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Traction animale en viticulture, les questions essentielles à se poser... L’intérêt du travail des vignes par traction animale est reconnu : limitation de l’utilisation des herbicides, travail des vignobles à fortes pentes, diminution du tassement des sols… mais il ne doit pas occulter les difficultés de la pratique, contraintes liées à l’équidé, pénibilité du travail… Cette fiche a pour objectif d’aider les porteurs de projet à se décider en « connaissance de cause ». Pour aller plus loin dans la réflexion, n’hésitez pas à contacter votre Chambre d’Agriculture. Estimation du coût/an Achat d’un cheval ou d’une mule dressée ? Avant l’achat, il est vivement conseillé de « tester » l’animal en condition de travail, vérifier ses aptitudes (à « être dans le travail », en « confiance et soumis »,..), demander ses résultats aux concours d’utilisation… 2 000 à 6 000 € Pour l'achat d'un équidé de plus de 3 ans dressé au travail du labour L'entretien d’un équidé de travail L’espérance de vie d’un équidé peut atteindre 30 ans, aussi il est important de prendre mesure de ses engagements avant un achat ! Deux possibilités : La mise en pension de l’équidé chez un prestataire qui en assure la garde, le nourrissage, l’abreuvement… Une garde assurée par vous-même : la principale charge est l’alimentation, elle sera variable si vous disposez ou non de surface de pâture. En fonction du poids de l’équidé et de l’intensité du travail, les besoins alimentaires journaliers varient. Des tables d’alimentations établies par l’INRA donnent en fonction de ces deux variables les apports journaliers recommandés en Energie, Matières azotées, Minéraux… 2 160 à 3 000 € en fonction des prestations proposées ( au pré, en paddock, en box...) 1 200 à 1 500 € Exemple de ration pour un cheval de 800 kg en bon état corporel : Au repos : 13 kg brut foin de prairie naturelle, 50 g de CMV et une pierre à sel en libre service. Au travail intense (labours en terres lourdes) : 8.5 kg de paille de blé, 4 kg de foin de prairie naturelle, 4.7 kg d’orge, 2 kg d’avoine, 200 g de CMV et pierre à sel en libre service. Aux frais d’alimentation, il faudra ajouter : les investissements en clôture électrique (fils, piquets, électrificateur...), abri, point d’abreuvement... évalués entre 700 et 2000 €. Et ne pas oublier les frais de déplacement et l’« astreinte » journalière (jusqu’à 2h par jour selon la localisation (habitation sur place ou non) et la fréquence de passage. De plus, il faut prévoir une solution de remplacement en cas d’absence. Soins vétérinaires Ils comprennent vermifuges et vaccinations. Des frais vétérinaires ponctuels liés à une maladie ou à une blessure peuvent se rajouter. 120 à 260 € Maréchalerie Les frais de ferrures et parages sont variables selon l’équidé (par exemple mule/cheval), selon les individus, le sol… 160 à 400 € Assurance La responsabilité civile du propriétaire d’un cheval couvre les dommages causés par l’équidé à un tiers. Elle est parfois comprise dans l’assurance habitation. 40 € Autres investissements ? Véhicule de Transport : prévoir un van ou camion si l’exploitation est morcelée. Harnachement : collier, licols, traits... à partir de 1 500 € Matériel de labour : passe partout, dentals… neuf ou occasion à partir de 2 000 € Les frais d’entretien de ces 3 postes sont aussi à prévoir. Les divers outils existants utilisés ? Où se les procurer ? Dans les vignobles à forte pente, les vignerons utilisent exclusivement des outils traditionnels chinés dans les remises des vieilles exploitations viticoles. Ces matériels sont en acier et pèsent entre 20 et 40 kg pièce, leur mode d’attelage est le « passe-partout ». Des « versions » utilisables au brancard ou au palonnier existent aussi, elles étaient utilisées sur les vignobles de plaine. On trouve principalement pour gérer l’enherbement sur les vignobles pentus : Dental simple : Outil traditionnellement utilisé pour gérer l’enherbement sur le Cru Banyuls Léger, adapté aux terrains pentus à faible profondeur de sol, il permet un désherbage du sol sur toute la saison Dental à deux ailes* : Permet le désherbage de l’inter-rang au printemps-été, est utilisé en complément de l’Aile profondeur de travail :10 cm largeur de travail : 50 cm profondeur du travail : 10 cm largeur du travail : 15 à 25 cm Charrue* : Utilisée en complément de la déchausseuse en hiver pour le milieu de l’inter rang profondeur de travail : 10 cm largeur de travail : 15 à 20 cm Déchausseuse* : Utilisée en hiver de chaque côté du rang en complément de la charrue utilisée pour travailler le milieu de l'inter-rang profondeur de travail : 10 cm largeur de travail : 25 cm Charrue bi socs* : Utilisée comme la charrue mais plus lourde et moins maniable, permet un gain de temps de l’ordre de 8h/ha profondeur de travail : 10 cm largeur de travail : 43 cm Aile* : Plusieurs passages printemps