Recherche, Développement et Innovation
Transcription
Recherche, Développement et Innovation
QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] La recherche & développement et l’innovation, facteurs de compétitivité des entreprises 1. La recherche & développement Définition La R&D (ou recherche-développement) est un processus qui combine des moyens en personnel et en matériel pour aboutir à des innovations comme la mise en oeuvre de nouveaux procédés, la création de nouveaux produits. Dans "Recherche-Développement", la "Recherche" adapte les résultats de la recherche fondamentale aux besoins de l'entreprise ou de ses clients, le "Développement" produit des prototypes de biens commercialisables ou de nouveaux procédés. Enjeux On peut distinguer deux types d'enjeux dans la R&D : • • celui de participer à la définition mondiale des normes de production et de consommation dans le cadre d'une troisième révolution industrielle car c'est celui qui maîtrise la R&D qui définit ces normes. Il s'agit donc, pour l'économie française, de réduire l'écart avec les principaux pays industriels comme les Etats-Unis et le Japon : l'effort en matière de R-D en France n'est pas à la hauteur de cet enjeu. celui du financement des dépenses de R&D : les contributeurs sont l'Etat et les entreprises elles-mêmes. Leur participation est inégalement répartie selon les pays. En France, l'Etat reste un financeur prépondérant qui concentre ses moyens dans quelques branches comme l'aéronautique par exemple. Dans d'autres pays, les entreprises jouent un beaucoup plus grand rôle dans le financement des dépenses de recherche-développement. Tendances Les dépenses de R&D augmentent sans surprise dans un environnement d'innovations et de mondialisation à l'image des TIC (technologies de l'information et de la communication). Au cours des années 90, le retard de l'Union Européenne par rapport au Japon et aux EtatsUnis s'est accentué (en 2000, l'U.E consacrait en R&D 1,8% de son PIB contre 3% au Japon et 2,6% aux E-U), comme le clivage entre l'Europe du Nord (les pays scandinaves et l'Allemagne consacraient en R-D 2,7% de leur PIB en 2000) et l'Europe du Sud (2,2% pour la France). On peut penser que la grande entreprise est la mieux armée pour réaliser des dépenses en R&D (concentration des capitaux pour les financer, économies d'échelle pour baisser le coût fixe unitaire que représentent ces dépenses) : c'est le modèle "IBM" (informatique) qui illustre un capitalisme de monopole. DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 1 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] En fait, les années 80-90 ont remis partiellement en cause cette analyse : les petites entreprises répondent plus vite au renouvellement rapide des produits et sont plus créatives, étant plus légères et plus souples que l'entreprise de grande taille : c'est le modèle "Silicon Valley" en Californie, pépinière de petites entreprises de la "nouvelle économie" liée en particulier à internet (les start-up). Aujourd'hui la France tente de rattraper son retard en proposant des pôles de compétitivité favorisant les sites innovants. Indicateurs Il y a plusieurs indicateurs concernant l'effort de recherche-développement : • • • au niveau d'une nation, il peut se mesurer dans la part des dépenses de R-D dans le PIB. Cet indicateur est la DIRD, ou dépense intérieure de recherche développement, qui mesure la dépense affectée à l'ensemble des travaux de R&D effectués dans un pays, qu'ils soient financés par des institutions de ce pays ou par des institutions étrangères. On peut ensuite calculer le poids de la DIRD dans le PIB (en %). au niveau de l'entreprise, cet effort peut se mesurer par le montant des dépenses de recherche-développement, ou par leur poids (en pourcentage) dans leur chiffre d'affaires. la R&D peut aussi se mesurer par le nombre de brevets déposés. 