MAR 5ème Forum Citoyen - Tawasol Med-Net

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MAR 5ème Forum Citoyen - Tawasol Med-Net
Rapport du 5ème Forum Citoyen
« Trois ans après la mise en place de la Constitution, Quel Bilan ? »
Date : Le 27 Juin 2014
Lieu : Salle Ibn Battouta
Durée : 5h
Intervenants :
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Mr Abderahman BENAMROU, le secrétaire général du parti de l’avant-garde
démocratique et socialiste (PADS).
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Mme Nabila MOUNIB, la secrétaire générale du Parti Socialiste Unifié (PSU).
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Mr Abdelhamid AMINE, coordinateur du comité de suivi au conseil d’appui du
mouvement 20 Février.
Nombre de participant-e-s : 102
Points de discussion
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Mouvement 20 Février ;
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Constitution de 2011, nouveautés et état d’avancement des lois organiques ;
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La monarchie au Maroc et la transition démocratique ;
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Les propos des partis politiques sur la constitution de 2011 ;
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Présentation des intervenants en détails
-
Mot d’accueil et de la plateforme de la conférence sur la constitution
-
Contexte sur l’avènement du mouvement du 20 Février et les réactions qu’a connu la
scène politique et sociale
Le forum a débuté avec le mot d’ouverture de Mr Kamal EL MESSAOUIDI, qui a
commencé par poser la question suivante : Quel bilan après trois ans de la nouvelle
constitution ? En suite il a survolé les points suivants :
- Une nouvelle constitution avec un esprit ancien
- Le discours de 9 Mars 2011
- La manière d’écrire la constitution est centralisée par l’institution royale avec une absence
du partage du pouvoir.
- La liberté d’expression des médias a reculé au Maroc dernièrement.
Après la présentation des intervenants, et le remerciement des participants pour leur présence,
le modérateur a cédé la parole au premier intervenant Mr Abderahman BENAMROU.
-
L’intervention de Mr Abderahman BENAMROU :
Mr Abderahman BENAMROU a cité les principes d’une constitution démocratique et son
importance dans l’instauration des droits et libertés. Après il a attaqué l’avènement des
premières constitutions depuis les années 60 et la continuité de la mise en place des
constitutions falsifiées non pas seulement au niveau de la rédaction du contenu de document,
mais aussi au niveau des élections qui ont connu des parcours falsifiés engendrant la réticence
des jeunes des champs politiques. Il a aussi parlé de l’avènement du mouvement 20 février et
ce qui a engendré avec lui en matière de contestations et demandes des jeunes. Le parti de
l’avant-garde démocratique et socialiste (PADS), a boycotté la constitution car elle est liée
toujours aux antécédents. Le gouvernement doit veiller à la réalisation des principes de la
constitution et de veiller à les exercer. L’intervenant s’est posé en suite les questions
suivantes :
- Est ce que les droits soulignés dans la constitution sont respectés ? Si non, à qui incombe la
responsabilité ? Pourquoi ce retard dans la mise en place des lois organiques ?
Selon Mr BENAMROU, le gouvernement se concentre rien que sur les grands principes de la
constitution et non pas les détails de ces principes. Il s’est aussi concentré sur la liberté des
citoyens de créer des associations et des syndicats et de s’organiser librement et aussi les
magistrats qui peuvent revendiquer leurs droits de constituer une association de justice selon
l’article 111 de la même constitution.
Le mot de la deuxième intervenante : Mme Nabila Mounib
Mme Nabila MOUNIB a commencé son intervention par une introduction sur le printemps
démocratique qui a connu un trajet social, culturel et politique en insistant sur l’importance de
la compréhension du contexte international de ce changement, selon elle, le politicien a reculé
devant le pouvoir des institutions économiques, le mouvement et la révolution technologique,
et communicationnelle, sur les réseaux d’internet…
Mme MOUNIB a réaffirmé que le citoyen marocain est une personne qui lutte et qui a lutté
longtemps pour bâtir la démocratie. Et que cependant les forces démocratiques sont restées
fragilisées à cause de la destruction de la classe moyenne.
Elle s’est ensuite penchée sur l’histoire du Maroc qui a prouvé sa lutte pour atteindre l’État de
droit et la séparation des pouvoirs. Malgré que la grande problématique, selon l’intervenante
reste l’institution royale, qui détient toujours, tous les pouvoirs. D’où vient la nécessité de la
séparation des pouvoirs pour arriver à un roi qui règne mais qui ne gouverne pas.
Dans la dernière partie de son intervention, la politicienne a assuré que donner le pouvoir à un
technocrate va le pousser à défendre sa classe uniquement, et que pour atteindre la
démocratie, il faut que le simple citoyen gouverne. Elle a aussi contesté l’absence de la
culture de la démocratie, et la culture de la manifestation, selon elle les manifestations du
mouvement du 20 février n’ont pas dépassés 800000 personne qui est un nombre limité. A la
fin de son intervention, elle a invité l’audience à réfléchir autour de l’importance de la
démocratie participative, de la séparation du pouvoir, ainsi que la relation entre l’institution
royale et les autres institutions qui demeure toujours une relation de tutelle…en décrivant
l’État des partis démocratiques qui sont exclut et marginalisés en comparaison avec les autres
partis, tout en soulignant la problématique de la pluralité des partis. Et a invité à maintenir et
renforcer le collectif des partis de la gauche en disant la phrase suivante :
« Avec l’union, la planification, on peut bâtir notre pays dans l’équité et l’égalité des chances
et le respect de la différence, nous voulons renforcer l’État de droit ! »
Le troisième intervenant « Mr Abdelhamid AMINE »
Mr Abdelhamid Amine a attaqué plusieurs points dans son intervention, on présente dans ces
lignes un résumé du contenu :

