Chronique Juridique - Chambre d`Agriculture de la Vienne
Transcription
Chronique Juridique - Chambre d`Agriculture de la Vienne
Chronique Juridique 24 juin 2013 Pour parution Vienne Rurale du 28 juin 2013 Exploitation agricole et transmission du patrimoine : la SCI Nous avons vu dans une précédente chronique les possibilités offertes par la création d’un GFA en matière de transmission du patrimoine. Mais, dans cette optique, le choix d’une société ne se limite pas à cette seule forme sociale et il peut être intéressant d’envisager la création d’une Société Civile Immobilière (SCI). Qu’est-ce qu’une SCI ? La SCI est une société civile de droit commun qui n’a a priori aucun rapport spécifique avec le monde agricole puisqu’elle a pour objet la gestion d’un ou plusieurs immeubles. Elle peut être constituée de personnes physiques (majeures ou mineures) ainsi que de personnes morales. Son capital social peut être constitué d’apports en nature (biens immobiliers voire mobiliers), en numéraire (argent) ou même en industrie. Il n’existe pas de montant minimal. Son inconvénient majeur, que l’on retrouve également avec le GFA, est la responsabilité indéfinie de ses associés. En cas de difficultés financières, ceux-ci seront tenus sur leur patrimoine personnel des dettes de la société. La SCI : un outil de transmission de l’intégralité du patrimoine Comme nous avons pu le voir dans une précédente chronique, les GFA, s’ils présentent de nombreux avantages, ont pour inconvénient de ne pouvoir être propriétaires que de terres et de bâtiments agricoles. Or le patrimoine d’un exploitant agricole peut ne pas se limiter à sa seule exploitation. Il est en effet de plus en plus fréquent que la maison d’habitation de l’agriculteur ne soit plus située sur le siège d’exploitation, mais plus près du village. Il peut également être devenu propriétaire d’une résidence secondaire, d’un appartement ou plus simplement de la maison de ses parents après leur décès. Or, tous ces immeubles ne sont pas des immeubles à vocation agricole et ne peuvent donc pas faire l’objet d’un apport en GFA. On peut toutefois préciser, en matière de maison d’habitation, que si la résidence de l’exploitant se situe sur le siège de l’exploitation elle pourrait alors être considérée comme faisant partie de la ferme et pourrait donc être apportée en GFA. Dans l’hypothèse d’un patrimoine immobilier de nature diverse, le propriétaire pourrait se tourner vers la SCI. Celle-ci lui permettrait de rassembler en une société unique tous ses biens immobiliers. Il est cependant à noter que le choix d’une SCI ne permettra pas de bénéficier des abattements fiscaux propres à la transmission à titre gratuit de parts de GFA… Pour rappel, les parts de GFA bénéficient, sous certaines conditions, d’une exonération de droit de mutation à titre gratuit à hauteur de 75% des 101 897 premiers euros et à hauteur de 50% pour les sommes dépassant ce montant. A notre sens, même si la SCI ne peut bénéficier de ces dispositions de faveur, rien ne semble lui interdire de louer ses terres par bail à long terme… Nathalie MICHEL, Chambre d’Agriculture de la Vienne Tel : 05.49.44.74.74 Permanence téléphonique : tous les jours de 9 H 00 à 12 H 00 Permanences juridiques sur rendez-vous