Reconstruction 3D d`endoprothèse coronaire à partir d`
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Reconstruction 3D d`endoprothèse coronaire à partir d`
Institut Supérieur d’Informatique, de Modélisation et de leurs Applications Laboratoire des Sciences et Matériaux pour l’Electronique et d’Automatique Campus des Cézeaux BP 10125 63173 AUBIERE Cedex UMR 6602 UBP/CNRS Campus des Cézeaux 24, avenue des Landais 63177 Aubière Cedex Equipe de Recherche en Imagerie Médicale ERIM INSERM ERI 14 Faculté de médecine Place Henri Dunant 63001 Clermont-Ferrand Rapport de projet de 3ème année Filière Calcul et Modélisation scientifiques Reconstruction 3D d’endoprothèse coronaire à partir d’acquisitions endovasculaires Présenté par : Justine BOULANDET & Pierre POUCHIN Responsable ISIMA : Christophe TILMANT Responsables laboratoires : Adrien BARTOLI Florian DUBUISSON Laurent SARRY Durée du projet : 5 mois Novembre – Mars 2009 Rapport de projet Remerciements Remerciements Nous tenons à remercier Messieurs Adrien Bartoli (représentant du LASMEA), Laurent Sarry (représentant de l’ERIM), ainsi que Monsieur Christophe Tilmant, notre tuteur ISIMA, pour toute l’aide qu’ils nous ont apportée et les conseils avisés qu’ils nous ont prodigués dans le cadre de la réalisation de ce projet. Merci également à Florian Dubuisson pour le travail réalisé en amont et ses conseils. J.Boulandet & P.Pouchin Rapport de projet Résumé Résumé L’imagerie médicale, ayant bénéficié de nombreux progrès technologiques au cours de ces dernières années, a profondément modifié la pratique médicale. Elle présente notamment un intérêt croissant dans l’exploration des échecs et des complications de la chirurgie, permettant d’orienter le geste opératoire et de minimiser les risques pour le patient. Dans le cadre d’une angioplastie coronaire, la pose d’un stent peut, dans certains cas, engendrer des risques de resténose. A cet effet, il est important de contrôler le niveau d’acceptation du stent par l’organisme après implantation. Une méthode d’imagerie médicale récente, la tomographie optique cohérente (OCT), constitue une nouvelle modalité d’imagerie endovasculaire qui, grâce au principe d’interférométrie, permet de visualiser des coupes transversales d’un segment artériel et donc de pouvoir contrôler la position de l’endoprothèse suite à l’angioplastie. Toutefois, la précision de ces images n’est pas optimale : en effet, ces images en deux dimensions nous permettent, grâce aux struts, de détecter la position de l’endoprothèse dans chaque coupe ; seulement, les orientations des coupes dans l’espace nous sont inconnues. L’objectif de ce projet est de construire un modèle de l’objet en 3 dimensions afin de pouvoir attester ou non de la bonne posture du stent. Dans un premier temps, nous considérons le stent dans son état de repos comme un cylindre droit puis nous lui faisons subir des déformations pour prendre en compte son état dans l’artère du patient. Ces déformations sont régies par des critères de minimisation d’énergie. Le but est d’ajuster au mieux le modèle aux données expérimentales et de le faire évoluer en fonction des résultats obtenus. Ce modèle pourra, à terme, être utilisé pour élaborer des images de synthèse précises de l’artère revascularisée. Mots-clés : angioplastie coronaire, stent, resténose, OCT, interférométrie, endoprothèse, struts, modèle, 3 dimensions J.Boulandet & P.Pouchin Rapport de projet Abstract Abstract Medical imaging, by the means of recent technological advances, has significantly changed medical practice. It is a domain of growing interest for surgery, providing details to understand the failures and the complications, and to minimize the risks incurred by the patients. Stenting can occur during a coronary angioplasty, and this can occasionnally lead to risks of restenosis. In order to prevent this from happening, it is required to control the acceptance of the stent by the organism, after implantation. Optical Coherence Tomograpy (OCT) is a new endovascular imaging modality which enables us to visualize the transversal sections of an artery and therefore to control the position of the endoprothesis from the angioplasty. However, though these images allow us to detect the position of the stent, through the struts, the orientation of these sections in space is unknown. The aim of this project is to build a 3D-model of the stent in order to estimate its correct implantation. First, we will modelize the stent as a right cylinder. Then, we will apply deformations to it to take into account its state in the patient’s artery. The goal is to adjust the model to experimental data. It may be, eventually, used to generate precise synthesis images of the artery. Keywords: coronary angioplasty, restenosis, stent, OCT, endoprothesis, struts, 3D-model J.Boulandet & P.Pouchin Glossaire Rapport de projet Glossaire Angioplastie coronaire : L’angioplastie des coronaires est l’intervention qui consiste en l’infiltration via l’artère fémorale d’un dispositif médical appelé stent jusqu’à l’artère coronaire obstruée. Athérome : Un athérome est un dépôt graisseux situé sur une partie de la paroi interne d’une artère et qui entrave la circulation du sang. Endoprothèse coronaire : Il s’agit d’un dispositif métallique maillé et tubulaire, glissé dans une cavité naturelle humaine pour la maintenir ouverte. Il est essentiellement utilisé dans des artères au cours d’une angioplastie. Matlab : Matlab est à la fois un langage de programmation et un environnement de développement développé et commercialisé par la société américaine The MathWorks. Matlab est utilisé dans les domaines de l’éducation, de la recherche et de l’industrie pour le calcul numérique mais aussi dans les phases de développement de projet. OCT : ( Optical Coherent Tomography). La tomographie en optique cohérente est une technique d’imagerie réalisée sans contact, non invasive, et avec une résolution