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Le Figaro Premium - Jean-Marie
Bockel : «Juppé porte un projet qui
est réellement d'alternance»
LE FIGARO. - Quelles raisons ont motivé votre choix?
Jean-Marie BOCKEL. - Pour moi, c'est un choix de raison. Alain Juppé
porte un projet qui est réellement d'alternance, un projet crédible et
réalisable. J'ai la conviction qu'il faut une alternance en France et que
l'ancien premier ministre pourra faire ce qu'il annonce. Il a une volonté de
rassembler sans chercher à cliver à tout prix, ce qui est précieux pour
moi. Il allie l'expérience, la détermination, mais aussi «le calme des vieilles
troupes».
Juppé veut rassembler tous ceux
qui se reconnaissent en lui. Est-ce
une forme d'«ouverture» qui vous
est chère?
«J'ai défendu le social-libéralisme et
j'ai cru en l'ouverture décidée par
Nicolas Sarkozy, j'y ai été fidèle»
J'exprime la sensibilité de la Gauche moderne. Je suis un homme politique
qui a passé 34 ans au PS. Entre 1997 et 2007, j'ai défendu le sociallibéralisme et j'ai cru en l'ouverture décidée par Nicolas Sarkozy, j'y ai été
fidèle. Depuis 2007, nous avons vocation à accueillir une partie des déçus
du PS et de la gauche. Je leur dis que Juppé est un homme politique de
droite qui peut faire barrage au Front national. Je lui apporte mon soutien
pour réformer la France résolument, mais sans drame. J'ai la conviction
que nous avons les mêmes valeurs.
Pourquoi n'avez-vous pas signé l'appel des 650 élus UDI en sa
faveur?
Je n'étais pas prêt et je n'étais pas sur la ligne du «tout sauf Sarkozy».
Pour moi, le choix d'un candidat ne s'imposait pas d'emblée, chaque
candidat à la primaire de la droite ayant pour moi sa valeur. À partir du
moment où j'accepte de m'engager dans la primaire, ce n'est pas en
excluant d'emblée de respecter la règle, si le résultat ne me convient pas.
Je m'engage aujourd'hui à soutenir le vainqueur de la primaire quel qu'il
soit.
Que pensez-vous de
l'antisarkozysme qui s'est fait
clairement sentir lors du deuxième débat?
«Hollande a une incapacité à trancher,
à définir une ligne politique»
Je pense que l'antisarkozysme comme l'anti-bayrouisme nous ramènent
aux stigmates du passé. Je considère que l'on doit respecter chacun des
candidats. Juppé, c'est la vraie volonté de réforme. Il a gardé la hauteur
de vues que l'on attendait de lui. Cela me convient de par mon parcours.
Votre avis sur Emmanuel Macron?
Je considère que l'hypothèse d'une candidature d'Emmanuel Macron, si
valable soit-il, est une impasse parce qu'elle ne permet pas la vraie
alternance dont le pays a besoin. Cet homme issu de la gauche n'a pas
d'espace politique.
Et sur François Hollande?
Je fais partie des personnes qui ne sont pas surprises par le fiasco de ce
quinquennat. François Hollande n'a pas su réformer le PS. Son mode de
fonctionnement à la présidence de la République ne pouvait pas marcher.
En dehors des quelques bonnes décisions qui ont été prises, dans le
domaine de la défense notamment, il a une incapacité à trancher, à définir
une ligne politique. On ne peut pas être constamment dans le non-choix.
Et la gauche est tellement divisée qu'elle ne peut pas incarner une ligne
politique quelle qu'elle soit.
Cet article est publié dans l'édition du Figaro du 09/11/2016. Accédez à
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