Vers une reconnaissance et une prise en charge du

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Vers une reconnaissance et une prise en charge du patrimoine architectural du XIXe siècle d’Alger centre Dr. CHERIF Nabila. Architecte qualifiée des monuments historiques. Ministère de la Culture Maitre de conférences à l’Ecole Nationale Supérieure d’Architecture d’Alger‐ENSA Période historique et aires d’implantation topographiques de la ville du XIXe siècle Par architecture du XIXe siècle à Alger, il est question des édifices isolés ou formant des quartiers entiers, constituant le centre de la ville et ayant été construits entre 1830, date des premières interventions françaises du génie militaire dans la ville ottomane et le début du XXe siècle marqué par les premières propositions de plans d’embellissement d’Alger annonçant l’ère des grands ensembles de l’urbanisme moderne. Les immeubles d’habitation construits dans cette période historique se localisent dans plusieurs secteurs de la ville et leur aire d’implantation correspond globalement aux grandes phases de formation du tissu urbain telles que définies par l’étude fondamentale de R. Lespès (1930) et plus récemment par les travaux de F. Cresti (1993) et de P. Pettroccioli (1993/ 2007) 1 . La cartographie de la ville du XIXe siècle a été établie à partir de l’examen de plusieurs plans de la ville conservés aux services historiques des archives militaires de Vincennes dont les plus importants sont : le plan du général Pelet de 1832 corrigé et augmenté en 1839, le plan Delaroche de 1848, le plan du capitaine Titeux de 1870 revu en 1883 et le plan d’Alger‐Agha‐Mustapha publié par Adolphe Jourdan en 1895. Les immeubles construits entre 1830 et début du XXe siècle (1915‐20) comprennent les entités suivantes: 1‐Les interventions françaises intra muros (rues Bab el‐Oued, Bab Azzoune, La Lyre, Chartres, Randon Bd la Victoire, Bd de l’Impératrice de la place des Martyres au Square Bresson) 2‐Faubourg de Bab el‐Oued comprenant le Square Nelson. 3‐Faubourg Bab Azzoun comprenant le quartier d’Isly et en amont les ilots du front de mer sur le tronçon de la rue de Constantine et autours de la rue de la Liberté (de Square Bresson au Bd Laferrière). 6‐Zone de Mustapha inférieure (entre la rue de Hassiba Ben Bouali et rive basse de la rue Michelet), comprenant le Champ de Manœuvre et s’étendant jusqu’au Jardin d’Essai. L’exploitation de ces documents nécessitent de tenir compte de certaines considérations liées à la nature même de leur contenu. Ce sont tout d’abord pour la plupart des plans qui donnent des 1
R. Lespès, Alger. Etude de géographie urbaine, Paris, Alcan, 1930 ; F. Cresti, « Algeri dalla conquista francese alla fine del secondo Impero », Storia Urbana, 35/36, Avril‐septembre 1986, p.41‐76, de même auteur, « Alger, 1830‐1860 : L’affrontement entre les deux villes », Urbi, VI, 1982, A. Pettroccioli, « Alger 1830‐1930. Pour une lecture typologique des immeubles d’habitation », Algérie. Les signes de la permanence, Centro Analisi Sociale Progetti, Rome, 1993, p.33‐52. 1 informations sur l’étendue des zones comprises dans les différents projets de développement de la ville sans distinction entre projets proposés et/ ou projets réellement projetés. De plus, ces plans indiquent le tracé général de la structure urbaine et ne renseignent pas sur l’état des parcelles (occupées ou construites). Enfin, ils ne donnent aucune indication de localisation des immeubles construits réellement à chaque phase du développement de la ville durant le XIXe siècle. Ces observations imposent de distinguer au préalable les plans proposés qui sont nombreux, les plans projetés et les plans réalisés. Par ailleurs, et si le sens global de développement de la ville s’est fait en continuité du nord au sud et de la plaine vers la colline et par une suite d’agrandissements successifs, la construction et la densification du tissu urbain ne se sont pas accomplies forcément selon ce schéma. De nombreux facteurs expliquent ce processus. Ils sont liés à la topographie du terrain, à la disponibilité de réserves foncières du domaine public, à la nature de la propriété des terrains compris dans les plans d’aménagement et enfin à