23228-CL INFO MAI 2009 v2:Mise en page 1
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CL 14 infos - MAI 2009 Complémenter au pâturage : maïs ou concentré ? L’herbe pâturée, lorsqu’elle est bien gérée, présente des valeurs alimentaires élevées avec un coût de l’UFL beaucoup plus bas que ceux du maïs ou des concentrés : c’est le moment d’en profiter ! "Mais pour bien gérer le pâturage, il faut contraindre les vaches à pâturer ras ce qui pénalise l'ingestion. Sans complémentation au pâturage, seules les vaches à moins de 16 Kg de lait expriment totalement leur potentiel sans conséquences. La question est alors de savoir s'il faut compléter avec du maïs ou avec du concentré." Niveau de production, stade de lactation, quantité et qualité de l'herbe à disposition sont les éléments à prendre en compte. La substitution est plus forte avec du maïs (0,9 kg d’herbe pour 1 kg de maïs) qu’avec du concentré mais le coût du concentré peut être prohibitif dans un contexte de prix du lait défavorable. Faites vos calculs pour décider de la bonne option avec votre conseiller. L'efficacité du concentré énergétique au pâturage est plus faible si on distribue aussi du maïs. Evitez de distribuer les deux. [email protected] Pâturage des génisses : adapter vos surfaces et mesurer la croissance ! Avec l’augmentation forte du nombre de VL par troupeau, c’est aussi le nombre de génisses à élever qui augmente. Pour autant, les tailles des prairies destinées aux génisses n’ont pas bougé. Le tableau ci-dessous recense les surfaces nécessaires au pâturage d’une génisse selon son âge au vêlage et son âge réel. Surfaces en ares par génisse Vêlage 24-27 mois < 1 an 1 à 2 ans > 2 ans Total Ptps été Ptps été Ptps été 10 20 Vêlage 30 mois Vêlage 33-36 mois 10 20 20 40 60 18 36 25 40 75 20 40 25 50 110 Ces surfaces sont à moduler selon la qualité de la prairie mais aussi selon la complémentation. Ainsi, pour des génisses de 18 mois, si elles reçoivent une demi-ration d’ensilage de maïs, vous pouvez réduire la surface de 50%. Si la prairie est peu productive, il convient d’augmenter les surfaces mises à disposition. Enfin, la fertilisation azotée permet d’augmenter la production d’une prairie de l’ordre de 1 tonne de matière sèche pour 40 à 50 unités d’azote/ha au printemps. L’objectif est d’atteindre une croissance de 700g/jour pendant la période du pâturage. Pour s’en assurer, pesez vos génisses à la mise à l’herbe et au retour en stabulation, notamment pour celles âgées de 6 à 10 mois. Avec la bascule de Bovins Croissance, comptez une heure pour peser une trentaine de génisses. [email protected] Tarissement : pour bien préparer la lactation ! Le tarissement est indispensable pour maîtriser la qualité sanitaire de la mamelle et pour optimiser la production laitière. Son rôle est d’abord de guérir les vaches infectées et de prévenir les nouvelles infections. Une vache infectée avec des comptages cellulaires à plus de 250.000 cellules/ml devra être tarie avec un produit plutôt ciblé GRAM+ avec une bonne diffusion dans les tissus. Pour les vaches qui perdent leur lait ou pour des tarissements sans antibiotiques, il est possible d’utiliser un bouchon qui obstrue l’extrémité des trayons (en plus de l’antibiotique ou seul). Le rationnement des vaches taries nécessite autant de rigueur que celui des vaches en lactation afin d’éviter les problèmes métaboliques péri-partum. Le concentré est à diminuer une semaine avant tarissement avec possibilité d’utiliser des « coupe-lait ». Pendant la 1ère phase, assurer l’entretien plus 7 à 9 kg de lait (7 à 8 UFL et 600-700g PDI), 0,75 UFL/kg MS et équilibrer les PDI. S'il y a apport de maïs, il doit être consommé en moins de 20 minutes avec toujours un apport de fibres pour garder une bonne capacité d’ingestion. Pendant les 3 dernières semaines le veau prend de plus en plus de place limitant le volume du rumen. Il faut donc apporter 1/3 de la ration des taries avec le fourrage de base des laitières et garder des fibres. Les minéraux doivent plutôt être avec des supports chlorure ou sulfate pour diminuer la BACA qui doit se situer autour de -50 à -100 mEq/kg MS. Surveiller le calcium et le potassium et supprimer le bicarbonate. [email protected] Assemblée Générale Départementale