines, beaucoup de transports sera également politiques ont été élaborées et peu mises en œuvre élaborée. (PEAC dans l’électricité, e-cemac 2010 dans les NTIC, le programme routier consensuel de l’Afrique Centrale…). Il s’agira, au regard des besoins des piliers de croissance, de mieux prioriser ces programmes et de clarifier leur agenda de mise en œuvre. Appelée à jouer un nouveau rôle pour accélérer la croissance de la zone à travers le PER, dans le strict respect de la subsidiarité, la Commission de la CEMAC devra renforcer de façon significative ses capacités et moderniser ses systèmes de gestion. Les autres institutions devront également poursuivre leur processus de réforme et de renforcement des capacités afin de jouer pleinement leur rôle, chacun dans son domaine de compétence (BEAC, BDEAC, COBAC, COSUMAF, PARLEMENT, COUR de JUSTICE, COUR DES COMPTES). De même, le dispositif des institutions spécialisées devra être entièrement rationalisé et de des centres d’excellence hautement compétitifs voir le jour dans les piliers de croissance. Le PER ne peut non plus se mettre en place sans un financement adéquat, à commencer par la disponibilité intégrale de la TCI et la mise en place effective du FODEC. Ce dispositif devra être opérationnel dès début 2009 et assurer la bonne mise en œuvre du programme. L’encadré g résume les composantes de l’axe 4 du PER. La mise en œuvre effective du PER suppose la poursuite de la réforme de la CEMAC et le renforcement des institutions communautaires. Encadré g6 : les composantes de l’axe 4 - renforcement des infrastructures et services de soutien PER - CEMAC Élaboration des stratégies détaillées, promotion du PER et concertation public/privé • Déclinaison d’un plan stratégique de développement pour chaque pilier et élaboration d’une stratégie régionale intégrée/ Mise en évidence des pôles économiques régionaux/ Elaboration et évaluation de la liste détaillée des projets pour la période 2009-2015 • Concertation public/privés: • Construction d’une vision stratégique partagée •Amélioration de l’environnement des affaires •Promotion des investissements/tables rondes • Promotion du PER • Construction d’une vision partagée • Promotion des valeurs de l’émergence Renforcement des infrastructures et services de soutien à la compétitivité des piliers de croissance • • • • • Élaboration de politiques régionales communes de développement des facteurs de base • Électricité • Transport (terrestre, aérien, maritime et fluvial) • Télécommunication / NTIC Renforcement des capacités institutionnelles au niveau communautaire • • • • Formation: centres d’excellence Marché Financier Réglementation Statistiques … Mise en place d’une Commission forte/ Renforcement des capacités Renforcement des autres institutions Communautaires Amélioration de la gouvernance et rationalisation du dispositif institutionnel Sécurisation du financement de la CEMAC et du PER 25 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 4 – Cadrage macroéconomique communautaire Chapitre 4 : Cadrage macroéconomique communautaire L’objectif général du cadrage est de formuler des prévisions à moyen et long terme de l’impact du PER sur les principaux indicateurs de performance économique et de développement social (croissance économique, inflation, pauvreté…). Le modèle élaboré considère la zone CEMAC comme un système économique unique dont les «blocs» suivants sont pris en considération : i) Production et capital, ii) Finances publiques, iii) Prix et inflation, iv) Secteur extérieur, et v) Secteur social. (5) scénarii ont été évalués par rapport à un scénario de base où le PER n’existe pas : le PER simple 1, PER simple 2, Croissance TFP, Encouragement Investissements et PER augmenté. Bien que le modèle n’ait pas été initialement conçu par rapport aux scénarii prospectifs, la simulation de ces scénarii donne quelques indications intéressantes, notamment pour la fixation des objectifs du scénario de l’émergence. Enfin, la finalisation des stratégies détaillées et de leur coût permettra e simuler de façon précise les impacts attendus du PER sur la base d’une évaluation plus précise des investissements prévus pour accompagner le développement des piliers de croissance. Le cadrage macroéconomique est un outil indispensable pour la définition, le suivi et l’évaluation des actions de politique économique liées au PER - Le PER aura un effet positif sur la croissance Quatre conclusions économique de la zone CEMAC. Pourtant l’intensité ressortent à ce stade. de cet