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CONFERENCE SOUS-REGIONALE Renforcer l’intégration régionale pour accélérer la croissance : quelles priorités pour la CEMAC ? RELEVÉ DES CONCLUSIONS La commission de la CEMAC, en collaboration avec la Fondation pour les Etudes et Recherches sur le Développement International (FERDI), a organisé les 27 et 28 février 2014 une conférence à portée sous régionale sur le thème : « Renforcer l’intégration régionale pour accélérer la croissance : quelles priorités pour la CEMAC ? ». Cette conférence a eu pour objectif de présenter les résultats d’une étude, commandée en 2010 par les ministres en charge des finances de la Zone Franc, et réalisée par la FERDI avec pour intitulé : « l’évaluation des gains attendus de l’intégration économique régionale dans les pays africains de la zone franc ». Placé sous le patronage de Son Excellence Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, Ministre camerounais de l’Economie de la Planification et de l’Aménagement du Territoire, la Conférence a réuni durant deux jours divers acteurs impliqués dans le processus d’intégration économique, monétaire, financier et budgétaire de la CEMAC. Il s’agit particulièrement des délégués représentant tous les Etats membres de la CEMAC, des représentants de toutes les institutions de la CEMAC (UMAC, UEAC), des représentants de l’UEMOA, des chercheurs et universitaires de la FERDI et des Universités de la Sous-région, des organisations intergouvernementales et des médias de l’espace CEMAC. 1 Ont également pris part à cette conférence, les représentants des Organisations de la société civile et des agences des Nations Unies, les principaux partenaires au développement, notamment l’AFD, le Trésor Français, le FMI, la commission de l’Union Européenne, la Banque mondiale, la BAD ainsi que les hauts responsables des administrations publiques. Cinq (05) interventions ont ponctué la cérémonie d’ouverture : le mot introductif de Monsieur Paul TASONG, Commissaire en charge des Politiques Économiques, Monétaires et Financières à la CEMAC ; l’allocution du professeur Patrick GUILLAUMONT, président de la FERDI ; l’allocution de Monsieur Daniel NGASSIKI, Secrétaire général de la BEAC ; le discours de Son Excellence Pierre MOUSSA, Président de la Commission de la CEMAC ; le discours d’ouverture de Son Excellence Emmanuel NGANOU DJOUMESSI, Ministre camerounais de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire. Les travaux se sont déroulés autour des quatre (4) thèmes suivants : les enjeux de l’intégration en Afrique Centrale ; le renforcement de l’intégration financière, monétaire et budgétaire ; le renforcement des unions douanières et l’harmonisation fiscale ; l’approfondissement de l’intégration et l’amélioration des infrastructures régionales. Chaque thème a fait l’objet de diverses communications et a donné lieu à des échanges ayant abouti aux recommandations qui suivent. I / Sur les enjeux de l’intégration en Afrique Centrale Les discussions ont conduit les participants à recommander : 2 l’amélioration du climat des affaires dans l’espace CEMAC ; l’instauration d’une cohérence entre les politiques économiques nationales par l’harmonisation des instruments juridiques afférents ; la valorisation du rôle des multinationales dans le processus d’intégration ; l’application des Textes communautaires. II / Sur le renforcement de l’intégration financière, monétaire et budgétaire Les débats articulés autour de ce thème ont conduit les participants à constater, pour la zone CEMAC, un manque de politique fiscale incitative, des risques d’instabilité financière du fait de la multiplication effrénée des établissements de micro-finance (EMF), ainsi que risques d’instabilité des recettes budgétaires liés à la fluctuation des prix des ressources naturelles. Aux termes de leurs échanges, il a été recommandé : le renforcement du leadership de la Commission de la CEMAC dans le domaine de l’intégration régionale ; la consolidation et l’harmonisation des dispositifs de production des statistiques économiques, financières et budgétaires ; la réforme du dispositif de la Surveillance Multilatérale, notamment par une révision profonde des critères de convergence ; une meilleure articulation du rôle des Universités en tant que vecteur de transmission du savoir en matière d’intégration régionale. III / Sur le renforcement des unions douanières et l’harmonisation fiscale Les participants, tout en partageant les