Jeudi Salle de conférence du Crédit Agricole à CAEN 4 juin 2009 Assemblées Générales de Région : Nos Assemblées Générales de région sont l'occasion chaque année de visiter des élevages de haute qualité. Chacune de ces visites nécessite beaucoup de temps de préparation, pour les éleveurs qui reçoivent d'abord mais aussi pour nos équipes qui mettent en valeur les éléments intéressants de l'exploitation. Même si vous avez été très nombreux en mars dernier à venir en profiter, le Conseil d'Administration souhaite que cette action soit mieux valorisée encore. Bessin – Longueville GAEC DE LA RONCHETTE : « Coût alimentaire maîtrisé » Arnaud et Jean-François Lecoeur et Thierry Lefauconnier ont créé le Gaec de la Ronchette en Janvier 2008. La qualité du lait est parfaitement maîtrisée ainsi que le coût alimentaire. Un bâtiment logettes paillées a été construit dès la création du Gaec avec l’agrandissement du troupeau. L’amélioration du niveau génétique constitue maintenant la principale préoccupation des éleveurs. Les éleveurs utilisent la complémentarité entre les fourrages herbe et maïs. En hiver, c’est grâce à une proportion d’ensilage d’herbe de qualité dans la ration que la valeur énergétique du maïs est totalement valorisée ; la quantité de correcteur azoté s’en trouve réduite. Un pâturage bien conduit permet de valoriser l’azote de l’herbe afin de limiter les quantités de maïs à cette période. Un point nous a semblé remarquable : 12 mois sur 12 en super A en butyriques ! Les éleveurs nous démontrent avec leurs pratiques que l’ensilage d’herbe bien fait n’altère pas les résultats de qualité du lait. Arnaud et Jean-François Lecoeur avec leur technicienne CL, Sylvie Daoulas Un système lait-viande avec 3 UTH produisant 558 000 litres de lait et 70 vaches allaitantes sur 185 ha Surface fourragère : Chargement : 1,32 UGB/ha 166 ha Maïs/SFP : 20 % 83 VL Prim’Holstein 7640 kg de lait brut TB : 41,1 ; TP : 31,3 Marge sur coût alimentaire vaches traites : 297 € / T Prix du lait : 353 € Concentrés : 30 € Fourrages : 26 € Coût alimentaire : 56 €/T Pays d’Auge - Moyaux GAEC DE CLERCY : « Projets et technologie » Laurent, Guillaume et Gérard Pierre de la Brière Un système lait-viande avec 2 UTH produisant 590 000 litres de lait et 70 taurillons sur 159 ha Surface fourragère : Chargement : 2,4 UGB/ha 76 ha Maïs/SFP : 45 % 84 VL Prim’Holstein 9000 kg de lait brut TB : 39,7 ; TP : 33,1 Marge sur coût alimentaire vaches traites : 254 €/T Prix du lait : 349 € Concentrés : 67 € Fourrages : 28 € Coût alimentaire : 95 €/T Bien occupés, Laurent et Guillaume Pierre de la Brière souhaitent maintenir des pratiques simples et efficaces. Tout est bon pour gagner du temps ! Exemple : l’investissement dans un taxi à lait. Qu’est ce qui vous a amené à faire un tel investissement ? « Le bâtiment qui nous sert de nurserie est éloigné de la salle de traite. Nous n’étions pas très rigoureux dans la distribution de lait (volumes, température de dilution et de buvée). La configuration actuelle ne nous permet pas d’installer un DAL. Après avoir découvert ce concept, nous n’avons pas hésité. Aujourd’hui, nous réussissons à nourrir 40 veaux (lait, concentrés et fourrages) en 30 mn par jour. Ce matériel nous garantit une température de buvée, des volumes précis et un minimum de manipulations. C’est un investissement très rentable pour nous qui élevons plus de 80 veaux par an ! » L’exploitation est à la veille d’un nouveau changement… « Nous allons passer de 2 stabulations paillées à une stabulation à logettes. Plusieurs faits nous y amènent. Nous avons régulièrement des taux cellulaires élevés (288 000 cellules en laiterie en 2008). Nous voulons avoir sur le même site tous les animaux pour mieux les soigner, abaisser l’âge au vêlage et mieux suivre leur reproduction. Le passage en système tout lisier permettra aussi de gagner du temps dans l’épandage des effluents. L’évolution devrait être réalisée en 2010, le temps de monter le dossier de financement puis de réaliser les travaux ! » C p p je le on : 4 élevages ont ouvert leur porte de es ts en e. C'est pourquoi nous avons décidé d’y consacrer la page centrale de notre lettre d'information pour que chacun puisse mieux bénéficier de ce travail. Peut-être aussi