spatiale élevée, qui permet d’imager des structures dans les tissus biologiques avec une résolution inférieure à 10 microns. Elle se base sur l’utilisation de sources optiques à faible cohérence temporelle. Resténose : La resténose correspond au nouveau rétrécissement de l’artère survenant chez certains patients ayant bénéficié d’une angioplastie ou de l’implantation d’un stent. Sténose : La sténose correspond au rétrécissement d’une artère dû à la formation de plaque d’athérome. Cette accumulation sur la paroi interne de l'artère est susceptible de réduire le débit sanguin et l'apport en oxygène vers les organes vitaux. Stent : endoprothèse coronaire Strut : maille du stent J.Boulandet & P.Pouchin Rapport de projet Table des matières Table des matières REMERCIEMENTS RESUME ABSTRACT GLOSSAIRE TABLE DES MATIERES TABLE DES FIGURES INTRODUCTION 1. INTRODUCTION A L’ETUDE .......................................................................................................................2 1.1 L’ANGIOPLASTIE CORONAIRE ...................................................................................................................2 1.2 L’OBJET DE NOTRE ETUDE : LE STENT OU ENDOPROTHESE CORONAIRE .....................................................7 1.3 LA TOMOGRAPHIE PAR COHERENCE OPTIQUE ..........................................................................................9 2. METHODE PROPOSEE ..............................................................................................................................13 2.1 HYPOTHESES DE MODELISATION .............................................................................................................13 2.2 DEMARCHE DE RESOLUTION ...................................................................................................................15 3. RESULTATS ET DISCUSSION ....................................................................................................................22 3.1 RESULTATS .............................................................................................................................................22 3.2 PROBLEMES RENCONTRES .......................................................................................................................22 3.3 DISCUSSION ............................................................................................................................................25 CONCLUSION ...............................................................................................................................................26 REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ..............................................................................................................27 J.Boulandet & P.Pouchin Rapport de projet Table des figures Table des figures FIGURE 1 - ARTERES CORONAIRES ..................................................................................................................2 FIGURE 2 - STENOSE (RETRECISSEMENT) DE L'ARTERE CORONAIRE................................................................3 FIGURE 3 - ARTERE SAINE (A GAUCHE) ET ARTERE OBSTRUEE MALADE (A DROITE).......................................3 FIGURE 4 - INFARCTUS ET ANGINE DE POITRINE : CONSEQUENCES POSSIBLES DE LA MALADIE CORONAIRE....4 FIGURE 5 - DIFFERENTES ETAPES DE L'ANGIOPLASTIE CORONAIRE .................................................................5 FIGURE 6 - ANGIOPLASTIE (DILATATION) CORONAIRE....................................................................................6 FIGURE 7 - INTRODUCTION D'UN STENT DANS UNE ARTERE CORONAIRE OBSTRUEE ........................................7 FIGURE 8 - STENT OU ENDOPROTHESE CORONAIRE .........................................................................................7 FIGURE 9 - ACTION DU STENT .........................................................................................................................8 FIGURE 10 - INTERFEROMETRE DE MICHELSON UTILISE POUR GENERER DES IMAGES OCT (SCHEMA) .........10 FIGURE 11 – RECOMBINAISON DES FAISCEAUX REFLECHIS ...........................................................................10 FIGURE 12 - CONCEPT DE LA LONGUEUR DE COHERENCE DE LA SOURCE ......................................................11 FIGURE 13 - IMAGE D'UNE COUPE TRANSVERSALE DE STENT ISSUE DE L'OCT ..............................................12 FIGURE 14 – SCHEMA REPRESENTATIF DE LA SURFACE DU STENT NON DEFORME .........................................13 FIGURE 15 - DISCRETISATION DU CYLINDRE .................................................................................................14 FIGURE 16 - SCHEMATISATION D'UN STENT DEFORME ..................................................................................14 FIGURE 17 – STOCKAGE DES MATRICES DE MAILLAGE .................................................................................16 FIGURE 18 - PREMIERE CONTRAINTE ............................................................................................................16 FIGURE 19 – REPRESENTATION SCHEMATIQUE DE DEUX PATCHS .................................................................17 FIGURE 20 - COORDONNEES DES STRUTS DANS LES IMAGES OCT REELLES ..................................................19 FIGURE 21 - ILLUSTRATION DU CHANGEMENT DE REPERE A EFFECTUER.......................................................19 FIGURE 22 - REPRESENTATION DE L'AXE DU GUIDE ......................................................................................20 FIGURE 23 - VECTEUR TANGENT A LA COURBE .............................................................................................20 FIGURE 24 - MODELE DEFORME A L'ORIGINE ................................................................................................22 FIGURE 25 - MODELE DEVENU CYLINDRE DROIT ..........................................................................................22 FIGURE 26 - EXECUTION DE LA MINIMISATION .............................................................................................23 FIGURE 27 - RESULTAT DE LA PREMIERE METHODE ......................................................................................24 J.Boulandet & P.Pouchin Introduction Rapport de projet Introduction Dans le cadre de notre troisième année d’études à l’ISIMA, nous avons réalisé un projet de cent vingt heures réparties sur cinq mois, entre Novembre 2008 et Mars 2009, sur le thème de la reconstruction 3D d’endoprothèse coronaire à partir d’acquisitions endovasculaires. Au cours de ces dernières années, l’imagerie médicale est l’un des domaines de la médecine qui a le plus progressé. Les avancées récentes accomplies en imagerie médicale ont conduit à de nombreuses découvertes qui favorisent non seulement un meilleur diagnostic mais aussi un meilleur contrôle. La manipulation d’images médicales permet au chirurgien d’améliorer la préparation et la réalisation de ses interventions mais aussi de diminuer les complications suite à celles-ci, en d’autres termes d’intervenir à tous les niveaux de l’opération. Actuellement, de plus en plus d’endoprothèses vasculaires, ou stents, sont implantés pour traiter les sténoses, un stent correspondant à un petit ressort métallique mis en place pour maintenir l’artère ouverte. La qualité du déploiement du stent dans les vaisseaux est supposée être un important facteur de resténose. En effet, il est parfois très mal accepté par l’organisme du patient et il est hélas difficile pour le personnel médical de détecter cette complication. La tomographie cohérente optique (OCT), qui est une nouvelle méthode de visualisation endovasculaire, apparaît alors comme le moyen déterminant pour pouvoir vérifier l’expansion du stent et suivre la réaction de l’organisme du patient. En effet, sa très bonne résolution lui confère une indication pour le contrôle de la position des endoprothèses après implantation. Elle fournit au corps médical les images des coupes transversales de l’artère coronaire revascularisée. Il est ainsi plus aisé pour les médecins d’évaluer le niveau d’acceptation du stent par l’organisme. Néanmoins, la quantité de struts détectés dans les images OCT n’est pas assez importante pour pouvoir garantir un diagnostic parfaitement fiable. L’an dernier, un premier groupe avait réalisé une première modélisation paramétrique du stent qui s’est avérée, bien que cohérente et robuste, ne pas être assez réaliste. L’objectif de notre projet repose donc sur la reconstruction, sous Matlab, d’un modèle 3D d’endoprothèse coronaire ajusté aux données expérimentales, c’est-à-dire visant à coller le plus possible à la réalité. A cet effet, nous nous baserons sur les images OCT réelles. Le but final est de fournir au corps médical un outil de contrôle et d’aide à la décision fiable et à terme, de réaliser des images de synthèse très précises. Dans une première partie seront présentés les éléments essentiels à connaître pour comprendre l’objet de notre étude, à savoir l’angioplastie coronaire, l’endoprothèse coronaire ainsi que le principe de la tomographie optique cohérente. Puis nous traiterons la nouvelle modélisation 3D du stent dans une deuxième partie, pour finir sur les résultats obtenus dans une troisième partie. J.Boulandet & P.Pouchin -1- Introduction à l’étude Rapport de projet 1. Introduction à l’étude 1.1 L’angioplastie coronaire La première angioplastie coronaire a été réalisée en 1977 par Gruntzig. Depuis, cette méthode de revascularisation myocardique a connu un essor spectaculaire. L'angioplastie coronaire a pris une place prépondérante dans le traitement de la maladie artérielle coronaire depuis l'utilisation large des endoprothèses. Celles-ci ont permis d'améliorer les résultats immédiats de l'angioplastie avec plus de 95 % de succès et de réduire les complications à moins de 5 %. 1.1.1 Pourquoi réaliser une angioplastie coronaire ? L’angioplastie coronarienne est l’une des trois méthodes dont on dispose pour traiter l’insuffisance coronarienne (avec les traitements médicamenteux et la chirurgie, c’est-à-dire le pontage aorto-coronarien). Le cœur est irrigué par deux artères coronaires : la droite et la gauche (qui elle-même se subdivise en artère inter-ventriculaire antérieure et en artère circonflexe), comme nous pouvons l’observer sur la Figure 1 ci-dessous. Ces artères apportent l’oxygène nécessaire au bon fonctionnement du cœur. Figure 1 - Artères coronaires Lorsque l’une de ces artères est rétrécie par des dépôts de cholestérol (plaque d’athérome) comme sur la Figure 2, ou encore des caillots de sang, la quantité d’oxygène parvenant au muscle cardiaque (le myocarde) devient insuffisante. On parle alors d’insuffisance coronarienne. Le rétrécissement dont il est question est appelé sténose. J.Boulandet & P.Pouchin -2- Introduction à l’étude Rapport de projet Figure 2 - Sténose (rétrécissement) de l'artère coronaire La Figure 3 ci-dessous montre bien la différence entre une artère coronaire saine (à gauche) , à savoir élastique et lisse l’intérieur, capable de fournir suffisamment de sang au cœur et une artère malade (à droite) rigide et rétrécie en raison de l’accumulation de plaque d’athérome. Figure 3 - Artère saine (à gauche) et artère obstruée malade (à droite) Lorsque la sténose est incomplète, en d’autres termes que l’artère se bouche partiellement, elle occasionne le plus souvent une angine de poitrine. En effet, le cœur ne reçoit plus tout l’oxygène dont il a besoin. Cette souffrance se traduit par une douleur qui survient à l’effort, le muscle cardiaque n’est pas abîmé de façon irréversible. Lorsque l’artère se bouche entièrement, une partie du muscle cardiaque en aval de l’occlusion, ne reçoit plus d’oxygène : cette partie se détruit à la suite de l’interruption brutale de son approvisionnement en sang. C’est l’infarctus du myocarde. Habituellement, l'infarctus du myocarde est révélé par des douleurs dans la poitrine, prolongées, à type de serrement, pouvant s'accompagner de douleurs dans la mâchoire, de sueurs et d'anxiété. La Figure 4 [4] sur la page suivante nous présente les deux conséquences possibles de la maladie coronaire. J.Boulandet & P.Pouchin -3- Introduction à l’étude Rapport de projet Figure 4 - Infarctus et angine de poitrine : conséquences possibles de la maladie coronaire Par conséquent, les conséquences de la maladie coronarienne peuvent être très graves. D’où la nécessité d’avoir recours à une angioplastie coronaire. 