En finir avec les « minerais du sang
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En finir avec les « minerais du sang
Le Soir Mardi 7 octobre 2014 Le Soir Mardi 7 octobre 2014 22 FORUM FORUM 23 Entretiens, débats en ligne : l’actualité vit sur le site du « Soir ». En voici des moments forts. Et si vous avez le temps, allez sur lesoir.be/debats. « Le cadastre de patrimoine est un outil légitime » Le secret bancaire est-il un outil antifraude efficace ? On en parle avec François Mathieu. Pourquoi la levée du secret bancaire revient-elle dans l’actualité cette semaine ? Il y a eu un manque de consensus politique sur l’établissement du registre des comptes bancaires. Ce dernier est établi à la Banque nationale et reprend tous les numéros de compte et leurs titulaires. Ce fichier sera à disposition de l’administration fiscale lorsqu’elle a un soupçon de fraude fiscale. Comment cela se passait-il avant ? Le fisc devait envoyer une demande à toutes les banques. On imagine le peu de suivi qu’il devait parfois y avoir à la suite de cette demande. Aujourd’hui, les outils se mettent en place pour lever plus facilement le secret bancaire. Ce registre était prévu pour le 1er mai 2014. A cette date-là, quelques banques étaient récalcitrantes. La Banque nationale leur a laissé le temps de se mettre en ordre. Pourquoi certaines banques étaient-elles récalcitrantes ? La Banque nationale avait elle-même demandé que ce registre ne soit pas logé chez elle. Au niveau mondial, il existe une vraie pression en faveur de la lutte contre la fraude fiscale. On parle d’un archivage automatique d’informations fiscales entre pays de l’OCDE et de l’Europe, raison pour laquelle la Banque nationale préférait attendre. Une autre directive relative à la fiscalité de l’épargne tend vers cet échange automatique d’informations fiscales. Le cadastre de patrimoine n’est-il pas une atteinte à la vie privée ? C’est un outil légitime s’il y a véritablement soupçon de fraude fiscale. En revanche, s‘il s’agit de lever le secret bancaire pour tout et n’importe quoi, c’est un autre problème. Que représente la fraude fiscale en Belgique ? La fraude fiscale et sociale s’élève à 17-20 % du PIB. aujourd'hui Alain Delchambre (ULB) devait-il démissionner après son plagiat ? On en parle avec Ann-Charlotte Bersipont Bernard Pivot Ecrivain, animateur d’émissions culturelles Quand les Français ne s’entendent sur rien et que les partis se disputent sur tout, alors la classe politique, élargie aux journalistes et aux professeurs de droit, ressort sa potion magique : le changement de Constitution ! L’HISTORIEN, JOURNALISTE ET ESSAYISTE JACQUES JULLIARD, DANS « LE MONDE ». le dossier En finir avec les « minerais du sang » Les violences dans l’est du Congo sont alimentées par le trafic PRIX de minerais rares comme le coltan. Une réglementation se met SOLIDARITÉ en place, mais beaucoup reste à faire. Là-bas comme ici... Le 16 octobre prochain, Au cœur d’une mine « propre » au Congo l’hôpital Saint-Pierre, associé à l’ONG Médecins du Monde, décernera pour la première fois le Prix Solidarité. Il sera attribué au Dr Denis Mukwege, chirurgien congolais qui pratique des opérations à l’hôpital de Panzi, au Sud-Kivu, afin de réparer les femmes qui ont été mutilées par des viols. Le Soir publie une série de reportages consacrés à l’action du Dr Mukwege. (4/5) ême si pour un gaillard qui tamise le sable, casse la pierre ou M coltine des sacs bien fermés, il y en a LE SOIR - 07.10.14 Lac Albert OUGANDA LLac Edouard NORD-KIVU Goma RWANDA Lac Kivu R. D. Kigali Bukavu CONGO Panzi BURUNDI SUD-KIVU Lac Tanganyika 300 km TANZANIE S ’il y a des violences dans l’est du Congo, si tant de femmes se font violer, c’est la faute au coltan et autres métaux rares indispensables pour fabriquer nos GSM et ordinateurs portables car trop d’argent est en jeu... » Cette affirmation, qui a beaucoup circulé ces dernières années, n’est pas fausse mais pas non plus tout à fait vraie. Au début des années 