recommandations formulées dans l’étude réalisée par la FERDI, ont préconisé, à l’issue des discussions, les pistes complémentaires ci-après : 3 la nécessité de mise en œuvre effective du mécanisme de compensation des pertes de recettes douanières et/ou l’adoption d’un mécanisme plus approprié afin notamment d’apporter une solution au problème de la double taxation ; l’ajustement du Code des Douanes de la CEMAC à la nomenclature de l’Organisation Mondiale de Douanes (OMD) ; la réalisation d’une étude permettant d’apprécier les enjeux et les coûts des exonérations fiscales ; la réalisation d’une étude en vue d’apprécier l’impact de la réduction de bandes tarifaires ; la nécessité d’accélérer l’interconnexion des administrations douanières ; l’accélération de la mise en œuvre du programme de facilitation des échanges et de transit existants dans la CEMAC ; la nécessité d’assurer le suivi de l’Examen Groupé des Politiques Commerciales, qui a eu lieu au sein de l’OMC et qui permet de ressortir l’état de mise en œuvre des instruments fiscalo-douaniers et des politiques sectorielles ; IV / Sur l’approfondissement de l’intégration et l’amélioration des infrastructures régionales Au chapitre de ce thème, et suite aux débats auxquels il a donné lieu, les participants ont formulé deux recommandations portant l’une sur l’approfondissement du marché commun et l’autre sur l’amélioration des infrastructures. S’agissant de l’approfondissement du marché commun, il a été suggéré aux Etats et à la Commission de la CEMAC de mettre en place des instruments régionaux dans les domaines où les économies d’échelles sont les plus fortes, tels que les politiques agricoles, la sécurité alimentaire, les connexions de réseaux électriques, les corridors routiers et le câblage de fibre optique. 4 A cela s’ajoute une autre nécessité, celle d’appliquer les décisions existantes portant sur la libre circulation des personnes et des biens, le droit d’établissement et la non utilisation des interdictions d’exportation intracommunautaire sur les produits agricoles. S’agissant de l’amélioration des infrastructures, qui participent à la dynamique d’intégration régionale, il a été recommandé de développer une coopération plus structurée entre la Commission de la CEMAC et les partenaires au développement afin de renforcer l'infrastructure économique de soutien à la compétitivité et d’assurer un aménagement durable, équilibré et solidaire de l’espace CEMAC. Les Participants ont tout aussi suggéré une coopération plus accrue entre les Communautés Economiques et les Communautés Monétaires de l’Afrique Centrale et de l’Afrique de l’Ouest (CEMAC/UEMOA, CEEAC/CEDEAO). V / Sur la table ronde Les travaux menés tout au long des deux journées se sont achevés par une table ronde ponctuée de trois questions essentielles auxquelles les conférenciers, dans leurs domaines respectifs, ont apporté des esquisses de réponses. Doit-on prioritairement renforcer la mise en œuvre des mesures actuelles, plutôt que d’en proposer de nouvelles ? Les conférenciers ont unanimement répondu que l’intégration monétaire et financière actuelle constitue un socle appréciable. Les critères de surveillance multilatérale appellent néanmoins d’être renforcés, notamment les critères relatifs au solde budgétaire positif ou nul. Le critère du taux d’endettement aussi devrait être revu. Il est nécessaire cependant de s’abstenir de toute solution hâtive et de s’entourer préalablement de toutes les précautions. Y a-t-il un arbitrage entre approfondissement et élargissement ? 5 Les conférenciers ont affirmé que l’élargissement ne peut se faire qu’en lien avec la coopération monétaire. Il n’est pas une priorité, tandis que le renforcement de la convergence entre les pays est indispensable. Dans tous les cas, une complémentarité existe entre approfondissement et élargissement. Les instruments proposés sont-ils cohérents avec les enjeux ? A court terme, ont reconnu les conférenciers, les instruments proposés sont cohérents avec les enjeux mais compte tenu de l’évolution de ces enjeux, il est recommandé de les adapter de façon continue. Une prise en compte de la dimension politique et sécuritaire de l’intégration doit en faire partie qui doit s’appuyer sur un abandon progressif des souverainetés au profit de la Communauté. C’est sur les différentes interventions faites au cours de cette table ronde qu’ont pris fin les travaux de la Conférence sous régionale. Fait à Yaoundé, le 28 février 2014 LES RAPPORTEURS 6