1.1.2 Qu’est-ce qu’une angioplastie coronaire ? L’angioplastie coronaire consiste à dilater une sténose coronaire sans recourir à une chirurgie invasive. Le principe de l’angioplastie coronaire est le suivant : sous anesthésie locale, on introduit dans une artère - dans la région de l'aine - un cathéter (tuyau en matière synthétique) muni d'un ballonnet gonflable (et parfois d'une sorte de rabot) pour le pousser jusque dans la région sténosée des artères. Une fois arrivé sur la plaque d’athérome, on gonfle le ballonnet pour qu'il atteigne le diamètre de l'artère (de 2 à 5 mm) , de sorte à comprimer les parois intérieures de cette dernière. Lorsque le ballonnet est gonflé, il écrase la plaque d’athérome sur les parois, ce qui augmente le flux sanguin vers le muscle cardiaque et permet donc de lui apporter plus d'oxygène. La Figure 5 sur la page suivante nous présente le mécanisme d’action de l’angioplastie coronaire (de haut en bas) . On introduit un cathéter dans l'artère sténosée. Ce cathéter comporte un ballonnet que l'on gonfle à l'aide d'un liquide, ce qui permet de redonner un diamètre normal à l'artère. Puis on retire ce ballonnet. J.Boulandet & P.Pouchin -4- Introduction à l’étude Rapport de projet Figure 5 - Différentes étapes de l'angioplastie coronaire L’angioplastie coronaire exerce sur la sténose trois types d’effet : - un étirement de la paroi artérielle, - le refoulement du matériel athéromateux vers la périphérie de l’artère et les zones adjacentes à la sténose, - un certain degré de tassement de la zone athéromateuse. L’angioplastie peut présenter certains risques comme par exemple, il peut s’avérer impossible de franchir la sténose avec la sonde de dilatation. Un caillot de sang peut soudainement obstruer la coronaire et provoquer un infarctus. Il est alors indispensable d’effectuer un pontage en urgence. Aussi, en cas d’échec de l’angioplastie coronaire, sans aggravation de l’état du patient, la nécessité d’un pontage peut être discutée ultérieurement. 1.1.3 Comment se déroule une angioplastie coronaire ? L’angioplastie se déroule dans une salle de cathétérisme (ou de coronarographie). Elle se déroule entièrement sous contrôle de l’électrocardiogramme. La veille de l’angioplastie (ou en urgence en cas d’infarctus), un bilan biologique comportant notamment la détermination du groupe sanguin est pratiqué. Le traitement débute toujours par une coronarographie. Elle consiste à introduire (après désinfection et anesthésie locale) une petite sonde dans une artère (artère fémorale au pli de l’aine ou artère du bras) et à la remonter jusqu’au cœur et aux artères coronaires sous contrôle radiologique. Une fois la sonde bien positionnée, un produit de contraste est injecté dans les J.Boulandet & P.Pouchin -5- Introduction à l’étude Rapport de projet coronaires, ce qui permet de préciser la localisation des sténoses. L’injection peut entraîner une sensation désagréable. L’angioplastie proprement dite consiste alors à introduire, à l’aide d’un guide métallique très fin, un petit ballonnet gonflable dans l’artère coronaire, au niveau de la sténose. Une fois bien positionné, le ballonnet est gonflé durant quelques secondes à une minute pour écraser la sténose. La disparition du rétrécissement est alors contrôlée par une nouvelle injection de produit de contraste dans l’artère traitée. Très souvent, le gonflement du ballonnet s’accompagne d’une douleur thoracique identique à celle qui est ressentie lors des crises d’angine de poitrine. La Figure 6 [5] ci-dessous retrace le mécanisme de l’angioplastie (dilatation coronaire). Figure 6 - Angioplastie (dilatation) coronaire Il arrive que cette dilatation ne suffise pas à restituer sa parfaite conductivité à l'artère. Il faut savoir que la dilatation de l’artère n’est parfois que transitoire et qu’elle peut être suivie après quelques semaines ou quelques mois par une récidive de la sténose qui peut entraîner la réapparition des douleurs d’angine de poitrine. Dans ce cas, l’intervention se termine par la pose d’un stent (une sorte de petit grillage métallique cylindrique) pour conforter les parois de l'artère, J.Boulandet & P.Pouchin -6- Introduction à l’étude Rapport de projet au niveau de la zone artérielle traitée par le ballonnet. Le stent, destiné à empêcher la survenue d’un nouveau rétrécissement, reste dans l'artère, où il sera recouvert de matières tissulaires après quelques semaines. La Figure 7 [5] nous montre la mise en place d’un stent dans une artère coronaire obstruée. Figure 7 - Introduction d'un stent dans une artère coronaire obstruée 1.2 L’objet de notre étude : le stent ou endoprothèse coronaire 1.2.1 Qu’est-ce qu’un stent ? Comme nous le montre la Figure 8, un stent correspond à un dispositif maillé et tubulaire, glissé dans une cavité naturelle humaine pour la maintenir ouverte. Il est utilisé principalement dans des artères au cours d’une angioplastie mais ils peuvent également être employés dans l’urêtre, les canaux bilaires… [7] Figure 8 - Stent ou endoprothèse coronaire L’implantation d’une endoprothèse coronaire (stent) a été réalisée pour la première fois en 1986 par J.Puel (Toulouse). Il existe deux catégories de stents : les stents passifs, constitués d’un simple treillis métallique, et les stents