effet varie selon les différents scénarios. Si le PER se limite à accélérer le taux de croissance des investissements publics, alors son effet additionnel sur la croissance par rapport au scénario base sera marginal. Pour que l’effet additionnel sur la croissance soit plus significatif, il faut que le PER contribue à renforcer la productivité totale des facteurs et/ou encourage les investissements privés. Si cela sera le cas, le taux moyen de croissance pourra sur la période 2009-2020 alors dépasser 10% par an. - Les pressions inflationnistes associées au PER seront relativement faibles. Une politique monétaire qui vise la stabilisation du ratio M2/PIB se traduira par un taux moyen d’inflation pour la période 2009-2020 entre 3% et 3.6% selon les scénarios. Si par contre, la politique monétaire vise la stabilisation de l’inflation au niveau de 3%, la croissance monétaire devra alors se situer autour de 8% par an. Dans les scénarios à plus forte croissance du PIB, cela impliquera une réduction progressive du ratio M2/PIB. Pourtant, si la dynamique des marchés internationaux déterminera une croissance des prix à l’importation de l’ordre de 4,5%-5% (au lieu du 2% prévu pour les simulations), alors les pressions inflationnistes deviendront plus significatives. Dans cette situation, la politique monétaire de stabilisation du ratio M2/PIB produira une inflation au-dessus de 4% ; la politique monétaire de stabilisation de l’inflation à 3% demandera par contre, une croissance monétaire négative et donc une forte contraction de la liquidité du système. La balance commerciale de la zone CEMAC restera largement excédentaire. En effet, la prévision est que la demande internationale sera suffisamment forte pour garantir un niveau élevé d’exportations. Les importations augmenteront sous l’effet de la croissance du PIB domestique (et donc de la demande domestique). Cet effet sera renforcé dans les scénarios à plus forte croissance du PIB, par une appréciation marginale du taux de change réel (suite à la variation, toujours marginale, du différentiel d’inflation entre la sous-région et les compétiteurs). Donc, le surplus commercial se réduit dans les scénarios à forte croissance. Cependant, les fluctuations du taux de change nominal FCFA-USD auront des - PER - CEMAC 26 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 4 – Cadrage macroéconomique communautaire - effets globalement limités sur les dynamiques de la balance commerciale. Les indicateurs de développement social se caractérisent par une élasticité à la croissance économique généralement faible. Cela se traduit par une persistance élevée de la pauvreté monétaire et non monétaire. Même dans les scénarios les plus favorables, la forte croissance économique a peu d’effet sur les indicateurs sociaux, ce qui veut dire que la croissance est une condition nécessaire, mais non suffisante pour le développement social. Les indicateurs sociaux montrent aussi une faible réactivité aux dépenses publiques et cela pose un problème de ciblage des dépenses au bénéfice des pauvres. 1. Pour augmenter la productivité Ces conclusions conduisent à totale des facteurs et encourager cinq recommandations. les investissements privés, et donc pour avoir un effet plus fort sur la croissance économique, le PER doit non seulement promouvoir l’investissement public en infrastructures, mais aussi contribuer à la bonne gouvernance économique et au renforcement du climat des affaires. Le PER devrait donc intégrer des projets et actions concernant des aspects tels que l’approfondissement des mécanismes d’intermédiation financière et l’amélioration de l’accès au crédit, le soutien aux investissements dans les secteurs non traditionnels (y compris une politique industrielle basée sur une notion dynamique d’avantage comparatif) et la réalisation d’un marché régional effectif et ouvert aux autres marchés internationaux. 2. Pour éviter les possibles effets de découragement et d’éviction des investissements privés, il faut aussi que le financement du PER ne comporte aucune augmentation de la pression fiscale (sur les entreprises et/ou les ménages) ou une augmentation rapide des taux d’intérêts. 