été en fonction de la repousse de l’herbe pour désherber au plus près du pied, un passage de part et d’autre du rang. Est utilisée en complément du Dental à 2 ailes profondeur de travail : 10 cm largeur de travail : 39 cm Pilter* : Même utilisation que le dental, outil plus lourd qui « bourre » plus rapidement que le dental si l’herbe est plus présente profondeur de travail : 10 cm largeur de travail : 65 cm Passe-partout : Outil d’attelage traditionnel pèse 35 kg dans sa version d’origine mais seulement 18 kg pour le modèle « banyulenc » conçu par la Chambre d’Agriculture Il permet en fin de rang de contourner les ceps sur une distance réduite et de tenir l’outil de labour hors du sol sur terrains pentus (*) Autres matériels utilisés sur le Cru Banyuls par le Domaine de la Rectorie D’autres travaux peuvent être réalisés par traction animale : poudrage, pulvérisations, vendanges… Pour du matériel neuf, il existe plusieurs fabricants dont les coordonnées sont en fin de ce manuel. Quels aménagements spécifiques à la parcelle ? L’équidé attelé peut travailler dans un dévers allant jusqu’à 40% mais cette configuration accentue le risque érosif, augmente les temps de travaux, la fatigue du couple homme/équidé. Pour un travail dans la pente, on se limitera à 15%, donc quasi à plat. Au delà, en montée, le travail est trop pénible pour l'animal et en descente le risque érosif est trop important (sur terres légères en tout cas). Il vous faudra aménager les tournières (enlever des souches en bord de terrasses, prévoir deux à trois mètres en cas de palissage, attention aux ancrages en fer sortant du sol...). Retirer les pierres les plus grosses après les premiers passages et les bois morts laissés au sol. Arranger et consolider les endroits où l'animal franchit les ouvrages en pierres sèches (le muletier effectuera généralement le même parcours) sur les secteurs pentus. Supprimer les bras des gobelets pouvant gêner le passage du mulet ou du cheval. Tous ces aménagements facilitent la tâche du laboureur et permettent un travail plus rapide, donc de diminuer le coût. Quels sont les temps de travaux pour le labour de l’inter-rang en viticulture ? Les chiffres ci dessous sont issus de l’enquête réalisée auprès des vignerons du Cru Banyuls et de l’Agly : 2 à 4 passages/an ; 12 h à 30 h de labour/ha, soit 24 h à 120 h/ha/an. Mais n'oublions pas le rang qui doit, lui aussi, être entretenu. À titre indicatif, le temps de travail pour son entretien, sans usage d'herbicide, fluctue entre 32 et 80 h/ha/an. À titre indicatif en 2012, le labour en prestation de service est facturé au vigneron à 50 €/h. Cette variabilité s'explique par la configuration des parcelles et la technique employée (croisement en traction animale ou au treuil, pioche, débroussailleuse à dos...). Et les temps de travaux journaliers avec l’équidé ? Le travail est pénible pour le couple laboureuréquidé, il est limité en zone pentue à 5-6 h/jour. Il sera aussi à moduler en fonction de l’âge de votre équidé (jeune de moins de 4 ans, vieux cheval...). Et vous, êtes-vous formé pour mener et soigner un équidé ? Il existe des formations « initiation » et « perfectionnement » au labour en traction animale ; le Centre de Formation Agricole (CFA) pourra vous informer sur leur contenu, date de réalisation,... Il existe aussi des formations diplômantes avec obtention du Certificat de Spécialisation « Utilisateur de chevaux attelés », le Syndicat National des Cochers Professionnels vous renseignera ou consulter le site du Ministère de l’Agriculture : www.chlorofil.fr. Quels sont les accompagnements financiers existants ? Dans les Pyrénées-Orientales, depuis 2010, le Département a mis en place une ligne de financement qui subventionne l’acquisition de l’équidé et le matériel à hauteur de 40 % sur 10 000 € d’investissement. Votre contact pour plus d’information sur ce dispositif : Pôle Agriculture, Conseil Général au 04 68 85 82 43. Quelques contacts utiles Renseignements/conseils • Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales à Perpignan au 04 68 35 74 25 Equidés à la vente / prestataires de service en dressage • Syndicat des éleveurs de chevaux lourds des P.O. - Chambre d’Agriculture à Perpignan Selliers- fabricants • Sellerie Daude - 3 impasse Jacques Prévert 26300 Bourg de Péage • Louis Fattore - 16 rue de la Poste 13690 Gravesson Bourrelier • Christian Cases – 12 rue de la Clota 66340 Osseja Ferronier • Mathieu Faussil – 13 route de Brouilla 66740 Saint Genis des Fontaines Matériel agricole • Bernard Michon Hippomobile - En Tarroux 71260 Azé • PROMMATA - La Gare 09420 Rimont • Equivinum - La Maison Romane 21700 Vosne-Romanée • Hippotèse – Vilers 25270 Levier Formation • Centre de Formation Agricole (CFA) au 04 68 35 87 81 Information réalisée par la Chambre d’Agriculture des Pyrénées-Orientales avec la participation financière du Conseil Général et de l’Agence de l’Eau