2. L’innovation Définition L'innovation est l'application réussie d'une invention dans le domaine économique et commercial. Mise en œuvre au sein de l'entreprise, elle se situe en aval de l'invention (c'est le résultat d'une découverte scientifique). Les travaux de J. Schumpeter montrent que l'innovation peut prendre plusieurs formes (5): il distingue entre autres l'innovation de procédé, l'innovation de produit et l'innovation organisationnelle. Ces travaux montrent également que toutes les innovations ne s'équivalent pas, opposant ainsi les innovations majeures (radicales) des innovations « incrémentales » (mineures). Alors que les premières bouleversent les manières de produire et/ou de consommer et, en ce sens, modifient les conditions de la concurrence, les secondes ne représentent que de simples améliorations de l'existant. L'innovation provient avant tout de la recherche-développement (R&D), menée pour l'essentiel dans les entreprises. Celle-ci incorpore plusieurs étapes telles que la recherche fondamentale, la recherche appliquée ou encore le développement industriel. Toutefois il existe d'autres sources à l'innovation telles que l'apprentissage par la pratique, l'imitation ou encore l'achat de technologie. Enjeux On peut appréhender les enjeux de l'innovation à deux niveaux : DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 2 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] • • Au niveau microéconomique, l'innovation est un facteur déterminant dans la compétitivité de l'entreprise. En effet, certaines innovations permettent d'améliorer la productivité de l'entreprise ce qui, en abaissant les coûts unitaires de production, favorise sa compétitivité-prix. D'autres permettent à l'entreprise de se différencier en renouvelant l'offre de produits ou de services, ce qui favorise sa compétitivité hors-prix. Dans certains cas même, l'innovation peut conduire l'entrepreneur à une situation de monopole (temporaire) lui permettant de capter un « sur-profit ». Au niveau macroéconomique, Schumpeter a mis en évidence une relation entre l'innovation et le rythme cyclique de la croissance. Ainsi, des « grappes d'innovations » apparaissent durant la phase de croissance, s'accompagnant d'un intense processus de destruction créatrice. Progressivement, l'effet d'entraînement des innovations s'estompe, les entreprises les plus fragiles font faillite, l'économie entre alors dans une phase descendante où la croissance est ralentie. Dans ces conditions, les entrepreneurs sont incités à innover afin d'éviter de disparaître, afin d'enregistrer à nouveau du profit, ce qui génère une nouvelle phase de croissance s'articulant autour de nouvelles « grappes d'innovations ». Tendances Le rythme des innovations s'est accru au cours de ces deux derniers siècles. Afin d'apprécier le poids grandissant de l'innovation, on peut s'appuyer sur les ressources qu'elle mobilise ainsi que sur ses résultats. • • Les ressources que mobilise l'innovation se sont beaucoup accrues Les dépenses en R&D ont considérablement augmenté à la fin du 20ème siècle dans les pays de l'OCDE ; ces dépenses représentaient en France 2,19% du PIB en 2003. Les résultats de l'innovation. Si l'on se réfère aux brevets, quelques centaines de brevets seulement étaient délivrés chaque année aux Etats-Unis au début du 19ème alors qu'au début des années 1990 il y en a plus de cent mille par an. Aujourd'hui, les pays de l'OCDE en détiennent la quasi-totalité (97,1% en 1996) bien que des différences apparaissent au sein de cette zone entre les pays (certains, les Etats-Unis en particulier, déposent beaucoup plus de brevets que d'autres). Si l'on se réfère maintenant à l'évolution de la productivité, celle-ci a connu une croissance très rapide pendant les « Trente Glorieuses », puis s'est ralentie à partir des années 1970, retrouvant le rythme qu'elle avait avant la seconde guerre mondiale. Ainsi, la productivité horaire du travail en France est passée d'un taux de croissance annuel moyen de 5,3% entre 1960 et 1973 à 2,8% entre 1973 et 1995, et respectivement de 4,1% à 2,0% pour la zone OCDE. La croissance de la productivité est donc environ deux fois moins rapide depuis 1973 qu'elle ne l'était entre 1960 et 1973. Indicateurs L'innovation peut être appréhendée de 2 manières : • Du point de vue des ressources, l'indicateur de mesure le plus utilisé est la dépense en R&D : on peut se référer soit au montant des dépenses en R&D, soit à la part des dépenses en R&D dans le PIB [(dépenses en R&D / PIB) x 100] ; ce ratio permet des comparaisons entre les pays. • Du point de vue des résultats de l'innovation : o on peut mesurer l'innovation à partir du poids des entreprises innovantes, une entreprise innovante étant définie comme toute entreprise ayant introduit sur le marché un produit nouveau ou mis en œuvre un procédé nouveau au cours d'une période donnée. Ainsi, entre 1998 et 2000, on comptait environ DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 3 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] o o 40% d'entreprises innovantes dans l'industrie, 42% dans le service aux entreprises, 50% dans l'intermédiation financière. On peut aussi mesurer ces résultats par le nombre