la cession progressive de terrains et servitudes militaires, opération dont le calendrier ne correspond pas avec celui des phases de développement de la ville. Quelques exemples suffisent à illustrer ces propos. Ce n’est en effet qu’entre 1881 et 1915 que la zone comprenant le quartier d’Isly et celui de la préfecture (autours de la rue de la Liberté) compris déjà dans le plan de 1848 de Delaroche a été complétée et saturée, réalisant ainsi la jonction entre la casbah ottomane et la ville française. De même, le plan de 1870 donne un développement de la ville jusqu’au Champs de Manœuvre alors que la densification de la partie basse de la rue Michelet comprise dans cette étendue ne sera amorcée autours de la Faculté centrale (construite en 1890) qu’entre 1880 et 1915. A une autre échelle de lecture, un dépouillement préliminaire de près de 15 permis de construire d’immeubles élevés sur la rue d’Isly (actuelle rue Ben Mhidi), quartier existant déjà dans le plan de Delaroche de 1848 révèle que la plupart des édifices ont été construits durant les trois premières décennies du XXe siècle. Par ailleurs, les dates de constructions des immeubles en question montrent que les plus anciens, élevés en 1901 et 1904, se situent à l’extrémité sud de la rue d’Isly, tandis que les plus récents se trouvent au nord, soit à l’inverse du sens de développement de la ville. En définitif, les aires d’implantation de la ville du XIXe siècle telles qu’elles ressortent de la superposition des plans d’extension de la ville constituent une assise de travail seulement indicative pour l’établissement d’une cartographie précise des immeubles construits au XIXe siècle. Des investigations dans les archives des dossiers de permis de construire des immeubles d’Alger centre dans les zones présupposées du XIXe siècle permettraient de localiser précisément le cadre bâti de cette période. Ces investigations peuvent être renforcées par des enquêtes sur terrain qui aideraient par l’examen du système de construction ou des caractères architecturaux de reconnaitre les immeubles du XIXe siècle non documentés par les archives. Tableaux général des caractéristiques urbaines, architecturales et constructives de l’architecture du XIXe siècle à Alger 2 La question des caractéristiques urbaines, architecturales et constructives n’a été que très peu effleuré par le domaine de la recherche universitaire faute de travaux monographiques suffisants. Notre connaissance dans ce domaine reste donc entièrement à constituer. Les informations éparses et générales que nous possédons sur les caractères architecturaux et constructifs de cette architecture proviennent d’une part des observations rassemblées dans les travaux d’ensemble de A. Pettroccioli, qui a revisité les travaux pionniers de R. Lespès, (1930), de F. Cresti (1986) et de V. Malverti et A. Picard (1986), d’autre part des investigations menées sur des immeubles en cours de réhabilitation. Les immeubles de rapports constituant la ville du XIXe siècle présentent une typologie à cour. Celle‐ci étant souvent dans les immeubles intra‐muros des premières décennies (rue de Bab Azzoune, Bab el‐
Oued, de la Lyre et rue de Chartres) issue de la maison traditionnelle. La topographie du site, entre terrain en déclivité (amorçant la colline d’Alger) et terrain plat (zone longeant le littoral) détermine à elle seule des typologies de parcelles, des modes d’occupation et des distributions spatiales différentes et variés. De la forme orthogonale avec ses variantes issues des plans en damiers à la forme triangulaire ou trapézoïdale des schémas de voieries radio‐centriques, les parcelles induisent des organisations spatiales et des modes de distribution variant selon la hiérarchie fonctionnelle des étages et leur appartenance sociale ( étage noble de maître, comble sous toiture ou entresols pour personnel de service…) et adoptent dans la majorité des cas le principe de la répartition bipartite des espaces entre les rues et les cours intérieures dans des agencements multiples, allant du modèle des pièces à enfilade au schéma à division tripartie avec noyau de circulation centrale. La composition des façades rompt définitivement avec l’image de l’Alger des Turcs