actifs, qui possèdent en plus une substance active limitant la prolifération des cellules endothéliales. J.Boulandet & P.Pouchin -7- Introduction à l’étude Rapport de projet 1.2.2 Pourquoi et comment utiliser un stent ? Ce matériel, fait d’un treillis métallique déployable par ballonnet, posé au cours de la procédure d’angioplastie, vient, une fois mis en place, tapisser la lumière interne du vaisseau, dans le but d’empêcher la réapparition du rétrécissement coronaire. Comme nous venons de le voir, le principal inconvénient de l’angioplastie relève du taux important de resténose, c’est-à-dire de la récidive de rétrécissement, qui survient dans près de la moitié des cas. La resténose peut être tardive par prolifération des cellules de la paroi de l’artère ou par rétraction cicatricielle ou encore précoce par retour élastique de l’artère après dégonflage du ballon. Le stent est positionné sur le ballonnet d’angioplastie dégonflé. Lorsque le ballonnet gonfle dans l’artère, le stent se « déplie » et empêche alors le retour élastique de la sténose. On retire le ballon et le stent reste en place. Ce procédé est présenté dans la Figure 9. Figure 9 - Action du stent Les derniers modèles de stent sont recouverts d’un produit et réduisent donc considérablement le risque de resténose (depuis avril 2002). D’une manière générale, un stent permet de réduire la probabilité de resténose à une angioplastie mais non de l’annuler. La mise en place d’une endoprothèse est actuellement le seul traitement préventif de la resténose ayant une efficacité prouvée. J.Boulandet & P.Pouchin -8- Introduction à l’étude Rapport de projet 1.2.3 Quels sont les inconvénients d’un stent ? L’effet positif des endoprothèses coronaires est plus important que l’effet négatif qu’elles induisent de majoration d’hyperplasie néo-intimale. En effet, tout corps étranger placé au niveau des artères coronaires est susceptible de provoquer une inflammation chronique et une prolifération néointimale excessive. Ainsi, les endoprothèses sont à l'origine d’un nouveau phénomène : la resténose intra-stent. C’est pour cette raison qu’il est nécessaire de contrôler le niveau d’acceptation du stent par l’organisme et donc de reconstruire un modèle 3D de cette endoprothèse coronaire. 1.3 La Tomographie par Cohérence Optique Une des techniques les plus innovantes de l’imagerie médicale ces dernières années est la Tomographie par Cohérence Optique (OCT : Optical Coherence Tomography). Elle compte l’ophtalmologie, la dermatologie parmi ses domaines d’application et est devenue la méthode la plus utilisée pour contrôler la pose d’un stent lors d’une angioplastie coronaire. 1.3.1 Définition de la tomographie par cohérence optique La tomographie par cohérence optique est comparable dans son principe à l'imagerie ultrasonore ; elle est basée sur la réflexion d'ondes non pas ultrasonores mais lumineuses. L'image obtenue a une définition environ 10 fois supérieure à celle de l'échographie. Il s’agit d’une méthode non destructive basée sur l’utilisation de sources optiques à faible cohérence temporelle permettant d’obtenir des profils haute résolution de microstructures enfouies dans des tissus biologiques ou des matériaux. C’est une méthode réalisée sans contact, non invasive, et avec une résolution spatiale élevée, ce qui permet de visualiser la structure biologique sous la peau. 1.3.2 Principe de la tomographie par cohérence optique Le principe de la tomographie est celui de l’interféromètre de Michelson, décrit sur la Figure 10. J.Boulandet & P.Pouchin -9- Introduction à l’étude Rapport de projet Figure 10 - Interféromètre de Michelson utilisé pour générer des images OCT (schéma) Une lumière de largeur spectrale ∆λ et de longueur d’onde centrale λ0 est divisée (50/50) par un séparateur puis dirigée d'une part sur un miroir de référence placé à une distance parfaitement définie, d'autre part sur l'échantillon tissulaire à étudier. Cette lumière est réfléchie par le miroir et par l'échantillon. Les deux faisceaux réfléchis se recombinent uniquement lorsque les deux distances parcourues sont identiques, comme illustré sur la Figure 11. La lumière incidente provenant de la source est réfléchie par les différentes structures tissulaires sur toute la profondeur de l'échantillon éclairée par la lumière. Seule l'intensité réfléchie à une distance égale à la distance déterminée par le miroir de référence est mesurée. Figure 11 – Recombinaison des faisceaux réfléchis J.Boulandet & P.Pouchin - 10 - Introduction à l’étude Rapport de projet Le déplacement du miroir de référence permet de recueillir une réflexion de l'échantillon à des distances variables. La longueur de cohérence de la source lc = λ02/∆λ définit la résolution axiale obtenue. Plus cette longueur de cohérence est courte (i.e. plus la largeur spectrale de la source est grande), meilleure est la définition. La Figure 12 illustre le concept de la longueur de cohérence de la source : à gauche, avec une grande longueur de cohérence incompatible avec l'OCT et à droite, avec une courte longueur de cohérence adaptée à l'imagerie OCT. Figure 12 - Concept de la longueur de cohérence de la source En utilisant ce principe, seuls les photons en provenance d'une fine « tranche » de l'échantillon vont interférer. L'image de l'amplitude du signal d'interférence correspond alors à l'image de cette coupe (image tomographique). Si par exemple, à une profondeur donnée se trouve une frontière entre deux milieux d'index de réfraction différents (d'où une réflexion importante), l'interférence sera intense. Si par contre l'échantillon est uniforme, le signal sera faible. Cette mesure est répétée à chaque position du miroir de référence afin d'obtenir une image en profondeur de toute la structure de l'échantillon. 