2000, pratiquement toutes les mines de coltan et autres métaux rares de l’est du Congo étaient aux mains de groupes armés, qui en tiraient des sommes d’argent importantes. Un enjeu suffisant pour continuer les guerres ? « Les minerais aident à perpétuer les conflits mais ils n’en sont pas la cause, nuancent, dans une lettre ouverte, 70 chercheurs internationaux congolais, britanniques, belges ou américains. Parmi les bases structurelles des conflits dans la région, il y a les luttes de pouvoir et d’influence au niveau national et régional, et des tensions relatives à l’accès à la terre, la citoyenneté et l’identité des différents groupes qui peuplent la région. La possibilité d’exploiter et de tirer profit des minerais est souvent un moyen de financement pour des opérations armées afin de mener ces luttes et non une fin en soi. » « Il y a quelques années, détaille Bob Kabamba, professeur à l’Université de Liège, des groupes armés comme les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) contrôlaient « On estime qu’environ 70 % de ces métaux rares sont désormais vendus de façon légale et contrôlée » les mines et d’autres, comme le CNDP de Laurent Nkunda, en contrôlaient le transport, ce qui leur permettait à tous d’acheter des armes. L’armée congolaise aussi se taxait au passage. Aujourd’hui, ces groupes armés ont perdu de leur importance, il y a eu plusieurs vagues de démobilisation de groupes armés. Le gouvernement congolais a fait des efforts importants pour réguler le commerce de ces minerais, et on estime qu’environ 70 % de ces métaux rares sont désormais vendus de façon légale et contrôlée. Ce qui signifie que 30 % échappent encore à tout processus de traçabilité, et continuent à alimenter les conflits. Il est donc important que la société civile reste mobilisée. Il faut aussi que l’armée congolaise continue à mettre de l’ordre dans ses rangs pour empêcher les groupes armés d’avoir accès aux sites miniers. Et renforcer la justice pour qu’elle puisse arrêter et sanctionner ceux qui ont profité de ces trafics. Enfin, il faudrait faire en sorte que des politiciens congolais cessent d’instrumentaliser des groupes armés : certains mobilisent des hommes qu’ils arment pour créer des problèmes afin de pouvoir ensuite se tailler une réputation nationale après les avoir désamorcés. Comme un pyromane qui met le feu pour passer pour un héros lorsqu’il l’éteint. Avec l’espoir d’un poste ministériel lucratif à la clé... » Au niveau international, les choses ont heureusement évolué : les Etats-Unis ont adopté une loi connue comme la « section 1502 de l’acte Dodd-Frank » qui exige des entreprises cotées en bourse aux USA et qui s’approvisionnent en minerais dans l’est du Congo ou dans les pays voisins qu’elles détaillent leur chaîne d’approvisionnement à la « Securities and Exchange Commission ». Le Canada met en place une législation du même type, et l’Union européenne a présenté en mars dernier un projet de régulation volontaire ciblant les 450 entreprises important des minerais sur le marché européen. Pour l’ONG Justice et Paix, c’est un pas dans la bonne direction mais insuffisant ; l’UE devrait plutôt « adopter une législation contraignante pour amener les entreprises à contrôler leur approvisionnement en ressources naturelles ». ■ VÉRONIQUE KIESEL AGIR ICI Que faire comme consommateur ? Pas facile de s’y retrouver en matière de bonnes pratiques. Le mieux, comme le met en avant Oxfam Solidarité, c’est encore d’essayer de garder son GSM le plus longtemps possible, sachant qu’en moyenne, en Belgique, un nouvel appareil est utilisé entre 6 mois et un an ! Acheter un téléphone en seconde main est aussi une bonne manière de faire baisser la pression sur ces minerais rares. Et quand il ne fonctionne plus, le recycler. L’Institut Jane Goodall, qui œuvre pour le respect des êtres vivants, humains, singes et environnement, dans l’est du Congo, a lancé une opération de recyclage de déchets électroniques. www.janegoodall.be Le coltan et d’autres minerais rares font vivre des centaines de milliers de personnes dans l’est du Congo. Une réglementation bien appliquée leur permettrait de garder cette activité lucrative.