des brevets (titre de propriété couvrant une invention) déposés. Cela nous éclaire sur le développement, le rythme de l'innovation. On peut enfin utiliser la croissance de la productivité comme indicateur : elle reflète l'intensité d'innovation. Sur ces deux derniers siècles, ce sont les innovations qui ont permis l'augmentation de la productivité. Aujourd'hui, c'est surtout l'utilisation des technologies de l'information et de la communication (TIC) qui impulse la croissance de la productivité. Lexique Bien que Schumpeter ait mis en lumière 5 formes d'innovations, nous allons nous intéresser ici seulement à 3 d'entre elles ; ces innovations diffèrent en fonction de leur domaine d'application : • • • l'innovation de produit correspond à la mise au point et/ou la commercialisation d'un produit nouveau (bien ou service) ou d'un produit existant mais incorporant une nouveauté. Ex : l'automobile, l'ordinateur ont été des innovations de produit. L'innovation de procédé (ou de process), quant à elle, correspond à la mise au point ou à l'adoption de méthodes de production ou de distribution nouvelles ou considérablement améliorées. Ex : la chaîne de montage, la production assistée par ordinateur (P.A.O.), la vente sur internet ou la vente par correspondance ont été des innovations de procédé. Enfin, l'innovation organisationnelle traduit la mise au point ou l'adoption d'une nouvelle organisation du travail ; elle s'apparente à l'innovation de procédé dans la mesure où elle contribue à modifier la méthode de production et/ou de distribution. Ex : l'OST, l'organisation du travail à flux tendus, l'invention des grands magasins (19ème siècle), le self-service dans la restauration. Enjeux Par les avantages sur les entreprises concurrentes qu'elle engendre, l'innovation (de produit ou de procédé) représente un réel enjeu pour l'entreprise. L'innovation de produit est source d'une "rente de monopole temporaire" (c'est-à -dire de super-profits) car l'entreprise innovante est la seule à fournir le produit (elle a donc un monopole) et peut donc fixer le prix au niveau qu'elle désire (prix supérieur au coût marginal). C'est donc un moyen pour conquérir de nouveaux marchés (de nouveaux clients), mais elle peut être aussi un moyen de renouveler ou élargir la gamme des produits, d'augmenter la qualité des produits et de favoriser, finalement, la compétitivité hors-prix de l'entreprise. L'innovation de procédé (et organisationnelle), grâce aux gains de productivité générés, permet de fabriquer le produit à un coût inférieur à celui des concurrents et favorise ainsi la compétitivité-prix de l'entreprise. Ce type d'innovation permet donc à l'entreprise de gagner des parts de marché. Tendances D'après l'enquête SESSI (Service des Etudes et des Statistiques Industrielles), en France, entre 1997 et 2001, la part des entreprises innovantes dans l'industrie est restée constante, soit environ 40% d'entreprises innovantes (en produit ou procédé). Ces dernières années les entreprises industrielles se sont orientées plus vers l'innovation de produit que vers l'innovation de procédé (ex : secteurs tels que l'activité d'équipements électriques et électroniques, la pharmacie et chimie, l'industrie automobile…). Ainsi 33,5% des entreprises industrielles ont mis en œuvre une innovation de produit, tandis que 23% ont mis en œuvre une innovation de procédé. Par ailleurs les entreprises ayant innové en procédé DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 4 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] l'ont fait le plus souvent pour lancer un nouveau produit, c'est pourquoi les entreprises (ou secteurs) fortement innovants en produits le sont aussi en procédés. Enfin, l'innovation de produit correspond le plus souvent dans l'industrie à la mise sur le marché d'un produit inédit : entre 1998 et 2000 18% des entreprises industrielles ont mis sur le marché des produits inédits. 3. Pourquoi innover ? Si la nature des activités d’innovation varie considérablement d’une entreprise à l’autre, un seul constat demeure : l’innovation est aujourd’hui incontournable. Pourquoi doit-on innover? Voici dix pistes pour entamer la réflexion. 1) Innover, pour créer de la valeur La multiplication des services de Recherche et Développement le prouve, innover, c’est d’abord démontrer à ses clients et à ses actionnaires que l’entreprise est proactive et qu’elle devance la concurrence en créant de la valeur par l’innovation. 