1.3.3 Intérêt de l’OCT dans notre étude La tomographie par cohérence optique permet d’évaluer le niveau d’acceptation du stent par l’organisme . Il est important de s’assurer que la position du stent correspond bien à celle de la sténose et que le risque de resténose est faible. Pour obtenir les images OCT des coupes transversales de l’artère revascularisée où se trouve alors le stent, une fibre lumineuse est introduite via l’artère fémorale jusqu’à l’artère incriminée. Cette fibre lumineuse est très souvent intégrée à l’intérieur du cathéter portant le ballon à gonfler et le stent à placer sur la partie sténosée de l’artère à revasculariser. On récupère ensuite l’intensité lumineuse dégagée par cette fibre grâce à l’interféromètre de Michelson et les images des coupes transversales de l’artère sont générées grâce au principe de la Tomographie par Cohérence Optique. La Figure 13 ci-dessous nous présente un exemple d’image OCT dans le cas d’un stent mal posé. J.Boulandet & P.Pouchin - 11 - Introduction à l’étude Rapport de projet Figure 13 - Image d'une coupe transversale de stent issue de l'OCT Les différences de gris que l’on peut observer sur cette image OCT nous permettent de bien distinguer les struts du stent posé dans l’artère coronaire revascularisée (points blancs). Toutefois, la position de ces struts n’est pas précise, le référentiel n’étant pas absolu, et il est alors difficile de détecter la position exacte d’un stent dans une artère coronaire revascularisée. C’est à partir de ce constat qu’est né le sujet de notre projet, à savoir la reconstruction 3D d’endoprothèse coronaire à partir des acquisitions endovasculaires, c’est-à-dire des images OCT réelles. J.Boulandet & P.Pouchin - 12 - Méthode proposée Rapport de projet 2. Méthode proposée Dans cette partie, nous allons proposer une modélisation du stent en trois dimensions en vue de réaliser un outil de contrôle fiable et de générer, à terme, des images de synthèse précises de l’artère revascularisée à partir des images réelles issues de la Tomographie par Cohérence Optique. 2.1 Hypothèses de modélisation 2.1.1 Modèle adopté à l’état de repos: un cylindre droit Comme énoncé dans la première partie, le stent correspond à un dispositif métallique maillé et tubulaire, glissé dans une cavité naturelle humaine pour la maintenir ouverte. Il est souvent appelé « ressort ». Un stent se caractérise par son diamètre (une fois déplié : en général 3 mm) et sa longueur (le plus souvent : 30 mm). Le stent en lui-même étant difficile à modéliser, nous avons choisi de considérer la surface du stent à l’état de repos, c’est-à-dire sans déformations, comme un cylindre droit que nous discrétiserons. Le cylindre droit (ou cylindre canonique) est représenté par 3 matrices de maillage : Xc, Yc et Zc. Cette représentation a été choisie dans le but de « manipuler » le plus facilement possible le voisinage des points: le couple d'indices (x,θ) permet de parcourir l'ensemble de la surface, et le voisinage de chaque point est immédiat grâce à ce maillage. Ainsi, les coordonnées Xc(x,θ), Yc(x,θ) et Zc(x,θ) sont les coordonnées d’un point du cylindre et Xc(x-1,θ), Yc(x-1,θ) et Zc(x-1,θ) sont les coordonnées d’un de ses voisins. Il faut de plus remarquer que, du fait de la révolution du cylindre, le voisinage des points de la première colonne des matrices se situe, en partie, sur la dernière colonne (et inversement). La Figure 14 ci-dessous représente le stent dans son état de repos. Figure 14 – Schéma représentatif de la surface du stent non déformé L’ensemble des points {qi, i =1...n} correspond à l’ensemble de discrétisation du cylindre. La Figure 15 sur la page suivante nous montre la discrétisation du cylindre droit. J.Boulandet & P.Pouchin - 13 - Méthode proposée Rapport de projet Figure 15 - Discrétisation du cylindre 2.1.2 Modèle adopté à l’intérieur de l’artère Après avoir déterminé le modèle du stent à l’état de repos, nous sommes passés à l’élaboration du modèle du stent déformé lors de sa mise en place dans l’artère. La Figure 16 cidessous nous présente un schéma du stent déformé. Figure 16 - Schématisation d'un stent déformé Le cylindre déformé sera défini par la position des struts. Cependant, pour compenser le manque d’information sur le stent dans les images OCT (peu de struts), on considère que, dans l’artère, le stent est un cylindre déformé qui doit tendre vers un cylindre droit. Rappelons que les struts sont les points réels du stent mesurés dans les images. De plus, on modélisera l’axe du guide de la sonde (le cathéter évoqué dans la première partie) par une courbe paramétrique. J.Boulandet & P.Pouchin - 14 - Méthode proposée Rapport de projet 2.1.3 Hypothèses sur les données Dans une optique de simplification du problème, nous ferons une série d’hypothèses concernant les données : une première hypothèse liant le guide aux images, une seconde portant sur l’acquisition des images et une dernière hypothèse sur les coordonnées des struts obtenues. Premièrement, nous supposerons que le centre des images correspond à l’axe du guide et que ce dernier ne bouge pas au cours du temps. En effet, le mouvement cardiaque peut induire des déplacements du guide dans l’artère que nous négligerons dans cette étude. Deuxièmement, nous considérerons que les images acquises correspondent à des plans de coupe alors qu’en réalité, le temps de rotation de la sonde et sa vitesse de translation ne fournissent pas des images planes. Enfin, nous émettrons l’hypothèse que les images auront été traitées préalablement, grâce au travail de Florian Dubuisson, afin d’éliminer les effets indésirables de la vitesse de rotation non constante de la sonde. Ainsi, les coordonnées des struts seront utilisées brutes. 