pour se doter d’un caractère résolument européen et méditerranéen. Rythmique et symétrie des ouvertures et des corps en sailli (balcons filants) et hiérarchisation horizontale (distinguant le soubassement, le corps et le couronnement) fortement exprimés sont les traits de caractère les plus remarquables. Sous des apparences d’uniformité, se projette en réalité une variété de typologies de façades définies par la période de construction de l’immeuble, par sa situation topographique et par la nature de la voirie qui le dessert. Dans le paysage architectural de la ville du XIXe siècle se distinguent par exemple les façades des immeubles de la première moitié du siècle élevés le long des percées de la ville ottomane avec adoption du style néoclassique épuré, de celles de la seconde moitié du XIXe correspondant aux immeubles de l’ère napoléonienne issus des modèles et réglementations haussmanniens avec un style éclectique emprunté à la Restauration et au Second Empire). En ce qui concerne le système constructifs, il constitue la pièce maitresse de la connaissance de cette architecture qui reste entièrement à identifier et à documenter. Les rares études sur l’architecture de cette période évoquent le terme générique de « maçonnerie continue » pour décrire le mode de construction qui est antérieur à l’emploi du béton armé dans la ville d’Alger et dont les premières manifestations sont signalées à partir de 1915‐20. Les données recueillies dans les enquêtes de terrain et à l’occasion des premières opérations de réhabilitations livrent des renseignements plus détaillés sur les méthodes et techniques de construction du XIXe siècle. Les ornements dans les édifices du XIXe siècles à Alger présentent une grande diversité de matériaux de forme et de motifs dans un répertoire éclectique large gréco‐romain, néoclassique et parfois renaissant mêlant colonnes, ordres, portiques, cariatides, bossage, frises et moulurations ….. Ces ornements souvent en relief, élaborés et surabondants assurent des fonctions à la fois esthétique, 3 fonctionnel (corniches de toiture et entablements de balcons…) et symbolique (mythologie grecque, emblèmes de l’Empire). Les sculptures et moulures en plâtre et sur pierre ainsi que la ferronnerie dominent. Cette ornementation sobre dans les premiers édifices construits sur les percées de la vieille ville (milieu du XIXe siècle), s’intensifie dans les immeubles des faubourgs amorçant la nouvelle ville française (dernier tiers et fin du XIXe siècle). 4. Problèmes spécifiques de la réhabilitation de l’architecture du XIXe siècle à Alger En Algérie, à l’heure où les colloques et séminaires sur la réhabilitation du parc immobilier résidentiel d’époque française se succèdent au vue de l’urgence née de sa dégradation avancée, des voix s’élèvent pour réclamer le classement de certains immeubles emblématiques d’Alger. D’autres voix adoptant une attitude plus radicale et volontairement provocatrice émettent l’idée d’ériger le centre ville d’Alger en secteur sauvegardé doté d’un plan de sauvegarde et de manuels de récupération contenant des solutions appropriées d’entretien et de réhabilitation en cohérence avec la typologie architecturale et les techniques de construction. La réalité dans laquelle se trouve le cadre bâti de la ville française du XIXe et aussi du XXe siècle est critique. S’il y a une reconnaissance implicite de ses valeurs urbaines, architecturales et d’usage, aucune procédure de préservation, ni aucune action de protection et de classement ou labellisation patrimonial n’ont été envisagés. La patrimonialisation de cette catégorie d’ensembles urbains issus de la période française pose tout le problème des nouveaux domaines du patrimoine et heurte de plein fouet une question sensible en Algérie: celle de l’histoire coloniale. Toute action de reconnaissance officielle de la dimension patrimoniale de cette architecture ne se fait pas sans difficulté au vue de son association négative à la période coloniale. Récemment et dans le cadre de la réhabilitation d’un des bâtiments français les plus remarquables de la ville, les anciennes Galeries de France, transformé en Musée d’Art Moderne, le débat s’est enfin ouvert sur la patrimonialisation