2) Innover, pour conquérir de nouveaux marchés Selon les cas, l’innovation répond à un besoin, une idée, une demande client ou vient en réponse à un événement. Elle peut aussi faire partie intégrante d’une politique de développement de nouveaux marchés et permettre d’aller chercher des clients sur des créneaux inoccupés. Cette nouvelle orientation relèvera d’une stratégie globale de l’entreprise. 3) Innover, pour réussir à l’exportation L’innovation s’impose pour se démarquer à l’exportation. Elle donne une souplesse permettant de s’adapter aux nouveaux marchés, aux différences culturelles, aux nouveaux besoins. Innover, c’est donc être attentif aux demandes de l’export, s’adapter et accroître ainsi sa capacité d’exportation par une offre de produits novateurs. 4) Innover, pour améliorer son offre Innover ne signifie pas systématiquement créer de nouveaux produits. L’innovation n’est pas forcément radicale ni de rupture mais peut être incrémentale, en venant améliorer un produit existant. Perfectionner ce qui existe déjà constitue une démarche innovante. Souvent moins complexe à mettre en place, cette forme exige des processus plus simples mais peut être tout aussi efficace pour asseoir sa position face à la concurrence. 5) Innover, pour anticiper Innover, c’est prendre l’initiative de proposer à ses clients un nouveau produit bien conçu sans attendre que le client fasse une demande parfois imprécise ou mal définie. Anticiper, c’est proposer un produit viable au client, en tenant compte de ses besoins mais aussi de tous les impératifs technologiques, de production, de coûts, de service après-vente qui y sont liés, paramètres que n’aura pas forcément intégré le client au départ. Anticiper accélère donc le processus d’innovation. 6) Innover, pour distancer la concurrence DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 5 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] Se démarquer de la concurrence est l’un des objectifs de toute entreprise. L’innovation en est une des clés. Offrir de nouveaux produits, on l’a vu, n’est pas le seul enjeu de l’innovation. Offrir les mêmes produits que la concurrence, moins chers et mieux adaptés à l’époque et aux besoins changeants constitue un atout pour se démarquer. Une entreprise innovante renvoie aussi une forte image d’elle-même à ses clients et distance la concurrence. 7) Innover, pour garder le contrôle L’une des meilleures façons de rester concurrentiel est de garder le contrôle sur de nombreux points grâce à l’innovation. Rester à la pointe des nouvelles technologies, décider du moment de leur diffusion, contrôler la concurrence en maîtrisant la production de matériaux, les tendances et les technologies permet de mieux maîtriser le marché. 8) Innover, pour gérer le changement Les progrès technologiques contribuent à garder le marché mondial en constante évolution. Innover, c’est maîtriser les paramètres du changement puisque l’innovation n’est pas seulement technologique mais porte aussi bien sur les services, les méthodes de travail, l’organisation, la logistique... Une PME-PMI innovante va « repenser» son organisation interne autour des services de la Communication, des Ventes, de la Production. 9) Innover, pour mobiliser ses salariés L’engagement à innover permet de garder ses salariés mobilisés en accroissant leur motivation, en leur offrant des possibilités de formation. Pour les salariés, pouvoir apporter de nouvelles idées, participer au processus d’innovation, faire partie d’une entreprise innovante, reconnue par la concurrence et les clients, renforce les facteurs de motivation et freine la mobilité. 10) Innover, pour survivre… L’innovation est à la mode et il faudrait se méfier d’une innovation radicale bousculant tout sur son passage. Mais les entreprises aujourd’hui n’ont guère le choix. Innover ou reculer, voici leur destin. L’entreprise pérenne aura misé sur l’innovation, quel que soit son secteur d’activité ou sa taille. 