© REUTERS. REPORTAGE BUKAVU DE NOTRE ENVOYÉE SPÉCIALE dix qui regardent, appuyés sur leur pelle, la mine de Rubanga ressemble à une ruche. Creusée dans la falaise ocre, une grande excavation est soutenue par des piliers de bois. A l’entrée, un homme peut se glisser accroupi. A l’intérieur, il faut ramper et frapper sur les parois humides pour en détacher des blocs où luiront, peut-être, des fragments de cassitérite. Désireux de vivre au plus près de l’effort des mineurs, Thierry Michel suit l’équipe jusque dans les entrailles de la colline, caméra à l’épaule. Mais la pénombre aidant, il ne ramènera que quelques images floues, moins convaincantes que les scènes qui se déroulent à l’extérieur. Car à l’entrée de la mine, il y a moins de désordre qu’on ne le croirait de prime abord. Ici, les creuseurs se sont constitués en une coopérative, dotée d’un comité de gestion. C’est à un petit homme mal fagoté, très présent sur les lieux, que le chef coutumier a confié, en exclusivité, l’exploitation de ce pan de colline. Et c’est avec ce dernier que le « comité » a négocié les droits d’exploitation. Les mines autour de Lemera, au contraire de sites plus lointains difficiles à contrôler, sont des mines « propres ». C’est-à-dire dont le comité des mineurs s’est engagé à ne vendre la production qu’à un seul comptoir : Metachem, appartenant au sieur Mudekereza. Ce dernier a décidé de faire certifier sa « récolte » de minerais, ce qui explique la présence sur les lieux d’un grand type mieux vêtu que les autres, bottes rouges qui tranchent sur les godasses trouées de creuseurs. Même s’il ne se fatigue pas beaucoup, cet employé de l’Itie (Initiative pour la transparence des industries extractives, devenue un organisme gouvernemental) joue un rôle essentiel : il supervise la certification des sacs de cassitérite. Et il autorise la pose d’un fil de plastique blanc, prolongé par une étiquette portant la mention d’origine du minerai et le nom de son propriétaire. Cette certification devrait, en principe, permettre au minerai produit à Lemera d’échapper aux mesures internationales de boycott et donc d’être exporté en toute légalité. La coopérative perçoit 0,3 % sur le prix d’achat afin de pouvoir organiser les mineurs, les répertorier et les doter d’une carte leur autorisant l’accès à la mine. Quant à l’agent de l’Itie, il s’assure aussi du fait qu’aucun enfant ne travaille dans la mine, que les militaires en sont absents et que les femmes – qui coltinent sur leur tête d’énormes sacs plus lourds qu’elles – sont correctement traitées. Claude qui nous guide dans cette oasis de légalité, ne peut cependant s’empêcher de sourire et de murmurer que le contrôleur aux bottes rouges n’est pas là tout le temps… Et que la nuit, 22 siers. « C’est dur et parfois dangereux, nous explique un creuseur couvert de boue rouge, il faut manger beaucoup pour avoir la force. » Il est jeune encore, et vigoureux. Pourquoi ne se reconvertit-il pas dans l’agriculture alors que, sur cette terre rouge fréquemment arrosée, tout pousse sans engrais ? Il éclate de rire : « En travaillant dans les mines, on gagne plus vite, on peut facilement se faire cent dollars par mois. Mais si on ne trouve pas le bon filon, il faut savoir attendre, et creuser l’estomac vide. » Autour de lui, les femmes rient aux éclats, rem« En travaillant dans les mines, plissent à ras bord des assiettes de on gagne plus vite, on peut faci- haricots rouges, les brochettes grélement se faire cent dollars par sillent, la bière circule. « Ambiance à mois. » UN CREUSEUR gogo, conclut l’homme, c’est aussi pour cela que je travaille ici. » Paul Bagenda, aussi dépenaillé que vendre 6 dollars le kilo le tas de pierres qu’il a réussi à tamiser. Mais les autres, tient cependant à nous liune femme âgée écrème le marché et vrer sa