de certains fleurons de l’architecture française, en particulier ceux représentatifs de la tendance dite néo mauresque de style arabisant érigés vers 1930 sous l’impulsion de la politique du gouverneur Jonnart. A défaut d’une approche patrimoniale sur l’architecture française du XIXe siècle à Alger, l’intérêt des autorités en charge de la ville et des questions urbaines s’est néanmoins manifesté pour cette catégorie de bâtiments après le séisme de 2003 qui a provoqué des dégâts très importants. La question de la réhabilitation du cadre bâti de la ville d’époque française s’est donc imposée dans l’actualité nationale. Les opérations de mesure d’urgence ont permis de révéler l’ampleur des problèmes liés à ces immeubles en particulier pour les plus anciens élevés au XIXe siècle. Les expertises du CTC (centre technique de contrôle), dans une étude effectuée sur l’hyper‐centre d’Alger regroupant 7 communes, ont permis d’identifier les pathologies de dégradation les plus courantes: forte humidité due à la défection des étanchéités et à la détérioration du réseau de distribution de l’eau, affaiblissement de certaines structures portantes (plancher et toiture) pour cause de vieillissement des matériaux ou transformations intérieures des espaces. Les méthodes d’intervention dans la réhabilitation provisoire de ces immeubles se sont avérées insuffisantes et lacunaires et cela pour plusieurs raisons parmi lesquelles : la méconnaissance des caractéristiques architecturales et constructives de ces immeubles, les difficultés d’intervention sur des immeubles de propriété privée habités en permanence par plusieurs locataires et ne pouvant pas être vidés, la non maitrise des techniques et méthodes de réhabilitation due à l’absence de professionnalisation de la spécialité de réhabilitation et enfin l’inexistence de la main d’œuvre 4 qualifiée notamment pour certains corps de métiers tels que les maçons spécialistes des constructions en maçonneries appareillées, les tailleurs de pierre, les ferronniers d’art, les ébénistes, les sculpteurs et artisans de plâtres. Exemples de réhabilitation d’immeubles du XIXe siècle dans le périmètre de la casbah Les premières opérations de réhabilitation du cadre bâti du XIXe à Alger sont mises en œuvre actuellement dans des immeubles situés dans le périmètre de la Casbah d’Alger. Ces interventions, du fait de leur situation dans un secteur sauvegardé régi par un plan de sauvegarde (PPSMVSM) en phase de finalisation ont été confiées comme le stipule le décret exécutif n°03‐322de la loi 98/04 relatif au patrimoine culturel à des architectes des monuments et sites protégés. Pour illustrer ces opérations de réhabilitation deux exemples sont présentés : 1‐La réhabilitation entière d’un immeuble d’habitation de la rue de la Lyre qui constitue l’une des percées les plus importantes de la vieille ville, aménagée progressivement entre 1837 et 1840 par le génie militaire français. 2‐La réhabilitation partielle du second niveau d’un immeuble d’habitation devenu siège de l’Office Nationale du Tourisme (ONT), donnant en façade principale sur le Boulevard du front de mer dit de l’Impératrice (actuellement Che Guevara) dessiné par Frédéric Chassériau entre 1850 et 1860 et inauguré en 1865 par Napoléon III. Observations générales sur le système constructif de ces immeubles: Dans les deux cas étudiés les murs constituant la structure portante périphérique sont constitués de maçonneries mixtes, en système banché composé d’un conglomérats de pierres et éléments de pierres, briques et débris de briques, de mortiers de terre et de chaux ou de ciment ( à partir de 1885).Ces murs porteurs de grandes épaisseurs sont en réalité montés avec des gravats issus de la destruction des maisons de la ville ottomane dont ils conservent aussi des débris d’éléments architectoniques comme les morceaux de fûts et des chapiteaux de colonnes. Dans l’immeuble du front de mer, ces murs de façade sont recouverts de pierres de parement, pierre de calcaire ou de tuf. Mais des appareillages entiers en en pierre de taille confortées par des agrafes métalliques sont néanmoins montés dans certaines parties de l’édifice comme les soubassements. Les planchers présentent