La France épargne, la France a peur

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La France épargne, la France a peur
Date : 03/10/2014
Pays : FRANCE
Surface : 87 %
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La France épargne, la France a peur
Selon François Chevallier, stratégiste à la Banque Leonardo, la
remontée du taux d'épargne s'explique par la dérive des finances
publiques et par la faible compétitivité des entreprises françaises.
Le taux d’épargne a bondiau premier semestre en France pour atteindre respectivement 15,9
% du revenu,pour l’épargne globale incluant l’investissement logement, et 8,5 % pourl’épargne
financière, qui retrouve ses sommets du début des années 2000.
Difficile d’imaginer que les Français soient attirés par la rémunération brute ou nette de
l’épargne, ni que la période soit propice à une reconstitution des bas de laine ! Les Français
épargneraient par peur du chômage, peut-être, mais aussi par crainte d’une augmentation
future des impôts rendue inéluctable par la dérive des finances publiques. On parle
d’ultra-rationalité des ménages ou d’équivalence ricardienne.
Pour autant, le mal français n’est pas une affaire d’humeur comme les politiques le croient
souvent, ou cherchent à le faire croire, mais un problème bien réel de compétitivité. Dernière
du classement sur la croissance depuis un an, la France l’est aussi à l’export depuis trois ans.
Le CAC 40, qui n’est pas la France, n’en souffre pas, aussi longtemps que les emprunts d'Etat
restent immunisés et continuent de vivre à l’heure européenne.
Le titre de la chronique est inspiré de l’édito de Pierre-Antoine Delhommais « La France a peur,
la France épargne » paru dans le Monde du 10-11 janvier 2010.
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Date : 03/10/2014
Pays : FRANCE
Surface : 87 %
L’ultra-rationalité des ménages français, ou leslimites de l’efficacité de la dépense publique
financée par l’emprunt
Dans le contexte actuel monétaire et financier (taux courtsnuls, taux longs tombés à 1,27% et
CAC 40 en baisse de 1,2 % depuis le début del’année et de 2,2 % hors Total) comme économique
(rechute en septembre du PMIcomposite français à 48,4 contre 54,1 pour l’Allemagne et 55,3
pour l’Espagne,créditant la Franced’une croissance nulle), la remontée du taux d’épargne du 1er
semestre apparaît surréaliste sauf à reconnaître que les Français ont plus debon sens que ceux qui
les gouvernent.
On observe une très belle relation inverse entre le taux d’épargne financier et les déficits publics
qui démontre la rationalité des ménages. Ils épargnent dans la perspective d’une augmentation
future des impôts anticipant que l’Etat ne peut pas vivre éternellement à crédit, surtout lorsque
l’emprunt sert à financer des dépenses courantes plutôt qu’à investir.
De fait, les déficits publics ont replongé en tendance et en rythme annuel à 90 milliards d’euros
(4,2 % du Produit intérieur brut) et la dette publique s’est envolée au deuxième trimestre à 95,1
%. Un record qui nous vaut pour la première fois de payer nos taux longs au-dessus des OLO
belges (7 points de base).
La France, dernière de la zone euro pour la croissance et ledynamisme des exportations
N’en déplaise à ceux qui font de la consommation lemoteur de la croissance, le problème de la
France n’est pas la sous-consommation des ménagesmais la sous-compétitivité des entreprises.
Dernière de la zone euro auclassement de la croissance comme le montre l’indice de sentiment
économiqued’Eurostat, la Francel’est aussi à l’export.
Cac 40 : au mieux étale, les actions ayant largementanticipé la remontée des profits fût-ce
par le dollar à défaut de la reprise
Même si le CAC 40 vit plus à l’heure européenne quefrançaise, le rally est terminé. Le scénario le
plus vraisemblable est uneremontée des bénéfices, plutôt grâce au dollar qu’à la reprise, mais qui
seraitmise au profit pour normaliser les PER, comme en 2004.
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