vérité, un peu différente. Relepropose 7 dollars aux hommes immo- vant sa casquette, il nous explique, bilisés derrière leur bassin. Lorsque le dans un français impeccable, qu’il marché est conclu, elle se met en compte bien terminer cette année sa marche vers la route qui surplombe la licence d’anglais à l’université de Bucarrière, lestée de plusieurs kilos kavu. « Si je travaille ici, c’est pour qu’elle revendra au sommet à des mo- pouvoir, en trois mois, gagner l’argent nécessaire à mon inscription. » Et il tards avec une légère plus-value. Dans une clairière voisine, d’autres précise que lui ne consomme ni bière, femmes vendent dès le matin de la ni brochettes, ni femmes : « Je vis bière et des « sucrés » (sodas). Il est chez mes parents et ce que je gagne, je le 10 heures et les brochettes étant déjà dépose sur mon compte en banque via épuisées, on égorge une chèvre qui se- mon portable. Lorsque je vais à Bukara découpée avant d’avoir eu le temps vu, je puise l’argent dont j’ai besoin, de refroidir. Les plus aisés mangent mais pas plus. Je ne serai pas creuseur sous un auvent de branchages, les durant toute ma vie… » ■ autres sont accroupis autour des braCOLETTE BRAECKMAN discrètement, on charge des sacs à destination du Burundi, quelquefois dans des camions censés transporter des ordures dotés d’un double fond. A quelques kilomètres de Lemera, c’est au bord d’une rivière que se sont installés les creuseurs. Détournant les eaux claires, ils ont installé de petits bassins de tamisage, rincent et trient inlassablement les tas de cailloux arrachés à la montagne. C’est l’artisanat de l’infiniment petit. Ici, tout le monde travaille et « fait sa vie ». En principe, le creuseur peut Comme on aimerait que, au moment où ces faussaires les emploient, les mots liberté, démocratie, bien public, etc., leur brûlent la langue ! c'est vous qui le dites Un centre culturel à Ruisbroek ? Un méga centre culturel en pleine périphérie d’une grande ville, avec une saine concurrence d’autres centres culturels aux alentours. Voilà une belle démonstration sur la manière de gérer les affaires culturelles et l’argent du contribuable. Si les Flamands espèrent que les Bruxellois vont se déplacer alors qu’ils ont déjà tout ce qu’ils veulent à portée de la main, tant mieux pour eux. Dans quelques années, les comptes de ce futur gouffre financier pour la région flamande seront faits (…) et ces dépenses princières « NV-esques » ne serviront que leurs opposants. ERKOSS SUR LESOIR.BE © REPORTERS sur lesoir.be D’autres opinions sur www.lesoir.be/polemiques Alternatives Jean-François Kahn Journaliste et essayiste Pourquoi Nicolas Sarkozy garde toutes ses chances ace aux Français, à des millions de Français, les yeux F dans les yeux, il leur dit : « Entre mon ex-Premier ministre François Fillon et moi, il n’y a jamais eu le moindre nuage. » Ou bien : « Organiser des primaires pour désigner le candidat de la droite à l’élection présidentielle, j’ai toujours été pour ; comment ceux qui connaissent mon tempérament peuvent-ils en douter ? » Ou encore : « Cette histoire de fausses factures organisée par la société Bygmalion, je n’en ai pas entendu parler. D’ailleurs, mes frais de campagne n’ont pas dépassé le plafond légal. Tout est clean. » Gonflé, car tout le monde, absolument tout le monde, sait que cela est faux. Ainsi le Nicolas Sarkozy qui nous revient est-il resté le même : un culot monstre. Une capacité rare à plier la réalité à sa volonté et à investir son énergie dans des vérités contradictoires. Sublimement narcissique. Osant tout… Or c’est précisément pour ça que l’ancien président – si la justice ne l’abat pas en vol – a toutes les chances, une fois porté à la tête de l’UMP, de s’imposer, contre Alain Juppé, contre François Fillon, comme le candidat de la droite à l’élection présidentielle de 2017. Justement, parce qu’il ose tout. Parce que rien ne l’arrête. Parce que celui qui, hier, dans un livre, s’était clairement prononcé en faveur du vote