3. Pour augmenter l’élasticité des indicateurs de développement social à la croissance économique, le PER devrait favoriser la redistribution des revenus. Cette redistribution doit pourtant se faire à travers des mécanismes dynamiquement efficients. Dans ce contexte, le PER doit intégrer des projets et des actions à forte intensité de main d’œuvre. De cette manière, le PER contribuera significativement à la création d’emplois décents et donc ouvrira plus d’opportunités aux pauvres pour sortir de la pauvreté. Il est donc important que le PER se caractérise par un fort contenu en termes d’emplois, que l’effet sur l’emploi soit un des critères d’identification et de priorisation des projets du PER, et que des objectifs quantitatifs spécifiques pour l’emploi soient intégrés dans le cadre de suivi et évaluation du programme. 4. Toujours dans le contexte du renforcement de l’impact du PER sur le développement social, il faut adresser la question du ciblage des dépenses publiques vers les pauvres. Des catégories de dépenses différentes ciblent les pauvres différemment. Par exemple, les dépenses en éducation publique (y compris les dépenses pour la formation des enseignants, pour la mise à disposition des étudiants de livres et d’autres matériels scolaires, pour la mise à jour des programmes) et en santé publique (surtout primaire et de base) sont redistributives dans le sens que les pauvres tirent d’elles un bénéfice proportionnellement plus grand. La recommandation donc est que le PER contribue à augmenter la proportion de ces dépenses pro-pauvres sur le total de consommation publique. Cela se traduira par une augmentation de l’élasticité des indicateurs sociaux aux dépenses publiques. Compte tenu du fait que le PER implique une expansion des dépenses publiques, l’augmentation de cette élasticité est une condition nécessaire pour assurer une plus forte réponse du développement social au PER. PER - CEMAC 27 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 5 – Mise en œuvre, suivi et évaluation du PER Chapitre 5 : Mise en œuvre, suivi et évaluation du PER La mise en œuvre du PER se fera par étape. Le PER devra d’abord bâtir un espace CEMAC intégré à l’horizon 2015, pour permettre d’aller vers l’émergence à l’horizon 2025 (encadré h). Les trois premiers axes (« les préalables ») devront donc atteindre un niveau d’avancement conséquent en 2015, afin de permettre dans la phase suivante l’éclosion accélérée des piliers de croissance. Encadré h7 : la vision 2025 : une mise en œuvre par étape, avec à chaque étape des acquis concrets Le PER sera d’abord mis en œuvre sur une période de sept Le PER permettra ans, allant de 2009 à 2015. Il est crucial que toutes ses d’atteindre en 2015 la composantes démarrent de manière simultanée, pour que première étape de la l’impact du programme sur l’intégration régionale et le marche vers développement économique et social des pays soit le plus l’émergence de la favorable possible. Aussi, il est important que les CEMAC. responsabilités de chacun dans sa mise en œuvre soient clairement réparties et que les gouvernements des pays de la CEMAC et la société civile s’approprient le programme pour en assurer le succès. L’importance des axes stratégiques n’étant pas le même dans chaque pays, cette appropriation est nécessaire pour une répartition harmonieuse de la mise en œuvre entre les instances communautaires, les pays et les acteurs impliqués. La mise en œuvre et le suivi du PER seront guidés par les principes de subsidiarité et de participation. Le développement des infrastructures d’intégration exige de nouvelles approches et de nouveaux instruments. • Bâtir un espace économique intégré dans les sept prochaines années constitue un défi majeur. Ce défi ne sera relevé que si des leçons sont tirées sur les retards constatés dans le passé et si de nouvelles approches mises en place. Pour réussir le développement accéléré des infrastructures d’intégration, il est proposé notamment : La mise en place d’une Agence des Infrastructures Régionales (AIR) : Agence d’exécution de la Commission de la CEMAC, l’AIR vient compléter le dispositif des agences de la CEMAC (au même titre demain que l’OCEAC ou le CEBEVIRHA) pour garantir et accélérer la mise en œuvre dans un axe prioritaire. Structure de taille réduite, disposant de compétences recrutées par appel à la concurrence et travaillant en étroite collaboration avec les structures nationales, l’AIR sera entièrement dédiée à sa mission technique et évaluée sur ses performances. PER - CEMAC 28 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 5 – Mise en œuvre, suivi et évaluation du PER • La mise en place d’un Fonds de Développement des Infrastructures Régionales (FDIR) : Le coût estimatif des huit (8) tronçons routiers prioritaires identifiés à ce stade est de 1272 milliards de FCFA. A ce coût s’ajoutera celui