Le discours royal du 17 Juin : le roi a demandé aux citoyens de voter positivement
pour la constitution.
Mr Abdelhamid AMINE a analysé les points faibles de la nouvelle constitution, en soulignant
l’importance de la liberté de culte alors qu’elle n’est pas consacrée par la constitution, et la
non pertinence de l’article 19 qui limite l’égalité entre les hommes et les femmes.

Le conseil ministériel : quelles attributions ?

L’importance de l’harmonisation entre les lois internationales et nationales.
L’intervenant a mit l’accent sur la primatie du peuple et le droit d’autonomisation du peuple,
comme la base de la démocratie sociale et participative. Il a ensuite signalé l’importance des
forces de gauche et le renforcement du travail syndical. Et a mit l’accent sur l’unification du
mouvement des étudiants universitaires et leur rôle si jamais ils ont intégré les jeunes du 20
février.
L’intervenant a clôturé son intervention comme suite :
« Il faut revitaliser le mouvement du 20 février parce que c’est l’espoir démocratique du
printemps démocratique, il faut le voir dans le futur est non pas dans le passé ! »
Débat et réactions des participants
- Recommandation pour la libération des jeunes arrêtés du 20 février
- « Le roi règne et ne gouverne pas » veut dire quoi, politiquement ?
- La monarchie compte sur la société civile et non plus les partis politiques et la monarchie
parlementaire est aujourd’hui un défi
- La complémentarité entre les constitutions de 96 et 2011
- La possibilité d’avoir une constitution de gauche pure et une autre alternative pour les
citoyens
- Il est essentiel de souligner l’aspect de la laïcité dans le discours sur la constitution
- Les points faibles de la constitution est la non précision des opportunités de la classe
bourgeoise qui profitent au fond de ce qui se passent au Maroc
- Il faut travailler sur la mobilisation des citoyens encore une fois et recréer le mouvement de
20 février
- le silence des partis politiques face aux arrestations des jeunes du 20 février est une honte !
- Il faut respecter le principe de la subsidiarité, l’institution royale compte sur la société civile
et non pas sur les partis public.
- quels sont les mécanismes de la mise en place de la constitution ?
- est ce que les partis politiques de la gauche peuvent présenter au peuple une constitution
alternative ?
- l’importance du mouvement de 20 février pour l’instauration de la culture de manifestation
- La liberté d’expression consacrée par l’article 9 de la constitution
- il faut la mise en place de la constitution
- la démocratie représentative et la démocratie participative ?
- le principe de la laïcité dans le discours autour de la constitution
- Les jeunes du 20 février doivent être encadrés et la coordination entre les partis du gauche
pour accompagner les jeunes
- Quel rôle du discours politique ? Il faut arrêter de parler et passer à l’acte, tout le monde
parle du 20 février mais qui accompagne ce mouvement aujourd’hui ?
- Il faut accepter la différence des orientations et des principes de chacun pour s’unir dans un
seul intérêt qui est celui du changement démocratique.