Rétention après l`initiation au traitement antirétroviral des personnes

Transcription

Rétention après l`initiation au traitement antirétroviral des personnes
Rétention après l’initiation au traitement antirétroviral
des personnes vivant avec le VIH au Niger :
une analyse de survie de la base de données nationale
S. Moussa1, N. Yahannon2, I. Diallo2, S. Diallo2; S. Mohamadou2, K. Issa3, J. Ndawinz4
(1) Hôpital National de Niamey, Niger ● (2) Solthis, Niger ● (3) Unité de lutte sectorielle contre les IST/VIH/sida, Niger ● (4) Solthis, France
Contexte
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La rétention des patients au traitement antirétroviral (TARV) est un enjeu majeur pour la prise en charge des
personnes vivant avec le VIH (PVVIH) dans les pays d’Afrique sub-Saharienne. Elle est de plus en plus reconnue
comme un indicateur permettant d’évaluer le succès du suivi thérapeutique.
Le Niger compte parmi la minorité des pays d’Afrique disposant d’une base de données informatisée de suivi
individuel de patients dans tous les centres de prise en charge (CPC) des PVVIH. Cependant, il n’y a pas de données
disponibles sur la rétention au TARV au Niger.
Objectifs
Etudier la rétention au TARV à 24 mois de suivi dans la cohorte nationale de PVVIH sous TARV au Niger et les facteurs
associés à cette rétention.
Méthodologie
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Le logiciel Follow-up and care of HIV infection and AIDS (FUCHIA) développé par Epicentre-MSF a été mis en place
au Niger pour assurer le suivi biologique et clinique des PVVIH et évaluer les programmes VIH.
Les bases de données des 14 CPC fonctionnels en octobre 2013 ont été compilées dans une base de données
nationale. Tous les PVVIH ayant initié un TARV entre le 1er janvier 2004 et le 6 octobre 2013 ont été incluses dans l’étude.
La rétention au TARV a été définie comme la proportion de patients qui ne sont pas décédés et perdus de vue. Un
patient est considéré comme perdu de vue s’il n’est pas venu à sa dernière visite, celle-ci étant planifiée plus de 3
mois avant la fin de la période considérée ici, à savoir le 6 octobre 2013.
La méthode de Kaplan-Meir et le modèle de régression de Weibull ont été utilisés pour estimer, respectivement,
la probabilité de rétention au TARV dans les 24 premiers mois de suivi après l’initiation du TARV et les facteurs
associés à la probabilité de rétention. Toutes les analyses statistiques ont été effectuées via le logiciel Stata 11.1.
Résultats
Résultat 1 : Caractéristiques des 15 403 PVVIH mises sous TARV au Niger suivies dans la base de données Fuchia au
6 octobre 2013
N=15 403
Sexe femme, % (n)
58% (7989)
Age médian (en année) à l’initiation du TARV, (IIQ)
35 (27-44)
Poids médian (en kg) à l’initiation du TARV, (IIQ)
53 (45-62)
Nombre médian de CD4 (cell/mm3) à l’initiation du TARV, (IIQ)
157 (71-277)
Temps médian (en mois) écoulé entre deux visites, (IIQ)
2,4 (1,5-3,3)
Durée médiane (en mois) de suivi par patient (IIQ)
17 (2-44)
Nombre médian de visites
5 (2-11)
Fuchia, follow-up and care of
HIV and AIDS ; TARV, traitement
antirétroviral ; n, nombre de patients
avec les données disponibles pour
la variable considérée ; IIQ, intervalle
inter-quartile.
Résultat 2 : Probabilité de rétention au TARV dans les 24 premiers mois de suivi après l’initiation au TARV au Niger
La probabilité de rétention au TARV est
de 0,88; 0,80; et 0,69, respectivement, à
6, 12 et 24 mois de suivi après l’initiation
au TARV.
Résultat 3 : Modèle*de survie de Weibull à effet mixte de la probabilité de rétention au TARV dans les 24 premiers
mois de suivi après l’initiation au TARV, cohorte nationale des PVVIH mises sous TARV, période 2004-2013, N=15403
RR ajusté (IC à 95%) P-value†
Sexe (ref. Homme)
Femme
1,22 (1,16-1,29)
<0,001
1,47 (1,32-1,64)
<0,001
CD4 à l’initiation du TARV (ref. ≤200 cell/mm )
200-350 cell/mm3
>350 cell/mm3
1,40 (1,05-1,87)
1,60 (1,19-2,16)
0,022
0,002
Poids à l’initiation (ref. ≤52kg)
>53kg
1,10 (1,02-1,17)
0,016
Localisation du site (ref. Niamey)
Hors Niamey
1,80 (1,34-2,40)
<0,001
Age à l’initiation du TARV (ref. Adulte)
Enfant (<15 ans)
RR, risque relatif ;
IC, intervalle de confiance ;
† test de Wald ;
TARV, traitement antirétroviral.
3
* Dans le modèle initial, les variables suivantes ont été
incluses: le sexe, l’âge à l’initiation du TARV, le nombre
de CD4 à l’initiation du TARV, le poids à l’initiation du
TARV, le statut matrimonial et le type de site.
Conclusion
Dans cette étude, il a été identifié que l’âge, le nombre de CD4 et le poids du patient au moment de l’initiation
du TARV, et la localisation du CPC étaient associés à la probabilité de rétention au TARV. Cette étude montre,
particulièrement, une meilleure rétention au TARV chez les patients suivis dans les CPC situés hors de la grande zone
urbaine et chez les enfants suivis dans les CPC au Niger. Cependant, des efforts sont à entreprendre pour réduire
l’attrition chez les patients tardifs.
Contact
Jacques Ndawinz
[email protected]
Solthis France
Solthis Niger
Quartier Issa Beri
Route Mohamed VI
Porte 793 – BP 10393
Niamey
Solthis
58A rue du Dessous des Berges
75013 PARIS
[email protected]
www.solthis.org