4. Profil innovation Qui peut se définir aujourd’hui « d’innovateur »? Qu’est-ce qu’un innovateur, une entreprise innovante? Comment distinguer un profil innovant? Est-ce une attitude, un état d’esprit, une stratégie ? Ou la convergence de différents paramètres qui se complètent et permettent la réalisation de projets innovants? Les secteurs de la pharmacie, de la parfumerie, mais aussi de la chimie sont des domaines particulièrement dynamiques en matière d’innovation. Les innovations de produit se retrouvent dans le secteur des nouvelles technologies. Les domaines des biens domestiques et des appareils du son et de l’image sont des secteurs particulièrement innovants. L’industrie automobile est l’une des leaders en matière d’innovation… Certains grands groupes ou entreprises ont marqué de leur empreinte l’histoire de l’innovation dans les grands types d’innovation : de produit, de procédé, organisationnelle et de marketing. DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 6 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] - Tetra Pak est l’illustration même de l’innovation produit. - Dell a dès le départ choisi de s’orienter vers une innovation stratégique et organisationnelle. - Adelante a axé sa démarche d'innovation sur les services, notamment en préparamétrant SAP pour pouvoir l’installer et s’en servir dès la livraison, alors qu'habituellement quatre mois d’analyse et de définition sont nécessaires. - le groupe Accor a développé une innovation orientée marketing. Les compétences spécialisées liées à l'innovation et à la gestion technologique résident au centre de la plupart des entreprises innovantes. Encore faut-il que les conditions propices à l’innovation coexistent. Culture d’innovation, environnement psychologique, processus de travail, compétence en créativité, environnement physique, circulation des idées, structures incitatives, … L’évaluation de ces sept critères dans l’établissement d’un processus d’innovation donne un bon aperçu de la capacité à innover d’une société, ou de ceux qui la composent et permettent une première approche vers la question "Comment innover?". 5. Comment innover ? Dominique Gresland, consultant en Innovation, nous propose une approche en cinq étapes clés : Une mission d’acquisition des informations « terrain » liée à la capacité et la volonté de chaque acteur de l’entreprise à détecter les signaux faibles dans l’environnement et les transmettre suivant une procédure définie. Celle-ci sera complétée par une mission d’intelligence économique, organisée pour détecter les informations sensibles pour l’entreprise à partir de critères définis par la Direction. Des cercles d’innovation qui croisent autant de métiers différents que possible, quitte à intégrer régulièrement des intervenants non concurrents, extérieurs à l’entreprise. C’est en ayant un regard neuf, voire candide, que l’on pose les meilleures questions et que l’on peut faciliter l’éclosion d’idées nouvelles par métier. Ces cercles se réunissent régulièrement pour examiner les propositions, distinguer celles qui sont de l’ordre de l’amélioration continue des processus (qui seront, le cas échéant, implémentées directement ou traitées par le service qualité) et celles qui s’inscrivent dans une rupture avec l’existant. Des cercles de créativité composés par des personnes qui se sont distinguées dans les cercles d’innovation par leur force de proposition. Ces cercles sont animés par des professionnels de la créativité, dont la mission est de transformer les idées réellement nouvelles qui s’accordent avec le cadre de référence et la stratégie de l’entreprise, en projets potentiels d’innovation. Un comité d’innovation, qui évalue les différents projets, au plan marketing, technique et financier et les soumet au comité de Direction. Le comité de Direction, qui sélectionne un ou plusieurs projets qui seront pilotés par le comité d’innovation avec des objectifs de délai et de résultat. Il exprime sa reconnaissance auprès des équipes gagnantes et lance un challenge lié à la réalisation de chaque projet DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 7 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] Cette approche globale a pour objet de mettre en valeur tous les acteurs de l’entreprise, quel que soit leur niveau hiérarchique, et de les impliquer dans une véritable dynamique d’innovation. Il faut remarquer que cette démarche ne se limite pas à l’innovation technologique, mais concerne tout projet innovant capable d’améliorer les performances de l’entreprise ou de l’organisation. D’autre part, il n’est fait aucun à priori sur les personnes possédant un profil innovateur. Les talents se révèlent d’eux-mêmes et se cultivent grâce à une approche structurée, mettant en œuvre graduellement des processus d’innovation adaptés aux acteurs et à la situation. L’environnement tient une place importante. C’est pourquoi des locaux, si possible dédiés, ou au moins aménagés en fonction de l’étape à laquelle les équipes se situent dans le processus d’innovation, sont recommandés. 