des autres infrastructures d’intégration. Le fonds à mettre en place permettra ainsi d’accélérer le montage et le démarrage des projets d’infrastructures en intervenant à des conditions concessionnelles avec différents instruments : garantie, prêts, prêts participatifs, prêts subordonnés, participation au capital etc. Doté de 600 milliards de F CFA et financé à 50% par des ressources régionales et à 50% par des partenaires au développement, il comportera trois guichets : i) transport, ii) énergie et télécommunications, iii) Rural et collectivités locales. Les Etats devront s’accorder sur les moyens d’abonder ce fonds. Sa gestion sera si possible confiée à une institution régionale existante. Appelée à jouer un nouveau rôle pour accélérer la La mise en œuvre effective croissance de la zone à travers le PER, dans le strict du PER suppose également respect de la subsidiarité, la Commission de la CEMAC la poursuite de la réforme devra renforcer de façon significative ses capacités et et le renforcement des moderniser ses systèmes de gestion. L’ensemble des autres institutions communautaires institutions devra également poursuivre leur processus de réforme et de renforcement des capacités afin de jouer pleinement leur rôle, chacun dans son domaine de compétence (BEAC, BDEAC, COBAC, COSUMAF, PARLEMENT, COUR de JUSTICE, COUR DES COMPTES). De même, le dispositif des institutions spécialisées devra être entièrement rationalisé et de nouveaux centres de formation, centres d’excellence et hautement compétitifs, devront voir le jour dans les piliers de croissance. Le PER ne peut non plus se mettre en place sans un financement adéquat, à commencer par la disponibilité intégrale de la TCI et la mise en place effective du FODEC. Ce dispositif devra être opérationnel dès début 2009 et assurer la mise en œuvre du programme, en dehors des infrastructures pris en charge par un dispositif dédié. La mise en œuvre du PER nécessite la création d’un cadre institutionnel permettant la concertation et la coordination des différents acteurs. Ces acteurs sont, d’une part, les organes communautaires – la Commission de la CEMAC, la BEAC et la BDEAC – les partenaires au développement bilatéraux et multilatéraux, les opérateurs du secteur privé et les ONG qui participent à la mise œuvre des programmes du PER mais aussi les États membres. Ainsi, selon que les projets auront une dimension nationale ou régionale, le cadre de mise en œuvre s’appuiera sur certains acteurs de manière différenciée, dans un souci constant de cohérence. Le financement des projets pourra se faire, en général, via la BDEAC. Le choix des projets et leur conception, quant à eux seront conduits par un Comité de Pilotage (CP) qui regroupera tous les États membre sous la Présidence des institutions communautaires pour permettre la définition d’un programme cohérent tant sur le plan des caractéristiques techniques des infrastructures, des calendriers que des stratégies de recherche de fonds. Les États membres, seuls, ou en coopération entre eux et avec la Commission de la CEMAC, leurs départements ministériels sectoriels, les collectivités locales, la société civile, le secteur privé et les bailleurs se chargeront ensuite de l’exécution des programmes retenus. PER - CEMAC 29 Programme Economique Régional de la CEMAC Chapitre 5 – Mise en œuvre, suivi et évaluation du PER Le premier trimestre 2009 doit permettre de finaliser L’élaboration de la certains chantiers clés pour une bonne mise en œuvre du stratégie détaillée par PER, à commencer par l’élaboration de la stratégie pilier au premier trimestre détaillée dans les cinq piliers de croissance et leur mise en 2009 permettra de finaliser commun dans une stratégie intégrée CEMAC. Ces stratégies l’élaboration du PER détaillées permettront notamment d’élaborer la liste concrète et détaillée des projets du PER pour la période 2009-2015, ainsi que leur coût. Il sera également nécessaire d’élaborer les études de faisabilité et de structuration du Fonds de Développement des Infrastructures et de l’Agence des Infrastructures Régionales en vue de leur mise en œuvre. Enfin, les chantiers de la Réforme devront être finalisés (notamment la sécurisation du financement et la rationalisation des Institutions Spécialisées) ou poursuivis (renforcement des capacités de la Commission). La réalisation de ces chantiers dans les délais permettra de démarrer la mise en œuvre du PER, avec toutes les conditions de succès requises, dès le deuxième trimestre 2009. PER - CEMAC 30