deux types : les planchers de type traditionnel comparables à ceux des maisons de la vieille ville avec pour différence des poutrelles ou solives en bois de plus grande portée supportant les voligeages et épaisseurs de terre (immeuble rue de la Lyre avant réhabilitation) et planchers en voutains métalliques et remplissage de briques (immeuble du front de mer). Il est à noter enfin l’existence d’une technique de construction d’escalier très spéciale et proprement algérienne mentionnée par les sources du début du XXe siècle et qui consiste à monter les volées sur des voûtes hélicoïdales en briques sans intervention d’armatures en fer (immeuble de la rue de la Lyre). Description des opérations de réhabilitation Dans les deux opérations, les contraintes majeures étaient : ‐L’intervention dans un environnement urbain dense. 5 ‐L’intervention sur une partie d’immeuble ou partie d’ilot sans perturbation du fonctionnement des parties des édifices non concernées par la réhabilitation et sans atteinte aux structures constructives mitoyennes. ‐L’intervention à l’intérieur des immeubles sans incidences sur les façades donnant sur les voies en vertu des prescriptions d’authenticité édictées dans le règlement du plan de sauvegarde de la casbah. 1‐Immeuble du front de mer : Afin de procéder à l’aménagement de bureaux associés à des salles d’exposition pour le siège de l’ONT, il a été demandé par le maître d’ouvrage un confortement du plancher existant au deuxième étage sans démontage et enlèvement attendu que le niveau inférieur est occupé par un autre organisme, non concerné par ces travaux. Les rapports d’expertise du CTC sur l’état de cet immeuble élaborés en mai 2008 font état de la dégradation avancée des planchers à voûtains notamment par la corrosion des poutres métalliques, par la fissuration voir la fracturation des briques et enfin par l’altération voir par la perte des mortiers de hourdage. Ces deux considérations ont amené l’équipe du projet à proposer la mise en place d’un nouveau plancher sans enlèvement du plancher défectueux existant afin de ne pas perturber l’activité des niveaux inférieurs. Le plancher défectueux est actuellement entièrement recouvert au niveau 1 par des faux plafonds récemment réalisés. Le nouveau plancher de substitution proposé (plancher flottant léger et à structure mixte fer et bois) a été surélevé de 10cm par rapport à l’ancien et totalement désolidarisé de ce dernier qui a été réduit qu’au rôle de « plancher perdu » ou tout au plus de faux‐plancher. Cette solution a été jugée possible en vertu de la hauteur sous plafond importante des espaces de l’étage et préférable car elle ne crée pas de situation irréversible et permet par ailleurs d’entreprendre des travaux de rénovation progressifs dans cet immeuble à colocataires. L’ancien plancher peut être démonté à partir de l’étage inférieur et à n’importa quel moment sans perturber le fonctionnement du siège de l’ONT. Il peut également dans le cadre d’une opération de restauration être rénové, traité et réparé pour devenir un élément visible témoignant d’un système constructif d’une époque de l’histoire (concept de fenêtre archéologique). 2‐ Immeuble de la rue de la Lyre L’immeuble non habité et appartenant à un seul propriétaire présentait un état de dégradation avancé notamment dans tous ses planchers dont les poutres en bois étaient en pourrissement total. Implanté sur plusieurs parcelles de maisons ottomanes, cet immeuble se superpose dans son extrémité nord donnant sur la rue du Divan (actuelle rue Aoua) à un ancien bain turc maintenu en fonctionnement et ayant conservé la plupart de ses structures constructives d’époque. L’opération de réhabilitation consistait en la réfection totale de l’ensemble des planchers et au confortement des structures portantes périphériques afin de supporter la construction de nouveaux planchers. Les planchers démontées puis remplacés un à un ont été encastrés dans les murs périphériques de grande section par un système d’ancrage. Une structure en poteaux poutres de béton armé a été ajoutée, soulageant les murs porteurs du poids des nouveaux planchers construits à l’aide de poutrelles en béton et ourdissage de briques de parpaing. 6