6. Dynamiser l'innovation : quatre clés pour réussir Selon l’étude annuelle « IBM CEO survey 2006 » près de 65 % des CEO estiment devoir mener à bien un changement majeur dans leur entreprise dans les deux prochaines années pour répondre à la pression des marchés et à une concurrence toujours plus accrue. Innovation dans les processus L’innovation a longtemps été synonyme de création de nouveaux produits, en particulier dans le domaine technologique. Aujourd’hui, elle s’élargit et inclut l’innovation dans les processus. Dans l’échantillon interrogé, les entreprises qui ont innové par la formation de partenariats stratégiques majeurs, ou par un changement dans leur structure organisationnelle, sont aussi celles qui ont dégagé la meilleure marge opérationnelle lors des cinq dernières années. 4 clés pour réussir Pour créer de la valeur, une démarche d’innovation bien comprise doit donc intégrer les différents types d’innovation et mobiliser l’ensemble de l’entreprise. Les 4 clés pour une innovation bien gérée et réussie sont : • • • • une génération d’idées collégiale et ouverte à l’extérieur une vision métier et technologique qui apporte une vision neuve un mode de gouvernance équilibrant le portefeuille d’initiatives un lien précis entre innovation et stratégie d’entreprise S’ouvrir vers l’extérieur Clé du succès en matière d’innovation : faire participer les responsables opérationnels. La source de l’innovation se trouve en effet le plus souvent proche des acteurs de l’entreprise. Clients et partenaires doivent donc aussi prendre place dans les groupes d’innovation qui vont générer les idées ou en débattre. DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 8 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] Selon l’étude d’IBM, les partenaires et les clients dans différentes industries génèrent 40 à 50% des idées nouvelles. Mais le manque de support à l’interne et la culture d’entreprise peu encline au changement constituent, dans 40% des cas, un obstacle à l’innovation. S’entourer d’un réseau Sur le plan métier, la veille stratégique et l’analyse de la chaîne de valeur peuvent contribuer à identifier des niches dans lesquelles l’industrie est peu innovante et permettra de se distinguer de la concurrence. Faire appel à de nouveaux partenaires d’innovation venant rejoindre les compétences internes pourront permettre de créer des solutions innovantes. Prioriser les idées La gestion du portefeuille d’initiatives est un élément clé de la démarche d’innovation. Une fois un processus de génération d’idées mis en place, il est essentiel de prioriser ces idées. Les intervenants internes et externes participent au processus de gestion des projets d’innovation et peu importe si elles n’aboutissent pas toutes. Le droit à l’échec est inhérent au processus d’innovation. Innovation et priorités stratégiques Réussir sa gestion de l’innovation signifie être capable de combiner les idées extérieures, analyser des tendances de l’industrie et des technologies tout en adaptant la gouvernance de l’entreprise en conséquence. La stratégie de l’entreprise est en tout point primordial. Un exemple de filière : Innovation et emballage Eco-conception, traçabilité, sécurité alimentaire, l’emballage, ces dernières années, a pris une toute nouvelle ampleur auprès du consommateur. Il n’est plus un simple contenant, mais fait partie du produit à part entière, dès le début de la chaîne de production jusqu’au recyclage final. L’innovation dans ce secteur s’est donc largement développée, les fabricants d’emballages étant soucieux d’améliorer la recyclabilité et d’élargir la palette d’utilisation de leurs produits. Papier carton (35 %), plastiques (30 %), verre (16 %), métal (13 %) et bois (6%) constituent les principaux groupes de produits de la filière emballage. En matière d’innovation, plastique et carton font preuve d’un dynamisme remarquable. La fabrication d’emballages en matières plastiques regroupe la production de sacs et sachets, de bouteilles, flacons, boîtes, gobelets, bacs et caisses, articles de bouchage, de calages et d’articles pour le transport. Face à des clients toujours plus concentrés et à une concurrence croissante, les acteurs de cette industrie restent encore très dispersés. Surtout si l’on considère que les distributeurs des industries situées en aval intègrent, pour certains, une activité d’emballage plastique, les grands opérateurs mondiaux d’autres matériaux d’emballages diversifiant aussi leur activité dans le domaine du plastique. Les échanges d'emballage sont relativement faibles, mais la France est le 4ème exportateur mondial, avec une part de marché de 7,1%, derrière l'Allemagne, la Chine et les