THE ET CAFE PLUS FORTS QUE JAMAIS Symboles de convivialité

THE ET CAFE PLUS FORTS QUE JAMAIS
Symboles de convivialité, stimulants voire thérapeutiques, le café comme le thé
connaissent un succès universel, dans la diversité de leurs espèces et de leurs modes de
préparation.
Le café et le thé constituent les premières boissons planétaires de l'histoire. Connu depuis des
lustres, leur usage s'est répandu en Europe avec l'expansion des grands empires coloniaux. En
France (1), la consommation moyenne (par personne et par an) se chiffre à 4,75 kg de café et
0,18 kg de thé, à peu près 80 tasses par an : une goutte à côté des 2.600 "cups" des Irlandais,
premiers théinomanes mondiaux. Les deux compères doivent leurs propriétés excitantes à la
caféine qu'ils contiennent. Pour le thé, plus exactement à la théine, base purique identique à la
caféine. Son taux dépasse même celui de caféine dans le café. "Mais le thé s'avère finalement
moins excitant", relativise le Dr François Letourmy, directeur du Comité d'éducation pour la santé
du Tarn. "Pour sa préparation, on utilise moins de thé que de café. De plus, le thé est riche en
adénine, qui neutralise une part importante de la caféine".
La folie pour un grain
La botanique laisse entendre que le caféier serait originaire d'Ethiopie centrale (2). Le café
exerce d'abord son action stimulante sur le coeur, dont il accélère le rythme, son abus pouvant
causer une tachycardie. "Il dilate aussi les vaisseaux coronariens", précise le Dr Letourmy, "et
agit comme diurétique et incitateur des sécrétions gastriques et biliaires. Il influe sur le
péristaltisme intestinal mais aiguise aussi les activités intellectuelles et la mémoire". Le café est
aussi un des seuls produits capables d'abaisser la tension du liquide céphalo-rachidien et, donc,
de calmer certains maux de tête. A contrario, à trop fortes doses (qu'on estime à plus de 9 tasses
par jour), il peut provoquer irritabilité, agitation et insomnie. Il existe 25 variétés de caféiers mais
deux seulement sont commercialisées : l'arabica et le robusta. Ce dernier contient 2,5 fois plus
de caféine. A l'instar des parfums, les grains sont évalués par des "nez" professionnels. La
saveur peut varier de légère, odorante ou suave à intense, épicée, qualités sublimées par la
diversité des grains d'un mélange. La puissance, elle, vient de la torréfaction. Plus celle-ci est
élevée, moins forte sera la teneur en caféine. Le choix de grains le plus judicieux est donc
préférable à la consommation de café décaféiné. On évitera aussi le mélange café-lait, qui
ralentit la digestion. En effet, la caséine du lait se combine avec le tanin du café, couple insoluble
dans le milieu acide de l'estomac.
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Des feuilles d'or
Près de trois mille ans avant notre ère, la Chine découvrait les propriétés médicinales du thé.
Son aspect convivial vint, dit la légende, de quelques feuilles tombées d'un théier dans l'eau
bouillante d'un empereur. Une boisson très attractive, comme la pomme de Newton !
Les Chinois ont aussi mis au point le thé noir, en torréfiant les feuilles de thé vert pour les
conserver. Ils en exportent beaucoup, mais eux n'en boivent pas... Le thé contient des oligoéléments et des vitamines. Il aide la digestion, lutte contre le mauvais cholestérol et la plaque
dentaire. Il accroît la vigilance et la concentration. Des recherches récentes ont surtout mis en
valeur l'action des polyphénols dont il est riche, des antioxydants qui protègent le corps des
fameux radicaux libres montrés du doigt dans le développement des cancers. Le Dr Letourmy
évoque "des pistes encourageantes, même si elles demeurent expérimentales". Moins le thé est
infusé, plus la théine est active. La qualité du thé dépend surtout du mode (manuel de
préférence) et du moment de la cueillette. Outre son emploi alimentaire normal (voir encadré), le
thé prête aussi ses feuilles à la chasse aux moustiques, à l'enrichissement des plantes en pot.
A l'heure où sévit la dictature du hamburger et d'un certain soda, que ceux qui s'inquiètent du sort
d'un certain art de vivre se rassurent. Aucune crainte que l'engouement pour le café ne se tasse.
Et l'avenir du thé se présente sans nuage. Pas même de lait.
Alain Moreau
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(1) Chiffres Organisation Internationale du Café
(2) Jane Pettigrew, "Le café" et "Le thé"- Editions Books & Co. Deux ouvrages très complets
sur les origines, l'histoire, la consommation et la préparation. Avec une sélection originale de
produits proposés par les meilleures maisons dans le monde. A consulter aussi : les "ABCdaire"
de Flammarion.
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