2.2 Démarche de résolution La démarche proposée se résume à minimiser une fonction objectif constituée de différents coûts : Min Ed,stent + λ Es,stent + λ’ Es,guide où : Ed,stent correspond à la contrainte de distance entre les struts et la surface Es,stent Es,guide correspond à la contrainte de régularité du guide correspond à la contrainte de régularité de la surface 2.2.1 Coût du cylindre droit Des contraintes sont à respecter afin que le modèle du stent corresponde le plus possible au stent réel. On pose donc des « pénalités ». Pour réaliser les minimisations nous utiliserons l’Optimization Toolbox de Matlab. Les matrices de maillage sont stockées dans des tableaux tels que celui présenté dans la Figure 17. J.Boulandet & P.Pouchin - 15 - Méthode proposée Rapport de projet Figure 17 – Stockage des matrices de maillage Il y a pour chaque matrice de maillage : n=nx* nθ points Donc il y a au total 3*n paramètres et il faut 3*n – 7 contraintes , 7 représentant le nombre de paramètres de similitude. P(x,θ) correspond à un élément de la matrice, c’est-à-dire à un point: X ( x, θ ) P ( x, θ ) = Y ( x, θ ) Z ( x, θ ) La première contrainte concerne l’égalité de deux vecteurs successifs ( u et v sur la figure 18 cidessous), à savoir qu’ils sont colinéaires et que leurs normes sont égales. Figure 18 - Première contrainte J.Boulandet & P.Pouchin - 16 - Méthode proposée Rapport de projet Cette première contrainte s’écrit : u = v , c’est-à-dire: ∀ x ∈ 1... nx-2 , ∀ θ ∈ 1...nθ P(x+1,θ) – 2*P(x,θ)+P(x-1,θ) = 0 La Figure 19 nous présente les paramètres utiles aux trois autres contraintes. Figure 19 – Représentation schématique de deux patchs La deuxième contrainte à respecter concerne les couronnes et est la suivante : AB = BF = d Autrement dit : ∀ x ∈ 1... nx , ∀ θ ∈ 1...nθ ||P(x,θ) – P(x,θ+1)||² – ||P(x,θ+1) – P(x, θ+2)||² = 0 La troisième contrainte concerne l’angle α=2π/nθ : (P(x,θ+1) – P(x, θ))•(P(x,θ+1) – P(x,θ+2)) = ||P(x,θ+1) – P(x, θ)|| ||P(x,θ+1) – P(x,θ+2)||cos(2π/nθ) En effet, l’angle formé par les vecteurs AB et BF vaut π - α donc d²cos(π-α)= AB • BF . Enfin, la dernière contrainte exprime l’orthogonalité avec (AB ) ⊥ (BC) : (P(x,θ+1) – P(x+1,θ+1)) • (P(x,θ+1) – P(x,θ+2)) = 0 J.Boulandet & P.Pouchin - 17 - Méthode proposée Rapport de projet 2.2.2 Coût du guide Il s’agit ici de minimiser l’énergie Es,guide , c’est-à-dire : où r(t) est la courbe paramétrée représentant le guide et s son abscisse curviligne. Cela revient en fait à minimiser la courbure du guide. [8] On sait que : avec : et Ainsi, on obtient : qui se calcule ensuite facilement par différences finies. 2.2.3 Changement de coordonnées Les coordonnées de ces struts nous sont fournies, sous forme d’un fichier dont voici un extrait sur la Figure 20. Les 2 premières colonnes contiennent les coordonnées des struts dans l’image. La troisième colonne représente la position de la sonde au moment de l’acquisition. La dernière colonne correspond à l’épaisseur de réendothélialisation. J.Boulandet & P.Pouchin - 18 - Méthode proposée Rapport de projet Figure 20 - Coordonnées des struts dans les images OCT réelles Les images acquises par la sonde se trouvent dans le plan orthogonal au guide. Par conséquent, pour obtenir les coordonnées des struts dans le référentiel du stent, il faut effectuer un changement de repère. Le principe est illustré dans la Figure 21. Figure 21 - Illustration du changement de repère à effectuer Le problème est alors de trouver une base de vecteurs ( N 1 , N 2 ) du plan normal à la trajectoire. De plus, l’orientation sera cohérente entre les plans successifs pour correspondre aux données en entrée. J.Boulandet & P.Pouchin - 19 - Méthode proposée Rapport de projet Figure 22 - Représentation de l'axe du guide Comme l’illustre la Figure 22 , si on note G(k) le kième point de la courbe représentant l’axe du guide, on peut alors définir les vecteurs u et v comme suit : u = G ( k − 1) − G ( k ) v = G ( k + 1) − G ( k ) On a ensuite T= v−u v−u un vecteur unitaire tangent à la courbe en G(k), de même direction que la trajectoire, ce que représente la Figure 23. Figure 23 - Vecteur tangent à la courbe En considérant comme vu précédemment que le stent est dirigé le long de l’axe (Ox), on peut 0 admettre que T n’est pas colinéaire à z = 0 pour des raisons physiques. 1 Par conséquent, en posant N 1 = T × z et N 2 = N 1 × T , où × est le produit vectoriel, on obtient deux vecteurs unitaires orthogonaux appartenant au plan normal à la trajectoire. De J.Boulandet & P.Pouchin - 20 - Méthode proposée Rapport de projet plus, N 1 appartient toujours au plan (Oxy), garantissant ainsi une orientation cohérente des plans. 2.2.4 Minimisation de Ed,stent Cette étape consiste à minimiser la distance entre l’ensemble des struts et la surface pour se rapprocher le plus possible du stent réel. Pour ce faire, la dernière méthode envisagée consistait à lier chaque strut d’une image à un point du stent et à appliquer un coût à la distance entre ces deux points. Pour déterminer le point qui correspond au strut, rappelons que le stent est représenté par 3 matrices Xs(x,θ), Ys(x,θ) et Zs(x,θ), que le guide est représenté par 3 matrices Xg(x), Yg(x) et Zg(x) et qu’il est possible de calculer les coordonnées polaires des struts dans l’image. On peut alors lier le strut issu de l’image prise au point ( Xg(x), Yg(x), Zg(x) ) et d’angle θ dans l’image au point du stent de coordonnées ( Xs(x,θ), Ys(x,θ) et Zs(x,θ) ). Une autre approche consiste à déterminer le point le plus proche du strut et à appliquer un coût à la distance qui les sépare. J.Boulandet & P.Pouchin - 21 - Rapport de projet Résultats et Discussion 3. Résultats et Discussion 3.1 Résultats probants obtenus Après avoir appliqué à un cylindre déformé la minimisation du coût lié aux contraintes du cylindre droit, nous obtenons un cylindre proche du cylindre droit, comme l’illustrent les Figure 24 et Figure 25 suivantes. Figure 24 - Modèle déformé à l'origine Figure 25 - Modèle devenu cylindre droit Il s’agit de résultats obtenus pour un cylindre de longueur égale à 30, de diamètre égal à 3 et pour nθ = nx = 15 points. Nous pouvons constater sur la Figure 24 que nous partons d’un modèle déformé de cylindre, suivant la forme d’une sinusoïde. J.Boulandet & P.Pouchin - 22 - Rapport