donnerons-nous envie à plus encore de venir découvrir de nouveaux élevages de visu l'année prochaine. En attendant, je tiens au nom de tous à remercier à nouveau les éleveurs qui nous ont reçus cette année et à les féliciter pour la qualité de leur travail. Frédéric David Val d’Orne / Pré-Bocage Vacognes-Neuilly EARL DU PONT UVE : « Rigueur et performances » Olivier Denorme a le souci de la performance. La qualité génétique du troupeau Prim’Holstein est au-dessus de la moyenne avec plusieurs mères à taureaux. L’objectif de réaliser le quota avec un nombre limité de vaches est atteint avec 6 contrôles sur 10 à plus de 30 kg/VL. Au niveau qualité du lait, les résultats sont irréprochables avec des niveaux de comptages leucocytaires extrêmement bas. Quelques problèmes de mammites d’environnement lui font cependant envisager de transformer le bâtiment en logettes. On notera que l’isolation de la nurserie, suite à une intervention d’un spécialiste du Contrôle laitier, a limité sensiblement les troubles respiratoires des jeunes veaux. L’organisation du travail est au top entre Olivier et son salarié et permet de maintenir un bon équilibre entre travail, où il faut concilier élevage et cultures, et vie de famille. Nous avons tous pu observer une exploitation remarquablement entretenue au niveau de son environnement. Olivier et Nathalie Denorme, Pascal Bisson et Frédéric David Une exploitation de polyculture élevage avec 2 UTH produisant 365.000 litres de lait, 30 taurillons et 20 génisses de viande sur 218 ha Surface fourragère : Chargement : 1,5 UGB/ha 72 ha Maïs/SFP : 44 % 42 VL Prim’Holstein 9393 kg de lait brut TB : 39,5 ; TP : 31,6 Marge sur coût alimentaire vaches traites : 260 € / T Prix du lait : 371 € Concentrés : 80 € Fourrages : 26 € Coût alimentaire : 106 €/T Bocage Virois Ste Marie Laumont GAEC LE BOIS THOUROUDE : « Efficacité et travail bien fait » Marie-Thérèse et Bruno Bouillet avec leur technicien CL, Louis Jacquin. Une exploitation mixte lait-viande avec 3 UTH produisant 474 000 litres de lait, 30 vaches allaitantes et 60 taurillons sur 135 ha Surface fourragère : Chargement : 1,85 UGB/ha 95 ha Maïs/SFP : 36 % 58 VL Prim’Holstein 9227 kg de lait brut TB : 38,6 ; TP : 32,4 Marge sur coût alimentaire vaches traites : 254 €/T Prix du lait : 363 € Concentrés : 52 € Fourrages : 22 € Coût alimentaire : 74 €/T Les associés du Gaec, Marie-Thérèse Bouillet (la Mère) et Bruno (le fils) ont décidé l’embauche de Jacky suite au départ en retraite de Jacques (le Père). Ils ont pour devise : « Efficacité et travail bien fait ». Leur objectif en terme de travail est de conserver une bonne qualité de vie tout en privilégiant la qualité des résultats. Au quotidien, la répartition des tâches est claire : traite et comptabilité pour Marie-Thérèse, alimentation des animaux pour Bruno et entretien du matériel pour Jacky. En plus, leur polyvalence permet d’assurer en cas de besoin. Grâce à cette organisation bien huilée, les associés s’accordent 10 jours de congés annuels et quelques week-ends de libres. Concernant le matériel, le Gaec privilégie l’entraide, la co-propriété et la CUMA dont Bruno est trésorier. La conduite du troupeau et la cohérence des pratiques contribuent à de bons résultats techniques et économiques. A la question : « Quels projets pour l’exploitation ?», Bruno répond qu’ils seront toujours raisonnés en lien avec l’organisation de travail. Un bureau est en cours de construction. Il souhaite aussi s’équiper d’un DAC pour une meilleure gestion des concentrés et d’un pocket PC afin de diminuer l’astreinte administrative. Un bâtiment d’élevage est aussi envisagé. La succession de Marie-Thérèse est également un sujet important sur lequel Bruno commence déjà à réfléchir. Conduite du pâturage : quelques repères pour vous accompagner • Fertiliser juste L’apport d’azote sur prairie est plus efficace au printemps qu’en été : 20 à 25 kg de MS par unité d’azote au printemps contre 0 à 12 en été. En pratique, il convient d’apporter l’engrais azoté avant que les prairies ne manifestent des signes de sécheresse. • Faucher les refus La hauteur sortie moyenne de parcelle mesurée à l’herbomètre® a tendance à augmenter au cours de la saison de pâturage. Le couvert prairial devient hétérogène