États-Unis. La France est particulièrement compétitive dans le bois et le verre (1er et 2ème rang mondiaux). Les DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 9 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] échanges sont structurellement négatifs (importations de plastique et de papier-carton des voisins européens). Les principaux débouchés au niveau mondial sont : produits alimentaires (38%), boissons (18%), produits pharmaceutiques et cosmétiques (8%), autres 36%. Nouveaux emballages plastique Situé en région Rhône-Alpes, le pôle de compétitivité « Plastipolis » a pour mission de permettre à la plasturgie française de « monter en gamme » et de trouver de nouvelles applications par l’innovation technologique. Il encourage notamment la mise au point de nouveaux matériaux conçus pour l’agroalimentaire, principal débouché des emballages plastiques. Les projets R&D de Plastipolis s’articulent autour de trois axes majeurs de recherche « haute technologie » : les matériaux, les process de production , les matériaux composites. En outre, la recherche concerne aussi : - l’emballage agro-alimentaire biodégradable : il s’agit de créer un nouveau type d’emballages biodégradables adaptés à l’agroalimentaire qui s’inscrit dans le développement durable et dans l’usage non alimentaire des productions agricoles pour préserver l’environnement. - les propriétés sensorielles du plastique : ce projet consiste à développer des matériaux plastiques ayant des propriétés sensorielles (toucher, odeur, couleur,...) permettant d’avoir un impact direct sur la compétitivité des produits plastiques et d’ouvrir de nouveaux marchés face aux produits traditionnels. Ce projet trouve des applications nombreuses sur tous les marchés concernés par l’aspect « marketing » des produits contenant des matériaux plastiques. Pour sa part, le Comité technique de recyclage des emballages plastiques (Cotrep) incite tous les acteurs de la chaîne de l’emballage à améliorer l’éco-conception et à s’engager dans le développement de matériaux biodégradables. Le Cotrep aide les industriels à mettre sur le marché des emballages plastiques recyclables. Créé en 2001, il est le fruit d’une initiative commune de la CSEMP, d’Eco-Emballages et de Valorplast. Secteur agroalimentaire, premier client de la filière plastique En Europe, le plastique occupe le premier rang des matériaux d’emballage, avec 38% de parts de marché. Le secteur agroalimentaire constitue le premier client de l’emballage plastique (65% des débouchés en Europe) et la France, premier producteur européen devant l’Allemagne, a mis sur le marché, en 2005, 1,5 million de tonnes d’emballages en plastique. Le carton, résolument innovant En 2010, plus de 400 entreprises, employant environ 17 500 personnes, réalisent annuellement un chiffre d’affaires qui dépasse les 2,7 milliards d’Euros. La production des cartonnages a doublé au cours des 10 dernières années. La pharmacie, qui représente près de 20% du cartonnage français reste une activité à fort développement, tout comme le luxe et les cosmétiques. Le carton permet la production d’un éventail de produits extrêmement large et stimule les innovateurs. Ces capacités d’adaptation, d’imprimabilité, de traçabilité sont remarquables et le carton garantit également un haut niveau de protection en permettant le stockage des marchandises. Les DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 10 sur 11 QUAL’INNOV - Hélène GUEGUEN - BP 7004 – Taravao – 98719 TAHITI - Mob (689) 28 67 65 - [email protected] innovations dont il fait l’objet permettent d’anticiper et de répondre en permanence aux attentes du marché. Elles concernent : - les process : développement de l’informatisation, amélioration de la productivité, nouvelles techniques d’impression et de façonnage (ex : braille), facilité de remplissage des linéaires,… - les produits : améliorations des traitements de surfaces (encres métallisées et statinées, supports tactiles originaux, développement des associations de matériaux (ex : puces RFID), lutte contre la contrefaçon, inviolabilité (sécurité alimentaire), marquage numérique… - Innovation en faveur du développement durable : réduction des grammages, utilisation d’encre végétale et de vernis à l’eau, mouillage sans alcool, gestion des effluents, labellisation Imprim’Vert. Sources : • • • • Innover avec succès – JF Lacoste – Bourgeacq, Patrick Morin, Afnor Editions http://brises.org http://www.club-innovation.info http://www.slideshare.net DGAE - Formation Innovation 8/09/2011 Page 11 sur 11