de projet Résultats et Discussion Suite à l’application des contraintes énoncées dans la deuxième partie, on peut observer sur la Figure 25 que le modèle s’est rapproché de manière très significative du cylindre droit. Le tableau figurant dans la Figure 26 nous présente la minimisation en cours d’exécution. Iteration Func-count f(x) Norm of First-order step optimality CG-iterations 0 676 4.09676e+008 3.45e+007 1 1352 1.22684e+006 5.04935 5.56e+007 45 2 2028 7996.06 0.347619 3.98e+006 35 3 2704 1001.29 0.0154697 6.9e+005 31 4 3380 21.5819 0.00355517 6.34e+004 149 5 4056 0.204913 0.000518475 5.61e+003 237 6 4732 0.00511292 7.57983e-005 377 296 7 5408 9.53229e-005 1.70061e-005 167 337 8 6084 8.00536e-006 1.54965e-006 22.2 223 9 6760 2.27e-007 8.09411e-007 10.4 337 10 7436 8.62149e-009 1.1776e-007 1.1 289 Figure 26 - Exécution de la minimisation 3.2 Problèmes rencontrés Au départ, nous avions considéré les contraintes de régularité de la surface modélisée de la manière suivante : Il fallait minimiser l’énergie Es,stent , c’est-à-dire : ∀j ∀ N2D (i), ( d²( pi , pj ) – d²( qi , qj ) )² ≈ petit En d’autres termes, si deux points étaient proches dans le modèle du cylindre droit alors ils devaient également l’être dans le modèle du cylindre déformé. J.Boulandet & P.Pouchin - 23 - Rapport de projet Résultats et Discussion Pour chaque point, nous calculions la distance avec ses voisins sur le modèle canonique et le modèle déformé. Ensuite, nous déterminions la différence entre les distances trouvées sur le modèle non déformé avec celles trouvées sur le modèle déformé. Pour vérifier le bon fonctionnement de notre critère, il fallait vérifier que cette différence était bien nulle sur le modèle canonique. Malheureusement, le résultat escompté n’a pas été atteint : effectivement, nous n’avions pas assez de contraintes par rapport au nombre de paramètres. Voici le résultat obtenu après application de ce critère de minimisation sur la Figure 27 . Figure 27 - Résultat de la première méthode Comme nous pouvons le constater, le cylindre déformé reste déformé. En revanche, le cylindre droit reste droit. Pour comprendre ce problème, nous avons calculé le rang de la matrice Jacobienne utilisée par la fonction de minimisation (« lsqnonlin » sous matlab). Le rang de celle-ci était égal au nombre de paramètres, ce qui indiquait un manque de contraintes. En ce qui concerne le coût du guide, nous n’avons pas encore obtenu de résultat correct, c’est-à-dire que le guide restait « courbé » au lieu de tendre vers une courbe droite suite à l’application de la contrainte relative à sa courbure. De ce fait, nous n’avons pas pu, à ce jour, mettre en application le changement de repère et la minimisation de l’ensemble de la fonction objectif. Il apparaît en réalité que le nombre de contraintes est, une fois de plus, insuffisant. J.Boulandet & P.Pouchin - 24 - Rapport de projet Résultats et Discussion 3.3 Discussion Au jour où nous rédigeons ce rapport, nous n’avons hélas que des résultats corrects concernant le coût du cylindre droit. En effet, pour le moment, les résultats concernant la courbure du guide et le changement de repère ne sont pas très convaincants quant à l’efficacité de notre modèle. C’est pourquoi, au jour d’aujourd’hui, nous ne les présentons pas dans ce rapport. De plus, il est à noter que les calculs réalisés sont coûteux en temps : la simple déformation d’un cylindre de 36 points fait craindre un temps de calcul infiniment long pour la minimisation de l’ensemble des coûts pour plusieurs milliers de points. J.Boulandet & P.Pouchin - 25 - Conclusion Rapport de projet Conclusion Notre objectif était de présenter une méthode de reconstruction en 3D d’une endoprothèse placée dans une artère coronaire. Les données sur lesquelles nous devions baser nos décisions étaient issues d’images OCT pour lesquelles l’extraction d’informations est délicate : cette méthode d’imagerie ne garantit pas que le centre de l’image soit fixe dans l’artère et ne nous permet pas non plus de connaître l’orientation des coupes. Nous avons proposé dans ce rapport une modélisation 3D de stent dans une artère coronaire. Dans un premier temps, nous avons assimilé le stent à un cylindre déformé et l’axe du guide à une courbe paramétrée. Notre méthode s’est ensuite basée sur la minimisation d’une fonction objectif visant à rapprocher les points du stent des struts, tout en veillant à ce que l’axe du guide ait une courbure minimale et que le stent tende vers un cylindre droit dans les zones où l’on manque d’information. Finalement, notre travail, bien qu’inachevé, semble annoncer des calculs importants, mais la piste empruntée pourrait néanmoins mener à des résultats. De plus, une méthode similaire pourrait être appliquée pour reconstruire entièrement l’artère et le stent afin de visualiser la position de l’un par rapport à l’autre, ce qui est le but final recherché. J.Boulandet & P.Pouchin - 26 - Références bibliographiques Rapport de projet Références bibliographiques Livres [1] MASSON « Coronarographie et angioplastie coronaire », François PHILIPPE, édition [2] « Imagerie du coeur et des artères coronaires » , Jean-Pierre LAISSY, Pascal GUERET, Société française de cardiologie, Société française de radiologie et d'imagerie médicale, édition MASSON, 2005 [3] Rapport de projet de Florian Dubuisson et Alexandre Marié, « Modélisation d’un stent coronaire par Tomographie Optique Cohérente», 2008 Sites Internet [4] http://www.preventioncardio.com/les_differentes_maladies_cardiovasculaires.html [5] http://www.prevention.ch/langioplastiecoronaire.htm « Angioplastie coronaire » , Brochure d'information à l'intention du patient offerte par la Fondation Suisse de Cardiologie [6] http://www.pifo.uvsq.fr/pedagogie/cardio/angiocoro.pdf « Angioplastie coronaire », SD.QANADLI, P LACOMBE) [7] http://fr.wikipedia.org/wiki/Stent [8] http://fr.wikipedia.org/wiki/Courbure J.Boulandet & P.Pouchin