des émigrés aux élections locales – « Je ne comprends même pas, précisait-il, qu’on puisse s’y opposer » –, n’a aucun scrupule aujourd’hui à clamer qu’une telle proposition, « absolument scandaleuse », serait attentatoire aux valeurs républicaines. Parce que, selon qu’il jugera que cela sert ou dessert ses intérêts, il se prononcera pour ou contre l’abolition de la loi instaurant le mariage gay, pour ou contre l’abrogation des 35 heures (il laisse déjà les deux options ouvertes), pour ou contre la participation de la France à la coalition américaine dirigée contre l’Etat islamique. Nicolas Sarkozy part avec plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents à droite Cynisme ? Peut-être. Mais c’est sa force. Face à lui, en effet, campe un Alain Juppé, a priori plus populaire, certes, mais « droit dans ses bottes », « politiquement correct », propre sur lui, bardé de principes, engoncé dans l’idée qu’il se fait de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Hélas, hélas, hélas : telle que la politique se pratique désormais en France, c’est une faiblesse. L’absence de complexe est, au contraire, un atout. Exemple : Sarkozy a, avant d’annoncer sa candidature à la direction de l’UMP, fait diffuser un sondage bidon, réalisé dans une arrière-cuisine, dont il ressortait que tout le monde serait battu par Marine Le Pen, sauf lui. Classique ? Mais, cela, Juppé ne se le serait pas permis. Sarkozy a encouragé sa garde rapprochée à persifler en boucle que Juppé était un « repris de justice » et un « vieux chnoque ». Juppé, lui, n’aurait jamais osé même suggérer que Sarkozy est un fou ou un voyou. Ça ne se fait pas. Sauf qu’en face, ça se fait. Conséquence : Nicolas Sarkozy, surtout si on ajoute son talent d’agitateur, ses qualités de tribun, sa niaque, son sens de la communication, son dynamisme volontariste, son habileté et ses ruses, l’engagement presque fanatique de ses partisans (qui se comportent parfois comme les membres d’une secte), les soutiens dont il dispose parmi les décideurs économiques et les patrons de groupes médiatiques, part avec plusieurs longueurs d’avance sur ses concurrents à droite dont il risque de ne faire qu’une bouchée, sur Alain Juppé, mais aussi sur François Fillon qui n’hésite pas, lui, à défendre, ce qui ne manque pas de courage ou d’inconscience, une rupture ultralibérale dont il sait qu’elle ne bénéficie pas d’une majorité dans le pays. Ainsi le Nicolas Sarkozy qui nous revient est-il resté le même : un culot monstre Reste que le prédécesseur de Hollande (qui, en ce qui le concerne, n’a aucune chance d’être réélu) devra accepter d’être confronté à son propre bilan. Le positif comme le négatif. Sa gestion intelligente et réactive de la crise de 2008, une politique sécuritaire activiste, quoique brouillonne, mais aussi : la calamiteuse intervention en Libye, les 600 milliards d’endettement supplémentaire, le doublement du nombre d’immigrés entrants chaque année en France, une réforme des retraites nécessaire mais ratée, des liens incestueux avec le Qatar et, surtout – mais, dans ce domaine, les socialistes n’ont nullement arrangé les choses, c’est le moins qu’on puisse dire –, l’exacerbation de tous les clivages et de tous les antagonismes. Sarkozy a-t-il changé ? Il l’affirme. Pour la sixième fois. Ce qui tendrait à prouver qu’il n’a pas changé. ■ [exrait du dessin de Nicolas Vadot] PRIX SOLIDARITÉ 2014 SOUTENEZ L’ACTION DU DOCTEUR MUKWEGE Le « Prix Solidarité 2014 » du CHU Saint Pierre met en lumière le travail périlleux du Dr Mukwege qui contribue à améliorer le sort de milliers de femmes et d’enfants ayant été victimes de viols dans la région du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo.Vous pouvez soutenir l’action du Dr Mukwege et de son équipe O Par vos dons O En achetant les sérigraphies numérotées et signées, offertes par Nicolas Vadot, Philippe Geluck et Pierre Kroll! Toutes les infos sur www.prix-solidarite.be Fondation Entraide et Solidarité J’y vois clair 23