avec des zones de refus qui se développent et des zones pâturées rases. Il convient au moins une fois dans l’année d’intervenir mécaniquement. Si les refus sont de faibles importances, un broyage peut convenir. Le risque est de laisser trop de matière organique difficile à décomposer au ras du sol et facteur d’inappétence. En général, on privilégiera la fauche des refus à andainer et exporter de la parcelle. En séchant, l’herbe ainsi fauchée devient plus appétante. Elle sera consommée même en présence de chardons. Enfin, la repousse après une fauche est plus nette. • Gérer les excédents Au-delà de 15 cm de hauteur d’herbe, nous vous conseillons de faucher la parcelle. Le plus tôt sera le mieux pour bénéficier d’un retour rapide de la parcelle dans le circuit de pâturage. • Gérer, c’est anticiper Avec quelques mesures d’herbomètre® et l’outil « Herb’avenir », votre conseiller peut vous aider à anticiper les décisions à prendre. Pensez à lui en parler ! [email protected] Conditionnalité PAC : les nouveautés 2009 portent essentiellement sur les BCAE L’Union Européenne a décidé de la fin de la jachère obligatoire. Parallèlement, la France a modifié les règles sur les Bonnes Conduites Agro-Environnementales : Il existe toujours des dérogations pour les cultures industrielles. • Quand la ferme n'est pas traversée ou bordée par un cours d'eau, alors on peut mettre toute une parcelle en SCE. • Diversité des assolements : on ne parle plus de familles de cultures mais de cultures. Il faut au moins 3 cultures différentes (qui représentent chacune au moins 5% de la sole cultivée) ou au moins 2 cultures différentes dont l’une est soit une PT soit une légumineuse égale à 10% ou plus de la sole cultivée. • Les anomalies sont pondérées directement en % : il n’existe plus de points de pénalité. • Certaines anomalies de faible importance peuvent être remises en conformité dans un délai exprimé en jours. Les documents Conditionnalité 2009 du Ministère de l’Agriculture vous seront remis par votre technicien(ne). Faites un diagnostic de votre exploitation avec lui (elle). [email protected] Quotas laitiers : des évolutions en attendant la sortie Le 31 mars 2015 demeure la date officielle de fin des quotas. En attendant, une hausse des références de 1% par an est appliquée jusqu’à la campagne 2013/14. La Commission réexaminera ces points fin 2010 et 2012 au vu du marché afin de réajuster le cas échéant. La réfaction du lait non produit reste d’actualité. Il faudra produire au moins 85% de sa référence laitière sur 2 campagnes, au lieu de 70% auparavant. Enfin, la pénalisation matière grasse de la référence est diminuée de moitié à partir de cette campagne avec 2 cas : • Si le TB réel est inférieur au quota matière grasse historique, le quota volume est augmenté selon la règle de 1,75% par point en moins (règle inchangée). • Si le taux est supérieur, le pourcentage de correction change et passe de 1,75 à 0,875%. Cela divise donc la pénalité par deux. La conséquence de cette mesure est d’assouplir la contrainte matière grasse. [email protected] Directeur de publication : Michel SADY Syndicat de Contrôle de Performances en Elevage et de Conseil du Calvados 14 rue Alexander Fleming - BP 103 - 14204 Hérouville-saint-clair cedex Tél. 02 31 46 84 00 - fax 02 31 46 84 19 - www.calvados-controle-laitier.fr Imprimerie Nii - 02 31 70 88 10 - 23228-04/09. • L’obligation de localiser une Surface en Couvert Environnemental (SCE) le long des cours d’eau reste d’actualité mais l’assiette de calcul est différente. La SCE = 3/97 des surfaces en COP + lin + betteraves sucrières + pommes de terre féculières + légumineuses à grain (pois, vesce) + fourrages déshydratés + semences fourragères + semences bénéficiant d’une aide couplée + cultures industrielles annuelles sous contrat. Minimum 5 mètres et maximum 10 mètres. Les haies peuvent être comptabilisées comme SCE sous réserve de répondre aux règles prévues par arrêté préfectoral. Broyage et fauchage interdits pendant 40 jours consécutifs entre le 1er mai et le 15 juillet sauf pour SCE en gel ou en prairie (PT ou PP). Sont « petits producteurs » les exploitants qui déclarent une surface en COP inférieure à 14,26 ha pour le Calvados. Ceux-ci sont toujours exonérés de SCE.