Récuperation de chaleur sur un tank à lait - ADEME Rhone

Transcription

Récuperation de chaleur sur un tank à lait - ADEME Rhone
Efficacité énergétique
Récuperation de chaleur
sur un tank à lait (69)
À La Chapelle-de-Mardore, M. Jean-Luc Desseigne récupère la chaleur créée
par son tank à lait. Il alimente ainsi en eau chaude son chauffe-eau afin d’économiser une partie de ses besoins en électricité
Le tank à lait avec, au fond, le chauffe-eau
et le récupérateur de chaleur
Bilan en chiffres
 275 kg éq CO2 / an évités
grâce à ce système,
soit 1617 km en voiture
 3000 kWh / an (soit environ
300 E / an) devraient être
économisés avec ce système.
Cette économie varie selon la
quantité de lait et la température
extérieure.
Utiliser les calories
du tank à lait
Les économies d’énergie,
une démarche globale
Un tank à lait a un fonctionnement proche d’un
réfrigérateur. Pour maintenir le lait à bonne
température (environ 4 °C), le tank à lait rejette
de la chaleur. Au lieu d’être dispersée dans la
pièce, elle peut être récupérée pour monter
en température l’eau d’un chauffe-eau. Cette
utilisation a pour effet immédiat de baisser la
consommation d’électricité quotidienne pour
ce dernier.
Ainsi, ce système fournit une eau chaude qui
peut avoir différentes utilisations : nettoyer des
canalisations laitières (la plus chaude) et / ou
se laver les mains ou nettoyer des outils (la
plus froide). Quelque soit l’utilisation finale, le
gain de calories est important. La récupération
de chaleur sur tank à lait revêt des avantages
environnementaux et économiques puisqu’elle
économise de l’électricité, proportionnellement
à la quantité de lait à refroidir. Des études
récentes évaluent les économies d’énergies permises par ces systèmes de 70 % à 90 % (étude
du GIEL lait viande).
Installé depuis 20 ans en agriculture mais issu
d’une formation d’électricien, M. Desseigne est
déjà très sensibilisé aux économies d’énergie
lorsqu’il commence sa formation avec l’association Solagro (2005). Elle va lui permettre de
connaître une grande partie des techniques qui
existent actuellement pour ensuite choisir celle
qui convient le mieux à sa ferme de 50 ha en
production laitière.
C’est à cette occasion qu’il découvre le principe
de la récupération de chaleur avec le tank à lait.
Cet équipement l’a séduit par sa simplicité et les
économies générées.
M. Desseigne réalise des visites dans des
exploitations voisines équipées du système
avec Thomas Gontier de la Chambre d’agriculture du Rhône et un Espace InfoÉnergie du
Rhône, Hespul. Elles lui permettent de peser
le pour et le contre des différents modèles de
récupérateur de chaleur. Ainsi, il opte pour un
système tubulaire ayant une meilleure durée de
vie afin de ne pas être contraint par un entretien trop impliquant.
Le système est opérationnel depuis début
2009.
L’ADEME et les agriculteurs
L’ADEME encourage les projets d’éleveurs
laitiers. Les actions du type de celle décrite
ici sont encore assez peu répandues en
Rhône-Alpes, notamment par manque
d’installateurs. Ces projets peuvent
également bénéficier d’une aide apportée
par le Plan de performance énergétique
(PPE) des exploitations auprès de la
DRAAF.
Rhône-Alpes
Direction régionale Rhône-Alpes : 10, rue des Émeraudes • 69006 LYON
Tél. : 04 72 83 46 00 • Fax : 04 72 83 46 26 • www.ademe.fr
Les ballons d’eau chaude
Historique
2005 : Formation d’une
journée sur le diagnostic
PLANETE à Toulouse
par Solagro.
2008 : Visites chez
des agriculteurs ayant installé
des récupérateurs de chaleur
sur leur tank à lait
2008 : Recherche
des installateurs frigoristes
avec l’aide d’Hespul
Janvier 2009 : Démarrage
du récupérateur de chaleur
Installé en série avec le chauffe-eau, le récupérateur de chaleur permet de monter la température de l’eau de 10 à 20 °C rapidement.
Le chauffe-eau prend ensuite le relais pour
atteindre la température désirée, autour de
70 °C environ.
Attentif à ses consommations, M. Desseigne
installe un suivi des consommations électriques. Ce suivi lui montre d’importantes différences selon la saison. En été, l’eau est déjà
chaude lorsqu’elle entre dans le chauffe-eau
car la température ambiante est plus élevée. Le
récupérateur de chaleur a une action plus efficace. Le besoin en chauffage complémentaire
est donc moins important (3 kWh). En hiver,
c’est l’inverse, elle arrive moins chaude dans le
chauffe eau et la consommation en chauffage
est donc plus importante (13 KWh).
Une bonne idée pour la suite…
M. Desseigne est très satisfait de son
installation mais il souhaite désormais
valoriser toutes ses potentialités. En effet,
il se rend compte qu’il a parfois besoin
d’une eau tiède aux alentours de 35 à
40 °C pour de petits besoins comme se
laver les mains ou nettoyer des outils par
exemple. Or, celle qui sort du chauffe-eau
est trop chaude. Il veut donc effectuer un
piquage entre le récupérateur de chaleur
et le chauffe-eau pour obtenir une eau à
température moyenne. Ainsi, la quantité de
chaleur produite serait optimisée.
Contact
Jean-Luc Desseigne
Tel : 04 74 64 60 96
Pour en savoir plus
Consultez le conseiller-énergie de
la chambre d’agriculture de votre
département ou le site POBE :
polebiomasseenergie.fr
Avec le concours de :
Dans le cadre du CPER
Des limites à connaître
a quantité de lait dans le tank doit être
L
supérieure à 400 litres par jour. Si ce seuil
n’est pas atteint lors de la traite, il n’y aura pas
assez d’énergie créée pour réchauffer l’eau ;
o plus cette quantité est importante, plus le
système est efficace ;
o il faut disposer d’un espace suffisant dans la
laiterie.
Il existe deux types de récepteur de chaleur sur
le condenseur de chaleur du tank :
- un système avec échangeur à plaques ou
tubulaire ;
- un système à ballon de stockage avec échangeur interne.
M. Desseigne a choisi un système tubulaire qui
demande moins d’entretien. Plus durable, ce
système convient mieux à son état d’esprit mais
d’autres systèmes s’adapteront peut-être mieux
à d’autres exploitations.
o
Les coûts en bref
uu Investissements
 Montant de l’investissement : 3 180 € HT
Achat et pose du matériel
uu Aides financières
 Aide du GIE Rhône-Alpes : 40 %
 Rentabilité du projet : 8 ans
Février 2010 – Rédaction, réalisation : T. Lapeyre, H. Bareau –Imprimeur : Imprim’Vert ; imprimé sur papier écolabélisé – Crédits photos ADEME
Une consommation énergétique
fonction de la saison